Karima Brikh : «Les gens subissent, et on est en train de banaliser ça»

  • l’année dernière
La journaliste, Karima Brikh, au sujet de la vision de Paris à l'étranger : «Les gens ne comprennent pas [...] Il y a quand même une question de respect, de santé publique, mais surtout pour les gens qui y vivent [...] Les gens subissent, et on est en train de banaliser ça». 
Transcript
00:00 - Moi, je suis partie, vous savez, récemment.
00:01 J'étais à Montréal et j'ai fait plusieurs entrevues aussi
00:04 au Canada parce que les gens étaient complètement étonnés.
00:07 - Ils sont fascinés par ce...
00:08 - Fascinés et en même temps, ils ne comprennent pas.
00:10 Ils disent, mais c'est vraiment une particularité française.
00:12 Comment ils peuvent laisser la poubelle?
00:14 Donc là, je leur expliquais aussi, bon, le droit de grève,
00:17 la réforme des retraites, vraiment ce droit sacré.
00:20 - Moi, j'ai essayé d'expliquer en Afghanistan
00:22 la réforme des retraites, c'était assez difficile.
00:23 - Oui, c'est ça.
00:24 - Déjà, le mot "retraite" ne se traduit pas.
00:26 Et pour leur expliquer que les gens se battent
00:28 pour ensuite gagner de l'argent pour rien faire,
00:30 ils ne comprennent pas.
00:31 - Oui.
00:32 - Donc, il faut voir quand même qu'on parle de retraite.
00:34 - Culturellement, il y a quand même une distance assez grande.
00:36 - Oui, mais sur la question, quand même...
00:38 - Mais avec le Québec, un peu moins.
00:40 - Le Québec, un peu moins.
00:41 - Oui, c'est ça, exactement.
00:42 Non, mais il y avait quand même cet aspect-là,
00:44 une espèce d'indignité.
00:45 On se dit, oui, on est évidemment pour les travailleurs,
00:47 on respecte le travailleur des éboires et tout ça,
00:49 mais on se dit, non, c'est quand même une impossibilité.
00:51 Il y a quand même une question de santé publique,
00:53 il y a une question aussi de respect,
00:55 mais pas juste pour l'image de la ville,
00:57 parce que limite, je vais dire, on s'en fiche,
00:59 parce que c'est important aussi.
01:00 - C'est important, on accueille les jeunes dans un endroit.
01:02 - Exactement. Non, mais c'est surtout pour les gens qui vivent.
01:04 Excusez-moi, mais surtout pour les gens qui vivent.
01:06 Je pense qu'on le sait, on comprend,
01:08 il y a ce projet de réforme et tout ça,
01:10 pas juste un projet.
01:11 Donc, les gens sont dans la rue,
01:13 mais il y a quand même ce climat social
01:15 qui est de plus en plus malsain, toxique.
01:17 Je pense qu'il y a une fatigue aussi,
01:19 les gens se disent, subissent,
01:20 et on est en train de banaliser ça.
01:22 [Musique]
01:24 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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