Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à vous pour Midi News.
00:00:04 Emmanuel Macron au contact des Français, ça c'est selon l'expression consacrée,
00:00:08 mais quel réel contact alors que les déplacements notamment de ses ministres sont chahutés
00:00:14 et que le président est attendu dans quelques minutes par des comités d'accueil désormais réguliers.
00:00:21 Et justement sur ces images, vous allez voir des manifestants qui ont été repoussés
00:00:25 dans le calme hors d'une zone qui est interdite au rassemblement en attendant la venue d'Emmanuel Macron.
00:00:31 Et puis cette question dans Midi News, comment en est-on arrivé là ?
00:00:35 La faculté de camp saccagée, des murs détruits, des tags partout,
00:00:39 faits par des occupants contre la réforme des retraites et des cours qui ne reprendront qu'au mois de septembre.
00:00:45 Et puis les ambiguïtés de Papandjai sur la laïcité, le ministre de l'Éducation nationale est en train de détricoter
00:00:51 et d'affaiblir l'un des outils de veille sur la laïcité, le conseil des sages de la laïcité.
00:00:57 Nous en parlerons bien sûr et je vous présenterai nos invités, mais tout d'abord le journal.
00:01:02 Bonjour à vous, Mickaël Dorian.
00:01:03 Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:05 Emmanuel Macron attendu à Mütterscholz dans le Haut-Rhin et attendu notamment par des manifestants.
00:01:10 Un comité d'accueil, vous le disiez, a été repoussé alors que le chef de l'État doit arriver aux alentours de 13h30.
00:01:17 Ce matin, Clément Beaune, le ministre des Transports, a assuré que malgré les tensions, le contact avec les Français était nécessaire.
00:01:25 Je ne peux pas vous dire qu'il n'y a pas eu de tensions, qu'il n'y a pas eu de protestations,
00:01:28 et qu'il n'y a pas eu aussi minoritairement heureusement des actions violentes dont on parle beaucoup parce qu'elles sont souvent plus spectaculaires.
00:01:35 Moi j'étais en déplacement hier justement à Strasbourg, j'étais vendredi dans le Val d'Oise,
00:01:39 beaucoup de mes collègues font la même chose, il faut faire attention.
00:01:42 Mais il ne s'agit pas de rester dans un cocon, il ne s'agit pas de rester enfermé, il ne s'agit pas de refuser le contact.
00:01:47 Parfois il y a des risques, mais on le fait parce que c'est évidemment nécessaire d'entendre, d'écouter, d'échanger.
00:01:52 Et je veux vous dire, moi tout au long de cette période de grève dans un secteur comme les transports publics,
00:01:56 toutes les semaines j'étais au contact d'agents de la RATP ou de la SNCF, sans caméra, mais pour échanger.
00:02:02 Et ça s'est très largement bien passé, il faut le dire aussi.
00:02:05 L'opposition cherche à abroger la réforme des retraites et après les parlementaires du PS,
00:02:10 le groupe centriste Lyott vient de déposer une proposition de loi en ce sens.
00:02:14 Pour être approuvée, cette proposition de loi n'aurait besoin que d'une majorité simple,
00:02:18 contrairement à une motion de censure qui requiert une majorité absolue.
00:02:21 Les précisions de Florian Tardif du service politique de CNews.
00:02:25 Pour qu'une loi soit abrogée, il faut une autre loi.
00:02:27 C'est en ce sens que les députés Lyott vont déposer demain un texte à l'Assemblée nationale
00:02:31 permettant l'abrogation de la loi retraite promulguée la semaine dernière par le président de la République.
00:02:36 Le texte, toujours en cours d'écriture, sera débattu lors de leur niche parlementaire le 8 juin prochain.
00:02:43 Une niche parlementaire permet à un groupe à l'Assemblée nationale de fixer l'ordre du jour.
00:02:47 Aujourd'hui, afin d'obtenir une majorité de voix dans l'hémicycle,
00:02:51 les députés Lyott hésitent entre deux options, soit proposer un texte permettant l'abrogation totale de la loi,
00:02:56 soit proposer un texte permettant uniquement l'abrogation de l'article phare du texte retraite,
00:03:03 c'est-à-dire le recul de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.
00:03:08 Ils espèrent ainsi contrecarrer les plans de l'exécutif après l'échec de leur motion de censure.
00:03:13 Le seul point qu'il ne faut pas omettre, c'est que si le texte est validé par les députés à l'Assemblée,
00:03:18 il faudra qu'il soit ensuite voté au Sénat et là, ce sera beaucoup plus compliqué.
00:03:23 Et puis on vient de l'apprendre, Laurent Berger va quitter ses fonctions.
00:03:27 Le secrétaire général de la CFDT annonce dans une interview au Monde qu'il laissera sa place le 21 juin prochain.
00:03:34 Dans l'actualité également ce midi, la direction des douanes de Marseille a dressé son bilan pour l'année 2022,
00:03:41 une année exceptionnelle pour la saisie de cocaïne sur le Grand Port de Marseille.
00:03:46 Une tonne 7 de cocaïne a été saisie lors de quatre grosses opérations l'année dernière.
00:03:50 Écoutez Jean-Philippe Vigo, directeur régional des douanes de Marseille.
00:03:54 Une année effectivement assez exceptionnelle en termes de saisie de produits stupéfiants et de cocaïne en particulier,
00:04:02 puisqu'on dépasse une tonne 700 de saisie réalisée sur le Port de Marseille principalement,
00:04:08 ce qui effectivement constitue pour nous à ce stade un record en termes de quantité saisie.
00:04:16 C'est quand même du jamais vu jusqu'à présent sur le Port de Marseille
00:04:20 et c'est vrai qu'en cela ça rapproche aussi Marseille des tendances que l'on peut observer dans les ports d'Europe du Nord
00:04:27 et du Havre en particulier pour ce qui concerne la France.
00:04:32 Et voilà pour l'actualité Sonia, c'est à vous pour Midi News en compagnie de vos invités.
00:04:36 Merci Michael et on va tout de suite prendre la direction de Mutter Scholz avec ses images.
00:04:41 On va en parler avec nos invités autour de la table, Olivier Dartigolle, bonjour à vous.
00:04:45 Merci d'être là. Gauthier Lebret, notre journaliste politique, bonjour.
00:04:48 Stanislas Godon nous accompagne, merci également et bonjour à vous.
00:04:52 Délégué général de l'Alliance Police, Kevin Bossuet, bonjour.
00:04:56 Merci d'être là. Naïma M. Fadel également, bonjour à vous.
00:04:59 Et Maître Carbon de Cèses, bienvenue.
00:05:01 Alors vous connaissez l'expression qui est consacrée que les responsables politiques et les journalistes, d'ailleurs,
00:05:07 répètent en boucle "au contact des Français". Vous êtes déjà été au contact ?
00:05:13 Cette expression me fait… Nous sommes d'accord.
00:05:16 Voulez-vous qu'on l'élimine déjà de l'évaluation ?
00:05:19 Oui, voilà, on prend cette résolution. On ne va pas au contact.
00:05:22 Il est en déplacement Emmanuel Macron.
00:05:25 Alors, on a vu ces images, Gauthier, de manifestants qui ont été repoussés tout à fait dans le calme.
00:05:30 Il y a une poignée de manifestants, il ne faut donc pas exagérer aussi, ce qu'on appelle un comité d'accueil.
00:05:34 Bon, malgré tout, ça devient presque un décor habituel pour le président.
00:05:37 Oui, il y a entre 50 et 60 personnes effectivement qui ont été repoussées
00:05:40 parce qu'il y a une zone qui est interdite à la manifestation, puisque c'est dans cette zone
00:05:43 que va se dérouler la visite du chef de l'État dans une entreprise, dans la filière du bois.
00:05:47 Mais effectivement, ça arrive à chaque fois maintenant.
00:05:50 C'est arrivé quand il est allé dans les Alpes, où il n'a même pas pu aller au contact de la population
00:05:54 puisqu'il y avait un comité d'accueil et il est resté…
00:05:57 Une pénalité.
00:05:58 Il est resté avec les élus et il a simplement fait son discours et ses annonces.
00:06:02 Mais c'est aussi arrivé, et ça c'était nouveau, à l'étranger.
00:06:06 Alors évidemment, ce n'est pas arrivé en Chine, puisque dictature oblige,
00:06:10 mais c'est arrivé aux Pays-Bas lorsqu'il était en visite d'État aux Pays-Bas.
00:06:13 C'était une visite historique, puisque ça faisait longtemps
00:06:16 qu'un président français n'avait pas été reçu comme ça aux Pays-Bas.
00:06:19 Donc oui, il doit vivre avec des comités d'accueil à chaque fois
00:06:22 et on dit quelque part que le président est bunkérisé.
00:06:24 Je vous rappelle qu'il devait se rendre au Stade de France il y a deux semaines
00:06:27 pour voir un match de foot France-Pays-Bas.
00:06:29 Il n'a pas pu y aller.
00:06:30 Il y a la finale bientôt de la Coupe de France.
00:06:32 C'est une tradition que le président soit là.
00:06:34 Il doit même être sur le terrain.
00:06:36 Il y a déjà des appels à se mobiliser pour aller le huer dans le Stade.
00:06:40 Donc ça sera intéressant de voir s'il annule ou pas.
00:06:42 Et puis, il y a quelques jours, on a demandé aux ministres de limiter leurs déplacements.
00:06:47 On a vu que des ministres ont dû être enfermés dans une cave hier
00:06:50 parce qu'il y avait un comité d'accueil dehors qui les empêchait de sortir.
00:06:53 Alors c'est une bataille aussi de communication, Olivier Dardigolles.
00:06:56 Évidemment pour Emmanuel Macron et les ministres, c'est négatif que ce soit ainsi relayé.
00:07:02 Et pour ces manifestants, c'est les casseroles, etc.
00:07:05 Même s'ils ne sont pas nombreux, l'image, je veux dire, des fois.
00:07:08 La bataille de communication reste une bataille politique
00:07:11 dans le sens où Emmanuel Macron a voulu affirmer le fait qu'on tournait la page
00:07:17 lors de sa dernière allocution et que l'on passe donc à autre chose.
00:07:22 Sauf qu'il y a dans le mouvement social, et j'ai envie de dire dans le pays dans son ensemble,
00:07:28 un très large front qui conteste ces 64 ans, qui continue à le contester.
00:07:33 Il va y avoir une initiative...
00:07:35 Donc ça c'est légitime pour vous ?
00:07:37 Oui, bien sûr.
00:07:38 C'est efficace ? Ça n'a rien d'anachronique alors que la loi était promulguée ?
00:07:42 Non, que des personnes, en l'occurrence là des syndicalistes,
00:07:45 peut-être aussi des citoyens, veulent exprimer lors du déplacement du président
00:07:49 leur colère, leur mécontentement, c'est plutôt une bonne chose.
00:07:53 C'est dans les pays où ça ne peut pas se passer comme ça que c'est plutôt inquiétant.
00:07:57 On va faire un tour de table, oui Kevin Bossier.
00:08:00 Oui, surtout ça a l'air bien enriant.
00:08:03 Non mais alors, la loi a été validée par le Conseil constitutionnel,
00:08:08 la loi a été promulguée, j'ose espérer qu'on ne va pas entendre
00:08:13 parler de la réforme des retraites jusqu'à la fin du quinquennat.
00:08:16 J'entends évidemment ces manifestations.
00:08:18 Ça c'est le souhait d'Emmanuel Macron.
00:08:20 Ah mais c'est le souhait d'Emmanuel Macron.
00:08:21 C'est le vôtre aussi.
00:08:22 Je comprends la colère, évidemment.
00:08:24 Mais moi ce qui m'inquiète beaucoup plus, c'est le degré de détestation
00:08:27 vis-à-vis du chef de l'État.
00:08:29 Parfois même une détestation qui est irrationnelle.
00:08:32 Tout ce qu'il peut faire, tout ce qu'il peut dire,
00:08:35 est vu sous la moulinette du mépris et de l'aversion.
00:08:39 Et alors moi ma question c'est, est-ce que c'est perçu parce que c'est la réalité
00:08:43 ou est-ce que ça vous semble être exagéré, déformé ?
00:08:45 Pourquoi ?
00:08:46 Non, je pense que c'est la réalité, c'est qu'il lui reste quatre ans à faire,
00:08:50 je ne sais pas comment il va faire, puisqu'il n'a plus le soutien des Français.
00:08:53 Et moi je le vois avec mes élèves dans ma salle de classe,
00:08:56 ils me parlent d'Emmanuel Macron, mais c'est juste incroyable le degré de détestation.
00:09:00 Les policiers vous diront, je ne veux pas parler à votre place,
00:09:03 Tanislas Godan, mais à chaque fois que le président parle,
00:09:05 on a peur des lendemains ?
00:09:07 Parce qu'il remet une bûche dans le feu social.
00:09:10 On n'a pas peur des lendemains, on a peur des soirs mêmes.
00:09:13 Parce que quand on balaye d'un revers de la main par deux minutes d'allocution
00:09:17 sur le projet de réforme des retraites effectivement promulguée, dont acte,
00:09:21 mais il n'empêche qu'on ne peut pas balayer d'un revers de la main
00:09:24 les millions de personnes qui se sont exprimées dans la rue, pacifiquement.
00:09:29 Je le rappelle, parce que les organisations syndicales, les confédérations
00:09:33 ont quand même montré qu'on pouvait rassembler des centaines de milliers,
00:09:36 des millions de personnes dans le calme.
00:09:38 Après, évidemment, les violences annexes, ça a fait les choux gras,
00:09:42 évidemment, de certaines images médiatiques.
00:09:44 Mais en plus, dans l'allocution du président de la République, rappelons-le,
00:09:48 il a ouvert trois chantiers qui ne sont pas des chantiers inconnus,
00:09:52 qui étaient des chantiers déjà prévus.
00:09:54 Et la question que je pose, mais pourquoi ces chantiers n'ont pas été ouverts
00:09:57 avant le projet de réforme des retraites ?
00:09:59 - Que l'a-t-il fait avant ?
00:10:00 - Notamment parce que ce sont des chantiers qui sont des leviers financiers
00:10:03 pour le déficit, notamment, dont on nous a tant parlé pendant des semaines.
00:10:06 Donc il y a quelque chose de complètement incohérent, qui est incompréhensible.
00:10:10 Et c'est bien pour ça que tout le monde a dit que cette réforme,
00:10:12 elle était injuste et injustifiée.
00:10:13 Et croyez-moi, on ne va pas passer du coc à la loupe.
00:10:17 On ne va pas, dans ce cas-là, nous tourner la page aussi facilement.
00:10:20 - J'entends.
00:10:21 - Mais on reviendra peut-être un jour à la table des négociations, de la discussion.
00:10:24 - Mais alors, entre-temps, est-ce que...
00:10:26 Alors là, on voit ce comité d'accueil, quelques manifestations, Carbon de 16.
00:10:29 Il y a aussi, on verra, il y a des actions ponctuelles qui se multiplient.
00:10:32 Mais la question n'est pas de la légitimité.
00:10:34 Heureusement, c'est le droit de manifester, de se rassembler, mais de l'efficacité.
00:10:38 Voilà une loi qui a été promulguée, etc.
00:10:40 Le président qui a déjà lancé d'autres chantiers.
00:10:43 N'avez-vous pas l'impression que c'est un peu, malgré tout, anachronique ?
00:10:47 - Si, totalement.
00:10:49 Parce qu'en réalité, cet anachronisme souligne autre chose.
00:10:53 C'est-à-dire une crise démocratique.
00:10:55 C'est-à-dire qu'en réalité, qu'est-ce que viennent dénoncer ces quelques manifestants ?
00:11:00 Ils savent parfaitement que la loi a été promulguée.
00:11:03 Ils savent très bien qu'ils ne sont plus dans la lutte contre un projet de loi,
00:11:07 mais dans la lutte contre un texte qui a été adopté démocratiquement.
00:11:11 On peut contester le mécanisme, il est validé par le Conseil constitutionnel,
00:11:14 on peut contester le Conseil constitutionnel,
00:11:16 mais les institutions viennent de valider le processus d'adoption,
00:11:20 donc la méthode, et le fond, c'est-à-dire le texte lui-même.
00:11:24 Et qu'est-ce qu'ils viennent contester ?
00:11:26 Précisément que les institutions leur disent, quelle que soit votre opinion du texte...
00:11:31 - Donc ça va au-delà de la réforme des retraites ?
00:11:33 - Ah oui, je pense que là, on conteste...
00:11:35 - C'est un peu une crise démocratique.
00:11:37 - Oui, c'est pour ça que je parle de crise démocratique.
00:11:39 - Pour d'autres sujets.
00:11:40 - Et donc ça peut être appelé à durée,
00:11:41 mais ce qui m'intéresse, c'est que personne ne se mette du côté du président de la République.
00:11:44 Parce que lui, il doit être très triste de ne pas pouvoir aller à la rencontre des Français.
00:11:48 D'abord, c'est un exercice dans lequel il excelle.
