Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin, 11e journée de mobilisation.
00:00:05 Emmanuel Macron avait parié sur l'enlisement du conflit ou l'essoufflement des manifestations.
00:00:10 On attend encore 800 000 personnes dans les rues de France.
00:00:14 67% des Français restent contre la réforme des retraites, plus de 90% des actifs.
00:00:22 Ces chiffres ne bougent pas depuis des semaines.
00:00:25 Plus de deux tiers des Français soutiennent le mouvement.
00:00:27 L'intersyndicale n'est pas désuni, le dialogue social est rompu, le gouvernement est bloqué.
00:00:33 Plus rien ne peut se faire dans notre pays aujourd'hui.
00:00:36 Et malgré ça, RAS a l'Elysée.
00:00:39 Jusqu'à quand ? Question sans réponse.
00:00:42 Ce matin, on en vient à espérer que le Conseil constitutionnel retoquera cette loi dont les Français ne veulent pas.
00:00:49 Que le gouvernement repensera sa copie, que la négociation reprendra
00:00:54 et qu'on sorte enfin de cette impasse qui n'a que trop duré
00:00:58 et dont la responsabilité inconde pour l'essentiel à Emmanuel Macron.
00:01:04 Il est 9h, Audrey Bertrand.
00:01:06 TotalEnergie élargit à partir de demain sa mesure de plafonnement des prix.
00:01:15 Tous les carburants à présent seront bloqués à 1,99 euro par litre.
00:01:20 La mesure de blocage des prix s'applique donc également au SP-98 et au diesel.
00:01:25 Et ce, jusqu'à ce que les stations ne connaissent plus de difficultés d'approvisionnement.
00:01:29 Près de 80 députés sanctionnés pour leurs comportements.
00:01:32 Le bureau de l'Assemblée nationale leur a adressé un rappel à l'ordre.
00:01:35 Ce sont majoritairement des députés insoumis.
00:01:37 Ils ont été sanctionnés pour des comportements qui dégradent l'image de l'institution.
00:01:41 Lors des échanges sur la réforme des retraites, le groupe des députés LFI a dénoncé ces sanctions.
00:01:47 Et puis regardez ces images, la victoire de Nantes hier soir face à Lyon 1-0.
00:01:51 Les supporters ont envahi le terrain à la fin du match.
00:01:54 Nantes qui s'offre une nouvelle finale de Coupe de France.
00:01:57 Les Canaris qui avaient déjà réalisé le doublé en 99 et 2000 affronteront le 29 avril le vainqueur de l'autre demi-finale entre Annecy et Toulouse.
00:02:06 Ce but qui est exceptionnel, ce but toute la nuit, nous l'avons regardé.
00:02:11 Ce but de Blas, Master Blas a titré l'équipe ce matin, joli titre.
00:02:16 Regardez ce but, mais ça c'est...
00:02:18 On ne l'avait pas marqué comme ça tout le temps à Gaston Serpette, M. Guybert.
00:02:24 C'était gaucher aussi.
00:02:25 Non parce que je précise que Philippe Guybert est nantais, il est né à Nantes.
00:02:29 Pour ceux qui l'ignorent.
00:02:30 Pour ceux qui l'ignorent.
00:02:31 C'était remarquable.
00:02:32 C'était formidable.
00:02:33 Et puis la bourgeoisie, et puis le stade, et puis le public.
00:02:36 C'est formidable, c'est formidable.
00:02:38 Et puis bravo Antoine.
00:02:40 Une image de cohésion.
00:02:41 Bravo Antoine Cambouaré évidemment.
00:02:43 Bravo à tout le staff du FC Nantes.
00:02:46 Bravo à la présidente du FC Nantes, M. Kittah.
00:02:48 Je lui ai envoyé un petit texto.
00:02:49 Je lui ai demandé s'il veut venir ce matin.
00:02:51 On l'invite avec plaisir.
00:02:53 Marie-Estelle Dupont, Gérard Carreyrou, Florian Tardif, Philippe Guybert et Olivier Dartigolle.
00:02:59 Bon je disais, on en vient à espérer que le Conseil constitutionnel puisse...
00:03:03 Autrement je ne vois pas ce qui peut arriver puisque personne ne bouge.
00:03:06 Donc je veux bien qu'on aille pendant quatre ans comme ça.
00:03:08 Mais enfin il y a un moment, il faut peut-être prendre une décision.
00:03:10 Laurent Berger était ce matin sur RTL.
00:03:13 Je voudrais qu'on l'écoute d'abord.
00:03:14 Il nous raconte...
00:03:15 Parce que c'est intéressant Laurent Berger parce que c'est quand même un homme modéré.
00:03:18 Bien sûr.
00:03:19 C'est intéressant de l'écouter quand même.
00:03:22 Et il était ce matin sur RTL.
00:03:24 D'abord il nous raconte comment s'est passée cette réunion d'hier à Matignon.
00:03:28 On est arrivé, la Première ministre a dit un mot d'introduction
00:03:33 disant qu'elle savait la colère, elle savait la contestation de la réforme,
00:03:37 qu'elle saluait la responsabilité dans les manifestations des organisations syndicales,
00:03:41 la façon dont ça se passait,
00:03:43 elle disant son point de vue, qu'elle, cette réforme, pourquoi il la faisait.
00:03:47 Et ensuite on s'est tous exprimés les uns après les autres,
00:03:50 les huit organisations syndicales,
00:03:52 en posant tous à la fin la même question,
00:03:54 "Madame la Première ministre, est-ce que vous allez retirer cette réforme qui est contestée ?"
00:03:58 Et ensuite elle a repris la parole pour expliquer, répondre à certaines interrogations
00:04:02 ou affirmations qui avaient été faites.
00:04:05 Et un échange s'est ouvert,
00:04:08 dans lequel on lui a dit "écoutez, répondez à cette question,
00:04:13 et si la réponse est non, on ne va pas passer à la séquence d'après que vous souhaitez ouvrir."
00:04:17 Tout simplement parce que la vie des travailleurs et travailleuses,
00:04:19 ce n'est pas une séquence, donc on est sortis.
00:04:21 - Et là elle vous répond "non" ?
00:04:22 - Oui bien sûr.
00:04:23 - Et vous vous levez, et vous partez.
00:04:25 - Oui, ça s'est fait avec beaucoup de civilité.
00:04:27 Vous savez, on n'a aucun intérêt les uns et les autres à faire croire
00:04:30 que tout ça était espèce de guerre.
00:04:32 Ce n'est pas le cas, c'est de la confrontation démocratique.
00:04:35 - Bon, je vais vous donner la parole dans une seconde,
00:04:38 mais j'aurais qu'on l'écoute à trois reprises.
00:04:40 Ça c'est comment ça s'est passé, et après il a évoqué hier le mot "crise démocratique" en Chine.
00:04:45 On lui a répondu, l'entourage d'Emmanuel Macron a dit "pas de crise démocratique".
00:04:50 - C'est exactement, on a laissé entendre effectivement,
00:04:53 cette petite musique maintenant qu'on donne régulièrement aux syndicats,
00:04:57 qu'il n'y a pas de crise démocratique, que la loi a été votée,
00:05:00 que donc, circuler, il n'y a rien à voir.
00:05:04 Sauf que cela brusque à chaque fois les syndicats, et à juste titre,
00:05:08 tout simplement parce qu'Emmanuel Macron s'exprime via son entourage.
00:05:12 Et c'est aussi cela, c'est-à-dire il y a le fond et la forme.
00:05:15 - En tout cas, il va falloir bouger, il faut faire quelque chose.
00:05:19 C'est pour ça, je vous assure, on en vient à espérer que le Conseil constitutionnel re-toc tout ça.
00:05:24 - Mais le pire, c'est qu'en Macronie, on regrette de ne pas avoir déclenché
00:05:28 le plan A initialement prévu, c'est-à-dire que ce qui était prévu à l'automne dernier,
00:05:32 c'est de faire passer la mesure d'âge, 62-64 ans, dans le budget 2023,
00:05:38 à l'automne, comme ça on aurait eu des blocages,
00:05:40 on se dit on aurait eu des blocages, ça aurait été très dur,
00:05:42 mais ça aurait été rapide, les gens seraient passés à autre chose.
00:05:44 Non mais c'est-à-dire que même ça, ils n'ont pas encore compris...
00:05:49 - Les choses sont incroyables de la démocratie, de la société française.
00:05:53 - C'est terrible.
00:05:54 - C'est invraisemblable de penser ça.
00:05:56 - Oui mais bon, tout est invraisemblable, je veux dire, depuis le début.
00:06:00 Hier l'intersyndical a été reçu, c'était la première fois depuis le 15 janvier,
00:06:04 vous trouvez que c'est raisonnable ?
00:06:06 - Non, c'est totalement désraisonnable.
00:06:07 - Ces gens, voilà, s'ils veulent mettre le feu au pays, qu'ils le disent,
00:06:10 qu'ils disent clairement on veut mettre le feu au pays, ça sera plus simple.
00:06:13 - Et puis ça se retrouve totalement bloqué.
00:06:14 - Je veux dire, voilà, tu ne les reçois pas, donc évidemment les gens sont excédés,
00:06:17 tu ne les reçois pas, tu ne les écoutes pas.
00:06:19 Bon, écoutons.
00:06:21 Crise démocratique par M.Berger.
00:06:25 - À la sortie, vous dénoncez une crise démocratique.
00:06:27 L'entourage d'Emmanuel Macron qui est en Chine vous répond à distance
00:06:30 en disant on ne peut pas parler de crise démocratique,
00:06:32 les mots n'ont pas de sens, l'égal vaut d'essai, faire monter les extrêmes.
00:06:34 - Non mais je vais revenir là-dessus quand même, juste, juste.
00:06:37 Ça a été pris comme une attaque.
00:06:39 Enfin, on est chez les fous.
00:06:40 Il y a d'attaques de personnes quand je dis qu'il y a une crise démocratique.
00:06:43 Je suis désolé, je dis qu'il y a un moment donné,
00:06:46 il y a une expression sociale très forte,
00:06:48 menée par les organisations syndicales en toute responsabilité.
00:06:51 Et en face, il y a un désaccord.
00:06:53 Qu'on voit bien que ça profite malheureusement à l'extrême droite.
00:06:58 C'est pas moi qui le dis, c'est toutes les enquêtes d'opinion, etc.
00:07:01 Et donc je dis qu'on a un problème démocratique parce qu'on n'arrive pas.
00:07:04 En quoi ? C'est une attaque contre quelqu'un.
00:07:07 C'est un constat, je ne suis pas le seul à le faire.
00:07:10 Il y a tout un tas d'observateurs qui disent qu'on a un problème en ce moment,
00:07:13 y compris un problème institutionnel.
00:07:14 Vous savez, le Rassemblement National, il prospère sur deux ressorts.
00:07:18 Le ressentiment social, le sentiment de ne pas être reconnu.
00:07:21 On a aujourd'hui une frange de la population travailleuse, salariée,
00:07:24 qui a ce sentiment de ne pas être reconnu.
00:07:26 Et d'être délaissé, d'être invisible d'une certaine manière.
00:07:30 Et de l'autre côté, il prospère sur la défiance dans les institutions.
00:07:33 On est en plein dedans.
00:07:34 Et donc dire que c'est une crise démocratique,
00:07:36 je suis désolé si ça a été pris pour une attaque, vous voyez, je peux même faire ça.
00:07:39 Je suis désolé si ça a été pris comme une attaque,
00:07:41 mais c'est, je pense, le constat qui est fait par beaucoup de citoyens aujourd'hui.
00:07:44 Il a raison.
00:07:45 C'est-à-dire qu'il faut quand même expliquer à M. Macron
00:07:47 que les gens ont le droit de contester ses décisions.
00:07:50 On n'est plus dans le Covid.
00:07:52 Enfin, il faut peut-être qu'il admette que tout le monde peut réagir quand même.
00:07:57 On a le droit de dire quelque chose.
00:07:59 Dès lors que la moitié des électeurs ne vont pas voter,
00:08:01 on est dans une crise démocratique déjà, d'entrée de jeu.
00:08:04 Non, mais c'est un rapport à la France, c'est un rapport au monde,
00:08:09 qui est très inquiétant sur le plan politique.
00:08:11 Il pense que la crise démocratique, à partir...
00:08:14 Moi, j'ai vécu 50 ans de Vème République.
00:08:17 Bon, j'en suis pas une fierté d'avoir vécu 50 ans,
00:08:20 je préférerais avoir 20 ans aujourd'hui, mais...
00:08:23 J'ai vécu les crises, effectivement.
00:08:25 L'école libre, beaucoup de nos auditeurs, nos téléspectateurs,
00:08:28 n'ont pas vécu l'affaire Mitterrand,
00:08:31 voulant changer la loi à propos de l'école libre.
00:08:35 Il y a eu un million de gens qui sont allés à Versailles et d'autres manifestations.
00:08:40 Mitterrand, qui pourtant était, au départ,
00:08:43 bon, il y avait des raisons politiques,
00:08:45 mais sur le fond, il a senti...
00:08:48 Le premier devoir du président de la République, élu au suffrage universel,
00:08:54 c'est de sentir la pulsion forte de la nation.
00:08:58 Mitterrand a senti que le peuple que l'on voulait...
00:09:02 Et Chirac, au moment du CPE, j'ai suivi toutes les manifs,
00:09:07 à un moment donné, ça passait, effectivement,
00:09:10 mais Chirac a senti...
00:09:11 Pourtant, Chirac n'était pas un génie politique,
00:09:13 certains diraient que ce n'était pas le meilleur,
00:09:15 en tout cas, il a senti.
00:09:17 Et Macron ne sent pas.
00:09:19 Il ne sent pas et puis les gens ne peuvent pas le sentir,
00:09:21 donc ça va être compliqué pour terminer, peut-être le quinquennat.
00:09:24 Terminons avec M.Berger, après je vous donne la parole.
00:09:26 Je crois qu'au moins il est aimé, puis il s'enferme.
00:09:28 Est-ce qu'on peut juste terminer ?
00:09:30 Soyez disciplinés, s'il vous plaît.
00:09:32 La fin du quinquennat, Laurent Berger.
00:09:35 Si cette réforme n'est pas retirée,
00:09:38 est-ce que c'est la fin du quinquennat, d'après vous ?
00:09:42 Il restera 4 ans, quoi qu'il arrive.
00:09:44 Et donc, moi, je crois que c'est la fin.
00:09:46 Si on veut de l'apaisement,
00:09:48 il faut trouver une solution sur ce sujet des retraites.
00:09:51 C'est entre les mains du président de la République.
00:09:53 C'est à lui de décider.
00:09:54 C'est pas une question simplement de fin du quinquennat,
00:09:56 c'est une question de société,
00:09:58 de la crise sociale qu'on traverse
00:10:00 et de la crise démocratique, quoi qu'il en soit,
00:10:02 que ça plaise ou non.
00:10:04 Et pour cela, il faut, je crois, plutôt ne pas vouloir aller en force,
00:10:07 en se disant que de toute façon, ça va finir par s'arrêter,
00:10:10 et se dire qu'on essaie de trouver les voies du dialogue.
00:10:13 Que vouliez-vous dire, Marie-Estelle ?
00:10:15 Rien.
00:10:17 Non, mais j'ai oublié.
00:10:19 Je veux bien...
00:10:21 Vous savez qu'à Rennes, dans la rue principale commerçante,
00:10:25 tous les magasins sont fermés aujourd'hui.
00:10:27 J'entendais un reportage dans une agence immobilière de Rennes,
00:10:31 dans cette rue la plus commerçante,
00:10:33 tout est cassé en permanence.
00:10:35 Ce qui m'étonne, c'est que...
00:10:36 Enfin, je veux dire, ce que dit Gérard est très juste.
00:10:38 Le président doit sentir quelque chose.
00:10:40 C'est la 11e journée, depuis le 19 janvier.
00:10:43 On nous dit, bon, ça va être comme d'habitude,
00:10:45 mais ça n'est pas rien de rassembler des centaines de milliers de personnes.
00:10:48 Et il y a 370 rassemblements dans le pays.
00:10:51 C'est un record.
00:10:53 Donc il y a toujours cette...
