90 Minutes Info du 19/04/2023

  • l’année dernière
Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #90minutesInfo du lundi au vendredi

Category

🗞
News
Transcript
00:00:00 Bonjour, je suis ravie d'être avec vous. Une nouvelle édition de 90 minutes,
00:00:04 info à suivre, juste après le JT d'Adrien Spiteri aujourd'hui. Bonjour.
00:00:08 Bonjour Nelly, bonjour à tous.
00:00:13 Lyott veut abroger la réforme des retraites.
00:00:16 Le groupe centriste souhaite déposer une proposition de loi.
00:00:20 Les parlementaires socialistes ont déjà proposé un texte en ce sens.
00:00:24 Le groupe Lyott était à l'initiative d'une motion de censure transpartisane.
00:00:28 Elle avait échoué à 9 voix près.
00:00:31 Des saisies de drogue record en 2022 sur le port de Marseille.
00:00:35 La douane a intercepté au total 1,7 tonnes de cocaïne.
00:00:39 Du jamais vu selon le directeur régional, en cause un changement de méthode et d'organisation.
00:00:45 De son côté, le port du Havre reste l'une des plaques tournantes de la cocaïne
00:00:49 où 10 tonnes ont été saisies l'année dernière.
00:00:53 Et puis des cérémonies du 80e anniversaire du soulèvement du ghetto de Varsovie,
00:00:58 qui continue.
00:00:59 Il fut le plus important de tous les ghettos durant la seconde guerre mondiale.
00:01:03 Aujourd'hui, le président allemand Frank-Walter Steinmeier
00:01:06 demande pardon pour les crimes commis par ses compatriotes.
00:01:11 C'est à la une.
00:01:12 Cet après-midi, il a décidé de braver les contestataires de la réforme
00:01:14 en se rendant sur le terrain.
00:01:15 Emmanuel Macron imprime-t-il encore auprès de ceux à qui il rend visite ?
00:01:19 Aujourd'hui, en Alsace, avec des manifestants tenus à bonne distance.
00:01:24 [Musique]
00:01:31 Ce n'est pas les casseroles qui font avancer la France.
00:01:34 On peut relancer massivement l'industrie de casseroles aussi,
00:01:36 qui ne produit pas assez.
00:01:39 Mais moi, ce qui m'intéresse, c'est ce qui va permettre à nos compatriotes de mieux vivre.
00:01:43 Et si les grèves ressurgissaient au moment des JO de Paris ?
00:01:46 C'est une petite musique syndicale qui se précise
00:01:49 et qui fait réagir les politiques de tous bords.
00:01:52 Moi, je ne crois pas qu'il faut tout mélanger.
00:01:54 Les JO, c'est autre chose.
00:01:56 Moi, je serais plutôt fier que mon pays accueille dignement les Jeux olympiques.
00:02:01 Enfin, une phrase de Bruno Le Maire sur la fraude sociale qui passe mal à gauche.
00:02:04 Il n'en fallait pas plus pour faire ressurgir l'épouvantail du RN.
00:02:09 Non mais il y avait Le Pen père, Le Pen fille.
00:02:11 Maintenant, on a Le Pen mère avec M. Le Maire.
00:02:13 Non mais c'est quoi cette histoire ?
00:02:14 De quoi il parle ?
00:02:16 Alors, premier sujet, oui, il y a de la fraude dans ce pays.
00:02:18 Maintenant, ce que nous dit la Cour des comptes,
00:02:20 c'est que la fraude des pauvres est une pauvre fraude.
00:02:23 Voilà le programme.
00:02:24 Et pour m'accompagner cet après-midi, j'ai le plaisir d'accueillir Judith Vaintraub.
00:02:26 Bonjour Judith.
00:02:27 Je rappelle que vous êtes grand reporter au Figaro Magazine.
00:02:29 Merci d'être là.
00:02:30 Gauthier Lebray pour le service politique à vos côtés.
00:02:32 On va commencer avec vous dans quelques secondes.
00:02:34 Bienvenue à vous, Pierre-Henri Dumont.
00:02:36 Vous êtes député Les Républicains du Pas-de-Calais.
00:02:38 Merci d'avoir répondu à notre invitation.
00:02:40 Et à vos côtés, François Pouponni, qu'on retrouve avec plaisir aussi sur ce plateau.
00:02:43 On le présente plus, mais enfin bon.
00:02:46 On rappelle que vous avez sorti l'ouvrage qui va s'afficher à l'écran
00:02:50 et qui s'intitule « La gauche en perdition ».
00:02:53 Autant vous dire que vous nous serez précieux aujourd'hui encore.
00:02:57 Chaque sortie présidentielle est devenue un casse-tête pour sa sécurité rapprochée.
00:03:02 Aujourd'hui, il n'a pas les rejets à la règle.
00:03:04 Emmanuel Macron est en Alsace en ce moment avec une visite d'usine
00:03:07 qui fournit des pièces pour l'organisation des JO notamment.
00:03:11 Mais à chaque fois, désormais, il a droit à un comité d'accueil.
00:03:14 Bonjour Élodie Huchard.
00:03:15 Vous êtes sur place.
00:03:16 Visite mouvementée.
00:03:17 Quelques petites phrases qu'on va d'ailleurs décrypter et commenter avec Gauthier tout à l'heure.
00:03:22 Et donc une déambulation attendue à Celesta d'ici quelques minutes a priori.
00:03:26 Oui, c'est ça Nelly.
00:03:30 Et vous le disiez, une visite mouvementée du début à la fin ici dans cette usine.
00:03:34 D'abord, le chef de l'État a été accueilli par des huées.
00:03:36 Un concert de casserole qui a duré tout le temps de sa présence ici à l'usine Matisse.
00:03:41 Et puis des Macron, des missions, des manifestants très bruyants
00:03:44 qu'on entendait distinctement alors qu'on était à l'intérieur de l'entreprise.
00:03:48 On a vu aussi le député de la circonscription, le député de la France insoumise,
00:03:52 porter un baillon avec écrit 49.3 dessus alors qu'il était à quelques pas du président de la République.
00:03:57 Et puis jusqu'à son départ, Emmanuel Macron et son cortège viennent de partir.
00:04:01 Il y a quelques minutes, moment de confusion où son cortège s'est retrouvé bloqué quelques instants
00:04:05 avec des forces de l'ordre qui couraient massivement en direction de la voiture du président de la République.
00:04:09 Évidemment, le cortège a été très vite libéré.
00:04:11 Vous l'imaginez, il y a beaucoup de forces de l'ordre ici depuis ce matin dans cette commune.
00:04:15 Et puis, vous l'avez dit aussi, Nelly, l'étape d'après, il se rend à Celesta pour un bain de foule, une déambulation.
00:04:21 Il l'a dit quand il a parlé à la presse, il veut être au contact des Français.
00:04:24 L'Elysée qui a tenté de garder le lieu secret jusqu'à tardivement, y compris pour nous qui suivons la visite.
00:04:29 Mais les manifestants sont très bien renseignés.
00:04:31 Depuis ce matin, ils savaient où allait le chef de l'État, Emmanuel Macron,
00:04:34 qui malgré tout veut aller au contact des Français, qui d'ailleurs s'est justifié,
00:04:38 s'est expliqué sur toute cette ambiance autour des visites devant nous, les journalistes.
00:04:42 Merci beaucoup, Élodie.
00:04:43 On vous retrouve tout à l'heure lorsque cette déambulation prévue débutera.
00:04:47 Gauthier, on commence avec vous.
00:04:49 Je disais mouvementé à tel point d'ailleurs qu'on avait vu à l'occasion de la constatation de la réforme des retraites,
00:04:54 des blocages en tout genre, des coupures d'électricité aussi.
00:04:58 Ça a été le cas. C'est sans doute un signe, un symbole, un message envoyé à Emmanuel Macron.
00:05:02 Oui, la CGT avait prévenu.
00:05:03 Effectivement, l'entreprise qu'il a visitée s'est vue couper l'électricité pendant la visite du chef de l'État.
00:05:09 Alors, on dit d'Emmanuel Macron qu'il est bunkérisé,
00:05:11 donc il veut faire mentir ceux qui disent ça en allant sur le terrain.
00:05:14 Mais force est de constater qu'à chaque fois qu'il se déplace, il a le droit à un comité d'accueil.
00:05:17 Je vous rappelle qu'on est au deuxième des 100 jours,
00:05:20 puisque vous savez qu'on a lancé les 100 jours.
00:05:21 Emmanuel Macron a lancé les 100 jours il y a deux jours.
00:05:23 Donc le premier de ces 100 jours, c'était hier à Saint-Denis,
00:05:26 parce qu'il était au concert annuel de la Légion d'honneur.
00:05:28 Il y avait un comité d'accueil devant la mairie à Saint-Denis.
00:05:31 Et là, on est au deuxième des 100 jours et il y a eu un comité d'accueil dans le Barin.
00:05:35 Il en reste 98.
00:05:36 Ça risque d'être long, même si évidemment, Emmanuel Macron veut tourner la page,
00:05:39 veut parler d'autre chose que des retraites.
00:05:41 C'est pour ça qu'il n'est pas allé voir les manifestants qui étaient là aujourd'hui dans le Barin.
00:05:45 On l'a entendu dire, ils ne veulent pas parler, ils veulent faire simplement du bruit.
00:05:49 Mais enfin, s'il allait les voir, le seul sujet qui serait abordé, c'est les retraites.
00:05:52 Or, aujourd'hui, il voulait parler de l'entrepreneuriat, des Jeux olympiques,
00:05:55 puisque cette entreprise participe à la construction des bâtiments pour les JO.
00:06:00 Demain, il sera dans les Roses avec Papendieye pour parler de revalorisation des salaires des profs.
00:06:06 La semaine prochaine, apparemment, il y a un déplacement qui se prépare sur le Régalien.
00:06:09 Donc, il veut tourner la page.
00:06:10 Et puis, il y a le projet de loi immigration qui revient à l'ordre du jour.
00:06:15 On ne sait pas encore quand est-ce qu'il sera débattu.
00:06:16 Est-ce qu'il va être voté avant cette fameuse date du 14 juillet ?
00:06:19 Le 14 juillet, c'est plutôt...
00:06:22 Si vous voulez, alors on sait comment ça se termine, les 100 jours.
00:06:23 Ça se termine par un exil.
00:06:25 C'est plutôt Élisabeth Borne qui risque de partir en exil après le 14 juillet.
00:06:28 Il a été interrogé tout à l'heure, le président de la République.
00:06:30 Il n'a pas répondu oui à la question
00:06:32 "Est-ce qu'Élisabeth Borne sera encore là après ces fameux 100 jours après le 14 juillet ?"
00:06:36 Alors, un petit extrait, quand même, avant de vous faire réagir les uns et les autres.
00:06:39 À propos des manifestants, il a dit de manière très claire,
00:06:43 ils ne veulent pas discuter, il a un petit peu balayé tout ça d'un revers de la main.
00:06:45 Ils sont venus pour faire du bruit.
00:06:47 On va écouter l'extrait.
00:06:48 C'est le moment qu'on vit, ça ne doit pas nous empêcher d'avancer.
00:06:50 C'est ce que je disais, on a des tas de défis.
00:06:52 Ce ne sont pas les casseroles qui feront avancer la France.
00:06:55 On peut relancer massivement l'industrie de casseroles aussi,
00:06:58 qui ne produit pas assez.
00:07:01 Mais moi, ce qui m'intéresse, c'est ce qui va permettre à nos compatriotes de mieux vivre,
00:07:05 c'est-à-dire de construire l'avenir de nos enfants et autres.
00:07:08 Donc, je n'ai pas le droit de m'arrêter.
00:07:10 Est-ce que vous estimez renouer avec les Français ?
00:07:11 Bien sûr, et ça va continuer.
00:07:12 Est-ce que vous estimez renouer avec les Français en venant ici échanger avec les salariés ?
00:07:16 Je ne sais pas, c'est des Français ou des Français qu'on a là ?
00:07:18 Les manifestants dehors aimeraient vous parler ?
00:07:20 Non, je ne crois pas qu'ils cherchent à parler,
00:07:22 parce qu'en fait, ils cherchent à faire du bruit.
00:07:24 Et c'est là aussi, si on est dans une société où on n'écoute que les gens qui veulent faire du bruit,
00:07:27 et qui d'ailleurs assument de dire « je fais du bruit pour couvrir des paroles »,
00:07:31 on ne s'en sort pas.
00:07:32 Moi, ce qui m'intéresse, je suis toujours, vous me connaissez,
00:07:35 j'étais prêt à entendre les oppositions, « j'aime bien, je veux convaincre », etc.
00:07:39 Mais on peut convaincre des gens qui vous écoutent,
00:07:41 on ne peut pas chercher à convaincre des gens qui ne vous écoutent pas.
00:07:43 Quand les gens sont là pour ne pas écouter,
00:07:45 il ne faut pas laisser écouter un moment, et après, il passe à autre chose.
00:07:47 Il y en a d'autres, des petites phrases comme ça, on y reviendra,
00:07:49 mais celle-là, c'est la plus marquante.
00:07:51 Vous vous souvenez, hier, on disait qu'il n'y avait pas eu de petites phrases
00:07:53 dans son allocution solennelle, lundi.
00:07:55 Il n'y a pas eu de petites phrases.
00:07:56 Il s'est rattrapé.
00:07:57 Voilà, il s'est rattrapé, exactement.
00:07:58 Il en avait eu plusieurs lors de son interview au Journal de 13h,
00:08:01 notamment contre Laurent Berger, la CFDT,
00:08:03 qui avait remis de l'huile sur le feu
00:08:05 et qui avait sans doute renforcé les cortèges lors de la mobilisation du lendemain.
00:08:09 Il s'était abstenu de petites phrases lors de son allocution.
00:08:12 On en a eu aujourd'hui.
00:08:13 Pierre-Henri Dumont, il est quand même assez coutumier du fait.
00:08:16 Et puis, de toute façon, tous les présidents, lorsqu'ils ont eu l'occasion de le faire
00:08:19 comme ça, à l'occasion d'un micro tendu, disent-ils des messages.
00:08:22 On a l'habitude quand même de l'exercice pour vous.
00:08:25 Qu'est-ce que ça est aujourd'hui ?
00:08:26 C'est de la condescendance, le propos, qui tient.
00:08:28 C'est de la provocation.
00:08:30 C'est l'idée qu'il est prêt à engager un bras de fer ?
00:08:32 Non, c'est la suite de ce qui s'est passé lors des retraites.
00:08:35 La réforme des retraites, ce n'était pas une réforme financière, économique,
00:08:39 même pour sauver le système des retraites.
00:08:40 C'était une question politique de savoir si le président de la République était capable
00:08:44 de pouvoir, contre tout le monde, contre les Français, contre les organisations syndicales,
00:08:48 contre les parlementaires, parce qu'il n'y avait pas de majorité à l'Assemblée nationale,
00:08:51 faire passer une réforme des retraites qui était devenue un objet, en réalité,
00:08:55 beaucoup plus politique qu'autre chose.
00:08:57 Et donc là, il poursuit dans ce défi, qui est une sorte de défi permanent,
00:09:00 mais ce n'est pas ce qu'on attend d'un président.
00:09:02 Le président de la République, normalement, est là pour rassembler, pour rassurer.
00:09:05 Et on est très, très loin de ça, malheureusement, dans cette allocution,
00:09:09 ces micro-tendus qui ont eu lieu à la sortie de l'usine.
00:09:12 Par ailleurs, il ne parle pas du tout de la réforme des retraites.
00:09:15 Judith Vintraub, on pourra peut-être analyser aussi d'un point de vue sémantique ça,
00:09:18 mais il balaye complètement le sujet aujourd'hui.
00:09:21 Oui, je suis un peu surprise de vous entendre dire que ce n'est pas une réforme financière,
00:09:24 alors que ce n'est que une réforme financière.
00:09:27 Elle a abandonné toute autre ambition sur le fond du sujet, la qualité du travail, etc.
00:09:34 Par rapport à la première tentative de réforme, c'est vraiment exclusivement financier.
00:09:40 La seule justification, c'est l'équilibre.
00:09:42 Après, qu'elle ne suffise pas, c'est quelque chose.
00:09:46 Vraiment, c'est ce qu'on peut lui reprocher, c'est qu'elle n'est que financière.
00:09:48 Sauf que le texte qui est sorti de la CMP et ensuite du Conseil constitutionnel
00:09:53 est un texte qui est beaucoup moins disant financièrement que la première mouture
00:09:57 et qui, en réalité, jusqu'en 2030, ça coûtera plus cher que le statu quo.
00:10:01 C'est un autre débat.
00:10:02 On peut dire qu'en plus, elle manque sa cible, mais vraiment,
00:10:04 elle n'a pas d'autre ambition que financière.
00:10:05 Sauf que la réalité, aujourd'hui, n'est pas celle-là.
00:10:07 Pour répondre à la question de Nelly,
00:10:11 le problème d'un président qui se déplace sans avoir rien à dire,
00:10:17 c'est qu'il est dans une pure opération de com'
00:10:20 et que les images sont ce qu'on voit, c'est-à-dire des gens qui tapent des casseroles,
00:10:26 des gens qui, d'après la consœur qui interroge le président de la République,
00:10:30 souhaitaient lui parler.
00:10:31 En plus, ce n'est pas juste faire du bruit et empêcher tout dialogue.
