"François est prêt" : "Je dis merci" à Jean-Luc Mélenchon, "c'est sympa, mais ce n'est pas le moment", répond François Ruffin

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François Ruffin, député LFI de la Somme, était jeudi 13 avril l’invité du 8h30 franceinfo.

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00:00 François Ruffin, en citant un sondage qui vous met en bonne place dans l'optique de la prochaine élection présidentielle,
00:05 Jean-Luc Mélenchon a tweeté "François est prêt, en avant".
00:09 Comment vous le prenez ? C'est un adoubement ou alors le baiser du serpent ?
00:12 Non, moi je lui dis merci, c'est sympa tout ça.
00:16 Maintenant, c'est gentil, mais c'est pas le moment.
00:21 Je pense qu'il y a un autre moment à vivre pour les Français aujourd'hui.
00:24 Et surtout, qu'est-ce qu'il y a comme leçon à tirer des retraites ?
00:28 Quelle leçon vont tirer les Français ?
00:30 Je vous promets que j'y reviens. Je vous promets que c'est lié.
00:34 Qu'est-ce que c'est qu'ils se disent ?
00:36 Ils voient un homme, tout seul à l'Elysée, qui se prend pour un espèce de messie
00:43 et qui peut décider contre le reste du pays.
00:45 Et je pense qu'aujourd'hui, les Français en ont marre de ça. Ils veulent pas ça.
00:50 Mais vous voyez aussi qu'électoralement parlant, la situation ne profite pas aujourd'hui à votre camp.
00:55 Ce qui a d'ailleurs agacé prodigieusement Jean-Luc Mélenchon ces derniers jours,
00:59 qui s'en est pris à Libération, qui avait fait sa hume là-dessus.
01:02 Raison de plus pour pas... Ce qui doit primer, c'est l'équipe.
01:06 Donc c'est pas le bon timing aujourd'hui pour se dévoiler.
01:08 Votre heure viendra, mais c'est pas tout de suite.
01:10 Non, c'est pas ça le sujet.
01:12 La question, si je vous dis qu'il y a un homme seul là-haut,
01:15 la question c'est maintenant il faut une équipe en face.
01:18 Et c'est pas ce que dit Jean-Luc Mélenchon. Il dit "c'est vous le prochain".
01:20 Moi je dis... Vous le recevrez, d'accord ? Vous discuterez avec lui.
01:24 L'équipe vous en serez en tout cas, sans savoir qui sera le capitaine.
01:27 L'équipe j'espère bien en être, oui.
01:29 J'espère bien en être et on verra si...
01:31 Malheureusement je joue au foot le dimanche et des fois on me fait aller jouer à arrière-droit
01:33 et j'aime pas trop ça. Mais voilà, donc...
01:35 Mais vous dites à Jean-Luc Mélenchon ce matin "c'est gentil, mais en fait là tu me fais du mal".
01:38 Non, je dis pas ça. Vous savez, moi j'ai tout fait en 23 ans en journalisme
01:43 pour que la vie des grands n'occulte pas, n'éclipse pas la vie des gens.
01:48 Et donc moi, ce qui demeure important pour moi, c'est qu'est-ce qu'on a à faire pour le pays.
01:52 Et voilà, qu'est-ce qu'on a à faire ensemble pour le pays.
01:55 Et je pense que, vous avez vu, on a en fait une oeuvre immense à accomplir.
01:59 On a un défi, je l'ai dit, sur les premiers jours de l'enfance.
02:02 On a un défi à l'autre bout sur les EHPAD.
02:04 On a un défi sur le rail qui déraille.
02:06 On a un défi sur l'école qui recrute ses enseignants en jeep dating.
02:09 On a un défi sur l'hôpital qui est en lambeaux.
02:11 Donc on a tout ça à reconstruire ensemble.
02:13 Et vous avez aussi... Pardon.
02:15 On a un défi moral. Je veux dire, on a une France qui est usée,
02:17 qui est dans le ressentiment, et tout ça risque de basculer vers le pire.
02:23 Ça suppose pour nous un défi démocratique.
02:25 Est-ce qu'il croit que dans ce contexte-là, c'est un petit gars avec ses deux bras et son cerveau,
02:30 qui en étant une espèce de génie, va venir en super-héros résoudre tout ça ?
02:34 C'est pas vrai. C'est pas vrai.
02:36 Non mais, M. Fauvel, c'est pas vrai.
02:38 Ça veut dire que pour faire face à ça, il nous faut une équipe, pluriel,
02:43 mais il nous faut autre chose. Il nous faut trouver le chemin
02:45 qui fait que dans le pays, on soulève de l'enthousiasme.
02:47 Et c'est pas, je le redis, c'est pas un homme ou une femme présidentielle, providentielle,
02:51 qui vont nous sortir de ça.

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