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Dans la deuxième heure de son émission consacrée à la culture, Philippe Vandel reçoit chaque jour un invité.
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Transcription
00:00 Et vous écoutez Culture Média avec Philippe Vandelle et votre invité culturel.
00:04 Je suis horrible parce que vous m'avez parodié le titre de Pink.
00:06 Bonjour Nawel Madani.
00:07 Bonjour.
00:08 Je suis content de vous recevoir, on est content de vous recevoir.
00:10 Humoriste, connu pour votre franc parlé sur scène et en dehors de la scène.
00:14 Vous vous y avez fait connaître au Jamel Comedy Club puis sur Canal+.
00:16 Avant de vous lancer dans une belle carrière solo qui n'est pas terminée, vous allez nous le dire.
00:19 Seul en scène, ce spectacle notamment, c'est moi la plus belge car vous êtes belge.
00:23 Mais vous voici à la tête d'une sacrée entreprise, d'une série sur Netflix, ça s'appelle "Jusqu'ici tout va bien".
00:28 Vous avez le premier rôle mais également, série créée par vous et réalisée par vous, 8 épisodes.
00:33 C'est la vie d'une journaliste qui va sombrer dans le chaos parce qu'elle aide son frère à échapper à la police.
00:38 C'est assez difficile de tout résumer.
00:40 En démarrant, je vais plutôt vous demander qui est Farah ?
00:42 Farah Bentayeb, votre personnage.
00:44 Farah c'est une jeune journaliste qui au début a envie de...
00:49 qui a pour rêve de présenter le JTTF1.
00:53 Son père a une admiration pour Claire Chazal, un peu comme mon papa.
01:00 Je croyais tellement qu'il la regardait, je croyais que c'était "ma tata" tu vois,
01:04 parce qu'il disait "Claire, ça y est, elle passe à la télé !"
01:06 Donc on était tous devant la télé.
01:07 Il était scotché devant.
01:08 Devant et pour lui, elle disait toute la vérité, tu vois.
01:11 L'importance de l'information était là, c'est ça, il n'y avait aucun doute sur ce qu'elle disait.
01:16 Et donc Farah, elle veut devenir, ce que vous le dites, j'aime beaucoup ce que ça situe, ce qu'il y a aussi de l'humour,
01:20 elle veut devenir la Claire Chazal rebeu.
01:22 Ouais, elle veut être la première maghrébine à présenter le JTTF1.
01:26 Et au fur et à mesure de ses études, de ses embouches et tout,
01:31 elle se rend compte des obstacles, du sexisme,
01:34 elle vit tout, l'intersectionnalité,
01:37 et en travaillant sur le personnage de Farah,
01:40 je me suis documentée, j'ai parlé avec des journalistes d'origine maghrébine ou pas.
01:46 D'ailleurs j'ai même regardé une émission qui s'est déroulée chez toi,
01:50 que j'ai beaucoup aimée avec Bouchra Azouz, meuf de Cité.
01:54 Et j'ai appris plein de trucs sur ce triptyque hyper important.
02:02 Il y a trois dimensions dans cette série.
02:04 Il y a celle de l'humour, je l'ai dit, vous êtes humoriste à la base, mais évidemment ce n'est pas une série d'humour.
02:08 Il y a énormément de suspens, c'est une série policière, on se dit "mais qu'est-ce qui va se passer, qu'est-ce qui va se passer ?"
02:13 Et puis il y a ce portrait du journalisme français.
02:18 Donc il faut le dire, Farah travaille dans une chaîne d'info continue,
02:22 depuis huit ans elle ne fait rien d'autre que de courir la banlieue,
02:24 elle est assignée à résidence, t'es maghrébine donc tu fais la banlieue, c'est classique.
02:28 Et elle se retrouve à Villiers-le-Bel après de prétendues émeutes,
02:32 sauf que sur place il n'y a pas grand-chose à voir, sinon une voiture brûlée.
02:36 Elle est en direct à l'antenne, le présentateur principal est en studio,
02:39 et là, elle pète un câble, on écoute.
02:41 - Notre journaliste local, Farah Bentayeb.
02:44 - Oui effectivement Philippe, je me trouve à la cité des quatre saisons à Villiers-le-Bel,
02:48 où le calme est pour le moment revenu.
02:50 Mais la situation reste tendue entre les jeunes et les policiers.
02:53 Ce soir, les forces de l'ordre seront déployées à Villiers-le-Bel.
02:56 - Effectivement, nous pourrons voir derrière vous un véhicule brûlé, les dégâts sont-ils importants ?
03:01 - Qu'est-ce que tu fais Farah, enchaîne.
03:03 - Oui effectivement Philippe, les dégâts sont importants, il y a cette voiture brûlée, et ce pigeon mort.
