LE QG POLITIQUE - 21/04/23 - Avec Geneviève Fioraso

  • l’année dernière
Sa parole publique est rare ! Elle a été adjointe au maire de Grenoble Michel Destot, députée de l'Isère et ministre de François Hollande : Geneviève Fioraso commente l'actualité de la semaine. Malgré son soutien à Emmanuel Macron en 2022, elle se montre critique sur la réforme des retraites et décrypte le parcours de son ancien suppléant Olivier Véran dont elle a lancé la carrière il y a 10 ans.

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00:00:00 (Générique)
00:00:18 Bonjour à tous. Bienvenue dans le QG, le rendez-vous politique de Télé-Grenoble.
00:00:23 45 minutes chaque semaine en tête à tête avec une personnalité politique iséroise.
00:00:27 Aujourd'hui, je reçois Geneviève Fioraso. Bonjour.
00:00:30 Bonjour.
00:00:31 Bienvenue sur le plateau du QG politique.
00:00:33 Même si vous n'êtes plus une éluche, Geneviève Fioraso,
00:00:36 j'imagine que vous portez toujours un regard attentif à ce qui se passe au niveau politique,
00:00:40 notamment à Grenoble.
00:00:42 Est-ce qu'on est plus libre de sa parole quand on n'a plus de mandat à honorer ?
00:00:47 Je n'ai jamais été spécialement bridée, mais je dois dire que oui, quand même.
00:00:51 On a plus de recul, surtout. On est moins dans l'opérationnel.
00:00:55 Et même s'il y a une vie après la politique, malgré tout, la politique, ça continue à m'intéresser.
00:01:00 J'ai quand même consacré 40 ans de ma vie à l'activité militante
00:01:07 et presque 20 ans à une activité d'élu au niveau local et national.
00:01:14 Donc voilà, ça m'intéresse toujours, oui.
00:01:16 Je regarde ça de près au niveau national, européen et au niveau local.
00:01:21 Vous aviez pris votre carte au Parti socialiste en 1983.
00:01:25 Si mes sources sont bonnes, vous avez été adjointe au maire de Grenoble, Michel Destau,
00:01:30 députée de l'ISER pendant 10 ans et puis ministre de l'Enseignement supérieur
00:01:35 et de la Recherche sous la présidence de François Hollande de 2012 à 2015.
00:01:40 Quels souvenirs vous gardez d'ailleurs de ces années ministérielles ?
00:01:42 C'étaient les meilleurs moments de votre vie politique ?
00:01:45 Non, moi, je n'ai jamais pensé à mon engagement politique en termes de carrière.
00:01:49 Je suis d'abord militée. Ensuite, je me suis engagée assez tentivement dans la vie politique comme élue
00:01:54 parce que je voulais garder une indépendance par rapport à la politique.
00:01:59 C'est toujours bien d'être libre, justement, de sa parole, comme vous l'évoquiez.
00:02:03 Et puis, voilà, j'ai fait du mieux que je pouvais.
00:02:08 J'ai beaucoup aimé l'action politique en termes de projet.
00:02:12 Alors, ce n'est peut-être pas très à la mode, ça ne fait peut-être pas le buzz,
00:02:15 mais au final, on est quand même là pour servir l'action publique.
00:02:18 Et c'est ça que j'ai adoré dans l'action politique, c'est qu'on voit tous les milieux,
00:02:22 tous les milieux sociaux. Et c'est quand même très utile, ensuite,
00:02:25 quand on fait de la politique au niveau national.
00:02:28 Et puis, on peut vraiment localement, régionalement, on peut monter des projets,
00:02:34 les voir grandir, les monter avec les acteurs, que ce soient les acteurs économiques,
00:02:40 de la recherche, enfin dans mon domaine, de l'enseignement supérieur,
00:02:44 mais aussi les commerçants et l'ensemble des citoyens.
00:02:48 Et c'est ça qui est passionnant, c'est qu'il y a beaucoup d'échanges.
00:02:51 Alors, pour l'action ministérielle...
00:02:53 – On a revu passer la photo de Fabius, je ne sais pas si on peut la revoir.
00:02:57 – Oui, j'ai vu, j'ai pas de chance parce que j'étais à côté de Stéphane Le Foll,
00:02:59 qui doit faire plus d'un mètre quatre-vingt-dix.
00:03:01 – Voilà, qui a un peu plus grand goût.
00:03:03 – Voilà, mais qui était un bon ami.
00:03:05 – Voilà, il y a Laurent Fabius, il y a Jean-Pierre, il y a...
00:03:09 – Il y a Pia Moscovici.
00:03:11 – Il y a Christiane Taubira aussi dans ce gouvernement.
00:03:14 – Oui, elle était au premier rang puisqu'elle était ministre régalienne,
00:03:16 comme on dit, garde des Sceaux.
00:03:18 Voilà, alors sur ces années, j'en garde un très bon souvenir.
00:03:21 D'abord, c'était une marque de confiance de la part de François Hollande, Jean-Marc Ayrault.
00:03:26 Donc c'est toujours bien de bénéficier de la confiance des gens auxquels on a milité.
00:03:32 Et puis ça donne quand même une ouverture d'esprit.
00:03:35 J'ai dû faire 35 voyages officiels à peu près,
00:03:39 parce que la recherche universitaire, les échanges universitaires, c'est universel.
00:03:44 Donc on visite beaucoup de pays, il y a beaucoup d'accords.
00:03:47 On accompagne finalement des projets dans des domaines très différents.
00:03:50 La santé, le spatial, les mathématiques, les sciences humaines et sociales.
00:03:55 Voilà, on touche à énormément de secteurs.
00:03:59 On s'intéresse aussi à leur valorisation, donc on voit les industriels,
00:04:03 quelle que soit leur taille, la taille de leurs entreprises.
