L'Heure des Pros du 26/04/2023

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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à l'heure d'épreuve ce matin.
00:00:03 Députés, maires, ministres, c'était le triptyque du monde d'avant
00:00:07 quand les hommes politiques n'étaient pas simplement des comptables
00:00:10 ou des petits hommes gris.
00:00:11 François Léotard appartient à une génération où les meilleurs éléments
00:00:15 choisissaient l'action publique.
00:00:16 Il possédait une épaisseur, une densité, une culture
00:00:19 que les hommes ou les femmes nés jusque dans les années 60
00:00:22 connaissaient comme allant de soi.
00:00:24 Il lisait, il écrivait, il réfléchissait, il pensait, il méditait.
00:00:29 Autant de paramètres qui sont devenus des obstacles
00:00:32 pour faire carrière aujourd'hui dans les ministères
00:00:34 où une interview à fripouner tient lieu de diplôme.
00:00:38 François Léotard est mort et il disparaît avec lui
00:00:40 une certaine idée de la politique qui mêle la conviction et l'action,
00:00:44 l'intégrité et l'honneur, l'exigence et le service.
00:00:48 François Léotard était né en 1942.
00:00:50 Il était "une des figures les plus brillantes de ma génération",
00:00:54 a écrit Nicolas Sarkozy.
00:00:56 On ne saurait mieux dire.
00:00:58 Il est 9h01, on est un poil en retard, Somya Labidi.
00:01:02 Suite des évacuations au Soudan, 245 ressortissants français
00:01:09 et étrangers ont atterri ce matin à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle.
00:01:13 Parmi les passagers, 195 Français, des Néerlandais, des Italiens,
00:01:17 des Néo-Zélandais et des Soudanais, selon le Quai d'Orsay.
00:01:20 Ils ont tous été accueillis par la ministre des Affaires étrangères,
00:01:23 Catherine Colonna.
00:01:24 Pour elle, la crise du Soudan continue,
00:01:26 la trêve doit être transformée en cessez-le-feu
00:01:29 et si nous le pouvons, en processus de paix.
00:01:32 Le format familial en question, bonne affaire ou arnaque ?
00:01:35 L'association Foodwatch s'est penchée sur cette technique de marketing.
00:01:39 Et le constat est sans appel.
00:01:41 En résumé, plus c'est gros, plus c'est cher.
00:01:43 Les distributeurs qui commercialisent ces articles grand format
00:01:46 le font à des prix bien plus chers au kilo que les formats classiques.
00:01:51 Et puis, l'Agence européenne de l'environnement
00:01:53 plaide pour une réduction des pesticides.
00:01:56 Elle rappelle qu'ils sont toujours autant vendus en Europe
00:01:59 malgré leur effet de pollution sur l'eau, le sel ou encore l'air,
00:02:03 le sol ou encore l'air.
00:02:04 Des pesticides qui bouleversent la biodiversité
00:02:06 et favorisent le développement de nombreuses maladies.
00:02:09 Pour la AE, les 27 doivent diminuer leur dépendance
00:02:12 en adoptant d'autres modèles d'agriculture.
00:02:15 Avec nous, l'automobiliste Gérard Leclerc et Gauthier Lebret
00:02:18 sont avec nous ce matin.
00:02:19 On a beaucoup d'actualités à échanger ensemble,
00:02:24 notamment avec cette poupée Barbie trisomique.
00:02:28 Et on sera, je l'espère, tout à l'heure avec Eleonore Laloux,
00:02:32 qui a été choisie par Mattel pour être ambassadrice de la Barbie trisomique
00:02:37 et elle-même est conseillère municipale de la ville d'Arras.
00:02:40 Et elle souffre elle-même de ce qu'on appelle le syndrome de Down,
00:02:43 qui est le trisomie 21.
00:02:47 Mais avant cela, parce que c'est un sujet du moment,
00:02:49 je voulais qu'on parle de Picasso.
00:02:51 - De Picasso.
00:02:51 - Exactement.
00:02:52 Parce que vous avez peut-être lu ce matin dans Le Parisien
00:02:54 un excellent papier de Yves Géglet que j'ai essayé de joindre.
00:03:00 Picasso est mort il y a 50 ans.
00:03:01 Bon.
00:03:02 Et on découvre ce qu'est Picasso.
00:03:05 Ou on le savait, mais on le disait pas de cette manière-là.
00:03:08 Bon.
00:03:10 C'est un florilège de mots doux,
00:03:12 je lis ce qu'a écrit Yves Géglet ce matin,
00:03:14 qui ressort en paquet cadeau,
00:03:16 datant parfois de deux ou trois ans à l'occasion de la célébration
00:03:19 des 50 ans de la mort de Picasso.
00:03:23 "Grosse ordure", a écrit Julie Bozak dans son podcast.
00:03:29 Le Harvey Weinstein de son époque.
00:03:32 "Connard viril, tapant les femmes,
00:03:37 brûlant les femmes avec des cigarettes sur...
00:03:42 écrasant des cigarettes sur la joue."
00:03:45 Donc vous avez effectivement quelqu'un
00:03:50 qui a un comportement plus que condamnable,
00:03:54 qu'il révèle d'ailleurs de la justice.
00:03:57 Et puis vous avez sans doute le plus grand peintre du 20e siècle.
00:04:03 Voilà un sujet qui m'intéresse.
00:04:05 Je pense que la jeune génération...
00:04:06 Est-ce qu'on va continuer à vendre des tableaux de Picasso ?
00:04:09 Est-ce qu'on va continuer à aller voir des tableaux de Picasso ?
00:04:13 Je voulais vous soumettre ce sujet en début de matinée,
00:04:16 parce que c'est pas simplement des comportements inappropriés.
00:04:22 On est au-delà.
00:04:24 - Oui.
00:04:25 - On est au-delà.
00:04:27 Avec des témoignages de femmes qui disent "j'ai tapé, frappé", etc.
00:04:31 C'est au-delà.
00:04:33 - Mais Pascal, il y a deux choses, me semble-t-il.
00:04:36 D'abord, il y a un mouvement qui fait que j'ai l'impression
00:04:40 que notre société parfois se repent d'avoir admiré certaines personnalités.
00:04:46 Le deuxième point, moi ça ne me gêne absolument pas
00:04:49 qu'on revisite, si j'ose dire, la vie personnelle de Picasso
00:04:54 à partir du moment où on ne pose pas sur son œuvre géniale
00:05:00 l'ombre d'une censure et d'un étouffement.
00:05:03 Je trouve que c'est très positif de savoir que cet homme
00:05:07 avait des attitudes, des comportements parfois inqualifiables
00:05:11 avec les femmes ou ailleurs,
00:05:12 mais à partir du moment où on ne touche pas à son œuvre.
00:05:16 - Demi que jamais.
00:05:17 Vraiment, je trouve que ces sujets sont très intéressants.
00:05:20 - C'est là qu'on touche du doigt une société qui change
00:05:23 et un changement majeur dans la société.
00:05:25 Traditionnellement, je dirais historiquement,
00:05:28 depuis avant Jésus-Christ,
00:05:30 même les sociétés les plus puritaines,
00:05:33 même les plus hypocrites et même les plus rigoristes
00:05:36 admettaient que les comédiens, que les artistes,
00:05:40 que les gens de la culture aient une vie un peu plus débridée,
00:05:43 un peu plus débordée, un peu différente de celle des autres.
00:05:47 - Mais ce n'est pas une excuse.
00:05:48 - Et à l'heure actuelle, on n'en est pas loin.
00:05:51 - Mais les mots que vous employez,
00:05:52 je pense que les mots que vous employez,
00:05:56 et je pense par exemple à quelqu'un qui a 20 ans,
00:05:58 les mots que vous avez employés,
00:06:01 cette jeune femme de 20 ans considérait qu'ils sont inappropriés.
00:06:05 Je ne vous dis pas qu'elle a raison.
00:06:07 Vous avez dit "différents", c'est des mots...
00:06:11 Non, ce n'est pas différent.
00:06:12 C'est juste des gens qui seraient en prison.
00:06:15 - Je ne le suis pas du tout.
00:06:16 Je vous ai un rappel histoique.
00:06:18 Ce n'est pas ma profession de foi.
00:06:19 Je vous dis que sous Louis XIV même,
00:06:21 on admettait que les comédiens aient des mœurs libres et dissolues.
00:06:24 - Mais on n'est pas dans des mœurs libres et dissolues.
00:06:27 On n'est pas dans des mœurs libres et dissolues.
00:06:30 Et à l'heure actuelle, on est aux antipodes
00:06:32 et on tente à exiger les artistes,
00:06:34 des écrivains, des cinéastes, des acteurs,
00:06:38 qu'ils soient exemplaires.
00:06:40 Qu'ils aient du génie d'un côté,
00:06:42 mais que de l'autre côté, ils soient sages.
00:06:44 C'est ça le changement de société.
00:06:45 - Il y a deux choses.
00:06:47 Ce qui est de la justice, Picasso est mort.
00:06:49 Il ne va pas répondre devant la justice.
00:06:50 Donc on est en train de faire un procès sans instruction.
00:06:53 Bon, moi, je ne mets pas en doute les témoignages,
00:06:55 mais enfin, les témoignages, ils sont ce qu'ils sont.
00:06:57 En revanche, l'artiste est là.
00:06:59 Et en effet, ce n'est pas au nom d'un procès qui n'aura pas lieu
00:07:02 que maintenant, il faut censurer l'artiste
00:07:04 parce que ce sont des demandes qui sont présentées
00:07:06 au sujet de Picasso et d'autres, au sujet de Gauguin, par exemple.
00:07:10 Bon, ensuite, excusez-moi, mais il y a quand même un deuxième niveau
00:07:13 qu'on voit bien d'ailleurs dans les mots doux que vous avez énumérés.
00:07:16 Il y a maintenant une remise en cause de la sexualité masculine en tant que telle.
00:07:20 C'est ça le deuxième niveau d'attaque.
00:07:22 Alors là, moi, je trouve que c'est un débat complètement différent.
00:07:25 C'est-à-dire que je ne parle pas des comportements violents,
00:07:27 mais je dis juste que maintenant, c'est la figure de l'homme à femme
00:07:31 qui est criminalisée.
00:07:32 Je ne parle pas, encore une fois, des brûlures de cigarettes.
00:07:34 Moi, je n'étais pas au courant de ça, par exemple.
00:07:35 Brûlures de cigarettes ou des coups, c'est tout à fait inadmissible.
00:07:38 Nous serons tous d'accord autour de ce plateau.
00:07:39 Mais c'est la figure de l'homme à femme qui doit être abattue maintenant.
00:07:42 Il y a quelque chose qui ne va pas.
00:07:44 Ce n'est plus un procès.
00:07:45 Ce n'est plus un procès en défendant les femmes.
00:07:47 C'est un procès en diabolisation de l'homme en tant que tel.
00:07:50 Il y a quelque chose qui ne va pas.
00:07:51 François Gillot, qui est la dernière survivante des compagnes de Picasso,
00:07:56 est mère de deux de ses enfants.
00:08:02 À l'occasion de son centenaire, à elle, intitulée "La femme qui dit non".
00:08:05 Et elle dit "Le premier jour où j'ai vécu avec lui,
00:08:08 j'ai compris que c'était la plus grande erreur de ma vie",
00:08:10 dit-elle d'un homme qu'elle a passionnément aimé,
00:08:11 mais qui, selon elle, faisait passer la femme de déesse à monstre
00:08:14 en une poignée d'années.
00:08:15 Elle raconte aussi avec un calme étonnant la scène d'une cigarette
00:08:17 qu'il aurait commencé à écraser sur sa joue.
00:08:20 Ça, c'est dans le papier d'Yves Géglet, je le répète, ce matin,
00:08:23 de "Circonstances aggravantes pour beaucoup",
00:08:26 Picasso peut devenir nona génère, ses compagnes à ses côtés restent très jeunes.
00:08:30 La dernière, Jacqueline Roch, avait 45 ans de moins que lui.
00:08:33 - Voilà.
00:08:34 - Oui, mais...
00:08:36 - Franchement, entre la brûlure de cigarette et les 45 ans d'écart...
00:08:39 - Déjà, effectivement...
00:08:40 - Moi, je vous soumets ça.
00:08:42 - Ce genre de comportements sont épouvantables.
00:08:45 Cela dit, faire uniquement, comme ça a été dit par Eric, un procès à charge,
00:08:50 je trouve ça un peu étonnant.
00:08:51 Vous avez beaucoup d'autres témoignages dans l'autre sens.
00:08:54 Parmi les femmes et les compagnes de Picasso,
00:08:57 beaucoup avaient de très fortes personnalités.
00:08:59 - Oui.
00:09:00 - Et d'ailleurs, plusieurs l'ont quittée.
00:09:03 C'est elles qui l'ont quittée.
00:09:04 Deuxièmement, faut-il arrêter d'apprendre Villon dans les écoles ?
00:09:09 Parce que François Villon n'était rien d'autre qu'un assassin, quand même.
00:09:11 - Oui.
00:09:12 - Oui, non mais oui.
00:09:12 Est-ce que...
00:09:13 Vous voyez, alors, je sais qu'on est toujours sur cette...
00:09:16 - C'est pas pareil, François Villon.
00:09:18 François Villon, je le dis, pour la jeune génération, c'est la balade des pendus.
00:09:22 - Les frères humains qui apprennent à vivre, n'ayez contre nous.
00:09:24 - Ça n'est pas l'ancien premier ministre de Sarkozy.
00:09:25 - Voilà.
00:09:26 Les frères humains qui apprennent à vivre.
00:09:28 - Il y a toujours ce débat sur, effectivement, l'artiste et l'œuvre.
00:09:32 - Et l'œuvre.
00:09:33 - On l'a fait avec Céline, on le va faire avec beaucoup.
00:09:36 Parce que, malheureusement...
00:09:38 - Oui, mais non, mais Picasso, c'est très proche.
00:09:40 Picasso, il est...
00:09:41 J'ai envie de dire, c'est pas François Villon,
00:09:43 parce que François Villon, d'ailleurs, personne le connaît.
00:09:45 Et puis, il n'a pas la même résonance.
00:09:47 Picasso, c'est le peintre numéro un.
00:09:50 - Le peintre du XXe siècle.
00:09:51 - Voilà.
00:09:52 - Ça peut même être un peintre, le plus grand peintre du XXe siècle,
00:09:55 tout en ayant eu des comportements qui étaient condamnables.
00:09:58 - Julie Bozak, qui est une jeune femme influenceuse,
00:10:00 qui a écrit un podcast.
00:10:02 Picasso, c'est un cas d'école.
00:10:05 Il révèle parfaitement la façon dont fonctionne l'art occidental,
00:10:09 un art créé majoritairement par et pour les hommes,
00:10:12 avec un système d'entre-soi qui correspond à un boys' club.
00:10:15 Chez Picasso, on retrouve toutes les formes d'abus patriarcaux,
00:10:18 les violences sexuelles, mais aussi économiques, physiques, morales.
00:10:20 Par exemple, lorsqu'il frappe Dora Maar et que la même année,
00:10:23 il fait plusieurs œuvres qui s'appellent "La femme qui pleure",
00:10:26 on ne peut pas seulement dire que c'est un symbole de l'angoisse
00:10:28 face à la montée des totalitarismes en Europe.
00:10:31 C'est vrai, mais il a quand même représenté la douleur d'une femme
00:10:35 qui l'humiliait et violentait tous les jours.
00:10:37 Je voudrais qu'on l'écoute, juste Picasso.
00:10:38 - C'est le mélange qui est...
00:10:39 - Oui, mais j'entends bien.
00:10:40 - C'est tout sur le même plan.
00:10:41 - Je suis dupe de rien.
00:10:44 Voilà, ça, c'est "La femme qui pleure".
00:10:45 Je suis dupe de rien, simplement.
00:10:47 - Ce qu'elle dit n'est pas complètement absurde.
00:10:49 Enfin, peut-être qu'on n'a pas le temps.
