FACE AUX TERRITOIRES SARAH EL HAIRY 20-04-23

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00:00 [Générique]
00:12 Bonjour à tous, bienvenue sur le plateau de Face au Territoire sur TV5MONDE
00:15 avec nos partenaires West France, Nice Matin, France Antilles 20 minutes,
00:19 Centre France La Montagne et le magazine Le Point récemment,
00:23 partenaires de Face au Territoire.
00:25 Vous pouvez retrouver d'ailleurs cette émission sur les sites internet
00:28 de nos partenaires co-producteurs.
00:30 Bonjour Sarah El Haïry, vous êtes secrétaire d'État chargée de la Jeunesse
00:34 et du Service National Universel.
00:37 Merci d'être sur ce plateau.
00:39 L'actualité tout de suite, hier à Nantes,
00:41 on va voir des images qui nous sont envoyées d'ailleurs
00:43 par nos partenaires de Télénantes,
00:45 Jérôme Desruis.
00:47 Hier à Nantes, le village du Service National Universel
00:49 a été contraint de fermer ses portes
00:51 en raison de la présence de 150 manifestants
00:54 venus perturber l'événement.
00:56 On dénonce un "embrigadement de la jeunesse"
00:59 et la "militarisation des esprits".
01:01 C'est très fort.
01:03 On voit ces images actuellement derrière vous.
01:05 Pourquoi, j'allais dire, cette réaction ?
01:08 Qu'est-ce qui s'est passé ?
01:10 – Vous savez, moi je suis très très en colère
01:12 pour ce qui s'est passé hier à Nantes.
01:14 En colère parce que la démocratie ce n'est pas ça.
01:16 C'est le respect du débat, de l'échange.
01:19 Et dans le fond, ce village et ses nues,
01:22 c'est la 9ème ville de France qui le fait.
01:24 Ils s'arrêtent tous les mercredis et tous les samedis
01:27 dans nos villes et dans nos villages, dans nos centres bourgs
01:29 pour présenter cette jolie opportunité
01:31 qu'est le Service National Universel
01:33 qui est d'abord un service civil.
01:35 Mais c'est la première fois qu'ils doivent fermer,
01:38 non pas parce qu'il y a eu une manifestation en face,
01:40 c'est légitime, c'est légitime de manifester.
01:42 C'est légitime de ne pas être en accord ou en phase.
01:45 Mais c'est-il légitime de casser, de violenter ou d'intimider ?
01:50 – Mais vous êtes victime quoi ?
01:51 – Et c'est ce qui s'est passé hier.
01:52 – Et actuellement, vous êtes victime des problèmes liés à la loi sur les retraites.
01:56 Vous êtes victime de quoi ?
01:57 – Écoutez, il se trouve que dans ma ville, je suis élue locale de Nantes,
02:01 je suis élue municipale, je suis aussi la députée de la circonscription
02:05 où il y a une partie de Nantes.
02:07 Il se trouve que notre ville subit depuis maintenant des années
02:10 des violences, le samedi, pendant les manifestations du dimanche.
02:14 Et donc finalement, il y a une sorte de tolérance à…
02:18 Manifester est une chose et ce sera toujours protégé.
02:20 C'est un droit, c'est la grandeur de notre pays.
02:22 Mais jamais, jamais justifier une violence, une casse.
02:25 Là, ils ont privé qui ?
02:26 Ils ont privé les enfants d'employés, d'ouvriers.
02:30 Ils ont privé les enfants nantais de découvrir peut-être une opportunité
02:34 qui serait heureuse pour eux.
02:35 Ils ont privé ces enfants de découvertes.
02:37 – Sarah El Haïry qui est notre invitée ce matin,
02:39 secrétaire d'État chargée de la jeunesse et de ce service national universel.
02:42 Quand je disais "victime", ce n'est pas le bon mot.
02:44 Est-ce qu'il n'y a pas un contexte au fond qui est extrêmement explosif aujourd'hui ?
02:47 On voit que le président d'ailleurs aujourd'hui part en déplacement
02:50 sur le thème de l'école dans les Roses, partout où il va, le bruit des casseroles.
02:55 Il ironise le président sur ces affaires-là.
02:57 Est-ce que c'est la bonne solution de faire des traits d'esprit sur ça ?
03:02 Est-ce qu'il n'y a pas au fond un contexte, je disais, extrêmement mauvais aujourd'hui
03:07 qui perturbe tout, y compris les bonnes initiatives qui pourraient y avoir ?
03:10 Est-ce que vous ne le ressentez pas comme tel vous ?
03:12 – Il y a évidemment une colère…
03:13 – Avec un langage nouveau, vous parlez à la jeunesse.
03:15 – Il y a une colère qui s'exprime, sauf que ceux qui manifestaient
03:17 et qui ont fait que ce village et ses nus a été arrêté et fermé.
03:21 Ce ne sont pas des jeunes, ce ne sont pas des gens qui manifestaient calmement,
03:26 ça a été des violences.
03:28 Et donc au point où les personnes qui présentent ce projet,
03:31 les associations qui étaient présentes ont dû être protégées par des CRS.
03:35 Je condamne les violences, absolument, complètement.
03:38 – Vous pouvez tenir un langage très direct.
03:41 – Bien sûr.
03:42 – Est-ce que vous ne trouvez pas que l'attitude du Président de la République
03:45 est inadéquate par rapport à ce qui se passe au contexte général ?
03:48 – Soyons très clairs, absolument.
03:49 – Vous pouvez lui parler ou pas, par exemple, le Président ?
03:51 – Bien évidemment, je suis membre de son gouvernement.
03:54 – Et vous lui dites, non, là-dessus,
03:56 pas forcément comme ça qu'il faut s'exprimer.
03:58 On peut dire ça au Président quand on est Secrétaire d'État ou pas ?
04:01 – On a le devoir de tout dire au Président de la République.
04:04 Parce qu'au-delà, aujourd'hui, de ma responsabilité
04:06 et de la mission qu'il m'a donnée d'être en charge de sa jeunesse…
04:08 – Et il vous répond quoi quand vous dites ça ?
04:10 – Aujourd'hui, moi, ce que je vois, c'est que le Président de la République,
04:12 il ne fuit pas, il est au contact.
04:14 Il n'a pas arrêté hier de discuter, d'essayer d'argumenter,
04:18 de partager son engagement.
04:20 Mais pourquoi nous le faisons ?
04:21 Nous le faisons pour cette jeunesse de France.
04:22 – Non, on y revient dans un instant.
04:23 – Parce que dans le fond, bien sûr, mais parce que dans le fond,
04:25 quand on fait parfois des réformes, c'est difficile.
04:27 La réforme des retraites, c'est une réforme d'effort.
04:29 – On va en parler.
04:30 – Eh bien, nous le faisons d'abord pour les plus fragiles
04:32 et pour les enfants sur lesquels on endette aujourd'hui notre modèle.
04:34 – C'est ça, elle a éri.
04:35 La secrétaire d'État chargée de la Jeunesse qui est sur notre plateau,
04:38 face au territoire, voici François-Xavier Lefranc de Ouest France.
04:41 [Musique]
04:44 Bonjour François-Xavier Lefranc, vous êtes directeur des rédactions de Ouest France,
04:47 le premier quotidien francophone du monde.
04:49 Et on va parler de ce parcours d'élu en Loire-Atlantique.
04:52 – Oui, bonjour Madame El Haïry.
04:53 Vous le rappeliez, vous êtes élu du pays de Nantes,
04:55 de ce beau pays de Nantes.
04:56 – Tout à fait.