00:04:06 Et surtout, on s'aperçoit, en voyant tous ces pays,
00:04:10 qu'il y a très très peu de démocratie réelle, laïque dans le monde.
00:04:14 Je pense que mes deux mains suffisent largement.
00:04:18 Sinon, on est accueilli par des discours religieux.
00:04:22 On est accueilli par des discours pas toujours très démocratiques.
00:04:27 On est accueilli d'abord par des militaires très raides,
00:04:30 souvent dans des pays un peu moins démocratiques.
00:04:33 Voilà, donc ça permet de voir que la démocratie laïque,
00:04:37 c'est quand même un bien précieux.
00:04:40 Et que quand on s'oppose, il faut dire que c'est un droit précieux aussi.
00:04:49 Quand on est dans un pays, on a le droit de s'opposer.
00:04:52 Et qu'il y a beaucoup de pays où, quand on s'oppose,
00:04:55 et je pense en particulier à des pays où les femmes, aujourd'hui,
00:04:58 sont traitées d'une façon abominable.
00:05:01 Je pense à l'Iran, je pense à l'Afghanistan.
00:05:05 On a beaucoup de chance, on est quand même du bon côté.
00:05:09 Mais c'est fragile une démocratie.
00:05:11 Donc il faut continuer à avoir des débats,
00:05:14 des débats même quand ils sont vifs.
00:05:17 Mais il ne faut pas oublier qu'on a quand même de la chance.
00:05:20 - Vous avez été ministre pendant trois ans.
00:05:23 Vous avez d'ailleurs connu deux premiers ministres.
00:05:25 D'abord Jean-Marc Ayrault et puis ensuite Manuel Valls.
00:05:28 Deux styles assez différents.
00:05:29 - Manuel Valls deux fois d'ailleurs.
00:05:31 - Deux fois où il y a eu deux gouvernements de Marine Le Pen.
00:05:33 - Deux Manuel Valls et un Jean-Marc Ayrault.
00:05:35 - Quand on est ministre, souvent on s'accroche coûte que coûte à ce poste.
00:05:38 Vous faites partie des rares ministres qui ont demandé
00:05:40 à être démis de leur fonction.
00:05:42 - D'abord j'avais des problèmes de santé qu'il fallait régler au plus vite.
00:05:46 Et puis l'essentiel avait été fait.
00:05:48 J'avais fait la loi sur l'enseignement supérieur et la recherche.
00:05:52 J'avais lancé dans le spatial, avec les industriels
00:05:56 et l'ensemble du gouvernement qui avait soutenu la nouvelle fusée Ariane 6.
00:06:02 Qui devrait décoller l'année début 2024.
00:06:05 Mais qui va vraiment changer les choses.
00:06:07 Et qui est très importante pour la souveraineté.
00:06:09 J'avais le sentiment d'avoir accompli ce que je pouvais apporter
00:06:16 dans mon investissement ministériel.
00:06:19 Non on ne s'accroche pas.
00:06:22 On s'aperçoit du poids de Bercy quand même.
00:06:24 On le dit souvent mais c'est vrai.
00:06:26 Ca prend un certain temps de faire passer ces projets auprès de Bercy.
00:06:30 Donc on a souvent en allié le Premier ministre.
00:06:34 Quand il faut vraiment arbitrer, on peut avoir recours au Président de la République.
00:06:38 Qui fait passer des consignes.
00:06:42 Je pense aux bourses étudiantes par exemple que j'avais pu augmenter.
00:06:44 - Ah tu as augmenté les bourses étudiantes.
00:06:46 - De 400 millions d'euros en créant plus de nouvelles strates
00:06:48 pour le bas des classes moyennes.
00:06:50 Et là j'avais dû recourir à l'arbitrage du Président de la République
00:06:54 qui s'est souvenu qu'il avait été un militant syndicaliste étudiant.
00:06:57 Et quand je lui ai dit que je m'étais engagée avec le changement de ministre,
00:07:00 qu'Abercy ne devait pas impliquer un changement de politique,
00:07:04 il a tout de suite compris.
00:07:06 Le lendemain j'avais à nouveau les 400 millions.
00:07:08 Donc il faut se battre en interne.
00:07:12 Et surtout il faut faire des choses utiles.
00:07:14 Parce que le reste, ça passe.
00:07:17 - Alors à cette époque-là, Abercy c'était un certain Emmanuel Macron
00:07:21 qui était ministre de l'économie, donc votre collègue au gouvernement.
00:07:25 - C'est Pierre Moscovici.
00:07:27 - Et ensuite Emmanuel Macron.
00:07:30 On vous voit tous les deux sur une photo que j'ai réussi à retrouver de cette époque.
00:07:36 Vous avez en plus les mêmes origines.
00:07:38 Tous les deux vous venez de Picardie.
00:07:40 - Oui, nous sommes Picard tous les deux.
00:07:42 Effectivement, tout comme Brigitte Macron d'ailleurs.
00:07:45 - Donc je connaissais l'écosystème dans lequel ils avaient évolué,
00:07:50 comme François Ruffin.
00:07:52 - Oui, qui est aussi Picard.
00:07:54 - Vous voyez, la Picardie est diverse.
00:07:56 - C'est vrai qu'il y a toutes ces origines.
00:07:58 A l'époque, vous pressentiez que ça deviendrait un des personnages majeurs de la politique française ?
00:08:04 - Il pourrait être mon fils. J'ai quitté Amiens à 17 ans.
00:08:07 Donc je n'ai pas connu personnellement Emmanuel Macron,
00:08:10 qui n'était pas encore en gestation.
00:08:12 - Il n'était pas fréquenté au Conseil des ministres ?
00:08:15 - On voyait bien qu'il avait quand même beaucoup d'ambition.