00:11:50 Quand il disait qu'il se mettait à porter de baffe,
00:11:53 quand dans le premier mandat, il a fait tout un itinéraire...
00:11:57 - Mais qui est responsable de cette situation ?
00:11:59 - Non, mais j'entends bien, mais ce que je veux dire,
00:12:01 ce qui m'intéresse, c'est que tout le monde a l'air de dire
00:12:03 que le périmètre qu'on dresse autour de lui est un déni de démocratie.
00:12:09 Mais je pense que la première victime de ce cordon, c'est lui.
00:12:13 - Oui, ce n'est pas faux, parce que les opposants vont justement
00:12:17 beaucoup abonder dans le sens, regardez, il reste bonkérisé.
00:12:20 Vous l'avez dit, même quand il est sur le terrain,
00:12:22 il est dans sa tour d'ivoire, il ne peut pas se déplacer.
00:12:24 - Alors, ce n'est pas dit qu'il ne les fasse pas mentir aujourd'hui.
00:12:26 Une déambulation est normalement prévue.
00:12:28 Aura-t-elle lieu ? Où ? Dans quel contexte ?
00:12:30 Avec quel niveau de sécurité ?
00:12:32 - Nous en sommes là, quand même.
00:12:34 A nous demander si un président de la République va pouvoir serrer
00:12:36 des mains, sans que ce soit totalement, parce qu'il faut le dire,
00:12:38 encadré, mais totalement encadré, verrouillé, préparé.
00:12:42 Voilà, c'est aussi une réalité.
00:12:44 - C'est un exercice que aiment en général les présidents de la République,
00:12:47 et effectivement, aller à la rencontre et non pas au contact des Français.
00:12:51 Je pense que c'est un exercice qu'effectivement,
00:12:53 il affectionne particulièrement.
00:12:55 Mais aujourd'hui, on voit bien que la crise, elle est profonde,
00:12:58 parce qu'en fait, ce n'est pas que la réforme des retraites.
00:13:00 C'est beaucoup plus profond que ça.
00:13:02 Il a agrégé, en fait, toutes les colères, toute la grogne de ce pays.
00:13:05 - Et c'est spécifique à lui, Nicolas Sarkozy ?
00:13:07 François Hollande n'avait pas généré cela ?
00:13:09 - Oui, mais c'était différent, parce qu'en plus, Nicolas Sarkozy,
00:13:12 puisqu'on parle de lui, lui, il y allait à discuter avec les syndicats.
00:13:15 - C'était différent, il y a un président qui n'a pas pu se représenter,
00:13:18 et l'autre qui a été réélu, le premier, hors cohabitation.
00:13:20 Donc oui, c'était différent.
00:13:22 - Non mais, voilà, mais j'ai perdu le fil.
00:13:26 Non mais, c'est...
00:13:28 - Il y a une mémoire collective dans notre pays,
00:13:31 quand les gens vont souvenir du grand débat,
00:13:34 et vont souvenir que ça a été au final une opération de communication.
00:13:38 Ils vont souvenir de la sortie de crise sanitaire,
00:13:40 où il dit "je vais changer".
00:13:42 - Mais ce n'est pas le premier qui le dit.
00:13:44 - Il s'est cristallisé autour de lui une forme de défiance
00:13:47 qui n'atteignait pas ses prédécesseurs, il me semble.
00:13:51 Une insincérité.
00:13:53 - En fait, lundi, mais vraiment, tout ça pour ça, on s'est dit à la fin.
00:13:59 C'est-à-dire qu'on s'est dit que malheureusement,
00:14:01 il aurait pu effectivement faire peut-être venir préparer avec ses équipes
00:14:05 quelque chose, des déclarations fortes,
00:14:07 pour au moins retourner un peu l'opinion.
00:14:10 Que ce soit, alors on va donner un exemple,
00:14:12 la flash aujourd'hui touche les Français dans leur majorité,
00:14:14 notamment les classes moyennes, qui n'en peuvent plus.
00:14:17 Aujourd'hui, on a des catégories de personnes,
00:14:19 de travailleurs, ce qu'on appelle les travailleurs pauvres,
00:14:21 même les travailleurs qui touchent à peine,
00:14:23 qui vont maintenant aux épiceries sociales.
00:14:25 - La crainte, voyez-vous ?
00:14:27 - Par exemple, il aurait pu tout simplement prendre l'exemple
00:14:29 de ce qui se passe en Espagne, qui dès décembre 2022
00:14:33 a décidé de supprimer la TBI.
00:14:35 - Il faut dire quelque chose de paradoxal, vous dites,
00:14:37 et c'est vrai, c'est le symptôme d'une crise démocratique.
00:14:39 Et en même temps, là, ce que font ces policiers,
00:14:43 ce sont des gendarmes, Stanislas Godin,
00:14:45 il protège aussi une zone, j'allais dire,
00:14:48 laquelle les manifestants n'ont pas à être présents
00:14:51 pour des questions assez évidentes aussi
00:14:53 de sécurité d'un chef de l'État.
00:14:54 - Oui, enfin, ils appliquent tout simplement
00:14:56 parce qu'il y a un arrêté d'interdiction
00:14:57 avec un périmètre qui a été défini.
00:14:59 - Oui, mais là, on ne peut pas dire
00:15:00 que c'est un déni de démocratie,
00:15:01 ils n'ont pas à être dans cette zone-là.
00:15:02 - Non, mais là, ils sont dans une mission régalienne,
00:15:04 ils appliquent en fait un arrêté, tout simplement.
00:15:06 Après, ce qu'il faut quand même rappeler,
00:15:09 c'est que si la cassure, on va l'appeler comme ça
00:15:12 pour être modéré, avec notamment la population,
00:15:15 la cassure avec les organisations syndicales
00:15:18 et je crois que c'est un truc
00:15:21 qui est quand même propre à ce gouvernement,
00:15:23 c'est d'avoir vraiment raté le rendez-vous
00:15:25 avec les organisations syndicales.
00:15:27 - Avec le Parlement, c'est ça.
00:15:28 - Parce que dès le début, et je l'ai dit sur ce plateau,
00:15:31 lorsqu'on a eu des contacts dans le calendrier
00:15:34 des négociations sur cette réforme des retraites,
00:15:36 il y a des choses qui ont été posées sur la table
00:15:38 contrairement à ce qui a été dit par certains.
00:15:39 - Donc, il est responsable de telle situation, selon vous ?
00:15:41 - Le fait d'avoir tracé une route, un chemin
00:15:44 et de ne pas avoir écouté, de ne pas avoir discuté.
00:15:47 D'ailleurs, le résultat des cours, c'est qu'il y a quand même
00:15:49 des mesures censurées par le Conseil constitutionnel,
00:15:51 comme par exemple l'index senior.
00:15:53 Et quand on sait qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de seniors
00:15:55 qui ne sont pas en emploi quand ils partent à la retraite,
00:15:58 il y a quand même quelque chose d'incohérent.
00:15:59 - Que dans quelques années, on lui sera gré,
00:16:01 enfin, beaucoup lui seront gré d'avoir quand même tenu
00:16:03 sur une réforme de retraite qui ne va pas tout régler, mais qui...
00:16:06 - C'est sûr qu'elle ne va pas tout régler,
00:16:07 puisque d'ailleurs, elle n'était pas nécessaire
00:16:09 et elle était injuste en plus, alors que comme ça, c'est réglé.
00:16:11 - Non, mais le problème central d'Emmanuel Macron, c'est le mépris.
00:16:15 Et c'est pour ça qu'il a hystérisé l'opposition politique,
00:16:18 il a hystérisé les syndicats.
00:16:20 Dans l'éducation nationale, les syndicats ont été reçus
00:16:24 pour parler du pacte enseignant.
00:16:26 Tous les syndicats sont partis de la réunion
00:16:30 et le gouvernement ne veut pas bouger sur cette question.
00:16:33 Et moi, ce qui m'inquiète le plus...
00:16:35 - Kevin Bossuet, là, pardonnez-moi,
00:16:37 parce qu'on a quand même connu, il y a eu une réforme des retraites,
00:16:39 beaucoup de gens dans la rue.
00:16:40 Est-ce que c'est une question de personnalité ?
00:16:42 Vous dites mépris, est-ce que c'est un manque d'empathie ?
00:16:44 Et que tous les autres seraient vraiment bien dotés,
00:16:47 tous les autres présidents, il n'y a que lui qui ne comprend rien au français ?
00:16:50 - Moi, je pense que c'est un problème de personnalité.
00:16:53 Il pense qu'il n'y a que lui qui a raison.
00:16:55 Il a été confortablement réélu.
00:16:57 Il pense que tout est permis.
00:16:59 Et il est même capable d'abîmer nos institutions,
00:17:02 parce que pour moi, Emmanuel Macron a abîmé
00:17:04 les institutions de la Ve République.
00:17:06 Le 49-3, on l'a utilisé à plusieurs reprises,
00:17:09 ça n'a jamais posé problème.
00:17:11 Mais la manière dont il a utilisé cette fois-ci,
00:17:13 avec autant de brutalité,
00:17:15 fait qu'aujourd'hui, on remet en cause nos institutions.
00:17:17 Donc même la stabilité de notre système est menacée.
00:17:20 - Bon. Ben dis donc, c'est plus qu'une crise démocratique, là.
00:17:24 Mais parce que, parfois, et ce n'est pas une question de...
00:17:27 La nuance aussi, on a parfois l'impression...
00:17:30 Là, je rappelle malgré tout qu'il y a quelques manifestants.
00:17:33 Voilà, c'est aussi... Il faut le dire.
00:17:35 Il n'y a pas un rassemblement de masses
00:17:37 qui empêche Emmanuel Macron de se déplacer.
00:17:39 - Là, c'est bon enfant. Le problème, c'est quand on a des manifestants
00:17:42 avec de la radicalité, qui cassent tout,
00:17:44 qui détruisent tout, etc.
00:17:46 C'est ça, le problème. Si tous les soirs, dans Paris,
00:17:48 notamment, ou dans d'autres villes...
00:17:50 - Là, on va y venir. On va venir à Lyon.
00:17:52 - C'est ça, les difficultés. - On va y venir.
00:17:54 - Il y avait que quelques manifestants,
00:17:56 mais il n'y avait que quelques personnes
00:17:58 à soutenir la réforme des retraites, aussi.
00:18:00 - Bien. Avant de venir à la situation à Lyon,
00:18:02 vous allez voir avec des habitants et des commerçants
00:18:04 qui sont très agités par rapport aux violences.
00:18:06 Et puis, il y a aussi Caen, avec une faculté
00:18:08 qui est dans un état déplorable.
00:18:10 Ce sondage, on l'a reçu, il est tout chaud.
00:18:12 C'est ça, pour ces news autour des rodéos sauvages.
00:18:15 Ça ne va pas vous surprendre, la demande d'autorité des Français,
00:18:18 mais peut-être sur l'action que les Français sollicitent.
00:18:22 Alors, faut-il autoriser des policiers
00:18:24 à effectuer des courses-poursuites
00:18:26 contre les auteurs de rodéos sauvages,
00:18:28 même si c'est dangereux ?
00:18:30 Donc, vraiment, à s'engager, Sainte-Islaise Gounod ?
00:18:32 - Là, c'est un oui qui écrase tout.
00:18:35 - Qui ne nous étonne pas ?
00:18:37 - Qui ne vous étonne pas.
00:18:38 - D'abord, parce qu'il faut se rappeler que,
00:18:40 lors de la construction de la loi de 2018,
00:18:42 justement, la loi anti-rodéo,
00:18:44 on avait d'ores et déjà dit, dès le départ,
00:18:46 qu'il y aurait un problème sur le créneau
00:18:49 et la protection juridique d'intervention des policiers.
00:18:52 Pourquoi ? Parce que les instructions étaient extrêmement claires.
00:18:55 C'était de ne pas poursuivre.
00:18:57 Si vous ne poursuivez pas, vous ne nous interpellez pas en flagrant délit.
00:18:59 Et là, c'est un peu plus compliqué.
00:19:01 Donc, si vous me dites qu'il faut faire du préliminaire
00:19:03 ou s'il faut interpeller a posteriori,
00:19:05 quand ils sont cagoulés,
00:19:07 qu'ils ont des deux roues
00:19:09 qui sont transformées,
00:19:11 qui ne sont pas identifiables,
00:19:13 c'est quand même sacrément compliqué.
00:19:15 D'autre part, deuxième volet,
00:19:17 on nous parle effectivement d'interpellation,
00:19:19 de conduite devant la justice.
00:19:21 - D'aller au contact, là, encore.
00:19:23 - Oui, d'aller au contact.
00:19:25 Mais là, pour le coup, c'est autre chose.
00:19:27 - Avec une théorie comme quoi, en Grande-Bretagne,
00:19:29 on peut avoir un contact.
00:19:31 - D'ailleurs, dans l'évaluation de la loi,
00:19:33 il avait été proposé une expérimentation
00:19:35 pour procéder à ce qu'on appelle
00:19:37 le contact comme en Angleterre.
00:19:39 - Il peut y avoir des nœuds.
00:19:41 - D'ailleurs, je le rappelle, c'est important,
00:19:43 Napa, en Angleterre,
00:19:45 montrait qu'il y avait plus de blessures graves,
00:19:47 notamment causées par ce qu'on appelle le tampon.
00:19:49 - Et les blessures
00:19:51 que eux peuvent provoquer ?
00:19:53 Et les risques ?
00:19:55 Et le danger mortel ?
00:19:57 - Je veux dire,
00:19:59 il faut quand même réfléchir
00:20:01 à une action de pouvoir aller tamponner,
00:20:03 de pouvoir aller au contact.
00:20:05 Mais franchement, est-ce que ça ne nous empêche pas aussi
00:20:07 d'être plus ferme et plus direct
00:20:09 avec des images qui...
00:20:11 Là, c'est dans un centre commercial.
00:20:13 - Avant qu'ils arrivent, en fait,
00:20:15 ils arrivent,
00:20:17 on sait très bien d'où ils partent,
00:20:19 je parle sous votre contrôle,
00:20:21 mais on sait très bien d'où ils partent, ces jeunes-là.
00:20:23 On sait parfaitement
00:20:25 d'où ils habitent.
00:20:27 Donc avant d'arriver au tamponnage,
00:20:29 on peut très bien travailler, effectivement,
00:20:31 je l'ai dit à plusieurs reprises...
00:20:33 - Ah, les parents, vous allez me dire.
00:20:35 - Mais oui, Sonia, c'est comme ça.
00:20:37 - On en a parlé hier avec ce qui s'est passé
00:20:39 dans le quartier de Bellevue,
00:20:41 avec ce militaire, un habitant du quartier.
00:20:43 - Par contre, il a excusé les parents
00:20:45 de leur responsabilité.
00:20:47 - Il a voulu stopper un rodéo,
00:20:49 il y a une dizaine de personnes qui lui sont tombées dessus,
00:20:51 à coup de batte, qui a été blessée au couteau.
00:20:53 - Juste pour faire un parallèle,
00:20:55 je ne sais pas si vous vous rappelez des effets de mode,
00:20:57 notamment avec les chiens dangereux.
00:20:59 Rappelez-vous, il y avait des élevages,
00:21:01 des combats, c'était une catastrophe.
00:21:03 Il y avait d'ailleurs des personnes qui étaient grievement blessées.
00:21:05 Il y a eu une loi qui a été instaurée
00:21:07 avec des catégories de chiens dangereux.
00:21:09 Elle a été appliquée de manière stricte,
00:21:11 mais alors vraiment stricte, dans sa fermeté.
00:21:13 Qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ?
00:21:15 On n'en parle quasiment plus, des chiens dangereux.
00:21:17 Alors, il y a une loi qui a été votée
00:21:19 au Parlement, puisqu'on parle beaucoup
00:21:21 du vecteur législatif aujourd'hui.
00:21:23 Appliquons ! Moi, je demande un observatoire
00:21:25 sur les peines qui ont été prononcées
00:21:27 à l'encontre de ces individus.
00:21:29 Y a-t-il eu des peines d'emprisonnement de prononcées ?
00:21:31 Parce que c'est bien beau de détruire les véhicules,
00:21:33 bien sûr qu'il faut le faire, et de manière systématique,
00:21:35 mais est-ce que ces individus qui ont mis en danger
00:21:37 la vie d'autrui, c'est ça qu'il faut rappeler quand même,
00:21:39 ils ont mis en danger la vie d'autrui,
00:21:41 est-ce qu'ils ont été condamnés fermement ?
00:21:43 C'est la question aujourd'hui qu'on peut poser.
00:21:45 - Moi, j'entends ce que vous dites. Appliquons la loi.
00:21:47 Le président dit qu'il y a trop de lois, trop de bureaucratie.
00:21:49 Parfait, au bout de six ans, on s'en rend compte,
00:21:51 alors appliquons déjà la loi.
00:21:53 Et c'est vrai qu'elle a été modifiée, cette loi anti-Rodeo ?
00:21:55 - Oui, mais pour qu'il y ait jugement,
00:21:57 encore faut-il qu'il y ait interpellation.
00:21:59 Donc s'il n'y a pas d'interpellation,
00:22:01 il ne risque pas d'y avoir de sanctions.