00:10:35 Et auquel il dit "vous êtes là pour refaire partir l'industrie de la casserole",
00:10:42 ça fait une mauvaise image, une mauvaise com'.
00:10:44 Sans contenu, ça ne peut être qu'une mauvaise com'.
00:10:46 Oui. Alors, vous vous souvenez peut-être de la petite phrase de…
00:10:49 je crois que c'est Sylvain Faure qui disait hier ou avant-hier,
00:10:51 à propos de son allocution de 20h lundi,
00:10:56 il disait "c'est quelqu'un qui n'est pas dans la fête, c'est une question de nature".
00:11:00 Ce qu'il a fait aujourd'hui, c'est purement sa nature.
00:11:02 Oui, c'est comme ça.
00:11:04 Là, il veut tourner la page de la séance des retraites,
00:11:07 considérant qu'on a été au processus démocratique,
00:11:11 on peut discuter du 49.3 par le 49.3, mais ça a été voté au Sénat,
00:11:15 à l'Assemblée il n'y a pas eu de motion de censure,
00:11:17 ensuite le constitutionnel a validé,
00:11:19 moi j'ai respecté les institutions,
00:11:21 maintenant je continue à m'occuper de la France et j'avance.
00:11:24 Et il avance comme il l'a toujours fait,
00:11:26 il ne va pas changer, il est à 4 ans de la fin de son deuxième quinquennat,
00:11:31 ce n'est pas maintenant qu'il va se mettre à changer,
00:11:33 il sera encore plus que d'habitude, comme il a toujours été,
00:11:37 il va au combat, il lui dit "moi je m'occupe des Français,
00:11:39 je m'occupe des entreprises, je choisis mes thèmes",
00:11:42 les autres ils crient, ils tapent sur les casseroles,
00:11:44 c'est leur problème, mais moi j'avance.
00:11:45 Cette séquence me rappelle ce qui s'est passé il y a deux ans,
00:11:49 quand les retraités avaient manifesté en nombre dans les rues,
00:11:51 il était allé au contact, je crois que c'était dans le Pas-de-Calais ou dans le Nord,
00:11:57 il avait été vraiment interpellé sur la question,
00:12:00 mais c'était encore un moment où il pouvait se permettre, Gauthier Lebret,
00:12:03 d'aller au contact sans être trop pris à partie,
00:12:05 c'est-à-dire que le lien n'était pas aussi rompu qu'il l'est aujourd'hui.
00:12:08 Oui, ça le rattrape effectivement à chaque fois.
00:12:11 Le lien n'est pas rompu avec les retraités aujourd'hui,
00:12:12 ils sont plutôt contents de la réforme, ils ne sont pas concernés.
00:12:14 Non, mais c'est pour faire une analogie avec le contexte.
00:12:17 Et c'est son électorat, et c'est à eux qu'il a parlé jusqu'ici,
00:12:19 puisque quand il fait le journal de 13h, il ne s'adresse pas aux actifs.
00:12:23 Il ne s'est d'ailleurs, à part lundi,
00:12:26 il ne s'est pas adressé aux actifs pendant cet épisode sur les retraites.
00:12:28 Il a fait le journal de 13h pour les retraités et PIV Gadget pour les enfants.
00:12:31 Donc il ne s'est pas adressé aux actifs.
00:12:34 Donc oui, effectivement, il est entravé dans son envie de déambuler.
00:12:37 On va voir tout à l'heure si cette déambulation est maintenue et comment elle se déroule.
00:12:41 L'image qu'on voit à l'écran, c'est l'arrivée à Celesta dans le barin.
00:12:45 Je vous propose d'écouter quelques secondes ce qui se passe.
00:12:48 On n'avait pas ta retraite. Qu'est-ce que tu comprends pas là-dedans ?
00:12:52 On n'avait pas ta retraite.
00:12:56 [Cris de la foule]
00:12:58 [Cris de la foule]
00:13:00 [Cris de la foule]
00:13:02 [Cris de la foule]
00:13:04 [Cris de la foule]
00:13:06 [Cris de la foule]
00:13:08 [Cris de la foule]
00:13:10 [Cris de la foule]
00:13:12 [Cris de la foule]
00:13:14 Monsieur Macron, je peux vous poser une question ?
00:13:16 Je voulais juste savoir que c'est Rémi Lamain, un président qui a un gouvernement aussi corrompu.
00:13:25 Alors je me suis dit, il ne faut pas louper ça.
00:13:28 Vous avez beaucoup de chance.
00:13:31 Vous avez un gouvernement corrompu.
00:13:33 On n'a jamais vu un président avoir un gouvernement aussi corrompu que le vôtre.
00:13:39 Je ne veux pas être gentil. C'est la réalité.
00:13:43 Vous nourrissez des idées qui ne sont pas justes.
00:13:46 Vous allez retomber.
00:13:50 Je sais où je retourne.
00:13:52 Vous avez eu ça. Vous vous retournerez ça. J'en suis certain aussi.
00:13:55 Ne véhiculez pas cette image.
00:13:57 C'est vous qui véhiculez cette image.
00:14:00 C'est vous qui avez des ministres corrompus.
00:14:03 Ne me dites pas ça sur les ministres.
00:14:05 Vous le savez très bien.
00:14:07 Les ministres sont des parlementaires.
00:14:09 Vous allez bientôt tomber.
00:14:11 Vous allez tomber dehors.
00:14:13 Bonjour. Vous allez bien ?
00:14:17 Bonjour.
00:14:18 Comment ça va ?
00:14:19 Vous allez bien ?
00:14:20 Merci.
00:14:21 Bonjour monsieur.
00:14:22 Vous allez bien ?
00:14:23 Merci.
00:14:24 Bienvenue à vous.
00:14:25 Bonjour.
00:14:26 Vous allez bien ?
00:14:27 Est-ce que vous avez vraiment l'impression d'avoir apaisé le pays depuis lundi ?
00:14:30 Écoutez, je ne prends pas aux effets miracles.
00:14:33 Je pense qu'il faut simplement continuer d'expliquer.
00:14:36 A l'autre bout, il y a des gens qui sont prêts à entendre et qui entendent.
00:14:38 Il faut faire avancer les projets.
00:14:40 Notre pays a besoin de quoi ?
00:14:42 D'avancer, de créer des emplois, de réindustrialiser pour pouvoir payer les services publics,
00:14:47 pour mieux payer les enseignants.
00:14:49 Je suis la chef syndicale.
00:14:50 Ce qu'on fait, c'est dès l'état, il faudra vraiment retirer cette réforme.
00:14:54 L'intersyndicale est mobilisé.
00:14:56 Je sais.
00:14:57 Il faut vraiment retirer cette réforme.
00:14:59 On a fait des concessions. On l'améliorait.
00:15:02 Pour le coup, ça ne suffit pas.
00:15:04 Regardez.
00:15:05 Vous voyez des gens.
00:15:06 Je sais bien.
00:15:07 Vous avez un ensemble de pays.
00:15:08 C'est la première fois que j'en entends des gens qui râlent après moi.
00:15:10 Pour le coup, dans cette ampleur-là, c'est vraiment pas...
00:15:13 J'ai eu bien pire.
00:15:15 J'ai 34 ans, monsieur Macron.
00:15:16 Vraiment, moi, je suis vraiment inquiète de la façon dont le pays s'évolue aujourd'hui.
00:15:20 Ce que je veux vous dire...
00:15:21 On vous demande une seule chose.
00:15:23 C'est un signe d'apaisement.
00:15:24 Et là, vraiment, on ne le voit pas.
00:15:26 Ma question, c'est qu'est-ce qu'on fait, du coup ?
00:15:28 On a un système de retraite.
00:15:29 Votre génération, aujourd'hui, si on ne fait pas cette réforme, elle n'aura pas de retraite.
00:15:33 Elle sera bien payée.
00:15:34 On est en complet désaccord avec ça.
00:15:36 Par contre, il y a tout un tas de propositions qu'on a posées sur la table,
00:15:40 sur l'égalité salariale, sur éventuellement l'augmentation des cotisations patronales.
00:15:45 Il y a la question de la pénibilité.
00:15:47 Il y a plusieurs propositions.
00:15:48 L'ensemble de l'intersyndical a mis sur la table pour réformer les retraites,
00:15:53 pour justement que la génération puisse y avoir accès, et notamment nos aînés.
00:15:58 La pénibilité, on l'a prise en compte sur le surprofessionnel.
00:16:01 Ça fait partie des concessions. Un tiers de ce qu'on gagne, on le redistribue.
00:16:04 Mais c'est de l'argent, la pénibilité.
00:16:06 Ce n'est pas rééquilibrer les coûts.
00:16:08 On est très loin du compte.
00:16:10 Vous voyez bien, ça chante encore.
00:16:12 Il y a des gens qui ne sont pas contents.
00:16:13 J'étais dans une usine à Paris.
00:16:14 Il y a plus de 70% du pays qui est en contre.
00:16:17 Ça ne fait jamais plaisir de dire qu'on doit travailler davantage.
00:16:20 Mais ce que je vous dis juste, c'est qu'il faut qu'on soit collectivement sérieux.
00:16:24 On est un pays qui vieillit.
00:16:26 Donc vous dites que l'intersyndical n'est pas sérieux.
00:16:28 Non, je dis collectivement.
00:16:30 Je ne demande pas aux gens de prendre des décisions difficiles à ma place.
00:16:34 Je l'entends très bien.
00:16:35 Je dis juste qu'aujourd'hui, on ne produit pas assez quand on gagne les voisins européens.
00:16:39 Et qu'on le veuille ou pas, aujourd'hui, nous accumulons du déficit sur les retraites.
00:16:43 C'est une réalité.
00:16:44 Alors on est en désaccord avec ce constat-là.
00:16:45 Ce constat-là, il est établi chaque année.
00:16:48 Pour le coup, le rapport du camp est assez clair.
00:16:50 Il est très clair là-dessus.
00:16:51 Il est très clair.
00:16:52 Aujourd'hui, c'est le budget de l'État.
00:16:54 Il faut s'occuper de retenir ce résultat, de revenir à la table pour avoir un vrai travail.
00:16:59 Il y a eu des mois de négociations.
00:17:01 Le constat du corps, il est clair.
00:17:03 Il y a un déficit.
00:17:04 Mais non, mais c'est trop facile.
00:17:08 Bonjour.
00:17:09 Il y a un déficit.
00:17:11 Le déficit, aujourd'hui, c'est l'État qui le prend.
00:17:14 Et donc, on peut dire qu'il n'y a pas de problème.
00:17:15 C'est tout à fait vrai.
00:17:16 Mais ça veut dire que c'est de l'argent.
00:17:18 Ça veut dire que c'est de l'argent que vous prenez ou à des impôts que vous allez augmenter
00:17:21 ou à du déficit que vous allez cumuler et laisser à vos enfants.
00:17:24 Moi, je ne le veux pas.
00:17:26 Et c'est sur quoi je me suis engagé.
00:17:28 C'est là-dessus aussi que j'ai porté l'élection.
00:17:30 Donc, je vais avancer.
00:17:32 Il y a quelques mois, il va continuer à faire aussi améliorer les choses sur les conditions de travail.
00:17:36 C'est pour ça que j'ai...
00:17:37 On le fait très fort, mais sur la table, il n'y a pas de déficit.
00:17:39 Bonjour, messieurs, dames.
00:17:40 Bravo, bravo.
00:17:41 Ce n'est plus une démocratie, monsieur Macron.
00:17:43 C'est une démocratie.
00:17:44 Non, non.
00:17:45 Faire en arrêt.
00:17:46 L'interdiction de manifester à 10h30, alors qu'il date de 10h15.
00:17:49 Non, excusez-moi, ce n'est plus une démocratie, monsieur Macron.
00:17:51 Non, pardon.
00:17:52 Je ne sais pas où on est.
00:17:53 Vous allez me chercher la démocratie ou le président de la République.
00:17:56 Démocratiquement élu, c'est un boulot.
00:17:58 Désolée, monsieur Macron.
00:18:00 Vous allez bien ?
00:18:03 Il faudrait que les enfants, monsieur le Président.
00:18:05 Bien sûr, venez, les enfants.
00:18:06 Tenez bon.
00:18:07 Ne vous inquiétez pas.
00:18:08 Vous allez bien ?
00:18:10 Je te rappelle.
00:18:11 Monsieur le Président, il y a quelques mois, vous aviez dit dans un autre contexte
00:18:14 que si les Français cherchaient un responsable, qu'ils viennent le chercher.
00:18:17 C'est exact.
00:18:19 Il y a des gens qui ne sont pas d'accord.
00:18:20 Ils le disent.
00:18:21 Ils le disent démocratiquement.
00:18:23 Il faut que vous le disez avec calme et respect des autres.
00:18:27 Tout ça, il est de votre responsabilité.
00:18:29 Non, mais écoutez, à la fin, si vous avez besoin de savoir qui a été aux élections
00:18:33 avec un projet clair, dont celui-ci, on a fait des concessions, on l'a amélioré,
00:18:38 il est devant vous.
00:18:39 Et d'ailleurs, si les gens qui étaient contre l'augmentation de la durée
00:18:44 avaient convaincu les Français, ils seraient à ma place.
00:18:46 Voilà.
00:18:47 C'est ça une démocratie.
00:18:51 Il y a aussi beaucoup de gens qui, dans les manifestants, parfois dans l'intersyndical,
00:18:56 ou dans les députés, ont eux-mêmes voté les 43 ans de cotisation.
00:19:00 Ils l'oublient.
00:19:01 Il y en a qui les ont soutenus et qui ne veulent pas les prendre dans la retraite.
00:19:04 Mais si on ne règle pas les problèmes de notre nation aujourd'hui,
00:19:07 on va le laisser à cette génération-là.
00:19:09 Pourquoi aujourd'hui vous avez fermé les usines ?
00:19:11 Pourquoi tant de nos territoires ont dû désindustrialiser ?
00:19:14 Parce que pendant des décennies, on n'a pas voulu faire le boulot.
00:19:17 Et donc du coup, on a dit aux gens, vous faites des cadeaux à la retraite à 60 ans.
00:19:20 On a dit aux gens, on vous fait le cadeau.
00:19:22 On ne savait pas le financer.
00:19:23 On a désindustrialisé le pays.
00:19:25 Quand on ne produit pas de richesses, ensuite qu'est-ce qu'on fait ?
00:19:28 On appauvrit.
00:19:29 Non, on s'endette, donc on laisse la dette aux gamins.
00:19:32 Et on appauvrit les services publics.
00:19:34 Donc il faut réindustrialiser, travailler davantage pour produire plus de richesses
00:19:38 et pouvoir la redistribuer comme il faut.
00:19:40 Ça fait plaisir à personne de travailler plus et plus longtemps.
00:19:43 Si il n'y a pas quelqu'un pour le dire, on essaie de convaincre, mais ça ne marche pas.
00:19:46 Il y en a qui ne savent pas travailler.
00:19:48 On ne saura jamais.
00:19:50 Pardon, excusez-moi.
00:19:52 On ne saura jamais.
00:19:54 Merci d'être venu à l'Alsace.
00:19:56 Courage, tenez bon.
00:19:58 Monsieur le Président,
00:20:00 Merci pour ce que vous faites, monsieur.
00:20:02 Le premier dé, toutes les organisations l'ont fait,
00:20:04 l'appel à un rallye populaire.
00:20:05 Ça ne s'était pas arrivé depuis 2002 pour protester contre Jean-Marie Le Pen.
00:20:08 Est-ce que vous ne dites pas que vous avez poussé le bouchon un peu trop loin ?
00:20:11 Vous ne seriez pas convoyé d'accueil aujourd'hui ?
00:20:13 J'ai déjà eu pire.
00:20:15 Vous avez déjà eu mieux.
00:20:17 C'est exact, mais attendez, je ne suis pas naïf.
00:20:20 Je viens de promulguer une réforme que je sais difficile et populaire.
00:20:24 Mais ça vous montre que je continue à aller au contact.
00:20:26 C'était votre question, vous avez la réponse.
00:20:28 Maintenant, je pense qu'il faut savoir raison garder.
00:20:30 Les références auxquelles vous faites allusion n'ont rien à voir avec le contexte qu'on vit.
00:20:34 Les gens qui font la confusion portent une très longue responsabilité.
00:20:37 Vous allez bien.
00:20:39 Je vous remercie.
00:20:41 Je vous remercie.
00:20:43 Bonjour Mesdames, vous allez bien ?
00:20:45 Je sais, Messieurs.
00:20:47 Je vous en prie.
00:20:49 Je vous en prie.
00:20:51 Je vous en prie.
00:20:53 Je vous en prie.
00:20:55 Je vous en prie.
00:20:57 Personne ne m'a forcé.
00:20:59 Allez Paris.
00:21:01 Merci à vous.
00:21:03 Allez Noël.
00:21:05 Je t'aime.
00:21:07 Merci Monsieur.
00:21:09 Merci Monsieur.
00:21:11 C'est le maillot de Jordan.
00:21:13 C'est le maillot de Jordan.
00:21:15 C'est le maillot de Jordan.
00:21:17 Merci Monsieur.
00:21:19 Bonjour Monsieur.
00:21:21 Ça va ?
00:21:23 Ça va ?
00:21:25 Bonjour Monsieur.
00:21:27 Vous ne pouvez pas être trompé.
00:21:29 Vous ne pouvez pas être trompé.
00:21:31 Vous avez fait des échauffes à Strasbourg.
