Cette saison en NBA, avec les arrivées de joueurs comme Victor Wembanyama ou encore Scoot Henderson pour la prochaine draft, du tanking on en a vu et pas qu’un peu. Mais le tanking, kézako ? C’est la volonté de faire en sorte de ne pas être compétitif sportivement pendant au moins une saison, afin de maximiser des chances d’obtenir le premier choix. Et là, entre les Rockets, les Pistons, les Hornets ou les Spurs, de nombreuses équipes ont pratiqué cette stratégie afin d’acquérir l’intérieur français.
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00:00 Cette saison en NBA avec les arrivées de joueurs comme Victor Oemba-Nyama ou encore Scoot Henderson pour la prochaine draft du tanking
00:06 on en a vu et pas qu'un peu. Mais le tanking, qu'est z'à-côt, c'est la volonté de faire en sorte de ne pas être compétitif
00:11 sportivement pendant au moins une saison afin de maximiser ses chances d'obtenir le premier choix. Et là entre les Rockets, les Pistons, les Hornets
00:18 ou les Spurs, de nombreuses équipes ont pratiqué cette stratégie
00:21 afin de pouvoir essayer de rêver un petit peu à l'intérieur français. Ceci dit ne croyez pas qu'il s'agit d'une pratique nouvelle
00:27 c'est juste qu'aujourd'hui on l'assume un peu plus, on le cache un peu moins. En vrai ça fait un bail dans la grande ligue que
00:32 des franchises qui n'ont que peu d'espoir de titre tank volontairement pour éviter de terminer dans le ventre mou afin de se donner un espoir
00:38 de progresser significativement lors de la prochaine draft. Même si évidemment les différents commissionneurs qui se sont succédés n'ont jamais été de grands adorateurs de cette méthode
00:46 vu que pour vendre la NBA aux fans il faut du spectacle, les exemples sont super nombreux.
00:50 Les règles ont eu beau changer ces dernières années afin de donner moins de chances d'obtenir le first pick à l'équipe possédant le pire
00:55 bilan de la ligue ou encore avec l'instauration du play-in histoire que plus de team puissent jouer quelque chose en fin de saison
01:00 la réalité est bien là. Le tanking n'a toujours pas disparu et tant qu'il y aura de gros prospects
01:05 attendez vous à ce qu'il reste parmi nous. Nous pourrions vous raconter tout un tas d'histoires à ce propos mais celle qui nous a le plus
01:11 marqué mais aussi fait le plus marrer concerne la fin de saison 2005-2006. Pour en parler place au dernier match de cet exercice
01:17 entre les Timberwolves et les Grizzlies lors d'une rencontre depuis surnommée le Mark Madsen Game, un vrai cirque.
01:23 Mais alors que s'est-il passé ce jour là ? Et bien rappelons les faits et le contexte.
01:27 Si Minnesota avait plutôt bien commencé sa saison avec un bilan de 16 victoires pour 6 défaites, les résultats de l'équipe ont très rapidement
01:33 chuté sous les 50% au mois de février. A partir de ce moment là les Wolves se sont vite rendu compte qu'ils n'atteindraient pas les
01:39 playoffs et comme objectif il n'avait rien d'autre que la draft.
01:42 Celle-ci n'était pas forcément légendaire vu qu'Andrea Bargnani fut choisie en 1 mais il y avait quand même quelques beaux noms comme la Marcus Aldridge,
01:47 Brandon Roy, Rajon Rondo, Paul Millsap ou encore Kyle Laurie.
01:51 Mais ça la valeur de la draft du côté de Minneapolis on semblait s'en foutre. Ce qu'on voulait c'était finir à la pire place possible
01:57 afin de s'ouvrir un maximum de choix et d'opportunités potentielles le soir de cette draft.
