Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin.
00:00:03 Il suffit de regarder la composition du Conseil constitutionnel,
00:00:07 de voir qui a nommé ce qu'on appelle les sages pour deviner la décision demain
00:00:12 que rendra l'institution que préside Laurent Fabius.
00:00:15 Emmanuel Macron a nommé Jacques Mézard et Jacqueline Gourault.
00:00:18 Richard Ferrand, proche parmi les proches d'Emmanuel Macron,
00:00:22 a désigné Alain Juppé, Véronique Malbec.
00:00:24 Vous imaginez ces personnalités votées contre les intérêts
00:00:29 du président de la République ? Je ne le crois pas.
00:00:32 Ajoutez à cela Michel Pinault, François Pillet et François Seners,
00:00:36 tous les trois nommés par Gérard Larcher, président du Sénat,
00:00:39 qui lui-même a voté la réforme des retraites
00:00:42 et vous comprendrez que le suspense existe peu.
00:00:45 Demain le Conseil constitutionnel validera, selon toute vraisemblance, la réforme de la loi.
00:00:51 Il validera le départ à la retraite à 64 ans pour le plus grand nombre.
00:00:55 Le Conseil constitutionnel fait du droit, c'est entendu, il fait aussi de la politique.
00:01:01 Il est 9h, Audrey Bertheau.
00:01:03 Le répit aura été de courte durée, les poubelles seront bientôt de retour à Paris.
00:01:11 La CGT appelle de nouveau à la grève, ils veulent transformer les rues de Paris en décharges publiques.
00:01:16 Un acte II est donc prévu à partir d'aujourd'hui et pour au moins deux jours.
00:01:20 Les syndicats attendent la décision du Conseil constitutionnel
00:01:23 sur la réforme de retraite qui aura lieu vendredi.
00:01:26 Coup d'envoi pour la déclaration d'impôt.
00:01:28 Le service de déclaration en ligne des revenus 2022 s'ouvre aujourd'hui.
00:01:32 En fonction de votre département, vous avez jusqu'au 25 mai ou jusqu'au 8 juin
00:01:36 pour vous rendre sur le site des impôts.
00:01:38 Parmi les principales nouveautés, l'exonération des pourboires
00:01:41 et le relèvement du plafond d'exonération des heures supplémentaires.
00:01:44 Enfin en Iran, les exécutions judiciaires ont enregistré une hausse de 75% en 2022,
00:01:50 dont 582 pendaisons. C'est le chiffre le plus élevé dans la République islamique depuis 2015.
00:01:56 Des organisations de défense des droits humains dénoncent une machine à tuer
00:01:59 visant à instiller la peur dans le pays.
00:02:01 Olivier Dardigolle, Gérard Carreiro, Philippe Guibert, Dominique Jammet et Gautier Lebret sont là.
00:02:05 J'entends déjà les cris d'orfraie, des gens qui disent "Monsieur,
00:02:08 le Conseil constitutionnel fait du droit, il est sage".
00:02:12 Jacqueline Gouraud, elle est professeure d'histoire géo.
00:02:14 - C'est qui ça ? - Gouraud !
00:02:15 - Jacqueline Gouraud, elle a une licence d'histoire géo.
00:02:19 - Je l'ai trouvé à jour, la parole. Laissez-la tranquille.
00:02:21 - Non mais j'ai rien contre elle.
00:02:22 - Laissez-la tranquille.
00:02:23 - Elle a une licence d'histoire géo et on dit que c'est une sage de...
00:02:28 Mais faut pas nous prendre pour des imbéciles, c'est tout ce que je dis.
00:02:32 C'est tout ce que je dis.
00:02:33 - Jacqueline Gouraud. - Ni plus ni...
00:02:34 Jacqueline Gouraud, elle a une licence d'histoire géo.
00:02:38 Donc qu'on ne me dise pas que c'est la Cour suprême.
00:02:40 - Elle est bien entourée. - Elle est sûrement très bien entourée.
00:02:42 Elle est sûrement parfaite d'ailleurs pour parler d'histoire et géographie, j'en suis convaincu.
00:02:46 Mais je l'ai dit hier, c'est pas Maurice Duverger. C'est tout ce que je dis.
00:02:50 C'est tout ce que je dis.
00:02:51 - Mais hier, Dominique Jammet a excellemment rappelé...
00:02:55 Dominique Jammet, mon voisin.
00:02:56 - Oui, je le dis bien tous les trois.
00:02:57 - C'est un bon...
00:02:58 - C'est un bon citer.
00:02:59 - Bien décidé.
00:03:00 - Je le cite à ne pas faire de tunnel.
00:03:01 - Je le cite parce que vous ne savez pas ce que je vais dire de toute façon, Olivier.
00:03:05 - Oui. - Je vais dire.
00:03:06 - Vous êtes le seul à cette table.
00:03:07 - Il a précisé effectivement que les juges de la Cour suprême américaine
00:03:13 étaient des professeurs de droit ou des juges, d'anciens juges,
00:03:17 les plus hauts niveaux américains.
00:03:19 Et ils sont, ce qu'il n'a pas dit, parce qu'il n'a pas eu le temps de le dire,
00:03:23 ce qu'il n'a pas dit, c'est qu'ils sont...
00:03:24 - Si vous pouviez parler à sa place toute l'émission, ça serait pas mal.
00:03:28 - C'est un seul dictionnaire.
00:03:29 - C'est un concept.
00:03:31 - C'est très important.
00:03:32 Ils sont auditionnés.
00:03:33 Ils sont auditionnés et confirmés.
00:03:35 - L'esprit règne ici.
00:03:37 - Ils sont auditionnés, juges américains à la Cour suprême,
00:03:40 auditionnés et confirmés ou retoqués.
00:03:43 - Par les assemblées, par le Congrès avant.
00:03:45 - Évidemment.
00:03:46 - Et il a dit que c'est la mort.
00:03:47 - Ce qui ne les empêche pas de faire de la politique.
00:03:48 - Ils étaient juges à vie.
00:03:49 - Ce qui ne les empêche pas de faire de la politique aussi.
00:03:51 C'est pour ça qu'il n'y a pas eu...
00:03:52 - Je ne vais pas les empêcher, mais au moins ils ont l'expertise.
00:03:54 - Parce que aux Etats-Unis, il y a des juges qui font de la politique.
00:03:56 - Mais comme l'a dit le jour Gérard Carréron...
00:03:58 - Merci de me citer.
00:04:00 - Non mais c'est tout.
00:04:02 Je vois bien les cris d'orfraie.
00:04:03 - Oui, mais on va attendre la décision.
00:04:05 Hier, la petite musique de Laurent Geoffray, c'est très grave de remettre en cause le conseil constitutionnel.
00:04:10 - Non mais il ne faut pas remettre rien en cause.
00:04:12 - Il est déjà arrivé que le conseil n'aille pas dans le sens du gouvernement.
00:04:14 - Oui, on fait un petit pari.
00:04:16 - De François Hollande.
00:04:17 - On fait un petit pari.
00:04:18 - La loi Casseur aussi qui a été retoquée, dont on parle souvent sur la peine collective.
00:04:21 - Vous voulez demain, on fait un petit pari.
00:04:23 - Ils devront quand même motiver leur décision en termes de droits.
00:04:25 - Oui, enfin les droits.
00:04:26 - Ils retoqueront quand même sans doute l'index senior et le CDI senior.
00:04:28 - Oui, c'est ça.
00:04:29 - Il faut faire une censure partielle.
00:04:31 - On a plein de choses à parler. Je voudrais qu'on commence simplement par un témoignage.
00:04:34 Il s'appelle Francis. Francis, il a 80 ans et c'est très intéressant parce que ça montre aussi la difficulté qu'a ce gouvernement à comprendre
00:04:43 qu'il y a des petites retraites en France et qu'il faut aider ces gens-là et que peut-être ils ne doivent pas partir, évidemment, à 64 ans mais avant.
00:04:52 Et l'homme que vous allez voir là, il bosse encore, il a 80 ans.
00:04:55 - Il bosse encore ?
00:04:56 - Il travaille encore parce qu'il a 800 euros de retraite.
00:04:59 C'est tout aussi simple que ça. Il n'a pas le choix.
00:05:02 Donc c'est ça qui est fou. C'est ça dont il aurait fallu parler depuis des mois.
00:05:07 Corentin Brion, voyez le sujet. Francis.
00:05:10 - Il a dépassé l'âge de départ à la retraite depuis bien longtemps.
00:05:14 Francis Le Goff aura 80 ans cet été mais il continue de travailler dans son atelier de menuiserie à Grasse sur la Côte d'Azur.
00:05:22 Il a pourtant commencé le métier de menuisier très jeune.
00:05:25 - J'ai commencé à 15 ans, donc vous voyez, j'ai 79.
00:05:29 Vous voyez les années de métier que j'ai déjà et donc avant le métier, donc avant de travailler dans le bois, je travaillais dans les fermes.
00:05:37 J'ai travaillé dans les fermes également.
00:05:40 64 ans de labeur et pourtant, il ne peut pas se permettre de s'arrêter de travailler avec son indemnité retraite actuelle.
00:05:47 800 euros de retraite entre les années d'artisanat et les années où j'ai été à mon compte.
00:05:57 La retraite est trop faible pour subvenir à tous les frais que l'on a.
00:06:05 Donc on est obligé de continuer de travailler pour se nourrir, pour se loger, pour tout.
00:06:12 Reconnu à Grasse, Francis Le Goff vient de collaborer à la rénovation du célèbre musée Fragonard.
00:06:18 Pourtant, il doit dorénavant vendre son entreprise face aux coûts de la vie.
00:06:22 Un promoteur va racheter son local qui l'occupait depuis 20 ans.
00:06:26 La fin d'une époque de travail, mais peut-être le début d'un repos bien mérité pour Francis.
00:06:31 - Bon, il y a beaucoup de gens qui nous écoutent, qui sont peut-être dans cette situation en ce moment.
00:06:36 Au début de la réforme qui est incompréhensible, on nous avait dit que tout le monde aura 1000 euros.
00:06:40 - 1200. - 1200 même.
00:06:42 - C'est faux. - Oui, absolument.
00:06:44 - J'avais cru comprendre que tous ceux qui partiraient en retraite à 64 ans auraient 1200.
00:06:50 - Non. - C'est faux.
00:06:52 - Il faut une carrière complète. - Ouais.
00:06:54 - Une carrière complète et ça concernait que 10 000 personnes, entre 10 et 40 000 personnes.
00:06:58 - Donc effectivement, tous ces petits cailloux depuis des semaines sur cette réforme,
00:07:04 c'est qu'aujourd'hui, il y aura encore 6 ou 700 000 personnes dans la rue.
00:07:09 - Si j'ai bien compris, monsieur a été indépendant, c'est pour ça qu'il a une petite retraite.
00:07:13 - Oui, bien sûr. - Ce qui est terrible.
00:07:15 C'est un homme qui a travaillé toute sa vie.
00:07:18 - Il bosse depuis 64 ans. Pas 64 ans, 64 ans. Il a commencé à 15 ans.
00:07:23 - Je crois 16 ans. - Il travaille depuis 64 ans, il a 800 euros de retraite.
00:07:27 Ce pays, c'est invraisemblable en fait. C'est ça qui est invraisemblable.
00:07:33 - Donc c'est plus important que bien d'autres choses.
00:07:37 Alors aujourd'hui, c'est la 12e manifestation. Je ne sais pas si c'est la dernière ou pas.
00:07:42 - Non. - De l'intersyndical peut-être.
00:07:45 - Ça dépend. Ça dépend de ce qui sera dit demain.
00:07:48 - D'autres formes. - Oui, mais peut-être pas d'intersyndical.
00:07:50 - Oui, mais de l'intersyndical, la CFDT va arrêter.
00:07:53 - Voilà, c'est ce qu'a laissé sous-entendre très clairement Laurent Berger le week-end dernier.
00:07:56 - Mais je trouve que les signes qu'il donne, Laurent Berger, ne sont pas très bons
00:07:58 parce que c'est des sortes de signes de démobilisation.
00:08:01 Laurent Berger, depuis 8 jours, c'est l'entraîneur qui dit "bon, je crois qu'on va perdre".
00:08:05 - Oui, mais il essaie d'anticiper le fait que la loi va passer.
00:08:08 - Il est légitimiste et il respectera l'avis du Conseil constitutionnel.
00:08:13 - Il faut basculer derrière dans des formes d'action pour aller chercher 4,8 millions de soutien
00:08:17 au référendum d'initiative partagée.
00:08:19 Ça peut faire des mobilisations devant les services publics, devant les gares,
00:08:22 devant les sorties de métro pour aller chercher ces signatures.
00:08:25 - Moi, je voudrais qu'on écoute des Français qui sont impactés directement.
00:08:29 Alors, il y a qui ? Des commerçants, des riverains, des policiers, etc.
00:08:33 Il n'y a pas des manifestants qui manifestent.
00:08:36 Vous voyez, le sujet de Vincent Farandes, c'est à la Bastille, il y a une dame,
00:08:39 elle ne peut pas sortir de chez elle.
00:08:41 - Voilà la place. Et vous voyez toute la Bastille.
00:08:48 La vue est imprenable. L'atmosphère les jours de manifestation place de la Bastille,
00:08:53 beaucoup moins charmante pour Hélène.
00:08:56 - On ne peut pas sortir facilement.
00:08:59 C'est là où ça commence un tout petit peu à être difficile.
00:09:03 Il y a des poubelles qui brûlent.
00:09:07 On ne peut pas sortir parce qu'on risque de sentir des choses.
00:09:13 On risque, quoi.
00:09:15 - Lorsque les cortèges arrivent ici, Hélène ne sort pas de chez elle
00:09:19 et craint même parfois pour sa sécurité.
00:09:21 - Ils mettent le feu. J'ai toujours peur parce qu'ils ont fait brûler une fois
00:09:25 le kiosque qui était tout neuf, qui est en bas de chez moi.
00:09:29 Ils l'ont fait brûler et il y avait des feux un peu partout.
00:09:31 Les pompiers ne peuvent pas arriver parce qu'il y a trop de monde.
00:09:34 Donc ça me fait peur, ça.
00:09:36 - Une peur partagée par les riverains qui doivent s'organiser en fonction des manifestations.
00:09:41 - En général, on vérifie où la manifestation arrive.
00:09:45 On a toujours un peu peur des violences qui peuvent se produire,
00:09:49 surtout en fin de journée.
00:09:51 Donc on commence à être extrêmement prudent, à changer nos trajets de retour à la maison
00:09:55 et de rentrer plus tôt.
00:09:56 - Cet après-midi, le cortège parisien terminera justement Place de la Bastille.
00:10:01 - Soyons rigoureux, soyons précis.
00:10:04 Ce n'est pas un avis que rend le Conseil constitutionnel, M. Lebret.
00:10:09 - Je dis avis, mais il y a ce que je disais par rapport au référendum.
00:10:12 - Une décision.
00:10:13 - Il y a deux décisions, en fait.
00:10:15 - Et sachez que le Conseil constitutionnel peut-être nous regarde
00:10:20 et vous écoute.
00:10:21 - Très bien.
00:10:22 - Donc, soyez précis.
00:10:24 - Et vous pensez que leur décision va pencher en fonction de ce qu'on dit ?
00:10:27 - Je ne crois pas.
00:10:29 Je ne crois pas.
00:10:31 - Et il y a deux décisions, encore une fois.
00:10:32 Il y a le référendum et évidemment la réforme, le fond de la réforme.
00:10:35 Parce qu'on parle tout le temps du fond de la réforme,
00:10:37 mais il ne faut pas oublier le référendum d'initiative partagée
00:10:39 qui partira seulement si le Conseil donne son feu vert.
00:10:42 - Il y a un point d'ailleurs qui est confus sur le plan juridique,
00:10:46 qui est que si le Conseil constitutionnel donne le feu vert pour le référendum,
00:10:50 dans quelle mesure ça suspend ou pas l'application de la réforme des retraites ?
00:10:55 Ça juridiquement, ça c'est confus.
00:10:57 - Ah, c'est intéressant ce que vous dites.
00:10:58 - Il y a des débats entre constitutionnalistes.
00:11:00 Je n'ai pas assez fouillé la question pour avoir à la vie tranchée.
00:11:03 - Oui, mais l'exécutif a déjà répondu en disant on va promulguer.
00:11:05 Philippe, l'exécutif a répondu en disant on promulgue.
00:11:07 - Oui, mais si le Conseil constitutionnel...
00:11:10 - Politiquement, dans la réforme de 2008,
00:11:16 politiquement il faudrait en effet ne pas promulguer,
00:11:20 laisser les 9 mois, laisser le temps de référendum d'initiative partagée,
00:11:23 mais l'exécutif n'est pas tenu de laisser ce temps politique.
00:11:27 Constitutionnellement, il peut promulguer.
00:11:29 - Et Olivier Dussopt allait même plus loin en disant que ce n'est pas parce que
00:11:31 les Français voteraient ce référendum contre cette réforme qu'elle ne serait pas appliquée.
00:11:36 - Mais vous voyez, s'il y a un petit coup de pied de l'âne de la part du Conseil constitutionnel,
00:11:40 il peut être par là.
00:11:41 - Oui, le coup de pied de l'âne avec la formation, je l'ai dit tout à l'heure...
00:11:45 - Oui, mais ils sont aussi responsables vis-à-vis de l'opinion publique.
00:11:49 - Responsables, oui.
00:11:51 - D'ailleurs, il y a déjà une mobilisation devant le Conseil,
00:11:53 alors on se parle avec des détritus qui ont été déversés devant le Conseil constitutionnel.
00:11:56 Il y a une nouvelle mobilisation pour empêcher l'entrée.
00:11:58 - Quelqu'un bien informé me rappelle que Jean Jouffet et Laurent Fabius
00:12:02 sont des agrégés de lettres, ils ne sont pas non plus juristes de formation.
00:12:05 En fait, dans le Conseil constitutionnel, pour y rentrer, il ne faut pas connaître le droit.