00:21:33 Ça va très bien.
00:21:35 Vous avez fait des échauffes à Strasbourg.
00:21:37 Vous allez bien ?
00:21:39 Vous ne pouvez pas être trompé.
00:21:41 C'est sûr Monsieur.
00:21:43 C'est sûr Monsieur.
00:21:45 Merci Monsieur.
00:21:47 C'est là qu'il a fait.
00:21:49 C'est là qu'il a fait.
00:21:51 Bonjour Monsieur.
00:21:53 Bonjour Monsieur.
00:21:55 Bonjour Monsieur.
00:21:57 Bonjour Monsieur.
00:21:59 Bonjour Madame.
00:22:01 Madame, il a mis la balle.
00:22:03 Comment ça va Paul ?
00:22:05 Comment ça va Paul ?
00:22:07 Vous êtes vraiment bel homme.
00:22:09 C'est gentil.
00:22:11 Elle est venue à l'esprit pour vous le dire.
00:22:13 Elle est venue à l'esprit pour vous le dire.
00:22:15 Je n'ai pas de problème avec votre mariée.
00:22:17 Je ne suis pas son mari.
00:22:19 Je suis juste son copain.
00:22:21 Je suis juste son copain.
00:22:23 Bonjour Madame.
00:22:25 Bonjour Madame.
00:22:27 Je suis juste sa chérie.
00:22:29 Monsieur le Président.
00:22:31 Aujourd'hui, est-ce que vous êtes fait à jouer l'apaisement ?
00:22:33 Aujourd'hui, est-ce que vous êtes fait à jouer l'apaisement ?
00:22:35 Vous êtes fait huer en arrivant ?
00:22:37 Mais oui, il y a des gens qui se saluent, qui sont contents.
00:22:39 Il y a des gens qui ne sont pas contents.
00:22:41 Je ne vais pas aller au contact parce qu'il y a des gens pas contents.
00:22:43 Il faut que tout le monde puisse...
00:22:45 Non, ça va.
00:22:47 Il faut que tous les gens puissent s'exprimer librement.
00:22:49 Il faut que tous les gens puissent s'exprimer librement.
00:22:51 Après, il faut aussi que le pays avance.
00:22:53 Et qu'on continue à progresser.
00:22:55 Bonjour à vous.
00:22:57 Bonjour à Brigitte.
00:22:59 C'est gentil.
00:23:01 Elle n'oublie jamais Elsa, c'est Tristan Saïm.
00:23:03 Ah oui, mais je sais.
00:23:05 Bonjour.
00:23:07 Je peux prendre une photo, Monsieur le Président ?
00:23:09 Allez-y.
00:23:11 Bonjour Monsieur.
00:23:13 Bonjour.
00:23:15 Bravo.
00:23:17 Vous avez appris que j'étais à l'écoute.
00:23:19 Bonjour Monsieur.
00:23:21 Bon courage.
00:23:23 Il faut.
00:23:25 Il en faut.
00:23:27 Merci pour tout.
00:23:29 Je peux prendre une photo, s'il vous plaît ?
00:23:31 Merci pour tout.
00:23:33 On se bat.
00:23:35 Merci.
00:23:37 Au revoir.
00:23:39 Macron, je suis sûr que vous avez vu ça.
00:23:41 Allez-y.
00:23:43 Il faut que vous retourniez pour pouvoir la faire.
00:23:45 Oui, ça continue.
00:23:47 Madame, elle travaille.
00:23:49 Madame, elle travaille.
00:23:51 Merci Macron.
00:23:53 Il faut se calmer.
00:23:55 Macron, démission !
00:23:57 Macron, démission !
00:23:59 Macron, démission !
00:24:01 Macron, démission !
00:24:03 Macron, démission !
00:24:05 Macron, démission !
00:24:07 Macron, démission !
00:24:09 Cette image en direct d'Emmanuel Macron à Celesta,
00:24:11 dans le barin, au cri de "Macron, démission"
00:24:13 veut dire que cette déambulation
00:24:15 qui était prévue depuis quelques heures au programme
00:24:17 est plutôt mitigée.
00:24:19 C'est-à-dire que ça a commencé avec clairement
00:24:21 une contestation,
00:24:23 des slogans hostiles,
00:24:25 des petites phrases assassines,
00:24:27 et puis ça s'est plutôt bien fini pour lui.
00:24:29 François Pomponi, c'est un classique du genre.
00:24:31 C'est ce qu'aime le Président.
00:24:33 Il ne faut pas qu'il le cherche,
00:24:35 parce qu'il s'en passerait.
00:24:37 Mais à partir du moment de la contestation,
00:24:39 il n'a pas peur d'aller au Constat.
00:24:41 Et le message qu'il veut faire passer,
00:24:43 c'est "je travaille pour la France,
00:24:45 je peux être impopulaire, ce n'est pas grave,
00:24:47 mais j'avance, et je vais parler au Français,
00:24:49 quitte à me faire engueuler".
00:24:51 En tout cas, c'est la sienne.
00:24:53 Et effectivement, souvent les services de sécurité
00:24:55 lui disent "non, non, non, lui il veut y aller".
00:24:57 Et je pense que les images qu'il cherche,
00:24:59 c'est celle d'un Président qui est capable
00:25:01 de se faire engueuler par les Français,
00:25:03 mais qui assume, et qui assume ses choix.
00:25:05 - Alors ça, c'est ce qu'il ne contrôle pas vraiment.
00:25:07 Il y a eu des séquences, notamment,
00:25:09 lors de la visite de l'usine,
00:25:11 que vous avez relevée,
00:25:13 avec quelqu'un de retraité,
00:25:15 et qui peut plutôt aller
00:25:17 à l'avantage du Président.
00:25:19 C'est ce que vous avez pensé dans un instant.
00:25:21 Je crois que vous voulez revenir sur la déambulation à l'instant, Gauthier.
00:25:23 - Oui, parce que c'est contrasté.
00:25:25 Emmanuel Macron, on en parlait juste avant cette déambulation,
00:25:27 tout le monde disait qu'il était bunkérisé.
00:25:29 Donc il a répondu, d'ailleurs, à une journaliste sur place,
00:25:31 il veut montrer qu'il n'est pas bunkérisé,
00:25:33 qu'il va au contact, qu'il n'a pas peur d'aller au contact,
00:25:35 malgré les oppositions,
00:25:37 malgré les colibés, malgré, comme le disait Judith,
00:25:39 les insultes. Il a été insulté à peine
00:25:41 venait-il d'arriver.
00:25:43 Donc oui, c'est très contrasté, parce qu'on voit
00:25:45 la position très forte qu'il y a contre lui.
00:25:47 Alors il dit "j'ai connu pire".
00:25:49 Oui, il a connu pire en termes de popularité au moment des Gilets jaunes.
00:25:51 Il a deux points de son plus bas niveau
00:25:53 au moment des Gilets jaunes, mais on voit
00:25:55 le très haut niveau de colère en ce moment
00:25:57 dans le pays auquel il est confronté.
00:25:59 Donc d'un point de vue de la communication,
00:26:01 d'un côté, il est très vivement hué,
00:26:03 attaqué, insulté,
00:26:05 et de l'autre, il va tout de même au contact.
00:26:07 Donc c'est contrasté.
00:26:09 - Est-ce que c'est un discours pour vous
00:26:11 qui est inaudible,
00:26:13 y compris dans ces explications-là ?
00:26:15 Parce qu'il y avait des échanges, on s'attachait plus
00:26:17 au bruit de fond qu'à ce qu'il leur répondait
00:26:19 vraiment Emmanuel Macron. - C'est inaudible,
00:26:21 et c'est inaudible pour les Français de façon générale,
00:26:23 parce qu'on a un président qui a été réélu
00:26:25 non pas sur un programme, mais sur un effet drapeau.
00:26:27 Et on voit très bien l'ordre de son allocution,
00:26:29 il n'y a pas de grandes mesures qui ont été annoncées.
00:26:31 Il y a un cap. Demander les 100 jours,
00:26:33 normalement, c'est au début d'un quinquennat,
00:26:35 voire même une chose qu'on dit lors d'une campagne présidentielle.
00:26:37 - Après 365 jours ?
00:26:39 - Après, voilà.
00:26:41 Après un an après avoir été réélu,
00:26:43 après cinq ans d'exercice du pouvoir,
00:26:45 alors qu'auparavant, il était déjà à l'Élysée,
00:26:47 puis ministre, ça commence à faire beaucoup.
00:26:49 Et en fait, on touche là du bout du doigt.
00:26:51 Je pense à la fin du an, en même temps,
00:26:53 où Emmanuel Macron va devoir choisir où est-ce qu'il veut aller,
00:26:55 où est-ce qu'il veut mettre les pieds.
00:26:57 Il ne peut pas se retrouver dans une situation
00:26:59 où il dit dans son discours qu'il y a besoin
00:27:01 d'augmenter les niveaux dans les écoles
00:27:03 de notre pays, en même temps, un ministre
00:27:05 de l'Éducation, Papendaye,
00:27:07 qui met à bas certaines bases
00:27:09 dans les écoles privées. On ne peut pas avoir
00:27:11 une demande de dignité de la fonction
00:27:13 présidentielle quand le président de la République
00:27:15 va en boîte de nuit
00:27:17 en voyage diplomatique.
00:27:19 C'est tout ça, aujourd'hui, que les Français ont du mal à comprendre
00:27:21 et qu'il va bien falloir que le président
00:27:23 de la République choisisse. En fait, ce que trahissent
00:27:25 les images, c'est surtout
00:27:27 un affaiblissement de la fonction. Je pense que c'est ce qu'il y a
00:27:29 de plus grave. C'est qu'au-delà
00:27:31 de la personne Emmanuel Macron, c'est
00:27:33 le président de la République qui, aujourd'hui,
00:27:35 n'est plus une sorte de personnage sacré,
00:27:37 qui est un pauvre personnage qu'on peut
00:27:39 insulter. On a entendu des insultes extrêmement
00:27:41 violentes. Il peut se retrouver
00:27:43 hué, il peut se retrouver empêché de parler,
00:27:45 dans certains cas, accusé
00:27:47 d'être à la tête d'un gouvernement corrompu, ce qu'on a pu
00:27:49 également entendre, là.
00:27:51 C'est extrêmement dommageable parce que c'est ce qui crée,
00:27:53 en réalité, le fossé, j'espère, pas définitif
00:27:55 entre le peuple d'un côté
00:27:57 et les gouvernants de l'autre.
00:27:59 Ça risque, malheureusement, de mal finir,
00:28:01 cette histoire. - Au fond, Judith Ventreobbe, pour bondir
00:28:03 sur ce que nous dit Pierre-Henri Dumont,
00:28:05 c'est ça le problème, aujourd'hui, c'est que
00:28:07 dans la manière que certains ont de s'adresser
00:28:09 à lui, on sent qu'il n'y a plus du tout...
00:28:11 Je vais utiliser le mot "déférence",
00:28:13 mais enfin, bon oui, il y a une différence qui est dévolue
00:28:15 à toute personnalité qui incarne l'autorité
00:28:17 et respect,
00:28:19 et qui plus est, le président de la République,
00:28:21 même si on n'est pas d'accord avec lui, ça n'existe
00:28:23 plus, ça disparaît, ça vaut l'enéclair.
00:28:25 - Il est certain que son comportement
00:28:27 général, mais y compris pendant
00:28:29 le premier quinquennat,
00:28:31 n'a pas aidé
00:28:33 à restaurer cette verticalité
00:28:35 jupitérienne que lui-même,
00:28:37 l'expression était de lui,
00:28:39 président jupitérienne, que lui-même
00:28:41 voulait restaurer
00:28:43 parce qu'il considérait que François Hollande
00:28:45 avait abîmé, justement,
00:28:47 la fonction. Il n'est pas
00:28:49 responsable des
00:28:51 insultes extrêmement grossières
00:28:53 qu'on a pu entendre
00:28:55 juste au début de la prise d'antenne,
00:28:57 mais au bout
00:28:59 d'un moment, c'est la fonction
00:29:01 qui est atteinte, la fonction
00:29:03 présidentielle. Je le répète,
00:29:05 quand on n'a pas grand-chose
00:29:07 à dire de nouveau,
00:29:09 il vaut mieux s'abstenir
00:29:11 d'opérations de communication
00:29:13 qui donnent ce genre d'image.
00:29:15 - On s'interrompt quelques secondes, mais on va évidemment revenir
00:29:17 à ce déplacement en Alsace pour Emmanuel Macron, parce que
00:29:19 juste avant cette déambulation
00:29:21 dans les rues de Celesta, il était
00:29:23 dans une usine à quelques kilomètres de là
00:29:25 et il en a profité, là aussi, pour distiller
00:29:27 ses messages à l'envie. On y revient
00:29:29 juste après le JT. Michael Dorian. Bonjour Michael.
00:29:31 - Bonjour Nelly, bonjour à tous. Oui, un déplacement
00:29:33 sous haute tension pour le chef de
00:29:35 l'État qui s'est d'abord rendu dans une
00:29:37 usine tout à l'heure de Mütterholz.
00:29:39 Le président de la République est
00:29:41 allé au contact des habitants.
00:29:43 Ensuite, dans les rues d'une commune voisine à
00:29:45 Celesta, il a été interpellé
00:29:47 et chahuté. Regardez.
00:29:49 - Monsieur Macron, je peux vous poser une question ?
00:29:51 - Allez-y, je vais vous demander.
00:29:53 - Bonjour, je voulais juste savoir
00:29:55 que c'est Rien à main,
00:29:57 un président qui a un
00:29:59 gouvernement aussi corrompu.
00:30:01 Alors je me suis dit, il ne faut pas
00:30:03 louper ça. - Ne dites pas ça.
00:30:05 Vous avez beaucoup de gens qui vous louent.
00:30:07 - Vous avez un gouvernement corrompu.
00:30:09 On n'a jamais vu un président
00:30:11 avoir un gouvernement
00:30:13 aussi corrompu que le vôtre.
00:30:15 Je ne viens pas d'être gentil.
00:30:17 C'est la réalité.
00:30:19 - Parce que vous nourrissez des idées qui ne sont pas justes.
00:30:21 - Mais vous savez, un beau jour,
00:30:23 vous allez se tomber.
00:30:25 - Vous allez se tomber.
00:30:27 - Voilà Emmanuel Macron chahuté dans les rues
00:30:29 de Celesta. Plus tôt dans la journée,
00:30:31 le président de la République était dans une
00:30:33 usine. Le député insoumis du barin
00:30:35 Emmanuel Fernandez
00:30:37 est apparu muni d'un baillon
00:30:39 sur lequel étaient inscrits
00:30:41 les chiffres 49-3. Il dénonce
00:30:43 les méthodes brutales du gouvernement.
00:30:45 On l'écoute.
00:30:47 - Ce geste a vocation
00:30:49 à, encore une fois, rappeler
00:30:51 une fois de plus, le scandale qui a été
00:30:53 le 49-3 dans le cadre
00:30:55 de l'examen du projet de loi
00:30:57 sur la réforme des retraites.
00:30:59 Premier symbole, évidemment, que j'ai voulu mettre en avant.
00:31:01 Vous voyez d'ailleurs, 49-3 sur le baillon.
00:31:03 Mais également, c'est le peuple entier qui est baillonné.
00:31:05 C'est le peuple entier par la répression
00:31:07 des libertés fondamentales de plus en plus
00:31:09 fortes dans ce pays, notamment le droit de manifester.
00:31:11 Je l'ai vu tout à l'heure. J'ai accueilli,
00:31:13 je suis allé saluer, pardon,
00:31:15 des manifestantes et des manifestants autour du site ici.
00:31:17 Et on a été repoussé violemment
00:31:19 par la gendarmerie.
00:31:21 L'opposition cherche à
00:31:23 abroger la réforme des retraites
00:31:25 après les parlementaires du PS. Le groupe centriste
00:31:27 Lyot vient de déposer
00:31:29 une proposition de loi en ce sens. Pour être
00:31:31 approuvée, cette proposition de loi
00:31:33 n'aurait besoin que d'une
00:31:35 majorité simple, contrairement à une motion de censure
00:31:37 qui requiert une majorité absolue.
00:31:39 Les précisions de Florian Tardif
00:31:41 du service politique de CNews.
00:31:43 Pour qu'une loi soit abrogée, il faut une autre loi.
00:31:45 C'est en ce sens que les députés Lyot vont déposer
00:31:47 demain un texte à l'Assemblée nationale
00:31:49 permettant l'abrogation de la loi
00:31:51 retraite promulguée la semaine dernière par le président
00:31:53 de la République. Le texte, toujours
00:31:55 en cours d'écriture, sera
00:31:57 débattu lors de leur niche parlementaire
00:31:59 le 8 juin prochain. Une niche parlementaire
00:32:01 permet à un groupe, à l'Assemblée nationale,
00:32:03 de fixer l'ordre du jour.
00:32:05 Aujourd'hui, afin d'obtenir une majorité
00:32:07 de voix dans l'hémicycle, les députés
00:32:09 Lyot hésitent entre deux options. Soit proposer
00:32:11 un texte permettant l'abrogation totale
00:32:13 de la loi, soit proposer un texte
00:32:15 permettant uniquement l'abrogation
00:32:17 de l'article phare
00:32:19 du texte retraite,
00:32:21 c'est-à-dire le recul de l'âge légal de départ
00:32:23 à la retraite de 62 à 64 ans.
