Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros.
00:00:05 Dans sa 35e année, le nain du cirque Bardaboum se mit à grandir, écrivait Marcel Aymé
00:00:14 en 1934 dans une célèbre nouvelle intitulée "Le nain".
00:00:18 Je suis un peu soufflé parce que j'ai couru pour venir.
00:00:20 C'est l'âge.
00:00:23 Bon, faudra-t-il bientôt modifier l'incipite et changer le titre de cette nouvelle au
00:00:28 prétexte que le mot nain offense les personnes de petite taille ? Faut-il réécrire la
00:00:33 littérature française et retirer tous les mots qui puissent heurter les sensibilités
00:00:37 des uns et des autres ? Les wokistes sont parmi nous, les dogmatiques, les fanatiques,
00:00:42 les enragés battent le pavé.
00:00:43 Ils sont minoritaires bien sûr, mais ils installent la terreur.
00:00:46 Ils écrivent des listes, comme autrefois le révolutionnaire Marat, et s'ils le pouvaient,
00:00:51 ils enverraient les réfractaires à la guillotine.
00:00:53 Il y a certains matins où la tentation de Venise est plus forte que d'autres.
00:00:57 Quitter ce monde, oublier cette époque et partir pour je ne sais où à condition de
00:01:03 n'y croiser que des gens de jadis, des joueurs de pétanque, des lecteurs d'Ernest Hemingway
00:01:08 ou des fans de Supertramp.
00:01:09 Oui, décidément, vivement, hier, il est 9h, Audrey Berquet.
00:01:17 Et Emmanuel Macron veut reprendre contact avec les Français.
00:01:22 Il sera en Alsace aujourd'hui.
00:01:23 Il doit visiter une usine dans la petite ville de Müttersols.
00:01:26 L'intersyndicale Adores est déjà appelé à un rassemblement à midi dans la localité
00:01:31 alsacienne et demander aux manifestants de se munir de casseroles pour se faire entendre.
00:01:35 Demain, Emmanuel Macron se rendra dans les rues pour parler éducation.
00:01:39 Après le paracétamol, c'est au tour de la pilule abortive, d'être confronté à des
00:01:43 pénuries.
00:01:44 Un sujet cette fois particulièrement sensible pour le droit des femmes.
00:01:47 Sur Twitter, Laurence Rossignol a demandé au gouvernement d'agir en urgence.
00:01:51 "Le droit à l'IVG doit être garanti", écrit à l'ex-ministre des Droits des Femmes.
00:01:55 Enfin du football, avec la Ligue des Champions, il choque Chelsea-Real Madrid hier soir.
00:01:59 Vainqueur de but à zéro au match aller, le Real s'est imposé avec le même score
00:02:03 au match retour.
00:02:04 Le club affrontera Manchester City ou le Bayern Munich en demi-finale.
00:02:08 Pour le club madrilenne, ce sera la 11e demi-finale en 13 ans.
00:02:11 J'étais très en retard ce matin et voilà, l'âge est là et on court et puis on arrive
00:02:17 essoufflé.
00:02:18 L'essoufflement et la tentation de Venise, deux signes de l'âge.
00:02:20 - Marie-Estelle, bonjour.
00:02:21 Ça va, Laurent Geoffrin ?
00:02:22 - Ça va bien.
00:02:23 - Ça va bien votre nouvelle publication à laquelle je rends hommage gentiment quand
00:02:31 vous vous moquez de moi méchamment ? Marie-Estelle Dupont est avec nous, demi-jamais, Eric Nolot,
00:02:35 Laurent Geoffrin et Florian Tardif.
00:02:36 J'ai quatre sujets ce matin.
00:02:38 Quatre sujets de société qui témoignent de l'époque.
00:02:41 Le congé monstrueux de Carrefour, Auschwitz, avec cette photo qui a fait le tour des réseaux,
00:02:50 la littérature qu'on doit réécrire et même le PSG avec ce que demande la direction
00:02:56 du PSG aux supporters de ne plus venir habiller comme supporters.
00:02:59 Voilà quatre sujets sociétaux qui n'auraient pas existé il y a 30 ans.
00:03:04 Et je vous les propose ce matin.
00:03:05 Alors, je ne sais pas dans l'ordre, peut-être on peut commencer par les 12 jours de congé
00:03:09 monstrueux proposés par Carrefour.
00:03:12 Donc, Carrefour va instaurer un congé monstrueux pour les femmes atteintes de l'endométriose.
00:03:17 Dès cet été, les salariés de l'entreprise victimes de cette maladie pourront bénéficier
00:03:21 de plusieurs jours de congé par an.
00:03:23 C'est Alexandre Bompart qui est le directeur, le PDG de Carrefour qui l'a annoncé.
00:03:29 Cette maladie touche 10% des femmes dans le monde.
00:03:32 En France, c'est 1,5 million de femmes qui souffrent d'endométriose.
00:03:36 C'est 12 jours d'absence par an qui seront octroyés.
00:03:40 Des propositions de loi pourraient d'ailleurs être déposées prochainement afin d'inscrire
00:03:43 le congé monstrueux dans la loi.
00:03:45 Que dit Alexandre Bompart ? "Levez dans notre entreprise toutes les difficultés qui empêchent
00:03:49 une réelle égalité entre les femmes et les hommes.
00:03:52 Nous allons lancer une grande campagne de mobilisation car les managers ne savent pas toujours ce
00:03:56 que les femmes peuvent endurer."
00:03:58 Voilà un sujet sur lequel je voulais votre avis.
00:04:03 Parce que j'ai, évidemment pas un sondage, mais il se trouve qu'il y a plusieurs femmes
00:04:08 qui sont dans cette entreprise ce matin, avec qui j'ai échangé.
00:04:12 Et j'imaginais qu'elles allaient me dire "c'est formidable, c'est ce qu'il faut faire".
00:04:17 Et elles n'étaient pas forcément sur cette ligne-là.
00:04:20 Et j'en ai été surpris.
00:04:21 Mais c'est un très très bon exemple effectivement de la société actuelle et de la com.
00:04:26 C'est-à-dire que la com, ça vous présente une idée qui évacue toute conflictualité.
00:04:32 C'est-à-dire qu'a priori, si vous dites que vous êtes contre, vous êtes un affreux
00:04:35 machiste ou une affreuse réactionnaire qui nie la réalité de ce que vivent les femmes.
00:04:40 Donc en apparence, qui serait contre ? Vous dites 1,5 million, c'est même peut-être
00:04:44 un peu plus parce que le diagnostic est tardif.
00:04:46 Et que finalement, c'est très bien de rappeler qu'il y a des différences de rythme biologique
00:04:49 entre les hommes et les femmes, surtout en ce moment.
00:04:51 C'est pas mal de le signifier dans la sphère publique.
00:04:54 Mais c'est exactement là qu'est le piège de la communication.
00:04:58 C'est-à-dire qu'en général, le management vous présente quelque chose qui est incriticable
00:05:02 et on se dit "c'est formidable, merci beaucoup".
00:05:05 Et qui vient maquiller des problématiques systémiques internes à l'entreprise et
00:05:09 justement au management que surtout, on ne va pas toucher.
00:05:12 Je parle là des heures sup, parfois 5 heures par jour dans ces entreprises qui ne sont
00:05:16 pas rémunérées.
00:05:17 La porosité entre la sphère privée et la sphère publique, c'est pas vrai Pascal.
00:05:21 Parce que quand vous interrogez les salariés, moi je travaille notamment avec une psychologue
00:05:23 du travail qui est dans une entreprise concurrente de Carrefour.
00:05:27 Elle me dit "c'est hallucinant, on leur fait faire des ateliers de méditation pleine
00:05:30 de conscience pour la gestion du stress, pour qu'en réalité, on les torde encore
00:05:35 plus et qu'ils supportent encore mieux la surcharge de travail".
00:05:38 Donc si vous voulez lutter contre l'égalité, alors évidemment il y a ce problème, il
00:05:42 existe.
00:05:43 Mais oui, ça existe.
00:05:44 Mais quand les femmes vous disent "c'est une bonne idée mais c'est une fausse bonne
00:05:48 idée", enfin en tout cas il y a d'autres problématiques.
00:05:50 Et notamment le fait que ces entreprises qui ont les moyens aient dans leurs locaux une
00:05:54 structure d'accueil pour que les femmes viennent avec leur enfant quand elles ont du mal à
00:05:57 le faire garder.
00:05:58 Non, c'est pas autre chose.
00:05:59 C'est-à-dire que la coffre, c'est un très beau métier, très créatif, plein
00:06:03 de messages bullshit.
00:06:04 On met en avant un truc absolument incriticable, où vous êtes un horrible méchant si vous
00:06:09 critiquez, mais en réalité ça permet de très bien maquiller des difficultés systémiques
00:06:13 auxquelles on ne s'attaque jamais.
00:06:14 Donc ce que vous voulez dire, c'est que quand on fait ça, on ne fait pas autre chose.
00:06:17 Et je dis aussi qu'on détourne l'attention parce que si vous interrogez les salariés
00:06:21 de ces entreprises, ils vous disent "non mais attendez, moi j'ai pas besoin qu'on
00:06:23 me donne des journées temps paxe, j'ai besoin qu'on respecte mes horaires et quand
00:06:26 je vais chercher mon fils à la crèche parce qu'il est malade, que je ne sois pas gentiment
00:06:30 ostracisé par ma N+1 qui est une femme qui n'a pas d'enfant".
00:06:35 Non mais ça s'entend.
00:06:36 Oui bien sûr.
00:06:37 Donc attention, parce que cette com elle a envahi la sphère politique.
00:06:41 Oui mais c'est une vraie mesure, c'est pas que de la com.
00:06:43 Oui, c'est une vraie mesure d'Alexandre Bonpart, bien sûr.
00:06:47 Après on peut toujours dire que c'est de la com, il fait ça pour valoriser son entreprise.
00:06:51 Souvent j'ai dit ici le capital, le libéralisme, le capitaliste récupère le wokisme, ce qui
00:06:56 est vrai d'ailleurs, il intègre tout pour vendre sa camelote entre guillemets.
00:07:00 C'est pas du wokisme parce que les wokistes vont vous dire qu'il n'y a pas de raison
00:07:03 que les hommes et les femmes aient des rythmes différents.
00:07:05 Non, mais c'est une manière effectivement d'être dans la société d'aujourd'hui,
00:07:08 donc tu récupères effectivement la tendance et ce que c'était une demande des salariés.
00:07:12 Mais moi je vous pose la question, pour le coup je trouvais ça plutôt bien, intuitivement,
00:07:16 pour tout vous dire, je trouvais ça plutôt bien.
00:07:18 En soi, personne ne peut dire que c'est mal, mais qu'est-ce que ça cache ?
00:07:21 Paradoxalement, chez certains branches du féminisme, ils disent que ça va compliquer
00:07:28 le recrutement des femmes parce qu'au moment de recruter des femmes, les employeurs vont
00:07:32 dire "ah là là, il va falloir gérer cette histoire de jours de congés supplémentaires".
00:07:36 Donc c'est même critiqué par une branche du féminisme.
00:07:38 Oui, c'est critiqué, mais ce que je veux dire c'est que les trompes de la com c'est
00:07:40 qu'il y a ce déguisement humaniste.
00:07:41 On lâche là-dessus pour pas lâcher sur l'essentiel.
00:07:43 Moi tout naïvement, j'avais pensé en apprenant cette mesure, vous savez à la chanson de
00:07:51 Ferra, tirée d'Aragon, "pour accoucher sans la souffrance, pour le contrôle des naissances,
00:07:56 il a fallu des millénaires".
00:07:57 Et je pensais tout bêtement que c'était un progrès.
00:08:01 Et donc tout d'un coup je découvre la face cachée des choses.
00:08:05 Vous trouviez que c'était un progrès ?
00:08:07 Ça m'avait paru bêtement un progrès.
00:08:09 Moi j'avais plutôt cette réaction, comme vous, mais bon.
00:08:13 En plus c'est pas obligatoire.
00:08:14 Je vois pas le...
00:08:15 Le piège.
00:08:16 On dit c'est embêtant parce qu'on peut pas le critiquer.
00:08:19 Une chose est bien, c'est pas la peine.
00:08:20 Ce que vous dira une salariée en burn-out c'est que le piège...
00:08:24 Quand une chose est bien, on n'est pas obligé de la critiquer.
00:08:27 Parce que tout le monde dit que c'est bien, que c'est mal.
00:08:30 C'est ridicule ça.
00:08:31 C'est ridicule comme argument.
00:08:33 On était en train de dire qu'il n'y avait pas un seul niveau.
00:08:34 Mais il y a d'autres problèmes.
00:08:35 Alors vous me dites qu'il y a d'autres problèmes.
00:08:36 Oui, vous avez raison.
00:08:37 Je pense que les syndicats de la boîte s'en occupent aussi.
00:08:40 Ils s'occupent des horaires, ils s'occupent des conditions de travail, tout ça.
00:08:44 Il faut faire confiance aux syndicats aussi.
00:08:46 Je voulais qu'on parle de ça.
00:08:48 Vous avez donné...
00:08:49 Chacun a pu donner...
00:08:50 J'ai l'impression de dire des banalités à la fin du jour.
00:08:53 On débouche sur des propos inattendus.
00:08:55 Il faut faire confiance aux syndicats.
00:08:56 Ce que j'aime bien souvent le matin, c'est trouver des sujets qui éclairent la société,
00:09:02 en tout cas qui illustrent la société.
00:09:03 Le deuxième sujet que je voulais vous proposer, il y en avait quatre.
00:09:05 C'était quatre sujets de société.
00:09:07 C'est évidemment Agatha Christie, les traductions françaises d'Agatha Christie qui ont fait
00:09:10 l'objet de révisions.
00:09:12 Les termes sont jugés offensants.
00:09:14 Ce fameux mot "offensant", vous pouvez être offensant.
00:09:17 Vous n'avez pas beaucoup de cheveux, Dominique Jamais, et je le regrette, mais si je commence
00:09:22 à dire les chauves, vous pouvez dire que vous êtes offensé.
00:09:26 Vous pouvez dire...
00:09:27 Et puis encore, Agatha Christie n'a pas écrit un roman qui s'appellerait "Un aigre nain".
00:09:31 Oui, c'est un...
00:09:32 Bon.
00:09:33 Et je citais la petite phrase qui me fait souvent rire de Marcel Aimé dans sa 35e
00:09:36 année, le nain du cirque Bardaboum, celui-là grandit.
00:09:39 Ce qui est assez drôle.
00:09:41 Alors écoutez Marine Sabourin qui nous présente ces modifications possibles dans la littérature.
00:09:47 Oui, l'éditeur français Masque, qui fait partie d'Hachette, vient d'annoncer qu'il
00:09:53 allait supprimer des termes jugés offensants sur le physique ou l'origine de certains
00:09:57 personnages.
00:09:58 Il s'aligne avec les autres éditions internationales qui ont déjà procédé à de nombreuses
00:10:03 modifications.
00:10:04 Certains passages des enquêtes d'Hercule Poirot ou de Miss Marple, publiés initialement
00:10:09 en 1920 et en 1976, vont donc être réécrits.
00:10:12 Dans "La mort sur le Nil", par exemple, publié en 1937, où le personnage de Mrs.
00:10:17 Allerton se plaignait d'un groupe d'enfants et se moquait de leur nez.
00:10:21 Ou dans "La mystérieuse affaire de Stiles", écrit en 1920, dans laquelle Hercule Poirot
00:10:26 soulignait qu'un autre personnage était, je cite, "un juif".
00:10:29 Bien sûr.
00:10:30 Alors ce n'est pas la première fois que des livres d'Agatha Christie sont modifiés.
00:10:33 En 2020, le roman policier "Les dix petits nègres", l'un des livres les plus vendus
00:10:37 au monde, a été rebaptisé "Ils étaient dix".
