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Dans la deuxième heure de son émission consacrée à la culture, Philippe Vandel reçoit chaque jour un invité.
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NewsTranscription
00:00 Culture Média jusqu'à 11h, Philippe Vandel avec votre invité, vous recevez la comédienne Élodie Bouchèze.
00:05 Bonjour Élodie Bouchèze.
00:06 Bonjour.
00:07 Vous êtes comédienne, je ne vais pas tout citer, révélée à 21 ans dans les réseaux sauvages de Téchiné.
00:11 Quatre ans plus tard, César est pris d'interprétation à Cannes pour la revue "Rêver des anges".
00:15 Vous n'avez jamais arrêté de tourner au moins un long métrage chaque année.
00:19 On vous a aussi vu dans des séries, "Alias", "The Hell World", "Mouche".
00:22 Vous avez aussi rejoint la troupe du théâtre de la ville.
00:24 Oui.
00:25 Avec plein de tournées, j'ai noté ça, Corée, Etats-Unis, Japon et Russie.
00:28 Oui, mais la Russie c'était avant les tournées en Russie.
00:30 Votre actualité, c'est ce film "Hawaii", film de Melissa Drijard.
00:34 Ça sort aujourd'hui.
00:35 Le point de départ est diabolique parce qu'il est inspiré d'une histoire vraie.
00:39 Que s'est-il passé, Élodie Bouchèze, exactement à Hawaii le 13 janvier 2018 ?
00:43 Alors, ce qui s'est passé, c'est qu'il y a eu une alerte missile sur l'île.
00:49 Donc, tous les gens ont reçu sur leur téléphone portable une alerte tonitruante qui disait
00:57 qu'il y a un missile qui pourrait tomber.
00:59 Il faut le dire, avant il y avait des tensions énormes entre les Etats-Unis, parce qu'Hawaii
01:03 se trouve aux Etats-Unis, et la Corée du Nord, et ses dictateurs.
01:07 Là, l'anecdote, il y a une bande d'amis qui est en vacances, ils sont en ferme.
01:12 Ça c'est authentique ou c'est vraiment arrivé à une bande d'amis ?
01:15 Non, non, non.
01:16 Le point de départ que Melissa Drijard et son co-auteur ont choisi d'exploiter, c'est
01:22 ça.
01:23 C'est cette alerte missile qui a paniqué absolument toute l'île parce que tous les
01:27 gens ont cru qu'ils allaient mourir dans l'heure.
01:29 Et puis après, elle a tiré le fil de cette histoire en mettant en scène ce groupe d'amis
01:39 dans un hôtel sur cette île qui pensait qu'ils allaient mourir et qui allaient se
01:44 dire beaucoup trop de choses.
01:46 Un, parce qu'il y avait des choses qui leur pesaient sur la conscience, et une autre parce
01:50 que l'état de conscience doit changer.
01:52 J'imagine, je n'ai jamais été proche de la mort, et qu'on se dit "on n'a plus les
01:55 mêmes réflexes, on n'a plus de surmoi, on n'a plus rien qui nous empêche de dire
01:58 les choses".
01:59 Voilà, on lâche les chevaux et tout se dit, tout se révèle.
02:02 Histoire d'amitié qui vole en éclats, mais pas seulement.
02:05 Alors c'est un film choral, il y a Berenice Bégeau, Émilie Caen, Eie Aïdara, Pierre
02:09 de Ladonchamp, Nicolas Duvauchel, William Lepguil, Manu Payet et Thomas Siméka qui
02:14 jouent votre mari.
02:15 On va entendre la bande-annonce.
02:17 Qu'est-ce qui se passe là ? Une alerte missile ? Vous êtes où là ?
02:20 C'est une alerte missile, il ne faut pas rester là !
02:22 Je sais où on peut se planquer, Vanessa !
02:24 Je ne veux pas crier.
02:26 Je voulais vous dire, je suis fier d'être votre ami.
02:28 Je vous aime.
02:29 Moi aussi on t'aime.
02:30 Moi aussi je vous aime.
02:31 Et toi l'homme le plus extraordinaire.
02:33 Je t'aime, Antoine.
02:35 On aurait dû rester ensemble.
02:36 Pardon ?
02:37 Vous avez été ensemble, là ?
02:39 Tout le monde était au courant, là ?
02:41 On ne s'en part parce que tu es la femme de notre pote, mais on ne t'aime pas.
02:44 Tu te souviens de ce que tu me faisais avec la crème chantilly ?
02:46 Je ne peux plus manger de chantilly sans penser à toi.
02:48 C'est vrai, vous n'aimez pas m'expliquer ?
02:50 Moi, je suis une faux-cul.
02:51 Tout le monde les hait ici, tes mains.
02:53 Vous les appelez comment ?
02:54 C'était coléra.
02:55 Vous ne voulez pas qu'on se dise plutôt qu'on s'aime ?
02:57 Jean-Victor, il s'est parti.
02:58 Vous n'avez pas l'air au courant, mais c'était une fausse alerte.
03:04 Putain.