00:22:03 - Mais là, chacun se répond en regardant un chien de faillance.
00:22:05 - Non, non, non, c'est pas un ping-pong,
00:22:07 c'est une chaîne chronologique.
00:22:09 Et je rejoins ce que vous dites, monsieur.
00:22:11 Parce que si on ne vous donne pas les moyens
00:22:13 d'interpeller, il ne risque pas d'y avoir
00:22:15 de réponse pénale.
00:22:17 Donc moi, je suis un adversaire farouche du tampon,
00:22:19 parce que ce sont des méthodes violentes
00:22:21 qui sont disproportionnées.
00:22:23 Par contre, je suis très favorable
00:22:25 au fait que vous puissiez poursuivre
00:22:27 les malfaiteurs et les interpeller.
00:22:29 - Encore ?
00:22:31 - Mais c'est le sujet.
00:22:33 Excusez-moi, regardez bien comment a été formulé
00:22:35 votre sondage.
00:22:37 - Oui, parce que vous avez raison.
00:22:39 Que poursuivre dans une telle vitesse,
00:22:41 etc., c'est aussi dangereux, évidemment.
00:22:43 Parce qu'on engage les policiers aussi.
00:22:45 - Est-ce qu'on peut autoriser à effectuer des courses poursuites ?
00:22:47 - Je fais un pas de plus en vous disant...
00:22:49 - On va pas dire tamponner.
00:22:51 - Je ne sais pas pourquoi il faudrait une sorte
00:22:53 de mensuétude par rapport à ces jeunes
00:22:55 qui mettent en danger la vie des autres.
00:22:57 - On est tout à fait d'accord.
00:22:59 - Un accident très grave ou un mort.
00:23:01 - Et les policiers sont formés
00:23:03 pour poursuivre quelqu'un...
00:23:05 - Il y avait des consignes pour que
00:23:07 les courses poursuites n'aient pas lieu.
00:23:09 - Les courses poursuites sont aussi jugées dangereuses
00:23:11 parce que si le jeune tombe de sa moto,
00:23:13 on peut pointer du doigt le policier.
00:23:15 Et donc il y avait des ordres qui étaient donnés
00:23:17 pour pas engager la course poursuite.
00:23:19 - Le policier n'est pas protégé juridiquement.
00:23:21 - Pour des mauvaises raisons.
00:23:23 C'est-à-dire en réalité, pourquoi on ne donnait pas
00:23:25 la possibilité aux policiers de faire leur métier,
00:23:27 c'était pas par souci d'efficacité,
00:23:29 c'était par crainte de poursuite
00:23:31 et de mise en cause de leurs responsabilités personnelles.
00:23:33 - C'est incroyable. Les Français demandent de la fermeté.
00:23:35 - On demande de la fermeté.
00:23:37 - Et de l'autre côté, on a une réponse typique
00:23:39 d'une administration frileuse
00:23:41 et qui en réalité n'a pas bien mesuré
00:23:43 quel est l'étendue de la responsabilité juridique.
00:23:45 Et donc on dépouille
00:23:47 de sa possibilité,
00:23:49 de son métier, le policier.
00:23:51 Évidemment qu'il faut que le policier puisse interpeller.
00:23:53 - Alors évidemment, ça tombe sous le sang,
00:23:55 sauf que parfois c'est pas les consignes.
00:23:57 - C'est pas la réalité du terrain.
00:23:59 - On va continuer à évoquer ce sujet.
00:24:01 Je vais vous emmener à Caen.
00:24:03 Dans la faculté, il n'y a pas une salle,
00:24:05 il y a un morceau de mur qui a été épargné.
00:24:07 Ils sont restés six...
00:24:09 Non, dis-moi, six semaines.
00:24:11 C'est pas mal.
00:24:13 Vu l'ampleur des dégâts, j'ai l'impression qu'ils y sont depuis six ans.
00:24:15 - Un million de travaux.
00:24:17 - Merci d'être avec nous.
00:24:23 Dans quelques instants,
00:24:25 on prendra de nouveau la direction de Mutter-Solz
00:24:27 pour retrouver notre journaliste politique,
00:24:29 Elodie Huchard et le comité d'accueil
00:24:31 qui attend Emmanuel Macron.
00:24:33 Mais tout d'abord, les titres.
00:24:35 C'est News Info, Audrey Bertheau.
00:24:37 - Laurent Berger a annoncé qu'il quitterait
00:24:41 la tête de la CFDT le 21 juin.
00:24:43 Une décision à murement réfléchie, selon lui,
00:24:45 dans une interview au Monde.
00:24:47 Il a été un partenaire sérieux,
00:24:49 exigeant parfois coriace, a estimé le porte-parole
00:24:51 du gouvernement, Olivier Véran.
00:24:53 Le nom de Marie-Lise Lyon, secrétaire générale adjointe
00:24:55 depuis 2018, circule pour lui succéder.
00:24:57 En Guyane, deux hommes ont été interpellés.
00:25:01 Ils sont suspectés d'appartenir à un groupe
00:25:03 de braqueurs de mine d'or clandestines
00:25:05 qui auraient tué le gendarme Arnaud Blanc
00:25:07 le 25 mars.
00:25:09 Les deux hommes arrêtés font l'objet d'un mandat d'arrêt
00:25:11 et seront présentés prochainement devant un juge.
00:25:13 Et puis, ne dites plus Pôle emploi,
00:25:17 mais France Travail.
00:25:19 L'entité va remplacer Pôle emploi à partir de 2024.
00:25:21 France Travail est présenté comme un outil clé
00:25:23 pour atteindre le plein emploi.
00:25:25 Un rapport a été remis aux ministres du Travail.
00:25:27 France Travail doit améliorer la formation,
00:25:29 l'insertion professionnelle et la recherche d'emploi.
00:25:31 Merci à vous Audrey.
00:25:35 Ils attendent Emmanuel Macron, pourrait-on dire,
00:25:37 de pied ferme, toujours dans un esprit
00:25:39 de contestation contre la réforme des retraites.
00:25:41 Vous êtes sur place à Muttersolz,
00:25:43 Élodie Huchard.
00:25:45 Quelle est l'ampleur de ce comité d'accueil ?
00:25:47 On a vu que des manifestants ont été repoussés
00:25:49 de cette zone dans laquelle doit arriver le président.
00:25:57 Oui, des manifestants ont été repoussés.
00:25:59 Ce n'est pas vraiment étonnant,
00:26:01 comme chaque fois qu'il y a une visite
00:26:03 du président de la République ou d'un ministre.
00:26:05 Il y a un périmètre de sécurité autour des manifestants
00:26:07 qui comptent bien suivre le président
00:26:09 tout au long de la journée.
00:26:11 Ce concept de son programme,
00:26:13 c'est qu'à 13h30, 14h,
00:26:15 avec un peu de retard, il va arriver ici,
00:26:17 dans l'usine Matisse, où je me retrouve.
00:26:19 Il va visiter l'entreprise pendant environ 2h,
00:26:21 prendre le temps de déjeuner avec certains salariés.
00:26:23 Et sur le programme de l'après-midi,
00:26:25 c'est un peu flou.
00:26:27 Sans doute qu'il va aller dans le centre-ville de Célestin.
00:26:29 C'est la ville voisine, mais l'Elysée, pour l'instant,
00:26:31 préfère garder tout cela un peu secret,
00:26:33 évidemment pour éviter les manifestants
00:26:35 sur place qui sont sans doute déjà très bien
00:26:37 renseignés. Deux enjeux principaux
00:26:39 pour ce déplacement du président de la République.
00:26:41 Le premier, évidemment, c'est de revenir
00:26:43 sur le terrain. Certains l'ont jugé
00:26:45 trop déconnecté, trop distant pendant cette période
00:26:47 de crise sociale autour de la réforme des retraites.
00:26:49 Et puis, évidemment, il veut parler
00:26:51 travail. Vous le savez, c'est l'un des trois grands
00:26:53 chantiers qu'il veut mener aujourd'hui
00:26:55 dans le Barin, demain dans l'Hérault. On verra
00:26:57 si le président de la République peut aller à la rencontre
00:26:59 des Français comme il le souhaite, sans être trop
00:27:01 chahuté. - Merci à vous,
00:27:03 Élodie. On le verra avec vous déjà
00:27:05 tout à l'heure pour cette visite.
00:27:07 Alors, je voudrais vous parler de ce qui s'est passé
00:27:09 dans la faculté de Caen. Des tags
00:27:11 du sol au plafond. Alors là, tout a été
00:27:13 refait, si je peux dire. Aucune salle n'a été épargnée.
00:27:15 Trois plaintes ont été déposées
00:27:17 par la direction de l'université, qui
00:27:19 estime à environ 1 million
00:27:21 d'euros le coût des dégâts,
00:27:23 et qui annonce que les cours ne pourront reprendre
00:27:25 avant septembre, dans cet annexe de la
00:27:27 faculté de droit, pour ceux qui connaissent un petit
00:27:29 peu tout le dispositif
00:27:31 universitaire de Caen. Alors, des tags,
00:27:33 des destructions de la part des occupants, qui affirment
00:27:35 protester, je cite quand même, pas seulement
00:27:37 contre la réforme des retraites, mais aussi
00:27:39 qu'ils mènent un combat
00:27:41 qui a été élargi aux luttes anticapitalistes,
00:27:43 antiféministes, etc.
00:27:45 Mais regardez le désastre !
00:27:47 Là, vraiment... Alors, monsieur le professeur ?
00:27:49 Je suis dégoûté, je suis
00:27:51 estomaqué, je suis
00:27:53 le fruit de
00:27:55 l'école de la République, et
00:27:57 quand je vois ça, je remarque qu'il y a
00:27:59 des militants qui sont en train de
00:28:01 casser l'outil de
00:28:03 l'ascenseur social des catégories
00:28:05 populaires. Et il faut voir ce qui se passe
00:28:07 à l'intérieur de ces universités.
00:28:09 Quand vous avez des étudiants qui veulent
00:28:11 s'opposer au blocage, qui veulent
00:28:13 travailler, mais ils sont
00:28:15 stigmatisés, ils sont insultés.
00:28:17 Regardez ce qui s'est passé à Sciences-Pôles-Îles.
00:28:19 En face de l'école Sciences-Pôles-Îles,
00:28:21 on a affiché
00:28:23 le nom de 11 étudiants,
00:28:25 dont 9 étaient
00:28:27 anti-blocage. Je le dis avec calme,
00:28:29 ce sont des méthodes de mafieux,
00:28:31 et même pour la collectivité,
00:28:33 les sommes dépensées pour rien,
00:28:35 franchement, en tant que professeur d'histoire,
00:28:37 pour moi, c'est une honte, c'est une
00:28:39 attaque contre nos savoirs, c'est une attaque
00:28:41 contre nos universités, et je suis dégoûté.
00:28:43 La direction a fait appel aux forces de l'ordre.
00:28:45 C'est-à-dire qu'ils ne sont pas percés comme ça.
00:28:47 Ce n'est pas les images d'un militantisme,
00:28:49 ce sont des images de vandalisme.
00:28:51 Et il faut se rappeler que
00:28:53 dans l'idée même
00:28:55 d'un syndicaliste,
00:28:57 il y a d'abord la protection de l'outil de travail.
00:28:59 Je vous assure. Moi, j'ai vu des syndicalistes
00:29:01 dans différents corps de métier qui menaient la lutte
00:29:03 en faisant très attention à l'utilisation des médias.
00:29:05 On vous croit d'autant plus que ce ne sont pas les mêmes...
00:29:07 Donc là, ce n'est pas l'expression d'un militantisme
00:29:09 ou d'un engagement, c'est du vandalisme pur.
00:29:11 Olivier, il y a la théorie
00:29:13 et la réalité malheureusement.
00:29:15 On l'a vu.
00:29:17 C'est-à-dire qu'en fait, on peut avoir cette théorie
00:29:19 effectivement, le militantisme,
00:29:21 c'est plutôt noble, on milite.
00:29:23 Il y a encore beaucoup de gens qui militent sans rien casser.
00:29:25 Oui, mais aujourd'hui, vous avez beaucoup de gens qui cassent.
00:29:27 Et pour eux, c'est du militantisme.
00:29:29 Vous avez même des élus...
00:29:31 Il y a même des élus qui trouvent ça
00:29:33 anormal parce qu'à un moment, c'est le désespoir.
00:29:35 Moi, ce que je voudrais juste souligner,
00:29:37 c'est qu'aujourd'hui, vous avez les présidents
00:29:39 d'universités qui peuvent
00:29:41 parfaitement, parce que les universités sont autonomes
00:29:43 depuis le Moyen-Âge,
00:29:45 et ils peuvent demander
00:29:47 l'intervention de la police
00:29:49 pour justement débloquer.
00:29:51 Oui, mais au bout de combien de temps ça a été fait, Sonia ?
00:29:53 Oui, mais parce qu'ils ont une crainte...
00:29:55 Mais oui, mais il faut dire la vérité.
00:29:57 Une crainte de débordements.
00:29:59 En fait, c'est toujours pareil. On a toujours une crainte
00:30:01 de quelque chose. Et aujourd'hui, c'est ça le scandale de ce pays.
00:30:03 Les policiers sont là pour ça aussi.
00:30:05 C'est quand même incroyable.
00:30:07 Là, pour le coup, on oublie la majorité des jeunes,
00:30:09 la majorité, la quasi-majorité
00:30:11 des jeunes qui même peuvent être
00:30:13 contre la réforme, mais qui n'ont pas
00:30:15 fait grève et qui se retrouvent pris en otage
00:30:17 par une minorité qui empêche
00:30:19 et par les présidents,
00:30:21 je regrette, je le redis, d'universités
00:30:23 qui n'interviennent pas pour débloquer.
00:30:25 C'est pas possible.
00:30:27 Le militantisme par Olivier,
00:30:29 on peut militer autrement
00:30:31 en laissant la liberté d'étudier.
00:30:33 Vous vous demandez pourquoi ce délai
00:30:35 d'autant de semaines avant l'intervention
00:30:37 des forces de l'ordre,
00:30:39 Anselme, Islaise, Gonon, Pimette.
00:30:41 Juste, en tant que président d'une fédération des services publics,
00:30:43 je regroupe 36 organisations syndicales.
00:30:45 Ça, c'est pas du militantisme syndical.
00:30:47 On doit être bien clair sur le sujet.
00:30:49 Ça, c'est de la violence,
00:30:51 c'est de la dégradation, c'est une atteinte
00:30:53 évidemment aux outils du savoir
00:30:55 et ça, personne ne le remettra en cause.
00:30:57 Quant à l'histoire de l'intervention
00:30:59 de la police, je rappelle que nous, on intervient
00:31:01 dans les universités sur réquisition
00:31:03 effectivement du doyen ou du
00:31:05 directeur d'une université et seulement
00:31:07 dans ce cadre-là et d'autre part,
00:31:09 attention, c'est que si on intervient
00:31:11 et qu'on évacue l'université,
00:31:13 vous savez ce qui va se passer.
00:31:15 Ça va être les procès d'intention et la force
00:31:17 qui va être utilisée. C'est encore
00:31:19 des violences policières. - Et les pauvres étudiants qui n'ont rien fait.
00:31:21 - Alors qu'on aura fait usage de la force
00:31:23 pour simplement évacuer
00:31:25 justement cette occupation totalement illégale.
00:31:27 Je le rappelle parce que l'occupation,
00:31:29 entrer dans une université quand on n'en fait pas partie,
00:31:32 d'abord c'est illégal. Ensuite,
00:31:34 l'occuper, c'est aussi illégal.
00:31:36 Donc je crois qu'on a tous les vecteurs
00:31:38 législatifs pour le faire. - On parle d'une crise démocratique,
00:31:40 mais on a une crise aussi de l'État.
00:31:42 La faillite de l'État.
00:31:44 - Mais là, avant,
00:31:46 il y a les grands mots et il n'y a aucun respect des lieux,
00:31:48 aucun respect des autorités, aucun respect de rien
00:31:50 du tout, je veux dire, bon...
00:31:52 - Ce n'est pas que du vandalisme,
00:31:54 c'est aussi du militantisme.
00:31:56 Quand vous interrogez les personnes
00:31:58 qui ont occupé ces locaux... - Mais je ne vois pas,
00:32:00 quelle différence vous faites ? C'est des militants,
00:32:02 eux-mêmes c'était fini, c'était des militants
00:32:04 de la lutte anticapitaliste. - Merci.
00:32:06 - Vous avez les militants syndicaux...
00:32:08 - Ah d'accord, vous leur contestez, d'accord.
00:32:10 - On est d'accord.
00:32:12 - Et Olivier a raison de le contester,
00:32:14 pourquoi ? Parce qu'en réalité, pourquoi
00:32:16 les casseurs
00:32:18 se targuent du statut
00:32:20 de militants, c'est parce qu'ils espèrent tout simplement
00:32:22 une sanction qui soit moindre,
00:32:24 parce que le délit politique
00:32:26 est moins grave que le délit
00:32:28 de droit commun. - Et fort heureusement, d'ailleurs.