04:57 – Vous avez été élu, vous avez été réélu,
04:58 puisque vous avez été réélu aux dernières législatives.
05:00 Votre circonscription couvre une partie urbaine et une partie rurale.
05:04 Et les Français vous découvrent à travers votre carrière politique nationale.
05:08 Vous êtes secrétaire d'État depuis quelques années.
05:11 Ça ne vous manque pas le terrain ?
05:13 Vous n'avez pas marre un peu de la politique parisienne
05:16 qui renvoie quand même de plus en plus souvent des images,
05:19 des images qui ont choqué tout le monde, des images d'inutilité ?
05:23 – Moi j'ai fait le choix d'une politique de territoire,
05:26 puisque j'en viens, je suis née dans le Loir-et-Cher,
05:28 mais mon cœur a adopté Nantes et Nantes m'a adoptée.
05:31 Et donc il se trouve que je rentre en famille tous les vendredis chez moi à Nantes.
05:35 J'habite à côté de la Beaujoire et j'y ai évidemment ma vie,
05:38 puisque c'est ma ville.
05:39 Mais au-delà de ce retour du vendredi, samedi, dimanche,
05:42 qui est celui de la fin de semaine, moi mon ministère, mon engagement,
05:46 ma responsabilité c'est de faire que les jeunesses de France
05:49 dans leur diversité puissent croire en la France, l'aimer,
05:52 et donc pouvoir se projeter, avoir du boulot, avoir des études,
05:55 accéder au numérique, permettre de passer le permis de conduire,
05:58 découvrir les engagements, et ça ne se fait pas depuis Paris.
06:01 Et donc j'ai la chance d'être parmi ces membres du gouvernement,
06:04 pour certains d'entre eux en tout cas, d'être toutes les semaines,
06:07 et bien sur les territoires, en déplacement,
06:09 d'où l'esprit de cette tournée CENU qui se fait principalement en sous-préfecte.
06:12 – Les territoires, vous êtes une jeune personnalité politique.
06:14 – C'est vrai, j'ai 34 ans depuis quelques jours.
06:17 – Voilà, donc, et votre territoire c'est Nantes,
06:19 il y a des municipales dans trois ans.
06:21 Nantes, vous parlez de fidélité, donc j'imagine que vous avez des projets,
06:26 évidemment, pour Nantes.
06:27 – Nantes sourires audacieux, c'est même notre, en réalité,
06:30 notre identité, notre slogan, notre "leitmotiv nantais",
06:36 j'aime ma ville, j'ai été candidate aux municipales malheureuses en 2014,
06:40 c'était ma première candidature, on en a eu une deuxième,
06:44 avec Valérie Hopelte qui a mené notre liste, une liste d'union,
06:47 et évidemment nous sommes au rendez-vous des conseils municipaux
06:50 et des conseils métropolitains, et nous proposerons,
06:52 pour Nantes bien sûr, un projet d'alternance.
06:55 – Qu'est-ce qui, fondamentalement, vous sépare de Johanna Roland,
06:58 la maire de Nantes, la maire socialiste de Nantes ?
07:00 Fondamentalement, au-delà des éthiques politiques.
07:02 – Oui, fondamentalement, vous savez tellement de choses,
07:04 la première des choses c'est peut-être retrouver le rayonnement
07:06 et le calme, la fierté d'être nantais, ça veut dire quoi ?
07:09 Eh bien, moi, ma famille politique c'est la famille centriste,
07:12 vous savez, je suis auprès de François Bayrou,
07:14 nous sommes des démocrates, on va chercher le consensus.
07:16 – Vous êtes patronne du Modem en Loire-Atlantique, je le rappelle.
07:18 – Tout à fait, je préside notre fédération.
07:20 – Mais vous êtes candidate aux municipales, clairement,
07:22 ça arrivera aujourd'hui, je suis déjà une élue de la ville et de la métropole,
07:25 je suis déjà une élue nantaise.
07:26 – À quel moment vous vous déterminerez ? C'est ça la question.
07:28 – C'est toujours un exercice d'union, d'unité, le travail il se fonde.
07:32 Moi, ce que je veux c'est que Nantes retrouve sa fierté,
07:34 retrouve le rayonnement.
07:35 – Ce n'est pas le cas du tout aujourd'hui ?
07:36 – Aujourd'hui c'est difficile, il y a beaucoup de vague à l'âme,
07:39 on voit des articles de presse qui parlent de l'insécurité,
07:42 regardez, des locaux, des violences.
07:43 – Mais Nantes se développe, Nantes est une grande zone urbaine
07:45 qui se développe, qui…
07:46 – Et je veux que ça continue, je veux qu'on continue à attirer des emplois,
07:50 je veux qu'on continue à avoir une ambition en termes de transport,
07:53 moi je veux qu'on ait un RER métropolitain,
07:56 je veux qu'on sorte de ce clivage autour de l'aéroport,
07:59 qu'on réussisse, dans le fond, à redonner, vous savez,
08:02 cette envie d'être amoureux de Nantes et de dire avec tellement de fierté
08:05 "Je suis nantaise et je suis fière de l'être"
08:08 et pour ça, ça passe par la culture, l'école, enfin bref.
08:10 – Xavier Lefranc, dans un instant…
08:12 – Le collectif à la nantaise.
08:13 – On va écouter Hermel Le Goffin qui est directrice adjointe
08:15 de la rédaction du Point, le partenaire de cette émission,
08:18 le Point, elle a une question à vous poser,
08:20 on l'écoute, on revient à François-Xavier Lefranc après.
08:22 – Sarah El Haïry, bonjour.
08:25 Une enquête de politis révèle des faits de harcèlement et de racisme
08:29 dans un centre du service national universel des Hauts-de-Seine.
08:34 Un commandant et un lieutenant colonel
08:37 auraient eu un comportement inapproprié,
08:40 votre cabinet aurait saisi le procureur de la République,
08:44 néanmoins ces faits ne risquent-ils pas d'entacher
08:47 la réputation du service national universel ?
08:51 – Ce que je peux répondre à Madame Le Goff, c'est très simple,
08:55 je suis d'une intransigeance sans faille.
08:58 Pourquoi ? Parce que nous avons recruté,
09:00 pour les 50 000 jeunes qui ont fait le service national universel,
09:03 plus de 9 000 encadrants.
09:05 J'ai eu connaissance de témoignages qui m'ont été rapportés,
09:09 effectivement par un média, le soir même, le soir même je dis.
09:13 Nous avons écrit la saisine de l'article 40,
09:16 c'est-à-dire saisir le procureur de la République
09:18 et saisir une inspection générale pour mettre en lumière.
09:21 Je vais vous dire pourquoi je suis de cette fermeté-là.
09:23 Un peu comme quand tu as l'honneur de faire grandir les enfants,
09:27 d'élever, d'être professeur, de servir,
09:29 et d'avoir finalement ce qu'on a de plus précieux,
09:31 nos adolescents et nos enfants,
09:33 la responsabilité qui est la mienne, c'est d'être,
09:36 dans une qualité d'encadrement absolument essentielle,
09:39 c'est pour ça que ma fermeté est comme ça.
09:41 – Je voudrais qu'on parle des jeunes, c'est votre champ d'action.
09:44 Qu'est-ce que le service national universel,
09:46 que vous défendez, et puis que vous défendez fortement,
09:49 enfin vous y croyez, ça fait longtemps que vous en entend parler,
09:52 qu'est-ce qui fait que c'est important pour les jeunes aujourd'hui,
09:55 ces jeunes qui sont traversés quand même par beaucoup d'interrogations,
09:59 de colère, et de colère authentique, qu'il faut regarder en face,
10:03 pour un tas de raisons, en quoi le service national universel
10:07 peut être une réponse à ce désarroi, à cette attente, à cette colère ?
