Seb au Kirghizistan : le message écologique derrière son documentaire

  • l’année dernière
Seb a parcouru le Kirghizistan d'est en ouest, un voyage édifiant qui a favorisé sa prise de conscience sur les questions liées à l'écologie. Il questionne aujourd'hui son rôle d'influenceur avec honnêteté : "Je ne suis pas en train de greenwasher mon image."

Son docu "Seb au Kirghizistan" est dispo sur YouTube.
Transcript
00:00 Bonjour, je m'appelle Seb, anciennement Seb Laffrite.
00:02 Récemment j'ai sorti un documentaire qui s'appelle "Seb au Kirghizistan"
00:06 et voilà quoi, aujourd'hui on va en parler.
00:07 Alors, pourquoi le Kirghizistan ?
00:10 Parce que, bah, on sait globalement pas trop ce que c'est.
00:13 Enfin, normalement on le situe pas trop, on sait pas dire le nom.
00:17 C'est ce qui donne tout l'intérêt de se dire
00:19 "Tiens, si je découvre un truc, autant ne rien connaître depuis le départ."
00:23 Ce docu, c'est une belle porte pour parler surtout d'enjeux climatiques,
00:26 pouvoir ouvrir le débat sur ça aussi.
00:27 L'influenceur, on n'ose pas trop en parler, on se sent pas légitime
00:30 parce qu'on est plein de contradictions, etc.
00:32 Moi je suis parti du principe qu'à partir du moment où c'est une urgence,
00:34 je me dis "Mais c'est génial de faire découvrir la nature,
00:37 de voir peut-être ce qu'on a pu avoir, etc."
00:40 Et si on peut faire passer un petit message avec, ça fait pas de mine.
00:43 Ça mange pas de pain, c'est une autre expression.
00:45 Autant moi je consomme beaucoup beaucoup de contenu,
00:48 autant je fais aussi partie du système qui fait qu'on en crée.
00:51 Donc je me rends compte un peu des deux côtés où je me dis
00:53 "Putain, c'est vrai que si on continue comme ça,
00:56 venez on essaie de trouver du sens à tout ça."
00:58 Je considère en tout cas que sur ce projet-là,
01:00 il est bien plus utile que d'autres trucs que j'ai pu faire.
01:03 Je pense que l'utilité à travers l'influence, elle peut servir à ça.
01:06 Pas que, tu vois, mais en tout cas on explore.
01:09 C'est une première brique d'un grand mur.
01:11 Je pense pas non plus avoir une responsabilité,
01:14 parler du réchauffement climatique, tout ça.
01:15 J'ai pas envie que non plus les gens me voient comme une espèce de porté-tendard.
01:19 Je suis pas en train de greenwasher mon image,
01:21 c'est pas du tout ça le but.
01:22 Je suis juste en mode "C'est cool, j'ai une voix qui porte,
01:24 j'ai un pouvoir, j'essaye de faire du bien avec ce pouvoir-là."
01:28 De toute façon c'est très contradictoire,
01:30 parce que vous allez me voir vendre des trucs,
01:33 j'ai un métier vraiment de consommeur.
01:35 Qu'est-ce que tu fais, tu peux faire maintenant concrètement
01:37 au quotidien que tu faisais pas avant ?
01:39 Par exemple à titre personnel, je veux acheter le moins possible,
01:42 parce que c'est vrai que j'en ai pas tant besoin.
01:44 Et professionnellement, je me dis que si je peux bosser avec des gens
01:46 qui sont un minimum éthiques ou qui font un peu des belles choses,
01:49 c'est beaucoup mieux.
01:50 C'est des petites étapes, petit à petit.
01:52 Je refuse plus que je fais des choses.
01:54 Je vais pas vous mentir,
01:55 j'en fuse des trucs qui sont parfois aberrants.
01:57 Encore l'an dernier, en 2022,
02:00 il y a des marques qui organisent des trucs,
02:02 "Ça va être super, vous allez filmer dans un jet privé."
02:05 Ça existe, on les a ces briefs, on les a ces mails qui passent,
02:07 et on est en mode "Waouh, il y a du boulot encore."
02:10 Je trouve qu'en France, si je peux donner un vrai point positif,
02:13 les agences sont de plus en plus responsables,
02:15 parce que la plupart de ces briefs-là qui sont un peu "Waouh, waouh, waouh",
02:19 ça vient d'Allemagne, ça vient d'Angleterre, ça vient de tout ça.
02:21 Je pense pas que ce soit nécessaire pour les influenceurs
02:25 ou les gens de notoriété de forcément prendre parole.
02:28 Maintenant, c'est cool de le faire de temps en temps,
02:29 on réhumanise un peu le truc.
02:31 Je t'avoue, je l'ai fait un peu sur l'instinct après le 49.3.
02:33 Donc en fait, quand je fais un tweet et que les gens font "What the fuck ?"
02:35 On est des citoyens comme tout le monde.
02:37 Et ça m'a un peu fait chier que les médias utilisent ce truc-là,
02:39 parce qu'en fait, mais qu'ils titrent "Seb Laffrite soutient..."
02:43 Évidemment que lire "Seb Laffrite soutient..."
02:45 je sais pas quoi, ça pue la merde, c'est ridicule.
02:48 Mais moi, je suis en mode déjà arrêté.
02:50 Ça fait depuis 2017 que j'utilise plus ce pseudo, vous me faites chier.
02:53 Évidemment que ça décribilise le truc et je suis là en mode
02:54 "OK, là, il y a un double jeu et on parle même plus du problème."
02:57 Donc vous savez quoi ? On fait ce qu'on veut.
02:59 On est des créateurs indépendants, si on prend la parole, on prend la parole.
03:02 Ceux qui veulent pas la prendre, je suis d'accord.
03:04 Chacun fait ce qu'il veut.
03:05 Les gens sont pas obligés de vous rendre des comptes.
03:07 En fait, c'est comme si t'es à un repas de famille,
03:09 ça débat politique et on te reproche d'être assis et d'écouter le débat.
03:12 "Toi, tu dis jamais rien, etc."
03:14 Tu dis "Bah oui, mais là..."
03:15 Imagine j'ai pas les armes, imagine j'ai pas tout compris,
03:17 imagine je nuance beaucoup plus les propos,
03:18 imagine... Enfin, il y a plein de manières de débattre sainement.
03:22 Sur Internet, non. Donc les gens le font moins.
03:24 Oubliez pas, c'est des tweets, c'est faxé, c'est sorti du contexte, c'est repris,
03:28 c'est machin, on lit que le titre, on l'enlève, c'est un pote qui m'a dit.
03:31 C'est Internet, quoi.
03:32 En fait, je pense que la majorité silencieuse,
03:34 elle a ces nuances-là et elle comprend les trucs.
03:36 Ouiiii !
03:42 [Musique]

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