00:08:20 Et puis on voyait qu'il rencontrait beaucoup de gens à Mercier
00:08:23 et pas forcément toujours en relation avec son portefeuille ministériel.
00:08:27 Mais je l'avais connu avant.
00:08:28 Je l'avais connu lorsque j'étais à la Commission des affaires économiques,
00:08:31 qui à l'époque était présidée par François Abrott,
00:08:34 pour l'opposition, quand on était en opposition.
00:08:37 Et il était un des, on appelait ça, les Sherpas de la mission Attali, de Jacques Attali.
00:08:43 C'est lui qui était rapporteur.
00:08:45 Alors à l'époque, il était très frisé, il était beaucoup plus jeune.
00:08:48 Il faisait moins président, si vous voulez.
00:08:50 Mais on voyait bien quand même qu'il était un peu le couteau suisse amélioré de Jacques Attali.
00:08:57 Il était très actif dans la commission Attali.
00:09:00 Donc c'était une commission qui faisait des propositions, on dira,
00:09:04 qui étaient pragmatiques, qui étaient diverses, qui n'étaient pas révolutionnaires.
00:09:08 On voyait bien comment il se positionnait.
00:09:11 Alors vous l'avez soutenu Emmanuel Macron, notamment en 2022, au moment de sa réélection.
00:09:15 Vous n'avez pas été tenté d'intégrer son parti derrière ?
00:09:19 Non, jamais.
00:09:20 Non ?
00:09:21 Jamais.
00:09:22 Je suis restée profondément social-démocrate.
00:09:25 Et non, non, je ne me suis jamais sentie complètement en phase avec La République En Marche.
00:09:33 Je regrette beaucoup l'évolution du parti dans lequel j'ai milité pendant...
00:09:38 Du parti socialiste.
00:09:39 Près de 40 ans, du parti socialiste.
00:09:41 Et je trouve qu'il s'est dissous dans la nupèce,
00:09:44 que la France Insoumise a pris beaucoup de place, dans sa diversité d'ailleurs,
00:09:50 puisqu'elle aussi commence à perdre son unité,
00:09:53 que les écologistes finalement sont très peu présents.
00:09:56 On ne les entend pas beaucoup dans cette alliance.
00:10:00 Et voilà, donc moi je regrette que la social-démocratie ait reculé dans notre pays,
00:10:07 parce que je pense que c'est le positionnement que je soutiens,
00:10:11 parce qu'il est équilibré, qui tient compte du développement économique,
00:10:15 du développement des technologies, mais aussi des préoccupations environnementales,
00:10:19 et surtout du social.
00:10:20 Donc quand on est social-démocrate, on a le souci que chacun puisse bénéficier du progrès.
00:10:26 Et le progrès, ce n'est pas un mauvais mot.
00:10:28 Parce que c'est facile de dire qu'on est dans la décroissance,
00:10:32 quand on vient d'un milieu où finalement on ne sait pas ce que c'est que la décroissance.
00:10:36 La décroissance pour des gens qui n'ont pas beaucoup d'argent,
00:10:39 ça veut dire qu'on n'arrive pas à vivre, tout simplement.
00:10:42 Qu'on n'a plus les moyens de vivre, que le pouvoir d'achat s'érode,
00:10:44 au point qu'on n'a plus de quoi vivre dignement.
00:10:50 Donc voilà, j'espère toujours, je suis optimiste, j'espère toujours,
00:10:54 tout ça ce sont des cycles.
00:10:56 Donc il y a actuellement des gens qui s'en pourraient faire vivre la social-démocratie.
00:11:00 Et voilà, je les soutiendrai.
00:11:02 – Alors vous n'êtes plus adhérente du Parti Socialiste ?
00:11:04 – Non, il y a que 6 encore, le Parti Socialiste.
00:11:08 – Ça c'est une question qu'il faudra leur poser.
00:11:10 En tout cas il faudra remettre à jour votre page Wikipédia,
00:11:12 parce qu'il vous affilie toujours au PS.
00:11:14 – Oui mais il y a beaucoup d'erreurs dans Wikipédia, ce n'est pas grave.
00:11:17 – En tout cas vous avez arrêté la politique en tant qu'élue, Jeanne Béfiore, en 2017,
00:11:21 à seulement 63 ans, c'est jeune pour accrocher,
00:11:24 ce n'est même pas l'âge légal aujourd'hui de départ à la retraite ?
00:11:27 – Non, enfin j'avais 64 ans à la fin de l'année,
00:11:30 mais au moment où j'ai pris ma retraite, réellement j'avais 64 ans,
00:11:34 donc j'étais à l'âge… – L'âge officiel.
00:11:37 – Médian, on va dire qu'il devient officiel.
00:11:40 Non mais je pense qu'en plus sur cette histoire, on y viendra peut-être aux retraites.
00:11:44 Moi je regrette qu'on n'ait pas un système plus souple en réalité.
00:11:48 Parce qu'il y a des métiers dans lesquels on a de la passion,
00:11:55 on a de l'engagement et qu'on aime, et qu'on peut poursuivre longtemps.
00:11:59 Moi j'ai des amis qui ont été présidents d'universités et qui s'ennuient à la retraite.
00:12:04 Alors ils se trouvent des activités, s'engagent autrement,
00:12:07 mais ils auraient pu utilement contribuer bien sûr, ils auraient pu continuer,
00:12:11 même en percevant un salaire, pas forcément le même salaire.
00:12:18 C'est un âge aussi où on a moins de charges, les enfants sont partis.
00:12:22 En général, dans cette classe de profession, on est propriétaire de sa maison ou de son appartement,
00:12:30 donc on a moins besoin d'argent.
00:12:32 Je pense qu'on devrait être plus souple.