00:10:55 Dans le pays réel.
00:10:57 Vous dites le Conseil constitutionnel.
00:10:59 Oui, le 14, tout le monde est suspendu à cette date-là,
00:11:02 et ça fait... c'est loin encore.
00:11:04 Reste une chose.
00:11:05 Si la validation du Conseil constitutionnel, pour autant, rien n'est réglé ?
00:11:09 Ah ben, rien n'est réglé, puisqu'il risque de valider le RIP.
00:11:12 Le référendum de 17 mars...
00:11:14 Non, mais le RIP, on pourra en discuter.
00:11:16 Mais rien n'est réglé dans le pays réel et profond.
00:11:18 Le niveau de ressentiment et de colère sera maintenu.
00:11:22 Visiblement, il y a deux sujets pour le Conseil constitutionnel,
00:11:25 et à ce qu'on appelle le véhicule législatif.
00:11:28 C'est une loi de financement de sécurité sociale.
00:11:30 Visiblement, ça peut retoquer.
00:11:32 Et puis ce qu'on appelle les cavaliers législatifs sur l'index senior.
00:11:35 Je ne sais pas ce que fera...
00:11:36 Les cavaliers sociaux pour le PLFSS.
00:11:39 Ce que je voulais dire, c'était que je crois que plus il sent qu'il est détesté,
00:11:43 plus il se rédit dans un pouvoir autoritaire,
00:11:45 moins il l'écoute et plus il est déconnecté.
00:11:47 Mais ça, c'est classique, hein, chez les...
00:11:49 Oui, mais c'est pour ça qu'il y a un risque, à un moment donné,
00:11:51 dans quelques mois, que ça explose...
00:11:54 Non, mais aujourd'hui, moi, j'entends beaucoup de gens
00:11:56 dire "est-ce qu'il va aller au bout de son mandat ?"
00:11:58 Je veux dire, c'est ça, la réalité.
00:12:00 Plus tu montes, plus ça va aller sur lui.
00:12:03 Il y a un moment, comment dire...
00:12:05 Les gens vont dire "est-ce qu'il doit rester ?"
00:12:07 Les gens vont s'en tirer dans la rue en disant "Macron, démission !"
00:12:10 Et déjà, ça se dit.
00:12:12 Parce qu'il y a un moment où tu ne peux pas rester dans une situation bloquée,
00:12:15 où tu sais quelque chose.
00:12:16 L'exemple de François Mitterrand est excellent.
00:12:19 François est excellent, mais...
00:12:22 C'est-à-dire que plus tu montes, plus tu montes.
00:12:24 Alors, on va voir cet après-midi.
00:12:26 On va voir cet après-midi s'il y a encore 800 000 personnes.
00:12:28 Moi, ce que je crains, c'est plutôt qu'après son mandat,
00:12:31 la personne qui le remplacera, vu l'état d'incandescence du pays,
00:12:34 ce soit le peuple lui-même qui demande un pouvoir encore plus autoritaire.
00:12:37 Moi, c'est ça qui me fait peur.
00:12:39 Oui, mais Emmanuel Macron considère la gestion de la France comme une entreprise.
00:12:45 C'est-à-dire qu'il n'a pas compris que nous étions...
00:12:47 En politique, il y a la question du consentement.
00:12:49 On parlait d'Henri Guaino, qui est extrêmement important.
00:12:52 C'est que ça ne fonctionne pas comme dans une organisation.
00:12:55 Et c'est quand même le quinquennat avec le calendrier électoral
00:12:57 qui permet ça.
00:12:58 Parce que quand tu citais Gérard Mitterrand et Chirac,
00:13:01 eux, ils avaient la crainte d'avoir une cohabitation au cours de mandat.
00:13:05 C'est-à-dire qu'à un moment donné, ils sentaient qu'il pouvait y avoir un contre-pouvoir
00:13:09 et que le peuple pouvait leur dire "là, ça va bien, on va faire une cohabitation".
00:13:13 Avec le quinquennat, le calendrier électoral, plus le 49-3,
00:13:16 quand on a une majorité relative, on n'a pas de risque de cohabitation.
00:13:19 Et donc, on peut avoir le sentiment que rien ne peut arriver.
00:13:22 C'est là qu'il y a une illusion.
00:13:24 Alors, les trains aujourd'hui vont rouler, les grèves ne sont plus reconductibles.
00:13:28 C'est à chaque fois le paradoxe qu'on souligne.
00:13:30 Le pays n'est pas bloqué, le privé n'entre pas dans la grève,
00:13:34 les routiers n'ont jamais rien bloqué, les étudiants collégiens sont toujours à la lisière.
00:13:39 Il y a la fac de la Sorbonne ce matin qui est bloquée.
00:13:42 Mais globalement, les mouvements sociaux, ils sont quand même, j'ai envie de dire,
00:13:47 assez faibles, globalement, à part ces manifestations tous les dix jours.
00:13:51 Je voudrais qu'on voit avec Marine Sabourin la onzième journée qui se profile.
00:13:56 Une onzième journée de mobilisation sous haute surveillance.
00:14:02 Selon nos informations, 600 000 à 800 000 manifestants sont attendus au niveau national,
00:14:07 dont 60 000 à 90 000 à Paris.
00:14:10 Les autorités prévoient la présence d'environ 1 000 éléments radicaux
00:14:13 et plus de 400 actions violentes.
00:14:15 Un dispositif renforcé de sécurisation et de contrôle est mis en place en amont,
00:14:19 visant à lutter contre le port d'armes prohibé et les objets illicites dangereux.
00:14:24 Filtrer les ultra-gauches qui voudraient tenter de rentrer dans ces manifestations.
00:14:30 La semaine dernière, on a compté à peu près 15 interpellations sur des ports d'armes
00:14:35 et ça a fonctionné, on va dire que les violences et les dégradations ont diminué.
00:14:40 Au total, 11 500 policiers et gendarmes sont mobilisés aujourd'hui,
00:14:44 dont 4 200 à Paris, un chiffre inférieur à la dernière mobilisation
00:14:49 où plus de 5 000 forces de l'ordre étaient présentes pour encadrer les manifestants.
00:14:53 On va encore une fois s'adapter, s'il faut, en tout cas pour Paris,
00:14:57 on aura le renfort des effectifs de Paris, des effectifs locaux,
00:15:02 et puis en réserve, nous aurons les brigades anticriminalités sur la nuit.
00:15:06 Dans un communiqué, la préfecture de police recommande également
00:15:09 la fermeture exceptionnelle des commerces, située sur le parcours de la manifestation.
00:15:14 - Vous vous rendez compte, en plus, c'est le parcours le plus dangereux aujourd'hui
00:15:18 parce qu'il part des invalides, il est toujours moins sécurisé pour aller à Place d'Italie
00:15:22 et il passe boulevard Montparnasse, qui est toujours traditionnellement,
00:15:26 visiblement, plus agité que l'autre parcours.
00:15:30 Alors Antoine Estey va rencontrer un policier à Bordeaux,
00:15:34 qui va être sur le terrain, et vous allez voir ce sujet.
00:15:36 Il y a un moment aussi, il faut penser à ces pauvres policiers
00:15:40 qu'on envoie au feu en permanence, et ce n'est pas leur mission
00:15:43 que de faire ce qu'ils font tous les jours, en tout cas de manière récurrente.
00:15:49 Voyez ce sujet d'Antoine Estey.
00:15:51 - David a 30 ans de service dans la police nationale.
00:15:55 Depuis le mouvement des Gilets jaunes, il n'a jamais connu
00:15:57 une telle succession de manifestations violentes.
00:16:00 Chaque semaine, il est mobilisé pour encadrer les cortèges à Bordeaux.
00:16:03 Il affirme qu'il sait déjà ce qui va arriver ce jeudi.
00:16:06 - On va nous demander dans un premier temps de se mettre un petit peu à l'écart,
00:16:09 de se mettre à suivre la manif en parallèle.
00:16:11 Ensuite, quand ça va se terminer, il y a des groupes qui vont rester,
00:16:14 toujours les mêmes, et ils vont vouloir forcer des barrages, etc.
00:16:18 Et là, on sature de gaz.
00:16:20 On sature de gaz également les passants, les gens qui sont sur les terrasses.
00:16:23 Et puis ça se disperse un petit peu partout, et ça se termine comme ça.
00:16:26 - Au milieu de ses collègues CRS ou gendarmes mobiles,
00:16:29 il dit travailler la peur au ventre, avec des ordres très précis
00:16:32 de ses supérieurs, ne jamais répondre aux provocations.
00:16:35 - Les Black Blocs, ils savent cacher des objets,
00:16:38 ils s'intégrent dans les manifs, dans les cortèges,
00:16:40 et ils savent qu'on n'ira pas les chercher quand ils sont à l'intérieur.
00:16:42 On est devenus en fait les punching balls des manifestants radicaux.
00:16:46 Quand on reçoit des canettes, des pierres, etc.,
00:16:49 on se protège avec les boucliers, et quand ça devient trop intensif,
00:16:52 on ne va pas au contact, et on évite vraiment qu'il y ait un blessé en face.
00:16:56 On n'a pas le droit de répondre. Voilà.
00:16:58 - David affirme que les conditions de travail sont de plus en plus difficiles
00:17:01 dans les manifestations.
00:17:03 - C'est des manifs qui sont longues, c'est des services qui durent 14-15 heures.
00:17:07 L'administration n'est même pas capable de vous fournir un repas.
00:17:10 Les gars sont épuisés, et on a envie de poser les casques.
00:17:13 - Pendant la dernière mobilisation à Bordeaux,
00:17:15 des policiers victimes de violences ont symboliquement posé leurs casques
00:17:18 quelques minutes à terre.
00:17:20 Soutenus par une grande partie de leur hiérarchie,
00:17:22 ils n'ont pas été sanctionnés.
00:17:24 - C'est quoi les conséquences et les résultats pour le moment
00:17:27 de cette longue séquence ?
00:17:29 Marine Le Pen, élue présidente de la République dans les sondages, 55%.
00:17:32 Une extrême gauche qui n'a jamais été aussi haute.
00:17:35 - Pas dans les urnes.
00:17:37 - Oui, haute sur le terrain.
00:17:40 Une séquence à l'Assemblée nationale qui aura discrédité le Parlement.
00:17:46 - 80 parlementaires.
00:17:48 - Qui sont sanctionnés.
00:17:50 Il y a un moment quand même où Emmanuel Macron, il faut lui dire,
00:17:53 vous voyez les conséquences de votre politique ?
00:17:56 C'est-à-dire qu'on va jusqu'où ? On attend quoi ?
00:17:59 C'est bien, il y a un moment, tu es jugé sur tes résultats.
00:18:02 - Le fait que le président de la République fasse ou le marche pied à Marine Le Pen,
00:18:05 c'est peut-être sa volonté d'ailleurs ? Je ne sais pas.
00:18:08 - C'est sa crainte.
00:18:10 - C'est sa crainte.
00:18:12 - Il est dans un processus d'autodestruction.
00:18:14 C'est-à-dire que sa plus grande crainte, c'est que Marine Le Pen arrive au pouvoir
00:18:17 et il est en train de lui créer un tremplin.
00:18:19 - Mais il pense que d'ici là, il y aura un moment positif pour lui.
00:18:22 Il pense que les JO 2024 pourront le...
00:18:25 - Mais les JO, je vais vous dire, les JO...
00:18:27 - Ils ne sont pas faits.
00:18:29 - Le JO, il ne faut pas...
00:18:31 - Ils ne sont pas faits.
00:18:33 - Dans les projets de la Macronie, il pense que les JO leur donneront une respiration.
00:18:37 - Les JO, je vais vous dire, ce n'est pas fait.
00:18:40 Parce que les JO, c'est un vrai...
00:18:42 - D'ici à ce que ce soit annulé.
00:18:44 - D'ici à ce que ce soit annulé, exactement.
00:18:46 Parce que les JO, c'est... Attention, hein.
00:18:48 C'est un vrai pouvoir.
00:18:50 - Je vous dis simplement, leur calendrier.
00:18:52 - C'est un vrai pouvoir.
00:18:54 - C'est un vrai pouvoir.
00:18:56 - C'est un vrai pouvoir.
00:18:58 - Je vous dis simplement, leur calendrier.
00:19:00 - Le processus nous amène au début des JO.
00:19:02 - Oui.
00:19:04 - C'est-à-dire qu'on aura la fin du processus du référendum de 2017.
00:19:07 - Peut-être que David Albault va changer d'avis.
00:19:09 Parce qu'elle a peur peut-être pour elle.
00:19:12 Les JO, elle a envie de les avoir, les JO à Paris.
00:19:15 - Non, mais c'est très intéressant.
00:19:17 - Un pouvoir peut en être pour espérer sortir de la crise par les JO.
00:19:20 C'est quand même un truc de fou.
00:19:22 - Non, mais parce que...
00:19:24 - On a un pouvoir complètement bloqué.
00:19:26 Parce qu'ils n'ont pas le début de commencement d'une solution pour sortir du blocage.
00:19:29 - Il n'y en a qu'une aujourd'hui.
00:19:31 - Tu le retires.
00:19:33 - Je suis d'accord avec vous, mais à l'évidence...
00:19:35 - Donc manifestement...
00:19:37 - À l'évidence, ils ne veulent pas.
00:19:39 - Donc ils ne veulent pas. Ça ne s'arrêtera pas.
00:19:41 Je voulais vous montrer les députés de la France Insoumise.
00:19:45 Bonjour Noémie. Ah ben puisque vous êtes là, finalement, c'est avec vous que je vais enchaîner.
00:19:49 Si j'ose dire.
00:19:51 - Ça tombe bien.
00:19:53 - Vous avez bien fait de venir.
00:19:55 - C'est sitôt arrivé.
00:19:57 - Vous êtes venue avec votre ordinateur.
00:19:59 - Oui, parce que je n'ai pas eu le temps d'imprimer.
00:20:01 - On a tous, il y a bien longtemps, qu'on n'imprime plus.
00:20:03 Dans une lettre à ses troupes, le préfet de police de Paris regarde des critiques injustes à leur rencontre
00:20:07 tout en les appelant à apporter une réponse toujours proportionnée lors des opérations de maintien de l'ordre.
00:20:11 Je vous assure, moi j'ai de la sympathie pour les flics. J'aime bien le mot "flics".
00:20:15 Ils vont être sur le terrain aujourd'hui.
00:20:17 - Le témoignage était...
00:20:19 - Franchement, j'ai de la sympathie pour eux. Parce qu'on les emmène quand même au...
00:20:21 Je veux dire au...
00:20:23 - Au "gash people".
00:20:25 - Tu peux avoir un ressentiment quand tu es flic de dire "attention, vous nous emmenez où là ?
00:20:29 Ca va quoi, nous on est en première ligne".
00:20:31 - Bon. Il dénonce dans la lettre des accusations de violences policières qui ont visé ces dernières semaines les forces de l'ordre.
00:20:37 Et il dit ceci "depuis plusieurs jours, des voix diffamantes s'élèvent pour remettre en cause tour à tour votre métier, vos unités, votre vocation.
00:20:43 Vous avez essuyé des critiques dont je sais le caractère injuste et des hachures publiques intolérables".
00:20:48 Je vous lirai d'ailleurs la lettre des députés de la France Insoumise qui appelle quasiment à une sédition.
00:20:53 C'est le putsch des généraux les députés. Mais je vous la lirai tout à l'heure.
00:20:58 En revanche, hier, que s'est-il passé à cette... C'est une enquête parlementaire ?
00:21:04 Avec Gérald Darmanin ? C'était une audition ?
00:21:07 - Il a été entendu à deux reprises par la Commission des lois.
00:21:11 D'abord à l'Assemblée Nationale, puis au Sénat.
00:21:14 Deux fois quasiment deux heures d'exercice pour défendre en fait...
00:21:20 Expliquer le maintien de l'ordre et défendre globalement le maintien de l'ordre.
00:21:24 Donc deux interventions pour un message vraiment qu'il a voulu faire passer.
00:21:30 En gros, les manifestations se passaient bien jusqu'au moment où l'ultra-gauche a infiltré le mouvement.
