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Jeudi 13 avril 2023, SMART IMPACT reçoit Laurent Dusollier (Directeur général, Groupe Odalys)

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00:00 Bonjour Laurent Dussolier, bienvenue.
00:07 Bonjour.
00:08 Vous êtes donc le directeur général du groupe Odalis, qu'on va présenter pour
00:12 commencer.
00:13 Plusieurs métiers avec quoi ? L'hébergement en point commun, on peut dire ça ?
00:16 Oui, l'hébergement et puis surtout le tourisme qui est notre métier d'origine avec plus
00:20 de 200 résidences qu'on gère en direct ou en indirect, des campings et puis de la diversification
00:26 dans toute une série d'autres hébergements que ce soit les résidences étudiantes, les
00:29 villes de centre-ville et même des résidences seniors plus récemment.
00:33 Donc un panel assez large et diversifié.
00:36 Le tourisme c'est vraiment la base, la base historique et la base en termes de business
00:40 c'est la partie la plus importante de votre business ?
00:41 Ça reste encore le business le plus important, pas celui qui est en le plus fort développement
00:45 mais celui qui est le cœur de notre activité encore aujourd'hui.
00:48 Depuis combien de temps Odalis fait du tourisme et la question qui va avec c'est depuis
00:54 quand les enjeux finalement environnementaux prennent de plus en plus de place ?
00:59 Alors c'est un groupe qui a un peu plus de 20 ans et qui a toujours été par sa position
01:03 dans le tourisme.
01:04 Je pense que quand on est dans le tourisme en France et dans les paysages dans lesquels
01:06 nos collaborateurs travaillent, je pense qu'on a une sensibilité.
01:09 Il faut être très honnête, je pense que tout ce sujet de l'ARSE, de l'écologie,
01:13 de l'environnement c'est quand même quelque chose qui s'est accéléré ces 5, 6, 7, 8,
01:17 10 dernières années maximum et donc voilà qui est aujourd'hui au cœur de nos préoccupations
01:21 et de nos collaborateurs.
01:22 Et donc vous êtes une filiale du groupe Duval c'est ça ?
01:25 Exactement.
01:26 Duval c'est un acteur français de l'immobilier ?
01:28 De l'immobilier mais de la micro-finance également, de l'assurance avec une présence
01:32 dans plusieurs pays du monde donc un groupe très diversifié également.
01:35 Un groupe diversifié.
01:36 Alors on va rentrer dans le détail de la politique RSE du groupe Odalis.
01:40 Peut-être pour démarrer, alors on est encore malheureusement en pleine dans cette actualité
01:45 de la sobriété énergétique.
01:47 Comment vous avez accueilli et mis en œuvre finalement les recommandations du gouvernement ?
01:54 Alors sur la sobriété énergétique il y a plusieurs sujets.
01:57 Je pense que d'abord on a des collaborateurs qui sont totalement je dirais sensibilisés
02:01 à ce sujet.
02:02 On a une population qui est assez jeune finalement et donc c'est des gens, il faut quand même
02:05 reconnaître, une population qui est très sensible.
02:07 Donc la sobriété énergétique au travers des gestes du quotidien que ce soit dans nos
02:12 bureaux mais également parce que c'est là qu'est le cœur de notre activité dans nos
02:15 résidences c'est quelque chose qui est relativement simple à mettre en œuvre en termes de comportement.
02:20 Là où c'est un peu plus compliqué c'est qu'on accueille en fait des touristes tous
02:24 les samedis ou tous les jours, il y a des nouvelles arrivées et c'est vrai qu'on
02:27 a suivant les populations, suivant les origines, suivant les âges, on peut avoir des comportements
02:33 plus ou moins respectueux de ces gestes du quotidien.
02:37 Et donc voilà le but de nos équipes c'est de communiquer, d'éduquer et de faire appliquer
02:41 ces comportements du quotidien.
02:43 Quand vous êtes à la montagne et qu'on voit des gens qui ouvrent les fenêtres avec
02:47 les chauffages à fond, je veux dire il y a quand même...