00:10:40 La décision avait été prise à l'époque par le petit-fils d'Agatha Christie.
00:10:44 Ce changement avait déjà été opéré au Royaume-Uni dans les années 80.
00:10:47 Et le terme "nègre", cité 74 fois dans la version originale, est aujourd'hui totalement
00:10:52 supprimé de l'édition française.
00:10:54 Alors c'est bien que vous soyez là ce matin, Éric Nolot, parce que vous avez été éditeur,
00:10:57 vous êtes également écrivain, vous aimez la littérature.
00:11:00 Votre avis m'intéresse.
00:11:02 Jusqu'à présent, 1984, c'était le titre d'un classique de la littérature.
00:11:07 Maintenant, 1984, c'est notre réalité.
00:11:09 C'est-à-dire qu'on ne cesse de réécrire le passé à l'aune de la morale du présent,
00:11:14 avec un objectif qui est la pureté.
00:11:16 Or, la littérature, c'est le domaine de l'impureté par excellence.
00:11:19 Il n'y a pas de pureté dans la littérature.
00:11:21 Et ce n'est pas à cette aune-là qu'il faut la juger.
00:11:24 Et ce qui rend les choses encore plus absurdes, c'est que ces critères offensants vont varier
00:11:30 au fil du temps.
00:11:31 Dans 10 ans, il y a des choses que n'auront pas vues les censeurs d'aujourd'hui
00:11:34 que verront les censeurs du futur.
00:11:36 Ils exigeront une nouvelle révision et ça n'en finira pas.
00:11:39 Moi, je suis pour le respect intégral de l'œuvre.
00:11:42 À la limite, mettons un avertissement en disant "voilà".
00:11:45 Mais ne pas tripatouiller le texte.
00:11:48 Surtout qu'en même temps que les nouveaux censeurs, il y a les intérêts économiques.
00:11:51 On en revient à la récupération du capitalisme.
00:11:54 Ça permet aux ayants droit de remettre quelques pièces dans la tirelire,
00:11:57 puisqu'ils ne montrent pas de blanches.
00:11:59 Et puis, ils se mettent au goût de l'époque.
00:12:04 Tout ça est d'une grande hypocrisie et d'une grande bêtise.
00:12:07 Laurent Geoffray, un grand amateur des littératures écrivaines,
00:12:10 également écrivain vous-même.
00:12:12 Oui.
00:12:14 D'ailleurs, j'ai écrit un roman sur l'affaire du code noir.
00:12:19 Quand j'ai écrit, je me suis posé la question,
00:12:20 est-ce que je mets les termes qu'on employait à l'époque ?
00:12:23 Les romans se passent sous la Révolution française.
00:12:26 Et je les ai mis, parce que c'était souvent des citations d'ailleurs,
00:12:31 soit des gens qui étaient pour le maintien de l'esclavage,
00:12:34 soit des gens qui étaient contre, qui voulaient l'abolir,
00:12:36 mais qui employaient le même terme.
00:12:38 Et donc, je l'ai maintenu.
00:12:39 Je n'ai pas eu d'ennui.
00:12:41 Et je pense que j'ai eu raison.
00:12:43 C'est un précédent.
00:12:44 À ce compte-là, si on réécrit Agathe et Christy,
00:12:47 il faudrait réécrire Balzac, parce que dans Balzac,
00:12:48 il y a des choses tout à fait louches.
00:12:49 Oui, mais moi, ce qui m'ennuie, c'est que...
00:12:51 Il y a plein d'exemples comme ça, les littératrices.
00:12:52 Il y a des hommes et des femmes déjà.
00:12:53 Oui, mais ces gens-là sont minoritaires.
00:12:55 Moi, ce qui m'ennuie, c'est qu'ils sont évidemment minoritaires,
00:12:57 mais qu'ils exercent...
00:12:58 Ils exercent une emprise très importante.
00:13:00 Une emprise, et notamment dans certains domaines.
00:13:02 La fac, etc.
00:13:03 Et souvent, c'est la discussion qu'on a eue ensemble.
00:13:05 Même la commission européenne.
00:13:06 Oui, la fac, l'université, les intellectuels.
00:13:09 Et je trouve que souvent, vous ne vous battez pas assez.
00:13:11 Oui, j'essaie d'imaginer...
00:13:12 L'écriture inclusive en étant une illustration.
00:13:14 J'essaie d'imaginer la nouvelle version de Notre-Dame de Paris,
00:13:17 avec un quasi-modo qui ne serait ni sourd, ni borgne,
00:13:20 ni bossu, ni contrefait.
00:13:23 Alors, Roselyne Bachelot...
00:13:24 C'est très important, parce que le langage,
00:13:26 on pense avec des mots.
00:13:27 Et en fait, cette manière,
00:13:28 dans une espèce de totalitarisme rampant,
00:13:31 vient nettoyer la langue.
00:13:33 On voit les initiatives de l'Union européenne
00:13:34 pour nettoyer la langue.
00:13:36 Donc, c'est vrai dans la publicité, c'est vrai dans la littérature.
00:13:38 Maintenant, quand vous regardez les aristochats,
00:13:39 vous avez un avertissement disant que, attention,
00:13:41 ça fait quand même référence à des valeurs un peu fascistes.
00:13:44 Tous les totalitaristes se sont attaqués au langage en priorité.
00:13:45 Le nazisme, le stalinisme, etc.
00:13:48 Et donc, voilà.
00:13:49 Donc, c'est vraiment l'œuvre d'une mentalité totalitariste
00:13:52 qui vient purifier la langue et qui est très préoccupante.
00:13:54 Hier, Roselyne Bachelot était sur RTL
00:13:56 et rapportait une conversation qu'elle avait eue
00:13:58 avec un sociétaire de la comédie française.
00:14:00 Écoutez-la.
00:14:01 Mais je discutais avec un sociétaire de la comédie française
00:14:04 qui me dit "moi, je crains que dans 10 ans,
00:14:06 on ne puisse plus jouer Molière.
00:14:08 Il n'est pas bien utile et pour beaucoup de causes
00:14:10 qu'une femme étudie et sache tant de choses."
00:14:13 Nos pères, sur ce point, avaient bien raison,
00:14:15 qui pensaient que la tirade de Crisale,
00:14:19 que l'esprit se hausse à connaître un pourpoindre
00:14:22 avec un haut de chausse.
00:14:24 C'est incroyable la tirade de Crisale sur les femmes.
00:14:26 Et tout dans Molière est comme ça.
00:14:28 J'ai revu "Le bourgeois gentilhomme",
00:14:32 excellent de Jérôme Deschamps à l'opéra comique.
00:14:34 La moquerie sur les Turcs est absolument incroyable.
00:14:38 "Le bourgeois gentilhomme" est d'un racisme incroyable.
00:14:42 Mais quand ce sociétaire de la comédie française dit
00:14:46 "on ne pourra plus jouer Molière dans 10 ans",
00:14:49 je crains qu'il n'ait raison.
00:14:50 Moi, ce que je trouve intéressant, c'est que 95% des gens
00:14:52 pensent comme vous aujourd'hui.
00:14:53 Alors peut-être que la jeune génération,
00:14:54 si elle est influencée, va modifier son angle.
00:15:00 Mais ce qui m'ennuie, c'est ces minorités actives.
00:15:02 Et comme on en parle quasiment en permanence,
00:15:06 chaque jour, et qu'elles ont pris le poids
00:15:08 ou l'influence dans la société.
00:15:10 Très intéressant ce que dit Roselyne Bachelot sur Molière.
00:15:13 Crisal, c'est dans les femmes savantes, effectivement.
00:15:15 C'est déjà en oeuvre, puisque maintenant,
00:15:17 pour présenter Molière, par exemple,
00:15:20 aux jeunes générations, on change.
00:15:22 On dit, par exemple, les précieuses ridicules,
00:15:24 ce sont des influenceuses.
00:15:25 Et il y a un programme qui est en cours, en effet,
00:15:28 pour moderniser la langue de Molière,
00:15:30 qui est jugée incompréhensible par les jeunes générations.
00:15:32 Auparavant, on nous expliquait qu'il fallait, nous,
00:15:36 faire un effort pour nous mettre au niveau des oeuvres.
00:15:38 Maintenant, on explique qu'il faut faire un effort,
00:15:40 que les oeuvres doivent faire un effort
00:15:42 pour se mettre au niveau des jeunes apprenants.
00:15:44 Écoutez, il y a un renversement des valeurs,
00:15:46 un renversement de la logique et du bon sens
00:15:47 qui est absolument inouï.
00:15:49 C'est une entreprise totalitaire, voilà, il faut le dire.
00:15:51 Le mot totalitaire, c'est un mot gênant.
00:15:53 On n'est pas en prison.
00:15:55 Totalitaire, c'est le goulag, on n'est pas dans le goulag.
00:15:58 On s'attaque à l'essentiel.
00:16:01 C'est une montée de la censure, on est d'accord.
00:16:03 Mais envoyer des mots comme ça, c'est pas sérieux.
00:16:07 Deuxièmement, c'est de s'attaquer à ce qui permet de penser.
00:16:10 C'est pas le goulag, le totalitarisme.
00:16:12 Non, Éric parle quand même de l'effort.
00:16:15 Évidemment que c'était peut-être compliqué
00:16:17 pour un gosse de 12 ans, 13 ans,
00:16:19 de se familiariser avec la langue du 17ème.
00:16:23 La Fontaine, Molière, plus la Fontaine peut-être,
00:16:25 parce que ce n'était pas facile à comprendre.
00:16:27 Mais tu étais récompensé de l'effort que tu pouvais faire,
00:16:31 précisément avec le sentiment d'être un peu plus cultivé,
00:16:34 plus intelligent.
00:16:35 Il faut nuancer le propos, parce que prenez le cas de Montaigne.
00:16:38 Oui.
00:16:39 On ne le lit pas dans la version originale.
00:16:41 Là, c'est difficile à lire Montaigne.
00:16:43 Oui, mais on l'a fait.
00:16:43 On a réécrit l'ancien français.
00:16:46 On le rendra l'ancien français.
00:16:48 C'est pas le cas de Montaigne.
00:16:49 La langue évolue.
00:16:50 Accessoirement, les Montaigne ne sont pas un redonnant médiocrité.
00:16:53 Je suis hostile à ce mot.
00:16:54 Non, pas du tout.
00:16:55 Non, c'est parce que vous envoyez des mots outranciers.
00:16:58 On est obligé de vous corriger.
00:16:59 Moi, j'ai aucun problème.
00:17:01 C'est pas vous, personnellement, mais dans le débat.
00:17:03 Mais si, quand on dit que c'est le totalitarisme, c'est ridicule.
00:17:05 Mais c'est la mécanique totalitaire.
00:17:07 Les mots n'ont plus de sens.
00:17:09 Mais bien sûr que si.
00:17:10 Le piège dans lequel...
00:17:10 Censure, d'accord, totalitarisme, non.
00:17:13 Bon, le piège dans lequel beaucoup de gens tombent,
00:17:15 et beaucoup de jeunes surtout,
00:17:16 c'est que si l'on défend en effet,
00:17:18 pour reprendre l'exemple des femmes savantes,
00:17:20 une tirade qui a l'air aujourd'hui grossièrement anti-féministe,
00:17:23 alors que c'est beaucoup plus compliqué,
00:17:25 si on défend cette tirade,
00:17:26 on a l'air de défendre les conceptions de Molière,
00:17:28 alors qu'on défend simplement le texte de Molière et Molière lui-même.
00:17:31 Et ça échappe de plus en plus.
00:17:32 C'est un personnage, Crisale, c'est un personnage.
00:17:34 Ça tient au recul de l'universalisme.
00:17:36 C'est-à-dire qu'on juge maintenant des choses
00:17:38 en fonction de tel ou tel groupe, de telle ou telle minorité,
00:17:41 et on modifie le langage, l'expression, etc.,
00:17:45 en fonction des intérêts de minorité,
00:17:46 au lieu de se rattacher à un principe simple,
00:17:49 qui est qu'il y a en France une liberté d'expression.
00:17:51 C'est pas à Cher Laurent.
00:17:51 Et des diffusions.
00:17:52 C'est la mécanique totalitaire.
00:17:54 La mécanique...
00:17:54 Quand on apprenait ou qu'on écoutait,
00:17:57 qu'on découvrait le texte des femmes savantes en classe, au lycée,
00:18:00 c'était vraiment une discussion passionnante
00:18:02 qu'on pouvait avoir avec les professeurs,
00:18:04 de savoir si Molière partageait les opinions de Crisale,
00:18:09 et si donc Crisale était son porte-parole antiféministe,
00:18:12 ou si au contraire, il ridiculisait l'antiféminisme
00:18:15 en laissant parler Crisale.
00:18:17 C'est pas aussi simple.
00:18:17 Il y a une arrogance du présent.
00:18:20 Le présent veut dicter sa loi au passé en disant,
00:18:22 "Regardez, nous, nous sommes supérieurs moralement,
00:18:25 nous sommes supérieurs intellectuellement."
00:18:27 C'était un temps d'obscurantisme, excusez-moi.
00:18:29 Mais Arnolphe, on peut dire qu'Arnolphe est un pédophile ?
00:18:33 La logique totalitaire, c'est qu'on va s'attaquer à la culture
00:18:36 et au langage, qui permet de penser, au nom d'une idéologie politique.
00:18:40 Donc on est dans un progressisme tellement prétentieux
00:18:44 qu'on croit effectivement pouvoir réécrire le réel.
00:18:47 Mais en réalité, si on prend juste les enfants à l'école...
00:18:49 Les régimes totalitaires, c'est la tyrannie des enfants.
00:18:53 C'est la tyrannie des enfants.
00:18:54 ...une fable à la manière de La Fontaine,
00:18:55 ils sont fiers et heureux d'y arriver,
00:18:57 et accessoirement, ça les permet de se diversifier.
00:18:59 On n'en peut pas avoir des mots, vous exagérez,
00:19:00 vous desservez à la cause,
00:19:01 parce qu'on n'est pas dans un régime totalitaire,
00:19:03 on est en démocratie.
00:19:04 On croit que la logique totalitaire,
00:19:05 vous comprenez la différence entre logique...
00:19:07 Je conçois qu'une femme...
00:19:09 Elle ne vient pas que de l'extrême gauche.
00:19:11 Donc pour vous, il n'y a pas de totalitarisme jusqu'au goulag,
00:19:13 et boum, il n'y a pas de progression.
00:19:17 Il est d'usage en science politique de dire totalitarisme,
00:19:19 dictature, démocratie, ils sont trois choses différentes.
00:19:22 On a envoyé les mêmes mots pour les choses différentes.
00:19:24 Je conçois qu'une femme est déclarée de tout,
00:19:26 mais je ne lui revois point la passion choquante
00:19:28 de se rendre savante avant d'être savante.
00:19:30 Et j'aime que souvent, en question qu'on fait,
00:19:32 elle sache ignorer les réponses qu'elle sait.
00:19:36 C'est formidable.
00:19:37 C'est passionnant à écouter.
00:19:38 C'est dans les femmes savantes.
00:19:40 Mais bon, Molière est un génie.
00:19:43 Quoi de neuf, Molière ?
00:19:44 Bon, troisième sujet qui est formidable,
00:19:47 parce que c'est trois sujets vraiment extrêmement intéressants,
00:19:50 c'est Auschwitz.
00:19:51 Donc vous allez voir le sujet,
00:19:52 parce que c'est une image qui a été virale.
00:19:54 Vous avez cette jeune femme qui fait un selfie
00:19:57 devant, sur les rails des camps de la mort.
00:20:00 Voilà, on en est là dans notre société aujourd'hui.
00:20:02 Et je disais hier, il y a des lois non écrites qui ont disparu.
00:20:05 Les lois non écrites.
00:20:06 C'était pas écrit qu'il ne fallait pas faire de selfies
00:20:09 ou de photos comme ça.