00:21:35 Ce ne sont pas les manifestations qui posent problème, ce sont les guérillas urbaines.
00:21:39 L'ultra-gauche prend en otage le mouvement. C'est ce qu'il a martelé.
00:21:42 Ça vaut pour les manifestations en ville contre la réforme des retraites.
00:21:47 Ça vaut aussi pour Seine-Solyne. C'est ce qu'a dit Gérald Darmanin.
00:21:50 Il a insisté sur la présence très importante de l'ultra-gauche.
00:21:53 200 personnes radicalisées, identifiées par les services de renseignement.
00:21:56 Et un millier de manifestants venus chercher l'affrontement.
00:22:00 Gérald Darmanin qui a fait part d'ailleurs d'une certaine inquiétude.
00:22:03 Il a parlé de 42 projets en France qui ont été identifiés par les services de renseignement
00:22:08 comme pouvant donner des contestations violentes.
00:22:11 Pour 17 d'entre eux, la crainte d'une radicalisation du niveau de Seine-Solyne.
00:22:15 Il a donné un exemple, c'est l'autoroute entre Toulouse et Castres
00:22:19 où il y a une vraie inquiétude sur le fait qu'il puisse y avoir...
00:22:22 Vous savez combien ils sont en ce moment à être sur cette autoroute ?
00:22:27 À tenter de faire une ZAD ? 10. Ils étaient 10 l'autre jour.
00:22:32 10, c'est pas grand-chose. Mais de toute façon, dès que tu veux faire maintenant quelque chose en France,
00:22:36 là encore, on paie toutes les factures.
00:22:39 Quand tu as laissé la ZAD de Nantes, qu'elle a gagné, la ZAD de Nantes,
00:22:45 puisque l'aéroport n'a pas été construit.
00:22:48 Comme si c'était un mauvais projet.
00:22:50 Mais bon, sur le fond, vous savez ce que je pense de cet aéroport.
00:22:53 Mais maintenant, tu veux construire un stade de football, tu veux construire une autoroute,
00:22:57 tu veux construire un aéroport, tu as 50 personnes d'abord, plus 100, plus 200.
00:23:03 En fait, ton pays est complètement bloqué, puisque tu es le jeu des minorités actives.
00:23:10 Et ça vaut pour des projets dont on pourrait dire qu'ils sont récolos,
00:23:13 mais le ministre a dit que ça vaut aussi pour des lignes à grande vitesse.
00:23:15 Mais pour tous les projets.
00:23:16 Le train en l'espèce.
00:23:17 Mais pour tous les projets, puisque vous ne voulez pas, par lâcheté, par manque de courage,
00:23:23 par... imposer votre... oui, votre force, en l'occurrence, qui est une force légitime.
00:23:30 On va écouter Gérald Darmanin, c'est sur les "Braves M".
00:23:34 Il a d'abord fait un propos liminaire assez long dans les deux cas,
00:23:38 et puis ensuite il a répondu aux questions.
00:23:40 Il y avait chez les députés plus de 35 questions.
00:23:42 Il a été chahuté, clairement.
00:23:44 Il y avait des moments où les députés manifestaient bruyamment leur désaccord.
00:23:47 Et à un moment, il a effectivement interrogé sur les "Braves M",
00:23:49 vous savez, les brigades de répression de l'action violente motorisée.
00:23:52 Ce sont ces policiers qui se déplacent à moto.
00:23:54 Il va le dire.
00:23:56 Écoutons-le.
00:23:59 D'abord, quand on veut dissoudre la "Braves M", c'est un peu étonnant,
00:24:02 parce que ça n'existe pas. C'est pas une unité, la "Braves M".
00:24:04 C'est quoi, la "Braves M" ? C'est quoi, la "Braves M" ?
00:24:07 C'est des personnes qui sont des compagnies d'intervention,
00:24:11 donc évidemment formées au maintien de l'ordre.
00:24:14 Évidemment formées au maintien de l'ordre.
00:24:15 J'ai vu fleurir le fait qu'ils n'étaient pas formés au maintien de l'ordre.
00:24:17 Ils sont évidemment formés au maintien de l'ordre.
00:24:19 Les compagnies d'intervention de la préfecture de police,
00:24:22 qui utilisent des motos, non pas pour intervenir.
00:24:25 C'est pour ça que les parallèles avec des affaires dramatiques,
00:24:28 il y a 30 ou 40 ans, sont non seulement outranciers, mais insultants.
00:24:31 Et surtout, ils sont totalement ignorants.
00:24:33 Ils se déplacent pour ensuite intervenir.
00:24:37 On n'intervient pas en moto.
00:24:39 On descend de la moto.
00:24:41 Et ensuite, la personne qui est derrière, puisqu'ils sont deux sur cette moto,
00:24:45 est la personne de la compagnie d'intervention,
00:24:47 qui est une personne différente de la personne qui conduit.
00:24:49 La victoire du maintien de l'ordre, c'est choisir de l'ordre républicain.
00:24:52 C'est comment on va très vite, aussi vite, voire plus vite,
00:24:55 que les personnes qui ont décidé de se décomposer en petits groupes à travers Paris,
00:25:02 mettre des feux ici, attaquer des bâtiments là.
00:25:05 C'est important de dire comme il le dit, parce que c'est très efficace.
00:25:08 La Bravem, c'est évidemment sous contrôle, bien évidemment.
00:25:11 Et c'est pour ça que les manifestants, les casseurs, ont bien compris que c'était efficace.
00:25:15 Et ils font pression pour dire ce que la...
00:25:19 Le travail est de plus en plus difficile, parce qu'à présent,
00:25:22 c'est devenu une cible, clairement, pour les manifestants radicaux.
00:25:25 C'est-à-dire que dès que la Bravem arrive, ils sont organisés,
00:25:28 et ils s'attaquent en priorité aux personnes de la Bravem.
00:25:32 C'est pour ça qu'il faut qu'à un moment, le président de la République
00:25:35 prenne conscience de la réalité de ce qui se passe dans ce pays.
00:25:39 On va marquer une pause.
00:25:40 Je vous lirai le courrier des députés de la France Insoumise,
00:25:44 qui appelle quasiment les gendarmes et les policiers à faire sédition.
00:25:48 A tout de suite.
00:25:49 Audrey Bertheau, Nouveau Or, appelle les titres du jour.
00:25:55 - Onzième journée de mobilisation.
00:26:00 Aujourd'hui, le lycée Rodin, dans le 13e arrondissement de Paris,
00:26:03 est bloqué depuis ce matin.
00:26:05 Les lycées en proteste contre la réforme des retraites.
00:26:07 Des rassemblements sont prévus partout en France aujourd'hui.
00:26:10 600 000 à 800 000 personnes sont attendues, selon les autorités.
00:26:14 Hasard du calendrier, la niche parlementaire des écologistes a lieu.
00:26:18 Aujourd'hui, la quasi-totalité des propositions de loi du groupe
00:26:22 ont été soit rejetées, soit vidées de leur substance.
00:26:25 Plusieurs textes restent tout de même au programme,
00:26:27 comme l'interdiction des vols en jet privé, de la chasse le dimanche,
00:26:30 ou encore un accès au RSA dès 18 ans.
00:26:33 Mais les écologistes ne se font pas d'illusions
00:26:35 sur leur chance d'être adoptés.
00:26:37 Et puis, près de 900 supporters de Liverpool
00:26:39 ont déposé plainte contre l'UEFA.
00:26:41 Tous ont été victimes des incidents autour du Stade de France
00:26:44 lors de la dernière finale de la Ligue des champions.
00:26:47 L'UEFA, en effet, a été désignée en février par un rapport indépendant
00:26:50 comme la principale responsable dans ces incidents.
00:26:53 - Les députés de la France insoumise de la NUPES
00:26:56 ont signé une lettre qu'ils ont envoyée aux policiers.
00:26:59 Il y a notamment Hugo, Bernard, Lyssis, Antoine, Léaument,
00:27:03 Thomas, Porte ou Daniel Obono.
00:27:05 Policière, policier, gendarme, mesdames et messieurs,
00:27:08 les gardiens de la paix,
00:27:10 qu'écrivent-ils ces datés du 5 avril ?
00:27:13 Face aux nombreuses mobilisations contre cette réforme injuste,
00:27:16 le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin,
00:27:18 vous a donné des consignes de fermeté
00:27:20 en ne condamnant pas les actes les plus évidemment contraires
00:27:23 au code de déontologie de la police et de la gendarmerie.
00:27:26 Il a même encouragé une certaine brutalité.
00:27:28 Utilisation non nécessaire et non proportionnée de la violence,
00:27:31 insultes, irrespects envers la population.
00:27:33 Gardiens de la paix républicains,
00:27:35 vous savez comme nous que ces actes entachent l'uniforme
00:27:38 de condamnation du ministre de l'Intérieur équivaut à un blanc-seing.
00:27:41 Et plus loin, ils disent gardiens de la paix,
00:27:43 votre code de déontologie vous autorise à son article R434-5
00:27:48 à faire part de vos objections à un ordre
00:27:51 que vous considérez comme manifestement illégal
00:27:53 et de nature à compromettre gravement un intérêt public.
00:27:56 Vous savez que certains ordres donnés entrent dans ce cadre.
00:27:59 La politique de maintien de l'ordre
00:28:01 décidée par Emmanuel Macron et Gérald Darmanin
00:28:03 contrevient à l'intérêt public qui exige la défense absolue du droit à la retraite.
00:28:07 Dans une situation d'extrême mention,
00:28:09 d'extrême tension, comme celle que nous connaissons aujourd'hui,
00:28:12 les actes individuels ou collectifs peuvent parfois faire beaucoup
00:28:15 pour les causes populaires.
00:28:16 Donc c'est quasiment un appel à la sédition.
00:28:19 Mais, alors dans le même temps,
00:28:21 plusieurs dizaines de députés ont été sanctionnés pour leur comportement.
00:28:24 C'est le bureau de l'Assemblée nationale, sa plus haute instance,
00:28:27 qui a adressé un rappel à l'ordre à plusieurs dizaines de députés,
00:28:30 majoritairement insoumis.
00:28:32 - A vos souhaits.
00:28:34 - Donnez-moi ! C'est la climatisation.
00:28:36 - Environ 80 députés vont ainsi être sanctionnés.
00:28:39 Et M. Cazeneuve, il est courageux, M. Cazeneuve, ancien ministre.
00:28:43 - Il a tout souligné.
00:28:44 - Exactement, il est courageux parce qu'il a pris,
00:28:46 hier il était sur France Inter,
00:28:48 et il a parlé de la France insoumise,
00:28:50 et enfin, enfin, vous avez des gens de gauche,
00:28:53 au plus haut niveau, qui disent "la France insoumise, c'est pas la gauche".
00:28:57 - En plus, ça fait du bien, hein, pour des gens comme nous, ça fait du bien.
00:29:02 - Exactement, alors écoutez, bien sûr, mais Mauriac...
00:29:05 - C'est thérapeutique.
00:29:07 - Mais non, mais lisez, franchement, lisez Mauriac.
00:29:09 - Les bloc-notes, c'est formidable.
00:29:11 - C'est ce qu'il y a de mieux, là, vraiment.
00:29:14 Avec notre émission le matin, bien sûr.
00:29:16 La dialectique de la France insoumise selon M. Cazeneuve.
00:29:21 - Tout le discours, qui est un discours d'ailleurs,
00:29:26 préparé par les instances des partis qui sont dans l'ANUP,
00:29:29 et qui est répété à longueur d'émission,
00:29:32 et à tous les militants qui sont dans cette stratégie, cette trajectoire.
00:29:36 C'est de dire que si l'on n'est pas favorable à la stratégie engagée par les Insoumis,
00:29:41 c'est qu'on est macroniste. Non, ce n'est pas vrai.
00:29:43 Et d'ailleurs, ce qu'il a parfaitement montré, c'est l'élection de Lariège.
00:29:46 Vous avez une députée qui va siéger dans l'opposition,
00:29:49 qui a été élue contre les Insoumis,
00:29:51 et qui a été élue contre les Insoumis parce qu'il y a des électeurs de gauche en nombre
00:29:55 qui n'en peuvent plus du parti de l'outrance.
00:29:57 - Exactement. Deuxième passage que je vous propose d'écouter.
00:30:00 Il se dit consterné de ce qui se passe aujourd'hui.
00:30:03 - Je sais comment ils sont structurés, je sais ce dont ils sont capables.
00:30:10 Je ne suis pas choqué, je suis consterné.
00:30:13 Je suis consterné parce que j'ai une autre idée de ce qu'est la politique.
00:30:16 J'ai une autre idée de ce qu'est notre pays.
00:30:19 Et je pense qu'il mérite mieux que cela.
00:30:21 Quand je vois un parlementaire mettre sous son pied un ballon sur lequel est l'effigie d'un ministre
00:30:27 en expliquant que ce ministre est un assassin,
00:30:30 ça suscite chez moi un profond dégoût.
00:30:32 Parce que c'est très loin de la conception que je fais de la politique et de la démocratie.
00:30:36 Et dire cela, ce n'est pas donner des leçons.
00:30:38 C'est simplement dire ce qui doit être dit quand on est démocrate et républicain
00:30:42 et que des comportements de ce type se produisent.
00:30:45 - Olivier Faure est toujours secrétaire du PS et que M. Cazeneuve était au PS.
00:30:51 - Il n'y est plus.
00:30:53 - Il n'y est plus.
00:30:54 - Il a quitté le PS.
00:30:55 François Hollande n'a jamais dit ce que dit M. Cazeneuve.
00:30:58 - Non, c'est bien que Cazeneuve enfin ait dit ce que ressentent effectivement
00:31:02 beaucoup de gens venus de la gauche qui ne se reconnaissent absolument pas dans ce qui est élu.
00:31:07 - Mais qu'ils le disent.
00:31:08 Les grands lireurs de François Hollande, lui, il l'a dit.
00:31:10 Mais M. Hérault ne l'a pas dit. Jean-Marc Hérault ne l'a pas dit.
00:31:13 - Il y a au sein de la gauche...
00:31:15 - Manuel Valls, il ne l'a pas dit comme ça.
00:31:17 - Ce qui peut exister au sein de la gauche, c'est qu'une personne qui prend une position contre les insoumis,
00:31:22 mais sur le fond politique, prend le risque d'avoir la meute derrière lui
00:31:27 et d'être pourchassé pendant certains jours sur les réseaux sociaux.
00:31:30 Donc certains se sont, c'est vrai ce que je veux dire, se sont auto-censurés.
00:31:33 N'ont pas fait ce que dit aujourd'hui...
00:31:35 - Mais vous diriez vous ce que dit M. Cazeneuve ?
00:31:38 - Oui, bien sûr, sur l'éthique en politique.
00:31:40 - Donc la NUPS, pour vous, il faut la rejeter ?
00:31:42 - Mais je vous ai toujours dit que la NUPS était un accord...
00:31:44 Vous n'avez jamais là-dessus été un accord électoral conjoint.
00:31:47 - Est-ce qu'aujourd'hui, il faut l'arrêter, selon vous ?
00:31:49 - Mais aujourd'hui, elle ne correspond plus.
00:31:50 - On est dans un homme de gauche.
00:31:51 - Elle ne correspond plus à une stratégie pour gagner une majorité dans le pays.
00:31:54 - Alors dernier passage de M. Cazeneuve.
00:31:56 La journaliste Elia Salamé lui dit, lui fait part par exemple du tweet d'Alexis Corbière
00:32:02 qui avait dit "Bernard Cazeneuve tweet, prend la pause, manœuvre, écrit sur Mauriac,
00:32:06 mais que propose-t-il ? Rien."
00:32:07 Jean-Luc Molenchon avait dit "Bernard Cazeneuve a annoncé le troisième lancement
00:32:10 de sa fédération de gauche sociale démocrate laïque, républicaine, notariale, dit-il,
00:32:15 polie et bien habillée."
00:32:17 C'est très intéressant.
00:32:18 Polie et bien habillée. Il ne faut pas être polie et bien habillée pour M. Mélenchon.
00:32:22 C'est l'esprit sans culottes.
00:32:24 - Il faut mettre effectivement...
00:32:26 - Il est clair que François Mitterrand était toujours mal habillé.