00:12:34 En revanche, une aide soignante qui doit soulever des personnes âgées,
00:12:37 qui sont dépendantes, donc qui sont un peu lourdes, parce qu'elles se laissent un peu aller,
00:12:42 parce qu'elles ne peuvent pas faire autrement,
00:12:44 une aide soignante à 59 ans, elle a des larmes à goût,
00:12:47 donc elle aura une très petite retraite.
00:12:50 Donc je pense qu'il aurait fallu donner la main aux métiers,
00:12:58 c'est-à-dire aux représentants des différents métiers,
00:13:04 parce que ce sont ces gens-là qui connaissent bien les difficultés de tel ou tel type de profession,
00:13:11 et laisser finalement beaucoup plus de liberté, faire des installations progressives d'activité,
00:13:16 avoir un vrai plan pour les fins de carrière, pour les métiers pénibles,
00:13:20 et tenir compte bien davantage de la pénibilité pour les travaux pas très rémunérés,
00:13:25 car l'heure veut vous bousiller le dos en 20 ans,
00:13:28 et la reconversion, elle n'est pas évidente.
00:13:31 Donc je trouve qu'on a loupé l'opportunité d'une vraie réflexion,
00:13:35 mais c'était une telle polémique tout de suite que c'est devenu impossible.
00:13:40 – On va reparler des retraites, avant ça, puisque je parlais de votre retrait de la vie politique,
00:13:46 vous avez continué quand même à faire des choses ?
00:13:49 – Oui, je suis investie dans beaucoup d'associations et de fondations,
00:13:52 avec un grand bonheur, je dois dire,
00:13:54 donc Universcience à Paris, le remodelage, je ne sais pas comment il faut dire,
00:14:00 le nouveau palais de la découverte, qui est en cours de gestation,
00:14:03 et Antoine Petit, le président du CNRS, m'a demandé d'intégrer leur conseil scientifique,
00:14:08 donc je ne suis pas scientifique, mais justement je pose des questions transversales,
00:14:12 et ça fait du bien aux scientifiques, ce qu'ils me disent,
00:14:15 et je crois surtout que ça amène des choses,
00:14:17 parce que quand on est trop dans sa spécialité, parfois on n'a pas la vision globale,
00:14:21 donc moi je peux poser des questions candides, donc c'est un projet formidable.
00:14:25 Je suis dans deux IHU, donc des instituts hospitalaux et universitaires,
00:14:30 à Marseille et à Paris, je suis à Kinatech,
00:14:35 je suis aussi à la Fabrique Opéra, qui est un projet culturel formidable,
00:14:39 que je soutiens, que j'incite les chefs d'entreprise à soutenir fortement.
00:14:44 Je suis dans une association de solidarité qui vient de monter,
00:14:47 Camille Ngaire, qui donne la main aux chefs d'entreprise,
00:14:50 pour mettre à disposition des mécénats, à disposition des associations,
00:14:55 qui n'ont pas le temps, qui sont occupées, de mettre à disposition soit du mécénat financier,
00:15:01 soit du mécénat de moyens, soit du mécénat de personnes,
00:15:04 à l'image des entreprises du possible, l'initiative qu'a lancée Alain Merieux à Lyon,
00:15:09 donc Césam, c'est le projet, et puis je préside cette association,
00:15:16 avant de passer la main aux chefs d'entreprise, parce que c'est le but,
00:15:18 puis je préside aussi un conseil stratégique en Autriche,
00:15:22 pour le compte surtout de l'agence spatiale européenne,
00:15:25 mais aussi des agences spatiales nationales, qui s'appelle ESPI,
00:15:29 l'European Institute for Strategic Space Policy, et c'est passionnant.
00:15:37 Moi, le spatial et la santé sont deux domaines que j'ai adorés,
00:15:41 comme vous demandiez tout à l'heure, le plaisir d'être ministre,
00:15:43 moi j'ai le plaisir d'avoir un vrai contenu, un contenu où on apprend des choses,
00:15:47 moi je ne connaissais rien aux quantiques, je ne suis pas une spécialiste,
00:15:50 mais j'ai appris des choses, le spatial, c'est la même chose,
00:15:53 en politique, l'essentiel c'est de comprendre des enjeux,
00:15:57 on ne vous demande pas d'être un scientifique,
00:15:59 on ne vous demande pas de comprendre les process,
00:16:01 de comprendre des algorithmes, on vous demande de comprendre des enjeux,
00:16:05 et ça c'est très enrichissant et c'est utile.
00:16:08 Alors je vais rajouter une ligne à ces activités post-politiques,
00:16:12 vous venez de rentrer au conseil d'administration de Sciences Po à Grenoble ?
00:16:16 Je suis aussi à la fondation de l'université Grenoble Alpes.
00:16:18 Ah bon ben voilà !
00:16:20 Alors Sciences Po vous arrivez dans un contexte un petit peu particulier,
00:16:24 puisque certains reprochent à l'école d'être noyauté par l'extrême gauche,
00:16:28 on se souvient qu'il y a deux ans, deux professeurs de Sciences Po
00:16:31 avaient été accusés publiquement d'islamophobie par une partie des étudiants,
00:16:35 c'est une affaire qui avait fait du bruit au niveau national,
00:16:37 la ministre de l'enseignement supérieur de l'époque, Frédéric Vidal,
00:16:40 avait apporté son soutien aux professeurs stigmatisés,
00:16:43 elle en est où cette affaire ? Comment est l'ambiance dans l'école ?
00:16:47 Je crois que ça a laissé des traces quand même.
00:16:49 Écoutez, je n'ai pas encore fait mon premier conseil d'administration,
00:16:51 Ah vous n'avez pas fait le premier, c'est tout récent.
00:16:52 Mais voilà, ce sera au mois de mai, mais on a un conseil stratégique,
00:16:56 je crois, un séminaire stratégique du comité d'orientation stratégique en mai,
00:17:01 et on a un conseil d'administration en juin.