02:49 Donc il y a l'importance de la pédagogie pour vos clients mais j'ai vu que l'objectif
02:55 que vous étiez donné c'était 10% de réduction de la consommation énergétique à horizon
02:59 deux ans, est-ce que la pédagogie suffit ? Vous voyez ce que je veux dire ?
03:02 Alors vous avez raison, il y a la sobriété énergétique au travers des gestes du quotidien
03:06 dont on a beaucoup parlé il y a quelques semaines et puis après il y a les trajectoires
03:09 je dirais plus court terme, moyen terme, long terme.
03:12 Et là si vous voulez on a deux sujets, le premier il y a une loi qui s'appelle le décret
03:16 de tertiaire qui nous oblige, sans rentrer dans les détails juridiques, qui nous oblige
03:20 à réduire et avoir une trajectoire de réduction à 2030, 40 et 2050 ans.
03:25 Donc vraiment sur la structure même des bâtiments, la structure même de leurs isolations.
03:28 Nous on a un peu cette chance aujourd'hui d'avoir, parce qu'on a par rapport à toute
03:33 une série d'autres hébergements notamment à la montagne, des bâtiments qui sont plus
03:36 neufs, qui ont été plus rénovés parce qu'on a peut-être un peu plus les moyens.
03:39 On a déjà aujourd'hui atteint l'objectif de 2030.
03:42 Donc notre objectif c'est de continuer à avoir presque une dizaine d'années d'avance
03:47 et de commencer à mettre en place les mesures qui vont nous permettre d'atteindre l'objectif
03:51 de 2040 et l'objectif de 2050.
03:54 Alors la difficulté pour nous c'est qu'on est sur du bâti donc forcément c'est des
03:57 instissements importants et une autre caractéristique de notre entreprise c'est qu'on n'est pas
04:01 propriétaire de notre bâti, ce sont des foncières, des institutionnels ou même des
04:07 particuliers qui possèdent ces appartements qu'on exploite.
04:10 Donc on a tout un jeu qui est un peu compliqué.
04:12 Il faut les convaincre de mettre la main au portefeuille quand même un petit peu.
04:17 Ce sont des investissements partagés dans ces cas-là ? Comment ça se passe ? Ou c'est
04:19 uniquement la foncière, le finalement le propriétaire qui investit ?
04:22 Ça dépend un petit peu.
04:23 C'est-à-dire normalement au niveau de la loi c'est le bâti donc c'est le propriétaire.
04:28 On a quand même nous intérêt à ce qu'il y ait quand même une évolution qui se fasse.
04:32 Tout ça se discute mais il faut quand même reconnaître que c'est plutôt le propriétaire
04:36 qui a l'obligation de procéder aux investissements.
04:39 Donc là il y a un travail pour convaincre on va dire les propriétaires de ces lieux.
04:47 Vous avez fait un bilan carbone ? Parce que pour se donner une trajectoire il faut avoir
04:51 du rempart donc vous en êtes où ?
04:52 On a fait un premier bilan carbone il y a deux ans et un autre l'année dernière.
04:57 On s'est donné comme objectif d'en faire un chaque année.
04:59 Et celui de l'année dernière il couvrait les trois niveaux du bilan carbone jusqu'à
05:03 celui, le niveau 3, qui regarde l'ensemble de l'activité.
05:07 Le scope 3 avec ses clients, ses partenaires.
05:09 Donc on a fait ça, ça a été une vraie surprise pour nous.
05:13 Aujourd'hui on a une empreinte carbone qui est importante ou pas, c'est compliqué,
05:20 il y a peu de bench aujourd'hui.
05:22 Ce qui nous a vraiment frappé c'est que deux tiers de l'émission carbone, une scope
05:29 3, elle vient en fait des trajets de nos clients de chez eux jusqu'à chez nous.
05:34 Donc évidemment qu'on est en train de réfléchir à comment on peut réduire la part.
