Mathias Wargon, médecin urgentiste et chef de service à l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis, était l'invité de BFMTV pour réagir au plan de refondation du système de santé du gouvernement, visant notamment à désengorger les services d'urgences.
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00:00 J'avoue que je suis un peu étonné d'une annonce pareille parce que c'est...
00:03 En fait, les urgences, c'est le symbole...
00:05 C'est pas le symbole, c'est le symptôme du fonctionnement du système de santé.
00:08 Dès qu'il y a un truc qui va pas, on va aux urgences.
00:10 Si les urgences sont engorgées, encombrées, on va pas jouer sur les mots.
00:13 C'est parce qu'on n'arrive pas à faire sortir les patients vers l'hôpital
00:18 et on n'arrive pas à accepter tous les patients qui viennent chez nous
00:21 parce qu'ils trouvent pas de solution en ville, pour résumer.
00:24 Et en plus, on n'a pas suffisamment de personnel parce qu'il s'est barré.
00:27 Donc, j'ai un peu de mal à penser qu'on va résoudre toutes ces problématiques
00:31 qui ne se trouvent pas que aux urgences,
00:33 qui se trouvent dans l'ensemble du système de santé dans un an et demi,
00:36 d'autant plus que tous les essais précédents qui ont été
00:40 d'augmenter l'offre en ville, soit en demandant aux médecins de travailler plus.
00:45 Alors, c'est un peu dommage parce qu'on leur demande de faire de l'abattage,
00:47 ce qui n'est pas vraiment la quintessence de la bonne médecine,
00:50 ou alors ce qu'on a appelé les IPA, les infirmières de pratique avancée.
00:54 On sent que les médecins, le conseil de l'ordre n'étaient pas tout à fait favorables,
00:57 un petit peu corporatistes même,
00:58 ou les kinés pour recevoir tout ce qui est ostéo-articulaire, ça n'a pas marché.
01:02 Qu'on n'arrive pas à recruter à l'hôpital,
01:05 qu'il y a eu des choses de fait avec les mesures Braun à répétition,
01:09 mais il n'y a rien de pérenne.
01:11 C'est-à-dire qu'à chaque fois, on vous dit, par exemple, chez nous,
01:13 on paye les gardes 50 % de plus,
01:16 mais à chaque fois, c'est pendant trois mois.
01:18 Donc, il n'y a rien de fixe.
01:21 Et puis, on a bien vu que la mesure qui est pour limiter l'intérim,
01:25 et moi, je suis pour, on va être très clair, je suis pour,
01:28 mais elle a été mise en place très rapidement
01:32 sans qu'on puisse se retourner avant.
01:35 Et donc, ça a entraîné des catastrophes dans beaucoup de services d'urgence.
01:39 Qu'est-ce que le plafonnement des tarifs ?
01:41 Les intérimaires ont décidé de faire pression et de ne pas venir.