00:17:04 J'ai eu un entretien avec le président que je connais, Jean-Luc Névage,
00:17:08 parce qu'il avait été directeur de cabinet de Marisol Touraine,
00:17:10 puis préfet, puis conseiller d'Etat.
00:17:15 Il est en charge de l'ACADA, la commission d'attribution des documents administratifs,
00:17:21 d'accès aux documents administratifs.
00:17:23 L'ACADA, je ne sais pas si vous vous souvenez.
00:17:25 Avec Raymond Abrié, il a été sollicité pour avoir des documents d'affaires Sarkozy,
00:17:29 il est un de ses rêves.
00:17:30 Mais pour tout, administration préférée de façon presque obsessionnelle.
00:17:34 Raymond Abrié qui a des cartons chez lui, il s'y fait de l'ACADA.
00:17:37 Le monde est petit.
00:17:38 Et donc j'ai eu des entretiens avec eux.
00:17:43 Je connais quand même des enseignants et des chercheurs à Sciences Po.
00:17:48 Il faut faire attention aux phénomènes de buzz.
00:17:50 Moi, il se trouve que j'avais été confrontée à un sujet aussi dès mon arrivée quasiment au ministère,
00:17:55 avec Sciences Po Paris, qui a fait l'objet d'un rapport de la Cour des comptes
00:18:01 qui était plus que sévère, puisqu'il y a eu des condamnations,
00:18:04 avec des salaires invraisemblables pour certains enseignants très proches à l'époque de Richard Décoin,
00:18:11 des initiatives intéressantes de Richard Décoin et des dérives totales,
00:18:14 avec des attributions d'appartements à Saint-Germain,
00:18:16 enfin bref, des choses qu'il a fallu recadrer.
00:18:19 Et à chaque fois, j'ai eu le souci de remettre les choses en place avec l'aide d'inspection,
00:18:24 mais sans les médiatiser trop.
00:18:27 Parce que sinon, on en fait un sujet polémique et ça porte tort à l'école.
00:18:33 Et ce sont des écoles, enfin la réflexion sur les études politiques,
00:18:37 toutes les réflexions qui sont menées dans les IEP,
00:18:41 pour les futurs décideurs, décideurs qui aillent dans le privé ou dans le public,
00:18:45 c'est absolument essentiel qu'on réfléchisse à la stratégie,
00:18:49 qu'on réfléchisse aux méthodes de travail,
00:18:51 qu'on réfléchisse à l'impact sur l'environnement, sur la société,
00:18:55 des mesures que l'on prend.
00:18:56 C'est ça qu'on apprend à Sciences Po.
00:18:58 Donc c'est ça que je voulais préserver et c'est ça que je veux préserver aussi à Sciences Po Grenoble.
00:19:03 Vous parlez du tort à l'école, cette séquence en tout cas a suscité des réactions.
00:19:08 La région Auvergne-Lornais, par la voix de son président Laurent Wauquiez,
00:19:11 a dénoncé ce qu'elle considère comme des dérives idéologiques et communautaristes
00:19:16 et elle a suspendu les subventions que la région verse à Sciences Po.
00:19:19 Donc ce n'est pas neutre comme décision.
00:19:22 Pour un sujet particulier.
00:19:24 Et c'est ça que je trouve dommage, c'est pour les séjours, pour accompagner les étudiants à l'étranger
00:19:30 et naturellement ça pénalise les étudiants qui viennent des milieux sociaux les moins favorisés.
00:19:35 Je pense qu'il s'agissait en réalité d'un manque de dialogue total
00:19:40 et un manque de compréhension qui perdure et qui est nocif pour l'action publique
00:19:44 et donc pour les citoyens, pour le bien commun du coup,
00:19:48 entre le président de région et le maire de Grenoble.
00:19:50 Je crois que les responsabilités...
00:19:52 - Les partagées ?
00:19:54 - Oui, la balance est chargée aussi côté ville on va dire.
00:19:58 Donc tout ça, ça s'est fait sur le dos des étudiants,
00:20:01 en particulier des étudiants encore une fois les moins aisés
00:20:03 et je trouve ça un peu lamentable.
00:20:05 - Est-ce que votre rôle, ça vous a fait essayer justement de...
00:20:08 - On va essayer de trouver des ressources.
00:20:10 On a bien compris que ce n'était pas nous qui allions réussir à réconcilier...
00:20:14 - Au quai, à l'hélico ?
00:20:16 - Les deux têtes d'affiches j'allais dire, non.
00:20:21 Pardon, le président de région et le maire de Grenoble.
00:20:24 Mais en revanche, on va essayer de trouver d'autres ressources
00:20:27 parce que c'est indispensable.
00:20:29 Encore une fois, moi j'ai eu ce recul par mes activités professionnelles avant
00:20:32 et puis quand j'étais ministre, c'est essentiel que les jeunes voient le monde tel qu'il est,
00:20:38 c'est-à-dire ne restent pas dans leur milieu social, dans leur ville d'origine,
00:20:42 mais qu'ils voient ce qui se passe ailleurs.
00:20:44 C'est extrêmement enrichissant.
00:20:46 Puis tous les problèmes qui se posent et qui sont d'ailleurs soulevés,
00:20:48 la compréhension entre les peuples, la compréhension entre des communautés
00:20:51 qui ont des religions, des cultures différentes,
00:20:53 la compréhension des phénomènes climatiques.
00:20:56 On peut faire tout ce qu'on veut ici, si en Chine ou en Inde,
00:21:00 on n'arrête pas les centrales à charbon.
00:21:02 - Ça ne changera rien ?
00:21:03 - Ça ne changera pas grand-chose, ça ne changera pas grand-chose
00:21:06 parce que la pollution, elle se fait là-bas quand même majoritairement.