02:01 C'est pour ces raisons sombres que Kevin Garnett fut mis sur le banc pour les six dernières
02:06 confrontations de la saison. Alors avant ce dernier match les Wolves présentaient un bilan de 33-48 et s'ils remportaient la rencontre devant les Grizzlies
02:12 ils finiraient mieux classés que les Celtics qui ainsi aurait obtenu plus de chances de récupérer le first pick. Dans ces conditions
02:19 croyez vous vraiment que les hommes de Dwayne Casey qui coachait à l'époque ont joué la victoire à fond ? Et bien non absolument pas
02:25 c'est même l'inverse qui s'est passé. Mais le problème c'est que du côté des Grizzlies qui après leur victoire face aux Clippers lors du match
02:30 précédent était assuré de terminer à la cinquième place de l'Ouest on ne jouait plus rien non plus.
02:34 L'objectif pour cette dernière rencontre était avant tout de reposer les cadres avant le premier tour qui devait se jouer face aux Mavericks,
02:39 futur finaliste. Des joueurs comme Bo Gazzol et Damon Studemaier furent ainsi exclus de la feuille de match et dans cette rencontre la part belle
02:45 fut donnée aux remplaçants. Tout ça on connaît, de nombreuses saisons en NBA finissent de cette façon. Là on ne va pas se mentir
02:50 lorsque l'on regardait les feuilles de match entre une équipe qui voulait perdre et une autre qui s'en foutait de gagner les effectifs des Wolves et
02:56 des Grizzlies ressemblaient davantage à ceux d'une summer league qu'à ceux d'une saison régulière NBA. Mais là problème pour Minnesota
03:02 ils se mettent à dominer la rencontre jusqu'à mener trois points à 38 secondes de la fin d'un match que l'équipe devait perdre.
03:07 Aïe c'est là que ce match se transforme en grand n'importe quoi. Les Wolves lancent un système, un système qui devait permettre à Mark Mattsen,
03:15 un intérieur besogneux qui ne s'éloignait jamais trop du cercle, de prendre un tir à 6 mètres, ce qui est déjà très loin pour lui.
03:21 Ce qu'il faut savoir en plus de ça c'est qu'en aucun cas il n'avait la main chaude, lui qui affichait une adresse de 1 sur 6
03:25 dans cette rencontre avec une grande majorité de ses shoots pris dans la peinture. Pour faire simple si on voulait rater un tir à ce
03:31 moment là du match il n'y avait pas mieux que Mattsen.
03:33 Comme prévu, il se foire et Memphis a l'occasion de recoller. Et là que fait l'intérieur ? Il oublie complètement de défendre sur Brian Cardinal
03:40 laissé seul à trois points qui remet le match à égalité.
03:43 80 partout. Sur l'action d'après les Wolves perdent la balle mais Dante Jones dégrislise laisse échapper la gonfle à son tour.
03:49 Prolongation. Déjà vous allez dire que cette façon de perdre le match
03:52 volontairement visiblement par Minnesota était plus que grossière mais ce n'est que le début c'est bien ça le pire. Et le truc dingue c'est que
03:59 même le public
04:00 réclamait une défaite à domicile. Les fans hurlant sans arrêt les mots "Draft pick" comme pour rappeler aux Wolves quels étaient leurs objectifs.
04:07 Alors à votre avis qu'a fait l'équipe de Minneapolis ? Et bien elle a servi et servi et reservi
04:13 Mark Mattsen sans jamais s'arrêter pour les demander de tirer à trois points. Dans cette prolongation il en prend deux, raté évidemment.
04:19 Et le souci c'est que les griselies ne s'envolent pas pour autant. A 35 secondes du terme, Eddie Griffin des Timberwolves
04:24 obtient même deux lancers francs qui pourraient permettre à son équipe menée 85 à 84 de passer devant. Et vous savez quoi ? Il met le
04:32 premier et son propre public le pourrit. C'est dans cette ambiance lunaire que les liés
04:36 volontairement ou pas on ne saura pas, loupent sa deuxième tentative.
04:39 Place à la deuxième prolongation. Et là est-ce que vous imaginez un changement stratégique de la part de Dwayne Casey ?
04:45 Absolument pas. Mattsen tente alors cinq nouveaux triples. Encore une fois tous loupés. C'est fou.
04:51 Dites vous qu'avant ça dans sa carrière il affichait une réussite de 1 sur 9 dans le domaine. En six ans en NBA. Là en à
04:57 peine dix minutes de prolongation, l'intérieur n'a tenté pas moins de sept tirs longue distance.