10:14 – Moi je crois qu'on peut dépasser cette colère, ce désarroi en tout cas,
10:17 en ayant conscience qu'on appartient à un collectif,
10:21 ce collectif c'est la France.
10:23 Aujourd'hui, cette force d'âme, cette force mentale qu'on a,
10:26 et bien parfois elle est transmise par les parents,
10:29 qui vous font confiance, et qui vous disent "ma fille, mon fils,
10:32 ton destin t'appartient, tu vas pouvoir découvrir,
10:35 à partir en Europe, avoir des mobilités, ne t'interdis rien, ne t'auto-censure pas".
10:40 Mais en réalité c'est aussi le rêve français, c'est le rêve républicain ça.
10:43 Et donc permettre à des jeunes de collèges privés, de lycées privés,
10:47 de passer plus de 15 jours avec des jeunes de lycées publics,
10:50 qui viennent de Trappes, de Nantes, de Guéret ou de Clermont-Ferrand.
10:54 – Un brassage.
10:55 – Un vrai brassage, mais territorial, celui-là il est difficile,
10:58 parce que le brassage social est nécessaire,
11:00 mais nous sommes en train de l'améliorer avec les réformes
11:03 que nous portons avec le ministre de l'éducation nationale,
11:05 pour avoir encore plus de mixité dans nos établissements.
11:08 Mais ce brassage territorial, ce sentiment d'être français,
11:11 de lever un drapeau, de chanter une marseillaise quasiment à plein poumon,
11:14 et de se dire "demain, j'ai un pouvoir d'agir,
11:17 ma colère je peux la canaliser en étant utile,
11:19 pour l'environnement, pour la solidarité, auprès de nos pompiers,
11:22 dans peut-être même les réserves, les cadets de la gendarmerie,
11:25 ou encore au sein de la SPA".
11:27 Ça, c'est changer la place du jeune et la place de l'adolescent dans notre société,
11:32 et donc c'est le mettre en position de faire.
11:34 – Alors justement, Sarah El Haïry, à propos de ce SNU,
11:37 Service National Universel, je le rappelle pour les téléspectateurs,
11:41 Armelle Le Goff a une question supplémentaire à vous poser là-dessus.
11:45 – En cas de généralisation du dispositif,
11:49 quelle sera la place à accorder à la religion ?
11:53 Vous avez notamment déclaré qu'il faudrait penser à la place de la spiritualité
11:59 dans le cadre du Service National Universel.
12:03 – Effectivement, il y a deux hypothèses qui sont étudiées en profondeur.
12:07 La première, c'est la généralisation dans le cadre du temps scolaire.
12:11 Celle-là appellerait bien sûr à permettre aux jeunes de pratiquer leur foi,
12:16 leur spiritualité, dans un temps donné,
12:18 et donc de permettre peut-être l'accès à des aumôniers,
12:20 comme nous le faisons déjà, pour le coup, dans d'autres moments de la vie.
12:24 Et si ça reste sur le temps personnel, et donc le temps des vacances scolaires,
12:28 cette question est moins prégnante.
12:30 – Alors, la Une du magazine Le Point, rapidement, cette semaine,
12:32 ce qu'ils font avec notre argent, bonne question,
12:34 toujours plus de dépenses, toujours moins de services publics,
12:37 la Une du Point, notre partenaire en face au territoire.
12:39 François-Gabriel Lefranc.
12:40 – La politique, ça ne fait pas rêver aujourd'hui.
12:42 On parle des retraites depuis des mois, on parle d'argent, on parle d'équilibre,
12:46 ça ne fait pas rêver sur ce qu'est le travail.
12:48 L'environnement, on ne fait pas rêver les jeunes aujourd'hui.
12:51 Les jeunes sont beaucoup, enfin, les jeunes globalement,
12:54 reprochent beaucoup aux politiques de ne pas agir,
12:56 en tout cas de ne pas les faire rêver, et pas avec du vent,
12:59 avec des choses concrètes.
13:01 Les jeunes ne votent plus.
13:03 Comment on va faire dans ce pays, pour rassembler,
13:08 comment on va faire pour construire l'avenir du pays avec eux ?
13:12 Avec eux, des gens qui ont quasiment votre âge.
13:14 – Bien sûr.
13:15 – Comment on va faire ?
13:16 Vous, très jeune, vous avez choisi de faire de la politique,
13:18 vous avez considéré que c'était le chemin.
13:19 – Mais ce n'est pas le cas de…
13:20 – Comment les emmener là-dedans ?
13:21 – Ils veulent faire des affaires, les jeunes, du business aussi.
13:23 – Ils veulent trouver leur place.
13:24 En fait, je pense qu'aujourd'hui, il y a des jeunesses,
13:27 elles sont très diverses, elles sont très plurielles.
13:29 Et moi, je le vois quand, franchement, je suis en Alsace,
13:32 ou je suis dans le Var, ils n'ont pas les mêmes vies.
13:34 Et parfois, ils n'ont pas conscience de la vie de l'un ou de l'autre,
13:37 de la difficulté de l'un ou de l'autre, et du coup, ils se fantasment.
13:40 D'où ces points de rencontre, ces souvenirs communs.
13:42 Mais au-delà de ce souvenir commun, aujourd'hui,
13:44 le plus grand reproche que fait notre jeunesse,
13:46 on va dire, aux responsables politiques, c'est parfois l'inefficacité.
13:50 Ils te disent "mais vous êtes inefficace, et donc non impactant".
13:54 Où le temps administratif, le temps politique,
13:56 paraît plus long face à l'urgence climatique, face parfois à la précarité.
14:00 Et un des enjeux principaux, c'est l'éducation civique et morale,
14:04 le retour d'une éducation de nos institutions.
14:06 Mais aussi dans les pratiques.
14:08 Ça veut dire quoi, très concrètement ?
14:09 Quand on consulte les jeunes, quand on fait vivre, finalement,
14:13 cet apprentissage de la citoyenneté dès l'école,
14:15 avec, je pense, évidemment, la démocratie scolaire,
14:17 alors on apprend à voter.
14:19 Mais la réalité, aux dernières élections régionales,
14:21 où, qui s'occupent d'abord du lycée et des transports,
14:23 c'est-à-dire le quotidien des jeunes...
14:25 9 sur 10 n'ont pas voté.
14:26 Exactement, 9 sur 10 ne se sont pas déplacés.
14:28 Et donc ce renouveau démocratique, ça veut dire qu'il faut réconcilier
14:31 la démocratie représentative, moi je crois en ça,
14:33 je crois au fait que des hommes et des femmes
14:36 décident de donner la responsabilité à d'autres,
14:39 et bien de porter leurs intérêts, leurs paroles et leurs territoires.
14:42 Vous savez que majoritairement, les jeunes votent pour Jean-Luc Mélenchon
14:45 ou pour Marine Le Pen, aujourd'hui, en termes national.
14:47 Ça ne vous pose pas un problème ?
14:49 Écoutez, fondamentalement, ce qui, moi, me pose question,
14:53 c'est le premier parti de la jeunesse, c'est l'abstention.
14:56 Et pas une abstention simplement parce que l'offre politique ne correspond pas,
15:00 une abstention parfois plus profonde.
15:02 Et donc, un des enjeux...
15:03 En gros, vous ne servez à rien, les politiques ?
15:05 Non, ils disent que ce n'est pas suffisamment fort,
15:07 que ce n'est pas suffisamment ambitieux.