00:20:10 C'était indécent, des lois non écrites.
00:20:12 Mais il y en a plein de lois non écrites qui ont disparu.
00:20:14 C'est-à-dire que vous rentrez dans un train
00:20:15 et puis il y a un type qui est au téléphone
00:20:16 et puis tu entends sa conversation et puis tout le lagon.
00:20:18 C'était non écrit qu'il fallait être un petit peu...
00:20:22 Voilà, respect bien élevé, ça ça plaît.
00:20:25 Bon, voyez le sujet de Marine Sabourin.
00:20:28 Elle prend la pause sur les rails qui emmenaient les Juifs vers la mort.
00:20:32 Sourire aux lèvres et lunettes de soleil sur le nez,
00:20:34 la photo de cette jeune femme publiée par une journaliste britannique
00:20:38 est devenue virale sur les réseaux sociaux en quelques jours.
00:20:41 Visionnée plus de 30 millions de fois sur Twitter,
00:20:44 elle suscite l'indignation chez les internautes
00:20:46 et pour le mémorial d'Auschwitz.
00:20:48 Sur son compte Twitter, l'institution rappelle une énième fois aux visiteurs
00:20:51 de ne pas prendre ce genre de photo.
00:20:54 Les images peuvent avoir une immense valeur émotionnelle
00:20:56 et documentaire pour les visiteurs.
00:20:58 Les images nous aident à nous souvenir.
00:20:59 En venant au mémorial d'Auschwitz, les visiteurs doivent garder à l'esprit
00:21:02 qu'ils pénètrent dans le site authentique de l'ancien camp
00:21:05 où plus d'un million de personnes ont été assassinées.
00:21:07 Respectez leur mémoire.
00:21:09 Et ce n'est pas la première fois que le mémorial rappelle à l'ordre ses visiteurs.
00:21:13 En 2019, il avait épinglé des personnes se prenant en photo en équilibre
00:21:16 sur les rails de chemin de fer menant à l'ancien camp de concentration.
00:21:21 Donc ça aussi, c'est un sujet qui est formidablement intéressant
00:21:26 et qui témoigne, qui rapporte notre époque.
00:21:30 Il y a tout dedans.
00:21:31 Il y a l'instant de Warhol, de ce que cette jeune femme finalement était très contente.
00:21:35 Elle dit voilà, c'est mon heure de gloire.
00:21:37 C'est ma seconde d'éternité.
00:21:39 Oui, mais ça, c'est ce qui se passe après.
00:21:40 Mais quand elle prend la photo, en fait, cette femme, comme d'autres,
00:21:45 pense que ce qu'il y a derrière elle n'est juste que le décor de la mise en scène de son ego.
00:21:50 C'est-à-dire que ça pourrait être la tour Eiffel, le Taj Mahal ou Auschwitz.
00:21:52 C'est pareil au même.
00:21:54 Et là, on retrouve le thème de notre débat précédent.
00:21:57 Il y a une arrogance du présent.
00:21:59 C'est-à-dire qu'elle est dans un présent.
00:22:01 L'arrière-plan historique a complètement disparu.
00:22:04 Elle ne sait peut-être rien d'Auschwitz, comme elle ne sait rien de la construction de la tour Eiffel ou du Taj Mahal.
00:22:08 Donc c'est évidemment très révélateur et choquant, il faut le dire.
00:22:11 Enfin franchement, là, il faut vraiment appuyer, je ne sais pas, faire passer les messages.
00:22:15 Parce que là, une fois qu'on se comporte de cette manière à Auschwitz, après, c'est fini.
00:22:20 Ça me paraît poser, entre autres, deux questions.
00:22:23 La première est celle de savoir si nous avons dans notre civilisation, dans notre culture actuelle,
00:22:29 une éducation du respect, au respect.
00:22:31 Et manifestement, il y a des trous, il y a des lacunes là-dedans, etc.
00:22:35 Et puis la deuxième question, qui est très différente, c'est de se demander à partir de quel moment
00:22:40 un événement du passé ou une histoire du passé, si horrible soit-elle, si sanglante soit-elle,
00:22:45 à partir de quel moment ça devient de l'histoire ?
00:22:47 Ça cesse d'être quelque chose qui parle aux gens.
00:22:50 Parce que par exemple, si on se promène sur le champ de bataille des Champs-Cataloniques,
00:22:56 où Attila a été battu, il y a eu des dizaines de milliers de morts,
00:23:00 paraît-il, pour autant, on ne s'empêchera pas de bavarder.
00:23:03 À partir de quand quelque chose appartient à l'histoire et non plus au présent ?
00:23:07 Oui.
00:23:08 C'est une question.
00:23:11 C'est une question de la vie par procuration.
00:23:13 C'est-à-dire que l'époque dans laquelle nous sommes, effectivement,
00:23:16 il y a énormément de personnes qui vivent par procuration.
00:23:19 C'est-à-dire que ce qu'a fait cette jeune femme, le but recherché,
00:23:23 est de montrer qu'elle était à Auschwitz.
00:23:25 Et de se mettre en lumière.
00:23:27 C'est exactement ce qui venait d'être dit.
00:23:29 C'est-à-dire qu'on le voit, alors la mode du selfie.
00:23:31 C'est-à-dire que lorsque, par exemple, dans un événement sportif aujourd'hui,
00:23:36 sur un pénalty, par exemple, pour un match étiré,
00:23:39 les gens ne regardent plus le pénalty,
00:23:41 mais prennent en photo ou en vidéo le pénalty qu'ils sont censés regarder.
00:23:46 Parce qu'ils considèrent que c'est un instant historique et qu'ils ont envie de la voir.
00:23:49 C'est la perte de leur temps présent.
00:23:51 Là, c'est quand même très générationnel.
00:23:53 Les gens de ma génération, moins comme ça, mais de la vôtre.
00:23:57 Les gens qui remontent tous les jours les Champs-Élysées
00:23:59 n'ont pas une pensée en passant pour le soldat inconnu ?
00:24:01 Non, bien sûr.
00:24:03 Auschwitz, c'est un symbole différent.
00:24:07 Vous avez des bâtiments derrière.
00:24:09 La présence physique de l'Auschwitz est très prégnante.
00:24:12 Cet ego hyper-trophié, cet ego narcissique où on cherche des likes et des followers,
00:24:17 et où on n'a plus aucune conscience de l'autre
00:24:19 et aucune conscience de la signification des choses.
00:24:22 C'est-à-dire qu'il n'y a plus d'imaginaire, il n'y a plus de conscience, il n'y a plus de symbolique,
00:24:25 il n'y a plus d'inscription dans l'histoire.
00:24:27 Donc, on a des êtres très déracinés qui banalisent tout.
00:24:29 Ça parle aussi, moi, je trouve, de la déspiritualisation de la vie.
00:24:32 C'est-à-dire que quand vous avez quand même éduqué les enfants à un savoir-être,
00:24:36 avec l'idée que la personne de l'autre est sacrée,
00:24:39 la mémoire est sacrée,
00:24:41 et qu'il y a le bien et il y a le mal.
00:24:44 Moi, j'entends des jeunes adultes qui me disent "non mais pour moi, tu sais, il n'y a pas de bien, il n'y a pas de mal".
00:24:47 Eh bien, le jour où ta fille se sera fait violer, où ta famille se sera fait exterminer,
00:24:50 je t'assure que tu regretteras de ne pas avoir eu de notion du bien et du mal.
00:24:53 Et je pense que cette déspiritualisation dans l'éducation
00:24:56 fabrique ces comportements.
00:24:58 Je ne sais pas si vous en pensez.
00:24:59 On va marquer une pause.
00:25:00 Je salue Avi Asuli qui dit "merci" pour défendre et en parler,
00:25:04 surtout que l'hommage aux victimes de la Shoah, c'était hier.
00:25:07 Il y a eu pire selfie d'un gars qui faisait effectivement une quenelle,
00:25:12 rappelle-t-il, à Auschwitz.
00:25:14 "Plus rien ne conne", dit-il.
00:25:16 Avi Asuli qui a longtemps commenté les matchs de l'Olympique de Marseille,
00:25:19 qui a été député également,
00:25:20 et qui s'apprête à célébrer la fête absolue à Marseille,
00:25:25 la fête nationale, puisque le 26 mai, ça fera 30 ans, comme vous le savez,
00:25:29 Laurent Geoffray, que Marseille a battu la Cémilan à Munich.
00:25:36 En final, vous faites semblant de...
00:25:39 La culture populaire, c'est dans votre truc.
00:25:41 Vous ne respirez que dans les cimes.
00:25:43 Le coup de pied de l'âne à une seconde de la pause.
00:25:45 30 ans, à jamais les premiers.
00:25:47 Et là, je peux vous dire que le 26 mai...
00:25:49 Chaque année, je le dis, le 26 mai, à minuit,
00:25:53 les gens s'envoient des textos, tous les Marseillais.
00:25:55 C'est le jour, c'est le 14 juillet à Marseille,
00:25:58 voire le 31 décembre.
00:26:00 La pause.
00:26:01 Audrey Bertheau est avec nous et nous rappelle les titres du jour.
00:26:06 Il est 9h32.
00:26:07 En Guyane, deux hommes ont été interpellés.
00:26:12 Ils sont suspectés d'appartenir à un groupe de braqueurs de mine d'or clandestine
00:26:17 qui aurait tué le gendarme Arnaud Blanc le 25 mars.
00:26:19 Les deux hommes arrêtés font l'objet d'un mandat d'arrêt
00:26:21 et seront présentés prochainement devant un juge.
00:26:25 L'opposition cherche à abroger la réforme des retraites
00:26:27 après les parlementaires PS.
00:26:28 Le groupe centriste Lyot veut déposer une proposition de loi.
00:26:32 Pour être approuvée, cette proposition de loi
00:26:34 n'aurait besoin que d'une majorité simple,
00:26:35 contrairement à une motion de censure qui requiert une majorité absolue.
00:26:39 Le groupe centriste Lyot était déjà à l'initiative d'une motion de censure
00:26:42 qui avait échoué à neuf voix près.
00:26:45 Et au moins 29 morts dans l'incendie d'un hôpital à Pékin.
00:26:48 Le directeur de l'hôpital a été arrêté.
00:26:50 C'est l'une des pires catastrophes survenues dans la capitale
00:26:52 depuis plus d'une vingtaine d'années.
00:26:54 Parmi les victimes, il y a 16 femmes et 13 hommes.
00:26:57 Nous avons parlé de sujets sociétaux qui effectivement font réagir.
00:27:01 Les congés menstruels,
00:27:02 aux chutes et des photos invraisemblables.
00:27:05 Et puis la littérature qui serait réécrite.
00:27:07 Et puis un quatrième sujet qui m'avait frappé.
00:27:09 Alors, a priori, ces sujets n'ont rien à voir avec les autres.
00:27:11 Quoique, c'est le Paris Saint-Germain qui connaît, comme vous le savez,
00:27:15 une période de turbulences.
00:27:17 Et le club a envoyé un mail aux supporters de la tribune de Boulogne.
00:27:19 C'est très intéressant parce que certaines tenues sont déconseillées.
00:27:23 C'est pas vraiment lesquelles, mais visiblement, des tenues de foot sont déconseillées.
00:27:26 Les drapeaux ou tout type de matériel de supporters sont interdits dans un stade de foot.
00:27:30 - Quelle est la raison ?
00:27:32 - Parce que tu veux sans doute que tout soit plus calme et plus sage.
00:27:37 Tu ne veux pas, comment dire, que un peu de...
00:27:41 Tu veux un public qui soit peut-être un public de théâtre ou un public de concert
00:27:46 et peut-être pas un public de football.
00:27:48 Et interdiction d'être debout pour regarder le match.
00:27:50 C'est ça qui m'a fait rire.
00:27:51 Mais oui, interdiction d'être debout.
00:27:53 - En cas de non-respect de ces règles, les supporters se verront refuser l'accès à la tribune.
00:27:57 Certains supporters voient dans ces règles une atteinte à la liberté individuelle.
00:27:59 Et avec ce règlement, le club souhaite éviter qu'un regroupement d'ultras
00:28:02 se constitue en tribunes boulognes.
00:28:04 Ce qu'on peut comprendre là aussi, parce que les ultras, c'était quelque chose.
00:28:08 C'est très intéressant ça aussi.
00:28:10 C'est évidemment à la fois anecdotique et révélateur.
00:28:13 - Mais auparavant, que ce soit Paris Saint-Germain ou d'autres clubs,
00:28:15 il y avait une répartition des rôles.
00:28:17 Il y avait des tribunes qui étaient réservées aux exaltés,
00:28:21 Boulogne et Auteuil pour le Parc des Princes.
00:28:22 Et puis les autres, il y avait un public un peu plus calme, un public plus familial.
00:28:25 - Plus générationnel en fait.
00:28:26 Les jeunes allaient de là et puis les plus vieux.
00:28:29 - Et tout le monde...
00:28:30 Enfin, ça marchait plutôt bien.
00:28:31 Là, on veut vraiment uniformiser le public, je ne sais pas.
00:28:34 C'est très, très contradictoire avec l'esprit du foot.
00:28:37 - C'est-à-dire qu'on veut un public de...
00:28:39 D'abord, au fond, c'est quoi ? C'est le fric.
00:28:42 - Ben oui.
00:28:43 - C'est-à-dire qu'on ne veut pas un public très populaire dans les stades de foot
00:28:46 parce que ça ne rapporte pas.
00:28:48 Les populaires qui regardent le match à la télé.
00:28:50 Voilà, c'est ça que dit le PSG.
00:28:52 Il y a un peu de ça.
00:28:53 C'est-à-dire qu'on voudrait, au fond,
00:28:55 ils rêveraient que la tribune boulogne derrière soit prise par des VIP
00:28:59 où les places soient plus chères, des gens bien habillés et qui...
00:29:03 - D'ailleurs, c'est la pente actuelle du football
00:29:04 parce que dans le football anglais, quand vous regardez un peu les prix,
00:29:08 parfois vous voulez aller regarder un match en Angleterre,
00:29:10 ça vous dissuade rapidement.
00:29:11 - Bon, on ne va pas s'attarder trop là-dessus,
00:29:15 mais ça fait partie des sujets sur lesquels on pouvait réagir.
00:29:19 On va parler des rodéos sauvages
00:29:20 et on va appeler dans une seconde...
00:29:25 Comment dire ?
00:29:26 Nous allons appeler Bernadette Maelgaard.
00:29:27 Je pense qu'elle est là, d'ailleurs,
00:29:28 parce qu'elle est conseillère municipale d'opposition de Brest.
00:29:30 Bonjour, madame.
00:29:32 On a parlé hier de Brest et on a découvert,
00:29:34 si j'ose dire, ce qui se passe à Brest.
00:29:36 Mais c'est vrai aussi ce qui se passe à Rennes, ce qui se passe à Nantes.
00:29:39 C'est-à-dire que c'est des villes où la sécurité est prise en défaut
00:29:44 depuis de nombreuses mois et parfois de nombreuses années.
00:29:47 Alors, pour ceux qui n'étaient pas avec nous hier,
00:29:49 les rodéos sauvages.
00:29:50 Je voudrais d'abord qu'on voit le sujet de Jean-Michel Decaze.
00:29:53 - Quartier Bellevue à Brest,
00:29:57 le retour des beaux jours coïncide avec une augmentation des rodéos urbains,
00:30:01 constatent les habitants.
00:30:03 Souvent en toute impunité car les policiers sont très mobilisés
00:30:07 sur les manifestations du centre-ville.
00:30:08 - Moi, j'étais au rez-de-chaussée, moi, ils passent à côté de chez moi.
00:30:13 - Mais alors, ça fait quoi ?
00:30:13 - Ça fait du bourdel.