00:32:25 Ils espèrent ainsi
00:32:27 contrecarrer les plans de l'exécutif
00:32:29 après l'échec de leur motion de censure. Le seul
00:32:31 point qu'il ne faut pas omettre, c'est que
00:32:33 si le texte est validé par les députés
00:32:35 à l'Assemblée, il faudra qu'il soit
00:32:37 ensuite voté au Sénat, et là,
00:32:39 ce sera beaucoup plus compliqué.
00:32:41 C'est la fin du blocage à l'université
00:32:43 de Caen. La fac a été occupée depuis
00:32:45 six semaines par des étudiants
00:32:47 opposants à la réforme des retraites.
00:32:49 Ils ont été évacués, les dégâts sont
00:32:51 estimés à plusieurs centaines
00:32:53 de milliers d'euros, ce que déplore cette étudiante
00:32:55 interrogée tout à l'heure par Jeanne
00:32:57 Cancart et Pierre-François Altermat.
00:32:59 Ils avaient vraiment des bonnes revendications,
00:33:01 il n'y a pas de soucis. Mais les dégradations,
00:33:03 après, c'est encore notre problème. C'est là
00:33:05 qu'on étudie, et on sait très bien que le budget
00:33:07 de l'université, maintenant, ça va être pour
00:33:09 rénover le bâtiment. Donc, on voit
00:33:11 que c'est difficile, la vie
00:33:13 d'étudiante, et qu'il y en a plein qui ont besoin
00:33:15 d'aide, et que ça va être pour le bâtiment.
00:33:17 Et puis, dans le reste de l'actualité,
00:33:19 la direction des douanes de Marseille
00:33:21 a dressé son bilan pour l'année
00:33:23 2022. Une année exceptionnelle
00:33:25 pour la saisie de drogue, et en particulier
00:33:27 pour la cocaïne.
00:33:29 Une tonne sept de cocaïne a été saisie
00:33:31 lors de quatre grosses opérations l'année dernière.
00:33:33 Écoutez Jean-Philippe Vigo, directeur
00:33:35 régional des douanes de Marseille.
00:33:37 Une année, effectivement, assez
00:33:39 exceptionnelle en termes de saisie
00:33:41 de produits stupéfiants et de cocaïne
00:33:43 en particulier, puisqu'on dépasse
00:33:45 une tonne sept cent de saisie
00:33:47 réalisée sur le port de Marseille
00:33:49 principalement.
00:33:51 Ce qui, effectivement, constitue, pour nous,
00:33:53 à ce stade,
00:33:55 un record en termes
00:33:57 de quantité saisie. C'est quand même
00:33:59 du jamais vu, jusqu'à présent,
00:34:01 sur le port de Marseille. Et
00:34:03 c'est vrai qu'en cela, ça rapproche
00:34:05 aussi Marseille des tendances que l'on peut
00:34:07 observer dans les ports d'Europe du Nord,
00:34:09 et du Havre,
00:34:11 en particulier, pour ce qui
00:34:13 concerne la France.
00:34:15 Et voilà, c'est la fin de ce journal. L'actualité continue
00:34:17 bien sûr avec Nelly Denac et la suite
00:34:19 de 90 minutes info.
00:34:21 Merci beaucoup, Mickaël. Dans un instant, nous serons
00:34:23 assez les staps dans le barin où on va retrouver
00:34:25 Élodie Huchard qui suit le déplacement d'Emmanuel Macron,
00:34:27 dont on doit bien dire, Gauthier Lebré, qu'il est très
00:34:29 mouvementé. On parlait de ça à propos
00:34:31 de la visite de l'usine quelques minutes plus tôt, mais alors
00:34:33 force est de constater que là, ça a failli tourner
00:34:35 au fiasco. Finalement,
00:34:37 on s'en est sorti in extremis avec
00:34:39 quelques sympathisants, dirons-nous,
00:34:41 à la fin de cette déambulation. Oui, c'est
00:34:43 très contrasté. Effectivement, on se posait même la
00:34:45 question, est-ce qu'Emmanuel Macron peut encore aller
00:34:47 au contact ? C'est la fameuse phrase, au contact
00:34:49 des Français, je suis au contact, c'est
00:34:51 les éléments de langage, comme on dit. Et donc, oui,
00:34:53 c'est contrasté parce qu'il montre qu'il sort
00:34:55 de l'Elysée, qu'il va sur le terrain, qu'il va
00:34:57 apporter de baffe, au sens
00:34:59 symbolique du terme, évidemment, comme on dit,
00:35:01 mais en même temps, il est
00:35:03 totalement conspué par une partie de la foule
00:35:05 huée, insultée de manière
00:35:07 très violente. Effectivement, il n'y a plus de
00:35:09 respect pour Emmanuel Macron.
00:35:11 On lui a même dit que ses ministres étaient corrompus,
00:35:13 qu'il était à la tête d'un gouvernement corrompu.
00:35:15 C'est un des manifestants
00:35:17 qui était là, qui lui a dit ça. Donc, oui,
00:35:19 c'est très contrasté en termes d'image pour le président
00:35:21 car, certes, il montre qu'il est au contact,
00:35:23 mais en même temps, il montre à quel point il y a un désamour
00:35:25 en ce moment, en ce qui le concerne.
00:35:27 Et le Dieu cher, vous qui êtes aux Premières Loges,
00:35:29 comment l'avez-vous vécu, ce passage ?
00:35:31 On sait qu'il est friand, ce genre d'exercice, contre
00:35:33 vents et marées, ce que je tentais de dire.
00:35:35 Mais là, effectivement, c'était
00:35:37 un pari risqué pour lui.
00:35:39 Oui, mais à l'Elysée, on avait bien conscience.
00:35:43 C'est sans doute que, justement, Emmanuel Macron a voulu montrer
00:35:45 que, malgré tout, il allait au contact
00:35:47 des Français, un bain de foule extrêmement
00:35:49 compliqué. On avait peine à entendre le
00:35:51 chef de l'État. On entendait davantage les
00:35:53 "On est là", vous savez, cette chanson des Gilets jaunes, les
00:35:55 "Macron démission" et surtout beaucoup, beaucoup
00:35:57 de huées, quelques applaudissements.
00:35:59 Mais il faut le reconnaître, ils étaient assez peu
00:36:01 nombreux et puis, surtout, vous l'avez dit, beaucoup
00:36:03 d'interpellations directes pour le chef de l'État.
00:36:05 Quant à la réforme,
00:36:07 qu'est-ce que tu ne comprends pas là-dedans ? Effectivement,
00:36:09 le gouvernement corrompu aussi, dont on vient vous parler,
00:36:11 vous allez bientôt tomber, vous allez
00:36:13 voir, vous avez l'impression d'avoir apaisé
00:36:15 le pays depuis lundi. Quelqu'un lui demande.
00:36:17 Donc, on voit que les premières interpellations ont été
00:36:19 assez violentes et directes pour le chef
00:36:21 de l'État, un peu moins à l'issue du bain
00:36:23 de foule où il a trouvé quelques
00:36:25 sympathisants, comme vous le disiez, notamment des jeunes
00:36:27 qui ont voulu faire des selfies avec lui.
00:36:29 Désormais, il échange avec les élus
00:36:31 ici à la mairie de Célestat. Une journée
00:36:33 donc compliquée pour le chef de l'État. C'était
00:36:35 le cas déjà à l'entreprise Matisse où nous
00:36:37 étions tout à l'heure. C'est le cas ici à
00:36:39 Célestat. Mais l'Élysée le savait. L'Élysée veut
00:36:41 aussi montrer que le président ne lâche rien
00:36:43 et qu'il compte bien coûte que coûte, y compris
00:36:45 si ça donne ces images-là, aller au contact
00:36:47 des Français. Merci beaucoup.
00:36:49 Avec des images d'Olivier Gangloff.
00:36:51 François Pouponni, vous le connaissez
00:36:53 bien. Il a
00:36:55 envie de montrer aussi, il y a un côté bravache
00:36:57 dans la démarche de sa part.
00:36:59 C'est sa personnalité. Il n'est pas seulement
00:37:01 en train de jouer. Je suppose que
00:37:03 y compris si le concierge lui dit "c'est pas
00:37:05 le moment, faut laisser passer un peu de temps"
00:37:07 etc. C'est pas son style. Il préfère
00:37:09 y aller. Souvent,
00:37:11 on a eu des cas où il fallait lui expliquer
00:37:13 "non, moi j'irai pas parce que tu comprends,
00:37:15 c'est compliqué". Les services de sécurité
00:37:17 qui leur disent "mais comment on va faire" parce que
00:37:19 ça peut partir à n'importe quel moment.
00:37:21 Il peut se faire frapper, il peut y avoir un oeuf
00:37:23 qui part, une pierre. On n'est jamais à l'abri
00:37:25 de rien dans ce genre d'événements.
00:37:27 C'est déjà arrivé.
00:37:29 Et c'est vrai que ce que l'entourage
00:37:31 sent, c'est la haine
00:37:33 qu'il montre.
00:37:35 On peut avoir un président qui est mal aimé,
00:37:37 pas apprécié, critiqué.
00:37:39 Là, on sent bien
00:37:41 qu'il y a de la haine. Il tend
00:37:43 les choses. Maintenant, c'est sa
00:37:45 manière de faire. Lui, il veut retourner voir les Français
00:37:47 quitte à se faire engueuler. Il continuera à le faire.
00:37:49 Il va multiplier les déplacements.
00:37:51 Sébastien Chenu, pour le RN, disait
00:37:53 que les Français ne peuvent plus le voir en peinture.
00:37:55 Je ne vais pas vous demander
00:37:57 d'approuver ou pas les propos de Sébastien Chenu.
00:37:59 Mais il y a quelque chose
00:38:01 de cet ordre-là.
00:38:03 Lui est peut-être dans une forme de déni
00:38:05 par rapport à ça ou vous pensez qu'il en a totalement conscience ?
00:38:07 Je ne sais pas s'il en a conscience.
00:38:09 En tout cas, je ne le connais pas assez pour dire ça.
00:38:11 Ce qui est sûr, c'est que sur le terrain,
00:38:13 ce que je ressens, c'est qu'avant le 49-3,
00:38:15 il y avait une opposition
00:38:17 à la réforme des retraites. Après le 49-3,
00:38:19 il y a eu
00:38:21 un transfert de cette opposition à la réforme des retraites
00:38:23 sur la personne même du président de la République
00:38:25 et sur Emmanuel Macron.
00:38:27 On est passé dans quelque chose qui, parfois,
00:38:29 peut être un peu irrationnel, mais qui est de la haine,
00:38:31 la vraie haine
00:38:33 à l'encontre du président de la République.
00:38:35 Il y a des présidents qui ont été,
00:38:37 on vient de le dire, mal aimés.
00:38:39 Mais François Hollande, ce n'était pas de la haine
00:38:41 que les Français avaient contre François Hollande.
00:38:43 C'était une sorte de dédain, de mépris.
00:38:45 Mais ce n'était pas la même nature.
00:38:47 Là, il y a vraiment des Français
00:38:49 et des Françaises, des Français qui
00:38:51 voient en Emmanuel Macron
00:38:53 vraiment l'archétype
00:38:55 du mal, la personne qu'il faut
00:38:57 à tout prix sortir de leur vie.
00:38:59 Et c'est extrêmement
00:39:01 dangereux, de part pour les institutions,
00:39:03 parce que ça reste le président de la République.
00:39:05 Et puis après, il ne le serait que pour sa propre sécurité.
00:39:07 Parce que s'il veut continuer à aller faire des déambulations
00:39:09 comme ça, j'espère qu'il maîtrise un peu mieux.
00:39:11 - Judith, 23 ans, ce n'est jamais très bon
00:39:13 quand les sentiments sont aussi exacerbés.
00:39:15 Sachant, on rappelle quand même,
00:39:17 parce qu'on a l'impression de perdre un peu la mesure
00:39:19 du calendrier, mais il reste 4 ans.
00:39:21 4 ans dans ces conditions.
00:39:23 - Oui, il reste 4 ans, mais comme le disait
00:39:25 Pierre-Henri Dumont tout à l'heure,
00:39:27 on a l'impression d'un reboot.
00:39:29 Il veut remettre les compteurs
00:39:31 à zéro, comme s'il avait été
00:39:33 élu hier,
00:39:35 en ayant tenu
00:39:37 dans sa dernière intervention,
00:39:39 un discours aussi creux que
00:39:41 l'intervention du soir de sa victoire,
00:39:43 d'ailleurs, de son renouvellement du mandat.
00:39:45 - Qu'attend-il ? Qu'on lui donne une autre chance ?
00:39:47 C'est ça qu'il dit en substance aux Français ?
00:39:49 "Laissez-moi encore ma chance ?"
00:39:51 - J'ai l'impression,
00:39:53 corroboré par les contacts
00:39:55 que j'ai et les réponses aux questions
00:39:57 que je pose, qu'il ne sait pas quoi faire.
00:39:59 Il ne sait pas quel programme,
00:40:01 comment hiérarchiser ses priorités.
00:40:03 Il annonce
00:40:05 un médecin devant chaque malade chronique,
00:40:07 puis un prof,
00:40:09 encore l'éducation nationale,
00:40:11 mais il ne sait pas comment faire.
00:40:13 - Et les gens le perçoivent.
00:40:15 - Le meilleur exemple, c'est l'immigration.
00:40:17 On a une Première ministre qui, à l'issue
00:40:19 de la crise post-49-3, dit
00:40:21 "On n'arrive plus à gouverner, on va retirer le texte
00:40:23 sur l'immigration, on va le saucissonner,
00:40:25 les travaux inscrits à l'ordre du jour du Sénat,
00:40:27 ils devaient commencer une semaine après la décision
00:40:29 qu'elle a prise."
00:40:31 - Ça sortait de la commission.
00:40:33 - Et là, on a un président de la République
00:40:35 qui, tout d'un coup, dit "Il faut remettre l'immigration
00:40:37 sur le devant de la...".
00:40:39 - C'est un peu une situation d'hésite pour lui.
00:40:41 - Ce sentiment que ça ne passe plus,
00:40:43 que lorsqu'il parle,
00:40:45 il tombe pas juste,
00:40:47 après les Gilets jaunes,
00:40:49 il avait réussi à reprendre la main, alors qu'il était réélu.
00:40:51 Là, il se dit "Je vais recommencer,
00:40:53 je vais retourner voir les Français, je vais parler
00:40:55 et ça va marcher." - On a donc clairement la sensation
00:40:57 qu'il navigue à vue. Les fameux 100 jours,
00:40:59 pour rebondir sur ce que disait Judith,
00:41:01 c'est une manière pour lui de s'acheter du temps,
00:41:03 parce qu'il ne sait pas où il va. - Il faut aussi dire à la Première ministre
00:41:05 "Voilà, il y a 100 jours." - C'est comme faire table rase
00:41:07 du passé, c'est un reboot,
00:41:09 c'est aussi un ultimatum
00:41:11 donné à Elisabeth Borne, c'est lui donner 100 jours.
00:41:13 - Il faut qu'il trouve des idées dans ces 100 jours-là.
00:41:15 - S'il la démissionnait tout de suite, il actait qu'il était au milieu d'une crise,
00:41:17 qu'il s'était passé quelque chose.
00:41:19 - Pour Emmanuel Macron, on ne l'en sait rien passer.
00:41:21 - Il veut tenir jusqu'à l'été, puis après l'été.
00:41:23 - Mais de la même manière, s'il n'y a rien au terme des 100 jours,
00:41:25 là, on aura un vrai problème. - Mais sur le calendrier,
00:41:27 c'est vrai qu'on n'y comprend plus rien, parce qu'il dit,
00:41:29 lorsqu'il réunit le matin de son allocution
00:41:31 ses proches, il faut qu'on fasse passer
00:41:33 la loi immigration et la loi travail
00:41:35 avant le 14 juillet, et puis il reçoit les patrons
00:41:37 le lendemain, et il leur dit "je vous laisse jusqu'à la fin
00:41:39 de l'année pour discuter de la loi travail
00:41:41 avec les syndicats qui boycottent le président
00:41:43 puisqu'il devait être reçu en même temps,
00:41:45 et ils ont refusé. Sur François Hollande,
00:41:47 il y a quand même une différence. Alors oui, Emmanuel Macron
00:41:49 est sans doute haï par une partie du pays.
00:41:51 Il y a eu le 49-3, il y a eu aussi son interview
00:41:53 au journal de 13h, qui a sans doute accentué
00:41:55 aussi la haine et le ressentiment contre lui.
00:41:57 Mais enfin, il y a quand même une différence avec François Hollande, pardon.
00:41:59 François Hollande, il n'a même pas été capable de se représenter.
00:42:01 Emmanuel Macron, il a été réélu, c'est inédit,
00:42:03 c'est le premier, hors cohabitation.
00:42:05 Donc oui, c'est ça qui est compliqué à comprendre
00:42:07 autour d'Emmanuel Macron, oui il y a de la haine
00:42:09 autour de lui, mais il n'empêche... - Ceux qui le détestent, le détestent vraiment.
00:42:11 - Mais il n'empêche qu'il a été réélu.
00:42:13 Il n'empêche qu'il a été réélu, et en plus que c'est inédit
00:42:15 sous la Ve République. - Quel que soit le contexte,
00:42:17 ça prévalu à l'époque,
00:42:19 on ne peut pas lui faire un procès en illégitimité.