00:32:29 On s'en souvient.
00:32:30 - Ce qu'il n'a pas compris, c'est que le...
00:32:32 Il y a une phrase célèbre "le révolutionnaire est toujours rasé de près."
00:32:35 Il n'a pas compris ça.
00:32:37 - Et les représentants du mouvement ouvrier pendant les années portaient la cravate ?
00:32:40 - Évidemment.
00:32:41 - Les syndicalistes et les...
00:32:42 - Mais l'intérêt...
00:32:43 - Alors écoutons-le et après je vous donne la parole, Gérard.
00:32:45 C'est le parti de l'outrance et l'insulte.
00:32:47 - On savait que c'était le parti de l'outrance.
00:32:51 Maintenant on sait que c'est le parti de l'insulte.
00:32:54 On parie que c'est la gauche.
00:32:56 Non, c'est pas ça la gauche.
00:32:57 La gauche c'est le parti de ceux qui considèrent que quiconque ne pense pas comme soi doit être respecté.
00:33:03 Et moi je combats la LFI en raison précisément des orientations qui la conduisent à s'exprimer comme vous venez de le rappeler.
00:33:12 Je combats Emmanuel Macron en raison de la politique injuste qu'il mène.
00:33:17 Mais jamais je ne tiendrai sur aucun de ceux dont je ne partage pas les orientations politiques ce type de discours.
00:33:24 Parce que lorsqu'on se met à tenir ce type de discours sur ceux dont on ne partage pas les opinions politiques,
00:33:29 ce n'est pas ces idées qu'on fait progresser, ce n'est pas les autres qu'on ramène à soi par la force de ses convictions.
00:33:35 C'est la haine qu'on instille partout dans le pays.
00:33:38 C'est l'idéologie de la confrontation de tous contre tous.
00:33:40 – Bon, écoutez, je pense que les hommes de gauche que vous êtes se reconnaissent.
00:33:44 – Oui, je vais y aller en gauche, ils se réveillent.
00:33:46 – Je crois qu'il y a un créneau pour Cazeneuve.
00:33:48 Il y a un créneau, on peut dire depuis l'élection présidentielle, il n'y avait pas de créneau pour les socialistes.
00:33:54 Et l'idée que ce soit François Hollande qui incarne son retour était quelque part...
00:33:59 – Rédhibitoire.
00:34:00 – Oui, sinon ridicule, mais en tout cas, comme vous voulez, rédhibitoire.
00:34:05 – Allez-y, allez-y, avec des amis comme ça.
00:34:07 – Parce que Cazeneuve a une possibilité pour son équation personnelle d'ancien Premier ministre,
00:34:14 d'ancien ministre de l'Intérieur, c'est-à-dire un homme qui incarne quand même
00:34:18 une certaine forme d'autorité républicaine, et il peut s'appuyer.
00:34:22 Les socialistes sont devenus essentiellement un parti d'élus.
00:34:26 Et dans un certain nombre de départements, notamment dans le sud du pays, en Occitanie, etc.,
00:34:32 il y a beaucoup d'élus qui n'ont pas besoin forcément des voix de la NUPES pour se faire réélire.
00:34:38 D'où le créneau.
00:34:40 – La preuve par la règle.
00:34:41 – Avant de terminer cette séquence et de parler avec Marie-Estelle Dupont d'un sujet qui m'intéresse beaucoup,
00:34:44 c'est les graves dérives lors d'une intervention d'éducation à la sexualité en CM2,
00:34:49 d'une intervention d'éducation à la sexualité,
00:34:52 et c'est vrai que j'ai sous les yeux une lettre de SOS Éducation, qui est très intéressante d'ailleurs,
00:34:57 une lettre qui a été adressée à M. le ministre de l'Éducation nationale, M. Papendiaï,
00:35:02 et qui est ciliée de Sophie Auduger, qui est déléguée générale de SOS Éducation,
00:35:05 et vous me direz en quoi ce sujet peut nous intéresser dans une seconde.
00:35:09 Je voulais juste qu'on termine cette séquence retraite et ce qui peut se passer dans la rue
00:35:15 avec le Grand Théâtre de Bordeaux qui a été perturbé, c'était mercredi 5 avril,
00:35:18 le début du gala d'étoiles a été retardé d'un quart d'heure au Grand Théâtre de Bordeaux.
00:35:22 Peu avant 20h, un groupe de manifestants en lutte contre la réforme des retraites,
00:35:25 mais non affilié au syndicat des personnels de l'Opéra, est monté sur scène.
00:35:29 Il s'agissait d'énergéticiens, d'enseignants, de retraités, de gilets jaunes, d'étudiants,
00:35:34 qui ont attiré l'attention du public sur les conséquences de la réforme en cours sur leur métier
00:35:38 en faisant témoigner plusieurs catégories de salariés. Regardez cette séquence.
00:35:43 On s'est battus pour la gagner, on se débattra pour la garder.
00:35:47 La retraite à 60 ans.
00:35:50 On s'est battus pour la gagner, on se débattra pour la garder.
00:35:54 La retraite à 60 ans.
00:35:57 On s'est battus pour la gagner, on se débattra pour la garder.
00:36:02 La retraite.
00:36:04 La retraite à 60 ans, on s'est battus pour l'avoir.
00:36:08 Les gens étaient manifestement un peu surpris dans ce grand théâtre de Bordeaux.
00:36:12 - C'est pas violent.
00:36:14 - Non, c'est pas violent. Et aujourd'hui, il y a manifestation dans les allées de Tourny,
00:36:18 qui connaissent très bien les Bordelais.
00:36:21 On fait une parenthèse, Marie-Estelle, avec cette lettre de Madame Sophie Audugé,
00:36:28 adressée au ministre de l'Éducation.
00:36:31 "Objet grave dérive lors d'une intervention d'éducation à la sexualité en CM2."
00:36:39 Qui est-il dans cette lettre ?
00:36:41 - Alors en fait, SOS Éducation interpelle le ministre de l'Éducation nationale,
00:36:45 qui, vous vous rappelez peut-être, à la rentrée avait dit que la priorité pour lui
00:36:50 était de mettre dès le primaire l'éducation sexuelle au cœur des enseignements.
00:36:55 Alors sur l'éducation sexuelle, évidemment, nous projetons tous
00:36:59 un corpus qui reposerait sur deux jambes.
00:37:02 L'instruction en biologie, gamètes, ovaires, spermatozoïdes, fonction de reproduction.
00:37:07 Et puis un volet éducation morale et civique, comment protéger les enfants,
00:37:11 ce qui est une des missions de l'école, instruire, protéger.
00:37:14 C'est-à-dire quand un adulte te demande de toucher ton corps, tu dis non,
00:37:17 c'est interdit par la loi, etc. Donc comment apprendre aux enfants
00:37:21 à se respecter, se faire respecter et respecter autrui.
00:37:24 Ça, ça relèverait de l'instruction à l'école.
00:37:27 Il a demandé qu'il y ait des ateliers pédagogiques d'éducation sexuelle,
00:37:31 mais il n'y a pas de livret qui a été fourni pour encadrer et pour former
00:37:35 les personnes qui délivrent ces enseignements.
00:37:38 Et ces enseignements sont tantôt dispensés par l'infirmière scolaire,
00:37:41 tantôt dispensés par la maîtresse, tantôt dispensés par des associations
00:37:44 extérieures à l'école, qui sont en fait des associations de lutte
00:37:47 contre l'homophobie. Donc là, on voit bien qu'il y a une sorte déjà
00:37:50 de confusion entre l'instruction et une forme de militantisme, etc.
00:37:54 Et donc nous, on a eu, au sein de l'Union pour la protection et la santé
00:37:57 des enfants, dont je suis l'ambassadrice et parmi lesquelles se trouve
00:38:00 l'association SOS Éducation, des plaintes de la part de parents
00:38:03 qui nous disent que voilà, en CM1, des enfants de 9-10 ans,
00:38:06 au cours d'un atelier pédagogique, sont sortis complètement traumatisés,
00:38:09 se bouchant les oreilles, disant "je ne veux plus retourner à l'école",
00:38:12 parce que l'infirmière scolaire qui se chargeait de l'atelier ce jour-là,
00:38:17 leur a expliqué que, je cite, et je m'excuse pour les personnes sensibles,
00:38:21 "pour le plaisir, une fille suce le pénis du garçon, 9 ans.
00:38:26 Le garçon suce le vagin de la fille et peut avaler quelque chose.
00:38:30 Pour le plaisir, la fille peut caresser délicatement les testicules du garçon."
00:38:34 L'objectif affiché par le ministre de l'Éducation nationale était
00:38:37 de lutter contre les abus sexuels, puisqu'on sait que les chiffres
00:38:40 officiels rapportent 1 enfant sur 10, soit 3 enfants par classe,
00:38:43 victimes d'abus sexuels. Évidemment, c'est beaucoup plus,
00:38:46 puisque tous ceux qui sont atteints d'amnésie traumatique ne parlent pas.
00:38:49 Donc la lutte contre l'homophobie et la lutte contre les abus sexuels
00:38:53 est l'objectif de ces ateliers. On se demande donc comment on peut
00:38:57 y arriver en délivrant un contenu. Or, la circulaire précise bien,
00:39:01 l'Éducation nationale précise qu'on doit faire preuve d'une grande vigilance
00:39:04 pour que les enseignements soient pleinement adaptés à l'âge des enfants.
00:39:07 Il y a un développement psycho-affectif de l'enfant,
00:39:10 il y a un développement cognitif, émotionnel, et là, il y a une sorte
00:39:14 d'effraction. C'est-à-dire que quand un enfant qui est immature biologiquement,
00:39:18 qui est en pleine croissance, en pleine maturation relationnelle,
00:39:22 entend des termes qui font effraction dans son imaginaire et dans la construction
00:39:26 de l'image de son corps, il y a quelque chose qui relève du trauma.
00:39:29 - C'est dans une classe ? - Qui casse la dynamique.
00:39:31 - C'est un cas ? C'est un seul cas ? - Alors, il y a eu plusieurs plaintes.
00:39:34 - Parce que c'est ça qui est important, effectivement, il peut toujours avoir...
00:39:37 Est-ce que c'est un cas ? Est-ce que c'est plusieurs cas dans plusieurs classes,
00:39:41 dans plusieurs villes de France ? - Il y a eu plusieurs plaintes
00:39:44 qui ont été rapportées à l'Union pour la protéger.
00:39:46 - Des élèves de la même classe ? - Il y a le département 42,
00:39:49 où il y a eu plusieurs parents qui nous ont écrit. On se doute bien que si
00:39:56 ces ateliers ne sont pas encadrés par un livret qui détermine un contenu
00:39:59 et qui bloque toute liberté pédagogique, selon la personne qui délivrera
00:40:04 l'enseignement, certains seront extrêmement bien structurés et informés
00:40:08 sur le développement d'enfants, et d'autres n'auront aucune notion
00:40:11 sur le développement de l'enfant. - Mais c'est plutôt à l'institutrice
00:40:13 de faire ce job. - C'est pour ça qu'il faut que ce soit encadré.
00:40:16 - Encadré, il me semble, non ? Ça fait partie peut-être des attributs
00:40:19 de l'institutrice de sensibiliser les jeunes enfants CM2 ou de l'instituteur.
00:40:24 - Qu'elle ait des outils pédagogiques. - On est tout à fait d'accord,
00:40:27 c'est à l'institutrice d'enfant que l'intégrité de son corps est inviolable.
00:40:32 Sauf que ce n'est pas le cas. Dans la réalité, ce sont des associations extérieures.
00:40:35 - On vous a répondu, oui ? - Alors moi, je ne sais pas qui m'y a mêle,
00:40:38 c'est SOS Éducation qui a adressé ce courrier à Patrice Ndiaye.
00:40:40 - Vous l'avez dit. - Moi, je suis ambassadrice de l'Union
00:40:42 pour la protection et la santé des enfants qui réunit des collectifs
00:40:45 depuis la crise sanitaire pour protéger les mineurs en situation de crise ou de danger.
00:40:49 Donc il y a des orthophonistes, il y a des psychologues, etc.
00:40:52 Et SOS Éducation a adressé ce courrier en rappelant au ministre que là,
00:40:55 sa circulaire n'était pas respectée, puisqu'ils disent bien qu'il ne faut pas
00:40:59 qu'il y ait de contenu à dimension sexuelle stricto sensu à l'école élémentaire.
00:41:03 Et donc on l'alerte, on lui dit, écoutez, peut-être qu'il faut encadrer les choses,
00:41:06 donner un livret, expliquer qu'il y a un contenu qui peut être délivré
00:41:10 quand on a 9 ans, qui n'est pas le même quand on a 17 ans, bien évidemment.
00:41:13 Et que la puberté est terminée, donc que la maturité physiologique
00:41:16 et affective est plus avancée.
00:41:18 - Ça nous a paru important, c'est pourquoi nous voulions vous donner
00:41:21 la parole sur ce sujet et vous donner un peu d'espace pour, évidemment,
00:41:25 pouvoir en parler. - Merci beaucoup, Pascal.
00:41:27 - Non mais c'est important. - C'est important parce qu'il y a
00:41:29 des associations, il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt,
00:41:31 il y a des associations de promotion d'un certain nombre de, je pense,
00:41:35 au LGBT, mais il y en a d'autres, qui vont être candidats à faire
00:41:39 cette initiation sexuelle dans les écoles et qui vont faire passer
00:41:43 au travers de ce qui était peut-être un projet, au début, intéressant,
00:41:46 qui vont faire passer des idées, effectivement, comme celles
00:41:49 qu'on vient malheureusement de rappeler dans la loi.
00:41:51 - Oui, mais en même temps, c'est vrai que des enfants soient sensibilisés
00:41:54 à la tolérance sur le plan sexuel est une bonne chose.
00:41:57 - C'est ce que j'ai dit, oui. - Bien évidemment.
00:41:59 - Et c'est l'application. - Et que dès le plus jeune âge,
00:42:01 ils apprennent que l'orientation sexuelle, au fond, tu ne la décides pas,
00:42:06 mais elle s'impose à toi. - Mais à partir du moment où vous
00:42:09 lui apprenez à respecter l'intégrité corporelle et psychique de quelqu'un
00:42:12 en éducation civique et morale, vous protégez de la discrimination.
00:42:15 C'est différent de la citation "on peut changer de sexe,
00:42:18 prendre des médicaments pour bloquer la barbe et les poils" à 9 ans.
00:42:20 - Ce n'était pas ce que je disais, mais en revanche, c'est bien...
00:42:23 - Mais on se rejoint. - Bien sûr.
00:42:25 - Toujours. - On se rejoint toujours,
00:42:27 mais c'est bien, évidemment, que les plus jeunes apprennent, je le répète,
00:42:31 que l'orientation sexuelle s'impose à toi à l'âge de 7 ans, 8 ans, 9 ans,
00:42:37 je ne sais pas, quand est-ce que tu as tes premiers émois amoureux.
00:42:41 - Finalement, fin de primaire, on sent. - Voilà.
00:42:43 Et que tu peux être attiré, lorsque tu es un garçon, par des filles,
00:42:46 ou tu peux être attiré par des garçons.
00:42:49 Et c'est important qu'ils le sachent et qu'ils le comprennent.
00:42:52 - Mais bien sûr, mais d'ailleurs... - Dans de la tolérance.
00:42:55 - Autant que leur première expérience, c'est la consultation des sites pornographiques
00:42:58 dans la période qui vient. - Oui, mais là...
00:43:00 - C'est totalement un ébranlement pour eux. Vraiment.
00:43:02 Les statistiques sont très formelles là-dessus.
00:43:05 Maintenant, la consultation de plus en plus tôt de ces sites pornographiques.
00:43:09 - Mais c'est le drame, la pornographie.
00:43:11 - C'est toujours intéressant, vous avez deux jeunes enfants, vous avez des...
00:43:14 - J'ai trois enfants. - Mais qui sont petits.
00:43:16 - Qui ont entre 2 et 12 ans et demi. - Voilà.
00:43:18 - Mais ce qui est intéressant, c'est que...