05:37 Alors l'avion c'est pas tellement chez nous parce qu'on a un peu cette chance d'être
05:41 dans du, comment je vais dire, c'est pas du franco-français mais c'est des touristes
05:46 qui viennent en France, principalement en voiture, de pays limitrophes.
05:50 Mais il faudrait pouvoir trouver des mesures, des projets pour pouvoir les inciter à venir
05:55 plutôt en train que de venir en voiture.
05:57 Mais c'est vrai que quand vous avez des gens qui traversent l'Europe pour venir skier
06:00 tous les samedis et qui repartent le samedi d'après, le bilan carbone et l'impact carbone
06:05 de ces déplacements il est majeur.
06:07 Donc c'est quoi, trouver des systèmes un peu incitatifs pour que presque la location
06:11 soit plus avantageuse si on vient en train ? Vous réfléchissez, vous allez jusque là ?
06:15 Oui on réfléchit.
06:16 Moi je pense qu'il faut pas rêver, il faut aussi être un peu réaliste.
06:21 Aujourd'hui on a eu des discussions avec des acteurs du ferroviaire, donc il n'y en
06:25 a pas 50 en France, pour réfléchir à comment on peut inciter les clients à venir plutôt
06:30 en vacances par ces moyens là.
06:32 Mais ça dépasse un peu notre impact parce qu'on peut faire quelques réductions, quelques
06:37 économies mais une fois que vous arrivez à la gare en bas des stations, je parle beaucoup
06:40 du ski parce que d'abord on en sort de la saison et puis en plus c'est quelque chose
06:44 qui marque plus les esprits.
06:45 Mais c'est vrai qu'aujourd'hui les connexions ensuite entre l'arrivée à la gare, la montée
06:50 en station, la redescente avec beaucoup de bagages ou même dans les zones de tourisme
06:54 à la campagne ou éloignées des centres touristiques, c'est quand même assez complexe pour des
06:59 gens.
07:00 Depuis toujours on vient en voiture en France en vacances, on n'imaginait pas comment on
07:06 pourrait partir de Bruxelles et aller au ski ou aller à la Côte d'Azur sans prendre
07:09 sa voiture.
07:10 Donc je pense qu'il y a un changement de mentalité d'abord et puis il y a un besoin
07:13 de mettre en place des transports un peu différents.
07:17 Si on rentre un peu là, alors plus on n'est plus dans le scope 3 mais dans ce que vous
07:22 pouvez faire par exemple, moi je vais penser puisqu'on est dans le tourisme, dans l'hôtelier,
07:27 aux emballages plastiques.
07:28 Vous êtes en train de les chasser, il y a toujours des bouteilles en plastique, vous
07:35 êtes sur quelle trajectoire là-dessus ?
07:37 Alors nous on a déjà beaucoup travaillé là-dessus, on a beaucoup réduit donc aujourd'hui
07:40 on n'en a presque plus et on a, j'irais par rapport à d'autres de nos petits camarades
07:45 dans l'hôtellerie, nous on est, il faut rappeler le modèle, c'est un modèle de résidence.
07:48 C'est-à-dire que vous arrivez le samedi avec votre famille, vous prenez les clés
07:51 d'un appartement avec sa propre cuisine etc. et vous les rendez le samedi d'après, c'est
07:55 le cœur de notre métier.
07:56 Donc aujourd'hui on a peu de restauration, on achète peu à l'extérieur, on a peu
08:00 d'emballages en fait finalement donc on est aussi dans l'univers hôtelier avec les résidences
08:05 de tourisme, un produit si vous voulez qui consomme déjà beaucoup moins intrinsèquement.
08:09 C'est vrai dans les campings aussi ça ?
08:10 Alors oui dans les campings peut-être un peu moins parce que c'est vrai qu'il reste
08:14 un petit peu de restauration mais on a toute une trajectoire qui est en train d'être
08:19 menée.