00:32:30 - On a parfaitement raison de ne pas tomber
00:32:32 dans le piège qui est tendu par les casseurs,
00:32:34 en se revêtant de la
00:32:36 toge noble de la cause
00:32:38 que l'on défendrait, car en réalité
00:32:40 ce qui permet de détourner
00:32:42 cette artuferie, c'est tout simplement
00:32:44 de voir le produit
00:32:46 de l'action qui est censément
00:32:48 politique. Elle est targuée
00:32:50 d'action politique, mais elle arrive à un but
00:32:52 politique totalement inverse
00:32:54 de celui qu'ils prétendent servir.
00:32:56 - Vous avez totalement d'accord. - Donc ce sont bel et bien
00:32:58 des casseurs et non pas des militants.
00:33:00 - J'ai une question, maître, et à vous tous, pardonnez-moi,
00:33:02 mais ceux qui agissent
00:33:04 et se qualifient comme des militants,
00:33:06 au nom de la désobéissance civile,
00:33:08 on l'a vu à Saint-Céline, avec là des images de
00:33:10 guerre et de chaos, et ils disent "on a raison,
00:33:12 nous sommes des militants et on fait pour le
00:33:14 bien, pour l'eau, etc." Vous les appelez quoi ?
00:33:16 - Ouais, il y a un sujet, ils ont même
00:33:18 appelé un léninisme écologique...
00:33:20 - Non mais ils appellent à ce qu'ils veulent.
00:33:22 - Si, non, non, mais peut-être.
00:33:24 Ce qui justifie dans leur idée
00:33:26 le fait que leurs actions non-violentes
00:33:28 par essence doivent être servies par
00:33:30 une action violente... - Ah non, moi ma question, vous avez
00:33:32 entre la main une pierre,
00:33:34 une brique avec des clous,
00:33:36 comme ça, vous êtes face à un gendarme
00:33:38 à Saint-Céline, et vous dites que vous êtes militant de cette cause.
00:33:40 Vous êtes quoi ? Militant ou vous êtes
00:33:42 un délinquant,
00:33:44 un casseur, un voyou ?
00:33:46 - Vous savez que vous n'êtes pas militant.
00:33:48 - Et pourtant ils se définissent comme militants.
00:33:50 - Mais ce sont des militants. - Mais c'est ça le piège.
00:33:52 - Mais on peut faire preuve de discernement
00:33:54 dans le drame et le comportement.
00:33:56 - Non, c'est pas des militants.
00:33:58 - Je pense surtout que c'est absolument pas comparable.
00:34:00 Pardonnez-moi, je vais juste terminer.
00:34:02 Il y a des militants qui sont favorables à l'action violente.
00:34:04 Bon, on peut les dénoncer
00:34:06 aussi, ça n'empêche pas que
00:34:08 coexistent à côté d'eux des casseurs
00:34:10 qui précisément se font passer
00:34:12 pour des militants adeptes
00:34:14 de l'action violente. - Nous sommes tous d'accord,
00:34:16 je mets la focale.
00:34:18 - Donc le comparatif entre le Black Bloc et les casseurs...
00:34:20 - Écoutez-moi, ces militants
00:34:22 enfin ces militants, ces casseurs,
00:34:24 appelez-les comme vous voulez,
00:34:26 qui ont fait cela, eux,
00:34:28 se revendiquent être des militants
00:34:30 pour une cause qui leur est...
00:34:32 la présente comme étant supérieure
00:34:34 par rapport... Vous voyez ce que je veux dire ?
00:34:36 Donc ça, c'est en train de se développer.
00:34:38 - Il y a un discours, il y a une imaginaire.
00:34:40 - Le prochain problème qu'on va connaître dans nos jours.
00:34:42 - Les syndicats dont vous parlez
00:34:44 - Je fais la différence.
00:34:46 - Vous avez raison de donner la diffusion.
00:34:48 Il faut que vous...
00:34:50 Enfin les syndicats les condamnent.
00:34:52 - C'est d'autant plus...
00:34:54 C'est d'autant plus un problème d'avenir zonien
00:34:56 si les formes traditionnelles
00:34:58 de l'engagement politique ou syndical
00:35:00 n'obtiennent pas de résultats.
00:35:02 - Alors ça, c'est effectivement...
00:35:04 - Mais attention !
00:35:06 - D'ailleurs ça a été évoqué dans le cadre notamment
00:35:08 des Gilets jaunes qui avaient obtenu
00:35:10 une enveloppe très importante.
00:35:12 Pourquoi ? Parce qu'il y avait eu des actions violentes
00:35:14 et c'est là où l'État
00:35:16 est dans la fausse réponse, est dans la mauvaise réponse.
00:35:18 C'est qu'il vaut mieux apporter une réponse
00:35:20 aux organisations syndicales.
00:35:22 C'est bizarre, ça se fait très bien dans d'autres pays.
00:35:24 On adore faire des comparaisons avec d'autres pays.
00:35:26 Il y a des pays qui sont fortement syndiqués
00:35:28 où dès qu'il y a un conflit social,
00:35:30 on se met autour de la table et on obtient un protocole d'accord
00:35:32 et on obtient des avancées
00:35:34 notamment pour les travailleurs.
00:35:36 - Sauf que... Moi la question c'est
00:35:38 est-ce que cela, évidemment, ne sont responsables
00:35:40 de cette DAG et de cette dégradation que ceux qui l'ont commise ?
00:35:42 Mais qui en a été l'instigateur ?
00:35:44 Qui a joué le pourrissement ?
00:35:46 C'est une question qu'on doit se poser aussi.
00:35:48 - C'est comme pour vous...
00:35:50 - Certains se disent aujourd'hui, c'est pour ça que je vous dis militants,
00:35:52 il faut casser, il faut faire ça pour obtenir des choses en France.
00:35:54 C'est ça qui est terrible.
00:35:56 - Mais cette culture politique a toujours existé.
00:35:58 Il ne faut pas...
00:36:00 Historiquement, elle a toujours existé.
00:36:02 - Mais oui.
00:36:04 - Regardez dans quel État était le théâtre
00:36:06 de l'Odéon à la fin de M. Lecentur.
00:36:08 - Voilà, ça a toujours existé.
00:36:10 - Vous me parlez d'une crise paroxystique.
00:36:12 Donc à chaque réforme qu'on va avoir,
00:36:14 on risque d'avoir ça aujourd'hui.
00:36:16 C'est-à-dire que si la crise démocratique va se répéter...
00:36:18 - Vous avez raison, sommes-nous dans le début d'une crise paroxystique
00:36:20 ou simplement dans un éclat phénomène ?
00:36:22 - Le seul problème, c'est le profil de personnes
00:36:24 qui ont été dans le mouvement social depuis des mois,
00:36:26 qui ont été dans les manifestations
00:36:28 ou ont soutenu et font le constat aujourd'hui,
00:36:30 vous n'avez rien obtenu.
00:36:32 - Bon, ben voilà.
00:36:34 - Et ce constat-là peut nourrir chez certains
00:36:36 une appétence à d'autres formes d'actions.
00:36:38 - Non mais juste une chose quand même
00:36:40 sur le militantisme.
00:36:42 - Il y a une forme de militantisme politique
00:36:44 pur et dur. Il suffit de voir les slogans.
00:36:46 Par exemple, je me rappelle par exemple
00:36:50 qu'en 2018,
00:36:52 à l'université Paris VIII,
00:36:54 cette université était jonchée
00:36:56 de slogans politiques.
00:36:58 Il y avait même
00:37:00 "français = PD",
00:37:02 "fucked white people", je suis désolé d'être vulgaire,
00:37:04 mais ce qui était inscrit, il y a une forme
00:37:06 de militantisme. Et sur les syndicats,
00:37:08 c'est pas vrai, allez interroger des militants
00:37:10 de l'Uni, par exemple, qui vous racontent
00:37:12 que beaucoup de syndicalistes
00:37:14 encouragent ce genre de choses. Beaucoup de syndicalistes
00:37:16 en effet dégradent les locaux.
00:37:18 Donc à un moment, on ne peut pas non plus opposer
00:37:20 certains syndicalistes à ce qui se passe
00:37:22 dans une université. - Mais l'intersyndical
00:37:24 a fait la démonstration de l'exact contraire
00:37:26 de ce que vous venez de dire. - Oui mais moi je parle aussi
00:37:28 de l'université comme à Rennes,
00:37:30 comme à Paris VIII, etc. ou à Tolbiac.
00:37:32 - De l'orientation absolument
00:37:34 à l'inverse de ce que vous dites.
00:37:36 Elle s'est comportée de manière admirable.
00:37:38 - Oui oui. - Je suis d'accord, mais je ne remets pas en question.
00:37:40 - Je suis d'accord avec vous, mais justement pour
00:37:42 rebondir sur les gilets jaunes,
00:37:44 rappelez-vous au début, eux aussi c'était bon enfant.
00:37:46 Et ils étaient pas encadrés en IRIAM,
00:37:48 c'était bon enfant. Pourquoi ils se sont... - Mais pourquoi ça a évolué ?
00:37:50 - Mais pourquoi ils se sont radicalisés ? - Parce qu'ils ont pas
00:37:52 fait expression de mépris. - Voilà, exactement.
00:37:54 Et c'est ce qu'on a eu... - Mépris de classe d'ailleurs.
00:37:56 - Aussi par rapport à cette séquence
00:37:58 de réformes de la RU. - Attendez, là ça devient dangereux.
00:38:00 - On est en train de l'installer, l'idée que quand on n'obtient pas quelque chose,
00:38:02 alors ça serait légitime.
00:38:04 - Non ! - Non non non !
00:38:06 - Je ne le défend pas,
00:38:08 je le constate.
00:38:10 - Après, attention les gilets jaunes,
00:38:12 quand il y a eu la bascule, ils ont été
00:38:14 noyautés de l'intérieur par des mouvements
00:38:16 extrêmes. - Il y a deux couveurs.
00:38:18 - De part et d'autre d'ailleurs.
00:38:20 On peut renvoyer deux ados les uns et les autres,
00:38:22 il n'y a pas de soucis là-dessus. Et qui sont extrêmement
00:38:24 organisés pour créer le chaos.
00:38:26 D'ailleurs, nous on avait
00:38:28 des saisies
00:38:30 sur les contrôles
00:38:32 qu'on faisait en préventif,
00:38:34 notamment aux abords de la capitale.
00:38:36 On a trouvé des arcs, des flèches,
00:38:38 des bonbons de décence.
00:38:40 Si vous me dites qu'ils viennent
00:38:42 pour manifester ou revendiquer quelque chose
00:38:44 avec des objets dans les murs... - Personne n'est d'accord
00:38:46 qu'il y a l'acte 1 et l'acte 2.
00:38:48 - Par contre, soyons très clairs,
00:38:50 les confédérations syndicales
00:38:52 condamnent unanimement
00:38:54 l'usage de la violence
00:38:56 pour se faire un porte-voix
00:38:58 des revendications syndicales.
00:39:00 - Mais par contre, il faut pas qu'il y ait
00:39:02 d'ambiguïté sur le sujet. - Jamais.
00:39:04 - On l'a vu. - Il n'y a pas d'ambiguïté.
00:39:06 - Je vous laisse réchauffer, parce que ça participe de ce sujet.
00:39:08 Regardez à Lyon, autre chose là.
00:39:10 C'est une nuit de dégradation
00:39:12 qui vraiment, vous allez l'entendre, laisse de nombreux habitants
00:39:14 et commerçants qui sont aussi des habitants
00:39:16 de cette ville,
00:39:18 s'envoient résignés et impuissants
00:39:20 face à ce vandalisme.
00:39:22 Et le problème, c'est qu'ils s'installent et s'enquissent,
00:39:24 et c'est pas régulier.
00:39:26 Regardons cela.
00:39:28 - Deux jours après,
00:39:30 riverains et commerçants sont toujours
00:39:32 sous le choc. Suite aux nombreuses dégradations
00:39:34 après l'allocution du président
00:39:36 de la République, tous
00:39:38 sont excédés par ces manifestations
00:39:40 sauvages à répétition.
00:39:42 - Moi, je n'en peux plus. Moi, j'habite
00:39:44 donc sur la place de la donnée, mais mes fenêtres
00:39:46 donnent sur la rue
00:39:48 Therme. C'est nous qui payons, hein.
00:39:50 Il faut pas se leurrer.
00:39:52 Si j'avais assisté à tous ces débordements,
00:39:54 j'aurais été
00:39:56 vraiment apeurée, en effet.
00:39:58 - On n'a pu que constater les dégâts,
00:40:00 à savoir une agence complètement explosée,
00:40:02 vitrine brisée,
00:40:04 tag contre la vitrine.
00:40:06 Alors on n'est que les victimes,
00:40:08 pauvres victimes collatérales
00:40:10 de débats
00:40:12 actuels. - Des commerces, des voitures
00:40:14 et même la mairie ont été pris
00:40:16 pour cibles des dégâts que le maire
00:40:18 adjoint écologiste de Lyon condamne
00:40:20 en ciblant toutefois un coupable.
00:40:22 - Aujourd'hui, il y a une
00:40:24 grande responsabilité sur ces violences
00:40:26 de la part du président de la République et du gouvernement.
00:40:28 Et pour autant,
00:40:30 il faut aussi condamner
00:40:32 ces casseurs qui veulent
00:40:34 simplement détruire pour détruire.
00:40:36 Et moi, j'en appelle à la désobéissance et surtout
00:40:38 pas à la violence. - Suite à ces débordements,
00:40:40 le maire du 6e,
00:40:42 l'un des arrondissements de Lyon les plus dégradés,
00:40:44 réclame une réunion d'urgence
00:40:46 entre les élus de la ville et la
00:40:48 préfecture Rhône. - On a noté
00:40:50 les tags, il y a
00:40:52 Black Bourges, mais il y a aussi
00:40:54 une similitude avec ce qu'on a vu
00:40:56 à la fac de Caen. La haine,
00:40:58 tout détruire, bon.
00:41:00 Je sais pas si c'est du militantisme, mais c'est le chaos,
00:41:02 c'est les ruines. - Vous avez raison,
00:41:04 c'est quand même une bonne question, si vous voulez, sur les
00:41:06 structures militantes qui viendraient appuyer les
00:41:08 casseurs. Il ne faut pas oublier que
00:41:10 une université, c'est pas que le président,
00:41:12 c'est aussi le conseil d'administration de l'université.
00:41:14 Et depuis mai 68, Dieu sait
00:41:16 si les syndicats y ont une
00:41:18 place prépondérante. Or,
00:41:20 le président ne peut pas requérir
00:41:22 la force policière sans l'appui
00:41:24 de son conseil d'administration.
00:41:26 Donc si on suivait la thèse
00:41:28 de notre amie Kévin... - Ils n'ont fait plus rien
00:41:30 dans ce pays, ils n'ont fait plus rien à l'université.
00:41:32 - Non, ce que ça veut dire, mais non, puisque
00:41:34 là les forces de police ont été requises.
00:41:36 Ce que ça veut dire, c'est que les syndicats ne s'y sont pas
00:41:38 opposés. - Carbon de cesse,
00:41:40 quand même. - Deuxième point. - En fait, je vais vous dire,
00:41:42 - Oui, dites-moi. - Est-ce que vous êtes d'accord ? Je pense
00:41:44 que le président de cette université, auquel je ne fais aucun
00:41:46 procès, parce qu'il a connu une situation difficile...
00:41:48 - Oui, parce qu'on ne sait pas à quel moment il a requis la force.
00:41:50 - Il devait se dire, c'est compliqué, si on va voir des images
00:41:52 de forces de l'ordre qui vont intervenir dans l'université
00:41:54 avec des lignes. - Ou il a requis
00:41:56 les forces de police qui lui ont dit "pour l'instant
00:41:58 on a d'autres urgences". - Oui, si. - Vous voyez,
00:42:00 parce qu'il n'a pas forcément requis les forces de police
00:42:02 la veille de l'intervention. - Bon.
00:42:04 - Donc, je voudrais, pour revenir
00:42:06 à votre question initiale, si vous me donnez une minute,
00:42:08 l'immense problème en fait auquel
00:42:10 on est confronté, c'est que nous, nous sommes bâtis
00:42:12 sur le mythe de la rébellion.
00:42:14 Nous, nous sommes bâtis sur la prise de la Bastille.
00:42:16 Nous, nous sommes bâtis sur le serment
00:42:18 du jeu de paume, donc sur la désobéissance
00:42:20 civile. Nous, nous sommes bâtis
00:42:22 sur la prise de la Bastille
00:42:24 qui donne un an après la fête de la Fédération
00:42:26 le 14 juillet 1790.
00:42:28 - Vive la Commune ! - Donc, si vous voulez...
00:42:30 Non, non, mais attendez, il y a un petit sujet que j'aimerais
00:42:32 soumettre à mon professeur d'histoire préféré.
00:42:34 - Vous leur donnez trop de crédit, trop
00:42:36 d'épaisseur historique et politique. - Non, non, non, je crois
00:42:38 qu'il y a un énorme sujet, c'est que si vous voulez
00:42:40 ce mythe de la construction
00:42:42 par la révolte,
00:42:44 est quand même très largement enseigné.
