Fraudes fiscales et sociales : «Nous devons être plus efficaces sur les fraudes d’en haut et d’en bas», estime Attal
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00:00 - Gabriel Attal, vous êtes l'invité d'Europe 1 ce matin. Bruno Le Maire a annoncé mardi le déploiement imminent
00:04 d'un plan de lutte contre les fraudes sociales et fiscales. Alors vous allez être très attendu parce que ces deux fraudes
00:10 provoquent un fort sentiment d'injustice chez les français. Disons que la fraude fiscale plutôt à gauche,
00:14 la fraude sociale plutôt à droite. Est-ce que peut-être on peut d'abord se mettre d'accord sur des montants
00:19 approximativement précis si je puis dire ? - On a des montants et des... - Parce que par définition la fraude on ne sait pas.
00:25 - Si on savait parfaitement et exactement combien il y avait de fraude, on saurait où elle est et on saurait aller la récupérer.
00:30 On a des estimations sur certains impôts. Je donne un exemple, fraude à la TVA.
00:35 l'INSEE a réalisé une étude assez poussée
00:38 qui estime autour de 20 milliards d'euros par an la fraude à la TVA. On peut recouvrer beaucoup plus. Sur la fraude aux cotisations
00:44 sociales, cotisation des entreprises, on l'estime autour de 8 milliards d'euros. Là aussi on peut aller beaucoup plus loin, on en recouvre
00:51 autour de 800 millions par an. Ça a doublé en 10 ans mais on peut aller plus loin. - Vous pensez réussir là où
00:56 tant de ministres avant vous ont échoué ? Alors Bruno Le Maire a dévoilé parmi les mesures
01:00 envisagées d'empêcher les transferts d'allocations vers des comptes domiciliés à l'étranger.
01:06 - Alors j'ai... - C'est acté ça ? - Ce que je peux vous dire c'est qu'à partir du 1er juillet prochain,
01:11 il n'y aura plus de versements d'allocations sociales sur des comptes bancaires
01:14 extra-européens, sur des comptes bancaires étrangers hors union européenne. C'est notamment parce que les
01:21 banques européennes nous garantissent beaucoup mieux l'identité de la personne qu'il y a derrière le compte que certains comptes bancaires à l'étranger. Donc à compter du 1er juillet,
01:28 fin des versements d'allocations sociales sur les comptes bancaires étrangers. C'est une mesure qui est importante. Moi je souhaite par ailleurs qu'on
01:35 relève la condition de résidence pour toucher les allocations sociales en France, résidence sur l'année.
01:41 Aujourd'hui pour toucher votre minimum vieillesse ou vos allocations familiales, il faut passer six mois de l'année
01:48 en France pour toucher ces APL, ces huit mois de l'année en France. - Donc tout ça c'est nouveau à partir du 1er juillet, vous nous dites
01:54 Gabriel Attal ? - Alors sur le versement à l'étranger, c'est 1er juillet. Sur la condition de résidence, ça sera à compter de
02:00 2024. Moi je souhaite qu'on relève la condition de résidence sur l'année, qu'on passe tout à neuf mois pour bénéficier des allocations
02:07 sociales. Je veux aussi agir avec force sur la question de la fraude fiscale.
02:11 Parce que la réalité c'est que vous avez d'un côté la gauche qui ne parle que de la fraude
02:16 fiscale et de l'autre la droite qui ne parle que de la fraude sociale.
02:19 Moi j'ai mis tout ce monde dans une salle, j'ai demandé à tous les groupes parlementaires de l'Assemblée et du Sénat
02:24 d'envoyer un représentant pour qu'on travaille ensemble à des mesures. Pendant plusieurs mois, on a travaillé avec eux. Je me suis déplacé à l'étranger
02:30 voir comment faisaient d'autres pays européens et y compris aux Etats-Unis. J'ai travaillé avec des experts donc je peux vous dire qu'on a maintenant
02:37 des mesures assez fortes qui doivent nous permettre d'être beaucoup plus efficaces
02:40 sur la fraude d'en haut et la fraude d'en bas. Parce qu'entre les deux il y a qui ?
02:44 Il y a ces fameuses classes moyennes qui travaillent, qui payent leurs impôts. Un euro soustrait à la solidarité nationale aux impôts
02:51 c'est de l'argent en moins pour nos policiers, pour nos gendarmes, pour nos enseignants. C'est de l'État qui recule.
02:57 Moi je veux réaffirmer cette autorité de l'État, les moyens de l'État pour être capable de protéger les Français.