• il y a 3 mois
Manque de personnel, manque de lits, temps d'attente... La situation des urgences dans le pays est un sujet récurrent. Ces dernières semaines à Nantes (Loire-Atlantique), les syndicats du CHU dénonçaient l’engorgement record du service qui aurait mené, depuis le début de l’été, au décès de quatre patients en zone d'attente, alors qu'ils n'étaient pas pris en charge.

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Transcription
00:00C'est-à-dire que là, ce qu'on observe dans les médias, en fait, c'est très bien, ce qu'on est en train de faire, c'est dire qu'il y a un problème,
00:05mais c'est la partie émergée de l'iceberg. C'est parce que c'est des décès, c'est parce que ça a été signalé, alors qu'il faut dire la réalité,
00:10à l'hôpital, il y a une omerta, c'est-à-dire que quand ça arrive, ce genre de choses, très souvent, on veut d'abord se protéger,
00:16parce qu'on sait qu'en tant que médecin, ça va nous retomber dessus et qu'on ne va pas dire les problèmes institutionnels, etc.
00:21Donc on essaie un petit peu de cacher ça. Ça, c'est la phase émergée de l'iceberg.
00:25— Sur le cas particulier, les syndicats dénoncent et la direction sur les boucliers.
00:30— Mais alors vous savez, je vais vous raconter un truc qui m'arrive souvent aux urgences, c'est vous n'avez pas la possibilité de...
00:34Et pourquoi je dis ça ? C'est que dans les urgences dans lesquelles je suis, c'est des urgences qui sont qualifiées sous tension.
00:37Donc c'est des urgences où on a ce problème-là d'aval, etc. Vous avez, pendant votre garde, vous n'avez pas le temps d'aller manger,
00:43pas le temps d'aller pisser, pas le temps d'aller rien faire, d'accord ? Et vous allez, pendant votre garde,
00:47à un moment, vos patients, il faut les hospitaliser. Donc vous prenez le téléphone, vous appelez, vous dites
00:50« Est-ce qu'il y a des places dans l'hôpital ? » On vous dit oui. Ensuite, vous appelez la direction, la direction vous dit
00:55« Si, si, il y a des places. » Vous rappelez le service, le service vous dit non. Et puis, en fait, il y a des discordances
00:59à certains moments entre la direction, ce qui se passe, etc. Vous dites « J'ai pas le temps de passer mon temps au téléphone,
01:05je vais trouver des solutions, c'est pas grave, on la met dans un brancard, elle attend. »
01:08Et puis la direction est très contente dans ce genre de cas. « Ah bah non, on n'a pas été au courant.
01:11Il y a eu un problème qui nous a été rapporté il y a trois mois, mais plus après. »
01:14Bah oui, parce qu'en fait, au bout d'un moment, entre collègues, on se dit « Non, mais ça sert à rien la direction,
01:18de toute façon, ils sont déconnectés, ils vivent pas dans la même cinétique que nous. »
01:20Mais bilan, ils sont conscients du problème, c'est ça la réalité. Ils sont conscients du problème,
01:24c'est juste qu'ils sont très contents qu'on leur rapporte pas. Parce que ça laisse pas de traces.
01:27S'ils sont conscients du problème, pourquoi ils n'agissent pas dans ce cas-là ?
01:30Alors, ça par contre, je peux comprendre, c'est qu'ils peuvent avoir les mains un peu liées pour tout simplement
01:33trouver du personnel supplémentaire. Parce que pour trouver du personnel supplémentaire, il faut dire la réalité,
01:37les urgences, c'est un contexte compliqué. C'est une zone où il y a énormément de tensions,
01:43c'est une zone où, dans ce cas-là, il faut pas hésiter à augmenter l'attractivité financière.
01:48Je tiens juste à rappeler qu'actuellement, tous les soignants demandent une revalorisation salariale,
01:52mais en plus, on demande une revalorisation au niveau du nombre de soignants.
01:56Mais qui va payer ? Et c'est ça le problème de fond, c'est que tout le monde nous soutient.
01:59J'ai remarqué un truc, tout le monde nous soutient, mais aucune personne politique,
02:02aucune personnalité politique encore ne dit « Bon, ok, il va falloir augmenter les cotisations. »
02:06C'est ça le débat de fond, en fait.

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