00:10:52 Julie Bozak, ce qu'elle dit n'est pas complètement absurde
00:10:55 parce qu'on ne peut pas dissocier en permanence
00:10:59 une personnalité déséquilibrée d'une œuvre qui est géniale.
00:11:03 Parfois, la première nourrit la seconde.
00:11:05 - Mais on n'est pas aux assises.
00:11:07 - Non, mais on est...
00:11:08 - On y est tous les jours, maintenant.
00:11:09 - Oui, mais...
00:11:10 - Non, mais arrêtez.
00:11:11 - Il y a tous les artistes, pas seulement les artistes.
00:11:14 - Des fonctionnaires.
00:11:15 - Tous les artistes, dites pas...
00:11:16 - Mais c'est pas tous les artistes.
00:11:17 - Vous avez quelqu'un, qui est même une élue,
00:11:20 qui s'appelle Alice Coffin, qui explique qu'elle n'écoute plus...
00:11:23 - Alice Coffin.
00:11:24 - Qu'elle n'écoute plus de musique, qu'elle ne lit plus de livres,
00:11:27 qu'elle ne regarde plus de tableaux...
00:11:28 - Tout le monde est aux assises.
00:11:29 - ... qui ont été faits par les hommes.
00:11:30 - Elle l'a dit il y a longtemps.
00:11:31 - Elle ne va pas nous regarder beaucoup ce matin.
00:11:33 - Non, mais vous êtes un mâle blanc depuis 50 ans.
00:11:35 - Voilà, c'est ça.
00:11:36 C'est à dire que toute l'œuvre est marquée par le patriarcat.
00:11:40 Donc, tout le monde passe aux assises.
00:11:41 - Les assassins, les tortionnaires ou de simples machistes,
00:11:45 il y en a par millions.
00:11:46 Mais Picasso, il n'y en a pas un tous les jours.
00:11:49 Et l'auteur de Guernica, ça me paraît plus important.
00:11:51 Excusez-moi, mais c'est rapport avec Champagne.
00:11:53 - Alors là, je vous aggravez votre cas.
00:11:54 - Comment ?
00:11:55 - Je vous aggravez votre cas.
00:11:56 - J'espère bien.
00:11:57 - Oui, vous aggravez votre cas.
00:11:59 Non, mais c'est un sujet qui est vraiment d'aujourd'hui.
00:12:02 Alors, Pablo Picasso, c'est une interview de 1966 que je vous propose.
00:12:07 Il est interrogé par un journaliste qui lui dit
00:12:09 s'il ne fallait retenir qu'une œuvre de vous, laquelle retiendriez-vous ?
00:12:13 Écoutez cette interview.
00:12:15 - Si vous deviez choisir vous-même l'époque, la peinture, la toile qui devrait vous survivre,
00:12:22 quelle serait cette toile ? Quelle serait cette période ?
00:12:25 - C'est difficile.
00:12:26 C'est fait avec des intentions tellement du moment, de l'époque,
00:12:30 de l'état dans lequel tout le monde et moi, nous nous trouvons.
00:12:34 C'est très difficile.
00:12:35 Au moment de Guernica, j'ai fait Guernica.
00:12:38 C'était une grande catastrophe, même le commencement de beaucoup d'autres que nous avons suivis.
00:12:45 Mais au fond, c'est comme ça.
00:12:48 C'est personnel.
00:12:50 Au fond, ce sont des mémoires qu'on s'écrit soi-même, des cahiers.
00:12:55 - Je crois, Gérard, qu'il n'y a pas d'interview.
00:12:58 - C'est une des seules qui existe, qui a été faite d'ailleurs dans la dernière partie de sa vie.
00:13:03 Et c'est une des seules.
00:13:04 C'est étonnant.
00:13:05 - Je ne sais pas de... Je sais parce qu'il y a eu peu de temps,
00:13:08 un documentaire qui a été fait sur Picasso.
00:13:11 Je n'aurais pu retrouver le nom de l'autre.
00:13:12 - Sur Arte, non ?
00:13:13 - Sur Arte, oui. Je ne connais plus lui. Je ne trouve plus son nom.
00:13:15 C'est un ami en plus.
00:13:16 Et il m'avait dit que ça avait été très difficile
00:13:18 parce qu'on n'a pas d'interview.
00:13:19 Faire un portrait de quelqu'un quand vous n'avez pas d'interview de lui,
00:13:24 c'est très compliqué.
00:13:25 C'était effectivement quasiment la seule interview de Picasso
00:13:27 qui existe et qui paraît incroyable au XXIe siècle.
00:13:30 - Oui, c'est sur Arte.
00:13:32 - C'était... Je ne sais plus...
00:13:35 - C'est celui qui a fait le livre sur Mitterrand.
00:13:37 - Rotman ?
00:13:38 - Rotman ?
00:13:39 - Non, non, non.
00:13:40 - Non, l'écrit...
00:13:41 - Il a travaillé avec Nicolas Sarkozy aussi.
00:13:44 - Georges Marc Benhamou ?
00:13:46 - Georges Marc Benhamou, merci.
00:13:47 - Ah d'accord.
00:13:48 - On pourrait l'appeler Georges Marc Benhamou sur Picasso.
00:13:51 Tiens, ça m'intéresse. Je ne savais pas qu'il l'ait effectivement.
00:13:54 - Vous avez parfaitement raison.
00:13:55 - Vous n'avez pas assez d'avis autour du plateau ?
00:13:57 Vous voulez appeler Benhamou, c'est ça ?
00:13:58 On n'a pas été assez bons ?
00:13:59 - Non, mais c'est lui.
00:14:00 - C'est pas ça, c'est que lui a fait le film.
00:14:02 - Il y a un avis autorisé, c'est ça.
00:14:03 - Mais vous êtes très... En ce moment, j'ai remarqué...
00:14:06 - En ce moment, j'ai toujours été comme ça.
00:14:08 - Non, vous êtes plus offensif.
00:14:10 Ce n'était pas sur Arte, paraît-il, d'ailleurs.
00:14:12 C'était sur la 5.
00:14:13 Et c'est passé le dimanche de Pâques.
00:14:15 - Heureusement que Michel-Ange n'a pas vécu au XXIe siècle.
00:14:19 - Et tous les autres.
00:14:21 - Oui, mais...
00:14:22 - Ben oui. Guernica, ça compte plus que Mme Julie... machin.
00:14:26 - Mais c'est pour ça que je soumettais ce thème...
00:14:32 - Rousseau.
00:14:33 - Rousseau, j'aime mieux Jean-Jacques que Sandrine.
00:14:36 - Oui, mais...
00:14:37 - Excusez-moi, mais c'est ravageur d'entendre dans la même phrase
00:14:40 "il s'en prenait à des femmes"
00:14:42 et d'ailleurs à 90 ans, il avait une compagne de 45 ans.
00:14:44 C'est-à-dire qu'il y a une forme de continuum
00:14:46 entre quelqu'un qui vit avec une femme plus jeune et un homme violent.
00:14:49 - On va parler d'autre chose.
00:14:50 - Tout est mis dans le même sac, moi je trouve ça terrifiant.
00:14:52 - Oui, vous avez raison, mais moi je suis d'accord avec vous.
00:14:54 - Alors dites-le, je veux bien être soutenu par Pascal Praud, je le sens.
00:14:57 Dans la juste voie quand même.
00:14:59 - Je vous soumets, je suis bien d'accord que nous sommes,
00:15:02 on va tous terminer dans un hôpital psychiatrique.
00:15:04 - Vous aggravez votre cas.
00:15:05 - Non, c'est pas vrai.
00:15:06 - Vous aggravez votre cas.
00:15:07 - Oui, c'est vrai.
00:15:08 - Éric dit toujours brillamment des choses avec lesquelles je ne suis pas toujours d'accord.
00:15:14 On ne peut pas tout de même soutenir
00:15:18 que la personnalité intime n'a pas d'importance chez un créateur.
00:15:22 Cette femme, je ferais moins méprisant que vous, Dominique, à l'égard de Julie Bozak.
00:15:28 Elle dit quelque chose qui est intéressant.
00:15:30 - Ce n'est pas elle que je méprise, c'est ce qu'elle dit que je conteste.
00:15:33 - Oui.
00:15:34 - C'est très différent.
00:15:35 - En tout cas, aujourd'hui, vous savez bien, je ne veux pas citer de comédiens
00:15:37 qui sont en difficulté aujourd'hui parce qu'ils sont attaqués sur leur vie privée
00:15:42 et qu'effectivement il y a un film qui va sortir prochainement
00:15:45 avec un grand comédien français, il ne fera pas la promo.
00:15:48 - Il ne sera pas dans la promo parce qu'aujourd'hui, c'est compliqué pour lui d'apparaître sur les plateaux.
00:15:53 - Ce qui est différent, c'est que ceux qui sont attaqués, qui sont vivants aujourd'hui,
00:15:56 peuvent se défendre.
00:15:58 - Non.
00:15:59 - Oui, mais Gérard, attends.
00:16:00 - Ils ne vous croient pas suffisamment, mais ils peuvent quand même.
00:16:02 Pic de saut, il n'y a plus les témoins.
00:16:04 - Oui, mais alors.
00:16:05 - Il n'y a plus...
00:16:06 - Mais alors, Gérard, vous interdisez à des biographes de révéler la vérité
00:16:11 sur des gens qui sont morts.
00:16:13 - L'ère du temps, l'ère du temps, l'ère du temps, c'est effectivement Barbie.
00:16:17 Puisque la maison Mattel, alors c'est toujours délicat, parce que tu ne sais pas,
00:16:22 à la part de la publicité qui est incontestable, il ne faut pas raconter de salades,
00:16:29 Mattel, c'est une manière de faire parler de soi, de faire parler la marque Barbie, bien sûr.
00:16:34 Et puis en même temps, d'une cause qui peut être excellente, de, comment dire,
00:16:41 proposer des images différentes de femmes différentes ou d'hommes différents, d'ailleurs.
00:16:47 En l'occurrence, c'est une Barbie trisomique.
00:16:50 La marraine qu'on essayait de joindre, mais on n'arrive pas à la joindre pour tout vous dire,
00:16:55 s'appelle Eleonore Lalou, elle-même est conseillère municipale de la ville d'Arras.
00:16:59 Elle est actrice et militante pour une meilleure inclusion des personnes handicapées.
00:17:03 Eleonore Lalou, je vous propose de l'écouter puisqu'elle a découvert cette Barbie trisomique.
00:17:10 Là, vous voyez l'ambassadrice anglaise et l'ambassadrice française, c'est donc Mme Lalou.
00:17:17 Et ça, c'est l'ambassadrice anglaise qu'on écoutera tout à l'heure,
00:17:20 qui sont toutes les deux atteintes du syndrome de Down et donc la trisomie 21.
00:17:26 Je vous propose d'écouter Mme Lalou.
00:17:28 Elle est mignonne comme tout.
00:17:32 J'aime bien ses yeux obliques, sa petite taille.
00:17:39 Elle est coquette comme moi.
00:17:41 J'espère que l'inspiration initiale est humaniste.
00:17:49 Vous l'avez très bien dit, Pascal.
00:17:51 Après, je trouve que ça devient hallucinant au nom d'une espèce d'intégration de phénomènes
00:18:00 qui font mal dans une normalité.
00:18:06 Moi, je trouve que ça n'est pas bien de faire ça.
00:18:10 Si j'avais du temps, je le développerais.
00:18:14 - Prenez le temps !
00:18:16 J'ai peur que notre plateau ce matin...
00:18:18 - Mais non, mais ça n'interdit...
00:18:20 - ... n'est pas que des suffrages.
00:18:22 - On n'a pas besoin, Pascal, de créer une poupée trisomique
00:18:27 pour inciter les gens censés avoir de la compréhension, de la compassion
00:18:36 pour ces êtres-là.
00:18:39 - C'est une manière de les mettre visibles.
00:18:42 Il y avait ce film avec Daniel Otteuil il y a nombreuses années.
00:18:45 - Le 8e jour.
00:18:46 - Le 8e jour où ce comédien était allé à Cannes, il y a plus de 20 ans.
00:18:50 C'était une manière de donner dans l'espace public de la visibilité...
00:18:56 - Vous trouvez ?
00:18:58 - Oui, de la visibilité, il y a un film, mais je continue à penser derrière tout ça.
00:19:04 Il y a quelque chose d'un peu vulgaire.
00:19:07 - Éric Nolot.
00:19:09 - Pour le commerce et pour le capitalisme, tout fait ventre, tout fait miel,
00:19:13 y compris la trisomie, évidemment.
00:19:15 Surtout que Barbie a beaucoup à se faire pardonner,
00:19:17 parce que dans les clichés sexistes, ils ont quand même beaucoup donné.
00:19:20 Je regrette, je laisse ça de côté.
00:19:22 Il me semble que la cause l'emporte sur ses considérations.
00:19:24 Et comme moi j'entends ces jeunes femmes, la manière dont elles parlent,
00:19:27 pour moi le débat est réglé.
00:19:29 On sent qu'elles sont touchées, on sent qu'elles sont moins exclues,
00:19:32 que tout d'un coup elles se reconnaissent,
00:19:34 elles ne sont pas exclues d'un monde où elles n'ont pas leur place,
00:19:37 alors qu'elles font partie de notre monde.
00:19:39 Moi je trouve que la balance entre le calcul commercial et le retentissement humaniste
00:19:46 penche largement du côté du retentissement humaniste.
00:19:48 - Je joins ma voix à celle de Philippe Millegère et d'Éric Nolot.
00:19:52 Je trouve que ça pose un problème et nous n'avons pas la solution.
00:19:55 Tout dépend des intentions, commerce ou humanisme,
00:19:59 et tout dépend de la réception.
00:20:01 Est-ce que cela familiarise et aide les personnes valides,
00:20:04 les personnes sans problème, à comprendre celles qui ont des problèmes ?
00:20:07 - Je crois.
00:20:08 - Si c'est cela, c'est bien.
00:20:09 - Mais vous le savez bien que c'est ça.
00:20:10 - S'il s'agit purement et simplement d'une opération commerciale
00:20:12 qui vous donne bonne conscience, c'est moins bien.
00:20:14 - Mais d'abord, vous ne pourrez pas exclure la deuxième partie de ce que vous dites,
00:20:17 mais aujourd'hui, je pense que le rapport, le regard plus exactement
00:20:22 que nous posons sur des jeunes gens atteints de trisomie 21
00:20:26 est différent de celui d'il y a 50 ans.
00:20:28 - C'est certainement bien sûr.
00:20:29 - Pourquoi ? Parce qu'ils sont venus, ces jeunes gens, dans l'espace public.
00:20:34 Ils ont parlé, on a pu comprendre, on a pu échanger.
00:20:38 Moi, j'ai reçu ici, c'était des gens qui travaillaient dans la restauration.
00:20:43 Il y a un restaurant dans Paris qui embauche une…
00:20:45 - Le Café Joyeux.
00:20:46 - Le Café Joyeux. Vous avez la série Papotin également, c'est ça ?
00:20:50 - Les Papotins, oui.
00:20:51 - Les Papotins.
00:20:52 - Mais c'est des journalistes qui ont de l'autisme, Papotin.
00:20:56 - Oui, mais alors, vous avez raison, mais en même temps,
00:20:59 ça montre qu'il faut montrer dans l'espace médiatique
00:21:03 des gens qui sont différents pour que le regard compose sur eux.
00:21:07 Tout ce que je dis me paraît de bon sens, c'est assez simple.
00:21:10 - Les studios Disney viennent d'embaucher leur premier comédien
00:21:15 qui a la trisomie 21 et qui joue dans la nouvelle adaptation de Peter Pan.
00:21:18 C'est la première fois.
00:21:19 - Mais vous voyez, c'est le deuxième sujet que nous abordons ce matin,
00:21:22 et c'est le deuxième qui nous montre à quel point et avec quelle vitesse
00:21:25 nous sommes dans une société qui change.
00:21:27 - Et tant mieux.
00:21:28 - Mais je ne vous dis pas le contraire.
00:21:29 - Il y a des choses où on n'est pas content, mais ça, tant mieux pour le coup.