00:21:08 - Sur le reproche que Laurent Wauquiez fait à l'école,
00:21:11 de dire qu'elle est infiltrée par l'extrême gauche,
00:21:13 est-ce que vous, c'est le constat que vous faites aussi ?
00:21:16 - J'ai été étudiante, vous aussi, on a tous connu ces débats.
00:21:21 Parfois c'était même assez violent, moi quand j'étais étudiante, ça y allait.
00:21:24 En 68, on balançait des pavés, c'était pas très tendre non plus.
00:21:27 Je ne dis pas que c'est bien.
00:21:29 Je pense que justement, à Sciences Po, on devrait pouvoir avoir des dialogues contradictoires
00:21:36 en continuant à se parler, sans passer immédiatement à des manifs ou à des intimidations.
00:21:44 Ça, c'est insupportable.
00:21:45 Donc ça, on doit le condamner, on doit prendre les mesures pour que ça cesse.
00:21:50 Mais en revanche, ces oppositions, on les a tous connues.
00:21:54 À un moment de notre vie, on a tous participé à des manifestations,
00:21:58 quel que soit le côté, où il y a des noms d'oiseaux qui volaient.
00:22:02 Les institutions d'ailleurs, et les responsables ministériels, ne doivent pas entrer dans ce jeu-là, il me semble.
00:22:07 Parce que stigmatiser bruyamment l'islamo-gauchisme comme ça a été fait,
00:22:13 je pense que c'est un effet boomerang.
00:22:15 S'il y a un problème identifié dans une université, il faut mettre en place une inspection générale.
00:22:20 Elles sont faites pour ça.
00:22:21 Moi je l'avais fait, à Ville-Tanneuse par exemple, dans un IUT,
00:22:26 où le directeur de l'IUT avait fait l'objet, on dirait, de pression qui n'était pas tout à fait normale.
00:22:35 Voilà, on l'a fait, et tout le monde y a mis du sien, et les choses se sont arrangées.
00:22:41 Mais on y arrive mieux si on fait le travail méthodiquement et sans buzz.
00:22:47 Parce qu'après, tout le monde entre dans le buzz, et tout le monde est dans un jeu de rôle.
00:22:51 On n'est plus dans le dialogue.
00:22:53 - Le revoquer, qui était votre prédécesseur au ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche,
00:23:03 vous lui avez pris sa place quand vous avez été nommé en 2016.
00:23:06 - Qui ça, pardon ?
00:23:07 - Le revoquer, c'était votre prédécesseur.
00:23:09 - Oui, c'est lui qui m'a...
00:23:10 - Vous aviez fait la passation de pouvoir au français.
00:23:12 - On l'a fait tardivement parce que c'était compliqué de le joindre.
00:23:15 Il semblait qu'on recloire à ce moment-là.
00:23:17 Les communications passaient mal.
00:23:19 Mais on a des relations tout à fait courtoises.
00:23:21 C'est pas le problème. On a eu une discussion.
00:23:23 Il savait que je connaissais le sujet.
00:23:25 On s'était vus sur le plan régional.
00:23:28 Donc il n'y a pas eu de problème.
00:23:30 Et je n'ai pas eu le sentiment non plus qu'il se passe le passionné le plus.
00:23:34 En politique, on est à différentes approches.
00:23:38 Et voilà, il a une approche plus politique.
00:23:41 - Oui, il aime le pouvoir.
00:23:42 Et il se présente...
00:23:43 Enfin, il sera normalement le candidat des LR présidentielle dans 4 ans.
00:23:47 Vous le voyez, président ?
00:23:48 - Bon, on verra.
00:23:49 Vous savez, en matière de prévision, il faut être très prudent en politique.
00:23:54 Il y aura peut-être beaucoup de candidats à droite, d'ailleurs.
00:23:57 - Oui, il y aura peut-être beaucoup.
00:23:58 - Parce qu'en général, moins les partis vont bien...
00:24:00 - Plus il y a de candidats qui...
00:24:01 - Plus il y a de candidats.
00:24:02 Et je dis ça, c'est valable partout.
00:24:05 - Alors, il y en a un autre qui sera peut-être candidat, je n'en sais rien, dans 4 ans.
00:24:09 On ne peut pas prévoir.
00:24:10 C'est Olivier Véran, qui fait partie des personnalités politiques préférées aujourd'hui des Français.
00:24:15 Si j'en parle, c'est que vous le connaissez bien
00:24:17 puisque vous l'avez lancé en politique, on ne peut pas dire autrement,
00:24:20 en lui proposant d'être votre suppléant en 2012 pour les législatives.
00:24:24 J'ai retrouvé quelques images de Télégrenobles de l'époque où vous faisiez le marché Place Sainte-Claire avec lui.
00:24:32 Là, vous veniez d'être nommé ministre, d'ailleurs,
00:24:34 et vous présentiez notamment votre suppléant aux électeurs potentiels.
00:24:39 Comment vous l'aviez rencontré, Olivier Véran ? Il est tout jeune, à l'époque.
00:24:42 - Ah oui, oui, oui. Qu'est-ce qui fait jeune ?
00:24:44 Je pense que l'épisode Covid, ça a quand même été...
00:24:48 - Oui, ça marque d'être dans l'ministère.
00:24:50 - C'est très, très bien débrouillé. Je trouvais qu'il était courageux, mais voilà.
00:24:53 Donc, je l'ai rencontré au CHU de Grenoble parce que je disais Migo,
00:24:59 j'étais première vice-présidente de la métro pendant 10 ans,
00:25:02 et je disais Migo m'avait demandé de le représenter au conseil de surveillance du CHU.
00:25:07 C'était passionnant, d'ailleurs. La situation était moins difficile qu'aujourd'hui.
00:25:11 Mais il y avait quand même des difficultés, et j'ai beaucoup aimé cette représentation.