00:42:46 - C'est ce que dit Mélenchon. - Et aujourd'hui,
00:42:48 on vient dire aux mêmes étudiants
00:42:50 à qui on l'enseigne que leur
00:42:52 comportement est inadéquat.
00:42:54 - Mais il n'y a pas pire slogan. - Donc, il faudrait peut-être faire la part du mythe.
00:42:56 - Sans remonter jusqu'à cela, 68 a été l'un des
00:42:58 slogans les plus dévastateurs. Il est interdit d'interdire.
00:43:00 C'est faux ! Il y a des choses qui doivent être interdites.
00:43:02 Il y a des règles, il y a des barrières, il y a des frontières.
00:43:04 - Je pense que c'est une création. Le slogan dont vous vous faites
00:43:06 mention est une création postérieure.
00:43:08 - Oui, oui. - De Jean-Yann.
00:43:10 Pour caricaturer l'ineptie des slogans de 68.
00:43:12 - Tout à fait. - C'était intéressant ce que disait le maire
00:43:14 adjoint de Lyon, en repérage des Verts,
00:43:16 qui pointe la responsabilité en premier
00:43:18 du chef de l'État. Alors, on vient de le dire, évidemment,
00:43:20 il a joué le pourrissement en espérant
00:43:22 l'inversion de l'opinion, donc pas sur
00:43:24 le fond de la réforme, mais qu'au bout d'un moment, l'opinion
00:43:26 lassée par les violences et les blocages
00:43:28 se retourne vers les figures d'autorité
00:43:30 que peuvent incarner le président de la République, le ministre de l'Intérieur.
00:43:32 C'est ce qu'il a fait dans les médias pendant trois semaines.
00:43:34 Mais il faudrait aussi qu'Europe Écologie-Les Verts
00:43:36 fasse son examen de conscience.
00:43:38 Qui était à Sainte-Soline ?
00:43:40 Il y avait des députés aussi insoumis,
00:43:42 je pense à Clémence Guetemis, mais il y avait la chef de file
00:43:44 d'Europe Écologie-Les Verts, Marine Tondelier,
00:43:46 qui a relayé les mensonges
00:43:48 de la Ligue des droits de l'homme, qui a dit
00:43:50 - ça a été débunké depuis -
00:43:52 que les gendarmes avaient empêché
00:43:54 le SAMU d'intervenir.
00:43:56 - Vous voyez, c'est ça le problème. - Mensonges complètement débunkés depuis.
00:43:58 Donc Europe Écologie-Les Verts a aussi son examen
00:44:00 de conscience à faire là-dessus.
00:44:02 - Mais vous avez tout dit. - Voilà.
00:44:04 Vous pouvez lancer la pub.
00:44:06 - Non mais vous avez vu la dernière sortie. - Il a raison.
00:44:08 Je dois lancer la pub.
00:44:10 - Non mais vous avez vu la dernière sortie. - Il y a une tentative de putsch où je m'y connais pas.
00:44:16 - Vous avez vu la dernière sortie. - La désobéissance civile, pas sur ce plateau.
00:44:20 J'ai vu cité la désobéissance civile en plus,
00:44:22 théorisée notamment par Sandrine Rousseau.
00:44:24 - Il sait que par Sandrine Rousseau... - Il a raison.
00:44:26 - Il y a eu un schisme lors du premier épisode de Sainte-Soline.
00:44:28 - Oui mais elle vient de dire autre chose. - Non mais je dois marquer la pause.
00:44:30 - Ah pardon.
00:44:32 - Elle a dit autre chose, Sandrine Rousseau.
00:44:34 Elle a dit que les manifestations interdites, elle y ira quand même.
00:44:38 - Oui et en plus c'était une manifestation interdite.
00:44:40 - J'allais dire Sainte-Sandrine et pas Sainte-Soline.
00:44:42 Mais pour finir dans les hymnes, il faudra vérifier aussi, c'est Vendine,
00:44:46 ce qui va se passer ce week-end.
00:44:48 - Oui, vous n'êtes pas au courant ? - Avec l'autoroute.
00:44:50 - L'autoroute entre Toulouse et Castres,
00:44:52 avec une ZAD qui est en train de s'installer.
00:44:54 Et c'est l'une des ZAD qui inquiète le ministre de l'Intérieur.
00:44:56 Et qui doit vous inquiéter aussi.
00:44:58 Mais ça c'est plus les gendarmes.
00:45:00 - Alors que la dissolution du soulèvement de la terre doit être actée cette semaine.
00:45:02 - Et effectivement.
00:45:04 On va continuer à en parler.
00:45:06 Vous allez voir aussi qu'il y a une menace sur les Jeux Olympiques.
00:45:08 Vous allez me dire c'est loin, mais une menace de grève.
00:45:10 Pour protester là encore contre la réforme des retraites.
00:45:12 Je vous parlerai également quand même de M. Papendiaï.
00:45:14 Parce que ça se passe à bas bruit.
00:45:16 Mais ce qu'il est en train de faire sur un comité des sages de la laïcité,
00:45:20 c'est vraiment très très préoccupant.
00:45:22 On va en parler et puis on verra ce qui se passe autour d'Emmanuel Macron.
00:45:26 A tout de suite.
00:45:28 - Merci d'être avec nous.
00:45:30 La deuxième partie de Midi News.
00:45:32 J'en perds la voix avec vous.
00:45:34 Vous avez été un peu dissipé quand même en première partie.
00:45:36 - Ah bon ? On s'est auto-congratulé.
00:45:38 Je croyais que c'était une très bonne première partie.
00:45:40 - Continuez.
00:45:42 On va se rendre à...
00:45:44 Vous prendrez le relais si je perds la voix.
00:45:46 On va se rendre à Meuter Scholls.
00:45:48 Avec vous justement.
00:45:50 Emmanuel Dorien pour le journal.
00:45:52 - Rebonjour Sonia. Bonjour à tous. Emmanuel Macron.
00:45:54 Oui, attendu vers 13h30 à Meuter Scholls dans le Haut-Rhin.
00:45:57 Accueilli déjà par une cinquantaine de manifestants.
00:46:00 Ils se sont rassemblés un peu avant midi pour offrir au président
00:46:03 notamment un concert de casserole.
00:46:05 Regardez ou plutôt écoutez.
00:46:07 (Musique)
00:46:35 - Et sur place on retrouve Elodie Huchard et Olivier Gangloff.
00:46:38 Bonjour Elodie. On vient de voir un comité d'accueil.
00:46:41 Attendez le président. Ils ont ensuite été repoussés.
00:46:45 Elodie ?
00:46:47 - Oui exactement. C'est évidemment l'usage de repousser les manifestants
00:46:52 et de faire une bulle de sécurité autour du lieu où se trouve
00:46:55 le président de la République. Les manifestants qui donc maintenant
00:46:58 sont assez loin de l'entreprise Matisse où je me trouve
00:47:00 et où le président va arriver autour des 13h30-14h.
00:47:03 Il va visiter pendant deux heures cette entreprise.
00:47:06 Il va échanger avec les salariés. Il va déjeuner rapidement avec eux.
00:47:09 Et puis ensuite c'est un peu fou. Il devrait se rendre dans le centre-ville
00:47:12 de Célestas. C'est la ville voisine. Pour l'instant l'Elysée garde
00:47:15 les déplacements le plus secret possible justement pour éviter
00:47:18 ces manifestants mais qui semblent déjà bien renseignés.
00:47:21 Deux enjeux majeurs pour ce déplacement justement.
00:47:23 Le premier c'est de revenir sur le terrain au contact des Français.
00:47:26 Certains ont trouvé que le chef de l'Etat était trop déconnecté,
00:47:29 trop en retrait pendant la période de cette crise sociale.
00:47:32 Évidemment il veut parler travail. C'est l'un des grands chantiers,
00:47:35 l'un des trois grands chantiers qu'il veut lancer. Beaucoup de déplacements
00:47:38 aujourd'hui dans le Barin, demain dans les Roms. Maintenant la question c'est
00:47:41 est-ce que le chef de l'Etat peut retourner au contact des Français
00:47:43 sans être trop chahuté ?
00:47:45 Merci beaucoup Elodie Huchard et merci à Olivier Gangloff
00:47:48 qui vous accompagne. Cette question Olivier Véran a tenté d'y répondre
00:47:52 tout à l'heure juste après le Conseil des ministres.
00:47:55 Ce déplacement dans le Haut-Rhin est bien sûr placé sous tension
00:48:00 mais cependant indispensable à rappeler le porte-parole du gouvernement.
00:48:04 Je vous propose de l'écouter.
00:48:05 C'est souhaitable, c'est même indispensable que les membres du gouvernement
00:48:10 puissent se rendre sur l'ensemble du territoire national
00:48:13 pour justement à la fois décliner les réformes qui sont en cours
00:48:16 ou qui sont passées, montrer des résultats depuis six ans.
00:48:18 Chacun d'entre nous a vocation à aller sur le terrain.
00:48:21 Le président de la République est à l'évidence le meilleur ambassadeur
00:48:24 de la politique conduite dans ce pays depuis six ans.
00:48:26 Il sera donc amené lui aussi à se déplacer aujourd'hui en Alsace,
00:48:29 demain ce sera sur la question de l'école, la semaine prochaine
00:48:32 sur des thèmes sans doute régaliens.
00:48:34 Donc chacun prend sa part dans cette mise en exergue et mise en valeur
00:48:39 de ce qui a été fait, de ce qui reste aussi à faire
00:48:41 pour améliorer le continuum des Français.
00:48:43 La France touchée par une pénurie de pilules abortives,
00:48:46 un sujet particulièrement sensible et qui inquiète.
00:48:49 Ce matin, le ministre de la Santé, François Braun, a précisé sur RMC
00:48:53 qu'il fallait parler de tension et non de pénurie.
00:48:56 Écoutez ce qu'en pense le Dr Daniel Simekaï,
00:48:59 il est généraliste et était interrogé tout à l'heure sur notre antenne.
00:49:02 On nous parle pour l'instant de tension dans l'approvisionnement.
00:49:07 Mais dans les faits, ça fait un certain nombre de femmes
00:49:10 qui ne peuvent pas avoir accès suffisamment rapidement
00:49:14 à cette pilule abortive.
00:49:16 Et donc ça, ça pose un problème parce qu'on n'a pas tout son temps,
00:49:20 comme vous le savez, pour réaliser ce genre de choses.
00:49:23 Du moment où une décision est prise consciemment par les femmes,
00:49:27 elles sont en droit d'avoir à leur disposition,
00:49:30 rapidement, dans des délais très raisonnables, donc très rapides,
00:49:34 droit à avoir cet accès à ces types de médicaments.
00:49:39 Des vols annulés en raison de la pandémie de Covid-19.
00:49:43 Vous êtes nombreux à l'avoir vécu.
00:49:44 Et bien, trois ans plus tard, certains n'ont toujours pas été remboursés
00:49:48 par les compagnies ou les agences de voyage.
00:49:50 De Karine, qui devait aller à Los Angeles en août 2020 avec sa famille,
00:49:54 elle n'a jamais été remboursée de son vol retour,
00:49:56 qui lui a quand même coûté 3 800 euros.
00:49:59 Écoutez.
00:50:00 Nous avons effectué toutes les démarches possibles,
00:50:03 à savoir au début, des mails.
00:50:05 Nous avons eu plusieurs appels téléphoniques aussi.
00:50:07 Ils nous faisaient un petit peu patienter, patienter,
00:50:10 pour voir si on allait un petit peu abandonner.
00:50:12 J'ai également envoyé une lettre avec l'accusé de réception,
00:50:15 avec tous les textes de loi,
00:50:17 comme quoi ils étaient en obligation de nous rembourser.
00:50:19 Je n'ai jamais eu de réponse.
00:50:22 Donc, on n'a vraiment plus de repours.
00:50:25 3 800 euros, c'est quand même une somme.
00:50:27 On avait vraiment économisé pour se payer le voyage de nos rêves
00:50:30 à Los Angeles avec ses adolescents.
00:50:32 Et du coup, pour l'instant, il faut rééconomiser
00:50:34 pour pouvoir repartir un jour.
00:50:37 Et c'est donc la fin de ce journal.
00:50:38 L'actualité continue, bien sûr, dans Midi News,
00:50:40 avec Sonia Mabrouk et ses invités.
00:50:42 Effectivement, avec nos invités et ce déplacement
00:50:45 sur le terrain d'Emmanuel Macron.
00:50:47 Alors, j'étais en train d'écouter attentivement M. Véran,
00:50:50 comme je le fais à chaque fois, sur le choix des mots.
00:50:53 C'est-à-dire, on en est là.
00:50:54 Contact, déplacement pour décliner les grands chantiers.
00:50:58 On a l'impression que ce n'est pas la vraie vie.
00:51:01 Il a dit qu'il n'y avait pas de problème, Olivier Véran,
00:51:02 pour aller rencontrer les Français.
00:51:04 Je vous rappelle qu'on est au deuxième de ces fameux 100 jours.
00:51:07 Donc, le premier des 100 jours, c'était hier à Saint-Denis.
00:51:10 Le président était au concert annuel de la Légion d'honneur.
00:51:13 Il y avait un bon comité d'accueil devant la mairie de Saint-Denis.
00:51:16 Et aujourd'hui, deuxième de ces fameux 100 jours.
00:51:19 Ça va être long.
00:51:20 Ça va être long, ça veut dire qu'il en reste 98.
00:51:23 Et donc, au deuxième de ces fameux 100 jours,
00:51:26 il y a une manifestation quand même, même 50, 60 personnes,
00:51:29 mais qui est quand même là pour accueillir le chef de l'État.
00:51:32 Donc, ça va être compliqué.
00:51:33 Puis, je rappelle que les 100 jours, ça se termine par une défaite
00:51:35 et par un exil.
00:51:36 Oh là là !
00:51:37 Waterloo.
00:51:38 On en est là.
00:51:39 Allez-y, enchaînez, parce que je n'ai plus de bois.
00:51:41 C'est pour ça que vous en êtes là.
00:51:43 Waterloo, c'était un 22 juin.
00:51:46 La Première ministre a gagné quelques jours, puisqu'elle va jusqu'au 14 juillet.
00:51:49 Le troisième jour, c'est donc...
00:51:51 À la fin des 100 jours, c'est pour Elisabeth Borne, pas pour Emmanuel Macron.
00:51:54 Le troisième jour, c'est l'héros, donc, sur l'enseignement.
00:51:58 C'est demain.
00:51:59 Avec Papandjaï.
00:52:00 Ça va être long.
00:52:01 Bon courage aux chroniqueurs, parce que si on doit s'en prendre encore 97 comme ça,
00:52:05 je ne sais pas comment on arrive au bout.
00:52:07 On va y arriver.
00:52:08 Le mauvais signe réside surtout peut-être dans le fait
00:52:11 que Olivier Véran soit tout à fait rassuré.
00:52:13 Et on connaît la fiabilité des prédictions.
00:52:15 Et on connaît la fiabilité de M. Véran.
00:52:18 Ça veut dire que ça va très bien se passer.
00:52:20 Merci de m'avoir permis d'enchaîner.
00:52:22 J'ai retrouvé un peu de bois.
00:52:23 Vous avez parlé du ministre de l'Éducation nationale, Papandjaï.
00:52:27 Je voudrais en parler parce que ça passe un petit peu sous les radars de l'actualité.
00:52:31 Ce sont les ambiguïtés du ministre sur la laïcité.
00:52:34 Ce dernier est en train de remodeler le Conseil des sages de la laïcité,
00:52:39 qui a été fondé par son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer.
00:52:42 Et ça provoque beaucoup de crispations.
00:52:44 Pourquoi ?
00:52:45 Voilà la raison, si j'y arrive.
00:52:47 Le Conseil des sages de la laïcité et des valeurs de la République
00:52:50 est considéré comme l'outil de veille, en réalité de vigilance sur la laïcité.
00:52:55 Et son périmètre, qu'est-ce qui se passe ?
00:52:57 Il est en train d'être élargi par l'actuel ministre de l'Éducation
00:53:00 qui veut y mettre des luttes tout à fait légitimes.
00:53:03 Lutter contre évidemment les discriminations, l'antisémitisme, le racisme.
00:53:07 Mais beaucoup disent que ce n'est pas fait pour ça.
00:53:10 C'était un outil qui était considéré et sanctuarisé par la laïcité.
00:53:14 Est-ce qu'on n'est pas en train de le dévoyer ?
00:53:16 Oui, je pense qu'on est en train de le dévoyer.
00:53:19 Moi, j'ai beaucoup aimé la période Blanquer,
00:53:22 parce qu'au moins sur la laïcité, c'était quelqu'un qui était extrêmement ferme,
00:53:27 qui avait compris que les enseignants, notamment dans certains quartiers,
00:53:31 avaient de plus en plus de mal à la faire appliquer.
00:53:34 Et moi, qui enseigne depuis 10 ans, je le vois.
00:53:37 On voit de plus en plus une contestation des enseignements.