08:20 Alors il faut reconnaître que dans nos campings on a pas mal de franchisés et qui ont, et
08:24 c'est d'ailleurs ce qui a fait leur projet de vie pour reprendre un camping, une sensibilité
08:28 à la nature, au respect de la nature qui est ancrée chez ces personnes-là depuis
08:32 très très longtemps.
08:33 Donc il y a des réflexes, il y a toutes les mesures qui ont été prises.
08:37 Je nous considère, je ne sais pas si c'est vrai ou pas, je nous considère comme plutôt
08:40 assez respectueux et avec déjà pas mal d'éléments qui sont en place.
08:43 Alors on va essayer de rentrer dans le détail et notamment de s'appuyer sur ce rachat de
08:46 Flower Camping, c'était en juin dernier c'est ça ?
08:49 Exactement.
08:50 Déjà pourquoi le choix stratégique de croissance externe ? Puis ensuite on rentrera un peu
08:54 dans le détail de comment ça marche un camping et comment on peut peut-être réduire son
08:58 bilan énergétique, son bilan en eau etc.
09:00 Pourquoi le rachat d'abord ?
09:01 Alors pourquoi le rachat, c'est parce que le domaine du camping en fait est un des secteurs
09:04 du tourisme qui progresse le plus et qui est très utilisé par nos clientèles historiques.
09:09 Donc ce sont des gens qui de temps en temps vont au camping, de temps en temps vont en
09:11 résidence.
09:12 Donc c'était assez logique d'aller dans cette direction-là.
09:15 Flower d'abord c'est une des plus belles marques de France et puis surtout il y a un
09:19 modèle qui nous a beaucoup plu et notamment qui fait lien avec votre question, c'est
09:23 que ce sont des franchisés dans la majeure partie des cas.
09:26 Donc ce sont des gens qui possèdent leur camping, qui sont chez eux, qui sont propriétaires.
09:29 Donc nous on les aide à commercialiser leur camping.
09:32 Mais au fond aujourd'hui le camping c'est quand même l'endroit où on passe des vacances
09:38 en étant au plus proche de la nature.
09:40 Donc on est très en lien avec eux et avec des clientèles qui sont sensibilisées à
09:43 ces sujets-là.
09:44 Donc je dirais qu'aujourd'hui il y avait une évidence et on voit d'ailleurs par l'évolution
09:50 de cet attrait pour le camping de la population française mais pas que, notamment du reste
09:54 de l'Europe, ça nous semblait très naturel d'aller dans ce business-là.
09:57 Mais alors moi je pense à l'eau par exemple.
10:00 On sort d'un été de sécheresse, on va sans doute en avoir un autre.
10:05 Il y a eu ce mois de février record.
10:06 Les nappes phréatiques sont peut-être un peu en train de se remplir en ce moment.
10:09 Mais bref, on sait qu'on se dirige vers finalement des étés similaires à celui qu'on a vécu
10:16 l'été dernier qui deviendront la norme.
10:18 Comment vous intégrer cette nouvelle donne à la gestion de l'eau de vos campings ?
10:22 Alors de plusieurs manières.
10:25 Nous on a refusé d'aller dans les très grandes chaînes de camping où vous avez des énormes
10:30 toboggans avec des gros espaces aquatiques.
10:32 Ce n'est pas du tout notre concept.
10:34 Donc nous on a dans les campings, soit on est proche d'une rivière, ce qui est le cas,
10:37 soit de la mer, il y a toujours une piscine parce que c'est compliqué d'avoir un camping
10:41 sans une piscine.
10:43 Donc nous la gestion de l'eau elle est à plusieurs niveaux.
10:45 Il y a des espaces aquatiques mais qui sont quand même très limités.
10:48 Et puis dans le nom fleur, vous avez bien imaginé que c'est les fleurs, donc forcément
10:52 une chaîne qui est très verte en fait.
10:55 Donc à la fois proche de la nature mais en même temps des besoins en eau qui sont importants.
10:59 Donc on est en train de réfléchir aujourd'hui à nos consommations pour verdir ces espaces
11:06 pendant l'été.