00:30:15 - Soit c'est des véhicules qui vont être volés,
00:30:17 soit volés dans les quartiers ou volés dans d'autres habitations,
00:30:20 soit ce sont des véhicules qui sont liés à des escroqueries
00:30:23 sur un achat qui pourrait se faire sur un site de vente en ligne.
00:30:27 - Des deux-roues très bruyantes, parfois pilotées sans casque,
00:30:30 mais pour des raisons de sécurité,
00:30:32 les policiers ne peuvent pas appréhender les pilotes,
00:30:34 souvent de jeunes adolescents.
00:30:36 - Ça peut être très jeune, en fait.
00:30:37 C'est ça, aujourd'hui, le souci.
00:30:38 Le souci, c'est que les collègues, aujourd'hui,
00:30:40 quand ils interviennent dans ce genre d'infraction,
00:30:42 ils ont toujours la méfiance et l'anxiété, en fait,
00:30:46 de se retrouver face à des jeunes qui peuvent avoir 14 ans.
00:30:49 Donc, c'est ça, le risque, en fait, aujourd'hui.
00:30:52 Dans un communiqué, le maire socialiste de la ville,
00:30:54 François Cuyandre, interpelle le ministre de l'Intérieur,
00:30:58 estimant que le manque d'effectifs de police à Brest
00:31:01 ne permet pas de lutter efficacement contre les rodéos urbains.
00:31:05 - Bon, il peut mettre des vidéosurveillances, le maire.
00:31:07 Il a le droit, c'est jamais de la faute des maires
00:31:09 et c'est toujours de la faute des autres.
00:31:11 On va écouter Sylvain Gaillard, qui était avec nous hier.
00:31:14 Qu'a été dimanche ?
00:31:17 Il est descendu dans la rue, il y avait un rodéo.
00:31:20 Il a demandé aux jeunes d'arrêter.
00:31:21 Ils sont revenus entre 30 et 40 et ils l'ont tabassé, quand même.
00:31:24 Donc, il était avec nous hier et je lui ai d'abord demandé comment il allait.
00:31:28 Il rappelait son état. Écoutez.
00:31:30 - J'ai eu des soins, du coup, suite à l'agression dimanche.
00:31:34 J'ai eu trois coups de couteau au niveau de la fesse droite,
00:31:38 dont deux plaies qui ont été recousues.
00:31:41 J'ai pareil au niveau du crâne, une plaie qui a été recousue avec deux points de suture.
00:31:48 J'ai toujours le cocard qui se voit un peu.
00:31:52 Ça dégonfle petit à petit.
00:31:54 Puis, on fait malheureusement avec.
00:31:57 - Et ce qui m'a le plus intéressé, c'est quand je l'ai interrogé.
00:32:00 Mais que fait la police d'une certaine manière et que fait le maire ?
00:32:03 Eh bien, écoutez sa réponse.
00:32:06 - Les policiers savent très bien où sont les motos, où sont les jeunes.
00:32:09 Ils ne veulent rien faire.
00:32:10 Le maire, c'est pareil.
00:32:12 Il sait très bien que c'est un quartier qui craint.
00:32:15 Ça fait des années.
00:32:16 Il y a déjà eu une mamie qui est décédée suite à des rodéos.
00:32:22 Il y a eu des blocages de citoyens suite aux mêmes rodéos.
00:32:27 Et ça date depuis 2017.
00:32:30 Et il est strict sur ça.
00:32:32 Il ne veut pas mettre de caméras de surveillance dans ces quartiers.
00:32:35 Et encore moins de ralentisseurs qui permettraient de réduire,
00:32:39 en fait, la vitesse des jeunes et puis de leur permettre d'éviter les rodéos urbains.
00:32:44 Généralement, ça commence dans l'après-midi,
00:32:46 vers les coupes de 13h, 14h.
00:32:48 Et ça peut aller jusqu'à 21h, 22h.
00:32:52 Des fois, c'est deux petites motos crosses minimum,
00:32:56 sans casque, bien sûr, sans immatriculation, sans protection adéquate.
00:33:01 Et ça va jusqu'à sept motos avec quad.
00:33:04 Et c'est insupportable.
00:33:07 - Bon, ça fait des années que ça dure.
00:33:08 Et hier, ce jeune homme qui est militaire, d'ailleurs,
00:33:10 rappelait qu'il avait acheté un appartement,
00:33:13 cet appartement dans lequel il vit, en juillet dernier.
00:33:15 Il a payé 100 000 euros et qu'il va être obligé de partir
00:33:17 parce que c'est juste insupportable dans cette cité HLM.
00:33:20 Alors, Mme Malgorne est avec nous.
00:33:22 Vous êtes conseillère municipale d'opposition à Brest.
00:33:25 Le maire, il est réélu régulièrement depuis 2001.
00:33:28 Il s'appelle François Cuylandre.
00:33:30 J'espère que je le dis bien.
00:33:33 Donc, il a été ancien député également de la troisième circonscription du Finistère.
00:33:38 Il est membre du Parti socialiste.
00:33:39 Et moi, il y a quelque chose qui m'intéresse.
00:33:41 Ce jeune homme dit "le maire ne veut pas mettre des vidéos surveillance dans ce quartier".
00:33:47 Est-ce une réalité, Mme Malgorne ?
00:33:49 Bonjour.
00:33:49 Et est-ce que le maire de Brest est responsable de la situation ?
00:33:53 - Alors, c'est une réalité.
00:33:56 Et puis, encore pire, si je peux dire,
00:33:58 Brest est la ville de plus de 100 000 habitants, la seule,
00:34:02 où il n'y a pas de police municipale.
00:34:05 Ce qui veut dire que par rapport aux revendications permanentes du maire de Brest
00:34:12 pour renforcer les effectifs de police nationale,
00:34:16 il faudrait commencer par mettre de la police municipale.
00:34:19 Parce que, par exemple, dimanche, au moment où les événements se sont produits,
00:34:24 il y avait un match de foot à Brest, un match qui n'était pas à risque,
00:34:30 dont le service d'ordre aurait fort bien pu être fait par une police municipale.
00:34:35 Et comme il n'y en a pas à Brest, c'était la police nationale qui, effectivement,
00:34:39 a d'autres chats fouettés, qui a été mobilisée.
00:34:43 Quant à la vidéo, il y a de la vidéo pour protéger les bâtiments publics.
00:34:48 Et depuis novembre 2021, le préfet a fini par tordre le bras du maire
00:34:57 pour lui faire accepter du bout des lèvres quelques caméras
00:35:03 qui pourraient faire de l'élucidation et surtout pas de la prévention,
00:35:07 car ça c'est du ressort la prévention de la délinquance du maire,
00:35:11 et qu'il ne veut pas en entendre parler.
00:35:12 Donc on est toujours dans une situation pour une ville de plus de 100 000 habitants
00:35:16 qui est déplorable.
00:35:18 Et ce jeune homme a eu bien du courage de dénoncer la situation.
00:35:23 Ce n'est d'ailleurs pas normal.
00:35:25 Ça n'est pas à la population de se protéger elle-même,
00:35:29 c'est aux autorités publiques, État et communes.
00:35:33 Le maire a une responsabilité et…
00:35:36 – Et il ne l'exerce pas, Madame Malgorne.
00:35:38 Alors c'est intéressant ce sujet, mais voilà, c'est un résumé de…
00:35:43 – C'est intéressant d'entendre l'autre partie,
00:35:46 parce que là, elle est d'opposition cette dame-là, elle est contre le maire.
00:35:49 – Oui. – Normal, elle est d'opposition.
00:35:51 – Oui. – Qu'est-ce que dit le maire ?
00:35:52 – Le maire, il n'a pas…
00:35:54 – On ne sait pas, on ne saura pas.
00:35:56 – Oui, enfin ne venez pas sur ce terrain.
00:35:57 – Pourquoi je ne vais pas sur ce terrain ?
00:35:58 – Parce que vous me piégez, parce que je n'ai pas le maire là à vous donner,
00:36:00 alors c'est facile, je vais…
00:36:02 Non mais si, parce que vous évacuez le problème en disant
00:36:05 "comme il n'y a pas le maire, je ne veux pas en parler".
00:36:06 Ce n'est pas ça.
00:36:07 – Vous voulez que je condamne les rodéos ? Je le fais tout de suite.
00:36:09 – Mais ce n'est pas ça le sujet.
00:36:10 Ça ne m'intéresse pas, je me doute bien que vous allez condamner les vidéos, les rodéos.
00:36:14 Ce que je trouve intéressant, c'est que c'est 20 ans de…
00:36:17 – Allez-y, allez-y.
00:36:19 – C'est 20 ans de déni à gauche.
00:36:21 Pas tous, pas tous.
00:36:22 Il y a des maires, par exemple Ségolène Royal, elle n'était pas sur cette ligne-là.
00:36:25 Mais il y a certains maires, j'ai souvent parlé de Jean-Marc Ayrault ici,
00:36:28 qui a refusé toujours les vidéos-surveillance à Nantes et puis on voit le résultat.
00:36:32 Donc c'est un déni.
00:36:33 Alors il y viendra M. Culandre, parce que la réalité lui explose au visage.
00:36:38 C'est ça que je veux dire.
00:36:39 – Oui mais c'est la ligne de clivage entre les deux gauches actuellement.
00:36:42 C'est pour ça qu'on regrette le manque de combativité de Laurent Geoffray
00:36:45 qui est de la vraie gauche, de la gauche authentique,
00:36:47 qui devrait être beaucoup plus combattif contre la gauche authentoque
00:36:50 qui est représentée par les gens.
00:36:51 En fait ce qu'on a vu là, c'est la tyrannie des minorités autrement que tout à l'heure.
00:36:55 On a vu la tyrannie intellectuelle, là c'est la tyrannie physique des gens
00:36:59 qui exercent la violence envers les autres en toute impunité.
00:37:01 La police ne veut pas intervenir, on ne veut pas les filmer, on ne veut pas les…
00:37:04 – Et représailles.
00:37:05 – Oui, évidemment.
00:37:06 – Et représailles.
00:37:07 Et personne ne dit rien parce que les gens ont peur.
00:37:09 Représailles.
00:37:10 Et c'est ça qui est intéressant, on ne le dit jamais.
00:37:12 Il y a une expression de votre témoin qui m'a frappé, il dit "un quartier qui craint".
00:37:17 Un quartier qui craint dans une ville qui craint et dans un pays qui craint.
00:37:20 Voilà où on en est.
00:37:21 Et on est habitué dans ce pays, le nôtre, la France,
00:37:24 à ce que le gouvernement, les pouvoirs publics ne règlent pas les grands problèmes,
00:37:28 ils sont trop compliqués, trop lourds, trop difficiles,
00:37:30 et on ne règle pas non plus les petits problèmes.
00:37:33 On devrait dans un pays comme le nôtre, me semble-t-il,
00:37:35 où il y a 250 000 policiers et gendarmes,
00:37:38 on devrait pouvoir empêcher les rodéos urbains et d'autres choses,
00:37:41 mais pour un tas de raisons, on y a renoncé.
00:37:43 On n'y arrive pas parce qu'effectivement, d'abord, c'est ce que disait le policier,
00:37:47 c'est très difficile d'arrêter, on ne veut pas prendre de risques.
00:37:50 Vous imaginez un policier qui blesserait,
00:37:54 je ne parle même pas d'une autre hypothèse, un jeune sur une moto ?
00:37:58 Un jeune des quartiers ?
00:37:59 Que ça embraserait ?
00:38:01 C'est ça, un pays qui craint.
00:38:03 Je vais remercier Mme Malgorne.
00:38:05 On rappelle quand même que le maire est élu régulièrement depuis 2001.
00:38:08 Les Brestois sont responsables, si j'ose dire, du maire qu'ils élisent.
00:38:11 Nous sommes à leur service.
00:38:13 Oui, je suis d'accord avec vous, mais bon, c'est les Brestois qui décident.
00:38:20 Très faible participation électorale et 49,7% de vote pour le maire.
00:38:27 Écoutez, ceux qui ne se sont pas déplacés, par définition, vous ne pouvez pas...
00:38:32 Eh oui, il y a un problème de démocratie à tous les niveaux.
00:38:36 Sans doute, sans doute.
00:38:37 Apparemment, les motards ont le droit de voter.
00:38:39 Sans doute, mais c'est vrai que c'est un problème qu'on rencontre également à Rennes et qu'on rencontre à Nantes.
00:38:47 Alors, nous n'avons pas encore parlé d'Emmanuel Macron qui chante dans les rues.
00:38:52 Ça, c'est assez intéressant parce que bon, ça vous fait rire.
00:38:56 Oui, moi, j'ai écouté tous les commentaires hier.
00:38:59 Alors, c'est très drôle.
00:39:01 Et alors, tu vois la ligne de fracture.
00:39:02 C'est assez amusant, même chez les éditorialistes qui aiment plutôt bien Macron,
00:39:06 ceux qui l'aiment plutôt moins, ceux qui s'en servent, ceux qui instrumentalisent,
00:39:10 ceux qui disent "c'est rien", etc.
00:39:12 Donc, c'était assez amusant.
00:39:13 Bon, vous avez vu sans doute la séquence depuis hier.
00:39:15 On va la revoir, si vous voulez bien, et me donner votre avis.
00:39:21 - Qu'est-ce qu'on chante ? - C'est vrai ?
00:39:25 - Comment vous connaissez cette chanson-là ?
00:39:28 - Vous voulez qu'on en fasse une chanson ? - On va chanter avec vous.
00:39:32 - Qu'est-ce qu'on chante ? - Le refuge.
00:39:34 - On reprend le refuge ? - Allez, le refuge, c'est parti.
00:39:37 - Allez, faites-moi un couplet du refuge.
00:39:40 - Allez.
00:39:41 - Où est-ce qu'on fait aux quatre coins, aux montagnes perdues ?
00:39:51 Dans le bruit et dans les jeux, comme un temps de salut.
00:40:02 Où est-ce qu'on fait aux quatre coins, aux montagnes perdues ?
00:40:12 Dans le bruit et dans les jeux, comme un temps de salut.
00:40:22 - Cette vidéo a été tournée après son allocution,
00:40:26 dans le 6e arrondissement, à l'angle de la rue de Rennes et de la rue Notre-Dame-des-Geans.
00:40:31 - C'est un projet canto, c'est l'application ?
00:40:34 - C'est l'application qui permet d'organiser des karaokés autour de chants traditionnels.
00:40:38 C'était le cas ici.
00:40:40 - C'est une association dont la première mission est de trouver tous les chants populaires et traditionnels en France
00:40:43 pour sauvegarder en numérique.
00:40:45 C'est d'ailleurs la page Facebook de cette association qui a publié la vidéo à Zé Horror 10
00:40:50 dans la nuit de lundi à mardi.
00:40:52 - Moi j'ai du mal à penser que c'est hasard.
00:41:00 - Non c'est un hasard.
00:41:02 - Pourquoi ?
00:41:04 - Emmanuel Macron sait très bien que lorsqu'il accepte l'indication de ses jeunes,
00:41:10 tout est filmé à présent.
00:41:12 - Vous croyez que le président de la République, il se balade comme ça, en pleine rue,
00:41:16 il tombe sur des gens par hasard ?
00:41:18 - Oui, il a changé la chanson traditionnelle.
00:41:21 - D'ailleurs les autres présidents ont fait de même.
00:41:24 Ils se baladent assez régulièrement.
00:41:26 - Vous avez vu des présidents chanter comme ça ?
00:41:28 Vous ne croyez pas que tout ça est organisé ?
00:41:30 - Il avait parlé des échanges sur les quais de Seine avec eux.
00:41:33 - Vous ne pensez pas que ça puisse être organisé par exemple ?
00:41:35 - Peut-être mais rien ne le prouve.
00:41:38 - C'est si rare, un groupe de Français qui chante à peu près convenablement,
00:41:45 il aurait dû se méfier.
00:41:47 - Tout est surréaliste.