05:02 Un truc de grand malade. Même le commentateur des Wolves qui bien sûr voulait la défaite lui aussi
05:06 encouragé Mattsen à continuer de shooter. Comme tout le monde en fait. Et ce dernier ne s'est absolument pas privé. Une vraie dinguerie.
05:12 "À chaque fois que je touchais la balle, toute la salle me disait de shooter encore et encore.
05:16 Ça m'a fait me sentir mal parce que je savais que s'il me demandait ça,
05:19 c'est parce qu'il s'attendait à ce que je rate parce que ce serait bien pour l'équipe."
05:22 Ah c'est sûr que shooter il l'a fait et il n'a obtenu aucun succès. C'est ainsi, après cet enchaînement de briques tout aussi gênantes
05:29 les unes que les autres, que Minnesota finit enfin par perdre cette rencontre.
05:33 Ouf, fin du calvaire.
05:34 Casey affirmera plus tard que sur le banc l'ambiance était bonne enfin. Toute l'équipe en rigolait. À part Mattsen peut-être.
05:40 Après une saison si difficile, l'effectif selon lui méritait bien un moment d'amusement. Ce fut réussi a priori.
05:45 "Les gars se sont amusés de cette situation. Après tout ce que nous avons traversé cette année, l'égal méritait.
05:50 J'espère juste que nous n'avons pas fait de ce match une parodie."
05:52 Mouais, pas une parodie.
05:54 Désolé Dwayne, mais c'est raté. Dès que l'éliéphore touchait la balle, toute la salle lui hurlait de shooter. Un autre monde vraiment.
06:00 Mark Mattsen nous a probablement livré la pire prestation au tir de toute l'histoire de la NBA ce soir là, pour obtenir une défaite
06:06 qui ne put pas se dessiner avant deux prolongations.
06:09 Il a fallu aller la chercher celle-ci, avec un magnifique 1 sur 15 au tir pour le big man.
06:14 Ce soir là, le tanking des Timberwolves qui avaient décidé de transformer Mark Mattsen en Reggie Miller était plus que flagrant.
06:20 Ceci dit, l'objectif fut accompli. Minnesota termina derrière l'équipe de Boston qui, elle, pour son dernier match, s'était imposée face à Miami.
06:27 C'était donc officiel, les Wolves auraient plus de chances que les Celtics de choper un bon choix de draft le soir de la loterie.
06:32 Et c'est ce qui s'est passé, avec Minnesota qui obtint le choix 6 après le tirage au sort et Boston le choix 7.
06:37 Sauf que c'était obligatoire, le karma devait frapper.
06:41 Le soir de la draft, avec leur pick 6, les Wolves décidèrent de sélectionner Brandon Roy, une bonne décision a priori.
06:46 Par contre, la mauvaise décision fut de le transférer directement à Portland en échange de Randy Foy, qui lui avait été choisi par les Celtics.
06:53 Aïe aïe aïe, tous ces efforts à travers Mark Mattsen pour finalement récupérer un joueur qui, même s'il a fait une carrière correcte,
06:58 n'a jamais pu être plus qu'un dynamiteur en NBA, c'est triste.
07:01 Et ça l'est encore plus quand l'on sait que Roy, lui, même si sa carrière fut écourtée par les blessures, a terminé rookie de l'année,
07:07 avant de devenir trois fois All-Star et d'être élu deux fois All-NBA. Ça pique.
07:11 Ce que l'on pourra regretter, nous par contre, c'est qu'à l'époque, les images ne faisaient pas le tour du monde si rapidement qu'aujourd'hui,
07:16 et les vidéos de ce match sont extrêmement difficiles à trouver. C'est peut-être tant mieux pour Mark Mattsen.
07:21 Néanmoins, la morale de cette histoire, c'est que oui, le tanking existe depuis longtemps, et à certaines époques, on ne s'en cachait même pas,
07:27 même s'il y a eu des périodes où ça a été plus tabou.
07:29 Quoi qu'il en soit, au vu de ce que l'on a raconté, les Timberwolves de 2006 pourront en témoigner. Ça ne fonctionne pas à chaque fois.