15:08 Et donc, pour ça, il faut répondre aussi à la mauvaise inscription des jeunes.
15:11 Vous savez, dans notre pays, 6 millions de mal inscrits,
15:14 ils sont mal inscrits sur les listes électorales, la moitié ont moins de 30 ans.
15:17 Et la une de Ouest-France ?
15:19 C'est une passion, la question du vote.
15:21 On le voit, la une de Ouest-France, c'est d'abord un visage,
15:23 celui de Marie-Lise Léon qui va probablement succéder au Nantais Laurent Berger.
15:27 Elle est la numéro 2 de la CFDT.
15:29 Elle est sa favorite, hein ?
15:30 Elle est sa favorite, elle est née au Mans, ses parents sont finistériens,
15:34 donc c'est une femme de l'Ouest.
15:35 Et puis, les piscines privées, parce qu'on a beaucoup parlé des bassines,
15:39 en agriculture, mais les piscines privées qui se multiplient,
15:42 le fisc est en train de regarder ça de très près,
15:44 donc nous avons un dossier sur le sujet.
15:46 – Voilà, François-Xavier Lefranc, qui est directeur des rédactions de Ouest-France,
15:50 le premier quotidien francophone du monde,
15:52 et le premier quotidien français d'ailleurs.
15:53 Merci François-Xavier Lefranc.
15:54 – Merci.
15:55 – Co-producteur de cette émission, dans un instant,
15:57 Denis Carreau est en duplex et en direct depuis sa rédaction de Nice, à Nice Matin.
16:01 [Générique]
16:04 Bonjour Denis Carreau, merci d'être avec nous ce matin.
16:07 Vous êtes en duplex, en direct de votre magnifique studio plateau de Nice Matin.
16:11 Et vous vous intéressez, vous, de très près à Nice, à la jeunesse et au numérique.
16:15 [Générique]
16:18 – Oui, bonjour Sarah El Haïry.
16:20 Alors la première question, ce n'est pas moi qui vous la pose,
16:23 j'ai sollicité le robot Chad Jipiti, et je lui ai demandé
16:26 quelles questions intelligentes je pourrais vous poser.
16:29 Alors la voici, comment le gouvernement envisage-t-il de promouvoir l'éducation
16:34 et la formation des jeunes, pour qu'ils soient mieux préparés à travailler
16:38 avec l'intelligence artificielle et à en comprendre les implications éthiques et sociales ?
16:43 Alors j'aurais fait plus simple, mais je vous laisse répondre à la question.
16:47 – Ecoutez, moi je crois que l'essentiel c'est de ne pas laisser l'apprentissage
16:51 de l'intelligence artificielle et de son utilisation aux familles les plus aisées
16:56 en termes de capital social. Et donc faire que ce soit populaire.
17:00 Demain, l'intelligence artificielle va bousculer nos emplois,
17:02 elle va bousculer notre forme d'apprentissage,
17:04 elle va bousculer d'ailleurs d'après un grand journal national
17:09 plus de 300 millions d'emplois dans le monde.
17:12 Et bien moi je ne veux pas que demain les enfants d'ouvriers,
17:15 de classes intermédiaires soient percutés.
17:17 Et donc je considère que c'est à l'école de donner ses savoirs,
17:20 puisque demain ce qui sera le plus important c'est comment on utilise
17:22 cette intelligence artificielle.
17:24 – Et on n'arrête pas le progrès d'en face au territoire,
17:26 Denis Caro, figure, visage de Chad Jipiti.
17:29 On revient à vous Denis Caro à Nice en duplex et en direct dans un instant
17:32 pour aller du côté de Fort-de-France où notre partenaire France Antilles
17:37 et l'image que vous allez voir c'est celle de Cyril Boutier
17:40 qui est le directeur éditorial, a une question à vous poser.
17:43 C'est le même groupe que Denis Caro. France Antilles, Fort-de-France.
17:46 – Bonjour Madame la Ministre.
17:48 Dans nos territoires des Antilles et de la Guyane,
17:50 les questions de la jeunesse sont des questions centrales.
17:53 Tout d'abord celles du taux de chômage qui touche particulièrement cette classe d'âge
17:57 avec des jeunes en décrochage ou peu formés.
18:01 Mais aussi la question du retour au pays pour les jeunes qui eux sont partis
18:05 se former en France métropolitaine mais qui, faute de perspective,
18:09 ne reviennent pas en Martinique, en Guadeloupe ou en Guyane
18:12 et n'apportent pas du coup les compétences que nos territoires pourraient attendre.
18:18 Comment leur répondre ? Comment répondre à ces jeunes au chômage ?
18:21 Comment répondre à ces jeunes qui ne reviennent pas au pays ?
18:24 Quel espoir peut-on leur donner ?
18:27 – Il se trouve que j'aime beaucoup les Antilles pour y avoir passé beaucoup de temps.
18:32 – Et vous êtes allée en Guyane il n'y a pas longtemps.
18:34 – Exactement. – France Guyane est notre partenaire.
18:36 – Exactement, j'ai été en Guyane, j'ai passé d'ailleurs la nouvelle année en Guyane
18:39 puisque j'étais avec les forces armées de Guyane qui protègent nos frontières.
18:42 Et d'ailleurs je pense évidemment, vous savez, aux gendarmes qui sont décédés malheureusement
18:46 à cause de leur paillage illégal contre lequel on lutte pour protéger la faune et la flore.
18:51 Pour répondre sur la question des jeunes, la situation de la Guyane
18:54 étant différente de la Guadeloupe, étant différente de la Martinique,
18:57 je vais donner une réponse un peu globale mais chaque réponse doit être territorialisée.
19:00 L'essentiel c'est qu'aucun jeune ne soit obligé de partir ou ne puisse pas revenir.
19:05 Ça c'est l'égalité, vraiment dans son chemin de vie.
19:08 Maintenant la Martinique vit plutôt un vieillissement de la population,
19:12 la Guadeloupe c'est l'inverse, il faut créer des emplois, des emplois de qualité,
19:16 donc une économie de qualité.
19:17 Moi je crois à l'énergie de la force de cette jeunesse antillaise
19:21 en lui donnant les moyens d'entreprendre.
19:23 Je pense à l'expérimentation par exemple sur la levée des freins bancaires.
19:27 L'entreprenariat est riche, maintenant il faut le diversifier
19:30 et c'est ce que nous faisons avec évidemment le développement, je pense,
19:33 au service civique, à l'école.
19:34 Le nerf de la guerre, c'est l'école.
19:36 – Justement, c'est la précarité étudiante qui vous intéresse,
19:39 Denis Carreau, Annie Smatin.
19:41 – Oui, on le sait, la crise sanitaire a accentué considérablement
19:48 la précarité étudiante.
19:49 Dans une enquête récente réalisée à l'université Paris-Nanterre,
19:53 13% des étudiants déclarent ne pas manger à leur faim
19:56 et 1 sur 10 expliquent qu'il a eu recours à l'aide alimentaire.
20:00 Sur la question de la précarité étudiante,
20:02 est-ce que les réponses du gouvernement sont suffisantes ?
20:05 – Elles continueront, il se trouve qu'il y a à peine quelques jours,
20:08 la ministre de l'Enseignement supérieur a pu annoncer
20:11 la revalorisation des bourses en profondeur.
20:14 C'est plus de 500 millions d'euros, mais on ne se satisfait pas
20:17 simplement de dire que nous avons fait une mesure permettant
20:20 à plus de 35 000 jeunes élèves de devenir étudiants,
20:23 de devenir boursiers, une revalorisation globale
20:26 de plus de 150 000 jeunes.