00:21:33 Le handicap aujourd'hui, tant mieux.
00:21:35 - Mais on a le droit de constater aussi et de faire remarquer,
00:21:39 je n'en dis pas plus, qu'autrefois, les petites filles
00:21:42 jouaient plutôt comme poupées des princesses.
00:21:44 Et là, c'est tout à fait une inspiration différente.
00:21:47 - Oui, mais vous trouviez...
00:21:49 - Des inspirations quoi.
00:21:50 - Je ne trouve rien. Nous sommes en 2023, je constate.
00:21:53 - Oui, mais vous constatez, vous pouvez...
00:21:55 En fait, vous pensez que...
00:21:57 - Vous me faites des arrière-pensées.
00:21:58 - Oui.
00:21:59 - Comment le savez-vous ?
00:22:00 - Mais parce que je vous connais, je vous devine et je décode.
00:22:03 - Vous me calomniez.
00:22:04 - Mais pas du tout.
00:22:05 Je pense qu'au fond, vous préférez les petites filles
00:22:08 qui jouaient à la poupée, qui s'habillaient en rose.
00:22:11 - Je reviens à ce que je...
00:22:12 - Et qui n'avait pas de carnet de vêtements,
00:22:15 qui ne conduisait pas au niveau du respect.
00:22:17 - Je reviens exactement à ce que je vous ai dit tout à l'heure
00:22:20 et que vous avez voulu ne pas comprendre.
00:22:22 Je vous dis, tout dépend des intentions.
00:22:24 - Les intentions, ça non.
00:22:26 - Tout dépend de la réception.
00:22:27 Le commerce se donne facilement bonne conscience.
00:22:30 Ne l'oubliez pas.
00:22:31 - Gérard.
00:22:32 - Excusez-moi, mais vous tournez un peu autour du pot,
00:22:34 autour d'une réalité qui est double,
00:22:36 qu'il y ait chez Mattel un côté image,
00:22:40 politiquement correct, etc.
00:22:42 Sans doute, mais il n'empêche que ça participe
00:22:45 à l'intégration de ces personnes qui sont en difficulté,
00:22:49 qui sont handicapées, et elles-mêmes,
00:22:51 c'est ça le plus important, le reçoivent bien.
00:22:53 On le voit avec les AMT.
00:22:54 - Moi, ça me touche beaucoup.
00:22:55 - Voilà, c'est tout.
00:22:56 - Moi, je trouve que c'est un sujet que...
00:22:57 - On va marquer une autre.
00:22:59 - Les intentions sont impures, mais le résultat est positif.
00:23:01 - Voilà, les intentions...
00:23:02 - Pas totalement impures.
00:23:03 - Oui, et encore.
00:23:04 - Disons qu'il y a les deux.
00:23:05 - Les intentions...
00:23:06 - C'est impure, mais tout est impure.
00:23:07 - Je ne veux pas dire que je m'en fiche des intentions, mais bon.
00:23:10 - Il y a aussi...
00:23:11 - On va traiter un sujet qui va vous intéresser très prochainement.
00:23:14 - Les autres nous ont déjà intéressé.
00:23:16 - Voyage au pays des nonnas.
00:23:17 Et on va être avec Paul Giron, dans une seconde,
00:23:21 qui est une femme qui a 93 ans.
00:23:23 Paul Giron.
00:23:26 Alors, ce témoignage est formidable.
00:23:28 J'ai lu son bouquin, c'est absolument formidable.
00:23:30 C'est pour ça que j'ai voulu qu'elle vienne ce matin.
00:23:32 Elle a été journaliste au Monde, L'Express Historia.
00:23:34 C'est de l'association Hold Up, Hold O-L-D.
00:23:39 Et vous allez voir, on va l'écouter.
00:23:42 C'est formidable, c'est formidable.
00:23:44 Ce qu'est la vieillesse, ce qu'est la fatigue parfois,
00:23:46 ce qu'est le temps qui passe.
00:23:48 Le passé ne passe pas.
00:23:50 - Je te l'ai dit rapidement.
00:23:52 - Il est 9h30, Sommeil à la Bidi nous rappelle les titres.
00:24:02 Et aujourd'hui, quelle rance à copie ?
00:24:04 La Première ministre va présenter sa feuille de route des 100 jours.
00:24:07 Une présentation qui se fera devant la presse,
00:24:10 juste après le Conseil des ministres.
00:24:12 Elisabeth Borne va dévoiler les chantiers prioritaires du pays
00:24:15 jusqu'à la mi-juillet.
00:24:16 Objectif de cet exercice, renouer et apaiser le dialogue
00:24:19 après les tensions nées de la réforme des retraites.
00:24:22 Les prix des billets de train jugés trop chers par les Français.
00:24:26 Selon un sondage Harris Interactive pour Réseau Action Climat,
00:24:29 58% des sondés volent des prix plus bas.
00:24:32 Et 53% d'entre eux estiment que les prix ont augmenté
00:24:35 ces 3 dernières années.
00:24:37 Et puis, une annonce de candidature et de nombreuses interrogations
00:24:42 concernant la santé de Joe Biden.
00:24:44 En 2022, déjà 70% des Américains considéraient qu'ils n'avaient
00:24:48 ni l'énergie ni l'acuité mentale nécessaire
00:24:51 pour briguer un second mandat.
00:24:53 Quant à la républicaine Nikki Haley,
00:24:55 elle réclame tout simplement que le président se soumette
00:24:58 à des tests d'aptitude intellectuelle.
00:25:00 Pour rappel, s'il est à nouveau élu,
00:25:02 Joe Biden terminerait son second mandat à l'âge de 86 ans.
00:25:06 - Je salue Martine Chancel qui nous écoute,
00:25:09 qui est l'épouse de Jacques Chancel et qui m'a écrit tout à l'heure
00:25:12 "Une radioscopie était prévue dans le midi avec Pablo Picasso,
00:25:16 mais Jacques était souffrant ce jour-là,
00:25:18 il n'a pas pu prendre l'avion, le rendez-vous n'a pas été reporté."
00:25:22 C'est dommage, c'est dommage.
00:25:25 D'ailleurs, il y a un très joli livre "Radioscopie"
00:25:29 qui fait le verbatim des invités qu'a reçus Chancel.
00:25:33 Vous pouvez acheter ce bouquin ou réécouter
00:25:35 même les interviews de Chancel qui restent dans ce domaine,
00:25:38 un maître de l'interview.
00:25:40 "Voyage au pays des nonnas",
00:25:43 voilà le livre dont j'avais envie de parler ce matin.
00:25:47 Et on est avec Paul Giron, j'espère qu'elle est avec nous en direct.
00:25:51 Bonjour madame.
00:25:52 - Bonjour.
00:25:53 - Comment allez-vous ?
00:25:54 - Très bien.
00:25:56 - Écoutez, donc on peut dire...
00:25:58 Alors vous êtes née en 1929 ?
00:26:00 - Oui.
00:26:01 - Et c'est formidable.
00:26:03 Et ce livre, j'avoue que plus je prends de l'âge, plus vieillir m'étonne.
00:26:08 Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?
00:26:10 - Je m'étonne d'être encore à ce point en vie.
00:26:15 Je dis bien pas être en vie, ça c'est relativement banal.
00:26:20 Il y en a plein qui ont envie et il y a beaucoup de sans-mai.
00:26:23 Mais d'être à ce point en vie, oui je l'étonne.
00:26:29 - Ça veut dire quoi être en vie ?
00:26:32 - Être en vie c'est apprécier ce qui vous arrive,
00:26:36 apprécier les autres, apprécier l'actualité, quelle qu'elle soit.
00:26:43 C'est tout ça, c'est aimer les gens autour de vous.
00:26:51 - Aimer les gens ou s'aimer soi-même ou être content de ce qu'on a fait dans la vie ?
00:26:57 - Si je n'aime pas, je n'aime pas les autres.
00:27:00 Il ne faut pas se raconter d'histoire.
00:27:02 Les gens qui vous expliquent qu'ils sont altruistes alors qu'eux-mêmes ne s'aiment pas,
00:27:08 c'est du rater ça.
00:27:10 - Vous écrivez "Fatigué, fatigué, quelle est cette fatigue qui ne disparaît pas après le repos ?
00:27:16 Quelque chose qu'on appelait autrefois le poids des ans,
00:27:18 une immense lassitude face à un quotidien de plus en plus répétitif
00:27:21 où l'on fait des choses parce qu'on les a toujours faites.
00:27:24 Mais ne m'offrez pas de remède docteur, ça ressemble plus à un mar de vivre
00:27:28 qu'à un manque de vitamine C."
00:27:31 - Oui, ça c'est clair.
00:27:33 C'est une fatigue.
00:27:35 Moi je le vois ici dans la résidence dans laquelle je suis maintenant,
00:27:39 je suis dans la résidence de Métis.
00:27:43 Et c'est clair que certaines personnes ont perdu le fil du vivant.
00:27:51 Je devrais plutôt dire vivant que de la vie.
00:27:54 Ils ont perdu le fil du vivant, ils n'ont plus envie.
00:27:58 Il y a un mar de vivre, comme s'il y avait un mar de vivre.
00:28:02 Oui, il y en a certains, voilà.
00:28:05 On ne sait pas s'il faut les réveiller ou s'il faut leur foutre la peine.
00:28:10 Je ne sais pas.
00:28:11 Peut-être que toute leur vie, ils n'ont pas eu non plus envie
00:28:13 ou qu'ils n'ont pas eu de désir.
00:28:15 - Je pense que ça vient de beaucoup plus loin que la vieillesse.
00:28:19 Oui, je pense que ça s'origine tôt.
00:28:24 - Quand est-ce qu'on devient vieux ? C'est une bonne question.
00:28:26 Il y a des gens peut-être qui sont vieux dès l'âge de 20 ans.
00:28:29 - Oui, mais c'est clair.
00:28:31 Moi quand j'avais 20 ans, je disais que les vieux avant l'âge,
00:28:36 il y en avait plein dans ma génération.
00:28:39 Oui.
00:28:40 - Vous avez choisi d'être dans une résidence.
00:28:42 Vous préférez être dans une résidence aujourd'hui que vivre seul ?
00:28:46 - Oui, je préfère parce que j'ai deux genoux qui ne vont plus ailleurs.
00:28:52 Donc je marche très mal. Je marche avec deux câbles.
00:28:56 Marcher est réellement une peine difficile à vivre.
00:29:06 Tout ce qui peut m'économiser de trop marcher dans la journée,
00:29:09 moi ça me va très bien.
00:29:11 Or la résidence, elle nous offre ça.
00:29:13 Elle nous offre de prendre vos repas avec les autres,
00:29:19 mais ce n'est pas vous qui faites la cuisine,
00:29:21 ce n'est pas vous qui faites la vaisselle.
00:29:23 Ma machine la fait à ma place de toute façon.
00:29:27 Oui, c'est… voilà.
00:29:31 - Tout le monde n'a pas votre énergie dans la résidence.
00:29:34 Et tout le monde n'a pas votre intelligence,
00:29:36 votre acuité intellectuelle non plus sans doute ?
00:29:40 - Oui, sans aucun doute.
00:29:42 Sans aucun doute, mais bon, il se trouve que moi j'étais journaliste.
00:29:48 Quand on est journaliste, généralement, on est quand même assez réveillé
00:29:52 ou alors il y a quelque chose qui ne va pas dans le métier.
00:30:00 - Eric Nolot dit qu'il y a des contra-exemples.
00:30:03 Bon, et puis c'est vrai qu'au moment… alors vous parlez de la mort également.
00:30:06 Je ne sais pas si elle est présente en vous chaque jour ou si vous l'imaginez.
00:30:11 - Si quoi est présent ?
00:30:13 - La mort.
00:30:14 D'ailleurs, c'est intéressant que le seul mot que vous n'ayez pas entendu
00:30:19 que je prononce depuis quelques minutes, c'est précisément le mot mort.
00:30:24 - C'est un bon réflexe.
00:30:25 - C'est un bon…
00:30:26 - Oui, on parle de la vie.
00:30:27 - C'est le seul mot que… parce que manifestement,
00:30:29 votre oui est parfaite, ce qui n'est pas toujours le cas d'ailleurs.
00:30:32 Mais vous, dans le grand âge, votre vision est également parfaite,
00:30:35 vous êtes en bonne santé.
00:30:36 Mais oui, la mort…
00:30:38 - J'ai des écouteurs aux oreillers.
00:30:41 J'ai une à dessus.
00:30:43 - Bon, mais est-ce que la mort est présente lorsqu'on a 93 ans ?
00:30:49 - La mort est présente depuis mes 90 ans.
00:30:52 Et elle est particulièrement présente et de plus en plus présente
00:30:55 maintenant que je suis dans les non-noms.
00:30:58 Elle est franchement carrément présente.
00:31:01 J'en parle dans mon livre.
00:31:03 Je parle de ce jour où j'étais avec mes enfants à table,
00:31:09 les enfants, petits-enfants, pas les arrières parce que les arrières étaient couchés à la sieste.
00:31:16 Nous étions tous là et j'ai eu l'impression brusquement d'être là et pas là en même temps.
00:31:24 Comme si j'étais entrée dans une sorte d'éternité.
00:31:30 C'est-à-dire de non-temps.
00:31:33 Tout en voyant les générations se succéder.
00:31:37 Et je voyais tous ces enfants et tous ces petits-enfants qui allaient et venaient,
00:31:43 naissaient, mouraient, allaient, venaient, naissaient, mouraient.
00:31:46 Et je voyais ce déroulement des générations.
00:31:50 Je trouvais ça d'anormal total.
00:31:54 Je n'avais ni peur, ni angoisse, ni quoi que ce soit.
00:31:59 Je me disais c'est la vie.
00:32:01 C'est ça la vie.
00:32:03 C'est qu'on ne dure jamais et que c'est tant mieux.
00:32:09 Je dis tant mieux en pensant au transhumanisme.
00:32:13 Quand on nous promet de nous éviter de mourir ou de vivre une brillance extraordinaire à 100 ans,
00:32:24 moi je dis que les choses ont un commencement, il faut qu'elles aient une fin.
00:32:29 Et c'est une fin.
00:32:31 Vous avez envie d'avoir 100 ans quand même ?
00:32:35 Ah oui, maintenant ça devient un challenge.
00:32:38 Avant je trouvais que 100 ans, oh là là, bon voilà.
00:32:43 Et puis depuis que j'en ai interviewé quelques-unes qui m'ont laissé KO,
00:32:48 parce qu'à côté de moi c'est zéro, vivante, là, présente,
00:32:54 beaucoup moins handicapée que moi sur le plan de mémoire.
00:32:58 Ah ouais, ouais, ouais, oui, 100 ans m'intéressent.
00:33:02 Et puis 100 ans, c'est ce que je dis dans mon livre, c'est pas seulement un âge, c'est une consécration.
00:33:09 C'est un siècle quoi.
00:33:14 Moi je suis très impressionné.
00:33:16 Et j'ai des amis qui souhaitent, qui ont 90 et qui souhaitent aller à 100.
00:33:23 Ça leur fait pas peur.
00:33:24 Eh bien écoutez, merci, on voulait vraiment vous inviter ce matin,
00:33:28 je rappelle ce bouquin, Voyages au pays des nonnas.
00:33:31 Et puis c'est vrai que ça nous fait rêver, nous avons ici le plus jeune d'entre nous.
00:33:35 Vous êtes de quelle année ?
00:33:37 95.
00:33:38 95. Madame est née en 1929.
00:33:41 Elle avait donc, au moment de la Deuxième Guerre mondiale, elle avait 11 ans 40.
00:33:46 C'est fascinant, c'est un monde tellement ancien.
00:33:49 Vous arrivez d'un monde qui n'existe plus, d'une France qui n'existe plus.
00:33:53 Vous avez grandi dans une France où il y avait 80 ou 90% des gens qui allaient à l'église le dimanche,
00:33:57 où les femmes ne travaillaient pas ou peu, où les femmes ne pouvaient pas encore voter en 1929.