00:42:21 - Ceux qui le détestent, le détestent vraiment.
00:42:23 - Bien sûr, là c'est devenu encore plus marqué.
00:42:25 - Par rapport à ce que disait Gauthier, ça dit aussi beaucoup
00:42:27 de l'absence de qualité de ses concurrents
00:42:29 et de ses adversaires, de la médiocrité
00:42:31 de ses adversaires. - Oui c'est vrai qu'il
00:42:33 bénéficie d'un désert... - Ça ne se fait pas tout seul.
00:42:35 - Qu'il a un peu organisé. - Qu'il a un peu organisé, oui.
00:42:37 - Il a tout esprit, rien que pour lui. - Monsieur Dumont,
00:42:39 on sait quelque chose. - Il nous reste une
00:42:41 dizaine de minutes pour aborder ce qui s'est passé
00:42:43 dans l'usine aussi. Il y a eu une séquence
00:42:45 qui a pu passer inaperçue, mais qui ne vous a pas échappé.
00:42:47 - Je l'ai vue en direct et ça c'est vrai que c'était exceptionnel.
00:42:49 - Alors on rappelle le contexte,
00:42:51 avant de la lancer, il y a un retraité,
00:42:53 il y a plusieurs personnes qui lui sont présentées,
00:42:55 dont un retraité, et ça donne ça,
00:42:57 et vous décryptez après. - Très bien.
00:42:59 - Donc il est parti à la retraite,
00:43:01 et j'ai remis les revenus.
00:43:03 - C'est pas vrai.
00:43:05 - Deux heures.
00:43:07 Juste pour dire bonjour et au revoir.
00:43:09 - Deux heures par jour, c'est ça. - Vous faites deux heures par jour ?
00:43:11 - Oui. - Quand on cumule en plan retraite.
00:43:13 - Et ça se passe bien ?
00:43:15 - Oui, si j'aurai un papy, oui.
00:43:17 Non, je rigole.
00:43:19 - Vous êtes parti quand à la retraite ?
00:43:21 - L'année dernière.
00:43:23 - Et là c'est un truc que vous allez faire pendant plusieurs années ?
00:43:25 Ou vous avez décidé... - Jusqu'à ça va.
00:43:27 - Et vous faites ça souvent ?
00:43:29 - Il y avait quelques sujets, oui,
00:43:31 parce qu'on a aussi des ingénieurs à la vente
00:43:33 qui sont partis à la retraite et qui sont revenus.
00:43:35 C'était ma vie avant.
00:43:37 - Alors, alors, il faut lire
00:43:39 un peu entre les lignes. - C'est exceptionnel
00:43:41 sur le choix du casting. C'est-à-dire qu'il refuse de parler des retraites,
00:43:43 Emmanuel Macron. C'est plus son sujet, il veut tourner la page.
00:43:45 Il ne va pas au contact des manifestants,
00:43:47 j'entends, dans la première partie de visite.
00:43:49 Et là, donc,
00:43:51 le casting qu'on nous présente,
00:43:53 c'est un homme qui était à la retraite
00:43:55 et qui en avait marre, en fait, d'être à la retraite,
00:43:57 qui a donc pris son téléphone, qui a rappelé son patron
00:43:59 en lui demandant "Est-ce que je peux revenir travailler ?"
00:44:01 Donc vous voyez le message subliminal qu'il envoie
00:44:03 aux manifestants qui sont dehors. - Extraordinaire, quand même.
00:44:05 - Vous, vous refusez de travailler deux ans de plus.
00:44:07 - Il y en a qui se fient pour revenir. - Lui, ce monsieur,
00:44:09 il était à la retraite, il a voulu revenir.
00:44:11 C'est un message qui est envoyé dans ce choix d'entreprise,
00:44:13 ce choix de casting, conscient ou inconscient,
00:44:15 fait exprès ou pas fait exprès.
00:44:17 Voilà, j'ai ma petite idée.
00:44:19 - Et ça va même plus loin, parce qu'à un moment,
00:44:21 à la fin de la séquence, vous ne pouvez pas tout vous passer,
00:44:23 il dit "Mais vous faites quoi ?". Il vient pour former
00:44:25 les plus jeunes. Vous savez, c'est ce qu'on...
00:44:27 C'est moi qui ai de l'accent sur l'emploi des seniors.
00:44:29 - C'est la transmission du savoir. - La fameuse transmission du savoir.
00:44:31 - Et c'était l'une des possibles reconversions
00:44:33 proposées par Emmanuel Macron.
00:44:35 Si vous êtes fatigué à 60 ans,
00:44:37 vous changez de fonction et vous allez former
00:44:39 les plus jeunes. En plus, ça faisait écho au discours du président...
00:44:41 - Ça ne se passe pas par hasard.
00:44:43 - Les visites sont bien préparées.
00:44:45 - Rien ne va être par hasard. - Surtout la première sortie,
00:44:47 à part le concert d'hier soir à Saint-Denis,
00:44:49 mais la première sortie après
00:44:51 la promulgation de la loi, elle veut dire que
00:44:53 les préfets, Matignon, l'Elysée,
00:44:55 tout le monde a regardé ça à la loupe,
00:44:57 à la règle. Il n'y a pas de couac.
00:44:59 - Est-ce que ça vous inspire ? - Là, c'est le patron
00:45:01 de l'usine qui a dit "J'ai en plus sous la main..."
00:45:03 - Oui. - Ça l'arrangeait bien.
00:45:05 - Bien sûr. - En plus, le patron
00:45:07 de l'usine le souligne bien. Il fallait pas oublier
00:45:09 cet élément-là. - C'est lui qui le dit.
00:45:11 - Ils ne l'ont pas inventé. - Bien sûr que non.
00:45:13 - Peut-être qu'il voulait faire
00:45:15 un petit peu de zèle aussi. Autre séquence.
00:45:17 Je vais vous faire commenter encore.
00:45:19 Vous vous souvenez de ce champ montagnard qu'il a entonné
00:45:21 dans les rues de Paris, après, c'est la locution,
00:45:23 je crois. - Le soir même. - Le soir même,
00:45:25 22h30, il croise un groupe de jeunes.
00:45:27 Après, on a un peu fouillé sur le profil
00:45:29 des 10 jeunes. On lui est tombé dessus.
00:45:31 On lui a dit "Comment vous allez..."
00:45:33 - Les jeunes identitaires, pas pour faire...
00:45:35 Que Nenni, il a répondu
00:45:37 à ça aussi.
00:45:39 - Lundi soir, quand vous avez chanté avec ce groupe...
00:45:41 - Non, pas du tout. - Vous saviez
00:45:43 avec qui vous... - Avec ces trucs-là.
00:45:45 Non mais, les réseaux comme ça.
00:45:47 Non mais c'est vrai. C'est indébrouillable.
00:45:49 Vous êtes président de la République.
00:45:51 Vous êtes dans la rue.
00:45:53 Vous avez 10 jeunes qui arrivent. Je ne les connais pas.
00:45:55 Je ne sais pas qui c'est.
00:45:57 Ils chantaient des champs montagnards
00:45:59 que je connais. Je me retourne.
00:46:01 Pardon, j'avais pas... C'est facile à dire.
00:46:03 Vous, après, vous avez vu sur les réseaux sociaux
00:46:05 qui c'était. Vous faites le truc. Vous avez 10 personnes
00:46:07 dans la rue. Vous, 10, là. Vous chantez
00:46:09 le refrain "Je vous connais pas".
00:46:11 Vous chantez, pardon,
00:46:13 "Le refuge". Chanson que je connais pour le coup.
00:46:15 Je me suis retourné. Je me suis dit "Tiens, c'est sympa".
00:46:17 Ils me disent "Tiens, est-ce que
00:46:19 vous chanteriez avec nous ?"
00:46:21 Là, c'est simple. Vous leur dites "Non, non, etc."
00:46:23 Les mêmes qui filment. Vous m'auriez fait
00:46:25 48 heures sur le thème "Il est méprisant.
00:46:27 Il est pas sympa, ce type. Crise démocratique.
00:46:29 C'est du mépris."
00:46:31 Non, à l'inverse. Vous vous arrêtez parce que
00:46:33 vous connaissez la chanson que vous chantez. Ils disent
00:46:35 "Il a chanté avec des types qui sont politisés, etc."
00:46:37 Pierre-Henri Dumont,
00:46:39 il y a cette idée que
00:46:41 finalement, quoi qu'il dise,
00:46:43 quoi qu'il fasse, ça lui sera
00:46:45 reproché, maintenant. C'est un petit peu ça
00:46:47 l'idée. C'est que
00:46:49 on lui fera de facto des faux
00:46:51 procès même quand il n'y a pas lieu
00:46:53 d'en faire. - Je pense que là, c'est un faux procès.
00:46:55 Mais en fait, c'est la politique.
00:46:57 Quand tout va bien, quand les astres s'alignent, on peut marcher
00:46:59 sur l'eau, tout nous est pardonné, il peut se passer
00:47:01 tout et n'importe quoi, tout se revêt bien en place
00:47:03 et puis quand ça commence à dérailler, ça déraille, ça déraille
00:47:05 sévèrement. Et donc là, quoi qu'il fasse,
00:47:07 quoi qu'il dise, étant donné
00:47:09 la situation du pays, le fossé
00:47:11 extrêmement grand entre
00:47:13 les gouvernants, le président de la République,
00:47:15 les ministres d'un côté et la population de l'autre,
00:47:17 dès qu'il fera quelque chose, il y aura
00:47:19 la petite bête qui sera cherchée et ça prendra tout de suite
00:47:21 des proportions immenses.
00:47:23 - La prudence, normalement...
00:47:25 - C'est de ne pas le faire. - C'est de ne pas le faire.
00:47:27 - La prudence d'un président de la République,
00:47:29 d'un élu, c'est de ne pas le faire.
00:47:31 Quand on ne connaît pas, quand on ne sait pas, on n'y va pas.
00:47:33 Parce que, ben, il peut...
00:47:35 Vous ne savez pas.
00:47:37 - Ça peut être des jeunes identitaires. - Ça peut être des jeunes identitaires.
00:47:39 - Ils sont accusés d'avoir des chants du 3e Reich
00:47:41 - Rappelez-vous aux Antilles, quand ils se faisaient prendre en photo.
00:47:43 - Ça peut aider à comprendre ce qu'il a dit.
00:47:45 - Aux Antilles, quand ils se faisaient prendre en photo
00:47:47 avec les deux jeunes, transpirants, on s'est aperçus
00:47:49 qu'il y avait un inquiété dealer. - On peut parler du 14 juillet
00:47:51 à l'Elysée aussi.
00:47:53 - Jusque-là, vous refusez les selfies aussi.
00:47:55 - Oui, oui, oui.
00:47:57 - Il ne peut pas refuser des selfies.
00:47:59 - Il n'aurait pas dû le faire, en plus, si je peux me permettre,
00:48:01 le soir de la locution. - C'est surtout ça.
00:48:03 - Où on dit au pays... - C'est ça le vrai sujet.
00:48:05 - Mais il est comme ça.
00:48:07 - Il est comme ça. - Il a toujours été comme ça.
00:48:09 Il ne changera pas. Un moment, il entend les chants,
00:48:11 ça lui plaît, il se fait plaisir, il y va.
00:48:13 - Mais non, on a surtout l'impression qu'il n'arrive pas
00:48:15 à trouver son registre.
00:48:17 Il fait comme si l'alternative était entre
00:48:19 faire ce qu'il a fait,
00:48:21 et puis apparaître comme pas sympa.
00:48:23 - Oui, oui. - Mais ce n'est pas la question.
00:48:25 Un président de la République n'a pas à avoir l'air sympa.
00:48:27 Et puis, il n'a pas manqué de saluer...
00:48:29 Ça, ça a été quand même une autre des nouvelles
00:48:31 un petit peu passées inaperçues à cause de cette visite présidentielle.
00:48:33 - Celui-là.
00:48:35 - C'est l'annonce...
00:48:37 - L'année du monde. - L'année du monde.
00:48:39 - Le retraite de Laurent Berger, c'est son ami.
00:48:41 - Il part le 21 juin, donc. On s'en doutait un petit peu.
00:48:43 - Oui, c'était dans les tuyaux.
00:48:45 - C'était quand même dans les tuyaux.
00:48:47 Il avait fait comprendre à demi-mot dans des interviews passées
00:48:49 que peut-être il partirait.
00:48:51 Mais alors là, il a carrément voulu lui rendre hommage.
00:48:53 Et ça va même plus loin que l'hommage au...
00:48:55 - Il a parlé d'amitié. - ...au sparring partner.
00:48:57 Il parle d'amitié.
00:48:59 - Je ne suis pas sûr qu'il n'ait pas un retour de bâton.
00:49:01 - Je ne sais pas comment Laurent Berger va réagir, mais on va écouter ce moment.
00:49:03 - Je sais très bien
00:49:05 quelle est sa position et je la respecte.
00:49:07 Très honnêtement, c'est quelqu'un
00:49:09 sous différentes conditions avec qui
00:49:11 moi, j'ai toujours très bien travaillé.
00:49:13 Ce n'est pas un désaccord sur un sujet
00:49:15 qui vaut pour toute une relation.
00:49:17 J'ai du respect, voudrais-je dire, de l'amitié
00:49:19 avec qui j'ai toujours eu des discussions,
00:49:21 d'ailleurs bien au-delà de ses
00:49:23 simples fonctions, de son mandat,
00:49:25 sur aussi la vie
00:49:27 et le reste de la société, qui a joué un rôle,
00:49:29 qui joue encore un rôle important
00:49:31 dans un grand syndicat français.
00:49:33 Et donc c'est plutôt du respect et de l'amitié.
00:49:35 - C'est quoi l'expression
00:49:37 "on sait toujours ce qu'on perd, on ne sait jamais ce qu'on gagne" ?
00:49:39 Donc il vaut mieux saluer l'action
00:49:41 de Laurent Berger ? - Il change quand même
00:49:43 complètement de discours parce qu'il dit "j'ai toujours bien travaillé avec Laurent Berger".
00:49:45 Ça fait plusieurs jours,
00:49:47 alors même plusieurs années en fait.
00:49:49 Mais là, ça s'est intensifié ces derniers jours,
00:49:51 ces dernières semaines, entre Laurent Berger
00:49:53 et Emmanuel Macron. Laurent Berger,
00:49:55 il en a eu pas ses mots à l'expression, ras-le-bol à un moment donné
00:49:57 d'être la cible d'Emmanuel Macron.
00:49:59 Et pourquoi c'était la cible d'Emmanuel Macron ? Parce qu'il était
00:50:01 le leader de l'intersyndical,
00:50:03 encore plus quand Philippe Martinez
00:50:05 s'en est allé, puisque cet épisode
00:50:07 sur les retraites sonnera l'adieu
00:50:09 de deux grands leaders syndicaux que sont
00:50:11 Philippe Martinez et Laurent Berger. - Et on repense à l'expression "grave
00:50:13 crise démocratique" qu'il avait commentée depuis l'étranger d'ailleurs.
00:50:15 - Et exactement, depuis la Chine,
00:50:17 Emmanuel Macron avait répondu à Laurent Berger en lui disant
00:50:19 "non, il n'y a pas de crise démocratique". Et
00:50:21 au journal de 13h encore une fois, il l'avait mis en cause
00:50:23 en disant qu'il n'avait pas proposé
00:50:25 autre chose que les 64 ans. - Même qu'il avait trahi sa parole.
00:50:27 - Alors que c'est pas vrai, puisque Laurent Berger était favorable
00:50:29 à la réforme par points
00:50:31 d'Edouard Philippe. Et il avait dit à la télévision, sur une autre
00:50:33 chaîne, "ça fait deux fois que je me fais insulter,
00:50:35 il n'y en aura pas une troisième". Donc Laurent Berger
00:50:37 et Emmanuel Macron, rien ne va plus depuis
00:50:39 plusieurs semaines. - Laurent Berger, il avait
00:50:41 été le menteur après l'intervention. - Oui.
00:50:43 - "Mensonge et déni". Il avait dit "mensonge et déni".
00:50:45 - On peut donc raisonnablement penser que
00:50:47 cette expression d'amitié est quand même
00:50:49 proprement ironique. - Il peut y avoir un petit retour de bâton.
00:50:51 - C'est ironique ou c'est mensonger.
00:50:53 La dernière fois que j'ai entendu le président de la République parler
00:50:55 d'amitié, c'était quand on évoquait
00:50:57 la crise entre la France et le Maroc, la crise diplomatique,
00:50:59 sur un autre sujet. Il avait dit qu'il avait
00:51:01 une relation amicale avec le roi du Maroc. Il y avait eu un
00:51:03 démenti dans "Jeune Afrique".
00:51:05 - C'était sur les visas consulaires. - Sur les visas consulaires.
00:51:07 Le démenti
00:51:09 était petite et explicite. C'était une source proche du palais.
00:51:11 Il disait que les relations ne sont pas
00:51:13 des relations d'amitié. - Ce ne serait pas la première
00:51:15 fois qu'Emmanuel Macron ne ment pas,
00:51:17 mais s'illusionne lui-même
00:51:19 sur la réalité. - Oui, je suis d'accord.
00:51:21 - C'est plus ça. Et quand on parle
00:51:23 à ses proches, certains d'entre eux
00:51:25 disent que c'est quand même un problème récurrent.