00:43:20 - Et ceux de 2 ans, je leur ai déjà appris à dire non
00:43:22 quand un adulte veut poser un geste sur leur corps.
00:43:24 - Oui, c'est intéressant Noemi, c'est quand les enfants arrivent à 8, 9, 10, 11, 12 ans
00:43:28 et que ces premières questions arrivent et que la mère que vous êtes,
00:43:31 sans doute, est extrêmement vigilante, notamment...
00:43:33 Je ne sais pas comment vous gérez les images, par exemple, aujourd'hui.
00:43:36 Comment vous faites pour que votre fille ou vos filles n'aient pas accès à des images
00:43:40 qui puissent les perturber ou les traumatiser ?
00:43:43 - Ben, elles n'ont pas d'accès, en fait, pour le moment encore à Internet.
00:43:47 - Toute seule. - Oui, toute seule.
00:43:49 Mais elles sont à l'école, vous ne savez pas ce qui se passe à l'école.
00:43:52 - Non, mais en primaire, en tout cas, pour le moment,
00:43:55 certains commencent à avoir des téléphones portables en fin de primaire.
00:43:59 Mais en tout cas, sur cette question, effectivement, moi, je...
00:44:02 Ils m'ont une fille qui est en CM2 et on voit que c'est une année assez charnière
00:44:05 avec, effectivement, des garçons qui commencent à...
00:44:08 Voilà, à découvrir, sans doute, des choses sur leur corps, à dire des choses.
00:44:12 Des filles qui n'ont aucune envie d'entendre parler de ça.
00:44:14 Et, effectivement, il y a eu une ou une intervention de l'infirmière,
00:44:16 en l'occurrence, l'infirmière scolaire, qui est venue parler à la classe.
00:44:20 - Mais ce serait quand même intéressant de savoir, dans l'affaire que tu as citée,
00:44:23 comment... - Vous tutoyez tout le monde désormais.
00:44:26 - Vous voyez Marie-Estelle tout le temps. - On est camarades.
00:44:28 - On est tous amis sur ce plateau. - Oui.
00:44:30 - Mais... - C'est votre côté homme de gauche.
00:44:32 - Voilà. Mais c'est plus sympathique. - Non, mais c'est vrai.
00:44:35 - Non, mais c'est vrai. Et donc, comment décernez-vous... - Et que je te compte, vas-y.
00:44:38 - Pardon ? - Vas-y, camarade.
00:44:39 - Vas-y, camarade, compte-bisous. - Vas-y, camarade.
00:44:42 - Merci, camarade. Comment des cerveaux malades ont pu être amenés...
00:44:46 - Ah, ils sont génères, des pros, hein.
00:44:48 - Ça se gauchit beaucoup.
00:44:51 - Je trouve que... - Vas-y, termine.
00:44:53 - Termine, on va marquer une pause. Termine. - Non, mais juste un moment, Philippe.
00:44:56 - Termine, Philippe. - Philippe.
00:44:57 - Comment on... - Voilà.
00:44:59 - On peut pas rester... - Tu as compris ma question.
00:45:01 - Oui, mais on peut pas rester au niveau de la sidération de comment des cerveaux malades
00:45:04 ont pu, sous prétexte de protéger les enfants, finalement, leur délivrer du contrôle pornographique.
00:45:08 - C'est ma question. Moi, j'aimerais que vous le voient. - C'est un fait. Voilà.
00:45:10 Et la maturité et l'éthique est variable chez chaque individu.
00:45:13 On va pas contrôler le niveau de maturité de chaque personne qui parle à des enfants.
00:45:16 Donc il faut bien définir les places.
00:45:18 La place de l'école, c'est d'instruire et de protéger,
00:45:20 donc de délivrer un contenu biologique et d'éducation civique et morale
00:45:23 qui dit à l'enfant "tu fais respecter ton corps" et voilà,
00:45:26 et à la famille, d'éduquer.
00:45:28 - Que tu lances la pub, copain. - Bon.
00:45:30 - Voilà, camarade, c'était mon point.
00:45:32 - Dis-moi, on va se faire un petit jus, ça va être la pause, dans deux secondes,
00:45:36 hein, mon Philippe ? Et puis on va revenir à...
00:45:39 C'est la semaine sainte. - Ah oui.
00:45:41 - C'est la semaine sainte, c'est Pessar, depuis hier,
00:45:44 et c'est également le ramadan.
00:45:46 Donc les trois religions, on vive un moment particulier.
00:45:49 On va être avec Eric-Emmanuel Schmitt, le défi de Jérusalem.
00:45:53 - C'est bien, cette synchronicité.
00:45:55 - Oui, on peut le voir comme ça, c'est un carnet de voyage dans la ville sainte.
00:45:59 Demain, c'est jeudi saint. Non, on est aujourd'hui jeudi ?
00:46:02 Aujourd'hui jeudi saint.
00:46:04 Vendredi, donc, c'est ce jour-ci particulier pour les chrétiens.
00:46:09 Dimanche, c'est la résurrection, et donc c'est le week-end pascal.
00:46:13 La pause.
00:46:15 - C'est le week-end, pascal.
00:46:17 - Je veux remercier Noémie Schultz, et vous renvoyer...
00:46:23 L'actualité, c'est quoi aujourd'hui, l'actualité judiciaire ?
00:46:26 - Judiciaire... L'actualité, c'est les manifestations,
00:46:30 et savoir comment ça va se passer.
00:46:32 - Par exemple, à Sainte-Seligne, il y a eu deux interpellations, simplement.
00:46:35 C'est absolument incroyable.
00:46:37 - Oui, vous savez, c'est toujours...
00:46:40 Les interpellations, il faut voir dans quelle mesure elles sont...
00:46:43 - Il n'y en a pas eu, là, donc comme ça, il n'y aura même pas de jugement.
00:46:46 Il y a eu deux interpellations, mais c'est vrai que ça nous étonne toujours.
00:46:49 - Avec des personnes qui font en sorte de ne pas pouvoir être identifiées,
00:46:51 qui payent en liquide...
00:46:53 - Oui, oui, oui.
00:46:54 Éric-Emmanuel Schmitt est là dans une seconde.
00:46:56 Il entre sur le plateau, mais Audrey Bertheau nous rappelle les titres.
00:47:00 - Les blocages contre la réforme des retraites continuent.
00:47:06 Dans l'Oise, à Gournay-sur-Aronde,
00:47:08 les grévistes de Stor-Angers bloquent l'accès à leur dépôt de gaz depuis maintenant un mois.
00:47:12 Sophie Binet, numéro 1 de la CGT, est venue sur place ce matin pour les soutenir.
00:47:17 Les grévistes sont en effet bien déterminés à poursuivre le mouvement.
00:47:20 Ils ont reconduit leur grève jusqu'au 14 avril prochain.
00:47:23 Deuxième jour de sa visite d'État en Chine.
00:47:26 Emmanuel Macron vient d'être reçu à Pékin par son homologue chinois Xi Jinping.
00:47:30 Avant un entretien en tête-à-tête au Palais du Peuple,
00:47:33 Xi Jinping a salué son hôte sur un immense tapis rouge
00:47:37 pour que la marseillaise ne soit jouée sur la place Tiananmen.
00:47:40 Et puis la France est championne d'Europe des centenaires.
00:47:43 L'INSEE a publié une étude qui montre que le pays compte 30 000 centenaires,
00:47:47 dont une nette majorité de femmes.
00:47:49 C'est 30 fois plus qu'il y a 50 ans et cette tendance devrait se poursuivre.
00:47:52 La France pourrait compter 76 000 centenaires en 2040.
00:47:56 - Écoutez, c'est assez... - Ça va pas résoudre notre problème de retraite.
00:47:59 - Je sais pas ce que...
00:48:02 - Mais ça reste une très bonne nouvelle.
00:48:04 - Une arrière-grand-mère qui s'est laissée mourir à 99 ans,
00:48:06 elle a décidé de ne pas être dans le journal à 100.
00:48:08 - Non...
00:48:09 - Si, elle a dit "je veux pas être dans le journal, je veux pas qu'ils viennent".
00:48:11 Et elle s'est laissée glisser.
00:48:13 - Est-ce que vous souhaitez vous allonger ce matin
00:48:15 et nous raconter un peu ce qu'est le sens de votre vie ?
00:48:18 Non mais c'est vrai, si on parlait...
00:48:21 On aurait une émission comme ça.
00:48:22 - Mais non, mais c'est beau quand même de décider de ça.
00:48:24 - On parlerait tous de comment on était enfant, comment on était quand on était grand, etc.
00:48:26 - Vous le faites régulièrement, parce que...
00:48:28 - Mais évidemment, mais il n'y a que ça qui est intéressant, de parler de soi.
00:48:31 Éric-Emmanuel Schmitt.
00:48:32 - Il n'y a que ça qui est intéressant, de parler de soi ?
00:48:34 - Non.
00:48:35 - On peut s'arrêter un peu là-dessus ?
00:48:37 Juste 30 secondes.
00:48:38 - Il n'y a que ça que les gens apprécient, c'est ce que je veux dire.
00:48:41 - Développez pas ça.
00:48:42 - Non mais si vraiment vous parlez de vous, en fait les gens ne parlent jamais d'eux,
00:48:44 parce qu'ils sont pudiques, ils n'osent pas être...
00:48:47 Mais si quelqu'un, par exemple, vous raconte vraiment sa vie,
00:48:49 si Gérard, il vous dit "ben voilà comment j'étais enfant, voilà ce que je pensais vraiment",
00:48:53 tout devient intéressant, c'est ça que je veux dire.
00:48:55 - Ah ben c'est mon métier, donc oui.
00:48:56 - Mais effectivement, les gens ils rechignent,
00:48:58 parce qu'ils n'ont pas envie, et c'est bien normal d'être impudique ou de se déballer,
00:49:02 sauf quand on est écrivain.
00:49:04 Quelle transition !
00:49:05 Quand on est écrivain, on a tous les droits.
00:49:07 - Je craignais cette transition.
00:49:09 - Mais c'est vrai, parce qu'un écrivain, il parle forcément beaucoup de lui.
00:49:12 - Mais je pense que quand on parle de soi, et quand on parle de l'intime,
00:49:16 on rejoint l'intimité des autres.
00:49:18 Plus on descend profond à l'intérieur de soi, plus on rencontre les autres.
00:49:21 - Et c'est une des raisons pour lesquelles les gens vous lisent.
00:49:24 C'est que souvent ils doivent vous dire que vous avez exprimé par vos mots
00:49:28 ce qu'ils pensaient confusément ou intimement.
00:49:31 - Tout à fait, c'est le rôle de l'écrivain.
00:49:33 - Alors bon, vous êtes écrivain, et à succès,
00:49:36 c'est très rare quand même dans le monde littéraire aujourd'hui,
00:49:38 ça fait 30 ans que vous avez un succès sans discontinuer,
00:49:41 dans des choses aussi différentes que des pièces de théâtre, des romans, des récits.
00:49:45 Donc le public vous aime.
00:49:47 - Oh c'est jamais acquis.
00:49:50 Je me réjouis à chaque fois, et je m'étonne à chaque fois
00:49:54 de pouvoir rencontrer le public.
00:49:56 - Bon, et aujourd'hui vous êtes venu pour ce livre "Le Défi de Jérusalem".
00:50:00 Je disais c'est la semaine sainte, donc demain c'est le vendredi saint.
00:50:05 Et je disais un peu de spiritualité peut-être dans ce monde de brut.
00:50:10 Je vous laisse un vrai réflexion sur la religion
00:50:14 et sur les voyages que vous avez fait à Jérusalem.
00:50:16 "Aucune religion n'est vraie ou fausse", écrivez-vous,
00:50:20 "la mienne pas davantage qu'une autre.
00:50:22 Si on ne faisait que pour le certain, on ne ferait rien pour la religion,
00:50:28 car elle n'est pas certaine", rappelait Blaise Pascal.
00:50:31 "Quand on pratique un culte, on ne possède pas la vérité,
00:50:34 plutôt une manière de vivre et de penser."
00:50:37 Convenons que dans l'histoire des religions,
00:50:40 tout le monde n'a pas été sur cette ligne.
00:50:43 - On peut le dire. C'est vrai que la plupart des gens confondent croire et savoir.
00:50:48 Or, c'est deux champs absolument distincts.
00:50:51 Et moi d'ailleurs, quand on me demande "Est-ce que Dieu existe?",
00:50:54 je réponds "Je ne sais pas, mais je crois que oui".
00:50:57 Si vous posez la question à mon ami André Contes-Panville,
00:51:00 il vous répondrait "Je ne sais pas, mais je crois que non".
00:51:04 Et puis l'indifférent dira "Je ne sais pas et je m'en fous".
00:51:07 Mais donc, en fait, on est tous agnostiques.
00:51:10 On est tous frères en agnosticisme.
00:51:13 Et après, on a une façon d'habiter l'ignorance différente.
00:51:17 Et moi, j'ai longtemps habité l'ignorance avec angoisse.
00:51:21 J'étais athée. Et puis, j'ai reçu la foi.
00:51:24 Et maintenant, j'habite cette même ignorance avec confiance.
00:51:29 - Qu'est-ce que vous voulez recevoir ? La foi ?
00:51:31 C'était quand ? C'était comment ? C'était pourquoi ?
00:51:33 - J'avais 28 ans. Je suis rentré dans le désert du Sahara athée.
00:51:38 Et j'en suis ressorti croyant. Parce que je me suis perdu.
00:51:42 Parce que j'ai passé 32 heures sous les étoiles et sous le ciel,
00:51:45 sans avoir rien à manger, rien à boire.
00:51:48 Et pendant cette nuit, qui aurait dû être une nuit de peur et une nuit d'angoisse,
00:51:53 j'ai au contraire vécu une nuit d'extase, une nuit mystique,
00:51:59 une nuit de feu, comme disait Blaise Pascal,
00:52:02 qui était lui-même un athée qui avait reçu la foi.
00:52:05 Et cette nuit de feu, j'y avais consacré un livre.
00:52:09 C'était une expérience spirituelle, pas une expérience religieuse.
00:52:14 Parce que je n'étais pas dans le cadre d'une religion.
00:52:17 J'étais dans cette rencontre.
00:52:19 Évidemment, ça m'a totalement modifié.
00:52:21 Parce qu'une révélation, c'est une révolution.
00:52:24 Il faut tout repenser. Il faut trouver d'autres termes.
00:52:27 Il faut regarder les autres différemment.
00:52:29 Donc, c'était un immense cadeau et un immense travail aussi après.
00:52:33 - C'est quoi croire ?
00:52:35 C'est-à-dire que vous pensez quoi au fond ?
00:52:38 Vous pensez qu'une fois que vous allez mourir,
00:52:41 vous serez toujours présent, que votre esprit sera là ?
00:52:44 Vous pensez que tel le jugement dernier, que vous serez réincarné,
00:52:48 pas réincarné, mais que vous allez ressusciter ?
00:52:52 C'est quoi croire ?
00:52:54 - Croire, c'est faire crédit au monde en pensant que tout a un sens.
00:52:59 C'est vrai que certains jours, c'est difficile.
00:53:02 Mais se dire que si je n'aperçois pas le sens de ma vie, de ma mort, etc.,
00:53:07 ça vient de mes limites à moi et non pas des limites de l'existence humaine.
00:53:12 C'est devenir humble par rapport à ces ignorances.
00:53:16 En disant que c'est moi qui ne sais pas.
00:53:18 - C'est un peu théorique.
00:53:20 - Non, parce qu'après, ça induit une vie différente.
00:53:24 C'est-à-dire qu'on est confiant dans le mystère.
00:53:27 Par exemple, la mort, puisque vous me posez la question,
00:53:29 je ne sais pas ce que c'est.
00:53:31 - Vous pensez quoi, au fond, après ?
00:53:33 - C'est forcément une bonne surprise.
00:53:36 - Vous pensez que vous continuerez d'exister d'une manière ou d'une autre ?
00:53:39 - D'une manière ou d'une autre.
00:53:40 - Que l'esprit est là ?
00:53:41 - Voilà, parce que j'ai confiance dans ce que je ne connais pas.
00:53:45 - Évidemment, je ne vais pas vous faire ce qu'on dit dans ces cas-là.