00:34:03 C'est absolument incroyable, cette traversée du siècle.
00:34:05 Vous avez grandi, sans doute, vous êtes née, il n'y avait sans doute pas de, chez vous, l'eau courante peut-être ?
00:34:10 Peut-être, il n'y avait pas de salle de bain, en tout cas, il n'y avait évidemment pas d'image.
00:34:13 Il n'y avait pas d'image en 1929.
00:34:16 C'est-à-dire que quand vous grandissez dans un monde, quand vous avez 5 ans, 6 ans, il n'y a pas d'image.
00:34:21 C'est absolument fascinant.
00:34:22 Et en fait, les différences, vous êtes la dernière génération.
00:34:25 C'est pour ça que moi, j'aime bien voir des gens de votre génération.
00:34:28 Entre vous, qui êtes née en 95, et moi, née en 64, il y a 30 ans de différence.
00:34:34 Mais voilà, quand je suis née, il y avait déjà la télé, il y avait déjà la société de consommation.
00:34:39 À Noël, on avait déjà plein de cadeaux.
00:34:41 On sent quand même la différence d'âge.
00:34:43 Oui, bon, ça y est.
00:34:45 Mais non, le monde, Madame, à Noël, il y avait une orange.
00:34:50 Il n'y avait rien.
00:34:51 J'ai connu mon arrière-grand-mère en 1948, en 1948.
00:34:56 Madame Giron, c'est vrai que cette France-là n'existe plus.
00:35:00 L'orange, c'était ma grand-mère.
00:35:02 Là, vous êtes deux siècles au-delà.
00:35:07 Mais l'orange, le coup de l'orange, on l'a fait quand j'étais petite.
00:35:11 C'est-à-dire qu'en France, avec un cadeau de Noël, on me disait, tu ne te rends pas compte,
00:35:14 dans la génération précédente, les enfants n'avaient juste qu'une orange.
00:35:19 Bon, le coup de l'orange, on l'a fait.
00:35:21 Non, mais parce que vous étiez peut-être dans un milieu favorisé.
00:35:23 Vous l'avez tous fait.
00:35:25 Favorisé, oui, mais pour autant que ça.
00:35:29 Mais enfin, oui, favorisé quand même.
00:35:31 De toute façon, l'orange, c'était les pauvres.
00:35:33 Il ne faut pas exagérer.
00:35:35 En tout cas, merci parce que ce témoignage-là,
00:35:39 et votre témoignage, bien sûr, est très utile,
00:35:42 parce que c'est une France, oui, qui peu à peu s'en va.
00:35:46 Et je vous remercie grandement, Paul Giron.
00:35:49 Vous pouvez l'acheter, c'est aux études fauves.
00:35:52 Voilà ce qu'on pouvait dire ce matin.
00:35:56 Pas de commentaire ?
00:35:58 Si, on peut ajouter que Mme Giron est née dans une France
00:36:01 où l'espérance de vie était de 65 ans.
00:36:04 Donc le vieillard était une denrée rare et plutôt respectée.
00:36:08 Aujourd'hui, le vieillard surabonde et on se fout de sa gueule.
00:36:11 En gros.
00:36:13 Pourquoi vous dites ça ?
00:36:16 Je le ressens quelquefois.
00:36:18 Mais je trouve que...
00:36:22 Vous êtes en pleine forme ce matin.
00:36:24 Mais je trouve que Mme Giron a esquivé un peu de chose.
00:36:28 Une chose, à mes yeux, pour moi, c'est peut-être lié au métier
00:36:31 que j'ai fait de journaliste.
00:36:34 Ne pas vieillir, rester jeune, c'est avoir la curiosité.
00:36:38 C'est fondamental.
00:36:40 C'est s'intéresser non seulement à ce qui se passe,
00:36:42 mais même à ce qui se passera après qu'on ne sera plus là.
00:36:44 Il y a un côté Jacques Audiard chez Dominique Jamet.
00:36:46 Aujourd'hui, le vieillard surabonde.
00:36:49 Michel Audiard, je trouve.
00:36:52 Jacques ? Non, vous avez dit Jacques.
00:36:54 Non, Michel Audiard.
00:36:56 Qui est très respectable.
00:36:58 Qui est moins bon dans le mode auteur.
00:37:01 Incomparable.
00:37:02 On dit au revoir à Mme Giron.
00:37:04 Et on la remercie grandement.
00:37:06 Et si vous venez à Paris, vous êtes la bienvenue
00:37:08 sur notre plateau, Mme Giron.
00:37:10 Je ne sais pas si vous aimez venir à Paris toujours ou pas.
00:37:14 Vous ne venez plus à Paris.
00:37:16 Non.
00:37:18 Merci en tout cas.
00:37:20 Merci d'avoir été avec nous ce matin.
00:37:22 Dans l'actualité du jour, il y a un sujet très intéressant
00:37:25 qui n'est pas beaucoup traité, je trouve.
00:37:28 C'est une des raisons pour lesquelles on va le traiter.
00:37:31 C'est que les professeurs ne voteraient plus à gauche.
00:37:33 Il serait de plus en plus nombreux à se tourner vers l'extrême droite.
00:37:37 En tout cas, vers le Rassemblement national.
00:37:39 Entre 2017 et 2022, le vote des enseignants pour le RN a nettement augmenté.
00:37:45 Donc, je voulais qu'on voit le sujet d'Adrien Spiteric.
00:37:50 Pourquoi vous dodelinez ?
00:37:52 Parce que c'était d'abord détaché de la gauche, vers la droite.
00:37:56 Et maintenant, ils vont de plus en plus vers la droite de la droite.
00:37:58 Ça reste quand même un bastion de gauche.
00:38:00 Il y a 25 % selon Céby-Poff qui voteraient à Marine Le Pen.
00:38:03 Mais ça reste quand même un bastion de gauche, les professeurs.
00:38:05 On parlait du temps passé.
00:38:07 Il y en a peut-être quelques-uns qui votent pour Macron encore.
00:38:09 Ça, je suis pas non plus...
00:38:11 Non, mais vous parlez du passé.
00:38:13 Je pense qu'il y a une minorité.
00:38:15 Pascal, il y a encore quelques années de pensée que 25 % des profs
00:38:18 votent pour l'extrême droite, c'était inconcevable.
00:38:21 Mais ça date pas du siècle dernier.
00:38:23 Non, mais c'est le mot "extrême droite" qui est très...
00:38:25 Oui, vous l'avez lu dans votre lancement.
00:38:28 Oui, mais je me suis...
00:38:30 Je le récuse au fond.
00:38:32 Vous recusez ce que vous avez dit.
00:38:34 On vous reconnaît bien là.
00:38:36 Ce qui vous rend assez déroutant et passionnant.
00:38:38 Vous l'appelleriez comment ?
00:38:40 Sur le plan économique...
00:38:42 Non, non, mais bien sûr.
00:38:44 Souvent, je dis que le Rassemblement National est un parti fourre-tout.
00:38:46 Oui, vous avez raison.
00:38:48 Extrême fourre-tout.
00:38:49 Voilà, fourre-tout, je trouve qu'il y a de tout.
00:38:52 Tu peux même pas dire sur le plan économique qu'il est plutôt à gauche,
00:38:55 voire très à gauche.
00:38:56 Il y a la droite.
00:38:57 Même pas droite extrême, c'est même pas ça.
00:38:59 Sincèrement, je comprends pas bien votre...
00:39:01 C'est pas forcément infamant.
00:39:03 Quand vous regardez, c'est comme l'Assemblée Nationale.
00:39:06 Vous avez une droite, vous avez une gauche, vous avez une extrême gauche.
00:39:10 Mais on a eu cette discussion...
00:39:12 Oui, mais Gérard, l'extrême gauche est magnifiée.
00:39:14 L'extrême droite est autre chose.
00:39:16 On peut très bien contester de magnifier l'extrême gauche.
00:39:19 On a eu 50 fois cette discussion.
00:39:21 Je suis désolé.
00:39:22 Ce qui définit l'extrême droite, ce sont des choses extrêmement précises,
00:39:25 en tout cas telles qu'on nous les avait apprises
00:39:27 quand nous étions dans nos cours de sciences politiques.
00:39:29 Et manifestement, on n'est pas dans l'antiparlementarisme
00:39:32 avec Marine Le Pen.
00:39:35 Voilà.
00:39:36 On retrouve quand même des constantes.
00:39:38 Vous allez pas dire le parti fourre-tout.
00:39:40 Quelles constantes ?
00:39:41 Par exemple, l'idée absolue qu'on est en déclin.
00:39:45 L'idée que le déclin vient beaucoup de l'étranger,
00:39:48 le rejet de l'étranger.
00:39:50 Et la fascination, je vous donne trois raisons,
00:39:52 et la fascination pour les pouvoirs autoritaires.
00:39:55 C'est tout.
00:39:56 Par exemple, j'en donne trois.
00:39:58 Elle est quand même plus à gauche que Chirac en 1980.
00:40:01 Non, je ne suis pas d'accord.
00:40:02 Mais pourquoi vous dites la fascination pour les pouvoirs autoritaires ?
00:40:04 Je ne sais pas.
00:40:05 Marine Le Pen a quand même dit pendant sa campagne
00:40:07 "le programme de Poutine, c'est mon modèle pour la France quand même".
00:40:11 Non.
00:40:12 Bah oui.
00:40:13 Elle a beaucoup changé.
00:40:14 C'est Eric Zemmour qui avait dit ça.
00:40:15 Non, il y a un qui a dit "je rêve d'un Poutine pour la France".
00:40:17 Ça c'était Eric Zemmour.
00:40:19 En tout cas, on a eu ces discussions 50 fois.
00:40:22 Mais vous vous rappelez, Chirac, le bruit et l'odeur.
00:40:25 Oui, j'ai trouvé.
00:40:26 Il s'en est expliqué, il s'est excusé.
00:40:29 Jamais Marine Le Pen ne me dit ça.
00:40:31 Je vais vous dire, le marqueur c'est 1990,
00:40:34 on a passé 50 fois Alain Juppé disant que c'était une erreur,
00:40:38 les assises du RPR sur l'immigration.
00:40:40 Le RPR des années 80, il est beaucoup plus à droite
00:40:43 que le RN de aujourd'hui.
00:40:45 Vrai ou pas ?
00:40:47 Bah vous contestez.
00:40:48 Non, parce qu'il y avait aussi Philippe Séguin.
00:40:50 Non, parce qu'il y avait aussi Philippe...
00:40:51 Tu peux contester, mais bon, c'est faux.
00:40:52 Qu'est-ce que vous voulez que je dise ?
00:40:53 Mais non, mais je ne peux pas vous dire autre chose.
00:40:55 Et le déclin, Gérard, il n'a rien à voir forcément avec l'extrême droite.
00:40:59 Mais le déclin industriel français, le déclin c'est...
00:41:03 Je peux vous dire que les gaullistes,
00:41:05 j'étais moi-même dans une famille de gaullistes,
00:41:07 ils faisaient vraiment la différence entre eux et le Front National de l'époque.
00:41:11 Je suis croyant moi.
00:41:12 Séguin, mais pas Pasquois.
00:41:15 Pasquois était plus ambiguë, c'est vrai.
00:41:18 Oui, oui.
00:41:19 Alors, globalement, à grand trait, le RPR des années 80
00:41:24 était plus à droite que Marine Le Pen.
00:41:25 Est-ce que je peux dire ça ?
00:41:26 Est-ce que c'est incontestable ?
00:41:28 Oui ou non ?
00:41:29 Je conteste.
00:41:30 Par contre, ce qui est intéressant, je peux dire un mot sur le traitement journaliste.
00:41:32 Vous pouvez le contester.
00:41:33 Peut-être sur une question, et encore sur l'immigration, je ne suis pas sûr.
00:41:37 Mais pas sur l'ensemble du spectre de la politique.
00:41:39 Ce qui est intéressant, c'est quand vous lisez un papier sur le Rassemblement National
00:41:41 et que vous avez extrême droite dans chaque phrase,
00:41:43 et que quand vous lisez un papier sur la France Insoumise,
00:41:45 vous n'avez pas extrême gauche dans chaque phrase.
00:41:47 Oui, alors ce deux poids, deux mesures, on l'a encore dit.
00:41:50 On l'a encore dit.
00:41:52 D'ailleurs, vous comprenez bien que le journaliste ne vote pas pour le Rassemblement National.
00:41:56 Il fallait tellement se différencier de Jean-Marie Le Pen,
00:41:59 c'était tellement l'obsession du RPR, qu'à l'arrivée, le RPR a perdu
00:42:02 et ses électeurs, et son âme, et son programme.
00:42:06 Et bien, je dirais moi, de la part des gaullistes, se désolidariser de gens
00:42:10 qui se réclamaient parfois de gens qui avaient tiré sur De Gaulle,
00:42:12 c'était quand même un peu naturel.
00:42:14 C'était comme ça que c'était perçu, quand même.
00:42:16 C'était comme ça que c'était perçu, sauf qu'à l'époque, l'immigration,
00:42:20 qui était un thème exclusivement parfois pris par le Rassemblement,
00:42:24 par le Front National, il a fallu se démarquer de ce thème
00:42:28 pour, dans l'espace médiatique, exister autrement.
00:42:32 Et c'est le tournant des années 90.
00:42:34 - Il y a une droite, il y a une droite de la droite.
00:42:36 - Ce que je dis ne me paraît pas...
00:42:38 - Reste les origines du parti et la création, qui fait polémique.
00:42:41 - Mais les origines du parti communiste, on peut en parler.
00:42:44 - Bien sûr.
00:42:45 - Tous les leaders du RPR ont toujours mis une ligne rouge entre eux et le Front National.
00:42:52 - Oui, mais c'est ça. Mais bien sûr.
00:42:54 - Pas parce quoi.
00:42:55 - Non, mais là, il a raison.
00:42:56 - Non, non.
00:42:57 - Mais globalement, c'est vrai.
00:42:58 - Mais vous avez raison. C'est-à-dire qu'il a fallu, c'est ce que je vous disais,
00:43:00 il a fallu absolument se démarquer et qu'à l'arrivée, on voit où en est le RPR.
00:43:05 - Et vous avez rendu hommage ce matin à François Leotard, très justement,
00:43:07 qui a mis toujours le cordon sanitaire et qui a refusé les alliances, notamment localement.
00:43:11 - Mais bien évidemment, qui n'était pas à l'époque le maire.
00:43:14 - Non, mais d'accord.
00:43:16 - Mais ça n'empêche que même si la personnalité des uns et des autres,
00:43:18 et notamment de Jean-Marie Le Pen, pouvait et faisait à juste titre problème,
00:43:23 bien évidemment, il n'empêche que ce que disaient à l'époque certaines personnes du Front National
00:43:29 pouvaient être entendues à l'aune de ce qu'on voit aujourd'hui. C'est tout.
00:43:33 - Et vous avez vu que sur la création du parti, Marine Le Pen a fêté l'anniversaire en catimini
00:43:37 pour ne pas célébrer les origines du parti.
00:43:39 - C'est tout ce qu'on peut dire. D'ailleurs, tout le monde aujourd'hui reconnaît qu'effectivement,
00:43:42 nous avons quelques soucis qui sont arrivés dans cette période. C'est tout.
00:43:45 - La droite était divisée aussi, rappelez-vous de Bernard Stasi qui écrit un livre
00:43:48 qui s'appelle "L'immigration, une chance pour la France".
00:43:51 - Mais c'était un centriste.
00:43:52 - Oui, mais il était dans la majorité de droite.
00:43:54 - Mais bien sûr. Mais bien sûr.
00:43:56 - En tout cas, je ne dis là que des banalités, pardonnez-moi,
00:43:59 et revenons à notre sujet du Rassemblement National avec Adrien Spiteri
00:44:03 qui nous explique que des profs sont tentés par Marine Le Pen.
00:44:07 - Voilà.
00:44:08 Le constat est clair. Entre 2017 et 2022, le vote des enseignants pour le Rassemblement National a augmenté.