00:51:27 Ils voient la réalité telle qu'ils voudraient
00:51:29 qu'elle soit. - On va s'interrompre à nouveau.
00:51:31 Dans quelques minutes, sans doute,
00:51:33 Emmanuel Macron quittera
00:51:35 Celesta et on verra si
00:51:37 cette sortie du barin
00:51:39 se fait en toute quiétude
00:51:41 ou s'il est à nouveau interpellé.
00:51:43 Nous serons sur place pour les images.
00:51:45 On parlera aussi, puisqu'on parlait
00:51:47 des grèves et des syndicats,
00:51:49 de ces menaces qui pèsent sur l'organisation
00:51:51 des J.I.O. puisque les grévistes ont bien l'intention
00:51:53 de remettre ça s'ils ne sont pas
00:51:55 entendus et si la réforme n'est pas
00:51:57 abrogée
00:51:59 d'ici là. C'est ce qu'on comprend
00:52:01 de la part des syndicats. A tout de suite.
00:52:03 (Générique)
00:52:05 De retour dans 90 minutes.
00:52:07 Avant de reprendre le débat, je propose
00:52:09 de retrouver Adrien Spiteri pour un rappel des titres.
00:52:11 (Générique)
00:52:13 Emmanuel Macron chahuté
00:52:15 à Celesta en Alsace.
00:52:17 De retour sur le terrain après
00:52:19 trois mois de crise. Le chef de l'Etat
00:52:21 a été hué par certaines personnes
00:52:23 présentes sur place. Quelques heures
00:52:25 plus tôt, Emmanuel Macron a visité
00:52:27 une usine. Une centaine de manifestants
00:52:29 étaient sur place pour l'accueillir
00:52:31 au son des casseroles.
00:52:33 Carrefour autorise 12 jours
00:52:35 d'absence par an pour ses salariés
00:52:37 souffrant d'endométriose, une affection
00:52:39 qui touche une femme sur dix.
00:52:41 La mesure est soumise à la présentation
00:52:43 d'un document attestant de l'invalidité.
00:52:45 Le PDG du groupe dit vouloir
00:52:47 faire progresser les droits
00:52:49 des femmes. Et puis les prix
00:52:51 des billets d'avion depuis la France
00:52:53 s'envolent. Ils ont augmenté de 23,8%
00:52:55 toutes destinations confondues
00:52:57 selon le rapport de l'Etat.
00:52:59 Les vols verts et depuis l'outre-mer
00:53:01 sont particulièrement touchés
00:53:03 en cause de la hausse des charges
00:53:05 qui touchent les transporteurs.
00:53:07 Merci beaucoup, toujours en compagnie
00:53:09 de mes invités du jour. Gauthier Resté,
00:53:11 Judith Vintrobella, Pierre-Henri Dumont,
00:53:13 François Pomponi et Eric Derue de Martin
00:53:15 nous a rejoints. On va parler de cette prime
00:53:17 SNCF dans un instant pour les JO.
00:53:19 Mais j'aimerais d'abord qu'on aborde
00:53:21 la question de ce hashtag que vous avez
00:53:23 peut-être vu fleurir à apparaître sur
00:53:25 les réseaux sociaux. Pas de retrait,
00:53:27 pas de JO. Ça fait évidemment planer
00:53:29 la menace de blocage et action
00:53:31 pendant l'événement des militants
00:53:33 qui appellent déjà à tout désorganiser.
00:53:35 Voyons ce qui est en jeu
00:53:37 avec Maxime Lavandier.
00:53:39 C'est un slogan devenu viral sur les réseaux
00:53:41 sociaux depuis quelques jours.
00:53:43 Avec le hashtag "pas de retrait, pas de JO"
00:53:45 suivi d'une image reprenant le logo
00:53:47 des Jeux Olympiques dans une rue pleine de poubelles
00:53:49 en feu. Le message est clair de la part
00:53:51 des opposants à la réforme des retraites.
00:53:53 Perturber la préparation et le déroulement
00:53:55 de cette compétition que doit accueillir la capitale
00:53:57 pour la première fois depuis 1924.
00:53:59 Un slogan qui n'a pas manqué
00:54:01 de faire réagir la ministre des Sports
00:54:03 Elioudea Castera.
00:54:05 "Vous savez, moi j'ai le sentiment, quand on parle
00:54:07 de ces Jeux Olympiques et Paralympiques
00:54:09 que ce sont les Jeux des Français.
00:54:11 Ce ne sont en aucun cas les Jeux de l'État.
00:54:13 Ce ne sont en aucun cas
00:54:15 les Jeux du gouvernement."
00:54:17 Dans la sphère politique, les opposants sont divisés
00:54:19 sur la question, à l'image de Sébastien Chenu,
00:54:21 vice-président du Rassemblement National
00:54:23 et Alexis Corbière, député de la France Insoumise
00:54:25 de Seine-Saint-Denis. "Je ne crois pas qu'il faut
00:54:27 tout mélanger. Les JO c'est autre chose.
00:54:29 Moi je serais plutôt fier
00:54:31 que mon pays accueille dignement
00:54:33 les Jeux Olympiques." "Il y a une colère
00:54:35 qui va continuer, le droit de grève.
00:54:37 Il est possible que des gens fassent grève,
00:54:39 notamment à l'occasion des JO, pour faire entendre leur désaccord.
00:54:41 Ce n'est pas parce que c'est les JO d'un seul coup
00:54:43 que le droit de grève va s'estomper."
00:54:45 Interrogé sur l'émergence de ces appels,
00:54:47 le futur ex-secrétaire général
00:54:49 de la CFDT, Laurent Berger,
00:54:51 s'y oppose. Pour lui, les Jeux Olympiques
00:54:53 doivent être une fête pour tous les amoureux
00:54:55 du sport. De nombreux militants ont appelé
00:54:57 à perturber le recrutement des 45 000 bénévoles
00:54:59 prévus pour la compétition.
00:55:01 La mairie de Paris reste de son côté
00:55:03 vigilante sur ces possibles actions.
00:55:05 "Les jeux sont-ils un enjeu
00:55:07 politique comme un autre, Judith Ventreuve?"
00:55:09 "Non, parce que c'est encore plus grave
00:55:11 pour l'image de la France, mais
00:55:13 les mouvements de sabotage,
00:55:15 les grèves
00:55:17 à répétition,
00:55:19 y compris
00:55:21 lors des départs en vacances,
00:55:23 qui affectent
00:55:25 la SNCF, dont je rappelle
00:55:27 que les agents bénéficient
00:55:29 toujours d'un calcul de la retraite
00:55:31 beaucoup plus avantageux
00:55:33 que les salariés du privé,
00:55:35 que par ailleurs, nous contribuables français,
00:55:37 payons chaque année pour
00:55:39 les retraités de la SNCF.
00:55:41 Ça me paraît vraiment
00:55:43 frôler l'indécence."
00:55:45 "Éric, on vous a fait venir parce qu'en parallèle,
00:55:47 il y a la SNCF qui anticipe les difficultés,
00:55:49 qui propose une prime olympique pour les agents
00:55:51 qui accepteront de décaler leur congé
00:55:53 d'été, alors tout n'est pas bouclé, mais en quoi ça pourrait consister?"
00:55:55 "Ce sont des discussions
00:55:57 qui ont commencé à la RATP,
00:55:59 à la SNCF, il y a même Aéroport de Paris
00:56:01 qui est dans le coup, donc c'est quand même
00:56:03 plus d'un an à l'avance, parce que c'est vrai qu'il y a une tension
00:56:05 qui monte, cette peur,
00:56:07 ce qui serait dramatique, c'est qu'il y ait des grèves,
00:56:09 des mouvements d'arrêt de travail à ce moment-là,
00:56:11 il ne faut pas que ça devienne non plus un
00:56:13 levier, la grève, pour
00:56:15 peser sur le gouvernement, je crois que là,
00:56:17 contrairement à ce que dit M. Corbière,
00:56:19 il faut déconnecter les deux, on ne peut pas
00:56:21 imaginer qu'une fête internationale
00:56:23 soit "pourrie" par des mouvements
00:56:25 de mécontentement, alors pourquoi
00:56:27 je dis ça? Parce que justement, SNCF
00:56:29 et RATP Aéroports de Paris sont sur le pont,
00:56:31 ils commencent à discuter, alors il est prévu
00:56:33 des réunions qui vont
00:56:35 s'échelonner pendant pas mal de temps,
00:56:37 il y a quand même un point important, c'est
00:56:39 le montant, est-ce qu'il faut donner de l'argent
00:56:41 pour qu'on ne fasse pas grève?
00:56:43 Je rappelle la prime qui avait été versée aux autobus
00:56:45 à un moment pour éviter les mouvements
00:56:47 de grève, c'était 450 euros,
00:56:49 et d'après ce que l'on sait, ce ne serait pas suffisant.
00:56:51 Un point important, Bernard Thibault,
00:56:53 vous vous souvenez de Bernard Thibault, l'ancien leader de la CGT,
00:56:55 il siège dans le comité
00:56:57 de suivi de la charte sociale,
00:56:59 et il rend contre le MEDEF,
00:57:01 vous voyez? Donc ça veut dire que quand même,
00:57:03 il y a un lien qui est fait, et on
00:57:05 espère peut-être trouver une solution. On en reparle bien sûr
00:57:07 très vite, dès qu'on trouve
00:57:09 un accord, en tout cas on imagine que les syndicats sont un peu
00:57:11 gênés aux entournures parce que ça pourrait contrecarrer
00:57:13 leur projet gréviste.
00:57:15 Retour dans l'actualité du jour, ça se passe
00:57:17 en Alsace, un village qui s'appelle Célestat,
00:57:19 Emmanuel Macron, conspué
00:57:21 dès lors qu'il a voulu mettre le pied pour aller
00:57:23 au contact de la foule. Regarde de nouveau
00:57:25 cette image.
00:57:27 Monsieur Macron, je peux vous poser une question?
00:57:29 Je voulais juste savoir
00:57:31 que Série Lamain
00:57:33 a un président
00:57:35 qui a un gouvernement aussi
00:57:37 corrompu. Alors je me suis
00:57:39 dit, il ne faut pas louper ça.
00:57:41 Vous avez un gouvernement
00:57:45 corrompu, on n'a jamais vu
00:57:47 un président avoir
00:57:49 un gouvernement aussi corrompu
00:57:51 que le vôtre.
00:57:53 Je ne viens pas d'être gentil, c'est la réalité.
00:57:55 C'est la réalité.
00:57:57 Vous nourrissez des idées qui ne sont pas justes.
00:57:59 Vous savez, à vos jours, vous
00:58:01 allez retourner.
00:58:03 Gautier Lebray,
00:58:05 c'est ce qui nous tient un peu en haleine,
00:58:07 depuis une heure, les choses se sont
00:58:09 accélérées. On sait que ce président
00:58:11 est coutumier du
00:58:13 contact, même si ça devient de plus en plus
00:58:15 ardu, y compris aussi pour ses ministres.
00:58:17 On aura peut-être l'occasion d'y revenir, parce qu'il y a eu
00:58:19 des sorties mouvementées, y compris hier,
00:58:21 pour deux ministres du gouvernement Born,
00:58:23 lorsqu'ils sont allés dans une
00:58:25 caisse d'allocations familiale.
00:58:27 Mais là, clairement, il a été pris
00:58:29 à partie, non pas une fois, deux fois,
00:58:31 mais trois ou quatre fois, dans le public,
00:58:33 dans la foule. Oui, c'était son premier
00:58:35 bain de foule, si j'ose dire, depuis
00:58:37 que cet épisode sur les retraites a
00:58:39 commencé, puisqu'il s'était rendu à Rungis,
00:58:41 mais auprès des travailleurs.
00:58:43 Donc, évidemment,
00:58:45 on a vu de quelle manière
00:58:47 il était reçu. C'est à dire que c'est à la fois
00:58:49 contrasté, parce qu'il veut montrer qu'il va au contact,
00:58:51 qu'il ne va pas bunkeriser,
00:58:53 comme on dit, qu'il n'est pas enfermé
00:58:55 à l'Elysée. Mais de l'autre côté, on voit
00:58:57 de quelle manière, effectivement, il peut être conspué
00:58:59 par une partie
00:59:01 de la foule, par une partie des Français
00:59:03 très remontés contre lui. On l'a dit,
00:59:05 au bout d'un moment, il y a sans doute un
00:59:07 tournant dans la rue où les pancartes le visaient,
00:59:09 lui, précisément. C'est la haine
00:59:11 se cristalliser autour de lui.
00:59:13 Il y a eu deux événements, à mon avis, évidemment,
00:59:15 le 49.3, mais aussi
00:59:17 son interview au journal de 13h,
00:59:19 qui était à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation.
00:59:21 Et certaines de ses petites phrases,
00:59:23 un mépris que certains lui reprochent,
00:59:25 sont venues
00:59:27 attiser, encore une fois, les colères.
00:59:29 Alors, il a voulu apaiser, lors de son
00:59:31 allocution, il n'y a pas eu de petite phrase.
00:59:33 On a eu le droit à des petites phrases typiquement
00:59:35 macroniennes ce matin,
00:59:37 vers midi, quand il a fait
00:59:39 un point presse dans cette usine
00:59:41 qu'il a visitée, spécialisée dans le bois.
00:59:43 Voilà, on a eu des petites phrases sur
00:59:45 s'ils veulent relancer le cours de la casserole.
00:59:47 Effectivement, ils n'ont qu'à
00:59:49 en acheter, mais ce n'est pas avec des
00:59:51 casseroles qu'on fait avancer les choses.
00:59:53 Il a dit que ces manifestants qui étaient là
00:59:55 ne voulaient pas discuter, mais faire du bruit.
00:59:57 Donc, il n'est pas allé les voir. Par contre, effectivement,
00:59:59 à quelques encablures de là, il a fait sa
01:00:01 première déambulation depuis
01:00:03 cette réforme des retraites, depuis que les débats ont
01:00:05 commencé, et voilà, c'est contrasté pour le chef de l'État.
01:00:07 On va juste retrouver
01:00:09 Élodie Huchard qui accompagne
01:00:11 ce déplacement aujourd'hui.
01:00:13 Élodie, ça fait un peu plus d'une demi-heure
01:00:15 maintenant qu'il s'est extrait de la
01:00:17 foule pour aller à la rencontre de ses contacts
01:00:19 du jour, mais on attend une sortie imminente.
01:00:21 On ne sait pas dans quelle ambiance,
01:00:23 dans quel contexte, au juste.
01:00:25 Oui, Nelly, alors une sortie imminente,
01:00:29 vous le disiez, Emmanuel Macron, qui prend toujours un peu
01:00:31 plus de temps sur le planning parce qu'il est déjà censé
01:00:33 être sorti depuis quelques minutes.
01:00:35 Il est beaucoup plus calme que tout à l'heure. Olivier Ganglove va vous montrer
01:00:37 justement les personnes qui attendent
01:00:39 le chef de l'État juste à côté
01:00:41 de la mairie. On n'entend plus de Macron,
01:00:43 d'émission, plus de casserole, plutôt des gens
01:00:45 relativement calmes, certains qui ont
01:00:47 leur portable à la main, qui attendent peut-être
01:00:49 un selfie. On nous dit en tout cas dans l'équipe
01:00:51 du chef de l'État que dès qu'il va sortir
01:00:53 de la mairie, il ira directement rejoindre
01:00:55 sa voiture et le cortège qu'il attend vraiment
01:00:57 à quelques pas, à quelques mètres, à peine
01:00:59 de la porte de la mairie. Et puis ensuite,
01:01:01 il rejoindra Paris après
01:01:03 cette visite, vous le disiez évidemment, très
01:01:05 mouvementée. Mais le chef de l'État qui a assumé
01:01:07 de se montrer aux côtés des Français,
01:01:09 au contact des Français, comme il le dit, l'Élysée
01:01:11 savait bien évidemment que le bain de
01:01:13 foule serait compliqué. Et encore, en fait,
01:01:15 comme ici, tout a été bouclé assez
01:01:17 rapidement à Célestin. Certains manifestants qui ont
01:01:19 voulu passer de l'entreprise
01:01:21 à cette place du village juste
01:01:23 où nous nous trouvons avec Olivier Ganglove n'ont pas pu
01:01:25 forcément rejoindre la place. Donc il y a un peu moins de monde
01:01:27 qu'espéré. Mais quand même, on a vu des très
01:01:29 vives interpellations pour le chef
01:01:31 de l'État. Et puis on rappelle aussi que le chef de l'État
01:01:33 s'est exprimé longuement devant la presse et
01:01:35 qu'il a notamment rappelé qu'il assumait
01:01:37 cette réforme des retraites, qu'il assumait aussi
01:01:39 la colère, qu'il l'entendait. Et puis, il a aussi
01:01:41 rappelé sa confiance à sa première ministre, Elisabeth Borne.
01:01:43 - Merci beaucoup et merci Olivier Ganglove.
01:01:45 On imagine que s'il
01:01:47 retrouve son
01:01:49 véhicule sur quelques mètres,
01:01:51 il ne se passera pas grand-chose cet après-midi.
01:01:53 Mais néanmoins, François Pomponi, j'ai l'impression
01:01:55 qu'avec cet homme, quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse,
01:01:57 rien ne lui fait
01:01:59 entendre raison, c'est lui qui décide.