07:34 Et le pire, c'est que Mark Mattsen avouera plus tard que tous ces trois points, il a essayé de les mettre en fait,
07:39 par ego, juste pour faire taire le public qui se foutait de lui, le pauvre.
07:42 Mais allez, on se rappellera quand même de lui comme un joueur qui, même s'il n'a jamais tourné à plus de 4 points de moyenne par match en 9 saisons en NBA,
07:48 aura quand même remporté deux titres avec les Lakers, et aura connu une carrière universitaire plutôt solide à Stanford.
07:54 Malheureusement pour celui qui était surnommé "Mad Dog" du temps de la fac, et qui avait fini sa saison rookie à 1/1,
07:59 derrière la ligne à 3 points en NBA, ne remit plus, derrière celui-là, un seul tir primé de toute sa carrière.
08:04 "Lors de ma saison rookie, j'ai shooté à 100% à 3 points. J'ai fait 1/1.
08:08 Comme me disait mon ancien goéquipé Greg Foster, si tu ne prends pas le tir, tu ne sauras jamais s'il va rentrer."
08:13 Avant cette rencontre, et ce désormais fameux 0/7, il n'avait pas tenté une seule fois sa chance de loin sur les 135 matchs précédents. C'est dingue.
08:20 Au moins, lors de cette rencontre face au Grizzlies, on ne pourra pas lui reprocher de ne pas avoir essayé,
08:24 lui qui ce soir-là avait à cœur de prouver des choses, après une saison pleine de DnP.
08:28 Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette opportunité, il l'a manqué.
08:31 Mais que par la même occasion, il est définitivement devenu la coqueluche du Minnesota.
08:34 Et aujourd'hui, même s'il assume plus ou moins tous les shoots qu'il a pris, il ne cache pas qu'émotionnellement,
08:38 devenir la risée comme ça de toute une salle lui a demandé énormément de temps pour se remettre mentalement. On le comprend.
08:44 "Imaginez vous retrouver dans une salle, recevoir la balle à 3 points, avec tous les fans qui hurlent pour vous dire de shooter.
08:49 Je n'étais pas bien, donc dans ma tête, je me disais, vous savez quoi ? J'ai bossé sur mon jeu, je vais shooter et je vais les mettre.
08:55 Tout le monde dans la salle connaissait la situation, je la connaissais aussi.
08:58 Mais moi j'étais sur le terrain et j'essayais de mettre chacun de mes tirs.
09:01 Dans mon rôle, j'avais pas mal enchaîné les DnP cette saison-là, et ça me frustrait.
09:05 Je voulais aller sur le terrain et montrer les choses que je pouvais faire, leur montrer les choses sur lesquelles j'avais bossé.
09:09 Si je pouvais revenir dans le passé, peut-être que je passerais la balle à quelqu'un d'autre.
09:12 Mais tous les balls en m'arrivaient dessus."
09:14 Avouons que pour la confiance, ce n'est pas fou pour un joueur comme Madsen qui avait ciré le banc la majeure partie de la saison.
09:19 Ce qui est sûr, c'est que sur les 3 campagnes qui ont suivi, avant qu'il ne quitte définitivement l'NBA,
09:23 il n'a alors plus jamais tenté un seul tir à 3 points.
09:26 Lui qui depuis 7 rencontres a vu ses stats et son temps de jeu s'effondrer.
09:29 Comme s'il avait été traumatisé.
09:31 Au final c'est triste à dire, mais même si tout le monde a bien rigolé,
09:34 le jour de ce Wolf's Grizzlies, ce match a peut-être représenté un tournant dans la carrière NBA de Madsen,
09:39 qui à 33 ans, après son passage à Minnesota, n'a plus jamais retrouvé de contrat.
09:43 Comme quoi le tanking c'est bien, on peut en rigoler aussi,
09:46 mais il faut tout de même être conscient que ça peut provoquer quelques dégâts collatéraux.
09:51 Avant de partir, abonnez-vous à la chaîne de Basket Info,
09:54 mais aussi à celle du 6ème homme pour avoir 2 visions complémentaires de la NBA.
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