20:28 Le maintien du repas à 1 euro pour l'ensemble des jeunes
20:30 qui sont boursiers ou ceux qui en font la demande,
20:32 parce que la réalité est que, oui, il est nécessaire d'accompagner
20:36 essentiellement d'abord l'accès au repas,
20:39 on continue à aider les associations d'aide alimentaire,
20:41 mais la question plus profonde, c'est comment on fait pour que
20:45 quand on est jeune, quand on est étudiant, le coût du logement
20:48 baisse, c'est la première dépense, c'est le premier frein au choix
20:51 de l'enseignement, comment on fait pour que la tarification
20:54 des transports baisse aussi, et comment on fait pour que
20:57 le gel aujourd'hui des loyers continue, c'est le choix
21:00 que nous avons fait, le gel des loyers grousse.
21:03 Dans le fond, cette précarité est multiple.
21:05 Je crois que plus que jamais, nous sommes aux côtés
21:08 évidemment des étudiants et on continuera à le faire,
21:10 puisque une réforme encore plus profonde est en travaux
21:13 avec les organisations étudiantes, syndicales bien sûr.
21:15 – Denis Caron.
21:17 – Alors dans plusieurs villes, les facs sont bloquées
21:22 depuis des semaines, de nombreux étudiants sont privés de cours
21:26 et ça tombe très souvent en début de cursus sur des étudiants
21:31 qui ont été privés de cours pendant la crise sanitaire.
21:36 Ces étudiants, ils s'inquiètent pour leur année,
21:38 est-ce qu'ils ont raison d'être inquiets ?
21:40 – Bien sûr, à chaque fois qu'il y a un blocage,
21:42 il y a des conséquences, des conséquences sur les études
21:44 et puis on va se dire les choses.
21:46 À chaque fois qu'il y a un blocage, ça touche d'abord
21:48 les étudiants souvent les plus fragiles,
21:50 parce que quand tu as la chance d'être encore parfois chez tes parents
21:54 ou d'avoir un grand appartement, tu étudies dans de bonnes conditions.
21:57 Quand tu as suffisamment de moyens, parfois tu te fais accompagner
22:02 pour attraper le retard.
22:03 La réalité, c'est que manifester c'est une chance dans notre pays,
22:07 il faut le protéger.
22:08 Moi pendant longtemps, j'étais responsable syndical à la fac
22:10 et puis après dans mon entreprise.
22:12 Donc je crois en la force de la mobilisation syndicale
22:15 ou même associative, de collectif, je l'ai fait, je l'ai fait moi-même.
22:19 Mais attention, attention à ne pas impacter dans la durée,
22:23 c'est pour ça que moi j'appelle vraiment les jeunes à débattre,
22:27 à faire des propositions, à continuer, c'est ce que nous faisons.
22:29 Hier nous étions d'ailleurs avec la première ministre à Matignon
22:32 lors de Rencontres Jeunesse, c'est les CNR Jeunesse,
22:35 et les jeunes venaient débattre en direct avec un certain nombre de ministres,
22:38 proposer des choses, et c'est ce que je continue à faire au quotidien
22:41 dans mon ministère, parce que la jeunesse,
22:44 elle a une part de réponse pour elle-même, et je crois qu'il faut faire avec elle.
22:47 Mais bloquer, ça n'a jamais été une solution.
22:49 Dernière question, Denis Carreau peut-être.
22:51 Alors, on a appris ce matin que l'influenceuse Magali Berda
22:56 a déposé plainte contre Twitter dans l'affaire qui l'oppose au rappeur Boubal,
23:00 dénonce l'inaction du réseau social.
23:03 Alors vous avez été vous-même confronté à la violence des réseaux,
23:06 est-ce qu'il faut faire en sorte de les réguler ?
23:09 Effectivement, le travail est lancé, il est lancé avec mon collègue
23:12 Jean-Noël Barrault, sur la régulation, en réalité, et la modération.
23:17 Nous ce qu'on fait, c'est qu'on donne les moyens aux forces de l'ordre
23:20 de retrouver les personnes quand il y a des dépôts de plaintes.
23:22 Nous travaillons aussi sur tous les réseaux sociaux, Twitter, Snapchat,
23:26 Instagram, Facebook, bien sûr, mais on fait aussi autre chose,
23:30 on a renforcé, on a réarmé, j'allais dire,
23:35 notre outil législatif. Il se trouve que dans une loi
23:38 qui date du mandat précédent, nous avons créé ce qu'on appelle
23:41 un nouveau délit qui permet de dire "attention, c'est du harcèlement,
23:46 c'est une cohorte, ça se fait en groupe et c'est pour faire craquer
23:49 quelqu'un volontairement". Les renforcements législatifs
23:52 que nous avons mis en œuvre nous permettront bien sûr
23:55 d'être beaucoup plus fermes sur les condamnations.
23:57 Ensuite, la question des réseaux sociaux, c'est aussi la question
24:00 de l'accompagnement, pour le coup, des plus jeunes, je pense,
24:03 des plus jeunes, c'est la conséquence du cyberharcèlement.
24:06 Il ne faut pas oublier que quand on fait des choses sur les réseaux sociaux,
24:09 ça a des conséquences dans la vraie vie, ça peut mener au drame, au pire.
24:12 – Est-ce qu'il y a un problème de pédagogie ?
24:14 Est-ce qu'il ne faudrait pas enseigner aux plus jeunes,
24:17 qui n'ont pas forcément l'historique que nous avons tous
24:20 sur la connaissance des informations et de leur provenance,
24:23 comment se servir des réseaux sociaux, comprendre comment ça fonctionne
24:27 et comprendre aussi les enjeux, y compris quand…
24:30 – Ça a des vraies conséquences.
24:31 – Vous parlez de violences, énormes, est-ce qu'il n'y a pas un problème
24:34 à l'école déjà ? Est-ce que vous ne réfléchissez pas à ces questions-là ?
24:36 – On travaille bien sûr sur ces questions-là avec le piste.
24:38 – Mais il y avait de l'instruction civique dans le temps, j'allais dire.
24:40 – Mais oui, alors on est en train de remettre au goût du jour
24:43 l'instruction civique pour nos institutions et pour notre question démocratique.
24:46 Sur la question des réseaux sociaux…
24:47 – Faut peut-être plus l'appeler comme ça parce que ça ferait un peu poussiéreux.
24:50 – Moi je ne crois pas aux questions de modernité en changeant simplement les mots.
24:54 Je crois que c'est le contenu qui compte et c'est bien essentiel.
24:56 Il y a une part de continuum éducatif.
24:58 Les réseaux sociaux, c'est dans notre vie personnelle, dans notre vie citoyenne.
25:02 La question qui va se poser c'est comment on accompagne les enseignants,
25:05 comment on accompagne les jeunes et comment on accompagne les parents.
25:07 Et donc finalement, un jeune qui est bien accompagné par ses parents
25:11 ne va jamais faire de, par exemple, de revenge porn,
25:13 ne va jamais poster des choses qui lui seront reprochées.
25:15 – Mais vous n'allez pas pouvoir faire de la pédagogie aux parents, c'est ça le problème ?
25:17 – Bien sûr qu'on peut accompagner les parents dans le cadre de parcours,
25:21 entre autres, je pense évidemment au temps du collège.
25:23 Mais on peut aussi prendre des décisions assez fermes.
25:25 Je crois que c'est ce que nous avons fait le choix de faire.
25:28 Au collège, nous interdisons par exemple le téléphone portable.