11:07 Et puis de réfléchir à long terme sur les espèces qu'on a, d'avoir des espèces
11:11 beaucoup plus endémiques.
11:12 Quand on est dans le sud, il y a des espèces qui existent autour des cactus, autour de
11:15 toutes les séries de plantes qui permettent d'avoir une consommation d'eau beaucoup
11:19 plus réduite.
11:20 Donc ça c'est des impacts relativement long terme, enfin moyen terme je dirais, plutôt
11:23 que long terme.
11:24 Donc on réfléchit jusqu'à quel type de fleurs on va mettre, quel type d'arbre.
11:29 Et puis aussi la sensibilisation de nos clients à cet usage de l'eau au quotidien.
11:35 C'est la période j'imagine, le recrutement des saisonniers c'est toujours aussi compliqué
11:39 aujourd'hui ?
11:40 Écoutez, non.
11:42 Moi je pense qu'on a déjà fait une saison d'hiver dans nos résidences et une saison
11:47 d'été l'été dernier qui s'est très très bien passée.
11:49 Alors je pense que les saisonniers sont en train de revenir en fait sur ces métiers-là.
11:55 Parce que bon, on leur a dit le métier est dur.
11:58 Oui le métier est dur, c'est des métiers avec des horaires qui sont parfois compliqués,
12:02 mais qui ont des possibilités de progresser dans le métier pour des gens qui n'ont
12:06 parfois pas fait d'études ou qui en ont fait et qui peuvent passer demain.
12:09 Je commence à la réception et puis après je peux être patron d'une équipe de 20,
12:13 30, 40 personnes.
12:14 Donc voilà, c'est à la fois des métiers qui développent et puis surtout je pense
12:18 qu'il y a eu beaucoup de déceptions des gens qui ont quitté ces métiers-là.
12:20 Moi j'en ai entendu qui m'ont dit "Ah je vais quand même aller faire un autre métier,
12:24 je vais aller faire de l'emballage dans les entrepôts Amazon, ça va être super".
12:28 Quand vous voyez que vous êtes obligé de lever l'aime pour aller faire pipi, vous
12:31 vous dites finalement on était pas mal là dans nos résidences, vu sur la montagne.
12:34 C'est passé quand même par une prise de conscience du secteur CHR, Café, Hôtel et
12:39 Restauration, notamment en termes de rémunération.
12:42 Il y a eu une augmentation assez forte.
12:43 C'était quoi ? C'était un rattrapage ? Le rattrapage n'avait pas été fait auparavant
12:49 ? Comment vous l'expliquez ça ?
12:50 Je ne sais pas s'ils vont dire rattrapage, je pense qu'il y avait un équilibre qui
12:55 existait avant entre les demandes, je dirais les caractéristiques de ces métiers-là
13:02 et puis au travers du Covid et de toute cette crise, il y a toute une série d'équilibres
13:05 qui se sont retrouvés, que ce soit dans nos métiers du CHR mais dans d'autres également.
13:08 Il y a eu des demandes des collaborateurs, à la fois parce qu'on a beaucoup parlé
13:12 de la rémunération, nous on a beaucoup travaillé sur une série d'autres choses.
13:16 Je prends un seul exemple, avant c'était impossible pour un saisonnier de prendre des
13:20 vacances parce que tu commences, tu joues un septembre, tu es là.
13:23 Aujourd'hui on peut accorder, nous parfois, une semaine, deux semaines, ils disent "c'est
13:26 pas parce que je bosse dans l'hôtellerie que je ne peux pas partir avec mes potes
13:29 qui ne sont pas dans l'hôtellerie au mois d'août".
13:31 Donc ce n'est pas que la rémunération, c'est aussi de leur offrir une série de
13:35 droits, une série de choses que certains de leurs amis, de leurs familles ont.
13:39 Donc c'est un ensemble sur lequel on a travaillé.