00:53:40 On voit de plus en plus des élèves qui refusent parfois de retirer le voile.
00:53:46 Et on voit de plus en plus, en effet, des élèves qui finalement
00:53:51 ne comprennent pas le concept de la laïcité,
00:53:53 voire ont l'impression que la laïcité va à l'encontre des musulmans.
00:53:57 Et Papendia et ce qu'il est en train de faire, je ne comprends pas trop.
00:54:01 Parce qu'il faut être très ferme sur la question de la laïcité.
00:54:04 C'est justement ce qui va permettre la tolérance,
00:54:07 ce qui va permettre à tous les élèves, quelles que soient leurs origines,
00:54:11 quelles que soient leurs religions, de se retrouver dans le socle de la République.
00:54:15 C'est réel, c'est étayé, c'est détaillé.
00:54:17 Il y a des rapports, une multitude de rapports,
00:54:19 qui souvent sont mis, d'ailleurs, dans des tiroirs,
00:54:22 pour dire qu'il y a une offensive islamiste, qu'elle est dangereuse, qu'elle est grave.
00:54:25 Nous avons connu un choc il n'y a pas si longtemps
00:54:27 avec l'assassinat terroriste de Samuel Paty.
00:54:29 Et on vient affaiblir un outil parmi d'autres
00:54:32 qui permet d'être vigilant sur la laïcité.
00:54:34 Et je vais quand même ajouter que dans ce comité,
00:54:37 il y a quand même des personnalités de poids.
00:54:39 Il y a des gens qui ont écrit depuis très longtemps,
00:54:41 qui sont connus, reconnus.
00:54:43 Et je pense par exemple à Yanis Roder.
00:54:46 Et que veut faire le ministre de l'Éducation nationale ?
00:54:49 Il veut rendre facultatif son poste de secrétaire général.
00:54:52 En gros, voilà la sortie, c'est par ici.
00:54:55 D'ailleurs, la sœur de Samuel Paty a fait une tribune
00:54:58 n'assassinant pas la laïcité.
00:55:00 Effectivement.
00:55:01 Justement, elle dénonçait ce qui se passait aujourd'hui
00:55:04 avec cet enthrysme de certaines personnes qui vont dans l'idéologie.
00:55:07 Est-ce qu'on est en train d'avoir un ministre de l'Éducation nationale ?
00:55:10 Je veux poser la question directement, parce que là, vraiment,
00:55:12 avant on parlait de ses écrits, maintenant on peut parler de ses actes.
00:55:14 Il commence à avoir un petit bilan, monsieur Papandyaï.
00:55:17 Pourquoi affaiblir ça au moment où on a de si gros problèmes ?
00:55:21 Je pense que c'est lié à une volonté tout à fait assumée
00:55:26 de contester précisément la notion de la laïcité à la française
00:55:30 et de vouloir aller vers une laïcité à l'anglo-saxonne,
00:55:33 c'est-à-dire qui reconnaît et même veut établir
00:55:37 la part des différentes communautés qui composent.
00:55:40 Ce qu'il y a, c'est que c'est radicalement au contraire.
00:55:42 D'ailleurs, vous avez bien soulevé l'élargissement de la notion de laïcité.
00:55:47 Moi, je suis stupéfait qu'on vienne nous dire que ça sera élargi à l'antisémitisme et au racisme.
00:55:52 Parce qu'il n'y a pas besoin.
00:55:54 C'est la laïcité, la lutte contre l'antisémitisme et la lutte contre le racisme.
00:55:58 Donc, si vous voulez le spécifier, c'est déjà une option intellectuelle
00:56:03 qui consiste à dire en fait la laïcité, ce n'est pas ça.
00:56:06 Donc, en fait, la laïcité est soupçonnable,
00:56:08 puisqu'avant elle ne se préoccupait pas de la lutte contre l'antisémitisme et contre le racisme.
00:56:12 Ce qui est faux.
00:56:14 Mais on vient contester l'autorité de Dominique Schnapper,
00:56:18 qui a été une présidente formidable de ce comité,
00:56:21 qui a pour but d'éclairer le Premier ministre et tout le gouvernement en la matière.
00:56:26 Et en fait, on est en train d'introduire une nouvelle définition de la laïcité.
00:56:30 On a introduit le loup dans la bergerie.
00:56:32 On affaiblit des outils qui nous semblent essentiels,
00:56:35 même si ils ne sont pas vraiment suffisants.
00:56:37 Il faut le dire, ce n'est pas avec un conseil des sages de la laïcité
00:56:39 qu'on essaie de maintenir et de sanctuariser notre laïcité.
00:56:42 Mais quelles sont là, politiquement,
00:56:45 quelles sont les priorités du ministre de l'Éducation ?
00:56:48 Mixité sociale dans les écoles privées,
00:56:51 et détricoter le conseil des sages.
00:56:53 Ce n'est pas comme si notre école est en train de s'effondrer un pan après l'autre,
00:56:57 que le président n'a pas dit que c'était la priorité.
00:56:59 Alors justement, il y a un déplacement demain dans les Ros avec Papendiaï.
00:57:02 Et normalement, lors de ce déplacement,
00:57:04 Emmanuel Macron devrait annoncer la revalorisation du salaire des enseignants.
00:57:09 Alors c'est pareil, c'est un peu une chimère,
00:57:11 c'est-à-dire qu'on en parle tout le temps,
00:57:13 et ça n'arrive jamais sur la feuille de paye des enseignants.
00:57:18 Mais donc normalement, il devrait parler d'autre chose que de mixité sociale et de laïcité,
00:57:22 demain, avec cette priorité, revaloriser le salaire des enseignants.
00:57:25 Et comment le président de la République a pu passer ?
00:57:27 Ou alors, je ne comprends plus,
00:57:29 quelle est sa colonne vertébrale sur un sujet essentiel,
00:57:31 entre Jean-Michel Blanquer et Papendiaï ?
00:57:33 Parce que certains nous ont dit qu'il y a une continuité,
00:57:35 vous avez mal lu les écrits de M. Papendiaï, on les a lus.
00:57:39 Sur ce sujet, comme sur d'autres, mais notamment sur ce sujet,
00:57:43 si vous me posez la question de l'ADN du macronisme, je ne l'ai pas.
00:57:47 C'est quand même un sujet.
00:57:49 On a tous cru, après ce qui s'est passé dans ce pays, avec Samuel Paty.
00:57:56 On a tous pensé que cet événement d'une dimension folle allait produire un électrochoc
00:58:05 qui nous permettait de tenir dans la durée une politique ferme.
00:58:09 Rappelez-vous.
00:58:10 Tout le monde avait pris date en disant, et que ce soit avec l'actualité,
00:58:15 ou elle est concomitante sur le fond Marianne.
00:58:19 Que je prends aussi très sérieusement en ligne de compte.
00:58:24 Il y a là un clair-obscur qui permet de ne pas pouvoir répondre à votre question.
00:58:30 Il faut expliquer ce qu'est le fond Marianne.
00:58:33 C'est un fond créé par Marlène Schiappa, qui était à l'époque ministre déléguée à la Citoyenneté,
00:58:38 qui est toujours au gouvernement à l'heure où on se parle,
00:58:40 et qui depuis refuse toutes les interviews médiatiques.
00:58:42 On ne l'a pas entendu s'exprimer depuis que cette affaire a éclaté.
00:58:45 Le fond Marianne est doté de 2,5 millions d'euros, créés après la mort de Samuel Paty.
00:58:50 Et cet argent doit aller à des associations qui luttent contre les séparatismes.
00:58:55 Or, cet argent, pour une grande partie, 1,3 million d'euros,
00:59:00 c'est divisé en quatre parties pour des associations,
00:59:06 où c'est plutôt obscur comment cet argent a été réparti.
00:59:12 Mohamed Sifawi notamment est dans la tourmente,
00:59:14 puisqu'il aurait été rémunéré grâce à ce fond Marianne.
00:59:17 Il s'est défendu hier en disant "je ne suis pas Jérôme Cahuzac".
00:59:20 Et puis cet argent aurait été aussi utilisé pour financer des vidéos sur les réseaux sociaux,
00:59:30 sur Youtube également, pour critiquer les opposants d'Emmanuel Macron.
00:59:33 Des vidéos qui ont fait très peu de vues.
00:59:36 Donc il y a un soupçon de détournement sur ce fond Marianne.
00:59:41 La famille de Samuel Paty a réagi.
00:59:44 Il y a une commission d'enquête à l'Assemblée nationale
00:59:47 qui devrait voir le jour à la demande notamment du RN.
00:59:50 Et il y a les sénateurs de gauche qui demandent aujourd'hui,
00:59:52 et le gouvernement a jusqu'à 18 heures pour les déposer,
00:59:55 tous les documents sur ce fond Marianne.
00:59:57 Non mais le fond du problème c'est que nous, enseignants de terrain,
01:00:02 on a besoin de savoir où on va.
01:00:05 Avec Jean-Michel Blanquer, il y avait une direction qui est claire.
01:00:09 Là j'aimerais bien savoir quelle est la conception de Papendia et de la laïcité.
01:00:13 Et nous qu'est-ce qu'on doit faire tous les jours dans nos salles de classe ?
01:00:16 Surtout qu'Olivier parlait du meurtre de Samuel Paty.
01:00:19 Dans le meurtre de Samuel Paty, il y a quelque chose qui m'a vraiment scandalisé.
01:00:22 C'est que Samuel Paty a été lâché par une partie de ses collègues
01:00:27 qui parfois le traitaient d'islamo-gauchiste.
01:00:30 Mais à un moment donné, vers où on va ?
01:00:32 Soit on conforte la laïcité...
01:00:34 - D'islamophobe ? - D'islamophobe, pardon.
01:00:37 J'aimerais savoir où on va.
01:00:39 Soit on va vers une laïcité ferme
01:00:41 et on fait respecter les valeurs de la République de manière ferme sur le terrain.
01:00:44 Soit on va vers des eaux troubles.
01:00:46 - Kevin Boucher, vous avez l'impression que vous avez besoin de dire laïcité ferme.
01:00:49 La laïcité se suffit à elle-même normalement.
01:00:51 Laïcité, point.
01:00:52 - On est obligés de dire laïcité ferme justement parce qu'elle est contestée.
01:00:55 Et il est là le problème, Sonia, on est d'accord.
01:00:57 - Vous avez parlé de la tribune qui a été rédigée notamment par la sœur de Samuel Paty.
01:01:06 Elle a été également par Jean-Pierre Saccoun, qui est le président d'Unité Laïque.
01:01:12 Et tous deux se sont alarmés de la dilution de ce dont on est en train de parler,
01:01:16 de ce Conseil des Sages par le ministre de l'Éducation.
01:01:19 Bonjour à vous, M. Saccoun.
01:01:20 Merci d'être avec nous en direct sur CNews.
01:01:23 Alors, vraiment, on s'interroge sur la volonté du ministre de l'Éducation.
01:01:28 Peut-être une première question d'abord sur les conséquences de ce détricotage de ce Conseil.
01:01:34 Quels peuvent être les effets de ce qui est en train d'être effectué par Papandiaï, selon vous ?
01:01:40 - Bonjour, Sonia Mabrouk.
01:01:42 Je crois que le détricotage, on le verra à moyen et à long terme.
01:01:47 Le Conseil des Sages de la laïcité fait depuis quelques années un travail formidable auprès des rectorats,
01:01:54 auprès des lycées et des collèges, au sein même du ministère,
01:01:58 pour réintroduire et réhabiliter une laïcité républicaine pleine et entière.
01:02:04 Et il est clair que les limites et les contraintes qui ont été posées par les nouveaux règlements qui lui sont imposés
01:02:12 vont petit à petit faire disparaître cet élan républicain, dont beaucoup parmi nous trouvaient qu'il était déjà trop lent.
01:02:20 Mais il faut bien prendre aussi en compte le fait que le ministère lui-même et ses services sont depuis 40 ans
01:02:28 occupés par des gens qui ont petit à petit abandonné les principes laïcs au profit d'une vision beaucoup plus communautariste des choses.
01:02:37 - Ça veut dire que M. Sarkozy est en train de dire qu'à l'intérieur du ministère, en réalité autour du ministre,
01:02:44 il y a une sorte de noyautage avec des personnes, des personnalités qui sont, vous avez parlé de communautarisme et autres,
01:02:51 qui sont à la manœuvre aujourd'hui et qui participent de ce dont on vient de parler ?
01:02:55 - Il n'y a pas de noyautage, il n'y a pas de complot, il y a simplement 40 ans d'évolution progressive des principes
01:03:02 et de la vision laïque de l'éducation nationale, qui est pourtant essentielle quand on lit l'article 111,
01:03:09 qui est un des articles cruciaux du Code de l'éducation, la question de la laïcité est centrale,
01:03:15 mais petit à petit c'est détricoté au cours des 40 dernières années, au même titre que dans le reste de la société,
01:03:21 la conscience de la nécessité de la laïcité pour que nous puissions vivre tous ensemble et non pas vivre dans des communautés séparées.
01:03:29 Donc il n'y a pas de complot, il n'y a pas de volonté, il y a simplement un mouvement général.
01:03:33 Et c'est vrai que le Conseil des Sages, depuis sa mise en œuvre, avait progressivement réussi à commencer à inverser la donne dans ce domaine.
01:03:42 On doit craindre, et même plus que ça, que les nouveaux règlements du fonctionnement pris par arrêté par le ministère modifient ça radicalement.
01:03:54 - C'est une inquiétude d'autant plus importante que nous connaissons cela depuis des années,
01:03:58 et notamment grâce à vous et d'autres, et par votre engagement, une offensive de l'islam radical, de l'islam politique,
01:04:06 notamment dans notre école, combien de rapports, combien de livres qui au départ avaient été extrêmement critiqués,
01:04:12 et qui aujourd'hui sont l'évidence malheureusement.
01:04:16 Comment opposer aujourd'hui une "résistance" à ce qui est en train d'être fait au sommet de l'État ?
01:04:25 - Je crois qu'au-delà même du sommet de l'État et du gouvernement, il y a la question du personnel politique français,
01:04:31 qui depuis 30 ou 40 ans a été lui-même baigné dans cette ambiance qui nous pousse plutôt à une vision communautarisée de la société au sens anglo-saxon du terme,
01:04:44 que dans notre vision laïque et républicaine.
01:04:47 Et je crois que nous avons commis l'erreur, nous, association laïque, depuis des années,
01:04:52 de vouloir interpeller les politiques et de leur demander de s'emparer de la laïcité.
01:04:56 Moi j'en suis arrivé au point aujourd'hui où je me dis, et c'est un petit peu pour cela qu'Unité laïque existe,
01:05:02 qu'il faut que ce soit nous qui nous emparions des politiques.
01:05:04 On sait à quel point les français sont profondément laïcs et républicains,
01:05:08 et bien nous serons entendus le jour où nous serons capables d'avoir une association
01:05:13 dans laquelle il y aura 100 000, 200 000, 500 000, 1 million d'adhérents,
01:05:17 et que les responsables de cette association allant voir les politiques
01:05:22 seront capables de leur dire ce que vous êtes en train de faire, et quelque chose que nous refusons.
01:05:27 Et nous avons derrière nous le peuple français pour vous dire qu'il faut arrêter.
01:05:32 Tant que nous tenterons de demander aux politiques de s'emparer de la laïcité et de la république,
01:05:37 ils ne le feront pas pour toutes les raisons du monde.
01:05:40 Alors je vois par les attitudes de nos invités que tout le monde est d'accord avec vous sur cette approche
01:05:44 qui semble, j'allais dire, ne peut qu'emporter à la fin l'adhésion, l'espoir et le courage
01:05:50 s'il y en a des responsables politiques.
01:05:52 Monsieur Sakoun, est-ce que vous pourriez aussi, pour nos téléspectateurs, pour nous tous, définir,
01:05:56 ça va vous paraître une question simple et simpliste, mais je crois qu'elle est d'importance aujourd'hui
01:06:00 et même d'utilité publique, ce qu'est la laïcité.
01:06:02 Il y a tellement eu de définitions, cela a été dévoyé,
01:06:05 que beaucoup pensent que c'est un outil contre les religions aujourd'hui.
01:06:08 Est-ce que vous pouvez nous le définir de votre point de vue ?
01:06:11 Tout d'abord, pour répondre à ce que vous venez de dire, et je viendrai à une définition ensuite,
01:06:18 non seulement ce n'est pas un outil contre les religions,
01:06:21 mais nous sommes probablement le pays démocratique dans lequel les religions,
01:06:25 qu'elles soient majoritaires ou minoritaires, ont la plus grande liberté,
01:06:30 parce que justement, l'État ne s'en occupe pas.
01:06:33 L'État est aveugle à la religion, d'ailleurs le mot "religion" n'est nulle part,
01:06:37 et surtout pas dans la loi de 1905.
01:06:39 L'État ne s'occupe que des cultes, c'est-à-dire la manifestation positive de la religion,
01:06:45 celle qui est visible, en disant "ben écoutez, il y a des limites qui sont ceux de l'ordre public".