00:25:17 Et de temps en temps, parce que c'est bien d'être un conseiller de surveillance,
00:25:21 c'est encore mieux de bien connaître le terrain.
00:25:23 Moi, je le connaissais un peu comme mère d'un enfant qui avait eu besoin de soin à l'hôpital,
00:25:27 comme patiente ensuite, voilà.
00:25:29 Mais c'est bien d'aller dans les services sans presse, sans...
00:25:34 Voilà, comme ça, incognito, sans délégation, pour sentir un peu les choses.
00:25:38 Et donc je suis allée en neurologie, et je suis tombée sur trois oliviers,
00:25:42 le chef de service, qui était un peu plus âgé,
00:25:44 et deux jeunes oliviers, Olivier Dautante et Olivier Véran.
00:25:48 Et les deux jeunes oliviers m'ont paru vraiment bien, comme suppléants potentiels.
00:25:53 Je voulais pas qu'on me mette un apparatchik, voilà.
00:25:56 J'avais envie de gens qui amenaient de la compétence, et le CHU, et dans la circonscription.
00:26:03 Alors Olivier Dautante, il a eu des fêtes, une thèse au Japon, donc c'était pas le moment.
00:26:07 Et puis Olivier Véran m'a séduite, parce qu'il avait du dynamisme,
00:26:10 et puis surtout, il m'a expliqué qu'autour des patients,
00:26:13 et notamment des jeunes patients souffrant de sclérose en plate, par exemple,
00:26:17 il avait organisé tout un parcours patient.
00:26:20 C'est exactement sur quoi j'étais très attachée,
00:26:23 qu'on ne s'occupe pas seulement des gens à l'hôpital,
00:26:25 des gens qui ont des maladies neurodégénératives, soyons clairs,
00:26:28 mais qu'on s'occupe aussi des aidants qui sont autour d'eux,
00:26:30 ça peut être la famille, ça peut être des amis,
00:26:32 ça peut être d'autres réseaux, des associations.
00:26:35 Le médecin généraliste, et puis aussi des gens de leur milieu professionnel
00:26:42 quand ils exercent une profession, ou l'université quand ils sont étudiants,
00:26:46 parce que ça leur permet, avec des conditions adaptées,
00:26:49 de poursuivre une vie presque normale, la plus normale possible.
00:26:52 Et j'avais trouvé ça très bien, j'avais trouvé enthousiaste.
00:26:55 En plus, il m'avait dit qu'il avait fait un master à Sciences Po Paris,
00:27:01 un master de santé publique.
00:27:03 Je l'avais repéré ensuite parce qu'il avait mené la fronde
00:27:07 contre le gouvernement Fillon au moment de la réforme de l'internat,
00:27:12 et qu'il était passé délégué local à délégué national
00:27:15 en passant par la case régionale en moins d'une semaine.
00:27:18 Donc je m'étais dit qu'il avait quand même un beau potentiel,
00:27:21 et puis il savait prendre son téléphone pour m'appeler,
00:27:23 enfin je veux dire, il avait de l'initiative.
00:27:25 Et donc j'ai choisi un mois et demi, je crois, un mois et demi, deux mois,
00:27:29 et il a plongé dedans immédiatement.
00:27:31 Je crois qu'il n'a même pas demandé à sa femme s'il était d'accord,
00:27:33 il a dit oui tout de suite.
00:27:34 Donc j'ai vu que c'était le bon numéro.
00:27:36 Et voilà, je n'ai jamais été déçue par Olivier,
00:27:38 parce qu'il a des convictions, il est engagé, il est courageux.
00:27:41 C'est important pour les politiques d'être courageux, opportunistes, courageux.
00:27:47 Olivier Detente a peut-être raté une grande carrière politique.
00:27:50 Non, non, je crois qu'il s'intéresse toujours à la politique,
00:27:52 Olivier Detente, je le vois sur le marché tout le temps.
00:27:54 Et il fait une belle carrière hospitalière.
00:27:57 Alors, dites pas, il ne faut pas être opportuniste,
00:27:59 mais il faut avoir de la chance pour réussir un peu en politique.
00:28:01 Ça a été le cas d'Olivier Véran,
00:28:03 puisque quand on est suppléant d'un député,
00:28:05 c'est un rôle normalement assez honorifique, un rôle de l'ombre.
00:28:08 Et puis, là, vous êtes devenu ministre.
00:28:10 Donc lui est devenu député et s'est retrouvé en première ligne.
00:28:15 Et il a eu un peu le même type de chance il y a deux ans,
00:28:19 puisque, pour rappeler un petit peu l'histoire, c'était en janvier 2020,
00:28:22 Benjamin Griveaux, qui était le candidat de La République en marche à l'époque,
00:28:25 à la mairie de Paris, a été piégé par une vidéo intime.
00:28:28 Il a dû renoncer à sa candidature.
00:28:31 Emmanuel Macron a demandé à Agnès Buzyn,
00:28:33 qui était ministre de la Santé, de le remplacer au pied levé.
00:28:36 Il y avait donc une place qui se libérait.
00:28:38 C'est Olivier Véran qui a été choisi.
00:28:40 Et quelques jours après exploser la crise Covid
00:28:42 qu'allait mettre ce ministère de la Santé,
00:28:44 qui n'est pas toujours en première ligne,
00:28:46 cette fois dans le feu de l'actualité,
00:28:48 il a un bon karma sur son parcours.
00:28:51 Il a la maraca, il faut le dire.
00:28:53 Mais c'est une maraca qu'il a amenée dans des situations pas faciles quand même.
00:28:57 Moi, je suis assez admirative de la façon dont il a tenu bon
00:29:01 pendant toute cette période, parce qu'il faut savoir,
00:29:04 je ne veux pas du tout qu'on plaigne les politiques.
00:29:08 J'assume pleinement les risques que l'on prend
00:29:11 quand on s'engage dans la vie publique.