13:41 Je voudrais qu'on parle du pilier solidarité dans cette politique RSE d'Odalis, notamment
13:46 avec ce partenariat avec la Fédération Nationale Solidarité Femmes.
13:51 De quoi il s'agit ?
13:52 Alors ça c'est un projet qui nous tient beaucoup à cœur parce qu'on a presque
13:56 deux tiers de nos collaborateurs qui sont des femmes.
13:59 Et je me suis réveillé un jour en entendant Marlène Schiappa à la radio en plein Covid
14:04 en disant "on va réoffrir 1000 places pour accueillir des femmes victimes de violences
14:08 conjugales en plein milieu de cette crise où on en parlait beaucoup" et pour ensuite
14:12 entendre une association, justement celle-là, qui nous disait "oui c'est intéressant
14:15 mais enfin les 1000 premières on ne les a jamais vues".
14:17 Donc on s'est levé le matin, on s'est dit "les 1000 on va les offrir".
14:19 Donc on n'est pas arrivé à 1000 parce que ça a été un peu compliqué d'emmener
14:23 tout le monde.
14:24 Et on s'est dit "nous on a en fait des hébergements qui ne sont pas occupés l'ensemble
14:29 de l'année et donc pourquoi ne pas les donner à disposition de ces associations
14:33 de manière totalement gratuite, donc il n'y a absolument aucun coût, pour accueillir
14:37 ces familles".
14:38 Donc aujourd'hui c'est plus de 20 000 nuités qui ont été offertes.
14:41 Donc ce n'est pas de l'hébergement d'urgence, que ça c'est un vrai métier d'accueillir
14:44 des femmes qu'on sort du jour au lendemain d'une situation complexe, c'est vraiment
14:47 quand elles se reconstruisent.
14:48 Et nous ce qu'on a voulu offrir, plutôt que des hôtels dans lesquels elles étaient
14:51 hébergées, parfois de manière difficile avec leurs enfants, ce sont chaque fois chez
14:55 nous des appartements, avec une salle de bain, avec une cuisine.
14:58 Et donc quand vous êtes avec des gamins, vous reconstruisez le rituel du petit déjeuner,
15:03 le rituel du goûter quand on rentre de l'école.
15:05 Et puis comme on les accueille aussi dans des résidences étudiantes chez nous, où
15:07 il y a des petits appartements, on peut leur offrir un job aussi, on peut leur offrir
15:12 du soutien scolaire à leurs enfants où il y a des étudiants qui se donnent volontaire.
15:15 On a essayé de recréer un espèce d'écosystème complet dans lequel on recrée le retour
15:22 à la vie normale.
15:23 C'est disponible un peu partout en France ? Ça dépend des associations partenaires ?
15:26 Oui, il y a plus de 70 associations qui sont regroupées autour de cette grosse association.
15:31 Donc nous on a toute une série de résidences, principalement en France, dans l'ensemble
15:36 de nos villes.
15:37 Alors évidemment, ça dépend un petit peu là où il y a des besoins, donc ils sont
15:40 surtout concentrés dans les grandes villes.
15:41 Et puis elles font appel à nous, et puis suivant la disponibilité qu'on a, on en
15:47 a toujours réservé quelques-uns.
15:48 Et moi j'appelle tous mes petits collègues à participer, parce qu'il y a des endroits
15:53 où on n'a pas assez de stock, et donc on a du mal à répondre positivement à tous
15:56 les besoins de ces associations.
15:57 Donc venez, et puis surtout venez gratuitement.
15:59 Oui, effectivement, c'est une démarche ultra importante.
16:03 Je voudrais qu'on revienne à la question de l'hôtellerie avec cet hôtel 5 étoiles
16:10 qui est à l'Alpe d'Huez.
16:12 Donc là, ce qui m'intéresse c'est l'éco-conception.
16:15 Quand on parle d'éco-conception, ça veut dire quoi concrètement, quand on se lance
16:18 dans un projet comme celui-là ?