25:30 – Voilà, c'est ça, Raëlla Ery.
25:32 La secrétaire d'État chargée de la Jeunesse qui est notre invitée ce matin.
25:34 Merci Denis Caron, vous étiez en duplex et en direct de Nice.
25:37 La une de Var Matin, qui est un des quotidiens qui appartient à votre groupe
25:41 et dont vous êtes aussi le directeur de la rédaction.
25:43 [Générique]
25:47 – Alors, la démission de, vous l'avez vu à l'instant, de Var Matin,
25:53 c'est le maire de Toulon.
25:56 Voilà, merci. Dans un instant, Démette Korkmaz de TV5MONDE sera sur ce plateau.
26:01 [Générique]
26:05 – Bonsoir. – Bonjour Démette Korkmaz.
26:07 Un article paru hier, "Dans le temps", qui est le quotidien suisse, vous a interpellé.
26:11 – Oui, Macron n'a plus l'excuse de la jeunesse.
26:14 Le quotidien suisse se demande si…
26:17 Enfin, le quotidien revient sur les erreurs de communication d'Emmanuel Macron en Chine
26:21 et se demande si son côté un peu disruptif, qui pouvait séduire à l'étranger comme au national,
26:27 "Le temps" fait référence notamment au clip réalisé sur place,
26:30 qui était un peu saccadé, faussement décontracté, faussement…
26:34 Est-ce que vous aussi, vous pensez qu'à 45 ans,
26:37 Emmanuel Macron ne peut plus jouer aux jeunes, que c'est terminé ?
26:40 – Vous savez, c'est un jugement de valeur d'apprécier une publication.
26:44 Moi, ce que je vois, c'est un président de la République qui est courageux, en fait,
26:48 qui casse les codes, qui ne se résout pas à ne pas transformer ou réformer notre pays
26:54 face aux transitions, face aux défis de notre temps.
26:57 Évidemment, la question des relations internationales…
26:59 – Mais en même temps, sur la scène internationale,
27:02 en même temps, est-ce qu'il fonctionne toujours ?
27:04 – Moi, vous savez, ce qui m'importe, et parce que je suis profondément patriote,
27:08 c'est que notre pays soit et continue à rester à la table des grands,
27:11 des grandes puissances mondiales.
27:13 Et ce que je vois, c'est que le président de la République fait que
27:15 notre souveraineté alimentaire, mais militaire, avec notre loi de programmation militaire,
27:20 diplomatique, reste au plus haut niveau.
27:22 Et c'est pour ça que le président de la République continue à faire rayonner la France
27:25 à l'étranger et à l'international en particulier.
27:27 – On revient à Demet, Cormas dans son discours.
27:29 – Selon, cette fois, le média américain Bloomberg,
27:32 la France aurait engagé des discussions pour établir une nouvelle feuille de route,
27:38 un nouveau plan de paix avec la Chine.
27:40 Est-ce que vous avez des informations à ce sujet ?
27:43 Emmanuel Bon serait en discussion avec Wang Yi.
27:46 – Il se trouve que ces travaux sont extrêmement réservés au ministère des Affaires étrangères.
27:51 Et vous comprenez bien que la jeunesse que je porte…
27:53 – Mais vous avez l'air d'être au courant.
27:55 – La jeunesse que je porte, c'est plutôt sur la question éducative, des mobilités.
27:59 Ce que nous souhaitons, c'est, vous savez, relancer, c'est ce que je fais en ce moment,
28:02 relancer la coopération, le rayonnement de la France à l'étranger.
28:05 Et donc je relance le service civique international, européen plus spécifiquement,
28:09 ou encore ce qu'on a connu, peut-être il y a longtemps, c'est vrai.
28:12 – L'instruction civique.
28:13 – L'instruction civique au-delà de l'instruction européenne.
28:16 Mais les mobilités internationales, je crois qu'on est fiers peut-être d'être français aussi,
28:21 quand on découvre le reste du monde, quand on se comprend,
28:24 et quand finalement parfois, on a la chance de pouvoir comparer.
28:29 Et ça, c'est un des enjeux qui sont les miens aujourd'hui.
28:32 – Alors Florelle Hernández qui est rédacteure en chef de 20 minutes,
28:35 qui est partenaire de cette émission, a une question à vous poser.
28:38 Elle est inspirée par le panel de 20 minutes "Moi jeune".
28:42 C'est un panel qui est réalisé avec l'institut OpinionWay, bien connu.
28:46 Et vous allez voir cette rubrique, le selfie des 18-30 ans de 20 minutes,
28:52 qui est assez populaire, a repéré une question que Florelle Hernández veut vous poser.
28:57 Sarah El Haïry, secrétaire d'État à la jeunesse.
28:59 – Sarah El Haïry, selon le panel "Moi jeune" de 20 minutes et OpinionWay,
29:04 le selfie des 18-30 ans, pour 51% d'entre eux,
29:08 la valeur travail ne leur parle pas ou ne veut rien dire.
29:11 Comment alors qu'ils vont devoir travailler jusqu'à 64 ans, réenchanter le travail ?
29:16 – Voilà.
29:17 – Question très claire.
29:19 Moi je crois qu'en réalité ce n'est pas tellement la question de la valeur travail
29:22 que de la valeur du travail.
29:24 Aujourd'hui, cette jeunesse, je vous l'avais dit, elle est hyper engagée.
29:28 1 sur 4 est engagée dans le monde associatif,
29:31 1 sur 2 s'est mobilisée politiquement pour une cause.
29:33 Quelle que soit la forme de son engagement.
29:35 Et donc ils veulent être en phase avec l'entreprise dans laquelle ils travaillent.
29:39 Et dans le fond c'est la valeur du travail, la rémunération bien sûr,
29:42 mais le juste partage de la richesse, l'impact sur l'environnement,
29:45 l'égalité entre les femmes et les hommes,
29:47 la lutte contre les discriminations à l'intérieur même des entreprises.
29:50 Et donc ce n'est pas la question de…
29:52 Moi je ne laisserai jamais dire que cette génération est feignante.
29:54 Ce n'est pas vrai.
29:55 Cette génération elle l'entreprend.
29:57 Cette génération elle est courageuse dans un monde qui est bousculant,
30:00 qui est transformant.
30:01 Mais est-ce qu'elle n'a pas changé cette génération, les jeunes,
30:04 son rapport au travail ?
30:05 Cette génération elle est exigeante.
30:06 Est-ce qu'elle n'a pas changé son vrai rapport au travail
30:08 par rapport à des générations précédentes ?
30:10 Cette génération elle…
30:11 Avec le télétravail, avec…
30:12 Oui, mais elle est profondément exigeante.
30:14 Avant le rapport au travail, il faut peut-être parler du chômage.
30:18 Aujourd'hui les moins de 25 ans c'est quand même 17,4%.
30:24 C'est 3 points au-dessus de la moyenne européenne, c'est énorme.
30:27 Mais c'est le taux de chômage le plus bas depuis 40 ans.
30:31 Et qui a réussi ce travail en profondeur ?
30:34 C'est le président de la République avec des mesures
30:36 que nous avons commencées il y a plus de 6 ans,
30:38 avec Muriel Pénicaud.
30:39 Vous savez, on a le taux de chômage le plus bas…
30:41 Mais le chômage ne régresse pas.
30:42 Bien sûr que si, chez les jeunes, le plus bas depuis 40 ans.
30:44 Plus de…
30:45 Aujourd'hui on va bientôt atteindre les 1 million de jeunes
30:48 qui sont en alternance.
30:49 Nous sommes partis de 200 000 jeunes en alternance et en apprentissage.