03:08 Voilà comment on traite l'information sur cette chaîne à coup de fake news.
03:13 - Je ne vous permets pas Farah.
03:14 - Bah je me permets, on n'est pas là pour informer les français, on est là pour leur faire peur.
03:18 - Philippe, passe à la suite.
03:19 - Petit black peut-être pour ma dernière ?
03:21 - Ouvre les micros !
03:22 - La suite d'Intrusion Marlonienne.
03:23 - La suite ?
03:24 - Bande de bâtards !
03:25 - Bande de bâtards, finalement ce pétage de plomb direct aura des vertus.
03:29 Dans un premier temps vous êtes mise à pied, mais, mais, mais, les réseaux sociaux sont là,
03:33 évidemment on vous remarque, et bim, c'est vous qui êtes désigné pour présenter le journal.
03:38 Le gros journal de la mi-journée, c'est le 13/15 si je me souviens bien.
03:41 - Ouais exactement.
03:42 - Et alors là, c'est vraiment, on reconnaît beaucoup de codes de la télévision et les chaînes d'infos continue,
03:47 vous refaites un look, les cheveux blonds et lisses.
03:49 - Ouais.
03:50 - Ça vous est, racontez l'ascenseur avec vos collègues.
03:52 - Bah j'arrive, et bien, elles sont toutes blondes, et moi je débarque, enfin je suis blonde, enfin presque, voilà,
04:00 et on voit mon teint bien mat, un blond un peu, un peu canari, petite, un peu rondelette par rapport à elle.
04:11 - Mais ça dit quelque chose du système, évidemment, il y a une autre histoire, parce que c'est une histoire de sororité,
04:16 c'est une histoire de fratrie, il y a un frère qui a mal tourné, évidemment ce qu'a fait le frère va rejaillir sur ce que fait la sœur.
04:22 Culture Média continue, vous ne partez pas chez vous, Naouel Madani est avec nous, jusqu'ici tout va bien, ça va très bien, Culture Média continue sur Europe 1.
04:29 - Vous écoutez Culture Média sur Europe 1 avec Philippe Vandel, et Philippe vous recevez une réalisatrice et actrice, Naouel Madani pour sa série "Jusqu'ici tout va bien".
04:38 - On ne va pas tout raconter, mais je vais quand même dire qu'elle est aussi productrice de cette série "Jusqu'ici tout va bien",
04:43 vous montrez le journalisme, vous vouliez faire une critique du journalisme et des chaînes d'info continue ?
04:48 - En fait j'étais plus excitée de montrer cette arène qui est très peu, enfin on ne l'a jamais exploité en fait,
04:54 j'étais à la recherche d'un truc un peu original, où je voulais montrer l'envers du décor, c'est vrai.
05:01 - L'envers du décor, c'est un petit peu daté, si je dois vous faire une petite critique, oui je veux dire, sur un point,
05:06 par exemple votre personnage dit "ils ne sont pas prêts à laisser une arabe présenter le JT", c'était valable dans les années 90,
05:11 mais c'est plus valable aujourd'hui, je ne vais pas faire la liste, la recension de plein de gens, comme on dit,
05:15 issus de la diversité, qui présentent des grands journaux sur des grandes chaînes, mais ça existe maintenant,
05:19 il n'y a plus le plafond de verre qu'il y avait dans les années 90-2000, où est-ce que vous avez encore cette impression-là ?
05:24 Vous, de chez vous, en regardant la télé depuis...
05:26 - Moi ce n'est pas parce qu'on a mis un black sur TF1 et Layla sur France 2 que ça y est, les choses ont changé.
05:32 - Franchement, c'est pour dire "on vous a mis", c'est pour avoir ce genre de réflexion-là, mais on n'est pas...
05:39 Non, désolé, ça ne représente pas du tout la société pour moi, pas du tout.
05:44 - C'était ça votre idée, il y a Sonia Mabrouk qui présente des JT, il y a Rachid Mbarki, Karim Rissouli, il y avait Rachid Arabe,
05:49 maintenant il ne présente plus de journaux, il y en a quand même beaucoup, mais ce n'est pas encore assez.
05:52 Où est-ce que ce sont des prétextes ? Rachid Arabe disait, j'aimais beaucoup l'expression qu'il avait, il a dit "je suis l'arabe qui cache la forêt".
05:58 - Exactement, mais en même temps, sur TF1, ce n'est pas encore arrivé.
06:04 - Il y en avait eu, et il n'y en a plus. - Qui ?
06:07 - Harry Rosell-Mac, qui est présenté le 24 octobre de TF1. - Je parlais de femmes ? Ah, femmes !
06:11 - De femmes. - On parle que de femmes, moi mon récit est autour de la femme.