16:19 Alors c'est toujours un peu compliqué, parce que nous on n'est pas le constructeur
16:23 ni même le promoteur.
16:24 Donc on reçoit un bâtiment à un moment qu'on va exploiter pendant 10, 15, 20, 30 ans.
16:29 Et donc le rôle qu'on doit avoir nous, c'est un rôle en amont.
16:33 On a un cahier des charges, et je reconnais quand je suis arrivé dans l'entreprise
16:37 il y a 8 ans, le cahier des charges il était sur taille des cuisines, couleur du mobilier.
16:40 Et aujourd'hui, de plus en plus, on a à la fois sur la gestion de l'eau, la gestion
16:44 de l'énergie, c'est-à-dire quel type de système de chauffage on va avoir, l'isolation.
16:50 On a maintenant un cahier des charges beaucoup plus complet là-dessus.
16:54 Donc il y a effectivement parfois des impératifs des communes, parfois plus, parfois moins.
17:01 Mais nous on essaie toujours d'avoir notre impact également, pour des raisons.
17:05 D'abord parce que si on a des règles qui vont s'imposer à nous aujourd'hui ou demain,
17:10 on a intérêt à être préparé par la conception qui en tient compte dès le début.
17:13 Et puis ça a un impact aussi sur nos économies.
17:15 Aujourd'hui on voit l'impact qu'a eu quand vous avez des résidences à la montagne,
17:19 quand vous avez le prix de l'énergie qui double.
17:20 Le fait que le bâtiment était bien conçu au départ, ça va avoir un impact aussi simplement
17:25 sur la rentabilité de votre établissement.
17:27 D'une manière générale, on a beaucoup parlé de ski et de ce tourisme-là, mais
17:34 est-ce que le réchauffement climatique, est-ce que vous dites que ça met en péril
17:37 le modèle économique de certaines stations de ski ?
17:39 Est-ce que ça vaut le coup d'y investir encore ? Vous voyez ce que je veux dire ?
17:42 Oui, je vois très bien. C'est une question qu'on se pose tous les jours,
17:44 qui est une vraie question stratégique.
17:46 Alors je pense qu'il y a le temps court et le temps très long.
17:49 Donc aujourd'hui je pense que plus personne peut dire qu'il n'y aura pas un impact sur ce business-là.
17:54 Je pense que ça c'est la seule chose qui est certaine.
17:56 La question c'est que si on regarde des statistiques un peu longues,
17:59 ou même comme cette année-ci, ce qu'on voit c'est que le niveau d'enneigement
18:04 il ne baisse pas finalement de manière structurelle sur les stations
18:08 qui sont au-dessus d'une certaine altitude.
18:10 C'est vrai que celles qui sont en dessous, il faut bien reconnaître
18:12 que ça devient de plus en plus compliqué.
18:14 Donc la vraie question qu'on a à gérer, c'est que parfois la saison commence difficilement.
18:18 Là on voit, il y a de la neige qui est tombée,
18:19 il y a une fin de saison qu'on n'attendait pas qui finalement reste bonne.
18:22 Donc la vraie difficulté c'est de gérer de la neige qui tombe à des moments très différents
18:27 et pas toujours au moment où on a le touriste.
18:29 Ça c'est le premier sujet.
18:30 Le deuxième sujet c'est que la montagne reste quand même un écosystème
18:35 dans lequel il va trouver la place du ski, qui va être différente demain.
18:39 Et puis surtout la place de l'été.
18:41 Moi je pense que je vois quelque chose qui est vraiment fondamental aujourd'hui.
18:44 La montagne c'est l'endroit le plus frais pour passer les vacances d'été,
18:48 encore aujourd'hui le moins cher et avec plein d'activités à faire.
18:51 Donc je pense que tout cet équilibre à retrouver entre les sports d'hiver, les sports d'été,
18:56 il va falloir se reposer la question et c'est les sujets sur lesquels on est pour l'instant.
