Impopularité d'Emmanuel Macron et les 100 jours de la réconciliation : le débat de Jérôme Béglé et Yves Thréard

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Chaque jour, des invités opposent leur point de vue sur l'actualité politique. Ce mercredi, Yves Thréard et Jérôme Béglé.
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Transcript
00:00 - Le club de la presse européen, mais que leur arrive-t-il ?
00:04 Bruno Le Maire tenant que les Français en ont ras-le-bol de la fraude aux allocations sociales
00:08 renvoyée au Maghreb, Gérald Darmanin remettant en cause les subventions publiques à la Ligue des droits de l'homme
00:13 et Gabriel Attal déterminé à prouver aux Français qu'ils en ont pour leurs impôts.
00:17 Peur que ça décoiffe quand même pour le jour 1 des 100 jours de réconciliation décrétés par Emmanuel Macron.
00:23 On en parle avec le De Plume du mercredi et le directeur général du Journal du dimanche.
00:27 Bonjour Jérôme Béglé. - Bonjour à tous, bonjour.
00:29 - Et le directeur adjoint de la rédaction du Figaro, bonjour Yves Tréard. - Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:33 - Ces trois exemples que je viens de donner, Yves, c'est quoi ? Grosse ficelle ou bien c'est un vrai virage là ?
00:37 - Non, ça fait un moment quand même que le gouvernement penche à droite si je puis dire, enfin le pouvoir exécutif.
00:44 Non mais, il n'y a pas que des ficelles là-dedans, il y a aussi des réalités si on regarde bien dans le détail.
00:51 Et l'histoire des allocations, enfin notamment des prestations sociales, c'est un vieux serpent de mer.
00:59 - La gauche morale est furieuse là. - Mais la gauche morale, parce que la gauche morale a un problème, c'est qu'elle n'a rien à dire.
01:03 Donc elle ne peut que s'indigner. Son programme c'est l'indignation.
01:08 Et l'indignation, ça ne résout pas le problème des français.
01:12 Alors, évidemment, Bruno Le Maire jette ça comme ça avec des intentions tout à fait très politiques et très électoralistes,
01:22 mais il y a quand même une réalité.
01:24 Et d'ailleurs, je renvoie à ceux que ça intéresse, à tous les rapports qui ont été faits au Sénat sur la question.
01:30 Il y a même un rapport qui évalue la fraude de ce type à quelques 20 milliards d'euros.
01:35 - La fameuse France sociale. - Il semblerait que ça soit un peu excessif,
01:39 mais que ça soit autour de 3 ou 4 milliards d'euros.
01:42 Je vous rappelle quand même, je vais aller carrément dans le dur du sujet,
01:47 il y a quelques années, on a réclamé au gouvernement algérien, et notamment à la présidence de M. Bouteflika,
01:54 de régler ses factures à l'hôpital du Val-de-Grâce.
01:57 - Oui, Jérôme Béglé. - Oui, le gouvernement n'a plus honte de pencher à droite.
02:01 Et quelques-uns des ministres issus de la droite l'assument. Enorme scoop.
02:05 Par ailleurs, ce qu'a dit hier Bruno Le Maire, je vous rappelle qu'il y a un rapport de la Cour des comptes de septembre 2017,
02:11 donc il y a 6 ans, qui expliquait noir sur blanc que le premier pays vers lequel,
02:16 hors France évidemment, le premier pays étranger vers lequel les allocations familiales, RSA étaient versées, c'était l'Algérie.
02:25 Et ces mecs avaient 800 000 comptes en Algérie, qui recevaient des allocations versées par la France, l'État français.
02:31 - Sacrée contribution aux pubs algériens. - Ça ne me paraît pas honteux que de le dire,
02:35 6 ans après la Cour des comptes. Ça ne me paraît pas honteux de se dire,
02:39 écoutez, on pourrait peut-être un petit peu baisser la note,
02:41 ça ne me paraît pas honteux de dire, je crois que ça va rentrer en action au mois de juillet,
02:44 que désormais il faudra que les bénéficiaires passent au moins 9 mois sur 12 en France.