00:44:16 Selon une étude du Cevipof, 25% des professeurs ont choisi Marine Le Pen
00:44:21 au second tour de l'élection présidentielle contre 11 en 2017.
00:44:26 Les déceptions politiques et la dégradation de leurs conditions de travail
00:44:30 expliquent en partie ce phénomène, selon cette enseignante.
00:44:34 - Clairement, depuis plusieurs décennies, les ministres de l'Éducation nationale
00:44:37 ne sont pas à la hauteur des enjeux.
00:44:39 Les enseignants subissent de plein fouet la crise de l'autorité
00:44:43 avec des classes où, effectivement, c'est de plus en plus compliqué
00:44:48 pour les enseignants d'avoir des classes où tout se passe bien,
00:44:52 où on peut transmettre des savoirs dans de bonnes conditions.
00:44:55 Elle-même a été séduite par le programme éducatif du RN.
00:44:59 - Le Rassemblement National et Marine Le Pen apparaissent comme une réelle alternative crédible
00:45:05 dans la proposition d'un programme qui, au contraire, pourra former les citoyens de demain.
00:45:10 Le vote Rassemblement National reste toutefois minoritaire chez les enseignants
00:45:15 et est encore tabou en salle d'épreuve.
00:45:19 Que dites-vous ?
00:45:21 - Non, parce qu'on parlait des démocraties libérales, donc, pour finir sur le débat,
00:45:25 le Rassemblement National idolâtre M. Orban.
00:45:29 Il y a des côtés très positifs en Hongrie, mais moi, je vous propose d'être journaliste en Hongrie
00:45:33 pour voir si vous allez faire l'heure des pros en Hongrie.
00:45:35 Vous allez voir, ils ont une conception quand même de la liberté de la presse
00:45:38 au Rassemblement National qui n'est pas la mienne, voilà, et qui n'est pas la nôtre.
00:45:42 - Être journaliste en France pose aussi quelques problèmes.
00:45:46 - Mais moi, j'ai l'impression que vous me permettez...
00:45:48 - Pas beaucoup moins, parce que dans un pays où 25 à 30 % des gens à l'heure actuelle
00:45:54 sont proches du Front National, du Rassemblement National ou acquis à celui-ci,
00:45:58 quel est le pourcentage de journalistes qui osent se dire proches du Front National ?
00:46:02 Environ 2 %, non ?
00:46:04 - Il n'y en a pas, surtout. Mais en revanche, si vous me permettez, ces dernières années,
00:46:08 le mouvement avec lequel les journalistes ont le plus de difficultés,
00:46:13 c'est plus la France Insoumise et M. Jean-Luc Mélenchon que le Rassemblement National.
00:46:17 - Pourquoi je suis inconvaincu ?
00:46:19 - Je vous rappelle que Jean-Luc Mélenchon, il ne veut même pas vous parler à vous.
00:46:22 - Oui, je le sais.
00:46:23 - Et qu'il refuse que vous soyez sur un plateau s'il est là. Pourquoi ?
00:46:26 Parce que vous êtes sans doute, pardonnez-moi de le dire comme ça,
00:46:30 plus intelligent que bien d'autres, plus précis que bien d'autres,
00:46:33 et vous seriez lui à l'interroger comme d'autres ne l'interrogent pas.
00:46:36 - Et il boycotte de plus en plus de chaînes, Jean-Luc Mélenchon.
00:46:39 - Ce qui n'est pas le cas, que je sache, de Jordane Bardella ou de Marine Le Pen qui ne boycottent personne.
00:46:46 - Actuellement, personne du Rassemblement National n'a exigé mon absence sur un plateau
00:46:50 quand la France Insoumise l'exige à chaque fois.
00:46:53 - Bon, écoutez, voilà, donc quand vous parlez normal, c'est...
00:46:56 - Maintenant, pour les profs, les profs, ils sont en première ligne pour voir monter
00:47:02 tous les problèmes de la France, les atteintes à la laïcité, les atteintes à la République,
00:47:08 et ils sont abandonnés, ils sont censés se démerder, avec des conséquences parfois tragiques,
00:47:14 comme dans le cas de Samuel Paty, parce que Samuel Paty,
00:47:16 c'est pas seulement quelqu'un qui a été assassiné et décapité,
00:47:18 c'est quelqu'un qui a été abandonné en race campagne par l'Éducation Nationale et par la République.
00:47:23 Donc, quand vous êtes abandonné, quand vous êtes en pro à tous les dangers,
00:47:28 vous devez vous démerder avec des choses dramatiques, vous vous tournez vers le discours le plus autoritaire.
00:47:33 Les gens qui vous disent "Nous, on vous a compris, on va vous aider, on va vous soutenir",
00:47:37 ce qui n'est pas le cas du pouvoir actuel.
00:47:39 - Il y a une deuxième raison qui est, pour le coup, là on peut employer le terme,
00:47:42 le sentiment de déclassement des enseignants, qui en France,
00:47:45 sont payés en gros 30 à 50 % moins que dans d'autres pays comme l'Allemagne.
00:47:50 Et il y a eu un sondage tout récent des intentions de vote aujourd'hui,
00:47:56 et on voit que la moitié des électeurs et les filles voteraient Marine Le Pen au deuxième tour.
00:48:01 La moitié. Donc voilà, tout ça, on retrouve ce...
00:48:03 - La pause ! Et on va parler football, figurez-vous, avec Daniel Riolo.
00:48:06 KO Football Club. Alors, bon...
00:48:09 - C'est l'apocalypse dans le football pour Daniel.
00:48:13 Donc, moi, je n'ai pas le sentiment que c'est l'apocalypse.
00:48:15 Loin de là. Mais il va nous expliquer peut-être pourquoi c'est l'apocalypse dans le football français.
00:48:20 A tout de suite.
00:48:23 - Daniel Riolo est avec nous. KO Football Club, c'est une voix que vous connaissez,
00:48:31 parce que c'est une voix qui compte, c'est une voix dans le football,
00:48:34 avec un regard polémique, souvent acerbe, que vous posez sur le monde du foot.
00:48:40 Je trouve que, je le disais tout à l'heure, il y a un regard apocalyptique
00:48:44 que je peux trouver un peu excessif, mais on va en parler ensemble.
00:48:48 Somaïa Labidi nous rappelle les titres avant cela.
00:48:53 - Drame dans les Vosges. Une fille de 5 ans a été retrouvée morte dans un sac poubelle
00:49:02 dans un appartement de Rambert-Villiers.
00:49:04 Un adolescent connu des services de police a été placé en garde à vue.
00:49:08 La petite ville vosgienne de 5 000 habitants est encore sous le choc.
00:49:12 Cette alerte sécheresse du préfet des Pyrénées-Orientales, à présent,
00:49:15 prévient qu'il n'y aura pas suffisamment d'eau pour tous les usages cet été.
00:49:19 Il précise que les quantités disponibles sont très faibles,
00:49:22 de quoi faire craindre le pire pour cet été.
00:49:25 Les évacuations de réfugiés du Soudan se poursuivent.
00:49:29 1 687 personnes sont arrivées en Arabie saoudite aujourd'hui.
00:49:33 Ils ont été transportés par l'un des navires du Royaume-Uni.
00:49:36 Le Royaume-Uni, qui a tenu à répondre à tous les besoins essentiels
00:49:39 des ressortissants étrangers, précise le ministère saoudien.
00:49:43 Pour rappel, le Soudan est plongé dans le chaos depuis le 15 avril dernier,
00:49:47 otage des combats entre Abdel Fattah Al-Bourhan et son ex numéro 2,
00:49:51 Mohamed Hamdan Daghlou.
00:49:54 On parlera d'Emmanuel Macron dont une effigie a été brûlée hier.
00:49:58 Mais écoutons d'abord quelques instants Daniel Riolo.
00:50:03 J'ai été journaliste longtemps dans le foot et j'ai l'impression
00:50:05 qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil.
00:50:07 C'est-à-dire que tous les jours, le foot fait parler de lui et plutôt en mal.
00:50:10 C'est-à-dire, une fois c'est l'argent, une fois c'est la violence,
00:50:13 un autre jour c'est la corruption, etc.
00:50:15 Mais depuis 40 ans, c'est-à-dire que depuis même plus de 40 ans,
00:50:18 vous lisez "Le miroir du foot" et ce qui s'écrivait sur les transferts
00:50:22 entre Beretta et Marseille, etc.
00:50:24 C'est fascinant.
00:50:25 Bon, et moi je vais prendre un exemple.
00:50:26 Je ne suis pas sûr qu'il y avait autant d'exercices illégals de la profession d'agent
00:50:29 et autant de blanchiments d'argent à l'époque que vous décrivez, mais...
00:50:33 Mais la Caisse noire de Saint-Étienne ?
00:50:36 La Caisse noire, tous les joueurs étaient payés...
00:50:38 Les joueurs étaient payés en deux, en deuxième...
00:50:40 C'est un peu de l'artisanat.
00:50:41 Oui, mais c'était ponctuel, il y avait des...
00:50:43 Vous voulez que je vous parle de la corruption des matchs de foot ?
00:50:46 Ah oui ?
00:50:47 Ah ben ça oui, ça vous l'avez vu de près.
00:50:48 Vous ne l'avez pas assez dénoncé, mais vous l'avez vu de près.
00:50:50 N'entrons pas dans ce petit jeu-là, s'il vous plaît.
00:50:53 N'entrons pas dans ce petit jeu-là.
00:50:55 C'est vous qui avez joué ce petit jeu-là sur la table.
00:50:57 Non, mais je vous parle des années 70.
00:50:59 Vous voulez que je vous dise ce que les joueurs, à minuit, te racontent
00:51:02 quand ils allaient jouer en Russie et qu'un joueur important m'a dit
00:51:08 "je ne comprenais pas ce que me disait l'arbitre".
00:51:10 L'arbitre me disait "tombe, tombe, tombe dans la surface de réparation".
00:51:14 Et il comprenait que son président, et ça c'était bien avant...
00:51:18 Il y a une très grande différence.
00:51:20 D'abord, ce n'est pas parce que les choses se passaient mal il y a 40 ans
00:51:22 que si elles continuent de mal se passer, il ne faut pas le dire.
00:51:24 Et il y a une énorme différence.
00:51:25 Ensuite, j'ajoute, c'est que le journalisme de sport,
00:51:28 ceux qui faisaient mon métier il y a 40 ans, ne faisaient rien.
00:51:31 Ils ne disaient rien, si ce n'est véhiculer l'émotion d'un match de foot
00:51:34 même quand il se passait mal.
00:51:35 Évidemment, à l'époque de tapis, qui a parlé Pascal ?
00:51:38 Personne. Personne ne disait rien.
00:51:40 Attends, laissons Bernard Tapie de côté.
00:51:42 Non mais, si vous voulez, la caisse noire ou toutes les affaires du foot.
00:51:45 Donc personne n'en parlait.
00:51:46 Et il se trouve que depuis 10, 20 ans, on a un regard un petit peu différent.
00:51:50 Et quand il y a des affaires dans le football, on en parle.
00:51:52 Donc moi, je ne vais pas venir vous contredire en disant
00:51:55 que c'était mieux ou que ça se passait de la même façon en 1980, 75 ou 85.
00:51:59 Je m'en fous. Moi, je parle de l'époque.
00:52:01 Alain Vernon était à France 2 à l'époque et il faisait des sujets déjà.
00:52:05 Oui, tous ses confrères, le pauvre Alain Vernon, effectivement,
00:52:08 qui était blacklisté à peu près partout parce que personne ne lui donnait la parole.
00:52:12 Moi, aujourd'hui, j'ai de la chance, vous me donnez la parole.
00:52:14 Bien sûr. Je suis très content d'être là.
00:52:16 Ce que je veux vous dire, par exemple, parce que le tableau que vous adressez est apocalyptique.
00:52:20 Prenons le cas d'Mbappé.
00:52:22 Vous dites qu'il est un Mbappé intouchable et veut bien plus qu'un pouvoir sur le terrain.
00:52:25 Quelques mois avant le mondial au Qatar,
00:52:27 le joueur exige à plusieurs reprises une révision de la convention
00:52:29 qui encadre la question du droit à l'image pour les internationaux français.
00:52:33 La star du PSG menace même de boycotter la séance photo des sponsors.
00:52:37 Mais en 1978, Michel Platini avait un pouvoir immense, bien au-delà du joueur qu'il était,
00:52:43 et ils ont boycotté Adidas, ils ont mis des bandes noires sur les chaussures.
00:52:49 Vous connaissez la différence entre les deux cas ou pas ?
00:52:51 Vous allez me la dire. Ce que je veux vous dire, c'est que…
00:52:53 Non, mais est-ce qu'il va y avoir une vraie différence ?
00:52:55 Je ne pensais pas que vous alliez vous arrêter sur ce point,
00:52:57 parce que Mbappé est quelqu'un qu'on n'abîme pas du tout dans le livre,
00:53:00 si ce n'est qu'on décrit un nouveau fonctionnement
00:53:02 et qui peut être l'illustration d'un nouveau football.
00:53:04 Mais puisque vous vous arrêtez là-dessus, on peut s'arrêter deux secondes.
00:53:06 Platini, tous les gens, je pense que vous les connaissez,
00:53:08 tous les gens qui jouaient avec lui à cette époque-là disaient une chose.
00:53:11 Quand il partait au combat ou quand il partait au front pour ce genre de contestation,
00:53:15 c'était pour tout le monde.
00:53:17 C'était distribution pour tout le monde.
00:53:19 C'était "je viens faire la photo si un tel vient et si tout le monde peut croquer un petit peu".
00:53:24 Mbappé, c'est pour lui.
00:53:26 Tout ce qu'il y a autour de lui, c'est pour lui.
00:53:29 C'est l'individualisme poussé à l'extrême dans le football.
00:53:33 À côté, ça ne l'empêche pas de donner.
00:53:35 Sa maman distribue beaucoup dans sa ville de naissance.
00:53:38 Je n'ai aucun problème avec ça. Je parle du terrain.
00:53:40 La démarche est totalement individualiste.
00:53:42 Elle est contestable ou non.
00:53:43 Il y a des choses très intéressantes dans ce qu'il dit.
00:53:45 La volonté de contrôler l'image.
00:53:46 Moi, je comprends la fameuse histoire où sa maman, après l'Euro,
00:53:49 où il rate le péno et où il subit une vague d'insultes, dont certaines racistes,
00:53:54 terribles sur les réseaux sociaux,
00:53:56 elle va dans un supermarché où elle voit une espèce de présentoir
00:54:01 avec une vanne un petit peu pourrie.
00:54:04 "On va tous rentrer à la maison".
00:54:06 Qu'elle le prenne mal à ce moment-là et qu'elle se dise que ça, c'est un déclencheur
00:54:09 pour contester cette histoire de droit à l'image.
00:54:11 Je n'ai aucun problème avec ça.
00:54:13 Mais puisque vous vous arrêtez sur ce cas précis,
00:54:15 il y a quand même une très grande différence entre les mentalités
00:54:18 et entre celles de Michel Platini à l'époque et celles des stars du foot aujourd'hui,
00:54:21 qui ne sont que auto-centrés, que ce soit Messi, Ronaldo, Mbappé.
00:54:26 Après, vous pouvez dire "Rien n'a changé, rien n'a changé".
00:54:29 Encore une fois, je vous répète, vous pouvez...
00:54:31 C'est-à-dire qu'on a accusé Platini de virer des joueurs parfois...
00:54:34 Ça ne changera rien du tout.
00:54:36 Moi, peu importe qu'en 1980 ou 90, ça se passait d'une certaine façon.
00:54:40 Si aujourd'hui, on continue d'avoir les mêmes excès,
00:54:42 pourquoi on n'en parlerait pas ?
00:54:43 Mais vous avez raison.
00:54:45 C'est simplement... Comment dire ?
00:54:48 Moi, je conteste le côté un peu apocalyptique.
00:54:50 Par exemple, vous dites "un football français gangréné par de nombreux scandales".
00:54:53 L'affaire Pogba, ce n'est pas du foot.
00:54:56 Ce n'est pas du foot, c'est du fait divers, ça n'a rien à voir avec le football.