00:53:49 Je crois que c'est Raymond Haron qui avait dit
00:53:50 comment on peut croire en Dieu après Auschwitz.
00:53:52 C'est vrai qu'on est tous tellement confrontés à ce que nous sommes,
00:53:55 à ce que nous vivons, à ce que nous voyons,
00:53:57 que en même temps, on est tous pareils là-dessus,
00:54:00 devant ce que vous appelez ce mystère et l'incompréhension.
00:54:03 - La question d'Haron, elle est profonde, elle est juste.
00:54:07 Moi d'ailleurs, je l'avais rencontrée quand j'étais jeune homme.
00:54:10 Mais j'ai beaucoup répondu à cette question dans certains de mes textes.
00:54:15 Auschwitz, ce n'est pas l'œuvre de Dieu, c'est l'œuvre des hommes.
00:54:19 Donc ne cherchez pas des responsables ailleurs
00:54:21 qu'au sein de l'humanité devant des horreurs pareilles.
00:54:25 - Donc je disais, c'est un carnet de voyage pour Jérusalem.
00:54:27 Vous écrivez aussi "Le bonheur se trouve actuellement
00:54:29 chez ceux qui pratiquent les vertus énumérées,
00:54:32 humilité, douceur, sensibilité, probité, compassion,
00:54:35 pureté, pacifisme, rébellion.
00:54:38 Jésus les encourage à les repérer et en éprouver plus de satisfaction.
00:54:42 Son message pourrait se formuler en ces mots.
00:54:44 Heureux, vous l'êtes déjà, vous l'êtes à votre insu,
00:54:47 prenez-en conscience, puissez-y de la force et de la sorte
00:54:51 engendrer votre avenir.
00:54:52 Le bonheur se trouve actuellement chez ceux qui pratiquent
00:54:54 les vertus énumérées, humilité, douceur, sensibilité.
00:54:57 Mais tous ceux qui sont dans l'action,
00:55:00 que vous soyez un sportif de haut niveau,
00:55:03 que vous soyez un grand chef d'entreprise,
00:55:06 que vous soyez...
00:55:07 Parfois, ils oublient ces valeurs-là.
00:55:09 C'est même ce qui les fait avancer.
00:55:11 S'ils sont uniquement dans l'humilité,
00:55:14 ils ne deviennent pas un grand champion parfois.
00:55:16 S'ils sont dans la douceur, ils ne deviennent pas forcément
00:55:18 un grand homme politique.
00:55:20 - Oui, c'est ce que disait Sacha Guitry.
00:55:21 "Rien de grand ne se fait par modestie."
00:55:24 (rires)
00:55:25 Parce qu'il était contre la modestie.
00:55:28 Non, mais...
00:55:30 Le problème, c'est l'équilibre.
00:55:32 C'est-à-dire, je pense que la spiritualité est là
00:55:35 pour tempérer nos envies de vainqueur,
00:55:38 pour tempérer nos envies de pouvoir,
00:55:40 pour tempérer notre audace.
00:55:43 Mais les deux...
00:55:44 - Et la schizophrénie, plus parfois que l'esprit de nuance.
00:55:47 - Je sais pas.
00:55:48 - On peut être parfois une forme de schizophrénie.
00:55:50 - Je pense qu'il faut plutôt chercher à avoir des contrepoids
00:55:55 qu'à couper, à casser en étant schizophrène.
00:55:58 - Quel regard l'écrivain porte-t-il sur la situation d'aujourd'hui ?
00:56:02 Vous connaissez Emmanuel Macron ?
00:56:04 - Oui, je l'ai rencontré, oui.
00:56:05 - Vous avez échangé avec lui ?
00:56:07 - Sur ces sujets, non, parce que je l'ai rencontré
00:56:09 il y a plusieurs fois, mais pas depuis un an et demi.
00:56:12 - Quel regard, par exemple, l'écrivain porte-t-il
00:56:14 sur la société d'aujourd'hui ?
00:56:16 - Moi, je suis très inquiet,
00:56:18 parce que je trouve que...
00:56:20 Comment dirais-je ?
00:56:24 On ne sait plus...
00:56:26 On confond l'intelligence avec la capacité de dire non,
00:56:30 et on ne parle plus de la capacité de dire oui.
00:56:33 Je ne suis pas en train de parler de la réforme des retraites, etc.
00:56:36 Mais je suis en train de parler, en général, de la mentalité.
00:56:38 C'est-à-dire que nous avons...
00:56:40 Surtout en France, parce que nous avons assimilé
00:56:43 le fait d'avoir une activité intellectuelle
00:56:45 et une activité politique au fait de s'opposer,
00:56:48 de critiquer et de contredire.
00:56:51 Je pense que parfois, le courage et la force,
00:56:53 c'est de pouvoir dire oui,
00:56:55 et d'être parfois dans le consentement.
00:56:57 Pas consentement à n'importe quoi,
00:56:59 ne me faites pas dire ce que je ne veux pas dire.
00:57:01 Mais on oublie la noblesse du oui,
00:57:04 pour privilégier uniquement le non.
00:57:07 Je me pose en m'opposant.
00:57:09 Et ça, cette culture-là,
00:57:11 elle est laitifère, elle est porteuse de mort.
00:57:14 Et on le voit bien,
00:57:16 puisque du coup, ça attaque la crédibilité des institutions.
00:57:19 Toute parole est appelée à non pas à débattre,
00:57:23 mais à être critiquée d'une façon absolue.
00:57:26 Voilà.
00:57:28 Donc je suis très inquiet de ce chemin
00:57:30 qui n'est pas le chemin du dialogue,
00:57:32 mais le chemin de l'opposition.
00:57:34 - Mais est-ce que vous ne le trouvez pas,
00:57:35 parce que votre livre, au final,
00:57:37 il propose la fraternité.
00:57:40 - Oui.
00:57:41 - Un chemin de fraternité,
00:57:43 soit d'où l'on vient et d'où l'on parle.
00:57:45 - Oui.
00:57:46 - Mais est-ce que vous ne trouvez pas
00:57:47 que le discours politique,
00:57:48 il s'est asséché terriblement sur cet objectif-là,
00:57:51 de fraternité,
00:57:52 par-delà les questions financières, budgétaires,
00:57:54 qui a un manque de souffle ?
00:57:56 - Je suis complètement d'accord.
00:57:57 Mais parce qu'on est devenu fratricide
00:58:00 au lieu d'être fraternel.
00:58:01 Et Jérusalem, c'est tout à fait l'illustration de ça.
00:58:04 C'est un lieu qui appelle à être fraternel
00:58:07 et en fait, qui obtient uniquement l'effet fratricide.
00:58:10 Mais quelle est la différence entre le fraternel et le fratricide ?
00:58:13 Le fratricide, c'est celui qui est dans l'oubli du père.
00:58:16 Et c'est ceux qui sont dans l'oubli de l'origine.
00:58:19 S'ils sont dans l'oubli de l'origine commune.
00:58:21 Si on est dans l'oubli de l'origine commune,
00:58:24 oui, on n'est pas fraternel, on est fratricide.
00:58:26 Et alors, l'origine commune, ça peut être la République aussi.
00:58:30 - Oui.
00:58:31 - C'est-à-dire que, voilà,
00:58:32 si on ne met pas une transcendance
00:58:34 dont on reconnaît la nécessité et dont on se sent issu,
00:58:38 eh bien, bien sûr, on n'est pas fraternel, on est fratricide.
00:58:41 - Votre livre, en tout cas, donne envie d'aller à Jérusalem, évidemment.
00:58:44 - Oui.
00:58:45 - Eh bien, ça, c'est ce qui est peut-être le plus fort du livre.
00:58:48 Et d'ailleurs, il y a un passage, vous le dites ce matin,
00:58:51 je constate que se produit le même phénomène
00:58:53 que le lendemain de ma première visite au Saint-Sépulcre.
00:58:55 Je ne me rappelle plus de rien de ce que j'ai fait
00:58:57 après avoir touché le tombeau.
00:58:59 J'ai dû agir par capillarité, m'agréger au groupe,
00:59:02 suivre le mouvement, revenir ici, m'asseoir, dîner, dormir.
00:59:05 C'est vraiment, en refermant le livre, on se dit,
00:59:08 mais on va prendre un billet, on va partir pour...
00:59:11 - Il faut.
00:59:12 - On va partir pour Jérusalem et cette ville finalement éternelle, bien sûr.
00:59:19 - Parce que si vous y allez, vous vous confrontez
00:59:21 non seulement à un lieu qui est millénaire,
00:59:23 qui a des couches d'histoire absolument hallucinantes,
00:59:25 c'est quand même le seul lieu de pèlerinage pour les trois monothéismes.
00:59:28 - Oui.
00:59:29 - Ce n'est pas lourd, c'est uniquement pour les catholiques
00:59:32 ou la Mecque, uniquement pour les musulmans.
00:59:34 C'est les trois.
00:59:35 Donc, c'est immédiatement cet appel à la fraternité plutôt qu'au fratricide.
00:59:39 Ce n'est pas ce qui se vit réellement.
00:59:41 Et puis, vous vous confrontez surtout avec vous-même.
00:59:43 Quand vous vous baladez dans les rues de Jérusalem,
00:59:45 vous entendez tout le temps au fond de votre esprit,
00:59:47 qui es-tu ?
00:59:48 Toi.
00:59:49 - Oui, mais qui êtes-vous, vous ?
00:59:51 - Moi ?
00:59:52 Je suis très clairement un chrétien
00:59:55 qui vit bras ouverts par rapport aux autres religions
00:59:59 parce que j'adore le dialogue interreligieux,
01:00:01 mais très clairement un chrétien.
01:00:03 Et encore plus depuis que je suis allé à Jérusalem
01:00:06 parce que ma foi était intellectuelle, spirituelle,
01:00:09 bâtie dans la solitude, dans la lecture des évangiles,
01:00:13 dans l'expérience du désert.
01:00:15 Et en allant à Jérusalem, d'abord, je l'ai partagé avec d'autres.
01:00:18 Et puis, cette foi, surtout, elle est devenue incarnée
01:00:20 parce qu'au sein sépulcre que vous avez évoqué
01:00:23 et à différents moments, j'ai vraiment vécu,
01:00:26 je dirais d'une façon physique, charnelle,
01:00:28 quelque chose qui n'était qu'intellectuel auparavant.
01:00:31 - Évidemment, vous évoquez aussi le conflit israélo-palestinien,
01:00:35 les combats auxquels se livrent Israël et la Palestine
01:00:37 depuis 75 ans se révèlent donc une guerre fratricide.
01:00:41 Le même sang coule des deux côtés.
01:00:44 Du point de vue de l'humanité, toutes les guerres le sont,
01:00:47 fratricides comme les mythes s'échinent,
01:00:49 à nous le rappeler, opposant Seth à son frère Osiris,
01:00:52 Kain à Bel, Éthéocle à Polynise, Rémus à Romulus.
01:00:57 Quelle cruelle ironie de constater qu'ici aussi,
01:01:00 l'histoire d'Ephèse que la nature a fait,
01:01:02 les péripéties des conquêtes, des conversions, des exils,
01:01:05 des retours ont séparé ce qui était uni,
01:01:09 c'est l'histoire des hommes.
01:01:10 - Quand j'étais en face de Jérusalem, la vieille ville,
01:01:13 qui est une forteresse bâtie sur un roc
01:01:15 auquel on a rajouté des murailles,
01:01:17 je me disais vraiment que les hommes n'ont pas la sagesse des pierres.
01:01:22 Parce que les pierres, LCA va faire un temple grec,
01:01:25 un temple romain, une synagogue, une mosquée, une chapelle.
01:01:31 Elles coexistent dans Jérusalem et forment cette unité de la ville.
01:01:35 Parce que les pierres savent qu'elles sont de la même origine.
01:01:38 Et que les formes qu'on leur donne sont des formes d'emprunt.
01:01:42 Nous sommes persuadés d'être absolument uniques
01:01:45 et d'avoir des formes que par nécessité.
01:01:48 On est dans l'oubli de l'origine commune.
01:01:50 - Quand on a une réflexion à ce que nous sommes, c'est horrible.
01:01:53 Ce que nous avons fait, c'est horrible.
01:01:55 Mais en même temps, nous sommes des génies.
01:01:57 Ce que nous sommes capables de faire, des génies.
01:01:59 On est en permanence dans ce paradoxe.
01:02:01 - L'homme est capable du pire comme du meilleur.
01:02:03 - C'est bon, comme vous avez dit.
01:02:07 - On va faire un petit tour dehors, peut-être, je le dis par malinançon.
01:02:12 Parce qu'aujourd'hui, c'est quand même une journée particulière.
01:02:15 On est effectivement...
01:02:17 Je ne sais pas si on a des possibilités d'aller voir ce qui se passe dehors.
01:02:23 Je voulais simplement peut-être, à Rennes notamment, dans des villes aujourd'hui...
01:02:28 Vous connaissez bien la France, M. Schmidt, j'imagine.
01:02:30 Parce que vous allez vous rencontrer les gens.
01:02:32 Vous avez un tel succès.
01:02:33 Vous allez signer dans toutes les librairies de France.
01:02:36 - C'est l'occasion de découvrir des villes.
01:02:38 J'adore voyager.
01:02:40 Et puis, de temps en temps, je joue aussi.
01:02:43 Et donc, je crois que je connais à peu près tous les théâtres de France.
01:02:46 Oui, oui, j'adore ça.
01:02:48 - Variation énigmatique.
01:02:49 Vous avez rencontré Delon, Oscar Houlada, Morose.
01:02:53 Moi, j'avais vu "Variation", j'ai vu "Oscar".
01:02:55 J'ai vu beaucoup.
01:02:56 Et puis, c'est vrai qu'on a régulièrement lu vos livres.
01:02:59 Je pense que tous ceux qui nous écoutent ont au moins lu un livre de Éric-Emmanuel Schmidt.
01:03:05 Quel est le livre dont on vous parle le plus souvent, par exemple ?
01:03:07 - C'est deux livres.
01:03:09 - Le livre sur Hitler, je suis sûr.
01:03:10 - Exactement.
01:03:11 - Oui, j'en suis sûr.
01:03:12 - "La part de l'autre".
01:03:13 - "La part de l'autre".
01:03:14 - C'est une chronique sur Hitler.
01:03:15 Hitler devenu peintre.
01:03:17 - Parce que l'idée est géniale.
01:03:20 C'est-à-dire que Hitler réussit sa peinture et il ne devient pas Hitler.
01:03:24 - Voilà.
01:03:25 Et je l'ai écrit en 20e siècle sans Hitler dictateur, mais Hitler, peintre moyen, très aimé de la bourgeoisie juive.
01:03:33 - Oui.
01:03:34 Donc, ça ne m'étonne pas que ce livre-là ait marqué.
01:03:38 - C'est ce livre-là et Oscar et l'Adam Rose.
01:03:40 - Oui, Oscar et l'Adam Rose.
01:03:41 - Daniel Dario l'avait joué, Annie Dupéret l'avait joué.
01:03:45 Je ne sais pas si c'est rejoué régulièrement à Paris, tout le temps.
01:03:48 - Non, au théâtre, en ce moment, non.
01:03:50 - Et alors, vous êtes traduit dans le monde entier.
01:03:53 Vous êtes très riche.
01:03:55 - Ça va.
01:03:58 - Oui, alors vous donnez l'argent aux pauvres.
01:04:01 - Ça, c'est mon domaine.
01:04:05 - Est-ce que le chrétien que vous êtes fait la charité ?
01:04:09 - Si je vous dis oui, j'aurais l'air de me vanter.
01:04:11 - La charité, c'est anonyme.
01:04:12 - Si je vous dis oui, j'aurais l'air de me vanter.
01:04:14 Et si je vous dis non, ça serait faux.
01:04:16 - Et la charité, c'est anonyme, par définition.
01:04:18 - Exactement.
01:04:19 - C'est celui qui dit.
01:04:20 - Je trouve que c'est très important, ce que vous dites sur l'humilité des pierres, en fait.
01:04:24 Vous parlez de simplicité, mais c'est l'humilité des pierres.