00:41:50 - On ne peut pas lui remprocher d'être loin du peuple et d'être près des gens.
00:41:54 - C'est des militants, c'est des proches de l'amour.
00:41:57 - C'est des militants proches d'Eryx et Bloch.
00:42:00 - C'est surréaliste.
00:42:02 - Il y avait une tonalité un peu bizarre dans leur chant.
00:42:07 - C'est-à-dire ?
00:42:08 - Ça faisait un peu chant allemand.
00:42:10 - Ah oui ?
00:42:12 - Oui, oui.
00:42:14 - Ça fait chant allemand ?
00:42:16 - Oui, c'est le refuge pérennéen.
00:42:19 La façon dont ils chantaient, la harmonie,
00:42:23 appelaient certains chants issus de pays totalitaires.
00:42:27 - Non mais attendez.
00:42:29 - Alors c'est votre interprétation.
00:42:31 - Non mais là il y a deux choses.
00:42:33 - C'est votre sensibilité.
00:42:35 - Il y a deux choses dans la séquence.
00:42:37 - Je ne sais pas si c'est ma sensibilité.
00:42:39 - Ce sont les jeunes gens qui chantent un peu différemment d'habituellement
00:42:42 les chanteurs français, les garçons français.
00:42:44 - Vous connaissez mal les Pyrénées, Dominique, on ne chante pas dans les Pyrénées.
00:42:47 - Non mais là d'abord, on nous explique que le Président de la République
00:42:50 ne peut plus se déplacer maintenant, etc.
00:42:52 Or, on le voit déambuler dans la rue avec un service de protection minimal.
00:42:55 Après, sur la chanson, il sait très bien que ça va être rendu public.
00:42:59 C'est totalement déplacé.
00:43:01 Parce qu'il a le droit de chanter, mais il y a quelque chose qui s'appelle
00:43:04 le contexte politique, quelque chose qui s'appelle le timing.
00:43:07 C'est complètement à côté de la plate.
00:43:09 Pour nourrir le procès en déconnexion, en type qui est complètement déconnecté
00:43:14 des Français et de l'actualité, il n'y a pas mieux.
00:43:16 Je trouve ça catastrophique.
00:43:18 Sinon, c'est très sympathique si ça avait été dans un autre contexte.
00:43:21 Mais là, il sort de la locution en disant, de toute façon,
00:43:24 je vous donne 100 jours, après je passe à autre chose,
00:43:26 je vais chanter dans les rues.
00:43:28 Je trouve ça dément.
00:43:30 - Il illustre parfaitement son absence totale d'empathie.
00:43:32 Et effectivement, la réaction que ça génère, je trouve,
00:43:34 montre bien que de toute façon, quoi qu'il fasse, quoi qu'il dise,
00:43:36 quoi qu'il ne fasse pas, les gens, c'est épidermique,
00:43:38 ils ne peuvent plus supporter de le voir ou de l'entendre.
00:43:40 Et là, effectivement, il signe à quel point il n'en a rien à faire de rien.
00:43:46 - Il vient parler de la réforme des traités qui est passée.
00:43:48 - Il sait très bien que tout est communication.
00:43:50 - Oui, mais justement...
00:43:52 - Il sait très bien, par exemple, lorsqu'il s'est rendu au salon d'agriculture,
00:43:54 à un moment, des jeunes ont entonné la Marseillaise.
00:43:57 - Mais quel est le message ?
00:43:58 - Il s'est adressé aux journalistes qui étaient présents.
00:44:02 Il savait très bien qu'il était filmé.
00:44:03 Et d'ailleurs, il savait très bien qu'il était en direct sur certaines chaînes.
00:44:06 Et il en a profité pour marquer un silence et pour dire,
00:44:10 regardez, il y a la Marseillaise qui est entonnée.
00:44:12 - Oui, mais ce n'est pas la même chose.
00:44:14 - Il sait très bien que chaque instant...
00:44:16 - Oui, il le sait bien sûr, mais...
00:44:18 - Par exemple, il a fait entonner un chant traditionnel.
00:44:22 Il est filmé. Il sait très bien que la séquence va être utilisée, va être commentée.
00:44:26 - Et que c'est une heure après...
00:44:28 - Oui, et c'est étonnant que ses conseillers en communication
00:44:30 ne lui aient pas dit de faire un moins sans moins, d'être un tout petit peu empathique.
00:44:33 - Alors là, pardonnez-moi, Emmanuel Macron, il n'y a plus de conseiller en communication.
00:44:37 - Non, mais je le sais bien.
00:44:38 - Il y a Alexis Colère, moins.
00:44:40 - C'est l'autocrate narcissique.
00:44:41 - Il y a une personne qui aujourd'hui parle à Emmanuel Macron,
00:44:47 c'est Brigitte Macron et Alexis Colère.
00:44:50 Le reste, vous oubliez. Il n'y a personne.
00:44:53 - Mais écoutez...
00:44:54 - Et il fait que ce qu'il veut.
00:44:56 - Non, mais il y a plein de gens qui font que ce qu'ils veulent, comme ils veulent.
00:44:59 - Tout le monde n'est pas président de la République.
00:45:01 - On peut épiloguer sur ces incidents, comme sur d'autres qu'il y a eu,
00:45:04 et comme sur d'autres qu'il y aura, mais je retiens ce que disait Marie-Estelle Dupont,
00:45:07 désormais, quoi qu'il fasse, c'est d'épiloguer.
00:45:11 - Oui, mais quand il fait une connerie, raison de plus.
00:45:14 Pour moi, c'est une connerie.
00:45:15 - Il comprit dans les 4 erreurs où il ne fait pas de connerie.
00:45:18 - Il est où aujourd'hui, d'ailleurs, le président ?
00:45:21 - Ou alors, c'est formidablement intelligent, c'est-à-dire qu'on a détourné l'attention sur ça,
00:45:26 et on oublie le contenu de sa prise de parole.
00:45:29 - Mais c'est pour ça ?
00:45:31 - D'ailleurs, dans la prise de parole, il avait un ton très proche de celui pendant qu'il chante,
00:45:34 c'est-à-dire qu'on avait l'impression qu'il se prenait pour Dieu,
00:45:36 mais en même temps pour le prêtre qui fait le messe.
00:45:38 - Mais il fallait chanter son allocution, il fallait faire les deux en un.
00:45:41 - Pardonnez-moi, mais là, vous me psychiatrisez et psychologisez tout le monde.
00:45:45 - Je ne psychiatrise pas, mais il s'appelle Jules Biber.
00:45:47 - Ah si, vous m'avez dit, comment, vous avez dit "narcisse", "Dieu", etc.
00:45:50 - Oui, c'est la classe politique aujourd'hui, dans sa très grande majorité.
00:45:54 - Mais franchement, on disait ça de tous.
00:45:56 Je veux dire, Mitterrand l'appelait "Dieu", justement,
00:45:58 et le bébé de Chaux l'appelait "Dieu".
00:46:00 - Le film Mitterrand, non.
00:46:01 - Il l'appelait, c'était ça, "Dieu, Dieu et moi".
00:46:03 Je veux dire, j'ai toujours entendu ça sur tous les présents de la République.
00:46:06 - Non mais ça fait plaisir de m'engueuler, il n'y a pas de problème,
00:46:08 mais ce que je disais, c'était...
00:46:11 - Je te sens, ça c'est loué.
00:46:13 - Je me sens très bien.
00:46:14 - Ça c'est formidable, parce qu'alors après tu te tais.
00:46:16 - Ça c'est des poques, oui.
00:46:17 - Là tu te tais parce qu'en fait...
00:46:18 - Non, je ne m'étonnerai pas.
00:46:19 - Tu te tais complètement, parce que si une fois, je te dis,
00:46:21 vous êtes en train de m'engueuler, alors d'abord tu dis,
00:46:23 j'étais en train de l'engueuler, fais attention.
00:46:25 - Ça, ça peut être de la com et vous êtes tombé dans le panneau.
00:46:27 - Je prends les amis téléspectateurs.
00:46:29 - Non mais ce que je disais, c'est que ce qui a réussi,
00:46:32 c'est qu'on a détourné l'attention sur cette séquence.
00:46:34 - Oui, c'est pour ça que j'ai posé la bonne question.
00:46:36 - Et qu'on oublie complètement le contenu de sa prise de parole.
00:46:38 - Non, on ne l'oublie pas complètement, mais j'ai posé la question,
00:46:40 est-ce que c'est...
00:46:41 - Si vous me permettez d'élargir un tout petit peu,
00:46:45 ce qui était clair dans la locution d'avant-hier du président de la République,
00:46:50 c'est qu'il faisait comme si, et il espérait que ça marcherait,
00:46:53 comme si c'était terminé, comme si la réforme des retraites,
00:46:56 c'était derrière, comme si c'était passé.
00:46:58 Je voyais ce matin dans Le Parisien que le groupe Lyot a déposé
00:47:02 une proposition de loi pour abroger la disposition principale
00:47:06 de la réforme des retraites.
00:47:07 Eh bien, je pense que le débat n'est pas fini et qu'il y a une chance que ça passe.
00:47:11 - Après avoir chanté, il va déchanter.
00:47:13 - On va marquer une pause.
00:47:15 On va recevoir...
00:47:16 - Je vais remercier Florian Tardif d'être resté avec nous.
00:47:19 - On va recevoir, parce que ça, c'est très intéressant,
00:47:21 Éric Branca qui a écrit "L'aigle et Léopard, les liaisons dangereuses
00:47:24 entre l'Angleterre et le Troisième Reich".
00:47:26 C'est un sujet qui est dans l'air du temps depuis bien longtemps.
00:47:31 - Bien sûr, monsieur Garbarini également, qui défend Olivier Marchal, le réalisateur.
00:47:35 Et monsieur... monsieur Garbarini.
00:47:40 Je peux faire une blague, mais je l'ai gardée pour moi.
00:47:43 - Bravo.
00:47:44 - C'est mieux.
00:47:46 - Ça dépend de la blague.
00:47:48 - Parfois c'est mieux.
00:47:49 - Enfin, je pensais à...
00:47:50 Je voulais dire monsieur Navou qui se mariait avec madame Jamais.
00:47:53 Mais ça dépend de moi.
00:47:54 Oui, on est là.
00:47:55 Dominique.
00:47:56 - Oui.
00:47:57 - La pause.
00:47:58 Bonjour.
00:47:59 - Bonjour.
00:48:00 - Éric Branca nous a rejoint.
00:48:03 Il publie "L'aigle et le Léopard, les liaisons dangereuses
00:48:06 entre l'Angleterre et le Troisième Reich".
00:48:08 C'est à la fois connu et à la fois inconnu.
00:48:11 Donc c'est pour ça que c'est un sujet assez passionnant.
00:48:13 Et peut-être la guerre aurait-elle été différente
00:48:15 si l'Angleterre ait fait la paix avec l'Allemagne
00:48:18 au lendemain de la capitulation de la France.
00:48:20 C'est en 40.
00:48:21 C'est en tout cas ce que vous rapportez.
00:48:23 Et puis Pascal-Pierre Garbarini qui est venu ce matin nous parler.
00:48:28 Parce que vous êtes avocat, vous êtes parfois venu sur ce plateau.
00:48:31 Et vous défendez Olivier Marchal qui est un réalisateur formidable.
00:48:34 Qui a fait 36 notamment.
00:48:36 Et vous le défendez parce qu'il a attaqué Jean-Luc Mélenchon.
00:48:39 Il est mis en examen.
00:48:40 - Oui, c'est Jean-Luc Mélenchon qui l'a attaqué.
00:48:43 Parce qu'il l'accuse de l'avoir injurié
00:48:47 à la suite de propos qu'avait tenus M. Mélenchon sur les policiers.
00:48:53 Et Olivier Marchal qui est un ancien flic, comme on dit,
00:48:58 a répliqué...
00:49:00 - Vertement ?
00:49:01 - Vertement.
00:49:02 - Je ne sais pas si j'ai le droit de dire les mots.
00:49:05 Parce que si je le dis moi-même à ce moment-là,
00:49:07 je peux être dans ces cas-là avec la presse.
00:49:09 Je me méfie.
00:49:10 Mais c'est vrai qu'il a dit...
00:49:12 Je peux le dire ?
00:49:13 Il a dit en parlant de Jean-Luc Mélenchon,
00:49:15 "ce connard, un aboyeur, un usurpateur,
00:49:17 c'est abruti, un espèce de tribun dangereux,
00:49:19 un mec qui racle les fonds de tiroirs partout".
00:49:21 Donc il a porté plainte.
00:49:22 Vous allez en parler dans une seconde,
00:49:24 mais Audrey Bertheau nous rapporte les titres.
00:49:26 - L'UFC Que Choisir alerte sur la présence de bisphénol.
00:49:32 L'association de consommateurs s'alarme
00:49:34 de la présence de ces substances chimiques
00:49:36 dans des gourdes pour enfants
00:49:38 ou des anneaux de dentition pour bébés.
00:49:40 L'UFC Que Choisir réclame leur interdiction
00:49:42 dans la fabrication de ces produits.
00:49:44 Un accord trouvé entre la Pologne et l'Ukraine
00:49:47 sur le transit du blé ukrainien.
00:49:49 "On a réussi à mettre en place des mécanismes",
00:49:51 a déclaré le ministre polonais de l'Agriculture.
00:49:53 Le transit par la Pologne des céréales ukrainiennes
00:49:56 devrait donc pouvoir reprendre dans les prochains jours.
00:49:59 Et puis Neymar va devenir papa pour la deuxième fois.
00:50:02 La star a 208 millions d'abonnés
00:50:04 et Bruna Biancardi vienne d'officialiser le re-événement
00:50:06 avec un message et des photos, vous les voyez,
00:50:08 postés sur Instagram.
00:50:10 "Nous planifions ton arrivée, savoir que tu es ici
00:50:12 pour compléter notre amour, rendre nos journées
00:50:14 beaucoup plus heureuses", ont écrit les futurs parents
00:50:16 ce matin.
00:50:17 - Neymar qui est toujours blessé, je le rappelle en ce moment
00:50:20 au P.A.G.
00:50:21 Donc, Olivier Marchal, 36, figure virile
00:50:26 du cinéma français, sympathique, talentueux,
00:50:30 qui en réussit avec les films que j'ai cités.
00:50:34 Et donc, quand il avait vu que la police était attaquée
00:50:38 parce que c'était un ancien flic, il avait répondu.
00:50:41 - Oui, il avait répondu parce que, en fait,
00:50:44 M. Mélenchon avait à un moment donné pris à partie,
00:50:49 d'ailleurs toujours, les policiers en disant
00:50:51 que c'était des barbares et que c'était des gens
00:50:55 qu'il fallait "rayer" définitivement de la société
00:50:59 parce qu'ils étaient trop violents
00:51:01 et que c'était des violences policières, etc.
00:51:04 Et M. Marchal avait été invité à lui porter la réplique.
00:51:09 Et M. Marchal s'est exprimé. Pourquoi ?
00:51:12 Parce que, d'abord, lui a été blessé en tant qu'ancien policier
00:51:15 et puis surtout pour la mémoire de tous les policiers
00:51:18 qui sont tombés et certains de ses amis à ses côtés
00:51:21 lorsque il exerçait cette profession.
00:51:23 Donc, il a répondu comme cela vertement.
00:51:26 - C'était sur TikTok.
00:51:27 - C'était sur TikTok.
00:51:28 Alors, ce qui est un peu amusant, c'est que lorsqu'on sait
00:51:30 qu'une des manières de procéder de M. Mélenchon
00:51:33 est quand même également l'insulte et l'injure
00:51:36 vis-à-vis des autres, c'est en quelque sorte
00:51:39 l'arroseur qui n'aime pas être arrosé.
00:51:42 - Mais là, c'est vrai que je disais tout à l'heure
00:51:44 et ce qui, a priori, tout ça, ce sont des injures.
00:51:48 C'est injure publique ?