30:52 Nous sommes à plus de 800 000 en ce moment.
30:54 Contrat d'engagement jeune, pour les jeunes les plus défavorisés,
30:57 les plus éloignés, 300 000 jeunes ont signé un contrat d'engagement jeune.
31:00 L'objectif était de 400 000 il me semble, non ?
31:03 Vous savez, la question…
31:04 Chaque fois qu'on permettra à un jeune de retrouver le chômage…
31:06 Quelle est la comptabilité d'ailleurs ?
31:07 Comment vous comptabilisez ?
31:09 Parce que finalement, un contrat de 2 jours, ça peut être comptabilisé aussi.
31:12 Absolument pas.
31:13 Alors quelle est la moyenne ?
31:14 Un contrat d'engagement jeune, c'est un engagement du jeune
31:17 à rejoindre un cycle entre 6 mois et 8 mois,
31:20 avec une sortie d'insertion professionnelle ou de formation,
31:23 qui permet aux jeunes dès 16 ans d'avoir une petite indemnité
31:26 qui est de 500 euros au début,
31:28 parce que vous savez que le grand débat d'il y a quelques mois,
31:30 c'était ouvrir le RSA.
31:32 Nous, on croit à la force de l'émancipation du travail.
31:34 Et on se dit, à 16 ans, à 17 ans, à 18 ans, à 20 ans,
31:37 eh bien il faut aider à commencer dans la vie.
31:40 Permis de conduire, santé, logement souvent…
31:43 Mais pour autant, on a l'impression que…
31:44 Enfin, c'est pas une impression, c'est quand même sorti des urnes.
31:47 En 2022, Emmanuel Macron, sur les moins de 35 ans, est arrivé 3e.
31:51 Sur le vote des moins de 35 ans, il est arrivé 3e,
31:54 derrière Mélenchon ou Mme Le Pen.
31:57 Est-ce que vous ne pensez pas qu'Emmanuel Macron a un peu perdu cette jeunesse,
32:00 parce que ce n'était pas les mêmes chiffres en 2017 ?
32:03 Donc là, il y a un gap énorme.
32:04 Ce qui est certain, c'est que l'abstention,
32:06 elle s'est encore plus aggravée chez cette jeunesse-là.
32:09 On ne parle pas d'abstention, on parle des jeunes qui ont voté pour…
32:12 Sauf que c'est la proportion.
32:13 C'est encore une histoire de proportion.
32:14 Là, on parle de sondage.
32:15 Moi, ce que je vois, c'est que le président de la République
32:17 a fait un choix, mais massif, 12 milliards d'euros
32:20 avec 1 jeune, 1 solution.
32:21 12 milliards investis dans notre jeunesse.
32:23 Des projets comme on n'a jamais mis autant de moyens financiers.
32:26 Mais les moyens financiers, vous allez me dire,
32:28 ce n'est que des preuves d'amour.
32:29 C'est quelle place on donne à la jeunesse aujourd'hui qui compte.
32:32 Et cette place, je crois qu'elle est profondément exigeante,
32:38 et c'est normal.
32:39 C'est une jeunesse à qui on demande de vivre avec la guerre en Ukraine,
32:42 la question démocratique,
32:44 l'arrivée des nouvelles technologies, de la fonction politique.
32:47 – Je vous reprends, vous parliez de rêve républicain, du collectif France.
32:51 Il y en a un dans le gouvernement qui ne vous aide pas beaucoup en ce moment,
32:54 c'est Bruno Le Maire, qui a attaqué les familles maghrébines
32:57 accusées d'envoyer dans leur pays ce qu'ils reçoivent,
33:01 ce qu'ils perçoivent des aides publiques.
33:03 Est-ce que ce n'est pas un peu dur ça pour le pacte républicain ?
33:08 D'autant plus qu'il le dit sans apporter de chiffres.
33:10 La question n'est pas tellement la fraude sociale,
33:12 c'est normal de lutter contre la fraude sociale,
33:14 mais le dit sans avancer de chiffres, sans étayer ses propos.
33:17 – On va être très clairs, je viens de ces familles maghrébines.
33:20 Moi j'ai grandi au Maroc.
33:21 – Non mais vous vous siégez à côté de lui ouvertement, vous lui dites, vous lui parlez.
33:24 – Mais on va être très clairs.
33:25 – Vous lui en avez parlé ou vous allez lui en parler ?
33:27 – J'ai grandi au Maroc, j'ai été naturalisée à l'âge de 3 ans.
33:33 Mes parents étaient marocains quand ils sont arrivés sur notre territoire
33:37 et donc je suis très à l'aise avec mes origines, avec mon histoire.
33:41 Le propos, l'esprit du propos de mon collègue Bruno Le Maire,
33:45 c'est d'abord de lutter contre toutes les fraudes.
33:47 Et c'est un engagement du Président de la République depuis le mandat précédent.
33:50 – Mais au risque de colimatiser une population sans même donner d'aide.
33:53 – Ce sont des propos malheureux.
33:55 – C'est des gages au Front National ?
33:57 – Non, sincèrement, ce sont des propos malheureux Bruno Le Maire.
33:59 Son engagement est né en luttant contre l'extrême droite.
34:02 Je pense que, voilà, c'est une expression qui est malheureuse.
34:05 Maintenant soyons très clairs, la lutte contre la fraude,
34:07 toutes les fraudes, bancaires, fiscales, sociales.
34:09 – Fiscale, elle est de 14 milliards.
34:11 – Bien sûr, fiscale c'est essentiel.
34:13 Et même les fraudes sur les questions sociales aussi, bien sûr, mais toutes les fraudes.
34:17 Et quand on fait la police de la fraude,
34:19 c'est nous qui la créons sous le mandat précédent,
34:21 on va renforcer les moyens parce que quand tu fraudes,
34:24 tu mets un coup de canif dans le pacte républicain.
34:26 Donc la question, c'est pas la question de stigmatiser la fraude sociale
34:30 contre la fraude fiscale, c'est toutes les fraudes.
34:32 Parce que quand on travaille et qu'on participe au modèle qui est le nôtre,
34:35 notre modèle social, et bien il ne faut pas accepter qu'il y en a
34:38 qui mettent des petits coups de canif comme ça,
34:40 sur le côté en disant "pas vu, pas pris".
34:42 Ça c'est grave, et ça ce n'est pas acceptable,
34:44 mais ça veut dire qu'il faut avoir la fermeté avec tout le monde.
34:46 – C'est ça, Laura El Haïry, la secrétaire d'État chargée de la Jeunesse,
34:49 qui est notre invitée ce matin, on va regarder la une de 20 minutes,
34:52 notre partenaire, voilà, un remède psychotope,
34:55 un principe actif de certains champignons hallucinogènes
34:58 permettrait de soigner des troubles psychiques
35:00 comme la dépression, l'anxiété et les addictions.
35:02 C'est des sujets nouveaux ça, vous vous en emparez,
35:04 vous pouvez comme secrétaire d'État.
35:06 – Oui, je le fais d'ailleurs, je le fais parce que,
35:08 je vais vous donner un exemple très simple,
35:10 c'est la question des addictions.
35:11 – Sur la marijuana, par exemple, sur tout ça.
35:13 – Il y a plusieurs types d'addictions, alors sur la marijuana, non,
35:15 je pourrais être tout à fait transparente, je n'ai pas travaillé sur le sujet.
35:17 Ce qui est certain, c'est qu'on voit de plus en plus de jeunes,
35:19 – Mais les jeunes, voilà, sont concernés.
35:20 – Avec des addictions, oui, beaucoup.