01:04:26 Parce que nous, je crois qu'on est, par la perte de spiritualité qu'il y a depuis 40, 50 ans,
01:04:30 on a un vertige, en fait, de prendre la place de Dieu.
01:04:33 Et on a ce fantasme d'auto-engendrement, donc on est très individualiste.
01:04:37 On ne voit pas notre source commune.
01:04:38 On ne voit pas l'unité qui nous relie.
01:04:40 Et on a banalisé le lien, d'ailleurs.
01:04:42 Le lien, maintenant, est une marchandise.
01:04:44 - Non, mais je pense que le recours à la transcendance
01:04:46 est une chose qui permet aux hommes de vivre ensemble, paradoxalement.
01:04:49 - Bien sûr. Mais bien sûr.
01:04:51 Et de rester ancrés.
01:04:54 - Oui.
01:04:55 - Et ancrés, mais où ?
01:04:56 Les racines, ce n'est pas dans la terre.
01:04:58 Les racines, elles sont dans le ciel.
01:04:59 - Dans le ciel, bien sûr.
01:05:00 - Mais quand vous dites, vous semblez sous-entendre que c'était mieux avant.
01:05:05 - Non.
01:05:06 - Et je m'interroge toujours, comme tout à chacun d'ailleurs, là-dessus.
01:05:10 Pourquoi vous dites, Pascal, comme ça ?
01:05:12 - Parce que c'est la semaine.
01:05:14 - Je veux dire, Pascal.
01:05:15 - C'est la semaine.
01:05:16 - C'était mieux avant quand, en fait ?
01:05:18 Avant Auschwitz ?
01:05:19 - Vous êtes quand même gonflé.
01:05:20 - Avant l'Inquisition ?
01:05:21 - C'est pas moi qui vous passe...
01:05:22 - C'était mieux avant quand ?
01:05:23 - Non, mais vous êtes quand même gonflé.
01:05:24 C'est pas moi qui passe des dix, des années 70 tous les jeudis.
01:05:26 - Mais c'était mieux avant quand ?
01:05:28 - C'est pas avant...
01:05:29 - Donnez votre playlist.
01:05:30 - C'est pas avant...
01:05:31 - Il y a un livre formidable de Zweig.
01:05:32 - C'est pas avant dans un continuum temporel.
01:05:34 - Dire qu'on a perdu des choses, c'est...
01:05:35 - C'est un avant anthropologique.
01:05:36 - C'est pas...
01:05:37 - C'est incroyable.
01:05:38 - Dire qu'on a perdu quelque chose, n'est pas dire que c'était mieux avant.
01:05:40 - Tout à fait.
01:05:41 - Faire l'inventaire des pertes, me paraît une chose...
01:05:43 - On s'est coupé d'une part divine de nous dans la société de transformation.
01:05:45 - Le Monde d'hier de Zweig.
01:05:47 - Oui.
01:05:48 - Bon.
01:05:49 On a l'impression...
01:05:50 Il est écrit, je ne sais pas en quelle année.
01:05:51 On a l'impression que ça a été écrit hier.
01:05:53 - Non mais Pascal...
01:05:54 - Il s'explique que c'était mieux, précisément...
01:05:56 - Avant la Grande catastrophe.
01:05:57 - Oui.
01:05:58 Voilà.
01:05:59 Il ne croyait pas...
01:06:00 Il s'est mis la tête dans le feu parce qu'il s'est suicidé.
01:06:04 Il ne croyait plus en l'humanité.
01:06:06 - Non mais Pascal, quand je dis avant, je ne suis pas une rétrograde.
01:06:09 Ce n'est pas sur la mode.
01:06:10 Ce n'est pas un avant temporel sur une mode.
01:06:12 C'est un avant anthropologique.
01:06:13 - Et c'est surtout qu'on a une crise de l'imaginaire aujourd'hui.
01:06:15 - Une crise de l'imaginaire, une crise spirituelle, une crise du sacré...
01:06:18 - Je suis d'accord.
01:06:19 - Qui génère énormément de pathologies.
01:06:21 Puisque l'être humain n'est pas tout puissant.
01:06:22 Donc quand il se raconte qu'il est tout puissant, il ne peut qu'aller mal.
01:06:24 - Le sacré...
01:06:25 - On va revenir à des choses plus prosaïques.
01:06:27 - Non, le religieux, pas le sacré.
01:06:29 - Oui, le religieux.
01:06:30 - Il ne faut pas tout confondre.
01:06:32 - Vous avez vu comment...
01:06:34 Vous confondez tout.
01:06:35 - Le sacré, tu vois ça ?
01:06:37 - Allez, allez, en couinte !
01:06:39 - Le sacré qui mère.
01:06:40 Et vous allez me faire trois patères.
01:06:42 - Le sacré, j'ai confondu le sacré et le religieux.
01:06:45 - Eh oui.
01:06:46 - Là, la faute est grave.
01:06:47 Je le reconnais.
01:06:48 Je ne fermiacule pas.
01:06:50 - C'est une discussion très intéressante.
01:06:52 - Vous-même, oui.
01:06:53 - Le mot sacré.
01:06:54 - Les mots, c'est important.
01:06:56 - Chacun son sacré parfois personnel.
01:06:58 - Tout à fait.
01:06:59 - Le sacré, parfois, c'est un paquet de cigarettes
01:07:02 que quelqu'un a laissé sur une table.
01:07:04 Et parce qu'il l'a touché, ce paquet de cigarettes...
01:07:07 - C'est du fétichisme.
01:07:09 - Non.
01:07:10 - C'est vrai que vous êtes un peu fétichiste.
01:07:12 - Mais le sacré, c'est autre chose.
01:07:14 - On va revenir à des choses plus prosaïques.
01:07:16 - On va revenir à des choses plus prosaïques.
01:07:18 - On va revenir à des choses plus prosaïques.
01:07:20 - On va revenir à des choses plus prosaïques.
01:07:22 - On va revenir à des choses plus prosaïques.
01:07:24 - On va revenir à des choses plus prosaïques.
01:07:26 - On va revenir à des choses plus prosaïques.
01:07:28 - On va revenir à des choses plus prosaïques.
01:07:30 - On va revenir à des choses plus prosaïques.
01:07:32 - On va revenir à des choses plus prosaïques.
01:07:34 - On va revenir à des choses plus prosaïques.
01:07:36 - On va revenir à des choses plus prosaïques.
01:07:38 - On va revenir à des choses plus prosaïques.
01:07:40 - On va revenir à des choses plus prosaïques.
01:07:42 - On va revenir à des choses plus prosaïques.
01:07:44 - C'est intéressant pour nous parce que nous,
01:07:46 on baigne en permanence dans l'info.
01:07:48 Donc on pense que tout le monde est au courant.
01:07:50 Et vous, Sophie Binet, ça a trois jours.
01:07:52 Donc vous êtes vraiment excusée.
01:07:54 Ça a quatre jours. Elle a remplacé
01:07:56 Philippe Martinez, elle a été élue
01:07:58 secrétaire générale de la CGT.
01:08:00 Et c'est une jeune femme
01:08:02 qui est plutôt décidée
01:08:04 et déterminée, elle a pris la parole
01:08:06 et elle est à Gonfreville,
01:08:08 je crois, me dit Marine Lanson.
01:08:10 Ah non, elle est à Gournay.
01:08:12 Gournay sur Aronde.
01:08:14 Dans l'Oise.
01:08:16 Alors j'ai une oreillette,
01:08:18 vous avez compris, donc je répète.
01:08:20 Comment ?
01:08:22 Gournay sur Aronde.
01:08:24 Vous êtes des voitures, jadis,
01:08:26 comme vous le savez. Dans l'Oise.
01:08:28 Écoutez Sophie Binet.
01:08:30 - Le fait que vous soyez
01:08:32 en grève reconductible, notamment sur les Terminogaziers,
01:08:34 on sait que ça met une pression très importante
01:08:36 sur le patronat et le gouvernement.
01:08:38 Et que ça joue beaucoup dans le rapport de force.
01:08:40 On a vu hier Elisabeth Born
01:08:42 et elle n'était pas hyper à l'aise.
01:08:44 Et je pense que
01:08:46 ce n'est pas juste de nous avoir vus dans le bureau,
01:08:48 c'est que derrière, il y a des salariés en lutte
01:08:50 et il y a des grévistes.
01:08:52 Et on sait que pour vous, ça représente beaucoup.
01:08:54 33 jours de grève, c'est lourd.
01:08:56 C'est aussi beaucoup de pression parce que
01:08:58 les patrons mettent beaucoup de pression.
01:09:00 Donc voilà, bravo de tenir parce que
01:09:02 la lutte, il y a besoin de journées d'action,
01:09:04 mais il y a aussi besoin de colonnes vertébrales
01:09:06 avec des salariés, des secteurs
01:09:08 en grève reconductible.
01:09:10 C'est ça qui est grave, c'est qu'en fait,
01:09:12 on sait qu'on était déjà tendus en termes d'énergie
01:09:14 sur le passage de l'hiver.
01:09:16 Et là, en passant en force et en refusant
01:09:18 d'entendre la mobilisation, le gouvernement nous met en difficulté
01:09:20 pour maintenant et pour l'avenir.
01:09:22 C'est ça qui est terrible.
01:09:24 Je pense qu'ici, ça ne fait plaisir à personne de faire grève.
01:09:26 La grève, elle se fait pour avoir
01:09:28 satisfaction sur les revendications.
01:09:30 Et le gouvernement, par son acharnement,
01:09:32 met le pays en danger.
01:09:34 Là, l'impact de la grève pèse lourd
01:09:36 sur le pays.
01:09:38 Et puis l'autre truc que je trouve important,
01:09:40 c'est que l'impact économique
01:09:42 qu'a montré Sébastien, ça montre que
01:09:44 contrairement à ce qu'on nous dit tous les jours,
01:09:46 le travail, ce n'est pas un coût, c'est une richesse.
01:09:48 Gérard Carrérou, vous avez un peu d'expérience politique.
01:09:50 C'est toujours intéressant de voir
01:09:52 une nouvelle parole politique
01:09:54 arriver et de voir si elle imprime
01:09:56 ou pas, et puis de la projeter
01:09:58 et de se dire est-ce que ça va...
01:10:00 Quel regard vous portez sur Mme Binet ?
01:10:02 Je me pose la question depuis
01:10:04 trois jours et je trouve qu'elle a bien commencé.
01:10:06 Très franchement,
01:10:08 et ce n'est pas facile, parce que
01:10:10 il y avait beaucoup de controverse
01:10:12 autour de son prédécesseur
01:10:14 qui a été à un moment donné
01:10:16 franchement impopulaire, un peu moins récemment.
01:10:18 Et c'est difficile. Et puis c'est la première femme.
01:10:20 C'est la première femme à la...
01:10:22 La CGT n'était pas forcément
01:10:24 la mecque du féminisme,
01:10:26 je dirais. C'était quand même
01:10:28 l'héritage stalinien,
01:10:30 l'héritage communiste.
01:10:32 Pourquoi vous dites ça ?
01:10:34 La preuve, il n'y a jamais eu de femme...
01:10:36 Surtout ouvriers.
01:10:38 Il y a eu Jeannette Vermeer
01:10:40 qui était la compagne de Maurice Torres.
01:10:42 Là, c'est une rupture.
01:10:44 Jeannette Vermeer, vous avez perdu.
01:10:46 À votre question,
01:10:48 je pense qu'elle a bien commencé
01:10:50 et que ce n'est pas facile.
01:10:52 Mais là, elle s'est affirme en trois jours.
01:10:54 Parce que c'est vrai, d'ailleurs, on peut rentrer
01:10:56 d'un voyage de trois jours et on dit
01:10:58 "Ah bah oui, je ne savais pas que..."
01:11:00 C'est toujours Macron.
01:11:02 Oui, c'est toujours Macron.
01:11:04 C'est toujours sous la cinquième.
01:11:06 Pour la CGT, je trouve que c'est un changement
01:11:08 symbolique et d'imaginaire qui est considérable.
01:11:10 Parce que là, on passe vraiment
01:11:12 de l'ouvrier de l'industrie
01:11:14 à l'employé ou la cadre,
01:11:16 parce qu'elle était
01:11:18 responsable des cadres à la CGT.
01:11:20 Donc c'est un changement sociologique
01:11:22 qui est symbolique et considérable.
01:11:24 C'est un peu le monde ouvrier qui passe
01:11:26 au second plan.
01:11:28 Votre remarque est intéressante
01:11:30 parce qu'elle n'avait pas été dite
01:11:32 de cette manière-là.
01:11:34 C'est une col blanc qui dirige.
01:11:36 C'est des cols blancs qui prennent le syndicat des cols bleus.
01:11:38 Exactement. C'est une remarque que personne n'avait dite.
01:11:40 Et soyez-en remerciés.
01:11:42 Ce qui est intéressant, c'est que
01:11:44 dans le travail qu'elle opère depuis plusieurs jours maintenant,
01:11:46 elle tente d'inverser le procès en radicalité
01:11:48 qu'on fait parfois à la CGT
01:11:50 en le faisant au gouvernement.
01:11:52 C'est-à-dire que les propos qu'on a entendus...
01:11:54 Oui, ça c'est plus classique.
01:11:56 ...venant de la part de quelqu'un
01:11:58 provenant de la CGT, c'est intéressant.
01:12:00 On va partir pour Marseille, mais juste avant ça,
01:12:02 parce qu'on a beaucoup parlé de l'actualité à Marseille
01:12:04 et, comme vous le savez,
01:12:06 des points de craque, des nouveaux points chauds
01:12:08 qui existent dans la ville de Marseille.
01:12:10 Donc, nous avons produit un sondage
01:12:12 chez S.A. en demandant
01:12:14 aux uns aux autres s'il fallait faire
01:12:16 appel à l'armée pour lutter contre le trafic
01:12:18 de drogue dans les quartiers difficiles.
01:12:20 Même si l'armée
01:12:22 n'est pas faite pour
01:12:24 maintenir l'ordre, pour le maintien de l'ordre,
01:12:26 mais peut-être une simple présence
01:12:28 pourrait dissuader, rassurer
01:12:30 les habitants.
01:12:32 Sans surprise, 66% des gens
01:12:34 trouvent que c'est...
01:12:36 Oui. 33% pensent
01:12:38 non. Ce qui est intéressant également, c'est
01:12:40 que les femmes
01:12:42 sont majoritairement, ou
01:12:44 réclament peut-être davantage d'ordre
01:12:46 que... faut-il faire
01:12:48 appel... comment dire...
01:12:50 à... faut-il faire
01:12:52 appel à l'armée. 71% des femmes
01:12:54 disent oui. Donc, plus que la
01:12:56 moyenne générale. Les 18...
01:12:58 Au-dessus sur l'insécurité. Ouais. Parce qu'elles sont
01:13:00 plus victimes que les mecs. Bien sûr.
01:13:02 Les 18 jeunes, 24 ans également,
01:13:04 77%.
01:13:06 Et donc, c'est des chiffres vraiment
01:13:08 qui sont assez intéressants.
01:13:10 L'armée ne souhaite pas accomplir cette mission. Elle a bien raison.
01:13:12 Et si vous posez la question "souhaitez-vous
01:13:14 un commissariat de proximité?", vous aurez les mêmes scores.
01:13:16 Et je pense que ça peut être l'une des solutions.
01:13:18 C'est entendu. L'Orpara, justement,
01:13:20 qui est en direct de Marseille, pouvait peut-être
01:13:22 nous donner des informations sur cette
01:13:24 11ème journée de mobilisation.
01:13:26 Et nous allons l'écouter. Dans la
01:13:28 ville de Marseille, on reconnaît effectivement
01:13:30 le lieu traditionnel. Je pense que c'est
01:13:32 le Vieux-Port. L'autre jour, je disais qu'il y avait les camions
01:13:34 Enedis. Et vous nous aviez dit que
01:13:36 la société fermait les yeux. Parce que
01:13:38 c'est quand même des gens en grève qui utilisent
01:13:40 les camions professionnels Enedis.
01:13:42 Et je les vois encore, ces camions
01:13:44 bleus sur lesquels il y a une...
01:13:46 il y a une sono. Bonjour, l'Or.