02:50 Si ça c'est pencher vers l'extrême droite, si ça c'est être raciste, si ça c'est hexanophobe,
02:54 alors ne disons plus rien du tout jamais.
02:56 - Oui mais au même moment, vous voyez bien aussi messieurs, que Papendia, ministre de l'éducation,
03:00 lance une offensive pour plus de mixité sociale, y compris dans l'école privée,
03:05 donc ça c'est quand même très marqué à gauche, il y a des ambiguïtés évidentes aussi du ministre de l'éducation sur la laïcité.
03:10 - C'est drôle ça, M. Papendia, je crois qu'il faut qu'il regarde un peu plus près la réalité.
03:15 - Non mais qui je crois là ?
03:16 - Ce qui est extraordinaire c'est que les ménages les plus souvent, vous allez dans des quartiers difficiles,
03:21 ce qu'on appelle les quartiers difficiles, et vous allez voir les écoles privées dans ces quartiers difficiles là,
03:26 et vous allez voir que dans ces écoles privées, c'est plein d'élèves, de milieux extrêmement modestes,
03:34 qui en ont assez de l'école publique qui est complètement déglinguée,
03:38 et qui vont justement dans les parents, les inscrivent dans les écoles privées.
03:42 Et donc la mixité, je vous invite à aller voir, la mixité est bien supérieure à celle qu'ils imaginent.
03:48 Alors là c'est pareil, c'est une étrange façon d'aborder le sujet de la mixité,
03:54 que de commencer par l'école privée, il ferait mieux de s'occuper de l'école publique.
03:57 - Non mais si vous avez entendu le boulot fait à l'école privée.
03:59 - Non non non, mais qu'il aille voir à Henri IV, à Louis le Grand, et dans certains lycées du cœur de Paris,
04:06 si la mixité sociale existe vraiment.
04:08 - Des choses sont faites pour que ce soit le cas en tout cas.
04:11 - C'est pas le cas je peux vous le dire.
04:13 - Jérôme Béguelet.
04:14 - Papendiaïe c'était une expérimentation, on va se dire...
04:16 - Papendiaïe est une expérimentation.
04:18 - C'est une expérimentation ratée.
04:20 C'est à dire qu'effectivement, sur le papier ça pouvait marcher,
04:24 on met un grand intellectuel qui clive, qui a écrit des choses qui sont certainement de haute portée,
04:31 qui connaissent sans doute l'éducation nationale, en tout cas l'enseignement supérieur,
04:34 à la fin, zéro.
04:37 J'allais dire désastre, je suis un peu méchant, mais zéro ou pas grand chose.
04:40 J'invite tout le monde à se pencher sur le cas danois.
04:43 Le Danemark est un pays social-démocrate, ou démocrate-social, en tout cas plutôt de centre-gauche,
04:48 même si c'est compliqué de le ramener à notre prisme et notre map-monde électorale française.
04:52 Ils ont décidé que la mixité sociale, comme on dit, ne pouvait pas y avoir plus de 20%
04:57 d'étrangers hors communauté européenne, dans des quartiers, dans des bâtiments, dans des écoles.
05:02 Parce qu'ils ont dit que 20% c'était le maximum qui était acceptable, tolérable,
05:07 pour que cette fameuse mixité fonctionne.
05:10 Les danois ne sont pas plus bêtes que nous, ne sont pas plus fascistes que nous,
05:13 ils l'ont même montré que pendant leur vote, ils étaient plutôt plus à gauche que nous,
05:17 et il y a eu un consensus national pour cela.
05:20 Nous avons, disaient les danois, un Etat-providence, pour qu'il fonctionne,
05:24 pour qu'il soit finançable, pour qu'il ne soit pas dévoyé,
05:27 on va faire en sorte qu'il ne profite pas à la terre entière.
05:31 Ça me semble audible.