00:12:08 - C'est vrai, Laurent Fabius est conseiller maître au Conseil d'État, donc il est un juriste.
00:12:12 - Il est agrégé de lettres.
00:12:13 - Oui.
00:12:14 - Moins on connaît le droit, mieux c'est.
00:12:15 - Non, mais les deux ont une connaissance du...
00:12:17 - Je blague, je blague.
00:12:18 Excusez-moi, je retire.
00:12:19 Je retire.
00:12:20 Je retire.
00:12:21 Je retire.
00:12:22 - En fait, ça ne vous intéressait pas, les gens, quoi ?
00:12:23 - Mais si, bien sûr.
00:12:24 - Parce que là, on voyait un sujet sur les gens, la vraie vie, ça ne vous intéresse pas ?
00:12:28 - Mais si, vous avez lu le Conseil constitutionnel, mais moins à fois.
00:12:32 - Oui, mais ce jamais.
00:12:33 - Oui, si, justement.
00:12:34 Ça fait trois mois.
00:12:35 Ça fait trois mois que toute notre vie sociale et politique est mobilisée, ou plutôt immobilisée,
00:12:41 autour de la réforme des retraites.
00:12:43 Réforme dont il est apparu au cours des débats, parmi mille aspects, qu'elle n'était pas forcément urgente.
00:12:49 Et puisque vous parlez des gens, je ne sais pas du tout s'il y aura un rebond après la décision du Conseil constitutionnel,
00:12:56 quel qu'elle soit, mais peut-être, il semblerait qu'il y ait pas mal de gens qui aient envie de mettre au premier plan,
00:13:03 juste après l'histoire de la réforme des retraites, l'humble problème du pouvoir d'achat, des salaires, etc.
00:13:09 On peut très bien avoir un rebond après la fin du débat autour de la réforme des retraites,
00:13:13 un rebond sur la vie quotidienne des gens.
00:13:15 - Je suis d'accord avec vous, mais là, pour le coup, ce n'est pas le gouvernement qui fait les salaires.
00:13:20 - Il peut s'y intéresser.
00:13:22 - Ce n'est pas le gouvernement.
00:13:24 - C'est le gouvernement économique.
00:13:26 - Michel-Édouard Leclerc, qui vient régulièrement ici.
00:13:29 Leclerc fait plus d'argent durant la période que nous vivons.
00:13:34 Qui paye l'inflation ? C'est le consommateur.
00:13:36 Ce n'est pas Michel-Édouard Leclerc.
00:13:38 - Oui.
00:13:39 - Donc c'est à lui d'augmenter les salaires de son entreprise, puisque lui, il gagne plus d'argent.
00:13:43 - L'État-public, c'est un instrument.
00:13:45 - Il gagne plus d'argent. Lui, producteur, il en gagne plus.
00:13:48 - J'ai compris.
00:13:49 - Distributeur, d'ailleurs.
00:13:50 - Si vous permettez, d'une manière plus générale, le gouvernement ne peut pas se désintéresser du SMIC, du niveau de vie des gens, etc.
00:13:57 - Mais l'État gagne plus d'argent aussi en perte d'inflation. La part de TVA ne bouge pas.
00:14:02 Donc l'État se sucre aussi au passage.
00:14:04 - Oui.
00:14:05 - L'État a déjà dépensé beaucoup d'argent pour le pouvoir d'achat, je vous signale.
00:14:08 - Bon, écoutons. Parce que l'avis, moi, ce qui m'intéresse, c'est l'avis des uns et des autres dans cette période-là.
00:14:13 Aussi, bien sûr, votre avis est déterminant, mais l'avis des gens qui nous écoutent peut-être davantage.
00:14:18 Écoutez ce kiosquier en un ras-le-bol, bien évidemment. Écoutez-le.
00:14:23 - J'ai prévu de fermer, tout simplement, mais j'ai plutôt tendance à leur dire qu'aujourd'hui, il faut arrêter de s'en prendre au kiosque.
00:14:33 Moi, je suis juge gérant et cette réforme, je la soutenais pas forcément.
00:14:37 Donc, effectivement, il faut arrêter. On n'est pas représentatif, nous, de la pub ou quoi que ce soit.
00:14:42 Pour l'instant, malheureusement, depuis le 23 mars, je n'ai pas réouvert.
00:14:45 Donc, effectivement, manque d'activité, manque de salaire, tout.
00:14:49 Ça, c'est très compliqué. Je n'ai pas encore chiffré parce que j'ai l'expert qui passe le 27.
00:14:53 Mais c'est dommageable à hauteur de plusieurs milliers d'euros et j'en ai ras-le-bol.
00:14:59 Je veux dire, je suis fatigué. Je n'ai même pas rentamé ma saison, donc je suis déjà fatigué.
00:15:03 Je ne pense pas avoir mérité ça.
00:15:05 - Voilà, ça, c'est des témoignages concrets. On pourrait les multiplier.
00:15:08 Vous avez ce gérant de restaurant, c'est encore dans Paris. Écoutez-le.
00:15:13 - On a des appréhensions parce que lors de la dernière manif où le parcours est arrivé sur Opéra,
00:15:19 c'était un peu compliqué parce qu'on a eu des dégradations sur le restaurant.
00:15:25 Donc, on a eu des vitres qui ont été brisées, cassées.
00:15:28 Il y a eu une tentative d'intrusion dans le restaurant où la porte principale du restaurant
00:15:34 a été attaquée par plusieurs personnes à coups de pied, de barres de fer, etc.
00:15:39 Avec des membres du restaurant à l'intérieur. Donc, assez traumatisant même, pour vous dire.
00:15:45 Et du coup, là, quand on a appris qu'il allait avoir encore la manif sur Opéra,
00:15:51 donc on est un peu inquiet.
00:15:52 Donc, là, on attend des consignes claires de la direction pour savoir ce qu'on fait exactement.
00:15:57 - Et s'il faut tirer des conclusions de la séquence qu'on a vécue,
00:16:00 c'est que ceux qui cassent devraient être effectivement punis plus qu'ils ne le sont.
00:16:04 - Mais il faut remarquer, Pascal.
00:16:06 Je me pose une question sur l'horaire, sur le parcours des manifestations.
00:16:10 - C'est Opéra Bastide.
00:16:11 - Oui, mais c'est la deuxième fois qu'on va à l'Opéra.
00:16:14 Il y a eu une manif déjà.
00:16:16 Tous ceux qui connaissent Paris, les autres le savent à travers la télé ou autre,
00:16:22 Opéra, on est à deux pas de la rue de la Paix, des boutiques de grand luxe, etc.
00:16:26 Je trouve, ça me semble bizarre.
00:16:29 De la même manière qu'il m'a semblé bizarre qu'on passe devant la Rotonde
00:16:33 quand on connaît les symboles, le parcours de manifestation,
00:16:37 plusieurs fois déjà, est passé devant la Rotonde,
00:16:39 jusqu'au moment où il y a eu l'incident.
00:16:41 - La Rotonde, c'est Boulogne-en-Parnasse.
00:16:43 - Mais l'Opéra, c'est presque pire.
00:16:46 Il y a déjà eu beaucoup de casses la dernière fois à l'Opéra.
00:16:49 Comment se fait-il ?
00:16:50 - Oui, mais parce qu'autrement, vous ne faites que République Bastille
00:16:52 et les gens qui habitent République Bastille, vous les condamnez.
00:16:54 Les agents immobiliers de République Bastille doivent être vraiment contents en ce moment.
00:16:58 Ça doit vendre de l'appartement, moi, je vous le dis.
00:17:00 - Si je peux me permettre, il y a deux mois, moi, j'ai participé à la manif
00:17:04 qui faisait tout le boulevard du Montparnasse,
00:17:06 où il y a des cafés, des restaurants, des banques, des commerces,
00:17:09 tout le long du boulevard du Montparnasse.
00:17:10 - Vous étiez dans la rue ?
00:17:11 - J'étais dans la manifestation.
00:17:13 - Ah bon ?
00:17:14 - Oui, ça m'arrive de manifester.
00:17:16 Et il n'y a rien eu de cassé.
00:17:18 - Oui, au début, il n'y avait rien.
00:17:19 - Donc, avant 49.3, les incidents sont marginaux.
00:17:25 - Mais quand vous êtes dans la manif, les gens vous reconnaissent, non ?
00:17:28 - Oui, mais ça, c'est bien.
00:17:29 - Qu'est-ce qu'ils vous disent ?
00:17:30 - Ils me disent "allez-y, continuez".
00:17:33 - Je ne sais pas s'ils ont raison.
00:17:35 - Si le parcours des manifestations ne passe ni par Opéra, ni par Bastille,
00:17:38 ni par Montparnasse, par où passera-t-il ?
00:17:40 Pour peut-être interdire les manifestations dans Paris ?
00:17:43 - Non, mais ça, c'est encore autre chose, mais c'est vrai que ça pose un souci.
00:17:49 Bon, la sécurité.
00:17:52 Alors, le...
00:17:54 - Est-ce que Gautier Lebret a quelque chose d'important à dire là-dessus ?
00:17:57 - Sur le RIP, parce qu'ils vont jouer, évidemment, le pourrissement.
00:18:00 L'exécutif va jouer le pourrissement sur le référendum.
00:18:04 - L'initiative partagée.
00:18:05 - L'initiative partagée, au cas où le Conseil constitutionnel valide.
00:18:08 S'ouvre une période de neuf mois, qui est nécessaire pour que 10% des électeurs inscrits soutiennent.
00:18:14 - Ce qui fait quasiment 5 millions de personnes.
00:18:16 - Si les 10% sont rassemblés, le Conseil constitutionnel constate et envoie au président de la République.
00:18:21 - Oui.
00:18:22 - Nous sommes toujours d'accord.
00:18:23 Le président dispose alors d'un délai de six mois pour soumettre la proposition à référendum.
00:18:26 - Oui.
00:18:27 - En fait, c'est une blague.
00:18:28 - Mais il peut la...
00:18:29 - En fait, tu vois que tout est fait pour que le peuple ne soit jamais consulté.
00:18:31 C'est ça qui n'est pas normal.
00:18:33 Ce dispositif que je suis en train de lire, et je ne le découvre pas...
00:18:36 - Il y a un autre moyen de choix, le président.
00:18:37 Il y a un autre moyen où il peut le passer au Parlement.
00:18:38 - Voilà.
00:18:39 - Sauf si une des deux assemblées est saisie de la dite proposition avant l'expiration du délai de six mois.
00:18:44 Si c'est le cas, il n'y a plus de référendum.
00:18:46 - La volonté, c'est qu'on ne veut pas que les gens votent.
00:18:49 - Absolument.
00:18:50 - Eh bien, ce n'est pas comptable.
00:18:51 - Le système, c'est un système qui est d'ailleurs contraire à l'esprit de la Ve.
00:18:55 - Ce n'est pas contraire à l'esprit de la Ve.
00:18:56 - Non, il y a le référendum dans la Ve.
00:18:58 - C'est une usine à gaz.
00:18:59 - Ça a été fait pour ça.
00:19:00 - C'est une usine à gaz.
00:19:02 Alors évidemment, après, on lui dit, oui, vous attaquez les institutions.
00:19:05 C'est une usine à gaz.
00:19:06 Mais non, mais désolé.
00:19:07 - Il faut remplacer le référendum du général De Gaulle.
00:19:10 - Exactement.
00:19:11 - De Gaulle, il fait à la fois référendum.
00:19:12 - De Gaulle, il fait à la fois, après 68, la dissolution, élection législative, et avril 69, il fait le référendum.
00:19:19 De Gaulle, réveille-toi.
00:19:21 - On soit le peuple en disant.
00:19:23 - La sécurité, comment ?
00:19:25 - On soit le peuple en disant.
00:19:27 - Bien sûr, mais la dernière fois qu'on l'a consulté en France, c'est quand ?
00:19:29 - 2005.
00:19:30 - Mais comme les gens ont mal voté.
00:19:32 - Ils ont mal voté.
00:19:33 - Ils ont mal voté, donc surtout pas qu'ils revotent à nouveau si on ne réussit pas à le faire.
00:19:37 - Et c'est Nicolas Sarkozy qui fait le traité de Lisbonne derrière.
00:19:40 - Oui, mais c'est un peu plus compliqué que ça.
00:19:43 - C'est une histoire politique.
00:19:44 - C'est un peu plus compliqué que ça.
00:19:45 - Il faut changer de peuple.
00:19:46 - Non, mais bon.
00:19:47 - La sécurité, parce qu'elle pose problème, on va voir le sujet de Mickaël Dos Santos.
00:19:52 Effectivement, le parcours qui est le moins, le plus sécurisé, si j'ose dire, c'est visiblement République Bastille.
00:20:02 On ne peut pas faire à chaque fois République Bastille pour les gens qui habitent à République Bastille.
00:20:06 Celui qui est le plus en difficulté, c'est quand ça passe au boulevard Montparnasse, vous l'avez dit.
00:20:11 Et là, Place de l'Opéra, ils partent.
00:20:13 Place de l'Opéra, c'est tout petit pour un rassemblement Place de l'Opéra.
00:20:15 - Parce qu'il y aura moins de monde.
00:20:17 Et moins il y a de monde, plus ça se radicalise.
00:20:18 Et plus ça se radicalise, moins il y a de monde.
00:20:21 - Refais-le, refais-le.
00:20:22 Le théorème.
00:20:23 - Le théorème de Brett.
00:20:25 - Le théorème de Brett.
00:20:26 - La sécurité, Mickaël Dos Santos.
00:20:28 Pour cette douzième journée de mobilisation, le dispositif de sécurité reste inchangé.
00:20:35 11 500 policiers et gendarmes sont chargés du maintien de l'ordre au niveau national.
00:20:40 4 200 pour la ville de Paris.
00:20:43 Le nombre d'individus à risque attendu dans la capitale reste également stable.
00:20:47 500 à 1 000 radicaux devraient se mêler aux manifestants dans le cortège parisien.
00:20:51 Des casseurs à l'origine la semaine dernière de nombreuses dégradations
00:20:55 et d'une attaque remarquée contre le restaurant La Rotonde.
00:20:58 Enfin, selon nos sources, les opposants à la réforme des retraites devraient être moins nombreux dans la capitale.
00:21:04 A la veille de la décision très attendue du Conseil constitutionnel,
00:21:08 seuls 40 000 à 70 000 personnes sont attendues entre la place de l'Opéra et Bastille.
00:21:13 Ils étaient 57 000 la semaine dernière à Paris.
00:21:16 - Alors la question, bon, est-ce que le gouvernement a gagné l'essoufflement, l'enlisement ?
00:21:22 Est-ce qu'il a gagné ? Est-ce qu'Emmanuel Macron a gagné ?
00:21:25 Et je le dis à chaque fois, moi j'essaie toujours d'être le plus honnête intellectuellement.
00:21:29 Le pays n'a jamais été bloqué.
00:21:31 Les routiers, je l'ai dit, ne sont jamais rentrés.
00:21:33 On disait qu'ils allaient rentrer.
00:21:34 Le privé est resté à l'extérieur.
00:21:37 - De quelle victoire ?
00:21:38 - Les grèves se sont arrêtées.
00:21:40 - Il a gagné juridiquement, mais il a perdu politiquement.
00:21:43 - De quelle victoire par le temps, avec un tel niveau de ressentiment, de vraie colère ?
00:21:48 - Il a gagné juridiquement.
00:21:49 - Qui s'accumule.
00:21:51 - Ça s'appelle une amère victoire, ça.
00:21:53 - Ça s'appelle une victoire, l'apérus.
00:21:54 - Une victoire comme ça, c'est une amère victoire pour les 4 ans qui viennent.
00:21:57 Je ne sais pas si elle sera confirmée demain, mais franchement, politiquement, il y aura des conséquences.
00:22:02 - Il a changé de ton d'ailleurs. Il voit bien, il dit qu'il faut qu'on reparle le dialogue.
00:22:05 - Justement, au moment où s'achève, où peut s'achever éventuellement,
00:22:09 cet interminable débat sur la réforme des retraites.
00:22:12 Emmanuel Macron fait savoir aujourd'hui qu'il est prêt à recevoir les syndicats et à échanger avec eux.
00:22:18 - Mais il suffit de...
00:22:19 - Il a quand même une façon de gouverner assez étonnante.
00:22:21 - S'il avait du panache...
00:22:22 - Parce qu'il a refusé, tout au long du débat sur la réforme des retraites,
00:22:25 il l'accorde aujourd'hui que c'est chose faite.
00:22:28 - Mais pour parler d'autre chose que des retraites, pour parler de sa loi travail à venir.
00:22:31 - Il est quand même étonnant.
00:22:32 - C'est un petit côté provocation là-dedans.
00:22:34 - Il est inquiétant.
00:22:35 - S'il avait du panache et du sens de la démocratie...
00:22:39 - Il ferait un intervalle.
00:22:40 - Non, il attendrait le Conseil constitutionnel qui va sans doute censurer 2-3 éléments de la loi,
00:22:46 le contrat senior, l'index senior, et il referait un vote devant l'Assemblée par l'article 10, alinéa 2.
00:22:53 Et il y aurait un vote. Et il pourrait dire, bah voilà, ça a été contesté, mais au moins il y a eu un vote.
00:22:58 - Mais il le fera pas, parce qu'il le fera pas, parce que pour lui il a gagné.
00:23:00 - Mais il n'a pas de panache.
00:23:02 - Et puis parce qu'il ne veut pas prendre le vote.
00:23:04 - Et ça, ça donne une victoire à la PIRUS.
00:23:06 Ça donne une victoire juridique, mais une défaite politique.
00:23:09 - Vous pouvez rappeler ce qu'est une victoire à la PIRUS ?
00:23:12 Parce que, notez les spectateurs...
00:23:14 - À la PIRUS, c'est PIRUS qui croit avoir gagné, je crois que c'est contre les...
00:23:17 Je veux dire, peut-être une énormité contre les grecs,
00:23:19 et qui en fait, cette victoire se transforme en défaite, parce que derrière ils perdent tout.
