Sylvain Gaillard était invité dans La Matinale, ce mardi 18 avril, sur CNEWS. Il a témoigné après son agression pour avoir arrêté un rodéo urbain : «Pour eux, c’est leur quartier, mais il ne faut pas se laisser faire».
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00:00 Non, comme je l'ai dit, il ne faut pas avoir peur de ces jeunes.
00:03 Pour eux, c'est leur quartier, c'est leur loi et il ne faut pas se laisser faire.
00:11 Surtout à l'heure actuelle, si on se laisse faire, on se fait marcher dessus.
00:15 Et ce n'est pas dans mon optique et ce n'est pas ma vision des choses.
00:21 C'est couragé aussi de témoigner parce que vous habitez, nous sommes d'accord,
00:24 dans ce quartier, vous habitez avec tous ces jeunes, parmi ces jeunes.
00:29 - C'est ça, j'habite parmi ces jeunes, à 200 mètres, j'ai envie de dire,
00:34 200-300 mètres même pas.
00:36 - Ces jeunes, ils ont quel âge ?
00:38 - Je ne saurais pas vous dire exactement l'âge qu'ils ont, mais c'est des adolescents,
00:45 ils ont entre 14 et 17 ans.
00:47 - Donc ils sont plutôt des jeunes adolescents.
00:49 Ce ne sont que des garçons ou il y a garçons et filles ?
00:52 - C'était que des garçons.
00:56 - Et ces jeunes gens, vous connaissez leurs parents dans le quartier ?
01:01 - Pas du tout.
01:03 - Est-ce qu'on peut parler du profil de ces jeunes ?
01:06 Est-ce qu'on peut les identifier ?
01:08 Est-ce que vous pouvez nous donner des éléments pour qu'on comprenne qui sont
01:13 ces jeunes et d'où viennent-ils ?
01:14 - Ce sont des jeunes de quartier HLM, donc tout ce qui est quartier
01:22 logement sociaux.
01:25 C'est des jeunes typés maghrébins, sud-africains,
01:29 de couleur noire et de couleur maghrébine.
01:35 - C'est toujours ça, évidemment, qui est délicat dans ces sujets-là,
01:42 bien évidemment.
01:43 Et moi, je pose les questions les plus ouvertes, mais c'est intéressant de savoir
01:47 qui agresse qui, en l'occurrence vous, et évidemment de n'en tirer aucune
01:52 généralité puisque chaque cas est forcément différent.
01:57 Les suites aujourd'hui, les suites policières, est-ce que ces jeunes
02:02 gens ont été interpellés ?
02:04 - Pas du tout. Et comme j'ai dit aux collègues, en fait, ils savent très bien
02:10 où ils sont. Les policiers savent très bien où sont les motos, où sont les
02:14 jeunes. Ils ne veulent rien faire.
02:15 Le maire, c'est pareil, il sait très bien que c'est un quartier qu'il craint.
02:21 Ça fait des années, il y a déjà eu une mamie qui est décédée suite à des
02:26 rodéos. Il y a eu des blocages de citoyens suite aux mêmes rodéos,
02:32 et ça date depuis 2017.
02:34 Et il est strict sur ça, il ne veut pas mettre de caméras de surveillance
02:40 dans ses quartiers et encore moins de ralentisseurs qui permettraient
02:44 de réduire la vitesse des jeunes.
02:50 Et puis de leur permettre d'éviter les rodéos urbains.
02:53 - Vraiment, je trouve que votre témoignage est d'abord instructif et, je le
02:59 répète, courageux. Mais est-ce que vous allez avoir une protection
03:03 policière aujourd'hui autour de vous ?
03:05 - Non, parce que justement, même hier, ils ont recommencé les rodéos alors
03:11 que ça faisait à peine une journée.
03:13 Et puis, vous voyez, les policiers sont au courant, mais
03:18 ils disent qu'ils sont sous-effectifs.
03:22 Je veux bien le croire.
03:25 Mais bon, depuis 2017, sous-effectifs, à un moment, il faut arrêter aussi
03:31 de leur côté.
03:31 - C'est cool.
03:31 - Merci.