00:51:49 - Injure publique, oui.
00:51:50 - C'est injure publique.
00:51:51 Si je traite quelqu'un de connard, moi je suis condamné.
00:51:53 C'est injure publique.
00:51:54 Il y a une jurisprudence, j'imagine ?
00:51:55 - Il y a une jurisprudence connasse
00:51:56 où ça n'a pas été considéré comme une injure.
00:51:59 - Mais alors abruti, dites-moi ce que je peux dire.
00:52:02 - Oui, mais c'est tout, tout dépend.
00:52:04 Sorti du contexte, bien évidemment, le mot tel qu'il est...
00:52:09 - Aboyeur, ce n'est pas une insulte.
00:52:11 Un usurpateur non plus.
00:52:12 - Un usurpateur, un espèce de tribun dangereux.
00:52:15 J'ai l'impression que la formule est bonne.
00:52:17 - Et un mec qui racle les fonds de tiroirs partout,
00:52:19 bon, ça, pareil, mais c'est le mot connard et abruti
00:52:22 qui peut...
00:52:23 - On plaidera, on plaidera.
00:52:25 - C'est quand ?
00:52:26 - Pour l'instant, on n'a pas encore de date.
00:52:28 On a simplement reçu cette mise en examen
00:52:31 qui fait que donc M. Mélenchon...
00:52:33 - Elle est automatique, la mise en examen, par ailleurs.
00:52:35 - Absolument, oui.
00:52:36 - Quoi qu'il arrive, c'est toujours...
00:52:38 - C'est le seul domaine du droit
00:52:40 où le juge d'instruction a ce qu'on appelle compétence liée.
00:52:42 C'est-à-dire que la seule chose qu'il vérifie,
00:52:45 c'est si la personne est bien l'auteur des propos.
00:52:47 - J'étais bien à l'examen 40 fois.
00:52:48 - Mais parfois, pour rien.
00:52:50 - Alors, en général, pour rien.
00:52:52 - Oui, c'est ça.
00:52:53 On est d'accord, c'est automatique.
00:52:55 - Automatique, absolument.
00:52:56 - Si quelqu'un m'attaque, moi, par exemple, pour diffamation,
00:52:59 même si le mot...
00:53:01 Si la personne porte plainte,
00:53:03 le simple fait de porter plainte
00:53:05 fait que je suis mis en examen.
00:53:07 C'est quand même étrange.
00:53:08 - Et après, vous êtes...
00:53:09 - Il faut avoir un peu une instruction, mais bon...
00:53:11 - Et ensuite, vous...
00:53:12 Non, l'instruction, c'est simplement vérifier votre identité.
00:53:14 Et si vous êtes l'auteur...
00:53:15 - Oui, elle n'a pas le droit de...
00:53:16 - C'est tout.
00:53:17 Et ensuite, vous êtes renvoyé devant un tribunal.
00:53:19 Je rappelle qu'en matière de...
00:53:21 Maintenant, on appelle ça un délit de presse,
00:53:23 mais Zola, le fameux j'accuse,
00:53:25 il est passé aux assises.
00:53:26 Avant, ce n'était pas un délit de presse,
00:53:28 c'était un crime de presse.
00:53:29 - Donc on ne sait pas quand est-ce que ça va passer.
00:53:31 Et ça, ça date du 4 et 5 mai 2022,
00:53:33 donc il y a un an, quasiment.
00:53:34 - C'est ça.
00:53:35 - Il y a un an.
00:53:36 - Olivier Marshall est un type formidable.
00:53:38 - Oui.
00:53:39 - De ma plaidoirie.
00:53:40 - Exactement.
00:53:41 - Je vais vous dire, mais...
00:53:43 - On voulait faire un petit éclairage,
00:53:44 parce que d'abord, on vous a reçus plusieurs fois,
00:53:46 et puis c'est intéressant de suivre cette affaire.
00:53:48 Alors, dans l'actualité, aujourd'hui,
00:53:51 avant peut-être de parler du livre d'Éric Branca,
00:53:54 "L'aigle et le leopard", je disais tout à l'heure,
00:53:56 c'est une histoire à la fois connue et pas connue.
00:53:58 C'est un peu vrai.
00:53:59 - C'est vrai, exactement.
00:54:00 Ce qui est connu, c'est la face émergée de l'iceberg.
00:54:02 C'est l'affaire Edward Lewis, Wallis Simpson, etc.
00:54:05 Moi, ce que j'ai essayé de montrer,
00:54:06 c'est qu'en fait, ça concernait des points entiers
00:54:09 de la société britannique,
00:54:10 et notamment des élites britanniques.
00:54:12 - Mais il y a une image, par exemple,
00:54:14 moi je ne savais pas, je ne me souviens pas de cette photo,
00:54:16 elle est ressortie du Sun.
00:54:17 La petite Élisabeth II, il y a un cliché.
00:54:21 - Oui.
00:54:22 - Elle a 5 ou 8 ans, et elle fait le salut nazi.
00:54:25 - Eh oui.
00:54:26 - Elle a 7 ans.
00:54:27 - L'oncle des deux petites princesses,
00:54:28 Élisabeth et Margaret,
00:54:29 futur Edward V, qui était le prince de Galles à l'époque,
00:54:32 et qui fait leur éducation.
00:54:34 Elles ont 7-8 ans, il leur fait le bras.
00:54:36 On est en 1933, ça n'est pas innocent.
00:54:39 - Mais cette photo, elle existe.
00:54:40 - Bien sûr qu'elle existe.
00:54:41 - Vous ne l'avez pas mise, d'ailleurs, je crois, dans le...
00:54:43 - Non, il n'y a pas de photo.
00:54:44 Il faut rappeler à mon éditeur.
00:54:45 - Mais oui, mais c'est très étrange
00:54:46 qu'il n'ait pas mis cette photo pour tout vous dire.
00:54:48 - Il n'y a pas de photo.
00:54:49 - Et pour tout vous dire, je trouvais même que...
00:54:52 Parce que qui est l'aigle et qui est le léopard ?
00:54:55 - Le léopard, c'est les armes britanniques.
00:54:57 - Vous le connaissez.
00:54:58 - C'est les Allemands.
00:54:59 Mais je pense que la photo, si on l'avait mise en couverture,
00:55:02 on n'aurait pas reconnu, parce qu'elles ont quand même 7-8 ans.
00:55:05 - Oui, mais elle est symbolique, dites donc.
00:55:07 Elle est drôlement...
00:55:08 C'est une photo, moi, je ne savais pas que cette photo existait.
00:55:10 Bon, et puis votre thèse, c'est qu'en 1940,
00:55:12 donc la France capitule,
00:55:14 et Hitler demande plutôt...
00:55:17 - Il demande des négociations de paix, il propose une paix.
00:55:20 - Que l'Angleterre sorte donc de la guerre,
00:55:22 et c'est Churchill qui va faire échouer ça.
00:55:25 - Après, il y a un ministre d'affaires étrangères
00:55:27 qui était lui pour la négociation.
00:55:29 - Oui, mais c'est monsieur qui a écrit le livre.
00:55:31 - Non, mais je...
00:55:32 - Il a raison.
00:55:33 - Il permet de...
00:55:34 Excusez-moi d'intervenir, c'est un truc que je connais un peu.
00:55:36 - Oui, mais il vient d'écrire un livre de 300 pages.
00:55:39 - Mais sur le point de lui couper la parole.
00:55:41 - Mais si, c'est bon.
00:55:42 - J'aborde dans son sens.
00:55:43 - Oui, oui.
00:55:44 Mais non, mais ça...
00:55:45 - Alors, les élites, un peu comme les élites allemandes,
00:55:47 ce que vous voulez dire, c'est qu'il y a une passerelle...
00:55:49 - Les élites allemandes, elles étaient ou pour Hitler ou en prison.
00:55:51 Les élites britanniques, c'était tout à fait autre chose.
00:55:54 Vous avez même la gauche du Parti travailliste,
00:55:57 Mosley, qui crée le Parti fasciste britannique,
00:56:00 qui va faire 50, 60 000 membres, c'est pas énorme,
00:56:03 mais il était ancien ministre du travail de MacDonald,
00:56:07 et il a failli à quelque voix près être le patron du Parti travailliste.
00:56:11 Et ne l'ayant pas été, il a créé l'union des fascistes britanniques.
00:56:15 Donc c'est allé très loin, vous aviez des syndicalistes aussi.
00:56:18 Donc c'était pas seulement l'aristocratie.
00:56:20 On voit dans le très beau film, vous savez,
00:56:22 "Les vestiges du jour" de James Ivory,
00:56:24 qui parle d'un personnage qui existait,
00:56:26 qui était le ministre de l'air de 1935,
00:56:29 qui s'appelait Lord Londonderry,
00:56:31 et qui lui est allé très loin, il a été invité à Berchtesgaden,
00:56:34 il a été invité chez Goering, etc.
00:56:36 Et il était lui pour une alliance avec la France.
00:56:39 - Vous dites à l'occasion de la mort de Philippe Dédainbourg,
00:56:41 plusieurs chaînes britanniques n'ont pas manqué d'exhumer le pédigré du personnage
00:56:44 en reprenant à l'envie un documentaire diffusé en 2007 par Channel 4,
00:56:47 et repris intégralement sur Youtube,
00:56:49 "Hitler's Favourite Trial".
00:56:51 On y apprend que lors de son arrestation par les Américains en 1945,
00:56:54 ses derniers trouvèrent au château de Cobourg,
00:56:56 un télégramme envoyé par Hitler deux jours avant son suicide.
00:56:59 Il enjoignait le prince de ne pas se rendre aux ennemis du Reich,
00:57:02 autrement dit à l'imiter, cette fois Charles-Edouard désobéit à son fureur.
00:57:06 - Il s'est pas suicidé, non ?
00:57:08 - Oui, mais Charles-Edouard de Saxe-Cobourg,
00:57:11 il portait donc le même nom que la famille britannique
00:57:14 qui a changé de nom pendant la guerre de 1914.
00:57:16 - Oui, parce que le nom était allemand.
00:57:19 Donc c'est effectivement quelque chose qui est passionnant à lire.
00:57:24 On en parlera dans quelques secondes.
00:57:27 On parlait tout à l'heure d'Emmanuel Macron, du champ,
00:57:30 et je vous propose de voir peut-être que l'exécutif est bloqué,
00:57:34 qu'il ne va pas pouvoir avancer,
00:57:36 parce que ça nous pose des interrogations.
00:57:38 Vous voyez ce qui s'est passé ces dernières heures avec Mickaël Dos Santos.
00:57:41 C'est sous les huées, protégées par des policiers,
00:57:47 que Jean-Christophe Combes et Geneviève Dariussez
00:57:49 ont dû quitter la CAF à Paris.
00:57:51 Quelques minutes auparavant, des opposants à la réforme des retraites
00:57:54 avaient tenté de s'introduire dans les locaux.
00:57:56 Un cas, loin d'être isolé, quelques heures plus tard,
00:57:59 une autre ministre a elle aussi bénéficié d'un comité d'accueil.
00:58:03 On a recevu la ministre Isabelle Rohm à Noisy-le-Grand en Seine-Saint-Denis.
00:58:06 À l'entrée de la salle à Noisy-le-Grand, on a été non pas bloqués,
00:58:11 mais il y avait effectivement un petit confuscule d'une dizaine de personnes,
00:58:15 manifestement d'extrême gauche.
00:58:17 Sur les réseaux sociaux, des comptes partagent déjà les déplacements d'autres ministres.
00:58:22 Pour Pascal Bittopanelli, ex-commandant du service de protection des hautes personnalités,
00:58:27 la sécurité va être renforcée, l'organisation remise en question.
00:58:31 Il faut faire attention au calendrier, il faut essayer d'avoir des déplacements discrets,
00:58:35 voire secrets ou divulgués au dernier moment.
00:58:39 Il faut être plutôt sûr du fait de privilégier les rendez-vous dans les préfectures
00:58:45 ou dans les ministères où, par définition, il est plus facile de sanctuariser le déplacement
00:58:53 et essayer d'éviter les déplacements terrain.
00:58:56 En déplacement en Seine-Saint-Denis, Emmanuel Macron n'a pas été freiné lors de sa visite.
00:59:00 Environ 200 manifestants l'ont accueilli à distance grâce à un important dispositif de sécurité.
00:59:06 Au-delà du fait qu'il soit bloqué, on se demande comment va évoluer le quinquennat.
00:59:10 Et moi, il y a une image quand même qui m'a frappé hier que personne ne souligne ou ne commente.
00:59:15 Emmanuel Macron, c'est lui qui a mené la discussion hier avec Geoffroy Roux de Bézieux ?
00:59:22 Cette image ne vous a pas étonné ?
00:59:26 Soit on dit qu'il est trop haut, soit on dit qu'il est trop bas.
00:59:30 Pourquoi ça vous a étonné ?
00:59:32 C'est quand même le chef du gouvernement qui fait ce genre de choses.
00:59:34 On va la voir l'image hier parce que je trouve qu'elle est particulièrement forte.
00:59:38 Elle n'est absolument pas commentée d'ailleurs ce matin.
00:59:40 Mais vous avez un président de la République qui est donc en prise directe avec le patron des patrons,
00:59:45 qui mène une réunion comme si c'était une réunion d'entreprise,
00:59:48 avec Mme Borne qui est là et on se demandera quoi elle sert, et M. Dussopt.
00:59:52 Et je n'avais pas souvenir d'avoir un président de la République.
00:59:55 Oui mais on lui avait reproché de ne pas recevoir les syndicats.
00:59:58 Donc là, c'est un décadre patronal en l'occurrence.
01:00:00 Oui mais est-ce que c'est à lui de dire, vous avez peut-être vu d'ailleurs le son,
01:00:05 Marine Lenson peut nous le remontrer.
01:00:07 Et ce qui m'intéresse moi dans ce sujet, c'est qu'effectivement, aujourd'hui il est en province,
01:00:11 l'exécutif a du mal à se déplacer, et lui-même que va-t-il faire ?
01:00:14 C'est ça la problématique que je vous propose.
01:00:16 Il ne sait plus où il en est et nous le savons, nous non plus pas très bien.
01:00:20 Tantôt il joue au-dessous de son rôle, tantôt au-dessus,
01:00:24 c'est-à-dire tantôt la Première Ministre ne sert à rien et est invitée à se taire,
01:00:27 et tantôt quand ça l'arrange lui, c'est elle qui est mise sur le devant.
01:00:31 Mais ça, ça ne vous étonne pas par exemple cette image ?
01:00:33 Moi je vous la pose.
01:00:35 Comme il n'y avait pas de syndicalistes.
01:00:37 Que ce soit lui qui mène la réunion.
01:00:39 Non, rien ne m'étonne de Macron.
01:00:41 C'est une manière de reprendre la main.
01:00:43 Il a un rôle maintenant qui est devenu extrêmement flou.
01:00:47 On lui avait reproché de ne pas recevoir les syndicats, c'était ça l'origine.
01:00:51 Il ne reçoit personne.
01:00:54 Il reçoit les patrons.
01:00:56 Et écoutez ce qu'il va dire à Geoffroy Roudbézieux, puisqu'il donne le calendrier.
01:01:00 Donc moi j'étais un peu étonné de cette...
01:01:03 Il était sûr de ne pas être accueilli comme il l'aurait été par les syndicalistes,
01:01:06 que Roudbézieux n'allait pas lui dire des choses très désagréables.
01:01:09 Bon, écoutons ce que dit le Président Macron à Geoffroy Roudbézieux.
01:01:14 Mon souhait c'est qu'on puisse enclencher la discussion aujourd'hui.
01:01:17 La porte est ouverte évidemment.
01:01:19 Et qu'on puisse, après le 1er mai, avoir les organisations syndicales
01:01:23 qui souhaitent rentrer dans la définition au fond d'un agenda social.