01:02:01 Je rappelle juste que vous savez, aux Etats-Unis,
01:02:03 il y a un truc qui s'appelle le "Secret Service"
01:02:05 et c'est la sécurité rapprochée
01:02:07 du président. Vous ne faites pas ce que vous voulez
01:02:09 en tant que président. C'est-à-dire que si on vous dit "Vous y allez pas",
01:02:11 vous y allez pas. En France,
01:02:13 c'est un peu... - C'est un peu différent.
01:02:15 - A la discrétion du chef de l'État. - C'est un peu différent.
01:02:17 C'est le chef de l'État qui décide ou pas d'aller dans la foule
01:02:19 parce que des fois, il sort du programme, il y a ce qui est
01:02:21 organisé et puis, à un moment, on l'a vu
01:02:23 à plusieurs... Alors là, le pari
01:02:25 que fait le président, c'est qu'il va multiplier
01:02:27 les sorties et qu'il pense qu'à la fin,
01:02:29 ça va s'essouffler, la contestation.
01:02:31 Et donc, dans 8 jours, 15 jours,
01:02:33 3 semaines, 1 mois, il dira "Voilà, c'est revenu comme avant,
01:02:35 le pays avance et je peux de nouveau..."
01:02:37 Voilà. C'est le pari qu'il fait. C'est pour ça
01:02:39 qu'il va multiplier les contacts pour que
01:02:41 petit à petit, ça baisse. - Oui.
01:02:43 Alors, on a une autre séquence, un autre point de vue
01:02:45 qu'on n'a pas encore aperçu et qui a été
01:02:47 redécoupé de la déambulation
01:02:49 qu'il a effectuée tout à l'heure et qui a donc
01:02:51 été très contestée.
01:02:53 Je vous propose de la découvrir avec moi.
01:02:55 - Il y a des gens qui saluent qu'ils sont contents,
01:02:57 il y a des gens qui sont pas contents. Je vais pas
01:02:59 ne pas aller au contact parce qu'il y a des gens pas contents.
01:03:01 Il faut que tout le monde puisse...
01:03:03 - S'assembler. - S'assembler. - Non, ça va.
01:03:05 - Ça va ? - Ben oui. Il faut que tous les gens
01:03:07 puissent s'exprimer librement.
01:03:09 Après, il faut aussi que le pays avance
01:03:11 et qu'on continue à progresser.
01:03:13 Bonjour à vous. - Bon, voilà.
01:03:15 Là, c'était nettement plus consensuel déjà.
01:03:17 Néanmoins, ça virait un peu au fiasco
01:03:19 sur la fin. - Oui. Puis François Pupponnier
01:03:21 dit qu'Emmanuel Macron
01:03:23 compte avoir, en fait, les Français
01:03:25 à l'usure. C'est un peu ça.
01:03:27 Sauf que ce genre d'image
01:03:29 a un effet d'entraînement propre.
01:03:31 - C'est le félorite ? - Ça veut dire que chaque
01:03:33 infraction
01:03:35 au respect dû
01:03:37 à la fonction, sinon à l'homme,
01:03:39 va entraîner des
01:03:41 imitations.
01:03:43 Des gens voudront faire encore pire,
01:03:45 encore plus fort, aller encore plus loin.
01:03:47 - C'est à Henri Dumont. Est-ce que ça vous inspire
01:03:49 au fond, aujourd'hui ? Est-ce que vous êtes d'accord pour dire
01:03:51 peut-être qu'il y a
01:03:53 un travail de sable de sa part ? C'est-à-dire que
01:03:55 à la fin,
01:03:57 ils s'habitueront, quoi ?
01:03:59 - De toute façon, ce qui est sûr, c'est que la contestation
01:04:01 sera les prochaines semaines,
01:04:03 les prochains mois. C'est pas possible de tenir sur un rythme
01:04:05 comme ça. - Au 1er mai, vous croyez.
01:04:07 - Donc c'est le pari qui fait. Ça revient à la question
01:04:09 des Jeux Olympiques, de la Coupe du monde de rugby
01:04:11 à la fin de l'année 2023.
01:04:13 Il faudra faire en sorte
01:04:15 que ces événements se déroulent bien.
01:04:17 Ça, c'est une obligation, parce que c'est une question
01:04:19 d'image internationale de la France.
01:04:21 C'est une question aussi de tous les préparatifs
01:04:23 qui ont été mis, les milliards d'euros qui ont été mis
01:04:25 dans ces événements.
01:04:27 Il faudra faire en sorte que les
01:04:29 petites phrases, les petits mots ne remettent pas
01:04:31 d'étincelles sur des bidons d'huile
01:04:33 et des bidons d'essence qui sont déversés un peu partout en France.
01:04:35 Malheureusement, avec le président de la République,
01:04:37 on ne sait pas vraiment si à chaque
01:04:39 intervention, qu'elle soit
01:04:41 télévisée, qu'elle soit préparée, que ce soit
01:04:43 une déambulation, il n'y a pas la petite phrase
01:04:45 qui va remettre. Donc, ça va s'essouffler,
01:04:47 mais le pays restera probablement
01:04:49 très, très, très inflammable. Il suffira
01:04:51 de presque rien pour, à nouveau, faire
01:04:53 repartir les flammes.
01:04:54 Il va falloir à chaque fois qu'il fasse une explication de texte
01:04:56 sur le bien fondé de sa réforme,
01:04:58 à chaque fois qu'il sera interpellé sur la question ?
01:05:00 On voit déjà que ça ne marche pas
01:05:02 ici. S'il compte faire tous ses déplacements
01:05:04 en auto-justification,
01:05:06 ça sera de pire en pire.
01:05:08 On disait tout à l'heure,
01:05:10 il veut s'acheter du temps, il s'est acheté du temps
01:05:12 en fixant une échéance
01:05:14 au 14 juillet
01:05:16 pour faire des réformes
01:05:18 et ouvrir des chantiers
01:05:20 dont il n'a donné que l'intitulé, mais les
01:05:22 intitulés, c'est absolument majeur.
01:05:24 Mais c'est à double tranchant,
01:05:26 parce qu'en juillet,
01:05:28 si rien ne s'est passé, en face,
01:05:30 on lui dira "donc, qu'est-ce qu'on fait ?
01:05:32 Vous n'avez pas tenu votre promesse,
01:05:34 quelle est
01:05:36 la politique suivie ?
01:05:38 Comment comptez-vous atteindre
01:05:40 les objectifs que vous vous êtes fixés ?
01:05:42 Qu'est-ce qu'on fait ? ".
01:05:44 Gauthier, on parlait des ministres,
01:05:46 c'est vrai qu'eux aussi, finalement,
01:05:48 ils paient un peu cette détestation de la personne
01:05:50 du président, et même quand ce sont des
01:05:52 ministres qui n'ont pas particulièrement été exposés au moment
01:05:54 de la réforme des retraites, c'est-à-dire que c'est tout le monde
01:05:56 dans le même sac dans l'exécution.
01:05:58 Oui, ils font partie d'un collectif, effectivement,
01:06:00 la haine et la colère l'auraient aussi
01:06:02 directement adressé, alors vous faites référence
01:06:04 à Jean-Christophe Comte notamment,
01:06:06 et Geneviève Darriussec qui visitait hier
01:06:08 une CAF et qui a dû rester dans la CAF
01:06:10 parce qu'il ne pouvait plus sortir, parce qu'il y avait
01:06:12 quelques manifestants, effectivement,
01:06:14 qui étaient venus les conspuer.
01:06:16 Mais oui, je vous rappelle qu'en plus
01:06:18 on a demandé aux ministres de limiter leurs déplacements.
01:06:20 On est vraiment dans une période particulière.
01:06:24 Emmanuel Macron devait aller au Stade de France
01:06:26 il y a deux semaines, assister à France Pays Bas,
01:06:28 il n'y est pas allé. Est-ce qu'il va aller
01:06:30 à la finale de la Coupe de France, qui est un classique,
01:06:32 tous les présidents y vont, ils y vont même sur le terrain.
01:06:34 Et il y a déjà eu des appels
01:06:36 à le huer, à se mobiliser pour aller
01:06:38 dans le stade pour le huer.
01:06:40 Donc ce n'est pas fait qu'il y aille.
01:06:42 Il a fait le choix aujourd'hui de faire mentir
01:06:44 les commentateurs et les opposants
01:06:46 qui disent qu'il est bunkérisé.
01:06:48 Donc on verra jusqu'où il décide de les faire mentir.
01:06:50 Mais il fera sans doute le choix, peut-être,
01:06:52 de se faire huer s'il y va.
01:06:54 Les services de sécurité ont quand même demandé aux ministres.
01:06:56 Ah, ils peuvent quand même ?
01:06:58 Non, mais ils leur disent, nous on n'est plus capables.
01:07:00 Parce qu'un voyage présidentiel comme ça,
01:07:02 je peux vous dire que c'est huit jours de préparation avant,
01:07:04 on va repérer avant,
01:07:06 il y a les chiens des mineurs qui viennent,
01:07:08 il y a des démis, c'est une logistique terrible.
01:07:10 Et on ne peut pas faire ça pour la première ministre.
01:07:12 Donc on est obligé, ils ne peuvent plus.
01:07:14 Les services disent, là on n'est pas capables,
01:07:16 donc arrêtons. Donc on limite les sorties
01:07:18 de certains ministres, on limite les déplacements
01:07:20 parce qu'en termes de sécurité, ils disent
01:07:22 on n'est pas sûr de pouvoir assurer.
01:07:24 Donc quand on ne veut pas prendre le risque,
01:07:26 on arrête. Il va falloir que ça s'arrête,
01:07:28 en effet, parce que le problème
01:07:30 c'est que si le pays devient ingouvernable
01:07:32 et que les membres du gouvernement
01:07:34 ne peuvent plus mettre un pied dehors
01:07:36 sans être pris à partie,
01:07:38 il ne va plus rien se passer, y compris sur la préparation,
01:07:40 la confection des lois,
01:07:42 Pierre-Henri Dumont.
01:07:44 Maintenant c'est l'enjeu de savoir ce qui sera présenté
01:07:46 au menu des parlementaires.
01:07:48 Une fois plus, on pensait avoir dans l'intervention,
01:07:50 l'élocution du président de la République,
01:07:52 deux, trois éléments un peu tangibles.
01:07:54 On n'a rien eu. Sur l'immigration notamment.
01:07:56 Sur l'immigration, évidemment, mais rien du tout.
01:07:58 À part limiter... Les attentions.
01:08:00 Il a dit, il faut mieux intégrer ceux qui sont là
01:08:02 et éviter que ceux qui ne doivent pas être là
01:08:04 viennent en France.
01:08:06 C'est quand même assez léger comme politique migratoire.
01:08:08 Et aujourd'hui, si on prend l'ordre du jour
01:08:10 du Parlement depuis ce fameux
01:08:12 49.3, depuis
01:08:14 la fin des débats,
01:08:16 on n'a pas grand-chose
01:08:18 à se mettre sous la dent. Il n'y a aucun
01:08:20 grand texte qui est prévu d'ici au mois de juin.
01:08:22 Parce que le président a demandé à la Première Ministre
01:08:24 lors de son interlocution de dire
01:08:26 "il me faut une majorité,
01:08:28 à vous, et donc on verra bien si lors des prochains
01:08:30 textes, les textes passent."
01:08:32 "Dès majorité."
01:08:34 Laquelle Première Ministre a-t-il demandé de brainstormer
01:08:36 quand même d'ici mercredi, je crois ?
01:08:38 Elle doit présenter...
01:08:40 Elle ne va pas faire sortir n'importe quoi du chapeau.
01:08:42 Elle doit être plus concrète que lui, c'est-à-dire donner un calendrier.
01:08:44 Parce qu'effectivement, on le disait tout à l'heure, on ne comprend plus rien au calendrier.
01:08:46 Tant sur la loi immigration
01:08:48 que sur la loi travail.
01:08:50 Et sur la loi immigration, vous voyez ce qu'il veut faire.
01:08:52 Mais d'ailleurs, sur tous les textes, il veut saucissonner
01:08:54 la loi immigration pour aller voter
01:08:56 avec les députés de droite comme Pierre-Henri Dumont
01:08:58 les mesures de droite. Donc par exemple, pour limiter
01:09:00 le nombre de recours quand vous êtes sous obligation
01:09:02 de quitter le territoire.
01:09:04 Et ensuite, pour aller voter avec les députés
01:09:06 de gauche, la régularisation des travailleurs
01:09:08 sans-papiers. Et on sait que
01:09:10 le président du Sénat, Gérard Larcher, s'est déjà
01:09:12 opposé à cette manière de
01:09:14 saucissonner les textes.
01:09:16 Et avec Lyot, il va aller voter la loi
01:09:18 la réforme de la Constitution.
01:09:20 Pour la Corse.
01:09:22 Donc il va essayer de trouver morceau de texte
01:09:24 par morceau de texte, loi par loi,
01:09:26 des majorités. Mais je rappelle qu'il avait confié
01:09:28 une mission à Elisabeth Borne, on n'en entend plus parler,
01:09:30 élargir la majorité. On a vu que ça ne marchait pas du tout.
01:09:32 On va en dire un mot.
01:09:34 Je rappelle qu'il est
01:09:36 dans l'hôtel de ville, je ne sais pas si on peut apercevoir
01:09:38 l'image, je n'ai plus l'écran de contrôle
01:09:40 devant moi, mais l'hôtel de ville de Célestat,
01:09:42 c'est dans le Barin.
01:09:44 Emmanuel Macron est à l'intérieur. D'ici quelques
01:09:46 minutes, il devrait en sortir pour
01:09:48 quitter cette région.
01:09:50 La déambulation sur cette place
01:09:52 qui était quand même très dense
01:09:54 tout à l'heure, avec beaucoup de monde qui l'attendait,
01:09:56 a été mouvementée.
01:09:58 Vous avez vu ces images où il est
01:10:00 pris à partie, conspué, invectivé,
01:10:02 même insulté par une des
01:10:04 personnes qui se trouve là.
01:10:06 Et là, il semblerait que la place se soit un petit peu
01:10:08 claircevée. Donc ça devrait être un petit peu
01:10:10 plus paisible pour la sortie.
01:10:12 On parle du chemin
01:10:14 démocratique du texte, ça c'est l'expression
01:10:16 macronienne,
01:10:18 ou en tout cas de l'entourage macronien,
01:10:20 pour dire que c'est arrivé à la fin.
01:10:22 Est-ce qu'il y a encore une voix parlementaire ?
01:10:24 On parle beaucoup ces dernières heures
01:10:26 de la proposition de loi de Lilliot,
01:10:28 puisque ce parti,
01:10:30 cette formation, ce groupe,
01:10:32 bénéficie d'une niche
01:10:34 parlementaire qui n'est pas encore intervenue.
01:10:36 C'est le dernier, je crois, à pouvoir la faire
01:10:38 jouer le 8 juin.
01:10:40 C'est un horizon assez proche.
01:10:42 Il y a quelque chose
01:10:44 qui peut émerger de ça, selon vous, Pierre-Henri Dumont ?
01:10:46 La question, c'est de ne pas donner des faux
01:10:48 espoirs aux Françaises et aux Français, sur tout ça.
01:10:50 Dire qu'il y ait un texte qui soit inscrit
01:10:52 à l'ordre du jour de la niche Lilliot,
01:10:54 pourquoi pas ? Mais un, si
01:10:56 cette loi est adoptée, il faut qu'elle soit ensuite adoptée
01:10:58 au Sénat, ce qui a très peu de chances
01:11:00 d'arriver, et puis il faut que cette loi
01:11:02 aille au bout.
01:11:04 Vous savez que la mécanique
01:11:06 des textes
01:11:08 à l'Assemblée nationale dans les niches parlementaires,
01:11:10 c'est qu'à minuit, ça s'arrête, que le texte soit
01:11:12 voté ou pas. Donc le gouvernement, la majorité,
01:11:14 aura beau jeu de faire
01:11:16 durer un peu, par des amendements,
01:11:18 par des procédures... - Elle fera l'obstruction, cette fois.
01:11:20 - Elle fera l'obstruction, comme elle l'a fait.
01:11:22 - Sur la réintégration des soignants non-vaccinés.
01:11:24 - Exactement. - Elle les respectera, la majorité.
01:11:26 - Sur une niche, déjà. Et donc la majorité,
01:11:28 s'il y a un texte qui est
01:11:30 présenté par le groupe Lilliot dans une niche,
01:11:32 soit il y a de l'obstruction parlementaire
01:11:34 de la part de la majorité, et donc du coup,
01:11:36 ça va encore aggraver la crise démocratique,
01:11:38 soit le texte sera voté à l'Assemblée nationale
01:11:40 et ne sera pas inscrit à l'ordre du jour,
01:11:42 et s'il est inscrit par le plus grand des hasards,
01:11:44 mais je pense pas que ça sera refusé
01:11:46 et rejeté par le Sénat,
01:11:48 et donc les gens ne comprendront pas que c'était adopté
01:11:50 à l'Assemblée, pas au Sénat. - Oui, encore beaucoup d'obstacles.
01:11:52 - Non, non, mais c'est vrai que ça va aggraver la crise.
01:11:54 - C'est très symbolique. Mais si la loi,
01:11:56 le proposant de loi de Lilliot est adopté,
01:11:58 même s'il y a un article qui dit
01:12:00 qu'on revient à 62 ans.
01:12:02 - Ah ben le gouvernement, on prend pour une semaine.