00:54:58 En fait, ce que je veux vous dire...
00:55:00 C'est là que vous vous trompez complètement.
00:55:01 C'est possible, mais ce que je veux vous dire...
00:55:03 Si vous vous parlez de l'affaire Pogba...
00:55:04 Mais c'est l'argent !
00:55:05 C'est l'argent !
00:55:06 Mais ce n'est pas du foot, ce n'est pas lié en soi au football.
00:55:09 Vous, l'affaire Pogba, pour la première fois dans le foot,
00:55:11 alors que depuis des années, on entend parler de tout ce qui gravite autour des joueurs de foot,
00:55:16 de ce qu'il faut appeler l'exercice illégal de la profession d'agent,
00:55:19 qu'est-ce que ça veut dire ?
00:55:20 Ça veut dire qu'un joueur de foot,
00:55:22 qui est vu comme une espèce de tiroir-caisse, de gros gâteau,
00:55:25 autour duquel énormément de gens veulent croquer,
00:55:28 de plus en plus, c'est comme ça.
00:55:30 Et vous avez le cousin, l'ami d'enfance, le papa, le tonton, n'importe qui,
00:55:35 qui veut jouer à l'agent.
00:55:37 Mais c'était vrai il y a 40 ans ?
00:55:38 C'était vrai ?
00:55:39 Ça se terminait dans un appartement avec des kalachnikovs ?
00:55:43 Que des joueurs, que des joueurs.
00:55:46 Ça se terminait en grand banditisme ?
00:55:48 D'abord, c'est tout à fait exceptionnel, mais que des joueurs.
00:55:52 Je me souviens de joueurs, je ne vais pas les citer,
00:55:54 venant de Nouvelle-Calédonie, je me souviens de Robert Budzinski.
00:55:57 Le racket ?
00:55:58 Non, il paye pour tous ses frères et soeurs.
00:56:01 Le racket, c'est quelque chose qui est de plus en plus présent.
00:56:04 Pour la première fois, vous avez un joueur,
00:56:06 parce que normalement, ils s'en prennent plutôt à des joueurs moins connus,
00:56:09 ça éveille un peu moins les soupçons.
00:56:11 Pour la première fois, vous avez une star du foot qui a décidé d'aller à la police.
00:56:14 Il n'y en a pas eu d'autres.
00:56:15 Lui, il y est allé.
00:56:16 C'est dire si la situation est devenue insupportable, très probablement.
00:56:20 Mais ça reste marginal, il y en a...
00:56:21 Non mais marginal.
00:56:22 On parle de bol, champion du monde 2018,
00:56:25 qui depuis trois ans n'existe plus en tant que footballeur.
00:56:29 À cause de ça.
00:56:30 Et ça, on ne doit pas en parler.
00:56:32 Mais si, on en a beaucoup parlé.
00:56:33 Ça n'est pas nouveau par rapport aux années 80 ou 90.
00:56:38 Ça fait partie effectivement des cas tout à fait exceptionnels.
00:56:42 Mais ce que je veux vous dire, c'est que ce n'est pas le football,
00:56:45 me semble-t-il, qui est responsable de ça.
00:56:47 Effectivement, c'est l'argent.
00:56:48 Vous pouvez dire que c'est le football qui génère cet argent-là.
00:56:51 Mais le football est un objet social.
00:56:55 À travers ce que vous voyez dans le football,
00:56:57 vous voyez des dérives de notre société.
00:56:59 Les problèmes de société dont vous parlez ici tous les matins,
00:57:01 vous pouvez les observer à travers le foot.
00:57:03 Pourquoi vous voulez absolument détacher le foot de la société,
00:57:06 alors qu'en fait, ils sont parfaitement imbriqués ?
00:57:08 Je ne comprends pas.
00:57:09 Le foot, ce n'est pas une matière à part avec 11 millions de...
00:57:12 Vous voyez, il y a quelqu'un qui me dit,
00:57:14 bon connaisseur de foot,
00:57:15 qui me dit "Cruyff en 74, c'était tout pour sa gueule, Adidas et Puma".
00:57:19 Et donc ?
00:57:20 Ce qu'il veut vous dire, c'est que...
00:57:22 Vous pouvez parler de Latine, il ne veut pas parler de Cruyff.
00:57:24 Non, mais je vous cite un témoignage...
00:57:26 Il a raison.
00:57:27 ...qui montre que le football est souvent...
00:57:29 Voilà.
00:57:30 Et que...
00:57:31 Comment dire ?
00:57:32 Je ne suis pas sûr...
00:57:34 Mais le jeu, c'est quoi ?
00:57:35 C'est de dire que c'est totalement nouveau,
00:57:36 ou il y a eu des cas similaires dans le passé ?
00:57:38 Je ne comprends pas.
00:57:39 Je reviens sur mon thème apocalyptique.
00:57:41 Je trouve que le football, il y a plus de choses positives que de négatives.
00:57:44 Par exemple, c'est un merveilleux terrain d'intégration.
00:57:46 C'est pas vrai.
00:57:47 C'est merveilleux.
00:57:48 C'est complètement faux, ça, par exemple.
00:57:49 Ça, c'est complètement faux.
00:57:50 Le communautarisme ne cesse de grandir dans le football,
00:57:52 dans les centres de formation.
00:57:54 Je ne sais pas si vous avez suivi ce qui s'est passé à Nice,
00:57:56 il y a quelques semaines.
00:57:58 Avec l'affaire Galtier.
00:57:59 Les nouvelles données qui doivent être prises en compte par un manager aujourd'hui.
00:58:04 Alors ça, c'est nouveau, et moi, je me suis éloigné du football.
00:58:06 Alors là, effectivement, je vous écoute,
00:58:08 et dites-moi ce qui a changé depuis cinq ans.
00:58:10 Là, je pense qu'effectivement, c'est un point nouveau.
00:58:12 Quand, par exemple, vous envoyez des questionnaires à des jeunes dans les centres de formation,
00:58:15 d'abord, que vous vous aperceviez que dans les centres de formation,
00:58:18 les éducateurs font plus, en gros, les professeurs, l'école,
00:58:22 que d'apprendre à jouer au foot.
00:58:23 C'est-à-dire qu'il faut éduquer des hommes,
00:58:24 il faut former des hommes avant de former les joueurs.
00:58:26 Ça, c'était déjà vrai il y a dix ans,
00:58:28 quand j'avais écrit un cahier football club.
00:58:30 Aujourd'hui, vous envoyez des questionnaires aux jeunes,
00:58:34 et vous posez des questions sur le sexisme,
00:58:37 l'homophobie, certaines valeurs républicaines,
00:58:41 et que le PSG arrive dernier.
00:58:42 D'abord, que les questionnaires, généralement, sont très mauvais,
00:58:45 et qu'une institution comme le PSG,
00:58:47 l'équipe qui est le plus en avant en France,
00:58:50 se met en panique quand elle voit les résultats.
00:58:51 Merde, on est dernier, qu'est-ce qu'on fait ?
00:58:53 Donc, on fait venir, on organise des séminaires
00:58:59 où des gens viennent parler à ces jeunes.
00:59:01 Et qu'ils constatent, par exemple,
00:59:03 que quand les jeunes s'installent,
00:59:05 ils se regroupent les Noirs d'un côté,
00:59:07 les Arabes d'un autre côté, et les Blancs de l'autre.
00:59:09 Que ça, c'est une donnée qui existe aujourd'hui.
00:59:12 Ce communautarisme, de toute façon, qui existe en France,
00:59:15 on peut toujours le mettre sous le tapis.
00:59:16 Il a toujours existé par des mains dans les clans de football.
00:59:18 Les Yougos étaient avec les Yougos,
00:59:19 les Présidents étaient avec les Présidents.
00:59:20 Toujours, toujours.
00:59:21 Vraiment, j'ai entendu ça pendant 30 ans, 40 ans.
00:59:26 Vous parlez des Yougos, des Brésiliens, on parle d'étrangers.
00:59:28 Là, on parle de Français.
00:59:29 Ce sont que des joueurs français.
00:59:30 Donc là, encore une différence.
00:59:31 Moi, je veux bien que vous n'ayez pas du tout envie de voir les différences.
00:59:34 Si c'est votre cadeau ce matin, il n'y aura pas de problème,
00:59:36 mais vous allez avoir du mal quand même.
00:59:37 D'abord, Daniel, votre remarque est excellente.
00:59:40 Et vous avez raison, effectivement.
00:59:41 On parle de France, je ne sais pas,
00:59:43 il paraît qu'il y a certaines valeurs en France.
00:59:46 J'entends ce que vous dites et vraiment, je vous écoute.
00:59:48 Les questionnaires sont posés.
00:59:50 Alors, je vais même apporter une petite touche d'espoir
00:59:52 dans ce que vous appelez apocalypse.
00:59:55 J'aurais appelé ça apocalypse football club.
00:59:58 La chaos, c'est un peu moins.
01:00:00 Bref, on répond, on fait venir dans certains centres de formation.
01:00:04 Ça s'est passé à Troyes, notamment ça s'est passé à Bastia.
01:00:07 La Ligue organise une rencontre pour expliquer l'homophobie.
01:00:12 Vous vous souvenez des histoires qu'il y avait eu avec Gay,
01:00:14 le joueur du PSG qui ne voulait pas porter un maillot
01:00:16 parce que ça ne respectait pas ses convictions religieuses.
01:00:19 La personne vient, je fais simple.
01:00:22 Bon, alors l'homophobie, qu'est-ce que c'est ?
01:00:25 J'ai discuté que le gars termine une heure après dans sa bagnole,
01:00:27 foutu dehors à coup de pompe.
01:00:29 Ça, c'était l'ambassadeur.
01:00:31 On peut citer son nom, l'ambassadeur ?
01:00:33 Non.
01:00:34 Donc, c'est l'ambassadeur qui était venu parler de l'homophobie.
01:00:36 Parce que les jeunes ne veulent pas lui parler.
01:00:38 Parce que les jeunes ne veulent pas lui parler.
01:00:39 Nous, tes valeurs, on s'en fout, ta cause, on s'en fout.
01:00:41 Tu n'as pas à venir nous parler de ça, ça ne nous regarde pas.
01:00:43 Et qu'il termine dans sa bagnole, une heure après, en larmes.
01:00:46 Et qu'on fait les responsables, qu'on fait les dirigeants ?
01:00:49 Les dirigeants, donc, font venir des gens.
01:00:51 Non, mais qu'on fait les dirigeants après cette séquence qui s'est bien passée.
01:00:54 Ils ont acté que ce n'était pas le moment de venir parler de ce genre de sujet, tout simplement.
01:01:00 La lueur d'espoir, c'est que quand ils répondent individuellement,
01:01:07 il y a, c'est ce que me disent les gens qui sont allés à la rencontre de ces jeunes,
01:01:10 il y a quand même une volonté de dialogue.
01:01:11 Ils ne sont pas complètement fermés.
01:01:13 Ils veulent bien discuter, il n'y a aucun problème.
01:01:15 Le phénomène de groupe les pousse à des excès
01:01:18 où ils sont enfermés dans des valeurs qui sont assez...
01:01:22 On peut rajouter une touche de cynisme.
01:01:24 Parce que tous ces excès, si on voit la situation de manière comme ça, un peu positive,
01:01:30 tous ces excès mènent à un spectacle qui n'a jamais été aussi bon dans le football.
01:01:34 C'est-à-dire que l'excès d'argent, par exemple, dans le championnat anglais,
01:01:36 fait que n'importe quel match est incroyable à voir.
01:01:39 Alors parfois, il y a des doubles, mais enfin, le niveau moyen est extraordinaire.
01:01:42 C'est-à-dire que c'est un système qui est indexé sur le mépris de beaucoup de valeurs,
01:01:47 notamment sur l'excès d'argent,
01:01:49 mais qui au final donne aux supporters ce qu'ils ont envie de voir.
01:01:52 Est-ce qu'on peut sortir de ce cercle vicieux ?
01:01:54 En Angleterre, c'est clair.
01:01:56 L'Angleterre, on est dans la première ligue d'un tel niveau d'élitisme
01:02:01 qu'on est un petit peu dans le marche ou crève.
01:02:03 On manage.
01:02:05 Du marche ou crève...
01:02:07 En France, on n'est pas tellement là-dedans.
01:02:09 On a toujours ce gargarisé que nous, on est un peu différent,
01:02:12 qu'on a encore certaines valeurs.
01:02:14 Or, on s'aperçoit que c'est pas très compliqué.
01:02:16 On va continuer la discussion.
01:02:18 Tous les pays n'ont pas tous les mêmes problèmes sociaux et sociétaux.
01:02:21 On va continuer la discussion.
01:02:22 Là, ce que vous soulevez, là où vous avez sans doute raison,
01:02:24 et moi, je me suis un peu éloigné du foot,
01:02:25 c'est que ça a changé sur le communautarisme qui est très présent,
01:02:28 avec effectivement, aujourd'hui...
01:02:30 C'est pas le seul problème.
01:02:31 Je vous assure que l'exercice illégal de la profession d'agent,
01:02:34 les gens qui rôdent autour des joueurs,
01:02:36 on a quand même eu des affaires très graves.
01:02:38 L'affaire Pogba, vous balayez ça d'un revers de main,
01:02:41 je trouve que c'est très grave.
01:02:42 Ce qui s'est passé au PSG, alors, comme c'est le foot féminin,
01:02:45 visiblement, ça n'intéresse personne,
01:02:48 mais on a quand même eu, justement, parce qu'un conseiller intervient,
01:02:53 il y a une joueuse qui a commandité une agression en bande organisée sur une autre,
01:02:57 pour une rivalité sur le terrain.
01:02:58 Je sais pas si vous avez un exemple dans le passé,
01:03:00 puisqu'on est à comparer les époques.
01:03:01 Vous avez ça ?
01:03:02 Parce qu'il y a eu Tony Harding et...
01:03:04 Comment elle s'appelait l'autre ? Nancy Kerrigan.
01:03:06 Mais sinon, dans le foot, moi, je dispute ma place à M. Jamais,
01:03:10 je lui envoie des gens pour lui péter les jambes.
01:03:12 Ah bon ?
01:03:13 Non.
01:03:14 Méfiez-vous.
01:03:15 J'entends ce que vous dites et vos arguments.
01:03:19 C'est pas quelque chose.
01:03:20 Cette agression-là, c'est quand même...
01:03:22 Et quand vous parlez à des enquêteurs, à des gens qui suivent ces dossiers-là
01:03:25 et qui disent très honnêtement, prochainement,
01:03:28 il y en a un qui restera sur le carreau...
01:03:29 Oui, j'entends ce que vous dites.
01:03:31 C'est une inquiétude qui n'est pas la mienne,
01:03:33 qui est une inquiétude relayée par les gens.
01:03:34 J'entends ce que vous dites.
01:03:35 Alors, puisque vous êtes venu ce matin, on en parlera encore tout à l'heure,
01:03:38 il y a l'actualité qui est là et il y a cette image, évidemment,
01:03:41 d'Emmanuel Macron, cette effigie...
01:03:43 Poids de cou, brûlée à Grenoble, une enquête est ouverte pour outrage.
01:03:47 Et donc, les auteurs résistent jusqu'à un an de prison et 15 000 euros d'amende.
01:03:50 Je rappelle qu'il y a d'autres personnes qui vont être jugées en septembre
01:03:52 après sa visite en Alsace pour l'avoir insultée ou pour lui avoir fait un dos d'honneur.
01:03:56 Alors, je vous propose de voir cette séquence.
01:04:00 (Musique)
01:04:28 Ces séquences n'ont qu'un objectif, c'est d'être diffusées ou sur les réseaux sociaux
01:04:33 ou à la télévision.
01:04:34 Est-ce que les journalistes, est-ce que nous devons montrer ces images ?
01:04:40 Oui.
01:04:41 L'éternel dégâge.
01:04:42 Oui, parce qu'elles témoignent d'un grand fantasme très répandu dans l'extrême gauche
01:04:46 et même au-delà, c'est le fantasme révolutionnaire.