01:01:27 Et l'objectif qu'on doit se donner est que l'agenda complet des négociations
01:01:32 soit défini dans les prochaines semaines, prochains mois, de manière solide.
01:01:36 Et qu'on vous laisse le temps de la négociation, j'irais jusqu'à la fin de cette année,
01:01:41 pour pouvoir bâtir ce pacte.
01:01:43 Si vous êtes prêts, organisations syndicales, organisations patronales,
01:01:47 à aller plus vite, nous nous sommes totalement à disposition.
01:01:50 Mais je veux dire, je ne veux pas donner le sentiment de brusquer
01:01:53 ce qu'on ouvre à la négociation.
01:01:55 Mais l'objectif est de l'ouvrir, en tout cas sans limite, sans tabou,
01:01:59 et sur tous ces objets pour qu'on puisse bâtir des réformes importantes
01:02:02 et qui, je crois, sont attendues par nos compatriotes.
01:02:04 Pardonnez-moi de le dire comme ça, mais c'est très important ce que je dis ce matin.
01:02:07 Le Premier ministre n'existe plus.
01:02:09 Pardonnez-moi de le dire comme ça, c'est vraiment un langage de Premier ministre.
01:02:12 Ah bah si, il n'y a qu'à voir la tête dans le feu.
01:02:15 Mais la Ve République, pardonnez-moi, ce n'est pas ça la Ve République.
01:02:19 Elle est supposée jouer un grand premier rôle,
01:02:21 et elle fait de la figuration, et elle fait la gueule.
01:02:23 Non, moi je ne suis pas d'accord.
01:02:24 Mais ce n'est pas ça la Ve République.
01:02:26 Il définit les grandes orientations, et il dit ensuite, c'est à Elisabeth Borne
01:02:28 et aux organisations syndicales de s'arranger tantôt, enfin plus vite si possible.
01:02:33 Non, je ne suis pas d'accord.
01:02:35 Je voulais vous soumettre ça.
01:02:37 En raison, en général, c'est le Premier ministre qui fait ça, ou la Première ministre.
01:02:39 Oui.
01:02:40 Il faut bien qu'il reprenne la main.
01:02:41 Parce qu'il l'utilise comme un curseur.
01:02:42 C'est-à-dire que quand il a des coups à prendre, c'est le fusible,
01:02:44 et puis quand il veut briller et dire c'est ma réforme, il y va.
01:02:46 Ah voilà.
01:02:47 M. Guermarini, vous êtes content de la politique pénale ?
01:02:49 Euh…
01:02:52 Bon…
01:02:54 [Rires]
01:02:55 Quelle question ?
01:02:56 Non, mais, je ne peux pas être content ou pas content.
01:02:59 C'est que…
01:03:00 Bah si, est-ce que par exemple, est-ce que Éric Dupond-Moretti, vous le connaissiez ?
01:03:03 Moi je le connais très bien.
01:03:05 C'était plutôt un de vos amis ?
01:03:06 C'est plutôt un de mes amis.
01:03:07 Bon, est-ce que vous trouvez que c'est un bon ministre de la justice ?
01:03:09 Je pense que c'est un bon ministre de la justice.
01:03:11 En expliquant cela ?
01:03:12 Non, pas forcément.
01:03:14 Sinon j'aurais été, on va dire, dans un langage beaucoup plus affleuré-moucheté.
01:03:19 Mais là, moi je trouve que, un, je l'ai déjà dit, il n'est pas du serrail politique.
01:03:25 C'est quelqu'un qui vient de la société civile.
01:03:27 Il est parachuté, si je puis dire, comme garde des Sceaux.
01:03:31 Depuis qu'il est garde des Sceaux, les places à l'ENM où il y a un manque cruel de magistrats et de greffiers,
01:03:39 eh bien il s'est battu pour qu'il y ait toutes ces places de personnes supplémentaires.
01:03:44 Et c'est des moyens humains qui font défaut et qui manquent pour le justice siable au quotidien.
01:03:49 Et il a réussi à le faire.
01:03:51 Il a également développé des moyens matériels qui jusqu'à présent,
01:03:54 et un budget qui est en constante augmentation, ce qui n'était pas le cas.
01:03:59 Et donc, ça c'est très bien.
01:04:01 - Donc ça c'est bien. Il faut lui rendre hommage.
01:04:03 - Et je pense qu'il a dû, à mon avis, vraiment se remonter les manches.
01:04:07 - La politique pénale en France, on souligne qu'elle n'est pas assez sévère,
01:04:10 notamment avec, on parlait tout à l'heure des gens qui font des rodeos, les infractions.
01:04:13 Alors vous, vous êtes avocat.
01:04:15 - Non mais moi je suis, vous savez, l'avocat est schizophrène.
01:04:17 Parce que moi je suis avocat mais je suis aussi citoyen.
01:04:19 Et vous vous doutez bien que ce qui se passe dans les rues,
01:04:22 où il y a les casseurs qui cassent les vitrines et qui jettent des blocs, des pierres,
01:04:28 sur des personnes qui viennent pour casser,
01:04:30 et qui se jettent sur les CRS, ça ne me fait pas plaisir.
01:04:35 Bon, en revanche, si vous voulez, après il y a les magistrats qui jugent,
01:04:38 et il y a une individualisation de la peine.
01:04:40 Donc si vous voulez, c'est compliqué pour quelqu'un,
01:04:43 je suis certain qu'il y a des décisions qui sont très sévères, qui ne ressortent pas,
01:04:47 parce que ce sont des gens qui sont des multi-récidivistes,
01:04:50 et qui donc ont déjà été condamnés pour violence.
01:04:53 Et donc à ce moment-là, ils ont un mandat de dépôt,
01:04:55 et elles restent en prison, simplement on ne peut pas leur mettre 4 ans, 5 ans,
01:04:58 ça ne marche pas, ça vaut 4 mois, 5 mois, ils font 4 mois, 5 mois, ce qui n'est pas rien.
01:05:03 - Oui, mais il y a des gens qui ne font pas 4 mois, 5 mois.
01:05:05 - Mais je suis sûr qu'on ne les retrouve pas.
01:05:07 Et moi je ne suis pas certain que la justice soit si laxiste que ça.
01:05:12 - Bah écoutez, il y a deux interpellations à Saint-Sauline.
01:05:16 Les dernières circulaires qu'a donc écrite le garde des Sceaux
01:05:25 sur la criminalité organisée, sur le blanchiment, sur la délinquance financière,
01:05:30 je peux vous assurer que pour un avocat, elles sont très dures.
01:05:35 - Eh bien écoutez, c'est…
01:05:36 - Voilà, ensuite on verra comment elles sont appliquées.
01:05:39 - Ah bah je ne doute pas que la délinquance financière, effectivement,
01:05:42 pour les juges soit effectivement peut-être plus durement sanctionnée
01:05:47 parfois que ce qui se passe dans les rues.
01:05:49 - C'est juste politique.
01:05:50 - Voilà, il y a aussi parfois un tropisme politique, effectivement, il faut le dire.
01:05:56 Les dégâts à Lyon, et ça fait la passerelle à Aix que vous dites,
01:06:01 les gens en ont ras-le-bol.
01:06:02 Et vous allez voir le sujet à Lyon, les gens qui habitent dans les villes
01:06:05 ou les commerçants, ils en ont ras-le-bol de voir ces manifs tous les soirs.
01:06:08 Voyez le sujet de Morine Vidal.
01:06:11 - Deux jours après, riverains et commerçants sont toujours sous le choc.
01:06:16 Suite aux nombreuses dégradations après l'allocution du président de la République,
01:06:20 tous sont excédés par ces manifestations sauvages à répétition.
01:06:25 - Moi je n'en peux plus, moi j'habite donc sur la place de la tonnée,
01:06:29 mais mes fenêtres donnent sur la rue Therme.
01:06:32 C'est nous qui payons, il ne faut pas se leurrer.
01:06:35 - Si j'avais assisté à tous ces débordements, j'aurais été vraiment apeurée en effet.
01:06:41 - On n'a pu que constater les dégâts, à savoir une agence complètement explosée,
01:06:45 vitrine brisée, tag contre la vitrine.
01:06:49 Alors on n'est que les victimes, pauvres victimes collatérales du débat actuel.
01:06:56 Des commerces, des voitures et même la mairie ont été pris pour cibles.
01:07:00 Des dégâts que le maire adjoint écologiste de Lyon condamne
01:07:03 en ciblant toutefois un coupable.
01:07:06 - Aujourd'hui il y a une grande responsabilité sur ces violences
01:07:09 de la part du président de la République et du gouvernement.
01:07:12 Pour autant il faut aussi condamner ces casseurs
01:07:16 qui veulent simplement détruire pour détruire.
01:07:19 Et moi j'en appelle à la désobéissance et surtout pas à la violence.
01:07:22 - Suite à ces débordements, le maire du 6ème,
01:07:25 l'un des arrondissements de Lyon les plus dégradés,
01:07:28 réclame une réunion d'urgence entre les élus de la ville et la préfète du Rhône.
01:07:32 - Alors ça c'est vrai à Marseille, c'est vrai à Nantes,
01:07:35 c'est vrai dans de nombreuses villes, c'est vrai à Paris bien sûr.
01:07:38 Et ça pose forcément un problème. Vous avez vu l'université de Caen également ?
01:07:41 - J'ai vu.
01:07:43 - La direction de l'université de Caen a constaté hier d'importants dégâts
01:07:46 dans un bâtiment de l'établissement. Cette partie du campus était occupée
01:07:49 depuis plusieurs jours par des manifestants. C'est un rapport avec la retraite ça ?
01:07:52 - C'est le fil rouge de notre émission, c'est la tyrannie des minorités.
01:07:55 En fait il suffit d'une minorité suffisamment déterminée
01:07:58 pour bloquer les choses et remettre en cause le fonctionnement démocratique
01:08:02 d'à peu près tout. Tant qu'on les laissera faire, ils ont raison,
01:08:05 de leur point de vue, moi à leur place j'en profiterais.
01:08:08 - Mais pardonnez-moi, mais la difficulté, on est tous d'accord,
01:08:12 le problème, la réponse pénale, puisque c'est de ça dont il s'agit,
01:08:16 donc ces personnes, il y a des règles, il y a un code de procédure pénale.
01:08:20 La difficulté c'est que quand ça nous arrange,
01:08:24 on sort le code de procédure pénale en disant "il y a des règles,
01:08:27 il y a des droits, etc." et quand ça ne nous arrange pas,
01:08:30 on dit "on n'est pas assez sévère".
01:08:33 On est dans une démocratie avec des règles et des lois
01:08:37 et des droits de la défense et je peux vous assurer
01:08:40 qu'ils sont encore très faibles, les droits de la défense.
01:08:43 Et ils sont très faibles quand vous êtes pris en tenaille
01:08:48 et que vous êtes pris par l'étau judiciaire et l'étau policière.
01:08:51 - On n'a pas ce sentiment, on a le sentiment que quand je dis
01:08:54 à Sainte-Solide, il y a deux interpellations...
01:08:57 - C'est pas le juge qui interpelle, c'est les policiers.
01:08:59 - Les policiers interpellent, ils font un dossier.
01:09:02 Le dossier est soumis à des garanties, et heureusement,
01:09:05 à des garanties individuelles. Le dossier est présenté à un magistrat.
01:09:09 On est obligé d'apporter une réponse judiciaire,
01:09:12 mais la réponse judiciaire, encore une fois, sur des casseurs,
01:09:15 vous voulez leur mettre combien ?
01:09:18 Déjà, s'ils font 4, 5 mois, 6 mois de prison...
01:09:23 - Pascal-Pierre Garbaré dit...
01:09:25 - Je suis pas pour attention.
01:09:27 - Pascal-Pierre, j'ai dit ici, tu touches à un flic,
01:09:31 c'est une peine planchée maximum la première.
01:09:35 Mais maximum, tu touches.
01:09:38 C'est peut-être 5 ans la première fois.
01:09:41 Donc, ça va faire réfléchir beaucoup de gens.
01:09:43 On ne touche pas à un policier en France.
01:09:46 - Mais... - Vous êtes d'accord ou pas ?
01:09:49 - Moi, je suis d'accord.
01:09:51 - Vous êtes d'accord, par exemple, d'une peine planchée de ce type ?
01:09:54 - Non. - C'est quelqu'un qui lance.
01:09:56 - Pourquoi ?
01:09:58 - Parce que la peine planchée, elle gomme la possibilité
01:10:01 d'apprécier l'individu.
01:10:03 Or, le droit français prévoit l'individualisation de la peine.
01:10:07 - C'est pas vrai sur certaines peines.
01:10:09 Quand j'ai une contravention sur ma voiture...
01:10:11 - C'est une contravention. - On individualise pas.
01:10:14 - Les peines planchées sont interdites par la Constitution.
01:10:17 - Pardonnez-moi. - On peut la changer.
01:10:19 - C'est pas vrai pour les délinquants automobiles.
01:10:22 Je suis désolé de vous le dire.
01:10:24 Quand on vous retire votre permis immédiatement, 12 points,
01:10:27 tout le monde... Vous êtes à 180 sur l'autoroute.
01:10:30 - On parle de peine de prison. - Mais c'est une peine.
01:10:33 - Non, les peines sont différentes.
01:10:35 - C'est une peine planchée qui est applicable.
01:10:38 - Les peines ne sont pas les mêmes.
01:10:40 - Qui n'est pas en pénale, mais qui est appliquée dans un autre domaine.
01:10:43 Et il n'y a pas d'individualisation.
01:10:45 On se dit pas, est-ce que le conducteur a 60 ans, 50 ans ?
01:10:48 C'est à 180 euros sur la route, t'as plus de permis.
01:10:51 - Mais c'est des petits délinquants.
01:10:53 - Vous trouvez que c'est un petit délinquant ?
01:10:55 Tout le monde en France constate, et on le voit de jour en jour,
01:10:58 qu'à tous les échelons de la société,
01:11:00 ce qui se fait de plus en plus, ce qui se pense de plus en plus,
01:11:03 c'est de renvoyer dos à dos les violences de l'Etat,
01:11:06 les violences policières, les violences individuelles,
01:11:09 les CRS et les casseurs.
01:11:11 - Donc ça pourrait être mis en place et ça serait dissuasif.
01:11:14 - On est aujourd'hui sur une société qui, aujourd'hui,
01:11:18 on voit bien qu'il y a un débat.
01:11:20 Le débat, il est la remise en cause de l'autorité,
01:11:23 telle qu'elle existe, par rapport à un Etat démocratique.
01:11:27 Et on considère qu'à chaque fois qu'on manifeste,
01:11:30 et quand bien même il y aurait des débordements,
01:11:33 l'intervention de la police est considérée comme étant une violence.
01:11:37 C'est un débat sociétal au départ.
01:11:40 Le juge pénal, le policier, il n'intervient qu'après.
01:11:43 Et aujourd'hui, c'est vrai qu'à chaque fois qu'il y a une intervention policière,
01:11:47 elle est critiquée et elle est, entre guillemets, stigmatisée.
01:11:51 Dès qu'un magistrat rend une décision, c'est le cas.
01:11:54 Donc je ne dis pas que ce n'est pas bien ou que c'est bien.
01:11:57 La seule chose que je dis, c'est qu'il faut traiter en amont
01:12:00 pour voir les maux de notre société.
01:12:02 Pourquoi aujourd'hui, l'autorité, elle fait tant débat ?
01:12:06 - Parce que le maire de Lyon dit que c'est autant la faute du gouvernement
01:12:09 que des casseurs.
01:12:10 - Exactement.
01:12:11 - C'est tout ça hallucinant.
01:12:13 - Rachida Dehati qui nous écoute, et après on va parler du livre de M. Branca.
01:12:16 Rachida Dehati qui nous écoute, comme souvent, évidemment.
01:12:19 Et elle me dit, voilà, Range-au-frein, encore tout faux.