06:15 - Ça c'est vrai que votre récit est autour de la femme. Alors, c'est aussi une grande histoire de sororité, c'est un portrait de famille absolument hilarant et extrêmement tendre.
06:24 - Oui, je voulais mettre vraiment la sororité au cœur du récit, la famille, plusieurs personnages pour avoir différents obstacles, différentes intrigues.
06:34 Et c'est vrai que j'ai pu explorer pas mal de choses, la charge mentale, cette femme voilée qui a des valeurs et qui a peur pour sa fille, qui éduque sa fille seule.
06:45 Et elles sont sœurs, elles sont toutes différentes, mais ce n'est pas pour autant qu'elles s'aiment moins.
06:52 - Et ça clashe, parce que vraiment vous retrouvez l'humour, c'est vous qui avez écrit les dialogues j'imagine.
06:56 J'adore quand vous parlez à vos sœurs et vous dites à l'une d'elles, "tu t'intéresses pas à moi, c'est la petite".
07:00 Et elles vous disent "je m'intéresserai à toi quand tu écriras ça va avec un C, C, D et pas avec un S".
07:04 C'est le vécu ça non ? - Bah oui, bien sûr !
07:08 - On a reconnu beaucoup de gens. Il y a aussi des réflexions sur l'Algérie. Vous êtes d'origine algérienne ?
07:13 - Exactement. - Parce qu'on ne peut pas l'inventer.
07:15 Vous racontez l'histoire d'une femme, elle est d'origine algérienne, et puis elle s'est mariée avec un homme, lui-même d'origine algérienne,
07:21 mais sa belle famille la détestait, mais j'adorais, pour quelle raison la détestait ?
07:25 - Parce qu'ils ne viennent pas de la même ville d'Algérie.
07:27 C'est vrai, je parle aussi du racisme. - Ça existe ça ?
07:32 - Bien sûr, même chez nous. Moi ma mère elle a vécu ça avec mon père.
07:37 Elle était trop mate de peau pour ma grand-mère. Et du coup ils ont fui l'Algérie pour se marier.
07:42 - Je ne savais pas cette histoire, mais en voyant ce passage, je me dis que ça ne peut pas s'inventer, ça ne peut être que vrai.
07:48 - Oui, comme tout scénariste, on s'inspire un petit peu de son vécu.
07:52 - Alors vous êtes scénariste et vous êtes aussi productrice. Comment vous avez réussi à monter ce projet ?
07:56 Parce qu'une série de 8 épisodes sur Netflix, ça ne se fait pas comme ça. - Non.
07:59 - L'idée est venue de vous, ceux qui sont venus vous chercher, comment ça s'est fait ?
08:02 - J'ai écrit les premières lignes, puis j'ai voulu un producteur qui m'accompagne.
08:08 Donc j'ai été voir plusieurs producteurs et j'ai rencontré Guillaume Renouilh d'Eléphant.
08:15 Et on est parti à la rencontre de Netflix, parce que c'était mon objectif.
08:20 - Voilà, Elephant c'est Emmanuel Chin et Thierry Bizeau. - Exactement.
08:23 - Et Elephant Props, qui font aussi beaucoup de choses, ils font aussi 7 à 8 si je me souviens bien. - Exactement.
08:26 - Justement. - Plein de choses.
08:28 Et il me fallait des gens costauds pour faire de la série, à mes côtés.
08:31 Je venais du long-étrage, mais la série c'était vraiment... je sais que c'est une machine de guerre.
08:36 Et on frappe à la porte de Netflix. Et trois semaines plus tard c'était signé.
08:40 Ça a été très vite.
08:42 - J'aime bien ce que vous dites, vous dites "on en a bouffé du post-it pour écrire cette série".
08:45 - Ouais. - Parce qu'on colle des post-it au mur pour les arches narratives.
08:48 - Exactement, les intrigues...
08:50 - Le casting c'est vous qui l'avez fait ? - Oui.
08:52 - Le chef, le roi des méchants, vous êtes allé le chercher loin ?
08:56 - Dans mon lit.
08:58 - Bah oui, c'est votre mari ! - C'est pas très compliqué.
09:02 - Je voulais un beau méchant.
09:04 Je voulais... tu sais c'est le genre de mec où t'as envie qu'il te prenne en otage.
09:09 Tu vois ?
09:11 - Je te laisse faire. - Allez s'il te plaît, attache-moi les mains.
09:14 Tu vois ? Je voulais un beau méchant.
09:16 - C'est un beau méchant. Nawel Baddani avec nous, Culture Média continue.
09:19 On fera pas mieux, pas de chute après la chute.
09:21 Restez avec nous sur Europe 1, on va parler de musique, on va parler de cinéma,
09:24 les trois mousquetaires, on va parler de Metallica et de beaucoup, beaucoup de choses.