05:32 - Très intéressant. Alors, il y a plein de choses dont j'aimerais parler avec vous.
05:36 Juste une phrase, relevée ce matin dans Le Parisien, attribuée à Emmanuel Macron,
05:41 à quelques heures de son départ pour l'Alsace, son déplacement pour "reprendre du muscle", comme il dit.
05:48 Voilà cette phrase d'Emmanuel Macron qui m'a interpellé, Yves Tréhard.
05:52 Emmanuel Macron, donc, "il faut prendre le risque dans le cœur de la bête".
05:57 Et là, quand il dit "le cœur de la bête", c'est les français, il parle des français.
06:00 Il faut aller voir les français, quitte à se prendre des claques,
06:02 et donc il traduit ça comme ça, "prendre son risque dans le cœur de la bête".
06:05 C'est une formule étonnante quand même de la part du président.
06:08 - Il est coutumier des formules étonnantes.
06:11 - Mais là, le sentiment de se mettre en danger, on dirait.
06:14 - Oui, c'est assez triste. C'est comme cette formule à portée de baffe, c'est hallucinant.
06:20 Alors que normalement, les élus et le président de la République en premier
06:24 devraient être partout, d'une certaine façon, chez lui.
06:27 Ça en dit long, justement, sur l'état de la démocratie en France,
06:34 sur l'état des relations sociales... - Attendez, la démocratie ?
06:37 Oui, oui, ou de l'état d'esprit du président de la République.
06:39 - Non, non, mais aussi, il y a aussi des violences, on ne peut pas se le cacher,
06:43 des violences contre le personnel politique.
06:47 Regardez le nombre d'élus locaux, de maires qui se font agresser
06:52 de façon très, très, très violente.
06:54 La défiance qui s'exprime vis-à-vis du personnel politique
07:00 et qui, parfois, se traduit par des actes extrêmement violents.
07:04 On est, de plus en plus, dans une société qui supporte mal l'autorité.
07:10 C'est ce qu'il faut dire. Et cette autorité est remise en question.
07:13 - Est-ce qu'on désenfle son impopularité, Jérôme Béglé,
07:16 en allant, justement, dans le cœur de la bête, pour paraphraser le chef de l'État ?
07:20 - En tout cas, c'est nécessaire, mais pas suffisant.
07:22 Il ne peut pas rester... Rappelez-vous, la dernière année, globalement,
07:26 de François Hollande, il ne pouvait pas sortir de l'Élysée,
07:30 sinon il se prenait des insultes, des colibets, des petites blagues,
07:34 éventuellement, d'afarine, ou je sais pas quoi.
07:36 - C'est pour éviter cela qu'Emmanuel Macron part sur le terrain, il le dit.
07:38 - Surtout qu'il lui reste quatre ans.
07:39 Et effectivement, s'il veut reconquérir le cœur des Français,
07:41 il est obligé d'aller vers eux, dans des sorties, dans des visites,
07:45 dans des rencontres qui soient le plus possible, je dirais, sécurisées.
07:49 Bon, donc c'est nécessaire de le faire.
07:51 Il ne peut pas se passer de cette étape.
07:53 Vous dire si elle sera suffisante, on le rappelle dans six mois.
07:57 - Je vous rappelle qu'il y a peu de temps, il s'est pris une claque sur la voie publique.
08:03 - Et un œuf sur la tête au salon de l'agriculture, l'année dernière.
08:05 - Non mais surtout une claque, ça c'était quand même le pire.
08:07 - Une gifle, vous avez raison.
08:08 - Vous ne me souvenez pas ?
08:09 - Ah si, tout à fait, il a été condamné le jeune homme qui est l'auteur de cette gifle politique.
08:14 Merci Yves Tréard, merci Yaro, merci Jérôme Béglé, et donc Alexis Brezé, votre patron Yves,
08:20 on se retrouve tout à l'heure.
08:21 Gardez-vous dans le studio de Philippe Vandamme.

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