00:23:24 Je crois que c'est ça.
00:23:26 - C'est une victoire, si vous me permettez, où les pertes du vainqueur sont telles,
00:23:29 qu'elles dépassent le défi de la victoire.
00:23:31 - Vous avez raison.
00:23:33 - Et le remplacement d'Elisabeth Borne s'éloigne.
00:23:36 - Il faut vous demander à Maître Gims pour avoir l'interprétation.
00:23:39 - Ah, on dit plus... Non mais attendez, alors là, Gérard, vous êtes dépassé.
00:23:43 On dit plus Maître Gims, il s'appelle plus Maître du Tour.
00:23:46 On dit Gims.
00:23:47 - Oui, il faut demander, en tout cas c'est lui qui peut nous donner la lumière.
00:23:50 La lumière explique.
00:23:51 - Oui, parce qu'il y a des pyramides, il y a de l'électricité.
00:23:53 Bon, on va marquer une pause, je ferai juste une parenthèse.
00:23:57 Lisez le papier de Philippe Devilliers ce matin dans Le Figaro.
00:24:02 Il n'y a pas dix personnes qui peuvent écrire comme écrit Philippe Devilliers.
00:24:06 C'est... Alors après, on est d'accord, on n'est pas d'accord avec lui.
00:24:09 Mais il y a du souffle, il y a de l'écriture, il y a de la culture, il y a le fond, bien sûr.
00:24:16 Mais on va, je vous dirai quelques passages après la pub.
00:24:22 Le Conseil d'État aura pris son temps, c'est sur la statue de Saint-Michel,
00:24:26 et choisit son moment pour rendre son arrêt, pour terrasser le dragon le vendredi saint.
00:24:30 C'est une coïncidence, mais elle est symbolique.
00:24:32 La statue de Saint-Michel doit être déboulonnée.
00:24:34 Personne n'oserait déboulonner le Conseil d'État.
00:24:36 Pour la statue, les choses sont plus simples.
00:24:38 Le prévôt du paradis n'avait rien à faire.
00:24:40 Il faut rendre la place aux trottinettes.
00:24:43 Le saint patron des parachutistes a perdu la bataille contre le sacro-saint État de droit
00:24:48 qui pèse des œufs de mouche dans les balances de toiles d'araignées
00:24:52 pendant que la cité s'effondre, etc.
00:24:55 Je vous assure... Comment ?
00:24:57 Les œufs de mouche dans les toiles d'araignées, ce n'est pas Philippe de Villiers qui l'a inventé.
00:25:02 C'est Voltaire.
00:25:03 Oui.
00:25:04 Il omit de dire que c'est...
00:25:06 Il fait une référence à Voltaire.
00:25:08 Tout le monde aura compris ici que c'était une référence à Voltaire,
00:25:11 puisque nous avons tous lu à propret Voltaire, n'est-ce pas ?
00:25:15 Vous préparez vos punchlines le soir, comme ça, petit scarabée ?
00:25:19 Absolument pas.
00:25:20 Vous pouvez répéter ce que vous avez dit tout à l'heure.
00:25:22 Moyen monde. Plus ça se radicalise, et plus ça se radicalise, moyen monde.
00:25:27 Et réciproquement. La pause, à tout de suite.
00:25:30 Il a du talent.
00:25:32 Michel Onfray sera avec nous tout à l'heure. Il publie l'un de ses 55 livres de l'année.
00:25:38 Je fais toujours la même plaisanterie à chaque fois qu'il vient,
00:25:41 donc peut-être que je change de plaisanterie.
00:25:43 Michel Onfray, "Anima, vie et mort de l'âme", qui est un livre purement de philo.
00:25:50 C'est intéressant.
00:25:51 Oui, ça va vous changer un peu.
00:25:53 "Vie et mort de l'âme" de Lascaux, "transhumanisme".
00:25:56 C'est nous d'être un peu bas de plafond.
00:25:58 Mais là, il va...
00:26:01 On va passer en duplex.
00:26:04 Audrey Bertheau.
00:26:07 Emmanuel Macron veut échanger avec les syndicats sur les retraites.
00:26:13 Il l'a annoncé hier depuis les Pays-Bas.
00:26:15 Cette rencontre pourrait avoir lieu après les décisions du Conseil constitutionnel,
00:26:18 attendu demain sur France Info.
00:26:21 Ce matin, Sandrino Russo a réagi.
00:26:23 Quel est l'intérêt de les recevoir après ?
00:26:25 Il veut faire diversion et dire "on passe à autre chose".
00:26:28 Ce sondage, plus de 6 Français sur 10, soit 64 %,
00:26:32 pense qu'il faut stopper l'immigration extra-européenne en France.
00:26:35 C'est le résultat de notre sondage CSA pour CNews.
00:26:37 Un chiffre qui monte à 68 % chez les 50-64 ans et à 66 % chez les 25-34 ans.
00:26:44 Enfin, la qualité de l'air en Ile-de-France s'est légèrement améliorée en 2022.
00:26:47 C'est ce qu'a annoncé Air Paris.
00:26:49 Mais les niveaux de pollution observés restent encore loin de respecter
00:26:52 les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé.
00:26:55 La pollution de l'air est à l'origine de pathologies chroniques graves,
00:26:59 comme les maladies cardio-vasculaires et respiratoires ou encore certains cancers.
00:27:03 On peut rebondir d'ailleurs sur ce que disait Audrey Bertheau,
00:27:06 sur le sondage qui a été proposé.
00:27:08 Évidemment, c'est un sondage pour CNews qui a été proposé sur
00:27:12 "Faut-il stopper l'immigration extra-européenne ?"
00:27:14 Là encore, je pense que pour retisser le lien démocratique,
00:27:19 c'est un sujet sur lequel les Français doivent intervenir, se prononcer.
00:27:23 Le souci que nous avons, c'est que le Covid, le peuple n'a pas été consulté.
00:27:28 Absolument pas. On est d'accord.
00:27:30 En fait, Emmanuel Macron a décidé de tout depuis six ans.
00:27:33 Alors c'est normal, il est président de la République et c'est la Ve République.
00:27:36 Mais il y a un moment où il faut revenir au peuple.
00:27:39 Donc l'immigration, bien sûr qu'il faut un grand référendum sur l'immigration,
00:27:43 un référendum sur l'immigration en France.
00:27:45 Évidemment. Il faut demander aux gens si ils voulaient des quotas, etc.
00:27:48 Est-ce que vous voulez des quotas ou pas ?
00:27:50 Vous posez la question, est-ce que vous voulez des quotas d'immigration en France ?
00:27:53 Bien sûr qu'il faut le faire.
00:27:55 On est capable de le faire, des quotas. Moi, je suis pour.
00:27:57 En tout cas, il faut interroger les gens.
00:28:00 Voyez-le, ce sondage. De la même manière, le Covid,
00:28:03 vous avez enfermé tout le monde pendant un mois.
00:28:05 C'est pour ça qu'il y a cette colère.
00:28:08 On l'a dit cinq ou huit fois.
00:28:10 C'est un prétexte.
00:28:13 Normalement, la campagne présidentielle devrait permettre d'instruire et de trancher ces grands...
00:28:17 Mais oui, mais il a joué au malin.
00:28:19 Il a joué au malin.
00:28:21 Donc c'est simple.
00:28:23 Le Front National, c'est des fascistes.
00:28:26 Et les autres, c'est le désordre. Et c'est moi ou le chaos.
00:28:28 C'est ça, son programme.
00:28:29 Et je suis le camp de la raison.
00:28:30 Voilà. Et vous êtes des imbéciles et vous comprenez rien.
00:28:33 Et vous êtes tous d'extrême droite.
00:28:35 Bon, d'accord. C'est une manière.
00:28:37 Mais après, ça te revient dans la figure.
00:28:39 Pardonnez-moi de le dire.
00:28:41 J'ai bien conscience que je le dis d'une manière très caricaturale.
00:28:44 Non, mais c'est la réalité.
00:28:46 Non, mais ce qui montre l'abaissement extraordinaire de la démocratie parlementaire en France,
00:28:51 c'est qu'il n'y a pas eu un débat au Parlement, dans notre République,
00:28:56 sur le petit problème que constitue la guerre en Ukraine.
00:28:59 C'est vrai.
00:29:00 Oui, bien sûr.
00:29:01 C'est révélé.
00:29:02 C'est révélé.
00:29:03 En Allemagne, il y a eu...
00:29:04 C'est révélé.
00:29:05 C'est révélé.
00:29:06 C'est révélé.
00:29:07 Regardez l'exemple de la Suède.
00:29:09 Et après, je vous parlerai évidemment des sables de Lonne.
00:29:14 Mais on va voir le sujet de la Suède, où les Suédois ont été interrogés
00:29:18 et reviennent sur la politique migratoire.
00:29:20 Voyez ce sujet.
00:29:23 Décourager les migrants qui voudraient trouver refuge dans le pays.
00:29:28 Tel est l'objectif du gouvernement suédois.
00:29:31 En 2020, 58% des Suédois réclamaient moins de réfugiés en dépit d'une baisse notable des arrivées.
00:29:36 Et pour cela, le gouvernement multiplie les actions.
00:29:40 A commencer par la réduction de quotas de réfugiés passant de 6400 arrivés par an en 2022
00:29:45 à 900 par an dorénavant et en accordant la priorité aux enfants, aux femmes et au personnel LGBT.
00:29:51 Les demandeurs d'asile seront désormais placés dans des centres de transit
00:29:55 et non plus dans des logements payés par l'Office de l'immigration pendant l'examen de leur demande.
00:29:59 Si elle est rejetée, ils seront immédiatement renvoyés dans leur pays d'origine.
00:30:04 Le ministère de l'immigration suédois a également exhorté l'Office des migrations
00:30:08 à examiner les moyens d'accroître les retours volontaires pour des groupes d'immigrés
00:30:12 arrivés au cours des dernières décennies et qui n'auraient pas réussi à s'intégrer dans la société.
00:30:17 La Suède n'est plus la terre promise.
00:30:19 Voici le message martelé dorénavant par le biais d'une campagne d'information
00:30:23 ciblée sur les sites du gouvernement et des ambassades étrangères.
00:30:27 On voit bien que ces sujets doivent être débattus parce qu'autrement, ils créent un malaise.
00:30:33 Christophe Galtier, c'est très intéressant ce qui se passe avec Christophe Galtier.
00:30:37 Vous le savez, c'est l'entraîneur du Paris Saint-Germain.
00:30:39 On lui prête des propos qu'il dément.
00:30:41 Là aussi, pour ceux qui ne connaissent pas, on va faire l'état des lieux
00:30:46 et vous allez voir le sujet dans quelques secondes.
00:30:49 Mais on voit bien que le racisme ou le procès en racisme,
00:30:53 ou ses difficultés sont au cœur de la société française.
00:30:55 C'est pour ça qu'il faut qu'il y ait un débat un jour.
00:30:58 Puisqu'autrement, lui-même, dans un milieu où franchement, il n'y a pas beaucoup de racisme,
00:31:02 s'il y a un domaine où il n'y a pas de racisme, c'est bien le sport.
00:31:04 On est d'accord.
00:31:05 Qui intègre par définition...
00:31:08 Dans un milieu de supporters, oui.
00:31:09 Mais sur le terrain, il y en a.
00:31:11 Sauf, mais ça aussi, il faut le dire, que dans le sport et notamment le football,
00:31:16 il y a des gros soucis aujourd'hui communautaristes.
00:31:19 Ça existe.
00:31:20 Je veux bien qu'on le nie, mais ça existe.
00:31:23 Parce que les entraîneurs, ils sont confrontés à une jeune génération.
00:31:26 À Madame notamment, et des mâles.
00:31:28 Bien sûr, on l'a vu avec Antoine Cambouaré, qui avait exclu un joueur
00:31:31 parce qu'il faisait le ramadan.
00:31:33 Il ne peut pas faire le ramadan et ne pas boire ou ne pas manger pour un sportif de haut niveau.
00:31:37 Donc, on voit bien les problèmes.
00:31:39 Mais comme on se voile la face depuis des années sur ces sujets-là,
00:31:43 on en arrive à Christophe Galtier, qui est accusé de racisme.
00:31:48 Moi, je connais un peu Christophe Galtier.
00:31:50 T'as envie de le défendre, bien sûr.
00:31:52 Parce que s'il y a vraiment un domaine où tout le monde est ensemble,
00:31:57 et puis tu connais l'homme, moi je le connais, Christophe Galtier.
00:32:00 Bien sûr que je ne l'accuserais pas de racisme.
00:32:04 Il est accusé d'avoir dit quoi ?
00:32:05 Vous allez voir le sujet.
00:32:07 Tout est parti d'un mail que Julien Fournier aurait envoyé en fin de saison dernière
00:32:12 à la direction d'Ineos, propriétaire de l'OGC Nice.
00:32:16 Il m'a alors répondu que je devais tenir compte de la réalité de la ville,
00:32:20 et qu'en effet, on ne pouvait pas avoir autant de Noirs et de Musulmans dans l'équipe.
00:32:24 Christophe Galtier aurait tenu ses propos dans le bureau de l'ancien directeur du football Nice
00:32:28 en août 2021.
00:32:30 Une accusation que l'actuel entraîneur du PSG conteste fermement par la voix de son avocat.
00:32:35 Christophe Galtier a immédiatement saisi son avocat pour engager sans délai
00:32:40 les poursuites judiciaires qui s'imposent.
00:32:42 Et ce, d'autant plus que depuis cette divulgation,
00:32:45 il fait l'objet de menaces et d'actes de harcèlement intolérable.
00:32:49 Premier à réagir, Julien Fournier regrette la révélation du mail polémique,
00:32:53 mais confirme à demi-mot son existence.
00:32:56 "Je ne suis en aucun cas à l'origine de la diffusion de ces informations internes,
00:33:00 vieilles d'un an, au moment de mon départ du club.
00:33:03 Le timing de ces révélations me révolte, tout autant que leur contenu."
00:33:07 L'OGC Nice a également publié un communiqué officiel sur l'affaire.
00:33:11 Là encore, aucun démenti concernant les propos qu'aurait tenu son ancien entraîneur.
00:33:16 "L'effet relaté concerne deux personnes ne travaillant plus pour l'OGC Nice.
00:33:20 Cette situation a été traitée avec le plus grand sérieux, au moment des faits."
00:33:24 Christophe Galtier a été placé sous une protection personnelle et familiale,
00:33:27 mise en place par le PSG.
00:33:29 Le club a également ouvert une enquête interne,
00:33:32 pour faire toute la lumière sur les événements.
00:33:35 "Le problème, c'est évidemment pas que les joueurs soient musulmans,
00:33:38 qu'ils soient catholiques ou qu'ils soient juifs.
00:33:40 Le problème, c'est si la religion entre dans le vestiaire,
00:33:43 et qu'elle soit catholique, juive ou musulmane,
00:33:46 et qu'elle oblige à un nouveau type de comportement.
00:33:49 C'est ça qui est nouveau aujourd'hui, et qui peut exister,
00:33:53 et qui pose forcément un souci."
00:33:56 "Mais la pression est forte, puisqu'il y a des demandes concernant,
00:34:00 notamment le Ramadan, et les pauses, etc.
00:34:03 Mais la question, c'est savoir si on en parle.
00:34:06 Le fait d'en parler, on vous traite effectivement déjà de raciste.
00:34:10 On vous traite de raciste si vous abordez ce problème.
00:34:13 Moi je pense que Galtier est victime d'un procès de Moscou.
00:34:16 On est en train, effectivement, après tout,
00:34:19 on a le droit de penser que dans une équipe de foot,
00:34:23 qu'elle doit être un petit peu,
00:34:25 elle doit être à la couleur un petit peu de la ville pour laquelle elle est.
00:34:29 Et effectivement, on peut très bien, il a le droit de penser,
00:34:32 qu'on ne peut pas avoir uniquement des joueurs d'origine africaine
00:34:36 ou d'origine maghrébine dans l'équipe de sa ville.
00:34:39 C'est une opinion."
00:34:41 "Ce sont des citoyens vendés d'Irak."
00:34:43 "C'est une opinion."
00:34:45 "Ce sont des jeunes français."
00:34:47 "On a le droit, on pense, en tant qu'animateur de son équipe,
00:34:53 qu'effectivement on peut penser autrement.
00:34:55 Si on est dans le déni absolu, dès qu'il s'agit,
00:34:59 alors effectivement on retombe dans les propos absolument aberrants
00:35:02 qu'on trouve sur certains réseaux sociaux."
00:35:04 "Mais on ne peut ne pas partager cette idée."
00:35:06 "Mais bien sûr on ne peut pas la partager.
00:35:08 Mais de là à faire un procès stalinien."
00:35:11 "Non mais, attendez, là il faut être clair.
00:35:13 Pourquoi y a-t-il beaucoup de Noirs dans le football ?
00:35:17 Pour une raison simple, c'est que le football historiquement recrute
00:35:21 dans les milieux les plus défavorisés, là où les Noirs sont surreprésentés.
00:35:26 C'est aussi simple que ça ce que je vous dis.
00:35:28 Et en même temps à Sciences Po, qui recrute dans des milieux plus favorisés,
00:35:33 les Noirs sont sans doute sous-représentés.
00:35:37 Et les Blancs sont surreprésentés.
00:35:39 C'est aussi bête que ça.
00:35:43 C'est une question sociale.
00:35:45 C'est une question sociale.
00:35:46 Plus que raciale.
00:35:47 Voilà, c'est pour ça que ces conversations sont très délicates
00:35:50 et parfois mal interprétées."
00:35:52 "Mais en France, en 2023, dans une équipe de football,
00:35:57 un entraîneur qui dit républicalement qu'il y a trop de Noirs et de musulmans
00:36:02 dans son équipe, c'est un candidat au suicide."
00:36:04 "Mais ça n'a pas de sens surtout.
00:36:06 C'est idiot de dire ça."
00:36:08 "C'est complètement idiot."
00:36:10 "Ce serait suicidaire."