01:04:48 Il y a des gens qui n'accepteront jamais les règles de la démocratie
01:04:51 et dans un coin de leur tête, il y a l'idée et même la conviction
01:04:56 qu'il faut régler ça par la violence, en dehors des règles démocratiques,
01:04:59 à savoir en brûlant les gens, en les tabassant, en les guillotinant.
01:05:02 Et c'est un discours qui gagne du terrain.
01:05:04 C'était réservé à certaines franges, maintenant c'est très répandu dans la gauche.
01:05:08 Ça veut dire que tous les coups sont permis, tous les moyens sont bons.
01:05:11 Donc il faut le montrer.
01:05:13 Il faut le montrer, mais tout de même, il faudrait avoir un regard intelligent
01:05:17 sur tout ce qu'on montre.
01:05:18 Là, ce que je viens de voir…
01:05:20 On essaye, Philippe.
01:05:21 Non, non, mais je…
01:05:22 J'y pense de temps en temps.
01:05:24 Mais pas vous, Pascal.
01:05:25 Oui, c'est jamais…
01:05:26 Le téléspectateur, pour lequel je n'ai aucun mépris.
01:05:30 Là, ce que je viens de voir est scandaleux.
01:05:33 Mais en revanche, ce qui s'était passé en Alsace,
01:05:36 où on voit un président qui va délibérément au contact de gens
01:05:40 dont il sait qu'ils vont l'insulter
01:05:44 et qu'il y a une effervescence dont il est en partie responsable,
01:05:50 je trouve choquant qu'après, la justice poursuive pour des doigts d'honneur.
01:05:55 Bon, alors, je ne veux pas être trop long, mais il faut hiérarchiser…
01:06:00 Non, il y a une chose qui est terrible, c'est le côté barbarie, quoi.
01:06:04 Vraiment, dans une société civilisée…
01:06:06 Vous parlez du dernier.
01:06:07 Je parle de l'État de l'État.
01:06:08 Oui, l'EFG.
01:06:09 Il y a un côté barbarie qui nous fait peur.
01:06:10 Absolument.
01:06:11 Bien sûr.
01:06:12 Reprocher au président d'aller au contact de gens qui ne sont pas d'accord avec lui,
01:06:15 ça me paraît difficile.
01:06:16 Si.
01:06:17 Alors, en revanche…
01:06:18 Si.
01:06:19 C'est bizarre.
01:06:20 Si il fait ça, on lui reprochera justement de rester enfermé.
01:06:22 Il est censé rester enfermé.
01:06:23 Il y a quelque chose qui paraît difficile.
01:06:24 Non, mais parce qu'on ne peut pas, d'une certaine manière,
01:06:27 faire une sorte de surenchère dans le contact avec le citoyen,
01:06:31 et il enjouit profondément, et après mettre en branle toutes les forces répressives.
01:06:38 Dominique Zemmé.
01:06:39 Ce que disait Éric Nolot n'est pas faux, mais c'est seulement chez une minorité,
01:06:42 si vous voulez, Mélenchon pense tout le temps à ça,
01:06:44 la référence à la Révolution française, à la Commune,
01:06:47 mais je dirais plus simplement, si vous voulez, pour nous limiter à l'époque contemporaine,
01:06:52 qu'à un certain moment de son mandat, Sarkozy exaspérait beaucoup de gens.
01:06:57 Hollande faisait rigoler et a fini méprisé.
01:07:01 Là, ce que je trouve très intéressant, ça n'est pas seulement que des gens brûlent Macron en effigie,
01:07:07 c'est qu'il n'y ait pas de protestation contre cela.
01:07:09 En d'autres temps, même dans une manifestation de gauche, voire d'extrême gauche…
01:07:14 Robert Badinter est monté au crédit.
01:07:16 On aurait dit "ah non, là vous allez trop loin, c'est le président, c'est le chef de l'État",
01:07:20 aucune protestation, et ça donne donc, c'est un thermomètre, ça donne la mesure de la détestation,
01:07:26 c'est inédit.
01:07:27 Sauf que Robert Badinter, par exemple, je ne suis pas d'accord avec vous,
01:07:31 quelques voix sont montées au créneau.
01:07:33 Oui, mais pas chez les manifestants.
01:07:35 Non, non, il n'y a aucune protestation sur place.
01:07:38 Ah oui, sur place.
01:07:39 Oui, sur place.
01:07:40 Il y a eu des simulations de décapitation.
01:07:42 Bien sûr, je me souviens de Robert Badinter, et c'est vrai que…
01:07:45 Alors là, je pose la question différemment, est-ce que nous, nous devrions avoir un rôle plus pédagogique,
01:07:50 même si je n'aime pas du tout ce terme-là, de dire "c'est une honte, c'est un scandale de faire ça"
01:07:54 et de le dire chaque jour "c'est inadmissible, est-ce qu'on a ce rôle-là aussi à avoir ?"
01:07:58 Il faut le montrer, le commenter, le juger.
01:08:01 Et c'est ce qu'on a fait là, à l'instant, et effectivement…
01:08:04 Et peut-être de dire qu'ils le dénoncent ?
01:08:06 Marteler qu'on attend toujours une contestation, est-ce que LFI condamne ça ?
01:08:13 Est-ce que les Robert-Pierrist-Mélenchonistes condamnent ça ?
01:08:16 On les a entendus, on a vu les messages.
01:08:18 Non, c'est ce qu'a dit Eric Nelou.
01:08:19 Ils le souhaitent.
01:08:20 Pour dire que c'est pas bien.
01:08:21 C'est la conséquence de leur compagnie.
01:08:22 Alors peut-être il faut le montrer et marteler que certaines personnes dans la classe politique ne condamnent pas ça.
01:08:27 En fait, depuis quatre mois, l'intolérance, l'excès, j'ose dire le fascisme…
01:08:33 Le déni de démocratie.
01:08:35 Je me tourne plutôt à l'extrême gauche.
01:08:37 Je me tourne vers Gérard Leclerc.
01:08:38 Vous imaginez si c'était des militants de droite qui faisaient ce que font les militants de gauche depuis quatre mois ?
01:08:45 Vous imaginez ce que ça serait ?
01:08:47 Vous avez raison.
01:08:49 Merci.
01:08:50 Mais non, mais c'est vrai.
01:08:52 Vous imaginez si c'était des militants qui bloquaient des facs, qui brûlaient des…
01:08:56 Mais on dirait, voilà, c'est la peste brune.
01:08:59 On dirait c'est le fascisme.
01:09:00 C'est le fascisme, bien sûr.
01:09:02 En gros, la CGT locale a coupé l'électricité à l'école et donc également à la clinique.
01:09:06 La clinique s'est retrouvée sans électricité pendant 13 secondes.
01:09:09 Les groupes électrogènes ont mis 13 secondes à s'allumer.
01:09:11 Il se trouve qu'il y avait cinq opérations en cours.
01:09:13 Est-ce que vous avez entendu beaucoup de condamnations ?
01:09:15 Même Sophie Binet n'assume pas en disant "c'est pas la CGT qui a fait ça".
01:09:17 Pas de bol pour elle, la CGT locale avait revendiqué l'action.
01:09:20 Et Sophie Binet, on ne pourra pas lui poser de questions puisqu'elle a décidé que…
01:09:24 Au nom du pluralisme.
01:09:25 Au nom du pluralisme, elle ne nous parle pas.
01:09:27 Elle va là où il n'existe pas, mais elle ne vient pas là où il existe.
01:09:30 Dans l'actualité également, je voulais vous faire écouter simplement Gabriel Attal.
01:09:34 Vous savez qu'à chaque fois que le président va quelque part ou les ministres vont quelque part, se déplacent, ils sont mal reçus.
01:09:39 Mais il a une petite phrase très étonnante parce qu'il a dit "ce sont les gens qui n'ont rien à faire".
01:09:45 Au fond, ils sont là l'après-midi.
01:09:47 Si vous pouvez vous mobiliser pour mal accueillir le chef de l'État ou un ministre, c'est que vous ne travaillez pas.
01:09:51 Pas de chance pour Gabriel Attal.
01:09:53 Il y avait aussi des sympathisants Renaissance hier, à peu près dans la même tranche horaire.
01:09:57 Donc ça veut dire aussi que les sympathisants Renaissance sont des rentiers.
01:09:59 Écoutez cette petite phrase parce que peut-être qu'elle va vous faire réagir.
01:10:02 Il faut aller sur le terrain.
01:10:04 On fait face effectivement à des manifestations parfois.
01:10:09 Ça ne veut pas dire qu'il faut arrêter d'aller sur le terrain.
01:10:11 Parfois, c'est tout le temps en ce moment.
01:10:12 Oui, puis il faut faire la part des choses.
01:10:14 Il est 7h43.
01:10:15 Je pense qu'il y a des personnes qui nous écoutent, qui sont en train d'aller travailler
01:10:18 ou qui s'occupent de leurs enfants avant de les amener à l'école.
01:10:20 Il y en a probablement qui sont inquiètes ou qui sont en colère.
01:10:23 Je ne suis pas sûr que ce sont des personnes qui peuvent se permettre d'aller de 14h à 18h en pleine semaine
01:10:28 attendre un ministre.
01:10:30 Moi ce qui m'intéresse, c'est de répondre aux inquiétudes, aux angoisses, à la colère des Français qui travaillent,
01:10:34 qui ont du mal à boucler leur fin de mois et qui attendent de nous qu'on agisse pour eux.
01:10:38 Qu'il y ait des militants syndicaux, politiques, d'ultra-gauche qui nous attendent
01:10:42 quand on vient se déplacer, qui passent 4h devant un lieu où on se déplace en pleine journée, en pleine semaine.
01:10:47 Écoutez, on n'a pas...
01:10:49 Vous dites quoi ? Ce n'est pas la vraie France, pas celle qui travaille ?
01:10:51 Mais non, on n'a pas attendu d'entendre des casseroles pour écouter les Français et pour entendre les Français.
01:10:54 Voilà. Et moi, ce qui m'intéresse, c'est les Français qui se lèvent le matin, qui vont travailler ou qui télétravaillent,
01:10:59 mais en tout cas qui attendent de nous qu'on agisse pour eux.
01:11:01 Il y a une telle démolition politique d'Emmanuel Macron et de son gouvernement
01:11:07 que je ne peux pas m'empêcher en tant que réactionnaire d'aimer ce Gabriel Attal qui a du talent.
01:11:13 Non mais ce n'est pas Daniel Rirelo qui dira le contraire et on ne peut pas toujours jouer en défense.
01:11:17 Il faut que de temps en temps qu'on s'attaquait quand même.
01:11:19 Et ce qu'il vient de faire Gabriel Attal, où, moi je trouve ça admirable,
01:11:22 il est ministre de la Défense pendant la cérémonie des Molières, moi j'ai trouvé ça formidable.
01:11:27 Deux intermittents de sortie de nulle part qui disent "c'est scandaleux"
01:11:30 alors que la France est le pays qui arrose la culture et je m'en réjouis.
01:11:33 On a une des dernières cultures qui résiste aux États-Unis, mais qui vient sur scène en disant "c'est scandaleux,
01:11:38 nous vivons dans un pays où la culture est méprisée, soupleillée".
01:11:41 Enfin voilà, il faut contre-attaquer de temps en temps.
01:11:43 Et les extrêmes droits de l'homme.
01:11:45 On comprend en écoutant Gabriel Attal pourquoi il est le disciple favori du maître.
01:11:50 C'est le chouchou et il a la même façon de réagir qu'Emmanuel Macron.
01:11:56 Il s'en prend aux gens avec virulence, avec talent même.
01:12:00 C'est peut-être pas comme ça qu'on se rend populaire.
01:12:02 Le mépris qu'il affiche pour les gens qui vont manifester n'est peut-être pas très intelligent.
01:12:09 Vous trouvez que c'est du mépris ?
01:12:10 Mais bien sûr !
01:12:11 Le mot d'ordre était à l'apaisement.
01:12:13 Oui c'est du mépris.
01:12:14 Dire pour manifester contre Macron qu'il faut être un oisif, il faut être con pour dire ça.
01:12:19 "Non mais Dominique, on a le droit à un mépris !"
01:12:22 "Dominique, excusez-moi, ça m'a échappé."
01:12:25 Le problème du mépris, c'est qu'aujourd'hui...
01:12:27 C'est ce que je pensais.
01:12:28 Là franchement, vous réagissez comme quelqu'un de 20 ans, ce qui est plutôt bien.
01:12:32 Je vous remercie, moi je ne suis pas élue.
01:12:34 Aujourd'hui, dès que tu dis quelque chose à quelqu'un, c'est la culture de l'offense.
01:12:40 Dans ce qu'il dit, il n'y a pas de mépris.
01:12:43 Non, non, il n'y a pas de mépris.
01:12:46 Il y a tout le mépris de classe.
01:12:49 Les yeux dans les yeux, vous ne vous êtes jamais posé cette question, doutiennent ces gens parfois.
01:12:53 Et les sympathisants Renaissance étaient au même moment.
01:12:55 Je ne considère pas que c'est un argument à la hauteur du débat.
01:12:57 Est-ce que vous vous êtes posé la question oui ou non ?
01:12:59 Vous ne dites pas, c'est bizarre.
01:13:00 Il y a un manifestant qui dit "on a été averti hier, nous avons monté la manifestation en 24 heures".
01:13:04 Eric, ne fais pas semblant de ne pas me comprendre.
01:13:07 Je dis que cette réplique n'est pas à la hauteur du sujet, ni du ministre.
01:13:12 Il dit que parfois, il faut laisser parler les nerfs.
01:13:14 Justement, alors Riolo, il laisse parler ses nerfs régulièrement.
01:13:19 Vous savez combien de temps que vous êtes sur RMC le soir ?
01:13:22 17 ans, la première émission.
01:13:24 C'est vrai que vous êtes une figure, vous n'avez pas des amis.
01:13:27 80-20 on va dire.
01:13:30 80% d'amis, 20% de...
01:13:32 Oui, mais les 20% ils sont parfois au plus haut niveau.
01:13:34 Est-ce que c'est très grave ?
01:13:36 Est-ce que vous avez vous aussi beaucoup d'amis ?
01:13:38 Mais que des amis.
01:13:39 Comme disait...
01:13:40 Lui, le temps parle.
01:13:41 Et comme disait Clémenceau, j'ai des ennemis et je m'enflatte.
01:13:44 Oui, mais par exemple, dans le football, alors K.O. Football Club,
01:13:49 là, vous ne parlez pas de l'affaire Galtier, bien sûr,
01:13:52 puisqu'elle est sortie récemment.
01:13:54 Mais moi, j'ai trouvé que le procès qui a été fait avec Christophe Galtier
01:13:57 est quand même d'une injustice.
01:13:58 Il n'y a aucun procès qui a été fait avec Christophe Galtier.
01:14:00 Aucun.
01:14:01 Mais je ne parle pas de vous en général.
01:14:02 Je parle de l'espace médiatique qui l'accuse sans preuve d'être raciste.
01:14:07 Pardonnez-moi.
01:14:08 Non, Pascal.
01:14:09 C'est pas ça.
01:14:11 Ça, c'est une simplification.
01:14:13 On a juste porté à la connaissance du public un mail qui, ça a été dit maintenant,
01:14:19 a existé et a été rédigé.
01:14:21 Nous n'avons pas dit que tout ce qui était dans le mail est vrai,
01:14:24 puisqu'une enquête a été ouverte.
01:14:26 Mais une enquête a été ouverte, Pascal.
01:14:28 Il est jeté au chien.
01:14:30 Absolument pas.
01:14:31 Mais si.
01:14:32 Ah non, non, non.
01:14:33 Bien sûr que si.
01:14:34 Alors, pour avoir été au centre de l'histoire,
01:14:35 puisque nous avons, il y a dix jours maintenant,
01:14:37 Sans preuve.
01:14:38 Sans aucune preuve.
01:14:39 C'est un mail.
01:14:40 Sans aucune preuve.
01:14:41 Quelqu'un qui est dans le foot depuis 40 ans.