35:22 On le voit d'ailleurs dans les bilans de santé qu'on fait
35:24 au sein du Service National Universel, entre autres,
35:26 ça donne une photographie de notre jeunesse.
35:28 On le voit aussi sur les addictions à la puf,
35:30 vous savez les fameuses cigarettes électroniques très parfumées.
35:32 – Extrêmement mauvaises d'ailleurs.
35:33 – Extrêmement mauvaises pour la santé,
35:34 donc nous avons lancé une campagne de régulation, de sensibilisation.
35:37 On le voit aussi sur d'autres formes d'addictions,
35:39 je pense aux jeux vidéo, et d'ailleurs, on a été extrêmement ferme
35:42 sur le retrait d'une campagne de publicité qui ciblait en particulier les jeunes,
35:47 et en plus les jeunes des quartiers populaires,
35:49 pendant les grands événements sportifs.
35:51 Les addictions, c'est un drame, et c'est un drame qui touche tous les âges,
35:55 et toutes les classes sociales, donc plus que jamais,
35:57 dans un moment où la santé mentale de notre jeunesse est quand même,
36:00 voilà, plutôt impactée, je crois qu'il faut être extrêmement ferme,
36:03 mais surtout très accompagnant.
36:04 – Ça.
36:05 – Et renforcer les moyens de nos services hospitaliers,
36:08 psy en particulier.
36:10 – Voilà, vous êtes secrétaire d'état chargé de la jeunesse,
36:12 il y a quelques jours, vous avez donné une interview
36:14 au magazine Forbes, et vous avez parlé ouvertement de votre coming out.
36:18 On ne va pas y revenir, puisque ce sont des questions très personnelles,
36:20 mais juste une question, pourquoi le revendiquer au fond ?
36:23 On a peut-être l'impression, en mauvais, vous allez me dire,
36:26 qu'on n'a pas besoin aujourd'hui.
36:28 Pourquoi on parlait au fond ?
36:30 – Vous savez.
36:31 – Parce qu'à la limite, c'est contre-productif par rapport à les faits,
36:34 vous avez vu, vous avez, Denis Caron, parlé tout à l'heure,
36:36 vous avez été violemment agressé dans les réseaux sociaux,
36:38 est-ce que c'était un choix d'en parler ?
36:40 Parce que, quel problème ça posait ?
36:42 – Vous savez, ça, c'est typiquement, c'est le plus triste, dans le fond.
36:48 On fait deux heures d'interview sur l'intelligence artificielle,
36:51 sur le SNU, sur la jeunesse, sur la relation entre la France et le Maroc.
36:54 – Il reste que ça à vous lire.
36:55 – Non, sur la relation entre la France et le Maroc.
36:57 C'est un sujet important, d'amitié, montre comment ça me touche,
36:59 je suis binationale.
37:00 Et dans le fond, une question arrive sur, et Twitter,
37:03 il se passe quoi sur les réseaux sociaux ?
37:05 Et donc, comme dans l'émission d'aujourd'hui,
37:07 je parle évidemment des réseaux sociaux et de l'importance de faire rendre la distance.
37:10 Et je dis simplement que quand ça touche ma famille,
37:13 eh bien, moi ça me touche, c'est vrai quand je rentre le soir
37:15 et que je vois ma mère impactée, ça me touche.
37:17 Quand je vois ma compagne impactée, ça me touche.
37:19 Et là, il se passe quelque chose d'assez particulier,
37:22 le journaliste fait le choix de titrer sur cette information-là.
37:26 Mais est-ce que ça veut dire que si j'avais dit "mon compagnon, mon mari",
37:30 il aurait titré sur "quand son mari est touché,
37:33 la ministre considère que c'est plus impactant".
37:37 Eh bien non.
37:39 Il se trouve que cette information, si elle devait intéresser,
37:42 elle existe depuis plus de 9 mois sur la haute autorité.
37:45 Nous sommes transparents, nous avons des obligations légales,
37:48 il faut déclarer avec qui nous vivons, il faut déclarer quel est le métier.
37:51 – Ça s'était passé inaperçu, j'allais dire, d'une certaine manière,
37:54 avec la haute autorité ?
37:55 – Mais on ne peut pas me faire le reproche de parler en toute honnêteté
38:00 quand on me pose une question, quand on me pose une question, je réponds.
38:03 Et considérer que répondre vos affichages,
38:07 lobbying ou je ne sais quelle expression que j'ai pu lire, c'est dramatique.
38:12 Parce que dans le fond, j'aurais dit la même chose en parlant de mon mari,
38:15 de mon compagnon, ou j'aurais utilisé quelque chose de plus non-genré,
38:19 donc finalement, je pourrais dire "mon ami",
38:21 et puis on laissera bien aux journalistes de choisir le "i" ou le "ie",
38:24 ça aurait été grave, parce que c'est exactement ça qui fait
38:27 que des milliers de jeunes filles, des milliers de jeunes garçons,
38:30 aujourd'hui, eh bien parfois, vont jusqu'au mal-être, jusqu'au suicide.
38:35 – Sur ce sujet précis.
38:36 – Non, c'est très important, parce qu'on m'a fait le reproche
38:39 de vouloir presque allumer un contre-feu ou faire diversion, mais c'est gravissime.
38:44 – Non, ça a été une succession, il y avait Olivier Dussopt qui…
38:46 – Mais encore une fois, j'invite toutes les personnes qui…
38:48 – Homosexuel, avait également parlé de ça, donc si vous voulez,
38:50 on a eu l'impression d'une succession, enreguimée de révélations,
38:53 qui n'ont pas lieu d'être.
38:54 – Mais à aucun moment, si vous regardez l'interview,
38:57 d'ailleurs j'invite les gens à lire cette interview,
38:59 à aucun moment je parle de ma vie privée, parce que j'ai fait le choix,
39:01 en 15 ans d'engagement politique, de protéger ma famille
39:04 et de jamais finalement la mettre en lumière, sauf que partir,
39:09 d'une certaine manière, un peu bi-en-tête en disant,
39:14 "Regardez, elle utilise cela ou ceci, ou elle fait une version avec ça",
39:18 c'est dramatique, et donc aujourd'hui, je suis chère,
39:21 si ça a permis à quelques jeunes filles de se rendre compte que,
39:24 eh bien non, on peut être d'une famille maghrémine,
39:26 on peut avoir aujourd'hui une vie normale, sans pour autant avoir de problèmes.
39:31 – Et même être ministre.
39:32 – Et être ministre, bien sûr.
39:33 – Merci.
39:34 – Mais franchement, là j'en profite peut-être quelques instants,
39:37 pour les jeunes filles et les jeunes garçons dans notre pays,
39:39 quels que soient vos questionnements, s'il y a un pays qui protège,
39:42 s'il y a un pays qui ne doit pas te juger, quels que soient tes choix,
39:46 eh bien c'est le nôtre, donc juste ayez confiance,
39:50 parlez, ne vous laissez pas faire.
39:52 – Merci Sarah El Haïry, secrétaire d'État chargée de la Jeunesse
39:55 et du Service National Universel, d'avoir été notre invitée,
39:58 et bon vent à vous, vous allez te regarder dans quelques minutes
40:01 dans les pays du Maghreb et en Afrique, vous parliez de vos origines marocaines.
40:05 – Bien sûr.
40:06 – Merci infiniment, au revoir, merci Demet Korkmaz,
40:08 on se retrouve jeudi prochain évidemment à 9h30 pour un nouveau Face au territoire,
40:11 les programmes continuent sur TV5 Monde.
40:13 [Générique]

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