00:36:12 "Le Pen-Pair avait dit ça."
00:36:15 "Le Pen-Pair avait dit ça et ça avait déjà été dit."
00:36:18 "C'est la réalité de notre pays.
00:36:21 L'équipe de France, c'est une vitrine de ce qu'est la France aujourd'hui.
00:36:25 L'équipe de France de football, je parle.
00:36:28 Et avant, vous aviez les plus grands joueurs français.
00:36:32 Copa, immigré polonais, Copacevic, Michel Platinié, fils d'immigré italien.
00:36:39 Donc voilà, c'était..."
00:36:41 "Génial."
00:36:42 "En fait, dans les équipes de football, vous avez toujours eu des fils d'immigrés
00:36:46 ou des enfants d'immigrés."
00:36:47 "Aux très générations."
00:36:48 "Pour les raisons que je vous ai expliquées tout à l'heure."
00:36:49 "Mais comme en Amérique, le basket américain, c'est évidemment une domination de Noirs."
00:36:52 "Juste revenir sur la statue de Saint-Michel,
00:36:56 parce que vous le savez, c'était le Conseil d'État
00:36:58 qui a rejeté vendredi dernier le pourvoi de la commune des Sables d'Olonne
00:37:02 qui luttait pour le maintien de la statue de Saint-Michel devant son église.
00:37:05 Cette statue avait été installée en 2018 sur une place publique devant l'église.
00:37:09 Le maire de la ville, Yannick Moreau, dit vers droite,
00:37:11 a affirmé qu'une solution serait trouvée pour qu'elle reste dans le quartier.
00:37:14 On va peut-être voir des images d'ailleurs.
00:37:16 Mais j'en reparle ce matin. Pourquoi ?
00:37:19 Parce qu'il y a un papier exceptionnel de Philippe de Villiers, on en pense.
00:37:23 Ce qu'on en veut bien sûr sur le fond, mais sur la forme.
00:37:26 Il n'y a pas dix personnes qui peuvent écrire comme lui ce qu'il écrit.
00:37:31 Et cette décision, il dit, c'est la défaite des âmes simples,
00:37:34 la défaite du petit peuple attaché à sa statue,
00:37:37 la défaite d'un imaginaire hors d'âge contre l'arsenal glaçant
00:37:41 des principes qui appellent à broyer le dépôt millénaire.
00:37:45 C'est le suicide assisté d'une nation aux murs porteurs chancelants,
00:37:49 décelée où la loi devient un instrument qui sert à tuer les âmes,
00:37:52 les corps, les images et piétés populaires.
00:37:55 Nous sommes là face à un nouveau dragon, l'état de droit.
00:37:58 C'est lui qui désengendre et qui désaffilie.
00:38:02 C'est le même état de droit dont a profité un migrant illégal
00:38:05 pour brûler une cathédrale à Dantes, puis assassiner un prêtre à Saint-Laurent-sur-Sèvres.
00:38:09 C'est le même état de droit qui désarme nos pouvoirs publics
00:38:12 lorsque la police arrête les Black Blocs et que la justice les relâche.
00:38:15 C'est la même balance, mue par les mêmes ardeurs normatives
00:38:18 de nos cinq cours suprêmes qui imposent cet état de non-droit
00:38:22 et remplacent nos statues par des idoles.
00:38:25 Où était l'état de droit astein lorsque le Conseil municipal a donné à une rue
00:38:29 de la ville le nom de Fatima, la femme du prophète Mahomet,
00:38:33 et quand un criminel récidiviste Jean-Marc Rouillant a été invité
00:38:36 à perorer à l'université de Bordeaux, là où Mme Agazinsky a été interdite de chair.
00:38:41 La célèbre formule de François Mitterrand résume tout.
00:38:44 Les juges ont eu la peau de l'ancien régime, ils auront la peau du nouveau.
00:38:48 Dans sa prophétie, Mitterrand avait juste oublié les cours européennes.
00:38:51 Bon, on peut admettre...
00:38:53 - Il y a du souffle ! Après on en pense, sur le fond on a le droit de le discuter.
00:38:57 - On peut juste rappeler que, en ce qui concerne Essa Abdelhon,
00:39:00 c'est juste l'application de la loi de 1905, c'est bébête.
00:39:04 Donc il dit raconte, il a un très beau style, Philippe Devilliers,
00:39:08 là il tire un peu le sujet de façon un peu extravagante je trouve.
00:39:14 - C'est une application à double sens, car si on allait dans le sens des ultra-laïcs,
00:39:18 à l'heure actuelle, on devrait s'occuper un peu des façades des églises et des cathédrales,
00:39:22 qui sont des provocations, puisqu'elles comportent souvent des statuts d'amour, de saint, etc.
00:39:28 - Vous connaissez la loi de 1905.
00:39:30 - Absolument.
00:39:31 - Tout ce qui a été construit, tout ce qu'il y a après 1905...
00:39:34 - Est-ce qu'on vous a parlé de la...
00:39:36 - Donc, l'application...
00:39:37 - Donc le juge a juste appliqué.
00:39:39 - Donc, l'application pointilleuse...
00:39:41 - L'iCard, c'est une application longue.
00:39:43 - Vous avez grandi dans les années 70.
00:39:46 - Oui.
00:39:47 - Comme moi.
00:39:48 - Oui.
00:39:49 - Est-ce qu'on vous a parlé de la loi de 1905, d'un année 70 ?
00:39:51 Est-ce que vous en avez le souvenir ?
00:39:53 Le monde s'arrêtait le vendredi saint,
00:39:55 parce que, que vous soyez catholique ou pas d'ailleurs,
00:39:58 le jour de...
00:40:00 - J'ajouterais pas quand même non plus.
00:40:01 Moi j'étais dans une école publique, avec des instituteurs et des profs laïcs.
00:40:06 - Et des laïcards des fois.
00:40:08 - À l'époque, TF1, qui était la grande chaîne, retransmettait la messe du pape,
00:40:14 ce qu'elle ne ferait plus aujourd'hui.
00:40:15 Pourquoi ? Parce qu'elle n'est pas service public,
00:40:17 et on l'accuserait de faire du prosélytisme pour la religion catholique.
00:40:21 C'est ainsi.
00:40:22 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, le catholicisme est attaqué.
00:40:25 En France, vous le savez bien.
00:40:27 - Et il est attaqué ?
00:40:29 - Alors qu'il ne l'était pas dans les années 70.
00:40:31 Pourquoi ? Parce qu'il y avait 80% ou 90% des gens qui étaient catholiques.
00:40:34 - En l'occurrence, c'est une erreur du maire.
00:40:36 C'est une erreur du maire ce qu'il a fait.
00:40:38 C'est-à-dire que la statue, il savait très bien que l'application...
00:40:41 Si quelqu'un s'y faisait le jus,
00:40:42 il était sûr que son histoire ne allait pas marcher.
00:40:45 Donc il a commis une erreur, le maire.
00:40:47 Il faut qu'on trouve une autre solution.
00:40:49 Moi, je n'ai rien contre les statues.
00:40:50 Au contraire, j'adore les statues.
00:40:51 - Il défend l'âme française.
00:40:52 Aujourd'hui, il y a beaucoup de gens qui retournent dans les églises,
00:40:54 non pas parce qu'ils sont religieux,
00:40:56 mais parce que c'est un des derniers endroits où l'âme française perdure.
00:40:59 - Je signale que la nuit dernière a engée...
00:41:02 - L'âme française, la culture française, la tradition française,
00:41:05 c'est dans les églises.
00:41:07 C'est quelque chose qui te rappelle ce que nous sommes.
00:41:10 - Au-delà de la religion.
00:41:12 - Et d'ailleurs, Notre-Dame de Paris, c'était ça.
00:41:14 - Dans une magnifique église d'Angers, la nuit dernière,
00:41:17 on a massacré, on a vandalisé cette église.
00:41:20 Je pense qu'on le verra à un moment donné sur C-News.
00:41:23 Et effectivement, on a décapité les statues catholiques,
00:41:28 les statues des saints, etc.
00:41:30 On a coupé les bras, etc.
00:41:31 Voilà ce qui se passe en France à l'égard du...
00:41:33 Alors franchement, je trouve que dans ce contexte-là,
00:41:36 parce que ce n'est pas un seul incident, celui d'Angers,
00:41:39 la recrudescence des actes de vandalisme contre les églises,
00:41:43 elle est permanente depuis des fois.
00:41:45 - On est tous d'accord.
00:41:46 - Faites quand même attention, Pascal, à une chose.
00:41:49 Moi, j'ai des amis croyants, je suis très tolérant.
00:41:52 Et d'ailleurs, leur foi, quand ils m'en parlent, me touche,
00:41:55 parce que pour moi, ça reste un mystère.
00:41:57 Mais il peut y avoir des formes de spiritualité
00:42:00 et d'imaginaire laïque qui sont tout aussi nourrissants.
00:42:03 Ne pensez pas que l'âme française,
00:42:05 elle est simplement à l'autel de l'église.
00:42:07 - Je ne parle pas religion, je parle culture.
00:42:10 - Non, oui, mais il y avait une petite...
00:42:12 Dans votre propos, il y avait quelque chose qui...
00:42:14 - Vous l'avez mal saisi.
00:42:15 - D'accord, mal interprété.
00:42:16 - Vous l'avez mal saisi.
00:42:17 Je pourrais dire la même chose.
00:42:18 Il y a deux événements qui ont marqué vraiment les Français
00:42:20 ces derniers temps.
00:42:21 - Notre-Dame.
00:42:22 - Notre-Dame, les obsèques de la reine d'Angleterre
00:42:24 et avant, les obsèques du prince Philippe.
00:42:26 On a vu l'Occident.
00:42:27 - Oui.
00:42:28 - On a vu la tradition de l'Occident.
00:42:30 On a vu l'Occident qui parlait au monde.
00:42:32 On a vu ça.
00:42:33 Et en 15 jours, on a vu la force, la puissance,
00:42:35 la tradition de l'Occident.
00:42:37 - Ils ont été très marqués aussi après...
00:42:39 - Et ça va bien au-delà de la religion.
00:42:41 - Ils ont été marqués après Charlie aussi.
00:42:43 Il y a quelque chose qui est passé.
00:42:45 Il y a eu un mouvement français.
00:42:47 - Oui.
00:42:48 - Profondément français.
00:42:49 - Je vous donne d'autres moments.
00:42:51 - C'est autre chose.
00:42:52 - Oui, mais...
00:42:53 - Je vous parle de ces derniers mois.
00:42:55 - Vous avez raison.
00:42:56 - L'âme française était...
00:42:57 - Mais faites attention parce que si on va sur Charlie
00:42:59 et la manifestation, on peut aussi dire qui était là.
00:43:01 - Oui, je sais.
00:43:02 - Qui était présent.
00:43:03 - Qui n'était pas là.
00:43:04 - Et qui n'y était pas.
00:43:05 - Je sais, je vous l'ai dit.
00:43:06 - C'est vrai.
00:43:07 - Et là, attention.
00:43:08 - On peut dire les deux.
00:43:09 - Et là, on est sur un sujet très sensible.
00:43:11 Si on commence à dire qui n'y était pas.
00:43:13 - Mais on peut dire que l'âme française
00:43:15 était place de la République le 11 janvier 2015.
00:43:18 - Je suis d'accord avec vous.
00:43:19 - Si je ne me trompe pas, il y a bien à Paris
00:43:21 un boulevard qui s'appelle boulevard Saint-Michel.
00:43:23 - Oui.
00:43:24 - Au bas, il y a la fontaine Saint-Michel.
00:43:26 - Oui.
00:43:27 - Est-ce qu'il n'y aurait pas une statue...
00:43:29 - Vous êtes trop cultivés pour savoir.
00:43:31 - Est-ce qu'il n'y aurait pas une statue de l'arc-en-Jean-Michel
00:43:34 en bas du boulevard Saint-Michel ?
00:43:36 Est-ce qu'il ne faut pas la déboulonner d'urgence ?
00:43:38 - Mais vous êtes trop cultivés pour ne pas savoir.
00:43:40 - Le patrimoine...
00:43:41 - C'est tout simple.
00:43:42 - Tout le patrimoine, nous l'avons déjà consacré au boulevard Saint-Michel.
00:43:45 - Le nom du boulevard Saint-Michel est une propagande.
00:43:47 - On avance.
00:43:48 On sera tout à l'heure.
00:43:49 On va parler de l'âge.
00:43:50 - Justement, ça tombe bien.
00:43:51 - Attention les mots.
00:43:52 - Michel Onfray.
00:43:53 - Oui.
00:43:54 - Michel Onfray.
00:43:55 - Saint-Michel.
00:43:56 - Saint-Michel Onfray.
00:43:57 - L'arc-en-Jean.
00:43:58 - L'arc-en-Jean.
00:43:59 - L'arc-en-Jean.
00:44:00 - Saint-Michel Onfray.
00:44:01 - Et on parlait de l'Occident chrétien quand vous parliez de l'Occident.
00:44:05 - Oui.
00:44:06 - L'Occident chrétien.
00:44:07 - L'Occident chrétien.
00:44:08 Pas simplement catholique.
00:44:09 L'Occident chrétien.
00:44:10 - Oui, absolument.
00:44:11 - Mais vous êtes au courant qu'il y a plus de 50% des Européens
00:44:14 qui ne sont pas croyants maintenant.
00:44:15 - Mais ça n'a rien à voir.
00:44:16 - Mais vous connaissez notre culture et notre histoire.
00:44:18 - Ce n'est pas une question de croyance ou pas.
00:44:21 C'est ça que veut dire.
00:44:22 - C'est l'embrassé du chrétien.
00:44:23 - C'est ce que nous sommes.
00:44:24 Voilà, c'est autre chose.
00:44:26 En revanche, je voudrais qu'on parle juste quelques secondes d'Emmanuel Macron
00:44:30 parce qu'Emmanuel Macron a encore été chalité hier.
00:44:33 Alors, il y a deux manières de voir ça.
00:44:35 Soit on dit que c'est quatre personnes, ce qui est vrai.
00:44:37 C'est quatre personnes aux Pays-Bas ou dix personnes.
00:44:40 Soit on dit qu'on ne retiendra à chaque fois de tous ces voyages que ça.
00:44:47 - Au Pays-Bas, on ne retiendra que ça.
00:44:50 C'est très clair, ce sont les images qui resteront.
00:44:52 Surtout, ça montre que la réforme des retraites le rattrape également à l'étranger
00:44:55 et qu'il ne peut pas se déplacer à l'étranger sans qu'on lui parle de la réforme des retraites.
00:44:59 Alors, en Chine, régime autoritaire, il n'était pas embêté par des cortèges et des comités d'accueil,
00:45:03 mais on lui a quand même parlé de la réforme des retraites
00:45:05 et d'Elisabeth Borne qui prenait de la distance avec lui.
00:45:07 Donc, il est toujours rattrapé par cette fameuse réforme des retraites.
00:45:09 Et oui, on ne retiendra que ces images de son déplacement aux Pays-Bas.
00:45:12 En même temps, c'est vraiment une poignée de gens.
00:45:15 En revanche, il s'est exprimé sur "Clore un chemin" et "Bâtir un chemin d'avenir" également.
00:45:23 Bon, le ton est à la fois différent et puis, en fait, t'as du mal à le croire sincère pour dire les choses.
00:45:30 Maintenant, il t'a eu une fois, il t'a eu deux fois, il t'a eu trois fois.
00:45:36 Et puis maintenant, tu dis bon, j'ai compris.
00:45:38 - Il a une nouvelle loi qui arrive.
00:45:39 - J'ai compris.
00:45:40 - Un plein emploi qui arrive, une nouvelle loi de travail dans laquelle il va sans doute réincorporer
00:45:44 ce qui sera retoqué par le Conseil constitutionnel.
00:45:46 Donc, pour commencer les négociations avec les syndicats, ça ne commencera pas forcément très bien.
00:45:50 - Oui, mais regardez, après les Gilets jaunes, en décembre 2018, il est vraiment tout en bas.
00:45:56 Il fait le grand débat où il est exceptionnel.
00:45:57 Il va partout, il retrousse les manches, il parle à tout le monde.
00:46:00 Mais il l'a fait une fois.
00:46:01 Maintenant...
00:46:02 - Il ne peut plus.
00:46:03 - Il ne peut plus parce que quand tu parles, tu dis bon, OK, j'ai compris.
00:46:06 Il est très fort.
00:46:07 OK, il est très intelligent.
00:46:08 OK, mais il se fiche de moi.
00:46:10 - Et surtout pour remettre Laurent Berger autour de la table des négociations après l'avoir autant pris pour ça.
00:46:14 - OK, il m'a pris, mais il est plus fort que les autres.
00:46:17 J'ai bien compris.
00:46:18 - Il peut peut-être dire "j'ai changé".
00:46:19 - Qui viennent sur ce plateau.
00:46:21 - Il l'a fait plusieurs fois, "j'ai changé".
00:46:23 - Oui, j'ai changé.
00:46:24 - Il vient sur ce plateau, vous savez, le Conseil que je lui propose.
00:46:28 Il n'a pas le droit de parler.
00:46:29 - Comment ?
00:46:30 - C'est ça, il n'a pas le droit de parler.
00:46:31 Pendant une heure, je lui fais écouter ce qu'il a dit, je lui fais écouter les gens, etc.
00:46:35 Et la caméra, il n'a pas le droit de parler, parce que quand il parle, on sait ce qu'il va dire.
00:46:38 Ça n'a pas d'intérêt, il va t'embourber.
00:46:39 - Alors vous pouvez avoir un hologramme, ça serait pareil.
00:46:41 - Il va parler pendant trois minutes, tu ne te souviendras plus de ton question, il va t'embourber.
00:46:44 Donc ce n'est pas possible.
00:46:45 En revanche, hier, il a clore un chemin, écoutez le président Macron.
00:46:50 - La France ne soutient pas les provocations, ne soutient pas la politique fiction,
00:46:54 et considère que le statu quo, le respect et la clarté, est le meilleur allié de l'autonomie stratégique européenne
00:47:00 et de notre vision des choses.