01:06:50 Mais l'État ne s'occupe pas de la religion, et nous sommes pratiquement l'un des seuls pays où c'est le cas.
01:06:55 Donc dans aucun pays plus que le nôtre, et le savent très bien aussi bien les Juifs, les Musulmans,
01:07:00 les Catholiques, les Protestants, les Bouddhistes, les Orthodoxes et les autres,
01:07:04 dans aucun pays plus que le nôtre, la religion n'est libre de ses mouvements
01:07:09 dans les limites du respect des lois et de l'ordre public.
01:07:13 Alors maintenant sur une définition.
01:07:15 Les adversaires de la laïcité, ceux qui aiment les adjectifs derrière la laïcité,
01:07:21 voudraient, rêvent de contraindre la laïcité à n'être qu'une séparation
01:07:27 paplarde administrative entre l'État et la religion, et hurlent, poussent des cris d'or frais
01:07:35 chaque fois qu'on veut parler de la laïcité comme étant autre chose.
01:07:39 Or la laïcité en France c'est bien autre chose, c'est trois choses.
01:07:42 C'est d'abord la laïcité scolaire, c'est là qu'elle est apparue.
01:07:46 C'est-à-dire la nécessité d'offrir un cadre à l'émancipation des esprits des enfants et des adolescents.
01:07:54 Ça c'est la laïcité stricte.
01:07:56 Ensuite c'est la séparation, celle dont je parlais tout à l'heure, entre l'État et les religions.
01:08:03 Et troisièmement, et c'est l'élément crucial, et les statistiques, les sondages le démontrent chaque jour,
01:08:12 il y en a encore eu un récemment, c'est la sécularisation.
01:08:15 C'est-à-dire qu'aujourd'hui les Français demandent, comme ils l'ont toujours demandé depuis maintenant très longtemps,
01:08:21 que l'on s'abstienne dans l'espace public de porter comme un homme sandwich sa religion en bandoulière.
01:08:30 Parce que quand ils s'adressent à quelqu'un qui est en face d'eux,
01:08:33 ils veulent s'adresser à un individu émancipé et pas à un porteur avant toute chose d'une religion.
01:08:39 Voilà, la laïcité c'est ça. Laïcité scolaire, séparation, sécularisation.
01:08:45 Et ça c'est notre liberté.
01:08:47 Je vous remercie pour la clarté de vos propos Jean-Pierre Sacconde.
01:08:52 Je renvoie à cette tribune avec la sœur de Samuel Paty.
01:08:56 Je rappelle que vous êtes président d'Unité laïque, vous êtes également essayiste,
01:09:00 vous êtes co-auteur, si mes souvenirs sont bons, du livre "Le bêtisier du laïco-sepsi",
01:09:06 tout est dit dans le titre.
01:09:08 Et je vous remercie pour cette intervention d'une grande clarté.
01:09:10 Merci encore et à très bientôt.
01:09:12 On va continuer à en parler ensemble.
01:09:14 On va revenir sur ce sujet et la visite d'Emmanuel Macron.
01:09:17 Je pense que le président va plus tarder.
01:09:19 Non, 13h30 normalement.
01:09:21 Donc dans une demi-heure avec le retard.
01:09:24 Il est plus maître des horloges aujourd'hui.
01:09:26 A tout de suite. Nous aussi je dois rendre l'antenne.
01:09:31 Puis cette image en direct en attendant le président de la République Emmanuel Macron.
01:09:37 Nous sommes bien toujours à Muttersolk dans le Barin
01:09:42 avec... Alors là ce n'est pas un comité d'accueil.
01:09:45 Nous sommes à l'intérieur d'une usine très probablement.
01:09:49 Et puis nous attendons une entreprise, effectivement, l'arrivée d'Emmanuel Macron.
01:09:53 En attendant, on va suivre les titres. C'est News Info, Audrey Bertheau.
01:09:57 À la direction des douanes de Marseille, adressé son bilan de l'année 2022.
01:10:04 C'est une année exceptionnelle en termes de saisie de cocaïne.
01:10:07 Sur le grand port de Marseille, une tonne 7 de cocaïne a été saisie
01:10:11 en 4 grosses opérations l'année dernière.
01:10:13 Drogue qui vient d'Amérique du Sud, principalement de Colombie ou du Venezuela.
01:10:17 Une femme sur 10 souffre d'endométriose. Face à cela, Carrefour vient d'autoriser 12 jours d'absence par an pour ses salariés.
01:10:24 Une mesure soumise à la présentation d'un document attestant de leur pathologie.
01:10:28 Le PDG du groupe Alexandre Bompard estime que Carrefour est la première grande entreprise à le faire
01:10:34 et qu'il faut faire progresser les droits des femmes et l'égalité au travail.
01:10:39 Enfin, le prix des billets d'avion augmente. Au mois de mars, il y a eu une hausse de 23,8%.
01:10:44 Toute destination confondue au départ de la France métropolitaine, tous les autres faisceaux affichent une hausse seulement.
01:10:50 Sauf l'Afrique du Nord et le Proche-Orient. Au départ des Outre-mer, ce chiffre monte à 36,2%.
01:10:56 Merci à vous Audrey. On va rester en direct avec ce qui se passe dans le Barin et l'arrivée imminente d'Emmanuel Macron.
01:11:05 Comme nous le dit notre journaliste sur place, Elodie Huchard.
01:11:09 Alors ce serait bien d'être aussi dans quelques instants à l'extérieur pour voir si ceux qui sont sur place,
01:11:15 les manifestants et ceux qui protestent contre la réforme des retraites ont pu interpeller le président de la République.
01:11:21 Ça me paraît très difficile, mais certainement avec un concert de casseroles.
01:11:26 Bon là, ça c'est la partie évidemment, ce qu'on voit Gauthier, c'est évidemment le déplacement avec le périmètre de sécurité,
01:11:35 feutré, le cordon si je puis dire sanitaire, ça paraît aussi important.
01:11:39 Oui bien sûr, puisque on le rappelle, les 50 à 60 manifestants ont été éloignés de la zone où va se dérouler la visite du chef de l'État.
01:11:46 Donc dans une entreprise spécialisée dans le bois qui va participer à construire les installations des prochains Jeux Olympiques
01:11:53 organisés à Paris en 2024. Donc évidemment, oui, là on est dans la partie feutrée du déplacement du président de la République.
01:12:00 Mais il n'empêche qu'à chaque fois, il est rattrapé par cette réforme des retraites.
01:12:03 Il tente à chaque fois de tourner la page et ça le rattrape.
01:12:06 Ça l'a même rattrapé à l'étranger, aux Pays-Bas et on est au deuxième de ces fameux 100 jours.
01:12:11 D'ailleurs, c'est très intéressant, puisqu'évidemment, Internet a de la mémoire.
01:12:14 Donc à chaque fois, les déclarations peuvent ressortir.
01:12:17 Et il avait dit lorsqu'il était candidat déclaré et non encore président dans les colonnes du Journal du dimanche,
01:12:22 qu'il ne croyait pas à cette fameuse expression des 100 jours.
01:12:25 Et donc aujourd'hui, on est au deuxième de ces fameux 100 jours.
01:12:28 Il en reste 98 et il y a déjà eu deux mobilisations contre Emmanuel Macron.
01:12:32 Il y en aura très certainement une nouvelle demain dans l'Hérault.
01:12:36 Hier, il était à Saint-Denis pour le concert annuel de la Légion d'honneur.
01:12:39 Il y a eu une petite mobilisation quand même importante devant la mairie de Saint-Denis.
01:12:43 Donc aujourd'hui, vous avez 50 à 60 personnes qui sont là pour l'accueillir.
01:12:46 Il va les éviter. Pourra-t-il déambuler ? Oui ou non ? C'est la question qu'on se pose aujourd'hui.
01:12:50 Le président peut-il aller à la rencontre des Français ?
01:12:53 On a vu que jusqu'ici, c'était impossible pendant toute cette période sur les retraites.
01:12:57 Ça a été notamment impossible dans les Alpes quand il est venu présenter son plan O.
01:13:01 Et quelle image ça va renvoyer à l'extérieur ? C'est aussi important parce que, évidemment,
01:13:07 notre pays, c'est quand même le regard de beaucoup de pays étrangers.
01:13:12 Donc ça alimente un petit peu.
01:13:14 On a vu quand même beaucoup d'articles, notamment allemands, pas seulement,
01:13:17 avec des mots assez drus autour d'Emmanuel Macron.
01:13:21 Après, c'est propos sur Taïwan, notamment, évidemment.
01:13:23 Il y a eu ça. Il y a eu l'annulation de la visite de Charles III.
01:13:26 Il y a eu tous les correspondants qui vivent à Paris, qui ont fait des duplex
01:13:30 pendant qu'on avait les poubelles qui jonchaient les rues.
01:13:33 Il y a eu ce qui s'est passé, je vous le dis à l'instant, aux Pays-Bas.
01:13:36 Donc, évidemment, la presse néerlandaise s'en est fait écho.
01:13:40 Donc oui, les médias étrangers, les étrangers sont au courant de ce qui se passe en France.
01:13:44 Et alors, certains ventent notre esprit de contestation.
01:13:48 Et d'autres voient, évidemment, le chaos qui peut parfois régner dans ce pays.
01:13:52 Stanislas Godon, est-ce que vous vous dites maintenant qu'il va y avoir de plus en plus,
01:13:57 alors on les appelle manifs sauvages, mobilisations spontanées, peu importe,
01:14:00 mais c'est-à-dire des choses qui échappent finalement à tout contrôle et qui peuvent,
01:14:04 alors là, on l'a vu tout à l'heure devant cet établissement,
01:14:07 ce sont des manifestations, en somme, toutes raisonnables et plutôt sages,
01:14:11 mais qu'il va y avoir cette multiplication aujourd'hui qui rend extrêmement compliqué votre travail ?
01:14:16 Bien sûr, c'est déjà le cas et on l'a vu lors des rassemblements,
01:14:19 des groupes notamment qui incendiaient certaines rues de Paris.
01:14:23 On l'a vu aussi avec ces portes dans des villes qui étaient enflammées.
01:14:27 Ça a été le cas à Bordeaux lorsqu'il y a eu la décision du 49-3, le Conseil constitutionnel.
01:14:33 Et évidemment, ça va compliquer la tâche des forces de police qui doivent,
01:14:37 contrairement à ce qu'ils faisaient avant avec une déclaration en bonne et due forme,
01:14:41 d'un itinéraire avec un lieu de dispersion, et là vous êtes obligés de déplacer des forces.
01:14:47 Et il faut savoir que les forces mobiles sont plus compliquées à déplacer
01:14:51 plutôt que les autres, comme par exemple les BRAV, les BAC ou les CSI,
01:14:55 qu'on peut déplacer, qui sont extrêmement mobiles et qui peuvent procéder à de l'interpellation.
01:14:59 Donc oui, ça va être compliqué pour mes collègues sur le terrain.
01:15:02 Ça va les engager dans plusieurs endroits, ça va les engager aussi en temps.
01:15:06 Et puis ça va aussi évidemment être un problème en matière de récupération,
01:15:10 parce que je rappelle quand même que le ministre de l'Intérieur a dit que pour l'UGO 2024,
01:15:14 il n'y aurait pas de congés.
01:15:15 Donc je ne sais pas à quel moment mes collègues vont avoir un petit peu de temps pour souffler,
01:15:19 parce qu'aujourd'hui tout est prioritaire.
01:15:21 Les violences intrafamiliales, la lutte contre les stups.
01:15:23 Il ne faut pas oublier le terrorisme, quand même, on est toujours sous le coup d'une menace.
01:15:28 Et puis évidemment, les manifestations qui engagent mes collègues policiers et gendarmes d'ailleurs.
01:15:32 Tu donnes un exemple, tout à l'heure on a vu ces manifestants qui ont été repoussés de la zone
01:15:37 dans laquelle ils ne doivent pas être, tout simplement,
01:15:40 parce qu'il y a quand même un périmètre de sécurité pour le président de la République.
01:15:44 On ne peut pas dire que c'est un déni de démocratie, j'allais dire, ce n'est pas possible,
01:15:48 parce qu'il faut respecter quand même cette zone de sécurité.
01:15:52 Mais c'est filmé.
01:15:53 Et qu'est-ce que ça donne un petit peu comme petite musique lancinante de fond ?
01:15:57 Eh bien regardez quand même, les manifestants, il faut les repousser.
01:16:01 Emmanuel Macron ne peut plus aujourd'hui serrer la main d'un Français sans que lui disent
01:16:05 "Mais alors, 49.3, brutalité, réforme des retraites".
01:16:08 Quel périmètre de sécurité ? Je peux le comprendre, mais le récit d'Emmanuel Macron
01:16:14 veut faire croire qu'il est sur une relance de quinquennat,
01:16:16 puisque l'élection présidentielle sur les législatives ne lui a pas donné l'élan.
01:16:19 Mais pour reprendre l'intitulé du bandeau en bas de notre écran,
01:16:22 "Emmanuel Macron en contact des Français", pour l'instant...
01:16:25 Cette expression que celui-là adore.
01:16:27 Pour l'instant, ça n'est pas le cas.
01:16:29 Et c'est tout le défi de ces 100 jours, de pouvoir rétablir cette dimension-là.
01:16:35 Va-t-il y arriver ou pas ? Pour l'instant, les hommes...
01:16:38 Et avec quoi ?
01:16:39 Ils sont immenses.
01:16:40 Quel est le lapin dans le chapeau qui va sortir ?
01:16:42 Parce que les trois grands chantiers, moi je veux bien,
01:16:44 on va voir l'école changer à vue d'œil, l'ordre républicain,
01:16:47 on vient de parler de tout ce qui ne va pas, le travail,
01:16:50 bon ben on va prendre le débat qu'on aurait dû avoir avant la réforme des retraites.
01:16:53 Exact.
01:16:54 100 jours, ça passe vite, vous savez, déjà il y en a 98.
01:16:57 Cela dit, il y a quand même une nuance à apporter,
01:17:00 je m'associe à tout ce que vous venez de dire,
01:17:02 mais quand il va rencontrer les salariés de cette entreprise,
01:17:05 il sera au contact, il sera à la rencontre des Français,
01:17:09 il sera à la rencontre de Français qui travaillent dans une Syrie
01:17:12 qu'il a eu envie de visiter.
01:17:13 Et qui vont travailler deux ans de plus.
01:17:15 Exactement.
01:17:16 Et donc vous ne pouvez pas dire...
01:17:18 Mais il n'est pas la seul salarié, monsieur le Président,
01:17:20 c'est les deux ans, j'ai beaucoup de crainte de ne pas pouvoir le faire.
01:17:23 Merci, tu le dis mieux que moi.
01:17:25 Arrivée du Président de la République, pardonnez-moi,
01:17:28 Emmanuel Macron, qui arrive dans ce déplacement...
01:17:31 Pas moi, c'est le putain qui arrive.
01:17:33 Dans le barin, précisément à Mütterscholz.
01:17:37 Vous voyez les perches à micro qui sont tendues,
01:17:42 on va essayer de capter les brifs de conversation.
01:17:44 Oui, tout à fait.
01:17:45 De où ?
01:17:46 Je suis du Haut-Rhin, à côté de Neuves-Églises.
01:17:48 Colmar, région de Colmar.
01:17:50 Enchanté.
01:17:51 Enchanté, enchanté.
01:17:52 Monsieur le Président.
01:17:53 Bonjour.
01:17:54 Vous allez bien ?
01:17:55 Je suis impressionné.
01:17:56 Merci d'accueillir parmi vous tous ces tout.
01:18:00 Tout va bien ?
01:18:01 Oui, tout va bien.
01:18:02 Tout se passe bien ?
01:18:03 Tout va bien.
01:18:04 Et moi, ça fait 28 ans que je suis chez Matisse,
01:18:07 on commençait en bas de l'échelle et aujourd'hui je suis au Rhin-Lensor.
01:18:11 Merci.
01:18:13 Vous êtes toujours resté chez Matisse ?
01:18:17 Toujours chez Matisse, oui.
01:18:18 On a un site ici, et puis après on a un site industriel,
01:18:21 et ensuite on a des sites de mise en œuvre sur plusieurs régions en France,
01:18:24 des agences, sur la région parisienne en particulier,
01:18:27 le Nord, un peu l'Ouest, Lyon.
01:18:29 Le cœur, c'est vraiment le cœur productif.
01:18:31 L'usine, le siège, les bureaux d'études, tout est ici.
01:18:34 Et tous ceux qui sont là, qui sont rentrés, restent plutôt ici ?
01:18:37 C'est ça.
01:18:38 Oui, parce que les autres, ils travaillent sur les chantiers.
01:18:41 Ensuite, je vous laisse.
01:18:44 Enchanté, Monsieur le Président.
01:18:45 Bonjour.
01:18:46 Je vais vous présenter.
01:18:47 Rémi Vrosé, ingénieur méthode et standardisation.
01:18:50 D'accord.
01:18:51 Et vous êtes rentré quand dans votre pays ?
01:18:52 Ça fait deux ans, deux ans et demi.