01:12:04 - Le gouvernement, c'est-à-dire que le Premier ministre,
01:12:06 le 8 juin, n'aura toujours pas de majorité.
01:12:08 Et donc, est-ce que l'on est dans la République ?
01:12:10 - Et ce sera encore une occasion
01:12:12 pour les Républicains de montrer leur unité.
01:12:14 - N'est-ce pas, monsieur ?
01:12:16 - D'ailleurs, là-dessus, sur les Républicains...
01:12:18 - C'est pour ça qu'on vous a invité,
01:12:20 pour nous dire ce qui allait se passer.
01:12:22 - Il y a une musique qui circule, c'était encore
01:12:24 dans certains journaux ce matin,
01:12:26 les Républicains pourraient sauver le gouvernement,
01:12:28 et vice-versa d'ailleurs. Je pense que c'est vraiment une chimère.
01:12:30 On parle de Gérard Larcher à Matigny, ou d'un ancien LR
01:12:32 qui pourrait en attirer d'autres, Gérald Darmanin,
01:12:34 Bruno Le Maire, Sébastien Lecornu.
01:12:36 Mais c'est une chimère, ça ne marchera pas, parce que si ça avait marché,
01:12:38 ça aurait marché sur les retraites.
01:12:40 Le nouveau gouvernement n'aurait pas eu besoin d'avoir recours aux 49.3.
01:12:42 Et si un jour, un Gérard Larcher arrive à Matigny,
01:12:44 mais même lui n'arriverait pas à capter tout le groupe des Républicains,
01:12:46 Pierre-Henri Dumont, Aurélien Pradié,
01:12:48 resterait dans l'opposition.
01:12:50 - Sauf si c'est Elisabeth Borne qui a échoué,
01:12:52 qui n'a pas été capable de faire ça.
01:12:54 - Ce n'est pas de la faute d'Elisabeth Borne
01:12:56 si Pierre-Henri Dumont et Olivier Marlec ne sont pas d'accord.
01:12:58 - D'accord, mais si on est capable d'aller chercher...
01:13:00 Si le nouveau gouvernement est capable d'aller chercher
01:13:02 20 députés républicains...
01:13:04 - Mais ça ne suffira pas.
01:13:06 - Il faut que ça se discute.
01:13:08 Parce que chez Lyot, il y a les Corses, les Ultramarins, les autres.
01:13:10 Ça se discute.
01:13:12 - Oui, mais sauf que là, François Pépini,
01:13:14 ça n'a pas fonctionné sur les retraites.
01:13:16 Ça peut fonctionner sur un texte de temps en temps.
01:13:18 - Elisabeth Borne ne l'a jamais fait.
01:13:20 Ils ont aussi au dernier moment d'appeler tout le monde en disant...
01:13:22 - Les Républicains, ils ont tout fait pour avoir les Républicains.
01:13:24 Ils ont même cédé beaucoup de choses
01:13:26 qui ont été retoquées d'ailleurs par le Conseil constitutionnel.
01:13:28 - Ils s'y sont quand même très mal pris aussi.
01:13:30 - On peut aussi parler du référendum d'initiative partagée.
01:13:32 Il y a plusieurs voix encore à exagérer.
01:13:34 - C'est une nouvelle réponse le 3 mai.
01:13:36 - Le 3 mai a été retoqué.
01:13:38 - Donc on retient deux dates en fait.
01:13:40 - 3 mai et 8 juin.
01:13:42 - Sur les deux prochaines échéances.
01:13:44 - Et il va sûrement être retoqué aussi ce nouveau référendum.
01:13:46 - Oui, parce qu'il est très mal rédigé.
01:13:48 - Il reste très peu de temps pour se retourner aussi.
01:13:50 - Il n'y a aucune raison qu'il ne soit pas retoqué.
01:13:52 Puisque l'argument principal du Conseil constitutionnel,
01:13:54 ce n'est pas une réforme sur laquelle le référendum proposait aux Français de s'exprimer.
01:14:00 Puisque en l'état du droit, la retraite est déjà à 62 ans.
01:14:04 Donc un texte qui dit que la retraite doit rester à 62 ans, ce n'est pas une réforme.
01:14:08 - Oui, mais c'est pour ça qu'il aurait fallu qu'ils disent
01:14:10 "on fait 62 ans mais avec un mois de plus".
01:14:13 Il aurait fallu qu'ils rajoutent un article qui rendait la réforme possible.
01:14:17 - Sauf qu'ils ne l'ont toujours pas fait.
01:14:19 - Parce que je pense que la stratégie de la France insoumise,
01:14:21 c'est que le Conseil constitutionnel dise "on ne fait pas de référendum pour une raison juridique".
01:14:27 Mais que la France insoumise dit "c'est scandaleux, on nous baillonne".
01:14:31 - Mais c'est parce que c'est la stratégie des insoumises du PS de remettre en cause des institutions.
01:14:35 On en revient au même sujet qui est de dire "le Conseil constitutionnel n'est pas légitime,
01:14:38 ce sont des anciens politiques pour quelques-uns
01:14:40 et donc du coup ils prendent des décisions non pas en droit mais parce que ce sont des copains, les affidés etc."
01:14:44 - Enfin ce n'était pas le cas de Laurent Fabius.
01:14:46 - Et ce sont les mêmes.
01:14:48 - Pour eux c'est une caste.
01:14:50 - C'est ce qui mène aussi à cette remise en cause de la fonction,
01:14:53 une fois de plus je mets de côté la personnalité d'Emmanuel Macron,
01:14:55 mais de la fonction du président de la République
01:14:57 qu'aujourd'hui on peut se permettre d'insulter en direct, en face à face.
01:15:01 - Vous ne croyez pas si bien dire parce qu'on va revenir,
01:15:03 si vous nous rejoignez à l'instant sur l'antenne,
01:15:05 à cette séquence un peu lunaire tout à l'heure d'Emmanuel Macron
01:15:09 qui va au contact prêt pratiquement à fendre la foule.
01:15:13 En tout cas il va très très près des barrières de ses résidents du Barin en Alsace.
01:15:18 Et puis voilà ce qui se passe, à la fois il est hué et félicité.
01:15:24 Vous regardez c'est un peu impressionnant comme séquence.
01:15:28 - Il y en a qui ne savent pas travailler.
01:15:32 - Merci d'être venu à l'Alsace.
01:15:38 - Courage, tenez bon.
01:15:40 - Merci pour ce que vous faites.
01:15:44 - Comment ça va ?
01:15:46 - Très bien.
01:15:48 - Merci à vous.
01:15:50 - Merci à vous.
01:15:52 - Personne ne m'a forcé.
01:15:54 - Allez Paris.
01:15:56 - Merci à vous.
01:15:58 - Allez Noël.
01:16:00 - En Gauthier il y a la première ligne qui est venue pour faire des selfies,
01:16:04 pour prendre la photo du président, qui n'est pas tout à fait hostile.
01:16:07 Même si certains, ça ne vous a pas échappé,
01:16:10 certains syndicalistes se sont glissés savamment,
01:16:12 notamment je crois des gens de l'UNSA,
01:16:14 pour lui poser des questions sur la réforme des retraites.
01:16:17 Et puis il y a ceux derrière qui le huent, le chahutent copieusement quand même.
01:16:21 - Oui et il va recommencer demain dans les Ros,
01:16:24 il fait un déplacement sur l'éducation avec son ministre Papanday dans les Ros.
01:16:28 Il y a une séquence normalement de déambulation qui est également prévue.
01:16:32 La semaine prochaine il retournera encore sur le terrain.
01:16:34 Donc on voit bien l'objectif du président, montrer qu'il va au contact,
01:16:38 montrer qu'il n'est pas bunkérisé, montrer qu'il n'est pas enfermé à l'Elysée.
01:16:42 Mais à chaque fois il est rattrapé par cette réforme des retraites
01:16:45 qui lui colle comme un chewing-gum à la semelle.
01:16:47 Donc il aimerait se débarrasser, il aimerait tourner définitivement la page.
01:16:50 Mais même quand il va à l'étranger, aux Pays-Bas, il a un comité d'accueil.
01:16:53 Donc il est rattrapé et ça va durer très certainement jusqu'au 1er mai, au minimum,
01:16:57 puisqu'on sait que le 1er mai c'est le baroud d'honneur de l'intersyndicale.
01:17:00 C'est la dernière grande journée de mobilisation.
01:17:02 Laurent Berger dans son interview au Monde aujourd'hui,
01:17:04 appelle une nouvelle fois à la mobilisation à un 1er mai record.
01:17:07 Laurent Berger a même dit dans les colonnes du Parisien ce week-end,
01:17:09 il faut casser la baraque.
01:17:11 Lui qui est plutôt habitué à un langage plus feutré.
01:17:17 Là effectivement, casser la baraque, vous pouvez le lire de deux manières,
01:17:20 surtout quand il y a eu de la casse dans les rues.
01:17:23 Donc oui, il va être poursuivi par cette réforme des retraites
01:17:25 pendant encore un petit moment.
01:17:26 Et puis vous avez rappelé les deux dates importantes, 3 mai, le référendum.
01:17:30 S'il est retoqué, ça va créer de la colère pour au moins encore une semaine.
01:17:33 Et puis après, il y a le 8 juin.
01:17:35 Donc il ne faudrait pas que pour le gouvernement,
01:17:37 cette proposition de Lyott d'abroger soit l'entièreté du texte,
01:17:40 soit les 64 ans, soit voter.
01:17:42 Car même si après, ça a très peu de chances d'aboutir,
01:17:44 puisqu'il y a la Chambre haute, le Sénat,
01:17:47 forcément, ça sera un mauvais coup pour le gouvernement.
01:17:49 Et ça viendra une nouvelle fois illustrer qu'il n'y a pas de majorité.
01:17:53 Et là, il a toujours pas trouvé la formule secrète pour sortir d'un impasse politique
01:17:56 qu'il n'y a pas de majorité du côté de l'Assemblée nationale.
01:17:58 Mais on peut avoir un élément de réponse si la proposition Lyott va jusqu'au vote,
01:18:02 vous la votez ?
01:18:03 Il faut voir ce qu'il y a dedans.
01:18:05 Il n'a pas vu le texte encore.
01:18:06 Mais on viendrait le dire.
01:18:07 L'ordre de bois.
01:18:08 Mais on ne sait pas ce qu'il y a dedans.
01:18:10 Elle consiste à annuler, ils le disent, à annuler le report.
01:18:16 C'est la retraite à 55 ans pour lui.
01:18:20 Moi, j'ai toujours été sur ma ligne.
01:18:23 J'ai été contre la réforme.
01:18:25 Je pense qu'il faut une réforme, mais que celle-là n'est pas une bonne réforme.
01:18:27 C'est pour ça que j'ai voté la motion de censure également,
01:18:29 parce que la Première ministre avait dit qu'il y avait un lien évident
01:18:32 et que le vote sur la réforme serait le vote sur la motion de censure.
01:18:34 Mais ce n'est pas l'âge, vous, qui vous posez problème.
01:18:36 Moi, j'ai un problème sur le fait de demander des efforts toujours eux-mêmes.
01:18:39 Et le fait qu'une personne qui a commencé à travailler à 24 ans
01:18:42 n'ait pas une seule seconde de plus à travailler dans cette nouvelle réforme des retraites
01:18:47 qu'une personne qui, elle, a commencé à 18 ou 19 ans, qui devra faire deux ans de plus.
01:18:51 Je trouve que ce n'est pas juste, ce n'est pas égalitaire.
01:18:53 Donc, si ça revient dessus, si la proposition de Lyott revient sur ce que je viens de dire,
01:18:56 évidemment que je la voterai en cohérence avec ce que j'ai fait.
01:18:58 Donc, il y a encore un certain nombre de conditions.
01:19:00 Oui, parce que là, ce n'est pas pareil.
01:19:01 Là, il peut y avoir une majorité sans qu'il y ait la majorité de l'Assemblée.
01:19:05 Parce que la difficulté pour la majorité présidentielle,
01:19:08 c'est qu'il faudra qu'il soit dans l'hémicycle en nombre suffisant.
01:19:11 Majorité relative.
01:19:12 Majorité relative, contrairement à la motion de censure,
01:19:15 où là, il fallait que 50 % des parlementaires votent, des députés pardon, votent la motion.
01:19:20 Là, ce sera les gens présents physiquement dans l'hémicycle.
01:19:22 Des parlementaires totalement élus.
01:19:25 Franchement, quand vous dites ça aux Français,
01:19:26 ce n'est pas un obstacle insurmontable que de demander à tout le monde,
01:19:29 à des députés, de venir siéger.
01:19:31 Oui, mais c'est une difficulté de la majorité actuelle.
01:19:35 Ils se sont retrouvés depuis un an régulièrement minoritaires.
01:19:38 Ce qu'on sous-estime, c'est que être député, c'est aussi physique.
01:19:44 Il faut être là du matin au soir.
01:19:46 Surtout en majorité relative.
01:19:48 Et à un moment, on n'y arrivera.
01:19:49 Et on ne sait pas quand intervient le vote.
01:19:51 Non, jamais.
01:19:52 Au Parlement européen, vous avez un système qui est un système
01:19:56 où les votes sont définis à l'avance.
01:19:57 Il y a des feuilles de vote et il y a 100, 150 votes à la suite.
01:20:01 Au Sénat, vous pouvez donner une délégation de vote sur les amendements.
01:20:05 Même si vous n'êtes pas là, quelqu'un vote pour vous.
01:20:07 À l'Assemblée, ça n'existe pas.
01:20:08 Vous êtes obligés d'être présents pour voter,
01:20:10 hormis les scrutins solennels, qui est le vote global du texte le mardi.
01:20:14 C'est extrêmement compliqué pour tous les députés d'être présents
01:20:17 parce que la réalité, c'est qu'on ne sait pas à l'avance quand le vote aura lieu.
01:20:20 Est-ce qu'il aura lieu s'il y a l'obstruction parlementaire à 22h ?
01:20:23 S'il n'y a pas d'obstruction, est-ce qu'il aura lieu à 14h ?
01:20:26 Il ne faut pas être surpris par un coup du rideau.
01:20:28 Il y a quelque chose de supplémentaire.
01:20:31 Sur la motion de censure, les députés de la majorité relative
01:20:35 n'avaient pas à voter.
01:20:37 Ce sont que ceux qui voulaient voter pour la motion de censure qui voulaient voter.
01:20:40 Là, il peut y avoir aussi un phénomène,
01:20:42 qui est le phénomène qu'on a sur tous les votes.
01:20:44 Certains députés de la majorité peuvent,
01:20:46 parce que c'est très impopulaire chez eux,
01:20:48 aller aux toilettes, oublier qu'ils avaient un rendez-vous,
01:20:52 prendre un événement en circonscription qui les retient, etc.
01:20:55 La majorité a été battue juste la veille de la motion de censure
01:20:58 sur un texte plus ceux de quelle.
01:21:00 Ils ont voté un amendement.
01:21:01 Je ne sais plus sur quelle loi c'était.
01:21:03 Ils avaient fait leur job.
01:21:05 - C'était sur l'Euronewrap.
01:21:07 - Je ne sais plus. Ils ont voté leur article.
01:21:09 Ils ont tous été à la buvette.
01:21:11 Ils n'ont juste pas fait attention que l'amendement d'après faisait tout tomber.
01:21:13 Ils ont été minoritaires alors qu'ils n'étaient pas là.
01:21:16 - Et il nous reste une minute pour retourner à Célestin.
01:21:18 Nous attendons Elodie Huchard.
01:21:19 Elodie Huchard, on attend toujours la sortie du président de la République
01:21:22 de l'hôtel de ville de cette petite localité.
01:21:24 - Une sortie imminente parce qu'on voit que les choses s'agitent un petit peu autour de nous.
01:21:31 Le président de la République qui effectivement est ici à l'hôtel de ville de Célestin
01:21:34 qui rencontre notamment des élus.
01:21:36 Vous avez vu aussi ces images.
01:21:38 Rien n'aura été épargné à Emmanuel Macron aujourd'hui.
01:21:41 Les huées, les Macron démissions entendues tout au long de la journée.
01:21:44 Même une coupure d'électricité au sein de l'entreprise
01:21:47 alors qu'il visitait cette entreprise qui travaille dans le bois.
01:21:50 Emmanuel Macron qui l'a promis, qui l'a redit devant la presse,
01:21:53 il veut aller au contact des Français finalement coûte que coûte.
01:21:56 Il a assumé ses interpellations extrêmement directes
01:21:59 quand quelqu'un lui dit qu'il a un gouvernement de corrompu.
01:22:02 Quand quelqu'un le tutoie en lui disant "T'as réforme, on n'en veut pas,
01:22:05 qu'est-ce que tu ne comprends pas ?"
01:22:07 Le chef de l'État qui savait de toute façon que ce retour sur le terrain
01:22:10 à la fois attendu évidemment parce qu'il fallait qu'il se remette au cœur
01:22:13 de la scène politique allait être compliqué.
01:22:15 Une sortie imminente, pas de nouveau bain de fou.
01:22:17 D'ailleurs l'ambiance, vous venez de le voir sur les images d'Olivier Gangloff,
01:22:20 est beaucoup plus calme. On n'entend plus de manifestants pour l'instant.
01:22:23 Sa voiture est à quelques mètres, donc même s'il y avait quelques huées,
01:22:26 Quelques huées, elles ne devraient pas durer bien longtemps Nelly.

Recommandée