01:13:48 Bonjour, Pascal.
01:13:50 Eh bien, ce que je peux vous dire, c'est que les opposants
01:13:52 à la réforme des retraites n'ont pas dit
01:13:54 leur dernier mot. En tout cas, c'est dans cet état d'esprit
01:13:56 qu'ils sont en train de se rassembler.
01:13:58 Vous le voyez sur le Vieux-Port ce matin.
01:14:00 L'intersyndical espère une réponse
01:14:02 dans la rue, au moins au niveau de celle
01:14:04 après l'intervention du président
01:14:06 de la République, même si cette même
01:14:08 intersyndicale, en tout cas ici dans les Bouches-du-Rhône,
01:14:10 est consciente que c'est la 11ème
01:14:12 journée de mobilisation et que ça commence
01:14:14 à peser à la fois sur le moral, la détermination
01:14:16 et le portefeuille des grévistes.
01:14:18 L'un des manifestants que j'ai croisé il y a quelques minutes
01:14:20 me disait "le gouvernement se moque
01:14:22 de nous", mais a-t-il souligné
01:14:24 il faut tenir, tenir au moins
01:14:26 jusqu'à la décision du Conseil constitutionnel
01:14:28 et pourquoi pas tenir
01:14:30 s'il y a un avis favorable pour le référendum
01:14:32 d'initiative partagée. Vous le savez,
01:14:34 ils sont conscients que si c'est
01:14:36 favorable, le processus est long.
01:14:38 En tout cas, pour cette 11ème journée
01:14:40 de mobilisation, eh bien, les grévistes
01:14:42 ne sont pas découragés
01:14:44 parce qu'ils se mettent derrière
01:14:46 cette bannière commune et unitaire
01:14:48 qui n'a pas bougé depuis le début des mobilisations,
01:14:50 c'est-à-dire celle de l'intersyndical.
01:14:52 - Nous sommes avec Éric-Emmanuel Schmitt
01:14:54 ce matin pour surlivre le défi
01:14:56 de Jérusalem. Je rappelle que c'est la semaine
01:14:58 semaine. On parlera dans une seconde
01:15:00 de la post-face parce que
01:15:02 un homme important quand même a écrit
01:15:04 cette post-face et vous me direz comment vous êtes entré
01:15:06 en contact avec lui, mais sans transition
01:15:08 aucune, Marlène Schiappa était dans Playboy.
01:15:10 - Elle est dans Playboy.
01:15:12 - La saudacieuse.
01:15:14 - Playboy a eu une longue vie.
01:15:16 Au départ c'était Philippe Aki,
01:15:18 ça a été racheté par un monsieur qui s'appelle
01:15:20 Flo Mantin qu'on a reçu hier.
01:15:22 Les photos, vous les avez peut-être vues,
01:15:24 l'avantage pour Marlène Schiappa
01:15:26 c'est qu'elle a réussi,
01:15:28 elle a fait un joli coup de com'
01:15:30 puisqu'elle a parlé d'elle.
01:15:32 Les photos sont très convenables,
01:15:34 il n'y a pas de soucis
01:15:36 là-dessus.
01:15:38 Donc, simplement, elle s'est fait
01:15:40 un peu attaquer, alors elle a dit
01:15:42 "je suis une féministe universelle, trouver intolérable pour les filles
01:15:44 des autres ce qu'on trouve intolérable
01:15:46 pour nos propres filles, il est fondamental de défendre
01:15:48 les droits universels et ne pas s'embrûler
01:15:50 dans le relativisme". Mais Isabelle Romme
01:15:52 qui est ministre de l'égalité femmes-hommes
01:15:54 donc à priori dans le même gouvernement qu'elle
01:15:56 et ça qui est étonnant, a dit
01:15:58 Marlène Schiappa est libre
01:16:00 de faire ce qu'elle veut de son corps, ce n'est pas un sujet
01:16:02 mais prétendre que poser dans Playboy
01:16:04 fera avancer la liberté des femmes,
01:16:06 j'en doute sérieusement, la sienne peut-être,
01:16:08 celle des autres non, à mes yeux,
01:16:10 défendre les droits des femmes
01:16:12 dans Playboy reviendrait à lutter contre
01:16:14 l'antisémitisme en accordant
01:16:16 un entretien à Rivarol, Florian Tardif.
01:16:18 Donc ces gens sont quand même
01:16:20 autour de la même table.
01:16:22 C'est quand même très étrange
01:16:24 que Brigitte Macron et Emmanuel Macron
01:16:26 aiment plutôt bien, paraît-il, Marlène Schiappa.
01:16:28 - Ah bah oui, les consignes ont été données juste avant
01:16:30 le compte-rendu du conseil
01:16:32 des ministres à Olivier Véran, donc Olivier Véran
01:16:34 reçoit des consignes soit de la part
01:16:36 d'Emmanuel Macron, soit d'Alexis Colère
01:16:38 qui le seconde, juste avant
01:16:40 de prendre la parole sur différents
01:16:42 sujets, quoi dire, quoi faire.
01:16:44 Là, on lui a clairement donné consignes
01:16:46 de défendre Marlène Schiappa.
01:16:48 Pourquoi ? Tout simplement parce que Marlène Schiappa
01:16:50 est l'une des protégées de Brigitte Macron.
01:16:52 - On a vu toutes les images, il y a six photos
01:16:54 je crois, je ne sais pas si Marine Lançon
01:16:56 vous les a montrées, ces six photos.
01:16:58 - C'est culotté
01:17:00 et pas déculotté.
01:17:02 - Oui !
01:17:04 - Bon, euh...
01:17:06 - Ça ne mérite pas le torrent d'indignation.
01:17:08 - Il n'y a pas eu non plus le torrent d'indignation,
01:17:10 n'exagérez pas, mais bon, par exemple, tiens, bah cette photo...
01:17:12 - Le réseau social, beaucoup.
01:17:14 - Ça va un peu plus loin dans la dévaluation symbolique
01:17:16 du politique, de la fonction politique.
01:17:18 - Oui ! - Aussi.
01:17:20 - Alors, on continue... - Le président parle à Pif Gadget,
01:17:22 elle peut bien s'exprimer dans...
01:17:24 - Ça c'est bien. - Moi c'est la...
01:17:26 - C'est une question de timing.
01:17:28 - Qui a écrit M. Schmitt la
01:17:30 post-soirse ?
01:17:32 - Je ne sais pas, François.
01:17:34 - C'est vous qui êtes entré en contact avec lui, vous lui avez demandé ?
01:17:36 - Non, non, il y a un an,
01:17:38 je reçois un coup de téléphone du Vatican,
01:17:40 alors je pensais que c'était pour faire
01:17:42 les médias, parce que tous mes livres sortent en Italie,
01:17:44 et dans les médias, je fais aussi les médias du Vatican,
01:17:46 et non, c'était pour me faire une proposition
01:17:48 en disant "on aime votre foi,
01:17:50 votre liberté, et on rêve
01:17:52 de vous emmener
01:17:54 en Terre sainte, et le rêve surtout,
01:17:56 ça serait que vous reveniez, éventuellement,
01:17:58 avec un livre, qui serait le récit
01:18:00 intime de votre voyage
01:18:02 en Terre sainte".
01:18:04 J'ai accepté. Et puis,
01:18:06 le dernier jour, où j'étais
01:18:08 à l'école biblique et archéologique
01:18:10 de Jérusalem, chez les Dominicains, un endroit
01:18:12 absolument sublime, près de la porte de Jaffa,
01:18:14 je reçois un autre
01:18:16 coup de fil en me disant "il vous attend après-demain".
01:18:18 - Qui ? - Le pape François.
01:18:20 Donc,
01:18:22 voilà, je suis parti
01:18:24 à Rome, et puis on a passé
01:18:26 un moment ensemble à discuter,
01:18:28 voilà. Moi, je voulais qu'il me parle,
01:18:30 mais lui, il voulait m'entendre,
01:18:32 donc on a eu une conversation.
01:18:34 - Dans quelle langue vous avez échangé ?
01:18:36 - Lui, il parlait en italien, et moi en français.
01:18:38 Il comprend parfaitement le français,
01:18:40 il m'a même, à un moment, cité le mémorial
01:18:42 de Pascal, de Blaise Pascal,
01:18:44 par cœur, en français.
01:18:46 C'est un jésuite très cultivé, en fait.
01:18:48 - Il est plus
01:18:50 jésuite ou il est plus cultivé ?
01:18:52 - Les jésuites et les gens
01:18:54 s'aignissent comme Pascal, pourtant, c'est...
01:18:56 C'est un beau piège.
01:18:58 - Il est plus jésuite.
01:19:00 - Non, non, et c'était un entretien
01:19:02 bouleversant, parce que
01:19:04 cet homme, malgré l'âge et la douleur,
01:19:06 il est lumineux. Il a tenu
01:19:08 à me raccompagner jusqu'à la porte, et vous savez,
01:19:10 une porte au Vatican, c'est loin.
01:19:12 Et moi, je voulais pas,
01:19:14 et puis il m'accompagne, je le vois,
01:19:16 il souffre, et puis, sur la porte,
01:19:18 il me dit "priez pour moi".
01:19:20 Et je pense que
01:19:22 mon italien défaille, je lui fais répéter,
01:19:24 "priez pour moi".
01:19:26 Et moi, je suis fils de kinésithérapeute,
01:19:28 donc je vois sa hanche,
01:19:30 je vois sa canne, je vois...
01:19:32 Et il voit que mon regard est sur son corps,
01:19:34 et là, il a un grand sourire, il me dit
01:19:36 "non, pas du tout". Et il montre
01:19:38 la bibliothèque du Vatican, derrière le
01:19:40 Vatican, et sans doute derrière toute
01:19:42 la chrétienté, en disant "ma charge
01:19:44 est lourde, c'est extrêmement difficile,
01:19:46 priez pour moi".
01:19:48 Et ça, c'est quand même bouleversant, cet homme
01:19:50 pense qu'il doit toute son importance
01:19:52 à la tâche qui est la sienne,
01:19:54 et il donne toutes ses forces
01:19:56 à cette tâche. On a vraiment l'impression,
01:19:58 quand on le rend compte, que Dieu est au travail.
01:20:00 Dieu est au travail.
01:20:04 Il est 10h32,
01:20:06 Audrey Bertheau.
01:20:08 L'entrée de la Sorbonne à Paris, dans le 5e
01:20:14 arrondissement, est bloquée depuis ce matin.
01:20:16 Les étudiants en protestent contre
01:20:18 la réforme des retraites.
01:20:20 À Paris, le cortège partira de l'esplanade
01:20:22 des Invalides à 14h, 60 000
01:20:24 à 90 000 personnes sont
01:20:26 attendues à Paris.
01:20:28 Le préfet de police de Paris a répondu aux
01:20:30 accusations, dans une lettre adressée à ses
01:20:32 troupes, lors en une aise dénonce des
01:20:34 critiques injustes et des voix diffamantes.
01:20:36 Le préfet de police a appelé à apporter
01:20:38 une réponse toujours proportionnée lors
01:20:40 des opérations de maintien de l'ordre. Il a
01:20:42 également remercié les policiers pour leur
01:20:44 engagement. Et puis cette rare
01:20:46 rencontre, les ministres iraniens et saoudiens
01:20:48 des affaires étrangères se sont
01:20:50 rencontrés à Pékin. Le rapprochement
01:20:52 entre l'Iran et l'Arabie saoudite va aider
01:20:54 à promouvoir la sécurité, la stabilité
01:20:56 et la prospérité au Moyen-Orient, c'est ce
01:20:58 qu'ont affirmé les chefs de la diplomatie
01:21:00 des deux pays. Le but est de mettre
01:21:02 en oeuvre la normalisation des relations
01:21:04 entre les deux puissances après des années
01:21:06 de fortes tensions. C'est drôle le football
01:21:08 parce que c'est la marmite d'Obélix.
01:21:10 On tombe dedans tout petit
01:21:12 ou on ne tombe
01:21:14 jamais dedans. On ne devient pas
01:21:16 un amateur de football à 25 ans, ça n'existe
01:21:18 pas. On peut devenir un amateur de
01:21:20 littérature, pourquoi pas, d'art contemporain
01:21:22 à 25 ans, mais pas de football.
01:21:24 Et hier soir, je regardais le
01:21:26 FC Nantes et j'avais 10 ans,
01:21:28 j'étais dans la même émotion. Il se trouve que je suis
01:21:30 nantais, comme M. Guybert, et que
01:21:32 les images qu'on a vues hier du stade de
01:21:34 la Beaujoire, qu'on va voir
01:21:36 maintenant d'ailleurs, Nantes a gagné.
01:21:38 Regardez ce magnifique public de
01:21:40 la Beaujoire. Pallois
01:21:42 qui a été exceptionnel, vraiment
01:21:44 de courage, de détermination.
01:21:46 Et Nantes a gagné 1-0.
01:21:48 Nantes retrouve la finale de la
01:21:50 Coupe de France, comme l'an passé, Nantes avait
01:21:52 gagné contre Nice. Et regardez
01:21:54 ce but de Blas. Le ballon
01:21:56 ne décolle pas de la poitrine,
01:21:58 il se retourne et il marque. C'est un but extraordinaire.
01:22:00 Je disais tout à l'heure, Master Blas
01:22:02 a titré l'équipe ce matin.
01:22:04 Et Nantes et la Coupe de France,
01:22:06 c'est une vieille histoire. Nantes a gagné la première Coupe de France
01:22:08 en 79.
01:22:10 On avait 15 ans et on était venus
01:22:12 de Nantes, à Paris.
01:22:14 C'était un voyage épique pour être
01:22:16 au Parc des Princes et crier "Allez les Jaunes".
01:22:18 Et c'est intact,
01:22:20 cette émotion avec le football, c'est une part d'enfance
01:22:22 qu'on garde sans doute
01:22:24 toujours et tout le temps. Donc bravo
01:22:26 Antoine Camboiret. Bravo
01:22:28 Abel Demarkita qui lui donne
01:22:30 les moyens d'avoir cette équipe. Bravo
01:22:32 aux joueurs, bravo à Blas et surtout
01:22:34 bravo au public.
01:22:36 Parce que ce public, tous ceux qui sont
01:22:38 à Nantes aujourd'hui, tous ceux qui vont à la Beaujoire
01:22:40 aujourd'hui, voient ce moment de
01:22:42 communion, païenne
01:22:44 diriez-vous, mais qui nous permet
01:22:46 de nous retrouver
01:22:48 tous ensemble et au fond aujourd'hui
01:22:50 à part le sport et le football,
01:22:52 il n'y a pas grand chose
01:22:54 qui permette de mettre dans un stade
01:22:56 des gens de toute confession, de toute culture,
01:22:58 de toute origine et qui
01:23:00 communient ensemble
01:23:02 pour quelque chose.
01:23:04 C'est pas mal. C'est pas mal.
01:23:06 Donc, oui mais
01:23:08 vraiment.
01:23:10 Bon, je salue Dominique
01:23:12 Grimaud qui nous écoute.
01:23:14 Dieu est au travail. Effectivement
01:23:16 c'est ce qu'on
01:23:18 retiendra peut-être
01:23:20 de cette émission. C'était un plaisir monsieur Schmitt.
01:23:22 Faudrait que vous veniez plus régulièrement nous voir.
01:23:24 Avec plaisir. Vous apaiser
01:23:26 nos débats qui sont parfois un peu
01:23:28 hein. Votre présence
01:23:30 est réconfortante.
01:23:32 Je vais citer
01:23:36 Marine Lanson qui était avec nous
01:23:38 ce matin. Audrey Misiraca qui était
01:23:40 à la réalisation. Jean-François Couvlard qui était au son.
01:23:42 Merci à Marie Janoska,
01:23:44 Marine et Justine Serquera,
01:23:46 Jean-Marc Morandini. Dans une seconde,
01:23:48 rendez-vous ce soir.
01:23:50 Bonne journée.
01:23:52 Bonne journée. Merci
01:23:54 Marie-Estelle. C'était très intéressant.
01:23:56 Votre lettre.
01:23:58 Comme toujours. A tout à l'heure.
01:24:00 *Bruit de la porte qui s'ouvre*