01:12:22 Est-ce que je peux terminer ?
01:12:24 Les peines planchées que j'ai adoptées en 2007
01:12:27 ont été validées par le Conseil constitutionnel.
01:12:29 - Bien sûr, parce que ce n'était pas obligatoire.
01:12:31 - Et même le Conseil constitutionnel a confirmé
01:12:34 que le principe de l'individualisation des peines était respecté.
01:12:37 Hollande les a supprimées, au grand regret des policiers.
01:12:40 - Les juges n'étaient pas obligés de l'appliquer.
01:12:42 - Au grand regret.
01:12:43 - Écoutez-moi, les juges n'étaient pas obligés de l'appliquer.
01:12:45 Il fallait qu'ils motivent leurs décisions.
01:12:47 - L'aigle et le léopard.
01:12:48 - C'était une forme.
01:12:49 - L'aigle et le léopard, chez Perrin.
01:12:51 Perrin est un formidable éditeur.
01:12:53 Éditeur notamment de documents historiques.
01:12:56 Bon, les liaisons dangereuses d'Hiddewoo entre l'Angleterre et le Troisième Reich.
01:13:01 Bon, les liaisons dangereuses.
01:13:03 Mais c'est peut-être la monarchie, mais c'est quand même pas le gouvernement.
01:13:08 Il n'y a pas de liaisons dangereuses, ni entre Chamberlain et le Reich,
01:13:13 ni entre Churchill et le Reich.
01:13:15 - Alors, Churchill évidemment non, puisqu'il est le seul à pouvoir faire ça.
01:13:18 - Et Chamberlain.
01:13:19 - Mais le gouvernement, si, puisqu'il y avait un ministre des Affaires étrangères,
01:13:22 Laurent Geoffray, à parler, qui se velait à l'IFAX,
01:13:24 et qui, lui, a négocié dans le dos de Churchill, au moment de la bataille de France,
01:13:28 en mai, juin 1940, via l'Italie, via la Suède,
01:13:32 totalement en dehors du gouvernement britannique,
01:13:34 et qui était à deux doigts de signer la paix avec Hitler.
01:13:38 Le 10 mai 1940, quand Churchill est nommé, en fait, c'est l'IFAX qui aurait dû l'être.
01:13:43 Et l'IFAX, très habilement, a laissé Churchill y aller,
01:13:46 parce qu'il pensait qu'il tiendrait au maximum 15 jours, 3 semaines,
01:13:49 et il pensait ensuite arriver et le remplacer à Downing Street.
01:13:53 Et là, signer la paix.
01:13:54 Tout ça était sur les rails.
01:13:56 - L'opinion anglaise, à ce moment-là, elle penche pour qui ?
01:14:01 - L'opinion anglaise, elle veut la paix, comme l'opinion française dans les années 30.
01:14:04 Elle est très en dehors de ça.
01:14:06 Elle est pacifiste, massivement pacifiste.
01:14:08 Elle a été, comme la France, saignée par la guerre de 1914.
01:14:11 Ils n'ont pas envie de recommencer la boucherie.
01:14:13 Ce qui est intéressant par rapport à la France,
01:14:15 c'est que c'est toute l'élite qui est pour l'apaisement,
01:14:18 et au sein de l'apaisement, c'est-à-dire au sein de ce qu'on va appeler les muniquois,
01:14:22 il y a des gens qui sont vraiment pour Hitler.
01:14:24 L'IFAX en fait partie. Il y en a d'autres.
01:14:26 L'opinion, elle est vraiment en dehors de ça. Elle veut la paix.
01:14:29 Puis, elle bascule massivement pour la guerre.
01:14:31 Quand Schürschel arrive, d'abord comme premier Lord de la Méroté en septembre 1939,
01:14:35 et puis, quand il y a Dunkerque,
01:14:37 c'est-à-dire quand le corps expéditionnaire britannique est bloqué devant Dunkerque par les Allemands,
01:14:42 Hitler leur laisse huit jours pour signer la paix.
01:14:46 Schürschel ne cède pas. Il rembarque victorieusement le corps expéditionnaire britannique.
01:14:50 Et là, l'opinion bascule vraiment en faveur de la continuation de la guerre.
01:14:54 Et puis après, il y a le Blitz, etc.
01:14:56 Donc là, l'affaire, elle est pliée à partir de l'été 40.
01:14:58 Mais vraiment, au printemps 40, c'est sur le fil.
01:15:03 Et c'est ça que j'essaie de montrer.
01:15:04 Mais est-ce qu'il y a une corrélation entre les élites françaises ?
01:15:07 Il y a ce bouquin que vous connaissez sans doute du Moulin de la Barretette,
01:15:10 qui s'appelle "Le temps des illusions", où tout le monde va à Vichy.
01:15:13 Et du Moulin de la Barretette, il écrit "J'ai même sauvé plein de gens qui voulaient venir à Vichy,
01:15:18 je leur ai refusé de venir à Vichy".
01:15:21 Mais toutes les élites se précipitent à Vichy.
01:15:24 C'est ça, la réalité de la France.
01:15:25 Il y a très peu de gens qui partent à Londres, il n'y en a pas en fait.
01:15:28 Donc après, on a tout réécrit, mais toutes ces élites, elles se sont fourvoyées en 40.
01:15:32 Elles se sont fourvoyées, mais il y a eu le traumatisme de la défaite.
01:15:35 Alors que l'Angleterre n'a pas été battue,
01:15:37 les gens qui voulaient s'allier avec Hitler le faisaient en temps de paix, c'est presque pire.
01:15:41 Oui, mais pour avoir la paix.
01:15:43 Ils le faisaient pour avoir la paix, parce que Hitler promettait l'intégrité à l'Empire britannique.
01:15:47 C'est ça qu'ils jouaient, en fait.
01:15:49 Et qu'est-ce qui fait que ça n'aura pas marché ? C'est Churchill.
01:15:52 C'est Churchill.
01:15:53 On chercherait en vain les noms de gens qui étaient contre l'apaisement dans les années 30.
01:15:57 Churchill et l'ambassadeur de Grande-Bretagne à Perrin qui s'appelait Eric Phipps,
01:16:02 qui d'ailleurs a été remplacé à la demande d'Hitler.
01:16:05 Mais tous les autres, y compris Eden, qui ensuite a été un ministre très fidèle de Churchill,
01:16:09 étaient pour l'apaisement.
01:16:11 Churchill et de Gaulle, pourquoi ça ne marchera jamais ?
01:16:14 Ça a marché quand même.
01:16:16 Ça a marché, parce que sans Churchill, il n'y aurait pas eu de Gaulle.
01:16:19 C'est incontestable.
01:16:21 On se dit que ça ne marchera jamais, il n'y avait pas d'atomes forcément crochus entre les deux.
01:16:24 Ah si, ils se respectaient.
01:16:26 Ça a été dur, ça a été difficile, mais ils étaient d'accord sur l'essentiel.
01:16:30 Écoutez, c'est de l'histoire.
01:16:32 Et on a du mal à se remettre dans l'état d'esprit de l'époque.
01:16:35 Nous savons très bien aujourd'hui deux choses.
01:16:37 Où était le bien, où était le mal.
01:16:39 On sait l'étendue, l'ampleur de l'horreur du camp fasciste nazi, voire japonais, etc.
01:16:45 Et que du côté du bien, il y avait Churchill, Roosevelt, Staline, etc.
01:16:51 Et on sait qui sont les vainqueurs.
01:16:53 Tout ça, on ne le savait pas.
01:16:55 Mais ce où on a beaucoup de mal à se remettre dans la peau de nos parents ou grands-parents en 1939,
01:17:01 c'est que ça venait quand même seulement 20 ans après la première guerre.
01:17:05 On oublie ça, on l'oublie.
01:17:07 La première guerre et ses 20 millions de morts,
01:17:09 beaucoup de gens voulaient éviter que ça recommence.
01:17:11 Et en fait, ça a recommencé en pire, puisque ça a été 50 millions de morts.
01:17:14 Et puis, il y a une deuxième différence qui est capitale
01:17:16 et qui fait écho à ce qui se passe en ce moment en Ukraine.
01:17:19 Lorsqu'il était question de guerre, dans les années 1914 ou dans les années 1939,
01:17:23 la guerre, c'était quelque chose qu'on faisait.
01:17:26 Aujourd'hui, quand il est question de guerre, c'est la guerre que les autres font.
01:17:29 Et donc, ça amène des postures évidemment qui sont très différentes de celles que l'on avait alors.
01:17:35 Et ce qui est très intéressant, et je m'arrête là,
01:17:37 et ce qui est très intéressant, c'est qu'en 1939,
01:17:40 dans le camp des pacifistes, ceux qui étaient les pacifistes les plus enragés,
01:17:44 c'était ceux qui avaient fait la guerre.
01:17:46 La tentation fasciste, écrivez-vous, également en Angleterre,
01:17:49 quantitativement, de fait, le fascisme en général et le nazisme en particulier
01:17:52 sont alors des phénomènes marginaux en Grande-Bretagne,
01:17:54 créés en 1932, l'union des fascistes britanniques, d'Oswald Mosley.
01:17:57 C'est le père de Max Mosley d'ailleurs.
01:17:59 C'est le père, absolument.
01:18:00 Qui avait été président de la Fédération internationale.
01:18:03 Qui se déguisait, qui aimait bien se déguiser.
01:18:05 Exact, qui se déguisait, effectivement, qui avait été pris, a été prostitué,
01:18:08 habillé en SS, dans une nuit d'orgie.
01:18:13 Donc n'a jamais dépassé 50 000 membres, à peu près,
01:18:16 des effectifs du parti communiste anglais.
01:18:18 Les british fascists de Rota, Linton, Ormond,
01:18:20 je ne sais pas si je le dis bien, quelques milieux.
01:18:22 Donc il n'y avait pas une tentation fasciste très forte à ce moment-là en Angleterre.
01:18:26 Et ça répond à l'opinion publique, à la question que je pouvais vous poser.
01:18:30 Audrey Berthoud, il est 10h30.
01:18:37 Le prix des billets d'avion augmente.
01:18:39 Au mois de mars, il y a eu une hausse de 23,8%.
01:18:43 Toutes destinations confondues au départ de la France.
01:18:46 Seule l'Afrique du Nord et le Proche-Orient sont en baisse.
01:18:49 Tous les autres faisceaux affichent une hausse.
01:18:52 Au départ de l'outre-mer, c'est 36,2% d'augmentation.
01:18:56 82 000 demandes de retrait de contenus pédopornographiques ou terroristes
01:19:00 ont été adressées à des sites par les autorités en 2022.
01:19:03 C'est ce qu'a indiqué l'Arkom.
01:19:05 Ce niveau très élevé reflète la forte présence de ces contenus en ligne,
01:19:08 a commenté un membre de l'Arkom.
01:19:11 Formation supprimée, maintenance du site pièce impossible à fournir.
01:19:14 Les candidats de Montmaster ont fait face à plusieurs difficultés
01:19:17 à quelques jours seulement de la fin des dépôts de dossiers.
01:19:20 Le ministère de l'Éducation nationale a accordé deux jours supplémentaires
01:19:23 aux candidats postulants sur ce site pour finaliser leur dossier.
01:19:27 - Il nous reste quelques minutes pour évoquer un des derniers thèmes
01:19:30 dont on n'a pas parlé tout à l'heure.
01:19:32 Vous avez vu peut-être fleurir sur les réseaux sociaux
01:19:35 "Pas de retraite, pas de JO".
01:19:38 Les opposants à la réforme des retraites veulent faire reculer le gouvernement
01:19:41 en mettant la pression sur les Jeux Olympiques de Paris 2024.
01:19:44 Le slogan a fleuri sur les réseaux sociaux "Pas de retraite, pas de JO".
01:19:47 Les manifestants souhaitent perturber la préparation.
01:19:49 Laurent Berger, le leader de la CFDT, a condamné cette initiative.
01:19:52 Anne Hidalgo a appelé à ne pas prendre les JO hors notage.
01:19:55 Elle commence à avoir peur.
01:19:56 Anne Hidalgo, elle ne va pas être avec les grévistes ce coup-là.
01:19:58 Mais c'est vrai qu'il y a deux moyens de pression qui arrivent.
01:20:01 Et souvent, le matin, on le dit très souvent,
01:20:03 c'est la Coupe du monde du rugby et les JO.
01:20:07 Et croyez-moi, ces deux événements, ce n'est pas fait.
01:20:12 Parce que si la tension monte dans le pays, ces deux événements...
01:20:17 Tout dépend de ce que ça recouvre.
01:20:19 Pas de retraite, pas de JO.
01:20:22 Parce que si vraiment tous les moyens sont bons,
01:20:24 on commence à flirter avec le terrorisme.
01:20:26 Non mais tu bloques.
01:20:27 C'est-à-dire que tu fais une grève, par exemple, des transports.
01:20:30 Tu fais une grève des transports pendant la Coupe du monde avec...
01:20:33 Je ne crois pas que ce soit l'opinion des directions syndicales.
01:20:36 Non ?
01:20:37 C'est une frange très marginale.
01:20:39 Oui mais c'est...
01:20:40 Pendant tout le mouvement, les directions syndicales ont été plutôt responsables.
01:20:43 Vous le reconnaissez.
01:20:44 Surtout Laurent Berger.
01:20:45 Mais si c'est canalisé syndicalement, c'est une chose.
01:20:47 Mais si c'est vraiment des mouvements incontrôlables, incontrôlables,
01:20:51 ça peut prendre une tournure extrêmement fâcheuse.
01:20:53 Maître Garbarini, vous vous plaidez aujourd'hui ?
01:20:56 Non, aujourd'hui, je ne plaide pas.
01:20:58 Donc vous travaillez les dossiers ?
01:20:59 Je travaille les dossiers, oui.
01:21:00 J'ai une anecdote sur de Gaulle et Churchill.
01:21:04 Vous me permettez de la dire ?
01:21:06 Il reste 30 secondes.
01:21:07 30 secondes.
01:21:08 De Gaulle donne rendez-vous à Churchill.
01:21:10 Ils ont une réunion à faire et de Gaulle est habillé comme on le sait habituellement.
01:21:15 Et Churchill arrive, il a un costume à rayures, une chemise à carreaux et un papillon à poids.
01:21:22 De Gaulle le voit arriver, il dit "mais c'est Carnaval".
01:21:26 Et Churchill lui répond, il dit "on ne peut pas s'habiller tous les jours comme le soldat inconnu".
01:21:30 On ne sait jamais si cette anecdote est apocryphe ou pas.
01:21:33 C'est Christian Hervé là, pour tout vous dire, qui me l'a raconté régulièrement.
01:21:38 C'est pour ça que je disais tout à l'heure, il y avait un peu de frottement en termes de personnalité entre les deux.
01:21:44 Lisez ce bouquin, "L'aigle et le léopard" qui est sorti il y a quelques jours déjà.
01:21:47 Qui est sorti il y a trois semaines.
01:21:49 Et on devait vous recevoir, et puis l'actualité était forte ce matin-là.
01:21:53 Et effectivement, vous étiez venu.
01:21:56 - Mais c'est surtout le roi qui n'est pas venu.
01:21:58 - Voilà, c'était le roi, Charles III.
01:22:00 Il va venir là, un jour. Il va être couronné.
01:22:02 - Pardon ?
01:22:03 - Jeudi, il va être couronné. Bientôt.
01:22:05 - Le 6 mai.
01:22:06 - Le 6 mai.
01:22:07 Bon, merci à François Lemoyne qui était à la réalisation, à Bouka Abela qui était à la vision.
01:22:11 Merci à Niels Stopp, Marine Lanson et Florian Doré étaient avec nous ce matin.
01:22:15 Toutes ces émissions sont à retrouver sur cnews.fr.
01:22:17 Jean-Marc Morandini dans une seconde à ce soir.
01:22:20 [SILENCE]