01:18:54 Et c'est un premier emploi ?
01:18:56 Deuxième emploi.
01:18:57 Vous avez une expérience dans la région ou dans le secteur ?
01:18:59 Au Luxembourg.
01:19:00 Ah oui, vous êtes...
01:19:02 Très bien, ça peut être revenu.
01:19:04 Oui, ça ne s'est pas très bien passé.
01:19:06 Parfait, là ça va, ça se passe bien ?
01:19:10 Oui, c'est très bien.
01:19:11 Rémi s'occupe de l'industrialisation,
01:19:14 il nous amène de l'expertise puisqu'on a...
01:19:17 Comme ça, comme on grossit,
01:19:18 on a besoin de se professionnaliser de plus en plus.
01:19:20 Il fait partie des gens qui...
01:19:22 Qu'est-ce que vous ressentez sur les trois, quatre dernières années ?
01:19:24 Alors, sur les périodes très, très récentes,
01:19:27 c'est vraiment important.
01:19:28 Sinon, pendant pas mal d'années,
01:19:30 le Covid a fait...
01:19:31 Ça ne s'est pas échappé à personne.
01:19:33 Mais sinon, les dernières années,
01:19:35 là on va faire 70% en plus sur les derniers temps.
01:19:39 Donc c'est un bon leçon.
01:19:40 Vous le sentez ?
01:19:41 Oui, oui.
01:19:42 Ils ont un truc, c'est les Jeux Olympiques.
01:19:45 On ne peut pas dire que les Jeux Olympiques,
01:19:47 ça concerne que la région parisienne.
01:19:48 Non, non, non.
01:19:49 Et effectivement...
01:19:50 Les salariés de cette entreprise,
01:19:53 pour l'instant, ce sont plutôt, j'allais dire,
01:19:55 des échanges de formules, de...
01:19:56 Voilà, critique.
01:19:57 Prise de connaissances...
01:19:58 Attendez, il n'y a pas de raison que ça se passe mal aussi.
01:20:00 Non, mais ils peuvent parler de la réforme d'argent.
01:20:02 Évidemment.
01:20:03 Ils sont triés, là.
01:20:04 Ils sont triés ?
01:20:05 Bien sûr, on trie toujours.
01:20:06 Mais c'est quand même des salariés de l'entreprise.
01:20:08 Ils ne sont pas moins français que les gens qui manifestent.
01:20:10 Non, mais en général,
01:20:11 on fait en sorte, quand on prépare une visite comme ça d'un président,
01:20:14 en tant que délégué du préfet ou d'un ministre,
01:20:16 vous faites en sorte d'avoir quand même...
01:20:18 Vous faites en sorte que ça se passe bien.
01:20:20 Vous avez raison,
01:20:21 mais ça me paraît impossible
01:20:22 que le sujet de la réforme de l'entretien ne soit pas évoqué.
01:20:24 Ça, on va voir.
01:20:25 Dans ce type de rencontres ?
01:20:26 Ah bon, vous n'avez pas un salarié qui va dire "Monsieur le Président" ?
01:20:29 Il y a une certaine forme de différence,
01:20:30 parce que c'est...
01:20:31 Il y a toujours le roi républicain.
01:20:33 Il y a quand même cette image,
01:20:34 "Je suis impressionné, Monsieur le Président".
01:20:36 Je ne sais pas si vous avez vu l'étude du langage du corps.
01:20:40 La manière dont le président Macron serre la main.
01:20:43 Ce sont des poignées de main qui durent deux minutes.
01:20:46 Même la personne qui se trouve en poignée comme ça
01:20:49 est impressionnée par ce contact.
01:20:52 Je ne vais pas aller trop dans l'image du roi.
01:20:54 Je pense quand même que...
01:20:55 Et donc, ça va se passer comme ça.
01:20:57 À moins qu'il y ait un incident,
01:20:59 que le salarié dise "Monsieur le Président, les deux ans, je ne les ai pas en plus".
01:21:03 Oui, et puis on peut parler quand même de la question de la pénibilité.
01:21:05 Il y a tellement de sujets...
01:21:07 Et surtout, on peut en parler de façon courtoise.
01:21:09 Mais ce qui est certain,
01:21:11 c'est que le patron de cette entreprise
01:21:14 a évidemment briefé ses salariés
01:21:16 pour ne pas que ça parte dans des directions discourtoises.
01:21:20 Et l'Elysée a bien vérifié en amont à qui...
01:21:25 Est-ce qu'il y a des syndicats ?
01:21:27 Regardez la distorsion, si je puis dire, entre les deux images.
01:21:31 Lorsqu'il est arrivé, nos reporters sur place nous disent
01:21:34 qu'il y a eu beaucoup de huées, beaucoup de bruit,
01:21:36 des "Macron démission".
01:21:37 Donc évidemment, ça fait contraste.
01:21:39 Alors le président est au contact de Français,
01:21:41 parce que les gens qui travaillent dans cette entreprise
01:21:43 ne sont pas moins Français que les gens qui manifestent,
01:21:45 ni plus ni moins.
01:21:46 Donc il est au contact de certains Français, pas de tous.
01:21:49 Il ne peut pas déambuler librement dans les rues.
01:21:51 On verra s'il y arrive et s'il s'est tendu en fin d'après-midi.
01:21:55 Mais il est au contact d'une partie de la population.
01:21:57 Pour autant, on le voit, chaque fois qu'il se déplace,
01:22:00 il y a des comités d'accueil, il y a de la colère.
01:22:02 Et il n'arrive pas à se décoller ce chewing-gum qu'il a sous sa semelle
01:22:05 qui s'appelle la réforme des retraites.
01:22:07 Et le sparadrap, sinon, au lieu de chewing-gum, aussi c'est possible.
01:22:10 Mais alors moi, ce qui m'intéresse, c'est que par exemple,
01:22:12 là, il a évité soigneusement, on a vu probablement d'aller saluer aussi,
01:22:17 ces Français.
01:22:19 C'est dommage, parce que c'est quand même quelqu'un qu'on a vu,
01:22:21 il aime bien tenter de convaincre.
01:22:23 Là, on voit que c'est compromis, cette méthode-là.
01:22:26 Il pourrait y aller, puisque de toute façon, c'est sanctuarisé,
01:22:29 il y a toute une sécurité qui s'est mise en place.
01:22:33 Il pourrait justement jouer le jeu, ça pourrait être intéressant.
01:22:36 Je suis sérieuse quand je dis ça, parce que justement, il peut y aller,
01:22:39 et c'est ça peut-être qu'il lui manque aujourd'hui,
01:22:41 c'est peut-être d'y aller et de discuter.
01:22:43 Mais dire quoi ? Imaginez, là, il va y avoir beaucoup de frustration et de colère.
01:22:47 Il ne s'agit pas de convaincre sur deux ans, il s'agit de convaincre sur les deux ans,
01:22:50 sur l'utilisation du 49-3, sur pas de dialogue.
01:22:53 Ce n'est pas évident, vous avez raison Naïma, mais...
01:22:55 Et puis dans sa stratégie, je vous rappelle qu'il n'a pas reçu les syndicats
01:22:58 pendant cet épisode sur les retraites.
01:22:59 Ça, c'était d'ailleurs un conseil de Nicolas Sarkozy,
01:23:01 qui lui a dit "si tu les reçois, tu apparaîtras en faiblesse".
01:23:04 Et d'ailleurs, on a vu qu'Elisabeth Borne a été apparu faible,
01:23:07 puisqu'ils avaient quitté la salle au bout de 50 minutes.
01:23:09 Donc s'il va les rencontrer, le seul sujet, ça sera les retraites.
01:23:13 Lui, il veut tourner la page et parler d'autre chose.
01:23:15 Aujourd'hui, il parle d'entrepreneuriat, demain il parle d'école,
01:23:17 la semaine prochaine il parle de régalien, encore après il va parler d'immigration.
01:23:21 Écoutons peut-être encore quelques échanges, là, cet été,
01:23:25 avec un jeune homme en alternance.
01:23:29 Ça doit être moitié-moitié d'ouvert, je pense.
01:23:31 Et à peu près à tous les niveaux de formation.
01:23:34 Donc il y a plusieurs ingénieurs, il y a des gens dans le personnel administratif,
01:23:37 et puis il y a des compagnons aussi.
01:23:39 Donc c'est quelque chose qui est un bon vecteur d'intégration.
01:23:43 Et qui vous permet d'en monter.
01:23:45 Et puis c'est des gens qui arrivent et qui sont vraiment bien formés, adaptés.
01:23:49 C'est une très bonne solution, vous savez qu'il faut la pousser.
01:23:52 Je ne vous apprends rien.
01:23:54 C'est sur le lycée pro, maintenant, après le fait d'apprentissage.
01:23:56 Bonjour monsieur, enchanté.
01:23:57 Enchanté, plusieurs recueils.
01:23:59 Je suis là depuis 118.
01:24:03 Vous avez commencé la carrière ici ?
01:24:04 Ouais, à 16 ans ici.
01:24:06 118.
01:24:07 Donc il est parti à la retraite.
01:24:09 Et il est revenu.
01:24:11 C'est pas vrai.
01:24:12 Deux heures.
01:24:14 Juste pour dire bonjour et au revoir.
01:24:16 Deux heures par jour, c'est ça.
01:24:17 Vous faites deux heures par jour ?
01:24:18 Oui.
01:24:19 Quand on cumule en plein retraite, quoi.
01:24:20 Ouais.
01:24:21 Et ça se passe bien ?
01:24:22 Oui, si j'aurai un papy, oui.
01:24:24 Non, je rigole.
01:24:26 Vous êtes parti quand à la retraite ?
01:24:28 L'année dernière.
01:24:30 Et là c'est un truc que vous allez faire pendant plusieurs années, ou vous avez décidé...
01:24:33 Jusqu'à ça va.
01:24:34 Et vous faites ça souvent ?
01:24:36 Il y avait quelques sujets, oui, parce qu'on a aussi des ingénieurs à la vente qui sont partis à la retraite,
01:24:41 et puis ils sont revenus me voir.
01:24:43 C'était ma vie avant, j'ai envie de travailler.
01:24:46 Quand vous êtes là les deux heures, vous transmettez un peu aux plus jeunes,
01:24:48 vous faites plutôt des travaux de...
01:24:49 De savoir.
01:24:50 Oui, c'est ça.
01:24:51 Ils m'entendent, ils n'écoutent pas.
01:24:53 C'est efficace.
01:24:58 Alors là, je crois qu'il faut qu'on commence cette séquence,
01:25:01 puisque nous avons trouvé la personne qui est partie à la retraite,
01:25:05 et qui est revenue parce qu'elle voulait,
01:25:07 qui a demandé de revenir et qui est due au président de la République.
01:25:10 Et apparemment elle n'est pas seule dans l'entreprise.
01:25:12 Non, il y en a d'autres.
01:25:13 Donc à l'Elysée on a trouvé l'entreprise en France,
01:25:15 où une fois que les gens sont à la retraite,
01:25:17 ils rappellent le patron pour demander de revenir.
01:25:20 Donc en termes de com', c'est exceptionnel.
01:25:23 Attendez, parce que je crois que j'ai entendu le patron dire
01:25:26 des ingénieurs qui sont revenus, et c'est assez courant.
01:25:29 Il peut y avoir une sorte de transmission.
01:25:31 Vous voyez le message politique derrière cette séquence.
01:25:34 On le devine.
01:25:36 Enfin, on n'a même pas besoin de le deviner, il nous saute au visage,
01:25:38 on l'a vu en plateau.
01:25:39 Le monsieur là n'est pas ingénieur.
01:25:41 C'est quand même assez...
01:25:44 Bonjour monsieur, enchanté.
01:25:46 Incroyable.
01:25:47 On va coucher.
01:25:48 Mais là, vraiment l'impression quand même,
01:25:50 par rapport à une colère d'une grande majorité des Français
01:25:54 à beaucoup de questions, c'est vrai que là on a l'impression
01:25:56 que c'est une deuxième réalité, une réalité parallèle qui est vécue.
01:26:00 On est le souffle coupé, avec le souffle la voix presque.
01:26:03 Non, c'est que ces choses-là sont bien faites.
01:26:05 Non, mais il y a des réalités qui sont salants.
01:26:07 Je veux dire, ces salariés n'inventent pas, attention.
01:26:09 C'est aussi une partie de cette France.
01:26:10 Dans la séquence politique qu'on vient de vivre,
01:26:12 le message est quand même plus que subliminal.
01:26:16 Plus que subliminal.
01:26:17 Qu'est-ce qui se passe ?
01:26:18 Pour moi, ça m'agace, parce que c'est du mépris.
01:26:21 C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron va encore ériger ce cas exceptionnel en exempt
01:26:25 pour dire "regardez, c'est possible".
01:26:27 Le problème d'Emmanuel Macron, c'est qu'il ne comprend pas
01:26:29 ce que c'est que la vie d'une caissière au quotidien,
01:26:32 la vie d'un ouvrier au quotidien sur une machine.
01:26:35 Mais c'est ça qui lui manque pour comprendre la pénibilité ?
01:26:37 Moi, mon père était ouvrier, je sais ce que c'est.
01:26:40 Il vous dira, le président, et pourquoi l'ouvrier allemand,
01:26:43 l'ouvrier d'un autre pays européen, il est mieux loti physiquement que le français ?
01:26:48 Pourquoi il va plus ?
01:26:49 Mais peut-être que la pénibilité est davantage en réel ?
01:26:52 - Bah voilà, c'est ça. - Bravo.
01:26:53 J'attendais la réponse.
01:26:55 Et avec les éléments de décote,
01:26:57 qui fait qu'on n'arrive pas à aller au bout,
01:27:00 on part avant avec la décote.
01:27:02 Parce que dans ces comparaisons européennes,
01:27:04 on a pu peu parler de l'âge de départ réel.
01:27:07 Et le nombre d'années de cotisation ?
01:27:09 La durée des années de cotisation qui ne sont pas tout à fait identiques
01:27:12 qu'en France et d'autre part.
01:27:14 Le niveau des pensions dans les autres pays dont on s'arrangue de faire des comparaisons.
01:27:18 Attention, moi je connais un peu l'Allemagne.
01:27:20 Bon, vous avez des personnes de 75 ans qui font des doubles emplois,
01:27:24 voilà, pour combler les fins de mois.
01:27:27 Ça me plaît ces conversations à bâton rompu.
01:27:29 Je voudrais écouter de nouveau le président de la République.
01:27:31 Je suis responsable du bureau d'études de l'entreprise.
01:27:33 Il manque un délégué syndical d'ailleurs.
01:27:35 - Je suis dans l'entreprise. - Ah oui, il y a une belle chérie.
01:27:38 - Tout à fait. - Comment ?
01:27:40 Je suis un passionné.
01:27:42 - Vous êtes combien au bureau d'études ? - 15 personnes.
01:27:46 Plus la méthode, plus les salariés sont associés au bureau d'études.
01:27:51 Donc vous visez l'évolution des grands projets ?
01:27:54 Oui, tout à fait. J'ai connu le père de Franck Mathis qui m'a embauché.
01:27:58 Je suis élu de l'évolution de l'entreprise et aussi de l'activité de la construction de bois.
01:28:02 C'est passionnant.
01:28:04 Tous les grands projets que vous avez en région de Parisienne,
01:28:06 ils repassent derrière lui et il s'assure que tous les...
01:28:11 Ça fait partie des inspirateurs, des modifications qu'on a pu faire dans la construction et le bâtiment ?
01:28:16 Bien. On va conclure sur cette visite.
01:28:19 Vous pourrez continuer à en parler et à en débattre dans les prochaines éditions.
01:28:25 Alors effectivement, un échange pas très révélateur de ce qui se passe dans le pays.
01:28:31 Gauthier Lebret ?
01:28:33 On vient d'apprendre, selon nos reporters sur place,
01:28:36 que dans l'entreprise que visite le chef de l'État,
01:28:39 il nous envoie à plus d'électricité dans l'usine, coupure de réseau.
01:28:43 Donc on imagine que ça peut être...
01:28:45 Une action ?
01:28:46 Une action contre la visite du chef de l'État.
01:28:48 Effectivement. Mais une visite qui se déroule là, à l'intérieur des murs de cette entreprise,
01:28:54 plutôt comme pourrait en rêver tout président...
01:28:57 C'est une entreprise familiale et on leur coupe l'électricité.
01:29:00 C'est complètement...
01:29:02 On va le vérifier. Ce sont des actions qui ont déjà été faites.
01:29:05 C'est selon nos reporters sur place.
01:29:07 Évidemment. Bon, on va continuer à en parler.
01:29:09 Voilà donc Emmanuel Macron au contact du terrain.
01:29:13 Comme on dit, merci d'avoir été avec nous.
01:29:15 Merci d'avoir commenté, comme on dit, l'actualité et les différents débats.
01:29:19 C'était un plaisir de vous avoir autour de nous.
01:29:22 Restez avec nous pour Clélie Mathias qui vient en direct, évidemment,
01:29:26 commenter ce sujet et d'autres sur CNews bel après-midi.
01:29:30 ...