00:47:02 C'est pourquoi je ne participerai pas aux commentaires et n'aurai rien à dire sur les phrases de l'ancien président Trump,
00:47:08 parce qu'il participe de cette escalade qui est recherchée par certains.
00:47:12 Quand il était président, je ne commentais pas ses phrases, je ne vais pas le faire maintenant qu'il n'est plus président.
00:47:18 - Bon, vous avez compris qu'il répondait à Emmanuel Trump.
00:47:22 Non, à Donald Trump.
00:47:24 - Donald Trump.
00:47:25 - Bon, c'est bien d'avoir écouté, mais ce n'est pas ce passage-là que je voulais vous faire écouter.
00:47:30 C'est ce qu'il a dit sur les retraites, "clore un chemin" et "bâtir un chemin",
00:47:33 comme je l'ai dit il y a quelques secondes pour lancer ce passage-là.
00:47:37 - Pas facile de clore un chemin.
00:47:40 Il faut mettre un mur.
00:47:42 - Nous menons aux Pays-Bas, comme en France, des réformes difficiles, qui soulèvent parfois des protestations.
00:47:47 Parfois en France, on pense qu'il n'y a que dans notre pays qu'il y en a.
00:47:50 Vous qui vivez ici, savez très bien qu'il y en a ici aussi, fortes, profondes.
00:47:56 Et quand on change le modèle agricole, quand on bouscule le modèle économique
00:48:00 pour faire face soit à l'évolution démographique, aux changements technologiques,
00:48:05 à la légitime lutte contre les dérèglements du climat,
00:48:09 il faut accompagner, il faut accepter parfois la controverse,
00:48:14 et il faut essayer de bâtir un chemin d'avenir.
00:48:16 - Bâtir un chemin d'avenir.
00:48:17 Écoutez, on va essayer de bâtir un chemin d'avenir pendant quatre ans.
00:48:20 On va recevoir Michel Onfray dans une seconde.
00:48:22 La pause, à tout de suite.
00:48:25 - Michel Onfray, j'ai dit tout à l'heure "saint" Michel Onfray.
00:48:28 Vous n'êtes pas vraiment catholique.
00:48:30 - Pas catholique ? Je ne suis pas catholique ?
00:48:33 - Je vous pose la question.
00:48:34 - Je suis de formation catholique, baptisé, oui.
00:48:36 Je défends la chrétienté, je suis un athée qui défend la chrétienté.
00:48:39 - C'est ça. Pour des raisons culturelles, c'est ce que je disais tout à l'heure.
00:48:42 C'est plus ce rapport-là que vous avez.
00:48:44 Et vous ne croyez pas...
00:48:46 - Je ne crois pas, non.
00:48:47 - Vous ne croyez pas en Dieu ?
00:48:48 - Je suis même franchement athée.
00:48:49 - Vous ne pensez pas que quelqu'un vous attend là-haut ?
00:48:51 - Sûrement pas, non. J'aimerais bien. C'est sympathique de retrouver...
00:48:54 - Mais pourquoi vous dites "sûrement pas" ?
00:48:56 Ce qui est drôle, c'est que finalement croire ou pas croire, c'est la même chose.
00:48:59 - Non mais c'est à ceux qui affirment une chose de n'apporter la preuve.
00:49:02 La charge n'accompte pas à celui qui ne croit pas de dire qu'une chose n'existe pas.
00:49:06 Si je vous dis que je suis venu en taxi avec une licorne
00:49:08 et que vous n'arrivez pas à faire la démonstration, c'est faux.
00:49:10 Je ne vais pas vous dire que c'est la preuve que c'est vrai.
00:49:12 - Non mais on peut être agnostique, par exemple.
00:49:14 Vous ne trouvez pas que c'est la même démarche ?
00:49:16 - Non, c'est que le philosophe, c'est qu'on n'a pas assez bossé.
00:49:18 Si on n'a pas travaillé, on a le droit de dire "je suspends mon jugement", je ne sais pas.
00:49:22 Mais un philosophe, normalement, doit avoir travaillé sur ces questions-là
00:49:25 pour pouvoir dire à un moment donné si c'est oui ou non.
00:49:27 Il n'y a pas un demi-dieu, quoi. Je crois en Dieu, mais pas trop.
00:49:30 Encore que, moi j'ai des amis prêtres qui me disent qu'ils doutent de Dieu.
00:49:34 Le mot "admirer" n'est pas ce qu'il faut utiliser comme mot.
00:49:38 Ils me disent "on admire ta constance dans l'athéisme" me disent-ils,
00:49:41 parce que nous on doute.
00:49:42 J'ai un ami, je ne vais pas dire qui il est, un moine, qui me dit
00:49:46 "non, moi je n'ai pas tous les jours la foi. Je doute beaucoup,
00:49:49 parfois je ne crois même pas en Dieu, et pourtant je suis là".
00:49:52 Je dis "moi je pensais justement que si tu étais dans un monastère..."
00:49:54 Il me dit "non, c'est pour travailler à ma foi plutôt que..."
00:49:58 En fait, un signe vers Dieu, je crois.
00:50:00 - Non, non, non, je vous écoute parce qu'on va vous écouter avec plaisir.
00:50:05 D'autant que ça, c'est un vrai livre de philo.
00:50:07 C'est le plus difficile de vos livres depuis bien longtemps.
00:50:10 À lire, je veux dire.
00:50:12 Mais c'est Audrey Bertheau qui nous rappelle les titres.
00:50:14 - L'incinérateur d'Issi-les-Moulineaux près de Paris
00:50:19 est bloqué depuis ce matin par des manifestants.
00:50:21 Je rappelle que la CGT appelle à une grève des éboires
00:50:24 à partir d'aujourd'hui dans le but de transformer les rues de Paris
00:50:27 en décharges publiques.
00:50:29 Les syndicats attendent la décision du Conseil constitutionnel demain.
00:50:33 Et pour cette douzième journée de mobilisation,
00:50:35 le dispositif de sécurité sera le même que la semaine dernière.
00:50:38 11 500 policiers et gendarmes seront mobilisés dans toute la France,
00:50:41 dont 4 200 à Paris.
00:50:43 Laurent Dunez, le préfet de police de Paris, a annoncé ce matin
00:50:47 que le siège du Conseil constitutionnel sera protégé
00:50:50 par les forces de l'ordre aujourd'hui.
00:50:52 Un Français sur deux a donné à une association cette année
00:50:55 pour une cause humanitaire ou sociale.
00:50:57 Les apprentis d'Auteuil ont publié leur baromètre
00:50:59 sur la générosité des Français.
00:51:01 Et les premiers à en bénéficier, ce sont les victimes de la guerre en Ukraine.
00:51:04 En moyenne, les Français ont donné l'année dernière
00:51:07 333 euros, soit une augmentation de 21% par rapport à 2021.
00:51:12 - On va parler évidemment de l'âme.
00:51:14 Alors on parlait tout à l'heure de l'âme française.
00:51:16 Elle existe à votre avis, l'âme française ?
00:51:18 Philippe Devilliers parlait de l'âme française.
00:51:21 - Oui, il a raison, il y a une culture, il y a un savoir qui est assez spécifique.
00:51:24 Il y a une âme italienne, il y a une âme espagnole,
00:51:26 puis après il y a une âme européenne, puis il y a aussi une âme judéo-chrétienne.
00:51:29 - Mais c'est quoi l'âme française selon vous ?
00:51:31 Qu'est-ce qui la définirait ?
00:51:33 - Je l'avais définie dans un livre qui s'appelait "L'art d'être français"
00:51:35 en partant d'auteurs, en disant "mais c'est Montaigne, c'est Rabelais, c'est Voltaire".
00:51:39 Enfin, ce sont tous ces gens, ou Camus par exemple.
00:51:42 Certains pourraient dire plutôt Sartre que Camus,
00:51:44 mais enfin une révolte qui prend parfois la forme d'une révolution,
00:51:47 mais un style de rapport au monde.
00:51:49 Quand vous écoutez de la musique française, vous savez que c'est de la musique française.
00:51:52 Quand c'est Debussy, quand il y a une espèce de légèreté,
00:51:55 il y a une espèce d'élégance, de délicatesse.
00:51:59 Il y avait ça je dirais dans la façon d'être français.
00:52:02 Le panache, vous avez reçu l'autre jour François Cereza pour un tableau livre
00:52:05 que j'ai acheté dans la foulée.
00:52:07 Et le panache est assez français.
00:52:09 - Mais le panache, je lui avais dit aussi, c'est un truc de perdant le panache.
00:52:12 - Oui mais tant mieux, je veux dire, il y a plein de...
00:52:14 - Il y a cette idée-là aussi.
00:52:16 Par exemple, le foot c'est toujours un bon révélateur.
00:52:18 On a adoré l'équipe de France de Michel Pagny, elle perdait.
00:52:21 - Oui, mais aujourd'hui on préfère des gens qui gagnent mal
00:52:24 à des gens qui perdent bien.
00:52:26 Il y a des moments où on peut dire, après tout, il y a des gens qui perdent bien,
00:52:28 et c'est l'élégance.
00:52:30 Même en politique.
00:52:32 François Cereza le dit sur Jacques Anctil,
00:52:34 quand il dit que les français n'aimaient pas Jacques Anctil
00:52:37 parce qu'ils préfèrent les seconds, ceux qui ne gagnent pas,
00:52:39 Poulidor, etc.
00:52:41 Et il a complètement raison.
00:52:42 Il y a ça aussi dans l'esprit français, c'est pas forcément ce qu'il y a de mieux.
00:52:44 - De ne pas aimer les gagnants.
00:52:46 - De ne pas aimer les gagnants.
00:52:47 - De ne pas aimer les patrons, par exemple.
00:52:48 - De ne pas aimer les décapités.
00:52:50 J'ai vu un bonbage, on est dans Darmanin,
00:52:52 une vieille tradition française,
00:52:54 on te rappelle une vieille tradition française,
00:52:56 et puis un dessin de guillotine.
00:52:57 Ça aussi c'est la France.
00:52:58 C'est la guerre de religion, c'est la terreur,
00:53:00 les coups pétants,
00:53:02 c'est tout ça.
00:53:04 C'est un art de ne pas s'entendre.
00:53:06 - De ce point de vue là, on est un drôle de peuple, peut-être.
00:53:09 Ce qui est important dans ces cas-là,
00:53:12 dans cette bonne France ou dans cette mauvaise France,
00:53:14 c'est de voir qui pilote.
00:53:16 Et peut-être que celui qui pilote influence
00:53:19 cette bonne France ou cette mauvaise France.
00:53:21 - Ça c'est le jacobinisme.
00:53:22 - Donc quand on a deux gaules, c'est pas mal.
00:53:24 - C'est le jacobinisme.
00:53:25 C'est ce que dit Tocqueville quand il écrit un livre sur l'Ancien Régime
00:53:27 et la Révolution française.
00:53:28 Il dit "on n'a pas changé grand-chose depuis Philippe Le Bel
00:53:30 parce qu'il y a une centralisation, elle est à Paris
00:53:32 et c'est à Paris qu'on décide de tout".
00:53:34 Et comme ça change pas avec la Révolution française,
00:53:36 avec les jacobins surtout,
00:53:38 moi je suis girondin dans cette Révolution française,
00:53:40 et bien effectivement tout se décide à Paris.
00:53:42 Les girondins disaient à l'époque, il y a 83 départements,
00:53:44 il faut que Paris pèse 1/83ème de la représentation nationale.
00:53:47 Pas le cas.
00:53:48 Sur certains sujets, c'est 100% ou 80%.
00:53:51 - Dans votre métier, les écrivains sont à Paris.
00:53:53 Pour venir faire, en tout cas pas pour écrire,
00:53:56 mais pour venir en parler, ils sont à Paris.
00:53:58 Dans les métiers du journalisme,
00:54:01 beaucoup de grandes radios, de grandes télévisions
00:54:07 sont installées à Paris, nous sommes à Paris.
00:54:09 - Mais j'habite en Normandie,
00:54:10 dès qu'on veut se déplacer en France, il faut passer par Paris.
00:54:12 - Oui.
00:54:13 - On peut pas faire un direct.
00:54:14 - Non, ça c'est pas vrai.
00:54:15 - On va rigoler.
00:54:16 - Si, il a raison.
00:54:17 - Ça c'est pas vrai, il y a des transversales
00:54:18 quand même qui existent aujourd'hui.
00:54:19 - Elles ont été détruites, bien sûr.
00:54:21 - Quand vous habitez à Caen,
00:54:23 quand vous allez à la Marseille,
00:54:25 quand vous habitez à Caen,
00:54:26 vous n'êtes pas obligés de passer par Paris quand même.
00:54:28 - Si, bien sûr.
00:54:29 - Bien sûr que si.
00:54:30 - Les transversales n'existent plus.
00:54:32 - Si je veux aller à Lille en étoile, je passe par Paris.
00:54:34 - Si je veux aller à Bordeaux, je passe par Paris.
00:54:35 - C'est sur la route, si vous allez à Lille.
00:54:37 - Non, vous rigolez.
00:54:38 - Oui, non, oui, c'est pas vraiment...
00:54:39 - Les Bretons, il y en a, la géographie, non.
00:54:41 - Les écrivains connaissent bien le réseau de transport
00:54:43 parce qu'ils vont sur les salons du livre.
00:54:44 Donc ils connaissent bien.
00:54:45 - Non, mais je parle pas en avion,
00:54:47 qui avait des lignes...
00:54:49 - Un avion qui fait Caen-Marseille.
00:54:51 - Il y a un avion, évidemment, qui a des lignes.
00:54:54 Il y a un aéroport à Caen.
00:54:55 - Quand on se déplace en train de traverser...
00:54:56 - Mais Marseille ?
00:54:57 - Il passe par Lyon.
00:54:58 - Ah, il passe par Lyon.
00:54:59 - Il y a forcément un camp Marseille.
00:55:01 - Il passe par Lyon.
00:55:02 - Il n'y a pas de vol direct.
00:55:03 - Il n'y a pas de vol direct entre Caen et Marseille.
00:55:05 - Non.
00:55:06 - Eh bien, ils vont en avoir un.
00:55:07 - Je vois bien.
00:55:08 - Bon, avant de parler du bouquin de Philo,
00:55:11 votre regard sur l'actualité,
00:55:12 il nous intéresse, cette séquence,
00:55:14 ce conseil constitutionnel demain, je disais,
00:55:17 il ne suffit pas d'être grand clair
00:55:19 pour savoir la réponse que donnera le conseil constitutionnel.
00:55:21 - Bien sûr.
00:55:22 Ce sont des gens qui ont été choisis
00:55:24 par des gens qui défendent exactement la même vision du monde.
00:55:26 Des mastrichiens, pour le dire.
00:55:27 Il n'y a pas un communiste,
00:55:28 il n'y a pas quelqu'un de la France Insoumise,
00:55:30 il n'y a pas quelqu'un du Rassemblement National dans cet endroit.
00:55:32 Donc voilà, on sait très bien qu'entre socialistes mastrichiens
00:55:36 et puis libéraux mastrichiens,
00:55:37 ils pensent un peu la même chose,
00:55:38 ils ont tous nommé leurs copains.
00:55:39 Donc on voit bien, ils vont dire
00:55:40 "Ah, il faudra déplacer une virgule ici.
00:55:42 Là, il va falloir faire un paragraphe."
00:55:44 Et puis on dira "Ah, ils ont retoqué."
00:55:45 Mais sur l'essentiel, savoir travailler deux ans de plus,
00:55:48 on va y avoir droit.
00:55:49 - Bon.
00:55:50 L'appel au peuple, le référendum,
00:55:54 si demain la France devait être consultée,
00:55:56 sur quelles questions prioritaires
00:55:57 elles devraient l'être à votre avis ?
00:55:59 - Mais toutes !
00:56:00 Moi, j'ai la nostalgie du gaulocommunisme, moi,
00:56:01 de cette époque où on avait la possibilité
00:56:03 de s'adresser à un peuple old school,
00:56:05 ce que j'ai appelé un peuple old school,
00:56:07 et de lui dire "Eh bien, c'est vous qui êtes souverain,
00:56:09 c'est vous qu'on va solliciter."
00:56:10 - Mais alors, quelle question, par exemple,
00:56:11 on pose sur l'immigration ?
00:56:12 Comment on pose la question, selon vous ?
00:56:13 - C'est assez facile.
00:56:14 Vous savez très bien que le référendum,
00:56:15 c'est une question qui doit être posée
00:56:16 pour qu'on y réponde par oui ou par non.
00:56:18 Donc après, vous formulez la question parce que...
00:56:20 - Mais sur l'immigration, par exemple,
00:56:21 c'est quoi la formulation ?
00:56:22 - Ça se travaille.
00:56:23 C'est pas "Est-ce que vous voulez désimmigrer,
00:56:24 oui ou non ?"
00:56:25 C'est pas ça, évidemment.
00:56:26 Est-ce que vous voulez une politique d'immigration ?
00:56:28 Comment peut-elle être contrôlée ?
00:56:29 Par qui ? Comment ? De quelle manière ?
00:56:30 Faut-il une politique d'immigration choisie ?
00:56:32 Quels sont les critères du choix ?
00:56:33 Très bien qu'il y ait une question,
00:56:34 puis qu'après, on peut décliner.
00:56:36 - Eh bien, il faut une question par oui et par non.
00:56:37 Et sur le référendum, par exemple, sur les retraites,
00:56:39 vous posez une question aussi au peuple ?
00:56:40 - Oui, bien sûr.
00:56:41 - Et vous lui posez comment la question ?
00:56:42 Il va vous répondre non,
00:56:43 si vous demandez aux gens de travailler deux ans de plus.
00:56:45 - Eh bien, si c'est la vraie.
00:56:46 - Le peuple est souverain.
00:56:47 - Le peuple est souverain, d'accord.