19:00 On n'a pas du tout parlé, et on va terminer là-dessus,
19:01 il nous reste un peu plus de trois minutes sur effectivement le marché de l'hébergement
19:07 soit pour les étudiants, soit pour les seniors.
19:10 Ça représente quoi ? C'est combien de résidences en France par exemple pour les étudiants ?
19:15 Sur les étudiants on a un peu plus de 30 résidences qu'on gère aujourd'hui dans notre portefeuille
19:20 avec un développement très fort.
19:21 On n'en a plus d'une vingtaine qu'on va ouvrir dans les cinq prochaines années en France et en Europe.
19:26 Il y a un besoin énorme, c'est-à-dire c'est un des marchés dans lequel il y a le plus d'écarts
19:29 entre la demande et l'offre.
19:32 Il y a de plus en plus d'étudiants, des étudiants qui sortent des appartements classiques.
19:38 Souvent des appartements classiques qui sont en fait,
19:40 je prends, on vient d'ouvrir une résidence à Lisbonne
19:44 et on voit que les propriétaires hésitent entre donner à un étudiant ou mettre en Airbnb.
19:48 Donc on a de l'étudiant qui se retrouve un peu à la rue
19:50 et donc il y a besoin et je pense que c'est le rôle aussi des collectivités,
19:54 le rôle du gouvernement de nous aider à ouvrir ces résidences.
19:58 - Avec, j'ai vu un problème de lutte contre l'isolement des étudiants, de quoi il s'agit ?
20:03 - Oui, on essaie en fait, on se rend compte que c'est une génération qui sort du Covid
20:09 qui, on le voit en fait, qui est de plus en plus isolée, qui se retrouve seule, qui sort un peu moins.
20:13 Moi j'ai une fille, je vois qu'elle sort beaucoup moins qu'avant.
20:16 Elle a plein de possibilités de sortir, elle ne sort pas.
20:18 Je lui dis mais vas-y, vas-y.
20:19 Donc non mais au-delà de ça, je pense qu'on essaie en fait de faire attention à reconnecter les étudiants entre eux,
20:25 à leur permettre de se reconnecter à leur environnement
20:27 et on a eu nous, voilà oui, des cas dans nos résidences d'isolement
20:32 et ça nous a fait prendre conscience qu'il fallait travailler là-dessus.
20:35 - Et avec, je reste sur les étudiants, un problème de bénévolat,
20:37 donc des étudiants qui peuvent aider les enfants en difficulté, c'est ça ?
20:40 C'est-à-dire que vous proposez, c'est quoi ?
20:42 Est-ce que c'est une génération que vous sentez peut-être plus engagée que la précédente ou différemment engagée ?
20:46 Comment vous le ressentez ?
20:47 - Différemment, alors elle est, c'est marrant parce qu'ils sont tous très sensibles à plein de sujets dont on vient de parler
20:54 et quand on leur demande d'y aller, il y en a une petite frange.
20:57 Moi, je n'ai pas l'impression aujourd'hui qu'ils soient beaucoup plus engagés, dans le concret, que nous on l'était.
21:02 Mais on a la chance d'avoir, quand on a nos résidences, vous avez une centaine d'étudiants qui sont dans un quartier
21:07 et il y en a toujours 15-20, c'est beaucoup, alors ça ne fait que 15-20, je trouve que ce n'est pas beaucoup sur les 100
21:12 mais vous en avez 15-20 qui se proposent pour donner de l'accompagnement scolaire.
21:16 Donc on est avec des associations et plutôt que de faire un petit coup comme ça, ils accompagnent un élève pendant toute l'année,
21:23 une heure, deux heures, deux fois une heure par semaine pour l'aider à passer ce cap.
21:27 Moi, je trouve ça génial parce que ça ne coûte à personne, ça aide tout le monde
21:30 et puis nous, on fait juste commettre en relation, après on laisse se dérouler.
21:34 - Merci beaucoup, merci Laurent Dussolier, à bientôt sur Bismarck.
21:38 On reste dans l'univers du voyage avec des bagages éco-conçus, c'est parti.

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