01:14:43 Qui a grandi dans les quartiers à Marseille.
01:14:45 Non mais attendez.
01:14:46 Je vais vous répondre.
01:14:47 Et qu'on accuse de racisme.
01:14:49 Moi, je trouve ça pas convenable.
01:14:50 Alors, d'accord, on n'a aucune accusation.
01:14:52 Je le répète.
01:14:53 L'espace médiatique.
01:14:54 Non, ça n'est pas vrai.
01:14:55 Nous avons dit un mail existe.
01:14:57 Dans ce mail, il y a ça.
01:14:59 Ça, ce mail, il existe.
01:15:00 Il a été adressé à la direction du club.
01:15:04 Une enquête est ouverte.
01:15:06 Pour justement savoir si tout est vrai ou non.
01:15:08 Vous pensez, vous pensez sérieusement, Pascal,
01:15:11 que nous et toute notre rédaction,
01:15:13 et tous ceux qui ont, par exemple,
01:15:15 rédigé l'article de l'équipe d'il y a deux jours,
01:15:17 excellent, tout le travail qui a été fait par Nice matin,
01:15:19 par des journalistes de terrain,
01:15:21 ils ne sont pas allés rencontrer les joueurs ?
01:15:23 Vous pensez sérieusement qu'on n'a pas parlé aux agents
01:15:25 des joueurs concernés ?
01:15:26 Qu'on n'a pas parlé aux joueurs ?
01:15:28 Vous savez quand même qu'on discute avec les gens.
01:15:32 J'allais dire si vous écoutez les joueurs,
01:15:35 si vous écoutez les joueurs qui parfois...
01:15:37 On n'écoute personne.
01:15:38 Vous, vous n'écoutez pas des ministres,
01:15:39 vous n'écoutez pas des gens proches du pouvoir.
01:15:42 Ce que je veux vous dire, c'est que je ne crois pas
01:15:44 une seconde que Christophe Galtier soit raciste.
01:15:46 Mais qui a dit qu'il l'était ?
01:15:48 On le soupçonne fortement dans certains médias,
01:15:51 et ça m'ennuie.
01:15:52 Et ça m'ennuie pour le connaître.
01:15:54 Il y a quand même le fait que la mise en cause médiatique,
01:15:56 par les temps qui courent, vaut condamnation en réalité.
01:16:00 Et qu'il aura beaucoup de mal,
01:16:01 quel que soit le résultat,
01:16:02 à s'en dépêtrer.
01:16:03 Vous savez quoi ?
01:16:04 C'est exactement la même chose avec moi
01:16:05 quand certains acteurs du foot portent plainte.
01:16:08 Les gens pensent obligatoirement
01:16:10 que je vais être condamné.
01:16:12 Alors qu'il va y avoir un jugement.
01:16:13 Alors peut-être qu'il faut expliquer aux gens
01:16:16 et dire comment ça marche,
01:16:18 plutôt que d'aller derrière eux en disant
01:16:20 "Il a été attaqué, c'est qu'il est forcément coupable."
01:16:22 Parce que sinon dans ces cas-là,
01:16:23 vous n'allez faire aucune émission,
01:16:25 on va tout arrêter, il n'y aura plus aucun débat,
01:16:26 on ne fera plus jamais rien.
01:16:27 Donc nous, nous avons juste porté à la connaissance des gens
01:16:30 un mail qui a existé,
01:16:32 avec des propos qui pour certains ont été confirmés
01:16:36 par les acteurs de ce club.
01:16:38 Maintenant, une enquête est ouverte
01:16:40 et l'enquête dira si oui ou non,
01:16:42 tout est vrai dans ce mail.
01:16:44 Nous, nous avons des éléments off
01:16:46 de discussion avec certains joueurs
01:16:48 qui nous disent que certaines choses sont vraies.
01:16:51 Voilà, c'est tout.
01:16:52 Mais nous ne les avons même pas encore affirmés nous.
01:16:54 Parce que depuis que l'enquête a été ouverte,
01:16:56 nous nous sommes mis en retrait du dossier.
01:16:58 Le sort de Galtier est un peu scellé tout de même.
01:17:00 L'enquête va prendre très longtemps.
01:17:02 Tout le monde ne connaît pas.
01:17:03 Ça ne dépend pas du coup.
01:17:04 Tout le monde ne connaît pas.
01:17:05 C'est-à-dire que Galtier aurait dit,
01:17:09 c'est ce que ce mail qui n'est pas écrit par lui bien sûr,
01:17:12 écrit par quelqu'un qui était témoin de cette conversation,
01:17:15 qu'il y avait ou trop de noirs dans l'équipe,
01:17:18 ou trop de...
01:17:20 Ou que l'équipe ne ressemblait pas à la ville.
01:17:24 C'est évidemment pas lui qui l'écrit.
01:17:26 C'est quelqu'un qui dit, voilà ce qu'a dit Galtier.
01:17:28 Je trouve que ce procès pour quelqu'un...
01:17:31 C'est la même chose.
01:17:33 Il fait des propos rapportés.
01:17:35 Excusez-moi, ce n'est pas la même chose que s'il fait des propos...
01:17:38 Mais c'est ce que je dis.
01:17:40 C'est pas lui qui a écrit le mail.
01:17:42 C'est pour ça que je rappelle ça.
01:17:45 C'est quelqu'un qui accuse Galtier de...
01:17:47 Et à partir de ce simple mail,
01:17:51 on fait un procès à Christian Galtier
01:17:53 comme s'il était coupable.
01:17:55 Il n'y a pas de procès, il y a une enquête, Pascal.
01:17:57 Les journalistes sur le terrain ont rencontré des gens.
01:17:59 Nous avons monté le dossier, ni ce matin,
01:18:02 l'équipe a également fait...
01:18:04 Ils ont mis un petit peu de temps, mais ils ont fait un super article
01:18:07 sur cette question.
01:18:09 Et nous, plusieurs rédactions,
01:18:11 avons des éléments pour dire que ce qu'il y a dans ce mail,
01:18:15 que ce mail d'abord existe,
01:18:17 et maintenant une enquête vient d'être ouverte
01:18:20 pour savoir si des choses sont vraies ou non.
01:18:23 C'est tout. Nous n'avons condamné personne.
01:18:25 Absolument personne, Pascal.
01:18:27 On a eu cet échange et j'étais plutôt sur la position d'Éric.
01:18:29 Tout ce que vous faites tous les matins ici, c'est la même chose.
01:18:32 Quand vous parlez de la politique,
01:18:34 de tel ministre qui a dit ça,
01:18:36 de Macron qui fait bien ou qui fait pas bien,
01:18:39 pareil, vous l'accusez, et qu'est-ce que ça donne ?
01:18:41 Ça donne qu'il y a des statuts de Macron
01:18:43 qui sont brûlés dans la rue.
01:18:45 C'est la même chose.
01:18:46 On pourrait très bien dire, Pascal Praud,
01:18:48 vous critiquez Macron, regardez ce que ça donne,
01:18:50 on brûle des statuts à l'effigie de Macron.
01:18:52 Pardon, mais on pourrait faire la même chose.
01:18:54 Sauf qu'on condamne ses exactions.
01:18:56 Eh bien moi, si demain il est agressé dans la rue,
01:18:58 vous croyez que je vais pas condamner ?
01:19:00 Nous n'appelons à la violence sur personne.
01:19:02 J'en doute pas, mais on pose le débat.
01:19:04 Mais c'est la même chose dans tout débat et dans toute émission.
01:19:07 Mais je suis d'accord.
01:19:08 Notre métier, on porte à la connaissance quelque chose qui existe.
01:19:10 Mais ça vaut pour vous aussi, vous avez dit.
01:19:12 Sauf qu'il y a un domaine qui échappe,
01:19:15 d'ailleurs, au racisme dans la société française.
01:19:20 C'est plutôt le football, plutôt le sport en général,
01:19:23 qui intègre extraordinairement toutes les communautés.
01:19:26 Vous avez expliqué tout à l'heure que c'est pas vrai.
01:19:28 Ou qui intégrait, alors peut-être qu'il y a des changements,
01:19:31 mais qui intègre.
01:19:32 Il suffit de voir les équipes, y compris les équipes de France,
01:19:36 elles ont quand même changé en quelques années.
01:19:40 Ça dépend de ce de quoi vous parlez.
01:19:43 Si vous parlez d'un ascenseur social, oui.
01:19:45 Sommia Labidi nous rappelle les titres.
01:19:49 Après, on terminera avec KO Football Club de Daniel Riello.
01:19:53 La sixième conférence nationale du handicap boycotté.
01:19:59 Le collectif Handicap, qui réunit 52 associations,
01:20:03 a critiqué l'organisation de cette conférence
01:20:05 pour son manque de concertation et son manque apparent d'ambition.
01:20:09 Défense aussitôt de l'Élysée,
01:20:11 qui dit avoir préparé l'événement pendant six mois
01:20:13 au fil d'une quarantaine de réunions avec 500 intervenants.
01:20:17 Alstom décroche une commande de près d'un milliard d'euros.
01:20:20 Le constructeur ferroviaire va fournir 60 RER supplémentaires,
01:20:24 des RER destinées aux lignes D et E du réseau Île-de-France.
01:20:28 L'entreprise promet une grande fluidité dans les entrées
01:20:31 et sorties des passagers et un haut niveau de confort.
01:20:34 Elle précise que les rames seront dotées de tous les équipements modernes.
01:20:38 Et puis l'entreprise m'attèle dans l'inclusion.
01:20:41 Le leader mondial du jouet vient de dévoiler sa toute première Barbie trisomique.
01:20:45 Et Léonore Laloux a été choisie pour en devenir la représentante française.
01:20:50 Elle me ressemble, on est toutes les deux petites, coquettes,
01:20:53 avec des yeux obliques, c'est enthousiasme.
01:20:56 Mais la jeune femme.
01:20:58 - Bon et puis il y a quelque chose sur lequel on ne sera jamais d'accord,
01:21:00 Daniel Raiolo, puisque Daniel, il n'aime pas Didier Deschamps,
01:21:03 qui est un génie, donc qui est un génie absolu,
01:21:05 qui a tout réussi dans sa vie, tout.
01:21:08 C'est-à-dire qu'il a été le premier Français à gagner la Coupe d'Europe comme joueur,
01:21:12 qui a été le premier Français à brandir la Coupe du Monde,
01:21:15 qui est un sélectionneur, qui a réussi à Marseille, il a eu un titre, etc.
01:21:18 Et vous ne l'aimez pas.
01:21:19 Donc ça, on est absolument...
01:21:21 - Mais quel est le problème ?
01:21:23 - C'est-à-dire que je m'étonne qu'un journaliste de foot n'aime pas Deschamps.
01:21:28 Je me dis comment c'est possible ?
01:21:29 - Mais vous savez les discussions et les débats qu'il y a pu y avoir en Argentine
01:21:33 entre ceux qui défendaient deux entraîneurs qui pourtant étaient champions du monde tous les deux,
01:21:38 ça faisait des discussions dans des débats intellectuels
01:21:41 entre Menotti et Bilardo sur la façon de jouer.
01:21:43 C'est juste parce que nous avons une culture footballistique qui est un peu plus pauvre en France
01:21:47 et que beaucoup s'arrêtent un petit peu comme des bêtas au résultat final
01:21:51 et qu'il y en a d'autres qui essayent d'aller un petit peu plus loin.
01:21:53 C'est tout.
01:21:54 - Je vous remercie de vos gentillesses.
01:21:57 - Parce que...
01:21:59 - Vous êtes bêta parce que nous on aime gagner, pardonnez-moi.
01:22:02 - Absolument pas.
01:22:03 Non, c'est pas ça que j'ai dit, vous ne m'avez pas compris.
01:22:05 Deschamps, si vous lisez bien tout ce que j'ai toujours dit sur lui,
01:22:08 j'ai toujours dit que sportivement, ce gars-là était extraordinaire
01:22:11 dans sa façon d'envisager le foot et de parvenir à la victoire.
01:22:15 Est-ce qu'on a le droit, par ailleurs à côté, d'émettre quelques réserves sur le plan humain ?
01:22:19 Ou ça, on n'a pas le droit ?
01:22:21 - On peut émettre des réserves.
01:22:23 - On a tout le droit.
01:22:24 - Surtout à chacun, on peut émettre des réserves sur le plan humain.
01:22:26 - Est-ce que vous émettez des réserves ici le matin sur le président de la République
01:22:29 ou ses ministres ou des leaders politiques ?
01:22:30 Oui !
01:22:31 Est-ce que dans l'histoire, certains émettent des réserves ?
01:22:33 Je ne sais pas moi.
01:22:34 Allez, à l'exemple, on va prendre des plus grands.
01:22:36 Mitterrand, De Gaulle, Napoléon.
01:22:38 Mais Deschamps, on n'a pas le droit d'y toucher.
01:22:40 Deschamps, c'est une statue, on ne peut pas y toucher à Deschamps.
01:22:42 Deschamps, il est invincible à vos yeux.
01:22:44 Parce qu'il est Nantais, donc on n'a rien le droit de dire.
01:22:46 - Exactement.
01:22:47 - C'est le côté humain.
01:22:49 - Il y a même Deschamps qui ont attaqué Platini.
01:22:51 Ça, on peut.
01:22:52 Maradona, Deschamps.
01:22:53 Mais Deschamps, on n'a rien le droit de dire.
01:22:55 On est dans l'acharnement sur Deschamps. Bravo !
01:22:57 - C'est le côté humain que vous critiquez ou c'est la conception du football ?
01:23:00 Le jeu qui le développe ?
01:23:01 - Alors déjà, effectivement, si nous avions une discussion,
01:23:04 Eric, je sais que tu adores le foot, sur le jeu pratiqué par Deschamps,
01:23:07 je pourrais te dire que je n'aime pas sa façon de jouer.
01:23:10 - C'est terminé.
01:23:11 - C'est une discussion foot après tout.
01:23:12 - C'est terminé.
01:23:13 - Sur le plan humain, on aurait un autre débat.
01:23:15 - C'est terminé.
01:23:16 - Bon, vous savez qui est irréprochable sur le plan humain ?
01:23:19 - Personne.
01:23:20 - Moi, vous, nous.
01:23:21 - On peut être un jour, on fera des débats sur vous ou sur moi.
01:23:24 - On a tous des faiblesses, sans doute, mais bon, voilà.
01:23:27 Moi, il y a un moment, on peut tous attaquer.
01:23:31 - On ne sait pas l'unanimité.
01:23:32 - Oui, personne ne l'a fait.
01:23:33 - On peut tous attaquer, mais il y a un moment quand on a tout réussi comme lui.
01:23:36 - Non, non, non, non, non.
01:23:37 - C'est terminé.
01:23:38 - On peut admettre, Pascal, qu'on peut critiquer Deschamps.
01:23:40 - Non, Deschamps, on peut tout critiquer, sauf Didier Deschamps.
01:23:43 - Voilà.
01:23:44 - Il est temps qu'il finisse.
01:23:45 - Nicolas Bayet était à la réalisation.
01:23:47 Marie Janoska était à la vision.
01:23:49 Adam Thomas était au son.
01:23:50 Merci à Marine Lanson.
01:23:51 Merci à Florian Doré.
01:23:52 Toutes les émissions sont à retrouver sur cnews.fr.
01:23:54 C'est trop court, Daniel, parce que vraiment, c'est un plaisir.
01:23:56 - Non, vraiment, merci beaucoup.
01:23:57 - Vous devriez venir plus souvent nous voir, parce que voilà.
01:24:00 - Oui, c'est bien.
01:24:01 - Vous allez voir en plus.
01:24:02 - Plein de gens vont acheter votre livre grâce à ce passage.
01:24:05 Vous avez été bien.
01:24:06 - K.O. Football Club.
01:24:07 - J'espère, j'espère.
01:24:08 - Merci beaucoup, Pascal.
01:24:09 - Hugo Sport.
01:24:10 - Jean-Marc Morandini dans une seconde.
01:24:12 - C'est bon.
01:24:13 [Rire]