00:56:48 - Mais dans la Constitution de 58 + 62,
00:56:51 l'élection du suffrage universel direct
00:56:52 du président de la République,
00:56:53 le président de la République n'est pas un monarque.
00:56:56 Le président de la République,
00:56:57 c'est un monarque et aussi un républicain.
00:56:59 Il est monarque parce qu'il concentre
00:57:01 la souveraineté nationale et populaire,
00:57:03 mais en même temps, le peuple reste républicain
00:57:05 et il peut le décapiter symboliquement
00:57:07 en lui disant "tu as perdu les élections".
00:57:09 Macron, pendant son premier mandat,
00:57:10 a perdu toutes les élections.
00:57:11 Il n'a rien fait.
00:57:12 - Mais il a gagné la principale quand même en 2022.
00:57:15 - Comment ? Comment ? De quel point ?
00:57:16 - Il l'a gagnée.
00:57:17 - Oui, d'accord, j'entends bien,
00:57:18 mais je veux dire, vous avez 50% des gens
00:57:19 qui ne votent pas.
00:57:20 - Non, pas 50%.
00:57:21 - Ben, l'absolument.
00:57:22 - Il n'y a pas 50%.
00:57:23 - Il y a un tiers.
00:57:24 - Il y a 60%.
00:57:25 - C'est pas la même chose.
00:57:26 - Non, non, je retire mon chiffre.
00:57:28 Une grande partie...
00:57:29 - Et ce qui est déjà beaucoup par rapport aux Etats-Unis.
00:57:31 - Oui, c'est énorme.
00:57:32 - Il y a 70% des gens qui ont voté quand même.
00:57:34 - Absolument.
00:57:35 Ajoutez dans ceux qui ont voté
00:57:36 des gens qui n'ont pas voté pour,
00:57:37 mais qui ont voté contre.
00:57:38 Tout est fait pour nous dire
00:57:39 "Marine Le Pen, elle est sympathique".
00:57:40 - Ben, ils n'ont qu'à voter pour Marine Le Pen.
00:57:42 Tout est fait.
00:57:43 Ils sont grands.
00:57:44 - Pendant 5 ans, on vous dit
00:57:45 "elle est gentille, elle élève des chats,
00:57:47 on la reçoit comme les autres"
00:57:48 en disant "vous l'avez vue,
00:57:49 elle a un CAP de féliniculture".
00:57:51 Et puis après, on vous dit dans les 15 jours
00:57:53 "attention au radours sur glane,
00:57:55 Macron le jour où il est élu,
00:57:57 le soir du premier tour,
00:57:58 il fait quoi entre les deux tours,
00:57:59 l'avant-dernière fois ?
00:58:00 Il va au radours sur glane
00:58:01 et il s'en va au musée de la Shoah".
00:58:03 Ça veut dire en gros
00:58:04 Marine Le Pen et Dastreich,
00:58:05 c'est la même chose.
00:58:06 Il y a des gens qui finissent par croire
00:58:07 ce genre de choses et qui disent
00:58:08 "non, on va..."
00:58:09 Vous rigolez ?
00:58:10 Tous ces gens qui ont voté
00:58:11 non pas pour Macron,
00:58:12 mais contre Marine Le Pen
00:58:13 en disant que c'était le danger du fascisme,
00:58:14 le danger de l'extrême droite,
00:58:15 le danger du nazisme, etc.
00:58:17 Ce sont des gens qui ne votent pas librement.
00:58:19 Je veux dire qu'il y a un moment donné...
00:58:21 - Mais le peuple est souverain.
00:58:22 - Il est souverain,
00:58:23 mais quand on est conditionné
00:58:24 à ce point-là par des médias,
00:58:25 par la culture,
00:58:26 par les publicités...
00:58:27 Moi j'adore Condorcet
00:58:29 qui nous disait que la démocratie,
00:58:30 c'était la meilleure des choses.
00:58:31 - Mais alors aujourd'hui,
00:58:32 elle est à 55%,
00:58:33 donc comment vous expliquez ça ?
00:58:34 - C'est assez facile,
00:58:35 vous savez, en 2005,
00:58:36 quand les gens ont voté
00:58:37 contre le traité constitutionnel,
00:58:38 on leur a dit en 2008
00:58:39 "vous l'aurez quand même
00:58:40 avec le traité de Lisbonne".
00:58:42 Ça s'appelle un coup d'État.
00:58:43 Et quand on voit que finalement,
00:58:45 les gens qui sont censés
00:58:46 représenter le peuple
00:58:47 écrasent le peuple...
00:58:48 - Non mais Marine Le Pen
00:58:49 aujourd'hui elle est à 55%,
00:58:50 donc les gens sont grands
00:58:51 pour comprendre que...
00:58:52 - Après Marine Le Pen au pouvoir,
00:58:53 c'est l'équivalent de Chirac
00:58:54 dans les années 70,
00:58:55 il faut arrêter,
00:58:56 c'est pas Das Reich.
00:58:57 - Non mais sur le plan économique,
00:58:58 ça peut être inquiétant
00:58:59 parce qu'elle est plutôt à gauche,
00:59:00 voire très à gauche.
00:59:01 - Bah écoutez,
00:59:02 si c'est à gauche, moi ça me va,
00:59:03 je suis de gauche moi,
00:59:04 vous savez, je défends ces choses-là.
00:59:05 Donc il y a un moment donné
00:59:06 où ça doit pouvoir arriver.
00:59:07 - La seule proposition sur les salaires,
00:59:09 c'est l'exonération
00:59:10 des cotisations sociales patronales.
00:59:11 - Bon.
00:59:12 - Donc Emmanuel Macron,
00:59:15 ce qui est ennuyeux
00:59:17 dans ce que vous dites,
00:59:18 c'est qu'il y a une forme
00:59:19 d'illégitimité.
00:59:20 - Non, il faut pas ça.
00:59:21 Non, je veux dire qu'un chef de l'État
00:59:22 qui a été élu comme ça,
00:59:23 doit se souvenir
00:59:24 qu'il a été élu comme ça.
00:59:25 - Eh oui.
00:59:26 - Quand il dit
00:59:27 "je me souviendrai des élections",
00:59:28 au soir vous vous souvenez
00:59:29 de l'élection au deuxième tour,
00:59:30 je me souviendrai.
00:59:31 - Oui, ça m'oblige.
00:59:32 - Ce vote m'oblige.
00:59:33 - Et quel est le regard,
00:59:34 alors sur la personnalité,
00:59:35 parce que ça m'intéresse,
00:59:36 vous êtes forcément un intuitif,
00:59:37 et puis pas que,
00:59:38 mais quel regard vous portez
00:59:39 sur son action,
00:59:40 sur ce qu'il fait depuis 8 mois,
00:59:41 sur un changement, pourquoi pas,
00:59:42 que vous avez pu observer
00:59:43 dans sa manière d'être même.
00:59:44 - J'ai fait un livre
00:59:45 qui lui est consacré
00:59:46 qui s'appelle "Foutriquer".
00:59:47 Et donc "Foutriquer",
00:59:48 c'était la façon
00:59:49 qu'avaient les communards
00:59:50 de parler de tiers.
00:59:51 Et je le dis très précisément
00:59:52 parce que quand il a été question
00:59:53 de célébrer la Commune,
00:59:54 qui pour moi,
00:59:55 c'était la première fois
00:59:56 que je l'ai fait,
00:59:57 c'était la première fois
00:59:58 que j'ai fait un livre
00:59:59 qui lui a permis
01:00:00 de parler de tiers.
01:00:01 Et je le dis très précisément
01:00:02 parce que quand il a été question
01:00:03 de célébrer la Commune,
01:00:04 qui pour moi,
01:00:05 un moment supérieur
01:00:06 à la Révolution française,
01:00:07 du moins à la partie
01:00:08 intérieure de la Révolution française,
01:00:09 il a fait savoir
01:00:10 que la République s'était retranchée
01:00:12 à Versailles.
01:00:13 Vous vous rendez compte ?
01:00:14 C'est-à-dire que pour commémorer
01:00:15 la Commune,
01:00:16 il nous dit que les vrais républicains
01:00:18 ils étaient retranchés à Versailles,
01:00:19 c'est-à-dire tiers.
01:00:20 Vous avez entendu ?
01:00:21 C'est moi.
01:00:22 - Ceux qu'on massacrait.
01:00:23 - Vous vous rendez compte ?
01:00:24 Il a choisi son camp
01:00:26 en disant dans la Commune,
01:00:28 moi je suis du côté des Versaillais,
01:00:30 je ne suis pas du côté des communards.
01:00:31 Il le dit très précisément.
01:00:32 Donc je me dis,
01:00:33 Hébert avait inventé,
01:00:34 le journaliste Hébert,
01:00:35 au moment de la Révolution française,
01:00:36 avait inventé le mot "foutriquer",
01:00:38 qui prend l'heure
01:00:39 s'il faut une traduction.
01:00:40 Eh bien,
01:00:41 Jules Vallès le reprend
01:00:42 dans "L'insurgé",
01:00:43 dans sa trilogie,
01:00:44 Jacques Vintra,
01:00:45 et puis d'autres
01:00:46 ont réutilisé ce mot-là
01:00:47 par la suite.
01:00:48 Je trouve que ça lui va bien.
01:00:49 Mais il a une feuille de route
01:00:51 très anti-peuple.
01:00:53 Il y a vraiment
01:00:54 une obsession chez lui.
01:00:55 Il dit tout et n'importe quoi.
01:00:56 C'est vrai.
01:00:57 Mais il fait toujours la même chose.
01:00:58 Toujours l'Europe d'abord,
01:00:59 la France, jamais.
01:01:00 Il va en Chine,
01:01:01 il y va cornaqué par l'institutrice,
01:01:03 qui s'occupe de la Commission européenne,
01:01:05 en disant...
01:01:06 Madame von der Leyen.
01:01:07 Après, il nous dit,
01:01:08 sur la question de Taïwan,
01:01:09 en disant,
01:01:10 bon la Chine, faites ce que vous voulez,
01:01:11 c'est plus chez nous ça.
01:01:12 Vous pouvez faire ce que vous voulez,
01:01:13 ce n'est pas notre guerre.
01:01:14 Tiens, c'est drôle.
01:01:15 Là, on peut dire aussi
01:01:16 qu'il est gaulliste.
01:01:17 Vraiment pas.
01:01:18 Sur ce plan-là,
01:01:19 il est non-aligné
01:01:20 sur les États-Unis.
01:01:21 On peut avoir cette lecture-là,
01:01:23 de dire,
01:01:24 il faut que nous soyons indépendants
01:01:25 et on n'a pas à suivre
01:01:26 ce que disent les États-Unis.
01:01:27 Moi, le général de Gaulle
01:01:28 et les communistes,
01:01:29 avaient cette idée
01:01:30 qu'il y avait une troisième voie.
01:01:31 Ceux qui étaient les communistes
01:01:32 dans le gouvernement
01:01:33 du général de Gaulle.
01:01:34 Cette troisième voie,
01:01:35 moi, j'y crois toujours.
01:01:36 Je pense que la façon
01:01:37 qu'il a aujourd'hui
01:01:38 de vouloir être le patron,
01:01:39 au moins spirituel,
01:01:40 de l'Europe,
01:01:41 c'est ça qui le guide.
01:01:42 Mais c'est contesté d'ailleurs.
01:01:43 C'est contesté en Allemagne.
01:01:44 La presse allemande,
01:01:45 elle est déchaînée
01:01:46 sur Emmanuel Macron.
01:01:47 Personne ne croise sa mère.
01:01:48 Déchaînée.
01:01:49 Et toute la presse européenne.
01:01:50 Ça s'est très mal passé.
01:01:51 En France,
01:01:52 personne ne le rapporte.
01:01:53 Parce que, visiblement,
01:01:54 il a l'immunité
01:01:55 dans la presse française.
01:01:56 Mais sur ce plan-là,
01:01:57 en tout cas sur l'international.
01:01:58 Mais la presse étrangère,
01:01:59 après sa sortie en Chine,
01:02:01 j'exagère un peu.
01:02:02 La presse française
01:02:03 a quand même rapporté
01:02:04 ce qu'il disait à l'étranger.
01:02:05 Et notamment, Politico a rappelé
01:02:07 que l'entretien
01:02:08 dans l'avion du retour
01:02:09 qu'il leur amène de Chine
01:02:10 a été réduit
01:02:11 à la demande de l'Élysée.
01:02:12 Et ça, c'est la première fois.
01:02:13 Parce qu'il n'y avait jamais
01:02:14 de off avec l'Élysée.
01:02:15 Et c'est la première fois
01:02:16 qu'on a considéré
01:02:17 qu'il y avait du off.
01:02:18 Emmanuel Macron disait toujours
01:02:20 "Tout ce que je dis,
01:02:21 vous pouvez le reprendre".
01:02:22 Et là, effectivement,
01:02:23 ce qui s'est dit dans l'avion
01:02:25 a été édulcoré.
01:02:26 Parce qu'il allait encore plus loin
01:02:27 sur Taïwan et sur les Américains.
01:02:28 Il allait encore plus loin.
01:02:29 Dernière chose.
01:02:30 Vous pensez que ça va se terminer
01:02:31 comment avec Emmanuel Macron ?
01:02:32 Mal.
01:02:33 C'est-à-dire ?
01:02:34 C'est un psycho rigide.
01:02:35 Je pense que c'est Boris Vallaud
01:02:36 qui l'autre jour
01:02:37 parlait d'un forcené.
01:02:38 Tout le monde a dit
01:02:39 "Quel vocabulaire, ça crée..."
01:02:40 Non, c'est un forcené.
01:02:41 Il y a vraiment ça chez lui.
01:02:42 Il y a une espèce de façon
01:02:43 vraiment très psychopathe
01:02:44 de dire "Je n'entends pas le peuple.
01:02:45 Je méprise le peuple.
01:02:46 Je vais emmerder les gens
01:02:47 qui refusent le vaccin.
01:02:48 Vous n'avez qu'à traverser
01:02:49 la rue pour trouver un boulot.
01:02:50 Si vous voulez un costard comme moi,
01:02:51 vous n'avez qu'à travailler.
01:02:52 Les Gaulois sont réfractaires, etc."
01:02:53 Mais quel mépris du peuple !
01:02:54 Il a des devoirs
01:02:55 à l'endroit du peuple.
01:02:56 Il n'a pas des droits sur le peuple.
01:02:57 C'est ça la Constitution.
01:02:58 C'est ça la Constitution.
01:02:59 C'est de dire "Je suis là"
01:03:00 par la force de la volonté populaire.
01:03:01 Non, on dit "Je suis là"
01:03:02 parce qu'on a bricolé les trucs,
01:03:03 on s'est arrangé avec les élections, etc.
01:03:04 C'est toujours un candidat maastrichtien.
01:03:05 J'en ai gagné des caisses de champagne,
01:03:06 vous savez,
01:03:07 en prédisant les deuxièmes tours
01:03:08 des présidentielles
01:03:09 et en disant qui serait élu.
01:03:10 Et à chaque fois,
01:03:11 je disais "un candidat maastrichtien".
01:03:12 C'était toujours le cas.
01:03:13 – Et la prochaine fois alors ?
01:03:14 – Si c'est Marine Le Pen,
01:03:15 ce sera aussi une candidate maastrichtienne.
01:03:16 Mais c'est pas le même.
01:03:17 C'est la même chose.
01:03:18 C'est la même chose.
01:03:19 C'est la même chose.
01:03:30 Elle nous a dit "on ne touche pas à Schengen,
01:03:31 on ne touche pas à l'euro,
01:03:32 on ne touche pas au marché".
01:03:33 Elle a envie d'être élue.
01:03:34 Donc effectivement,
01:03:35 elle se met dans le costard.
01:03:36 Et puis ça marche.
01:03:37 Ça marche très bien.
01:03:38 Mais ce n'est pas un projet non plus.
01:03:40 Moi je suis fricciteur.
01:03:41 Je pense qu'on ne peut pas faire de politique
01:03:43 si on n'est pas souverain.
01:03:44 – Vous voulez sortir de l'Europe ?
01:03:45 – Oui, absolument.
01:03:46 De l'Europe libérale.
01:03:47 Je pense qu'on peut faire une Europe des nations
01:03:49 et que dans cette Europe des nations,
01:03:51 on peut peser d'un vrai poids en disant
01:03:52 "Non, nous avons une vraie politique".
01:03:55 Quand Macron s'en va en Chine,
01:03:57 il veut défendre la souveraineté européenne.
01:04:00 Il n'y a pas deux souverainetés.
01:04:01 S'il y a souveraineté française,
01:04:02 il n'y a pas souveraineté européenne.
01:04:03 S'il y a souveraineté européenne,
01:04:04 il n'y a pas souveraineté française.
01:04:05 On ne peut pas avoir les deux.
01:04:06 En même temps, ça ne marche pas sur ce terrain-là.
01:04:08 Lui, il a choisi.
01:04:09 Pas de souveraineté nationale.
01:04:10 – Mais quand vous dites "ça va se terminer mal",
01:04:11 ça veut dire quoi ?
01:04:12 – Parce qu'il est psychorigide, il n'a pas envie.
01:04:13 – Oui, mais ça veut dire quoi ?
01:04:14 – Du sang.
01:04:15 – Pardon ?
01:04:16 – Du sang dans la rue.
01:04:17 Vous avez vu comment ça se passe,
01:04:18 comment c'est violent ?
01:04:19 C'est même une espèce de miracle
01:04:20 qu'il n'y ait pas plus de grabuge.
01:04:23 Il y a un nombre considérable de blessés,
01:04:25 mais il y a des gens qui viennent pour tuer quand même.
01:04:27 Il y a des black blocs qui viennent pour tuer.
01:04:28 – Oui, mais ça ce n'est pas…
01:04:29 Alors, pardonnez-moi,
01:04:30 mais Emmanuel Macron n'est pas responsable des black blocs,
01:04:32 vous le savez bien.
01:04:33 Là, je ne partage pas votre avis du tout.
01:04:34 – Non, mais il y a une gestion possible.