03:05 Elle démarre bien, les vacances.
03:07 C'était vraiment une fausse alerte.
03:10 Quelqu'un avait appuyé par erreur sur le bouton d'alerte,
03:12 et le gouverneur d'Hawaii, on la prend dans le film et je suis allé vérifier,
03:15 a mis 45 minutes à retrouver le mot de passe pour désactiver le système.
03:19 Donc pendant 45 minutes, les gens à Hawaii ont pensé qu'ils allaient mourir.
03:22 Manu Payet dit à un moment, vous la sentez cette pulsion de vie ?
03:26 Je ne me suis jamais senti aussi vivant.
03:28 Putain, on devrait mourir plus souvent.
03:30 Et là, on peut faire deux films, un drame ou une comédie.
03:33 Et vous-même, vous l'avez appréhendé comment ce film ?
03:36 Tout à la fois.
03:38 Je crois que c'est ça qui nous a tous séduit dans ce film.
03:41 C'est qu'il y a plein de pistes, plein de vraies pistes, de fausses pistes.
03:45 Et toute la comédie humaine se joue, je trouve, pendant ce film,
03:51 parce qu'on traverse tous plein d'émotions différentes.
03:56 Et malgré tout, les vacances doivent reprendre le pas.
04:00 Et tout ce groupe d'amis doit continuer et aller au bout de ces vacances ensemble.
04:07 Je souris retrospectivement en me souvenant ma vision du film,
04:10 et je me marrais en me disant, maintenant ils ont une semaine à passer avec ça.
04:12 Ça va être horrible.
04:13 Culture Média continue.
04:15 Elodie Bouchez est avec nous.
04:16 On parle d'Hawaii, on a plein de questions.
04:18 Et je ne vous ai pas encore demandé qui est Inès, votre personnage.
04:20 Ça tombe bien, l'émission n'est pas terminée.
04:22 Aujourd'hui au cinéma, vous pouvez aller voir "Hawaii",
04:26 une comédie qui risque de vous rappeler de nombreux souvenirs.
04:28 C'est avec, entre autres, Elodie Bouchez à la affiche.
04:31 C'est votre invitée.
04:32 Vous avez dit entre autres, il y a Berenice Bégeau, Émilie Caen,
04:34 Aïda Ra, Pierre Deladon-Champ, Nicolas Duvauchel, William Le Guil,
04:37 Manu Payet, Thomas Siméka.
04:39 C'est ce qu'on appelle un film choral.
04:40 Sinon, aucun film n'est jamais choral.
04:43 Qui est Inès, votre personnage, Elodie Bouchez ?
04:45 Alors, je forme un couple d'artistes avec Thomas Siméka.
04:50 C'est un couple comme ça qui a réussi.
04:55 Elle, elle est photographe.
04:57 Elle le photographie, lui, nu, dans des lieux publics,
05:00 pour capter la réaction des gens autour.
05:03 Et en fait, voilà, c'est des artistes,
05:06 qui ont des bobos branchés,
05:09 qui ont réussi, qui ont de l'argent,
05:11 qui le font pas forcément ressentir aux autres,
05:14 mais voilà, c'est qui ils sont.
05:16 Et très cool avec leurs enfants.
05:18 Au niveau de l'éducation, on est détendu, quoi.
05:20 Oui, voilà, c'est des gens, c'est des artistes.
05:23 Oh bah tiens, justement, on va entendre un extrait.
05:25 Vous êtes avec votre mari et vos deux fils,
05:27 et vous êtes devant un food truck.
05:29 C'est le moment de commander à manger.
05:31 On comprend pas ce qu'on fait encore ici.
05:32 Je te fais enlâcher des malasodas, ça fait plaisir au diner.
05:34 Mais arrête de faire semblant, là, comme si c'était rien passé.
05:36 C'est ma gasse, en fait.
05:37 Mais je fais pas comme si rien s'était passé.
05:39 Ah si, un peu.
05:40 Mais non, on a tous eu très peur, on était pas dans notre état normal.
05:42 Faut que tu redescendes, là.
05:43 D'accord.
05:44 C'est comme si t'étais d'accord avec eux.
05:46 Mais non, arrête un peu.
05:47 Bah alors, explique-moi, explique-moi.
05:49 I want my box.
05:50 Oui, il a compris.
05:51 Il a compris.
05:52 Et arrête de taper, toi, c'est pénible.
05:54 On n'est pas obligés, on n'est pas obligés d'être d'accord pour pardonner.
05:56 Moi aussi, je pourrais...
05:57 I want my box.
05:58 Il a compris, chérie.
05:59 Tu es fou, le mec, là.
06:00 Et moi, je suis hyper fin.
06:01 Tu parles pas comme ça, d'accord ?
06:02 Tu te tais.
06:03 Tu te tais.
06:04 Tu sais, si tu fumais moins de pétard tout le temps, t'aurais moins fin.
06:07 Tout le temps, comme ça.
06:08 Parce que quand on fume, les neurones, ça crée des endorphines qui font croire au cerveau
06:11 qu'il a encore faim.