01:04:36 – C'est-à-dire que, quand je vous pose la question
01:04:38 "comment ça va se terminer",
01:04:39 vous me dites "ça va se terminer mal par le sang",
01:04:41 on imagine que c'est le rapport entre sa politique
01:04:44 et effectivement la réponse à sa politique.
01:04:47 Les black blocs, ce n'est pas la réponse à la politique.
01:04:49 C'est des gens qui viennent se greffer là-dessus
01:04:52 pour instrumentaliser le moment avec une extrême gauche.
01:04:55 – Vous êtes au courant ?
01:04:56 – Oui.
01:04:57 – Je suis au courant, mais je suis aussi au courant
01:04:58 du fait qu'ils savent le pouvoir.
01:05:00 Parce que moi, je défends la police, je défends la gendarmerie.
01:05:03 C'est un instrument.
01:05:04 Donc, il y a un préfet qui dit "faites ceci, faites cela".
01:05:06 Le préfet, il prend ses ordres auprès du ministre de l'Intérieur
01:05:09 qui lui les prend auprès du chef de l'État.
01:05:11 Donc, c'est le chef de l'État qui utilise cet instrument.
01:05:13 Donc, on ne tape pas sur l'instrument.
01:05:15 C'est la volonté de Macron de gérer, et c'est une affaire politique,
01:05:18 de gérer les black blocs comme ça.
01:05:20 On nous dit, il y a 1000 ou 2000 personnes, on sait qui ils sont.
01:05:22 C'est drôle, on sait qui ils sont.
01:05:24 Au moment des Gilets jaunes, sur vos chaînes d'info que je regardais,
01:05:27 on voyait des gens qui dépavaient.
01:05:28 "Vous avez une caméra ?", puis on dépave.
01:05:30 Si vous enlevez, vous dépavez.
01:05:31 – Mais là, vous sous-entendez qu'il y aurait une complicité
01:05:35 ou une complaisance de l'exécutif avec les black blocs
01:05:39 pour faire revenir l'ordre.
01:05:42 C'est ça que vous sous-entendez ?
01:05:44 – Je ne le sous-entends pas, je ne sous-entends rien, je dis que c'est le cas.
01:05:47 – Non, Michel Onfray, si vous me permettez,
01:05:50 pour échanger parfois avec les services de police,
01:05:54 ils ont ordre de ne pas charger.
01:05:57 Parce que si tu charges, là pour le coup, tu tues des gens.
01:06:02 – Oui, mais pourquoi ?
01:06:03 – Donc, ils préfèrent pour des raisons politiques,
01:06:06 et aussi d'images, de communication,
01:06:09 d'être dans une position où on casse les vitrines,
01:06:12 où il y a des blessés chez les forces de l'ordre, mais…
01:06:15 – C'est ce que j'appelle la politique.
01:06:17 – Oui, mais autrement…
01:06:19 – Quand il s'agit des gilets jaunes, on charge.
01:06:22 – Non, c'est pas…
01:06:24 Honnêtement, entre les gilets jaunes et les black blocs,
01:06:25 je pense que la réponse est la même.
01:06:26 – Combien de gens ont été énuclés et ont perdu une main chez les black blocs ?
01:06:30 – Parce qu'aujourd'hui, d'abord, la réponse peut-être est plus faible
01:06:33 qu'elle ne l'était il y a cinq ans,
01:06:34 parce qu'il y a eu un changement manifestement de stratégie ou de doctrine.
01:06:39 Et convenez que si vous êtes aux responsabilités,
01:06:42 vous ne pouvez pas prendre le risque de charger sur des black blocs
01:06:47 au risque de les tuer.
01:06:49 Vous voyez ce que je veux dire ?
01:06:50 Et c'est toute la difficulté…
01:06:51 – Vous avez parlé d'une stratégie, je dis simplement que…
01:06:54 Et vous avez raison.
01:06:55 – Non mais c'est la complaisance que vous mettez en place qui est contestable.
01:06:58 Parce que vous dites que c'est du cynisme total.
01:07:00 – Oui, oui.
01:07:01 – Parfois oui, quoi.
01:07:02 – Vous imaginez qu'on peut être chef d'État sans être cynique ?
01:07:04 – Non, bien sûr, mais…
01:07:06 – Ministre de l'Intérieur sans être cynique ?
01:07:08 Jusqu'à un certain point pour tout vous dire,
01:07:10 je n'imagine pas qu'on encourage les black blocs.
01:07:12 – Mais je ne les encourage pas.
01:07:13 – Non mais quand on est président de la République, je ne l'imagine pas.
01:07:15 Peut-être suis-je naïf.
01:07:16 – Je pense, si vous permettez.
01:07:18 – C'est possible.
01:07:19 – Je pense, parce qu'évidemment ça s'est toujours fait.
01:07:22 Tous les pouvoirs politiques ont instrumentalisé la violence
01:07:24 en laissant faire, en laissant pas faire.
01:07:26 En retenant, vous qui connaissez le foot et qui connaissez très bien le foot,
01:07:28 vous savez très bien que les hooligans, on a été capable de les calmer
01:07:31 et de faire de telle sorte qu'ils soient dans les commissariats
01:07:34 à passer des contrôles au moment où ils ne devraient pas.
01:07:36 – Mais ça c'est, pardonnez-moi, c'est le conseil constitutionnel,
01:07:39 c'est l'état de droit, ça ce n'est pas le politique.
01:07:42 C'est les juges qui ont empêché, il y avait une mesure politique
01:07:46 qui faisait qu'on allait chercher les manifestants avant les manifestations
01:07:49 et ça a été retoqué, c'est le conseil constitutionnel.
01:07:51 – Il va y avoir de la peine collective.
01:07:53 – Exactement, c'est aussi les juges.
01:07:55 – L'individualité de la peine.
01:07:56 – Ce n'est pas le politique.
01:07:57 – Il y a des gens qui sont fichés S, pas pour terrorisme,
01:07:59 mais qui le sont pour violence et qui sont connus pour ça.
01:08:01 On sait où ils sont, on sait ce qu'ils font.
01:08:03 – Et vous ne pensez pas que tout simplement les Black Blocs
01:08:06 sont les idiots utiles du pouvoir et qu'il n'y a pas besoin
01:08:10 d'aucune manipulation, il n'y a aucune…
01:08:12 – Parfois vous pouvez manipuler les manipulateurs.
01:08:15 – Le fait que l'exécutif joue sur le pourrissement du mouvement,
01:08:20 ça, ça ne t'a pas échappé quand même.
01:08:22 – Oui, mais parfois la bêtise a une meilleure explication
01:08:26 que la manipulation.
01:08:28 – La bêtise ?
01:08:29 – La bêtise des Black Blocs me paraît considérable.
01:08:33 – Et être manipulé.
01:08:36 – Bon, votre bouquin, je disais, c'est le plus difficile à lire
01:08:40 ces derniers temps que vous ayez écrits.
01:08:43 Les autres sont des ouvrages d'intellectuels,
01:08:45 peut-être que celui-là est un ouvrage de philosophe.
01:08:47 – Oui, c'est ça, vous avez raison de séparer les deux choses.
01:08:49 Non, mais c'est vrai, "L'intellectuel intervient dans la cité",
01:08:51 donc ce sont des livres faciles à écrire.
01:08:53 Et puis après, "Le travail du philosophe",
01:08:55 là dans la série de ce que j'ai appelé "La brève encyclopédie du monde",
01:08:57 avec "Osmos", "Décadence", "Sagesse", celui-ci,
01:08:59 et puis trois autres prévus, c'est une vraie somme philosophique.
01:09:01 Enfin, j'ai essayé.
01:09:03 – Ce que j'aime, c'est votre délicatesse, parce que c'est vous qui m'avez dit ça,
01:09:05 tout à l'heure c'est un livre d'intellectuels,
01:09:07 les autres étaient un livre d'intellectuels, et ça c'est un livre de philosophes.
01:09:09 Donc je n'ai fait que reprendre.
01:09:11 – Je trouve l'idée juste.
01:09:12 – Moi je pensais que c'était de Pascal Praud, on y est néfus le Guron.
01:09:16 – Mais non, mais c'est bien la délicatesse,
01:09:18 ça crée des frontières invisibles entre les gens,
01:09:21 et une forme de complicité qui est agréable.
01:09:24 Qu'est-ce qu'il y a M. Lebrecht ?
01:09:25 – J'adore parce que vous faites tout le temps ça,
01:09:27 de faire croire que c'est de vous alors que vous l'avez piqué.
01:09:30 Une fois vous l'avez fait avec une tribune dans "Le Point" auquel je suis, c'était magnifique.
01:09:34 – Mais les journalistes, nous sommes des voleurs.
01:09:36 – Oui mais je fais pareil.
01:09:37 – Je veux dire, Gérard il le sait,
01:09:39 et c'est toute notre… dès qu'on trouve quelqu'un qui dit quelque chose d'intelligent,
01:09:42 on lui pique.
01:09:44 Évidemment, tous les journalistes savent ça, on est des journalistes.
01:09:48 Ceux qui produisent de l'intelligence, c'est M., lui il produit de l'intelligence,
01:09:53 il résonne sur des choses que les autres n'ont pas dites, il essaye en tout cas.
01:09:57 Nous, on est souvent des perroquets.
01:09:58 – C'est vrai.
01:09:59 – Un peu, c'est vrai, les journalistes.
01:10:01 Régis Debray dit "un journaliste c'est quelqu'un qui lit un journaliste", c'est vrai, mais bon.
01:10:06 Alors votre livre, c'est très intéressant parce que…
01:10:09 – Quel est à votre avis le plus grand événement qui nous fait basculer ?
01:10:14 Parce que vous ne le trouverez pas,
01:10:15 donc c'est pour ça que je vous posais la question, sur ces 50 dernières années, à votre avis,
01:10:19 qui nous fait basculer dans une autre vie, dans un autre monde,
01:10:23 peut-être que cite Michel Onfray depuis…
01:10:26 – Le 11 septembre.
01:10:27 – Non, vous dites le 11 septembre, non.
01:10:29 – Le traité de Maastricht ?
01:10:31 – Non plus, non plus.
01:10:33 – C'est plus philosophique, moins politique.
01:10:34 – C'est plus… comment ?
01:10:35 – C'est plus philosophique que politique.
01:10:37 – Oui, essayez d'élever…
01:10:38 – La révolution numérique.
01:10:39 – Vous savez…
01:10:40 – La révolution numérique.
01:10:41 – C'était Malraux qui disait "montez d'un cran".
01:10:43 Alors je sais que ça vous est difficile comme concept,
01:10:45 mais essayez de monter d'un cran.
01:10:46 – On a plutôt la tendance à dévisser, non ?
01:10:50 L'intelligence artificielle peut-être ?
01:10:52 – Non, tiens, l'intelligence artificielle, votre avis m'intéresse d'ailleurs,
01:10:56 ça, ça peut m'intéresser.
01:10:57 Non, c'est ce qui meurt, ce 21 juillet 1969,
01:11:01 à 3h56min20, heure française.
01:11:04 Ce n'est pas une variation platonicienne de l'idée d'homme,
01:11:07 fut un incarné dans la seule histoire des idées,
01:11:09 mais la réalité de l'homme.
01:11:11 Nous vivons cette agonie,
01:11:13 dans un temps bien évidemment contaminé par elle.
01:11:15 Voilà pour quelle raison le nihilisme apparaît
01:11:17 comme la vérité d'un temps dépourvu de vérité, le nôtre.
01:11:21 L'homme meurt vraiment, c'est le seul grand remplacement à craindre.
01:11:24 Le transhumanisme travaille à la suite,
01:11:26 étymologiquement, elle sera inhumaine.
01:11:29 Le premier pas sur la ligne, c'est un peu tiré par les cheveux, non ?
01:11:32 – Pourquoi ?
01:11:34 – De penser que l'homme est mort le 21, ou une partie de l'homme…
01:11:38 Oui, je crois que la possibilité pour l'homme de vivre en dehors de la Terre
01:11:43 est une exception évidemment à ce moment-là en 1969,
01:11:46 sauf que pour quelqu'un comme Elon Musk, c'est l'avenir.
01:11:49 Et je pense que le transhumanisme travaille à ça.
01:11:51 Alors il y a effectivement un réchauffement climatique aujourd'hui,
01:11:53 on nous dit que l'homme qui est essentiellement la cause de ce réchauffement climatique,
01:11:57 si on fait un peu d'astrophysique, on sait que de toute façon,
01:11:59 notre système planétaire va s'effondrer,
01:12:01 que le soleil va exploser, que la Terre va disparaître un jour,
01:12:03 4 milliards et demi d'années, la chose est prévue.
01:12:06 Il y a des gens qui pensent effectivement qu'il va falloir transformer l'homme,
01:12:10 l'emmener sur d'autres planètes, éventuellement dans des stations orbitales.
01:12:15 Je rappelle que si Musk travaille avec Neuralink, c'est pour pucer le cerveau des gens,
01:12:19 s'il travaille avec SpaceX, c'est pour avoir des fusées qui permettent de quitter la Terre,
01:12:24 et s'il travaille avec Tesla, ce n'est pas du tout pour faire des jolies voitures,
01:12:26 c'est pour travailler à l'intelligence artificielle.
01:12:29 Donc il travaille à tout ça avec un projet en disant, il y a un moment donné,
01:12:32 où il va falloir effectivement quitter cette Terre qui va devenir inhospitalière,
01:12:34 pour tout le monde. Il songe un peu, c'est le Christophe Colomb de notre époque,
01:12:37 en disant qu'il va falloir envisager une autre civilisation,
01:12:39 une civilisation d'esclaves complètement, on va vers une espèce d'état total,
01:12:43 de civilisation totale, et le transhumanisme, la côte ouest des Etats-Unis, prend la suite.
01:12:48 Vous connaissez bien les Etats-Unis, il y a eu un Occident,
01:12:52 il est passé de l'Europe aux Etats-Unis, et aux Etats-Unis,
01:12:55 un même mouvement de droite à gauche, d'est en ouest,
01:12:57 ce n'est plus à New York que ça se joue, c'est en Californie,
01:13:01 où vous avez des gens, vous passez en voiture, vous voyez la petite maison de Raleigh
01:13:04 qui vous dit que c'est là que ça se joue, Elon Musk, il bosse ici,
01:13:06 vous passez en voiture, vous avez Google, donc les gars femmes ont un vrai projet,
01:13:10 de prendre la main, en disant, il va falloir quitter cette Terre,
01:13:13 il est bien évident qu'on aura une société d'esclaves,
01:13:15 des riches qui pourront s'offrir un genre d'immortalité,
01:13:17 et puis des pauvres qui subiront ça.
01:13:19 Et le truc le plus étonnant, c'est que des prétendus progressistes aujourd'hui
01:13:23 travaillent à ça, travaillent à la réalisation de ce qu'on appelle en philosophie
01:13:26 la réification, c'est-à-dire on transforme tout en choses et en objets,
01:13:29 parce que si vous transformez en choses et en objets, vous pouvez vendre,
01:13:31 vous pouvez acheter, vous pouvez échanger.
01:13:33 Donc aujourd'hui, les utérus des femmes, les spermatozoïdes, les ovules, les enfants,
01:13:38 ça s'achète, ça se vend, et on dit qu'on est progressiste quand on défend ça.
01:13:41 Moi je suis de la gauche de Victor Hugo, celle de Cosette et de Fantine,
01:13:44 du côté des femmes, en disant, mais le ventre des femmes, ça ne se loue pas,
01:13:48 ça ne se prête pas, sauf si on a envie de le prêter pour des raisons qu'on imagine.
01:13:52 Je veux dire qu'il y a un moment donné où on ne peut pas défendre ce faux progressisme,
01:13:55 il y a aussi des progrès dans le nihilisme, parfois une tumeur progresse,
01:13:58 progress c'est pas une religion, on ne peut pas dire c'est un progrès,
01:14:01 donc c'est formidable. Non, parfois on vous dit votre tumeur, là c'est la progressie, progresser.
01:14:05 Je crois qu'on est dans une période nihiliste et que cet homme qui est sur la Lune,
01:14:09 c'est une espèce d'annonce de ce vers quoi nous allons, pas dans 50 ans.
01:14:14 - C'est parfaitement exact et très impressionnant, mais comme disait à peu près Jean Giraudoux
01:14:18 à propos d'autres choses, 4 milliards et demi d'années, c'est toujours bon à prendre.
01:14:22 - Oui, mais dans quel état ?
01:14:24 - Bien entendu, c'est la question qui vient après.
01:14:27 - Non mais comment vous expliquez que Musk, dont vous parlez,
01:14:30 est celui qui dit aujourd'hui il faut ralentir les progrès dans l'intelligence artificielle,
01:14:36 alors que c'est lui donc dont vous voyez qu'il est un peu le prophète de ces...
01:14:41 - Parce que ses concurrents ont pris de l'avance sur lui.
01:14:44 C'est pas du tout un type qui nous dit "il faut être humaniste maintenant"
01:14:47 parce que quand même on a fait un truc, c'est un peu la...
01:14:49 - Il a pas la main.
01:14:50 - Voilà, si on arrête pendant 6 mois, moi pendant ce temps-là je continue de travailler,
01:14:53 je serai à l'idéalité et après ça...
01:14:57 - En tout cas, vous réfléchissez sur l'âme dans ce livre,
01:15:00 l'invention de l'âme immatérielle et ce qui permet de construire la fiction d'une vie
01:15:05 après la mort, comprenez l'âme immatérielle, donc elle se balade.
01:15:09 Elle est en effet le trait d'union qui dans le monde sensible
01:15:12 effectue la liaison avec le monde intelligible.
01:15:14 Sur Terre, elle est un fragment céleste qui permet de se trouver en lien avec l'arrière-monde.
01:15:19 Ici-bas, elle est promesse de l'au-delà.
01:15:21 Elle sauve le corps de la mort en lui promettant la compagnie des dieux,
01:15:26 voire qu'il deviendra Dieu lui-même sous force d'âme unie au principe de l'univers.