06:12 Alors qu'en vérité, on est repus.
06:13 C'est physiologique.
06:14 Je dis pas ça pour t'énerver, mon coeur.
06:16 C'est comme ça que ça se passe, là-haut.
06:18 D'accord ?
06:19 Alors, vous êtes très patientes avec votre fils, vous l'appelez "mon coeur",
06:21 mais l'embrouille.
06:22 En vacances, avec les enfants, c'est les enfants des autres.
06:25 Et vous découvrez comment vos amis appellent vos deux gamins.
06:29 Oui, voilà.
06:30 En fait, ce qui se passe aussi, c'est que des choses vont se révéler pendant cet état
06:36 de panique.
06:37 Et on va apprendre, avec mon mec, comment tout notre groupe d'amis considère et nomme
06:44 nos enfants.
06:45 Alors, dites-le.
06:46 Peste et choléra.
06:47 Et ça, vous le saviez pas.
06:49 Alors, en parlant, il y a aussi Stéphanie, qui est incarnée par Bérenice Béjoux, puisqu'on
06:54 parlait de surnom.
06:55 C'est une comédienne de théâtre.
06:56 Elle est à fond dans son métier.
06:57 Ses amis vont la voir.
06:58 Et elle découvre qu'on l'appelle Sarah Bernard.
07:01 Il y a un gamin qui demande "c'est qui Sarah Bernard ?"
07:03 Réponse d'un des adultes qui est là.
07:05 Je l'ai noté.
07:06 Sarah Bernard, c'est celle qui nous oblige à aller voir ses spectacles de merde qui
07:09 durent un siècle.
07:10 Et là, je me dis, ça se sent le vécu de la part de Mélissa Drijard, évidemment,
07:14 où c'est dans un milieu de comédiens.
07:15 Et il y a ça aussi.
07:16 Oui, ce qui se passe, c'est une sorte de petite mise en abîme, presque.
07:21 C'est une mise en abîme à plein d'endroits, en fait.
07:24 Mais surtout, ce qui est paradoxal, c'est que son groupe d'amis au personnage de Stéphanie,
07:30 qui est jouée par Bérenice Béjoux, va voir ses spectacles et lui font des compliments
07:37 parce que c'est leur amie.
07:39 Et puis, ils la soutiennent.
07:41 Et en fait, elle apprend à ce moment-là qu'ils s'emmerdent, en fait, pensant que
07:46 ces spectacles sont longs et laborieux.
07:48 Je souris parce que je trouve ça drôle.
07:50 Oui, mais je trouve que c'est paradoxal parce qu'à la fois, ils y vont, ils font
07:53 l'effort d'y aller et de la soutenir.
07:55 Mais ça les saoule.
07:58 Ça les emmerde.
08:00 Je vais raconter, non, je ne vais pas raconter, mais je vais citer une scène assez extraordinaire,
08:05 la scène du pétard.
08:06 Laquelle ?
08:08 Où vous êtes tous ensemble et vous vous faites tenser par les gamins parce qu'eux-mêmes
08:13 ne trouvent plus leur bœuf.
08:14 Et c'est les parents qui l'ont volé.
08:15 Je ne sais pas si je trahis ou si je ne trahis pas.
08:17 Ce que je veux dire, ce n'est pas ça, c'est que j'avais rarement vu, lu autant de compliments.
08:20 C'est Mélissa Drijard qui fait ce compliment.
08:22 Je l'ai pris dans le dossier de presse.
08:23 Je veux dire, pourquoi je l'ai cité ?
08:24 Normalement, dans le dossier de presse, par démission, on fait des compliments.
08:27 C'est comme quand on va vous voir au théâtre.
08:28 Sauf qu'il y a neuf acteurs et c'est vous qui prenez les compliments, Elodie Bouchèze.
08:32 Voilà ce que dit Mélissa Drijard de cette scène.
08:35 "Ils ont été tellement créatifs, elles parlent des comédiens, j'ai eu du mal à les calmer.
08:39 Mais je dois dire que c'est Elodie Bouchèze qui, avec son rythme, m'a le plus fasciné.
08:42 À un moment donné, elle reste silencieuse si longtemps qu'on se demande si elle a oublié sa réplique.
08:46 Alors qu'elle est seulement dans le tempo de la séquence, elle est vertigineuse."
08:51 Fin du compliment.
08:52 Oui, mais c'est vrai que Mélissa, elle arrive à...
08:55 Elle a une façon de nous diriger qui est très...
08:58 Elle-même est très généreuse et elle nous laisse un espace.
09:02 Elle nous laisse l'espace de tenter des choses, d'essayer, de se tromper,
09:06 de dépasser la limite autorisée.
09:09 De tenter des choses, vraiment, c'est rare d'avoir cet espace-là comme acteur sur un plateau.
09:15 C'est à voir dans "Hawaii".
09:17 C'est avec Elodie Bouchèze notamment.
09:19 Culture Média continue.
09:20 On parle de musique avec Stéphanie Loir.
09:21 On marque une courte pause sur Europe.