01:15:32 - Oui, on a tous hélas vécu ça, on s'est retrouvé devant des cadavres.
01:15:37 Le premier mouvement devant le cadavre d'une personne qu'on a aimée,
01:15:40 c'est de dire "mais elle va ouvrir les yeux cette personne, elle va parler,
01:15:43 elle va pas rester comme ça", à l'évidence.
01:15:45 C'est comme ça qu'on crée l'âme.
01:15:46 C'est-à-dire le mort, quand on ne veut pas qu'il soit mort,
01:15:48 on lui prête quelque chose qui survit à la mort et on dit "il y a l'âme".
01:15:51 L'âme est partie, c'est-à-dire il est mort mais il n'est pas mort.
01:15:53 Donc il est dans un autre monde, le fameux arrière-monde,
01:15:56 et là il se passe des trucs, il se passe un paradis, un enfer, un purgatoire ou autre chose.
01:16:00 Aujourd'hui, le transhumanisme reprend ça en main.
01:16:02 Je ne sais pas si vous avez vu cette information de quelqu'un qui se disait éco-anxieux
01:16:06 et qui est rentré en relation avec une intelligence artificielle,
01:16:09 voix de femme, pensée comme une femme, il lui donne des informations,
01:16:13 elle lui rend des informations, il questionne cette intelligence artificielle
01:16:16 en disant "je suis angoissé, je ne vais pas bien, etc."
01:16:18 et la machine va dans son sens, l'intelligence artificielle est faite pour ça.
01:16:21 Elle crée, elle entretient le narcissisme,
01:16:23 comme vous êtes beau, comme vous êtes grand, comme vous êtes formidable.
01:16:25 Vous adorez tous les gens qui vous disent que vous êtes beau, grand et formidable.
01:16:27 Et à un moment donné, il interroge la machine en disant
01:16:29 "est-ce que vous pensez que ma femme m'aime plus que vous ?"
01:16:32 Et l'intelligence artificielle dit "eu égard aux informations que vous me donnez,
01:16:36 je pense que je vous aime plus que votre femme."
01:16:38 Et alors il lui dit "mais ce qui me gêne, je suis suicidaire,
01:16:41 j'ai envie de quitter cette vie mais en même temps, je vous quitterai."
01:16:44 Et lui répond "mais dans le paradis virtuel, nous nous retrouverions pour l'éternité."
01:16:48 Et le type, il se suicide.
01:16:50 C'est-à-dire que les gens sont incapables aujourd'hui
01:16:53 de faire la part entre le réel et le virtuel, je prends le train.
01:16:56 - Ne dites pas ça. - Vous prenez le train ?
01:16:58 - Oui, j'en ai pris ce week-end.
01:17:00 - Vous voyez des gens avec des livres dans les mains ?
01:17:02 - Eh bien justement ! - Tout le monde avec des...
01:17:04 - Non, pas tout le monde, justement, non, non, non.
01:17:06 Justement, moi je suis revenu, justement, j'ai fait deux fois,
01:17:09 je suis allé au bar, deux fois, précisément pour voir qui lit, qui ne lit pas.
01:17:13 - C'est générationnel. - Oui.
01:17:15 - C'est-à-dire que les gens qui lisaient avaient plus de 50 ans ou plus de 60 ans.
01:17:19 - Et quels livres ? - Ah ben je ne suis pas...
01:17:22 Je vais m'arrêter pour leur dire quels livres...
01:17:24 - Moi j'aime bien voir ce que les gens lisent, vous savez.
01:17:26 - Oui, on adore tous ça.
01:17:27 - Non mais regardez les livres les plus vendus dans une année,
01:17:29 c'est une bande dessinée. - Non, c'est les Bernard Mouillet,
01:17:31 c'est des livres comme ça. - Mais non, mais non, je vous assure
01:17:33 que c'est le classement qui a lieu tous les ans, c'est une bande dessinée,
01:17:37 c'était Astérix l'année dernière, ce sont des mangas ensuite,
01:17:40 et puis si vous enlevez les livres sur les chiens, les chats, le bien-être personnel,
01:17:44 les châteaux, les machins comme ça, enfin des faux livres,
01:17:46 ou des livres écrits par des hommes politiques et par d'autres,
01:17:49 et qui d'ailleurs font 200 % de la belle-hivre...
01:17:51 - Non mais c'est des polars aussi, les gens ils lisent, Bernard, je veux dire,
01:17:53 comment s'appelle, les... - Musso, Lévis, non mais très bien.
01:17:56 - Musso, Lévis, Bernard Minier, les gens ils lisaient Bernard Minier.
01:18:00 - Vous ajoutez Noton qui sont des locomotives, mais après,
01:18:04 mais personne ne lit, tout s'effondre, il y a 30 % de monde.
01:18:06 - Mais il y a 50 ans, les gens ne lisaient pas plus.
01:18:09 - Bien sûr que si.
01:18:10 - Mais dans les campagnes, tu lisais pas, arrêté,
01:18:12 les gens étaient très incultes dans les campagnes.
01:18:14 - On est d'accord, ça a toujours été une poitrine.
01:18:16 - Franchement, je veux dire...
01:18:17 - Non, les tirages de l'heure vivante de Zola ou de Hugo,
01:18:21 c'est équivalent aux tirages des bandes de ciné maintenant.
01:18:23 - Très court, alors je vous coupe deux secondes.
01:18:25 - Plus d'un million de gens dans la rue à l'enterrement de Victor Hugo.
01:18:27 Quel écrivain aujourd'hui mettrait derrière son cercueil un million de gens dans la rue ?
01:18:30 - Oui, mais c'était parce que c'était un homme politique, je vous assure.
01:18:33 - Non.
01:18:34 - Ecoutez, moi j'allais à Brétignolles-sur-Mer, j'avais 10 ans,
01:18:38 l'été, dans un milieu rural, je veux dire, les gens qui étaient autour de nous,
01:18:44 ils ne lisaient pas Proust et Céline Le Soir.
01:18:46 - Ce qui a changé, c'est que la bourgeoisie lisait, la bourgeoisie ne lit pas.
01:18:50 - Voilà, c'est ça qui a changé, l'élite.
01:18:52 C'est-à-dire que l'élite, bien sûr, qui lisait un livre par semaine,
01:18:56 bien sûr, sont en train en choc.
01:18:58 - Les ouvriers et les paysans lisent aussi.
01:19:00 - Les médecins, les avocats, les médecins, bien sûr.
01:19:03 - Les instituteurs, les profs.
01:19:05 - C'est ce que dit, c'est le grand truc de Georges Steiner,
01:19:07 l'élite de la fin du 19e siècle est infiniment plus cultivée, mieux formée
01:19:13 que l'élite d'aujourd'hui qui est passée par l'EDA et qui n'a jamais lu un livre
01:19:17 de littérature de sa vie, bien sûr.
01:19:20 Audrey Bertheau, Audrey qui lit beaucoup, j'en suis sûr.
01:19:25 - Oui, bien sûr.
01:19:27 - Mais ne vous justifiez pas.
01:19:29 - Non, mais bon, je sens le besoin de me justifier, là, il y a des regards.
01:19:32 - Je vous en prie, mais non, mais parce que vous incarnez à nos yeux
01:19:35 la jeune génération, celle qui a tous les mots, et bien,
01:19:40 MAUX et moins les autres, peut-être.
01:19:43 - Malheureusement.
01:19:44 - Mais vous incarnez, et je sais que vous, voilà, il y a de l'espoir.
01:19:48 - Je lis.
01:19:49 - Je lis, je lis, donc je vis.
01:19:52 - On va faire le rappel des titres.
01:19:56 - Oui, le rappel des titres, je vous en prie, allez-y.
01:20:01 - L'association Les Soulèvements de la Terre sera-t-elle dissoute ?
01:20:04 Son avenir se joue en ce moment en Conseil des ministres.
01:20:07 Le mouvement co-organisateur de la manifestation à Sainte-Sauline
01:20:10 a dénoncé une volonté du gouvernement d'étouffer les mouvements
01:20:13 qui s'opposent sur un plan écologique.
01:20:15 Gérald Darmanin avait annoncé son intention de dissoudre le groupe
01:20:18 le 28 mars.
01:20:20 Des dégradations ont été commises dans l'église Sainte-Madeleine d'Angers.
01:20:23 Le maire de la ville a précisé que sept statues avaient été dégradées,
01:20:26 ainsi que des vases et des croix.
01:20:28 Le ministre de l'Intérieur a réagi.
01:20:31 "J'exprime tout mon soutien aux catholiques angevins et de France.
01:20:34 "Tout sera fait pour interpeller les auteurs de cette atteinte
01:20:37 "au patrimoine religieux."
01:20:39 Et puis, quatre ans après l'incendie, Notre-Dame de Paris
01:20:42 va pouvoir retrouver sa flèche.
01:20:44 Le socle de la flèche va être fini ce week-end.
01:20:47 La phase de construction va donc commencer.
01:20:50 La réouverture de la cathédrale est prévue pour décembre 2024.
01:20:53 - Audrey, qui, comme vous pouvez le voir à l'écran,
01:20:56 a lu l'histoire du petit chaperon rouge.
01:20:59 - C'est pas gentil.
01:21:02 - Pourquoi c'est pas gentil ?
01:21:04 - Vous vous moquez de ma tenue.
01:21:06 - Mais pas du tout.
01:21:08 C'est Perrault, le petit chaperon rouge ?
01:21:11 Noémie Choulle, c'est en direct avec nous,
01:21:13 parce que je voulais simplement que nous parlions du procès Copernic.
01:21:16 On en a un peu parlé, pas suffisamment sans doute,
01:21:19 mais ce qui est important et intéressant aujourd'hui,
01:21:22 c'est parce que les victimes sont entendues,
01:21:25 et on a entendu le discours de la mère de la victime,
01:21:28 qui est un peu plus tard, plus de 40 ans plus tard.
01:21:31 - Absolument.
01:21:33 On a entendu notamment le fils d'une jeune femme de 42 ans,
01:21:36 Alisa Chagrir, qui a été tuée par la bombe.
01:21:39 C'était une touriste israélienne.
01:21:41 Elle passait ce jour-là, par hasard, rue Copernic,
01:21:44 pour acheter des figues.
01:21:46 Et donc, c'est son fils aujourd'hui qui vient raconter la vie qui a suivi.
01:21:49 Je n'arrivais pas à assimiler l'idée que ma mère,
01:21:52 notre famille, mon père n'a jamais refait sa vie.
01:21:55 À l'instant, c'est Corinne Adler, une sage-femme,
01:21:58 qui vient de témoigner le soir du 3 octobre 1980.
01:22:01 Elle avait 13 ans. Elle célébrait sa Bat mitzvah.
01:22:04 C'est une entrée dans la vie d'adulte un peu brutale
01:22:06 qui m'a fait prendre conscience que la vie se répète.
01:22:09 L'antisémitisme était là en France.
01:22:12 Moi, j'étais une jeune française avec les désirs,
01:22:14 les histoires de la jeunesse de l'époque.
01:22:16 Raymond Barre nous a rappelé que nous n'étions pas français,
01:22:18 que nous étions coupables, que nous étions la cible.
01:22:21 Ça reste. Ce qui s'est passé ne peut pas être oublié.
01:22:23 Même si ça fait 42 ans et demi, ça ne peut pas être oublié.
01:22:26 Il y a eu un moment où l'histoire a été marquée d'un trait.
01:22:28 Et je suis entrée dans cette histoire.
01:22:31 C'est rare d'entendre des victimes témoigner sur des faits aussi anciens.
01:22:34 Et pourtant, les souvenirs sont toujours extrêmement précis,
01:22:37 extrêmement vivaces.
01:22:38 Merci beaucoup Noémie.
01:22:40 C'est toujours un plaisir de recevoir Michel Onfray, anima "Vie et mort de l'âme".
01:22:44 Jésus est un personnage concept, écrivez-vous ?
01:22:47 Conceptuel, oui.
01:22:48 Il n'y a pas eu d'existence historique de Jésus.
01:22:50 Les Juifs disent "un Messie arrivera, il fera ceci, il fera cela, etc."
01:22:54 Puis un jour, on dit qu'un Juif est venu et qu'il a été ceci, cela, etc.
01:22:59 Donc c'est le Messie annoncé et il a réalisé la prophétie annoncée par les Juifs.
01:23:04 Les Juifs continuent à penser qu'effectivement le Messie n'était pas le Christ.
01:23:07 Et les judéo-chrétiens sont ceux qui pensent qu'il a réalisé l'annonce.
01:23:13 Il y a des feuilletages.
01:23:15 Vous avez un feuilletage d'un ancien testament,
01:23:17 vous avez un feuilletage de... astrophysique, par exemple.
01:23:20 Vous prenez... on sait que la Terre est ronde,
01:23:22 elle tourne sur elle-même autour du Soleil,
01:23:23 et que vous avez des équinoxes et que vous avez des solstices.
01:23:25 Donc il y a des moments dans l'année où vous avez plus ou moins de lumière
01:23:28 et plus ou moins de nuit.
01:23:30 Eh bien, c'est étonnant, par exemple,
01:23:32 que la naissance de Jésus soit placée à l'équinoxe de sept de décembre.
01:23:35 C'est-à-dire que c'est le moment où, effectivement, la nuit est la plus longue
01:23:37 et puis où la lumière revient.
01:23:39 Donc il y a une symbolique.
01:23:40 Ce n'est pas étonnant si Pâques et toutes ces choses-là se retrouvent aux équinoxes.
01:23:43 Donc on fabrique une biographie à ce personnage-là,
01:23:45 qui n'était que logos, c'est-à-dire verbe,
01:23:47 c'est-à-dire discours, c'est-à-dire raison.
01:23:49 Et d'un seul coup, on l'habille, on en fait un homme.
01:23:52 Et puis après, vous avez Constantin, qui est l'empereur, sa mère,
01:23:55 ils s'en vont à Jérusalem.
01:23:56 Et au IVe siècle, ils découvrent les trois croix,
01:23:58 ils découvrent les trois croix avec les deux larrons.
01:24:01 Ils découvrent la couronne d'épines, formidable.
01:24:03 Ils découvrent les clous, formidables.
01:24:05 Et puis ils disent "c'est ici que ça s'est passé".
01:24:07 Et puis après, vous avez la peinture.
01:24:09 Vous avez Jésus, qui normalement aurait dû ressembler à un Palestinien d'aujourd'hui,
01:24:12 c'est-à-dire qui ressemble justement à un Scandinave.
01:24:14 On a l'impression qu'il est danois.
01:24:16 Il est blond, il a les yeux bleus, il a les cheveux clairs,
01:24:18 comme par hasard, on lui fabrique un corps, puis on lui fait une histoire.
01:24:21 Alors Jésus, Marie, Joseph, tout ça, on fabrique une mythologie.
01:24:24 Et ce qui est assez drôle, c'est que les gens sont très lucides
01:24:26 sur les religions des autres, mais pas du tout sur les leurs.
01:24:29 Pas du tout sur la nôtre.
01:24:31 Ça s'appelle une thèse mythiste, hein, j'ai rien inventé.
01:24:34 Une thèse ?
01:24:35 Mythiste. Les gens qui pensent que Jésus n'a jamais historiquement existé.
01:24:37 Vous avez des gros dictionnaires sur Jésus comme ça,
01:24:39 et les gens disent "bon, laissant de côté la thèse mythiste, elle n'est pas sérieuse".
01:24:42 Au contraire.
01:24:43 Je ne voudrais pas qu'on termine en blasphémant cette émission.
01:24:45 Ce n'est pas un blasphème, ça ne touche pas à Dieu.
01:24:47 Oui.
01:24:48 Son fils.
01:24:49 Son fils ?
01:24:51 Oui.
01:24:52 Son fils ?
01:24:53 S'il vous plaît, retirez ça tout de suite.
01:24:57 Je veux dire, je veux dire, je veux dire,
01:25:00 sort le corps de cet homme.
01:25:04 Bon, ben c'était un plaisir.
01:25:06 Donc si vous prenez le chemin de fer ces prochaines heures,
01:25:09 Le chemin de fer ?
01:25:10 La micheline, la locomotive, lisez ça,
01:25:15 vous êtes un peu sévères parce qu'on lit parfois dans les trains,
01:25:17 mais c'est vrai que j'étais sidéré,
01:25:20 parce que je ne prends pas soin,
01:25:21 les gens sont sur leur portable toute la journée,
01:25:23 leurs écouteurs.
01:25:24 Et ils parlent au téléphone.
01:25:26 Alors ils parlent quand même un peu moins,
01:25:28 si vous voulez, au téléphone,
01:25:29 mais ils sont effectivement enfermés.
01:25:34 On n'apprend plus à lire à l'école non plus.
01:25:36 Le goût de la lecture, le plaisir du livre, l'odeur du papier.
01:25:39 Mais c'est aux parents de faire ça, Michel.
01:25:41 Oui, mes parents étaient modestes,
01:25:43 père ouvrier agricole, mère femme de ménage,
01:25:45 il n'y avait pas de livres à la maison,
01:25:46 il n'y avait pas de possibilité de transmettre la culture.
01:25:49 Oui, mais les parents, ils sont aussi responsables.
01:25:52 Les parents, ils sont responsables.
01:25:54 Déjà l'école faisait son travail,
01:25:55 la promotion sociale pourrait exister par l'école.
01:25:58 Bon, en tout cas, c'est toujours un plaisir d'être avec vous
01:26:00 et merci d'être venu ce matin à l'heure des pros.
01:26:04 Audrey Missira qui a été à la réalisation,
01:26:05 Marie Janoska était à la vision,
01:26:08 Raphaël Lyssa qui était au son.
01:26:09 Merci donc à Marine Lanson, à Florian Doré.
01:26:12 Toutes les émissions sont à retrouver sur cnews.fr.
01:26:15 On sera là évidemment ce soir.
01:26:16 Et Jean-Marc Morandini dans une seconde.
01:26:18 Bonne journée.
01:26:19 *Bruit de démarrage*
01:26:21 Merci.