00:29:12 Enfin, recevoir des menaces de mort pour soi-même et sa famille,
00:29:15 avec des précisions sur les écoles où vont vos enfants,
00:29:18 pendant, par les, j'allais dire les négationnistes,
00:29:22 c'est presque ça, par les complotistes.
00:29:25 Parce qu'on peut être contre le vaccin,
00:29:27 mais ne pas envoyer une menace et ne pas lancer des thèses complotistes.
00:29:33 Et je pense que là, les réseaux sociaux ont un effet très néfaste.
00:29:35 Parce que quand vous allez dans les réseaux complotistes,
00:29:38 vous entrez dans le darknet et là, on vous nourrit uniquement d'informations
00:29:42 qui renforcent votre idée du complotisme.
00:29:45 Alors ceux qui sont militants complotistes, à la limite,
00:29:47 bon, tant pis pour eux, mais ceux qui se laissent embarquer.
00:29:54 - Parce qu'il y a des gens naïfs qui peuvent se laisser embarquer
00:29:57 pour différentes raisons, parce qu'ils sont un peu fragiles,
00:29:59 ils ne connaissent pas bien le contexte.
00:30:00 Et là, les algorithmes des réseaux sociaux font qu'ils ne reçoivent plus
00:30:04 que ces informations.
00:30:05 Et donc ça les renforce dans des idées qui sont totalement erronées.
00:30:09 Et ce que je veux dire, c'est qu'il a tenu vraiment bon
00:30:12 et avec quand même un discours pas langue de bois.
00:30:16 Et c'était pas si simple parce qu'il fallait,
00:30:20 il n'y avait pas de certitude.
00:30:22 On a vu que chez les chercheurs, il y avait quand même
00:30:25 beaucoup de contradictions.
00:30:27 Combien de fois j'ai entendu, je ne suis pas un spécialiste,
00:30:30 mais un chercheur donnait son avis.
00:30:32 Alors il y avait tout, il y avait des climatologues, des biologistes.
00:30:36 Mais c'était compliqué pour eux aussi parce que la recherche,
00:30:39 c'est le doute et c'est le temps long.
00:30:42 Et là, on était dans un temps d'urgence et de pandémie.
00:30:45 Donc je pense que ça aura été formateur finalement
00:30:49 et pour les chercheurs et pour les médecins et pour les politiques.
00:30:54 Mais ça aura aussi mis à jour les difficultés du personnel soignant.
00:30:59 - Il a relaté d'ailleurs cette expérience particulière, Olivier Vélan,
00:31:03 dans un livre, "Par-delà les vagues".
00:31:05 Vous l'avez lu ?
00:31:06 - Oui, je l'ai lu.
00:31:07 J'ai quand même mis le livre.
00:31:08 - Vous l'avez dédicacé ?
00:31:09 - Une dédicace.
00:31:10 Je l'avais déjà acheté, mais j'ai reçu son livre, bien sûr.
00:31:13 - Vous n'avez pas été tentée d'écrire un livre à l'époque
00:31:16 sur votre parcours ?
00:31:17 - Non, j'ai lu récemment qu'il y avait quand même
00:31:19 beaucoup, beaucoup de livres.
00:31:20 - Oui, c'est vrai qu'il y en a beaucoup.
00:31:21 Et qu'ils ne se vendent pas tous très bien.
00:31:22 Je ne sais pas quelles ont été les ventes du livre d'Olivier Vélan,
00:31:24 mais il y a certains.
00:31:25 - C'est intéressant, parce que c'est factuel.
00:31:27 - Oui, et puis ça a touché tout le monde.
00:31:29 - Oui, c'est une expérience.
00:31:30 Donc c'est quelque chose auquel on peut se référer.
00:31:33 Il fallait le faire avant que la mémoire ne s'efface.
00:31:36 Moi, je suis frappée, je ne sais pas si vous êtes comme moi,
00:31:39 de notre capacité de résilience quand même.
00:31:41 Parce que ça parait loin à l'époque du confinement.
00:31:44 Pourtant, c'est très proche.
00:31:46 - Il y a encore un an et demi, on était encore sous ce régime.
00:31:50 - Et on est déjà dans d'autres préoccupations.
00:31:52 Mais il faut faire attention, parce que les pandémies,
00:31:55 avec la mobilité internationale, avec la démographie,
00:31:59 avec la proximité d'animaux sur certains marchés
00:32:04 ou de recherche dans certains laboratoires,
00:32:07 on n'en dira pas plus, ça peut revenir.
00:32:10 Donc, il faut quand même être vigilant.
00:32:12 - Vous restez proche d'Olivier Véran.
00:32:14 Il vous demande des conseils ?
00:32:16 - On se voit, oui, on se voit régulièrement.
00:32:20 - Est-ce que vous lui auriez conseillé, par exemple,
00:32:22 d'aller chez Cyril Hanouna pour parler de la réforme des retraites
00:32:25 face à un animateur un peu populiste
00:32:27 qui s'est illustré en insultant les responsables politiques ?
00:32:30 C'était pour vous une bonne idée d'aller dans ce type d'émission ?
00:32:33 - D'abord, c'est une idée qui lui appartient.
00:32:35 Personnellement, je n'y serais pas allée,
00:32:37 parce que ce n'est pas mon truc, je n'aime pas du tout ce qu'il fait.
00:32:40 Mais je pense qu'il y a des moments où,
00:32:43 quand on veut parler à un grand public,
00:32:46 peut-être faut-il passer par ce type d'émission.
00:32:48 Je ne sais pas.
00:32:50 Ça lui appartient.
00:32:51 - Ça, c'est sur la forme.
00:32:52 Sur le fond, votre avis sur cette réforme des retraites,
00:32:55 qui a fait beaucoup parler,
00:32:56 dont on a parlé dans toutes les émissions de télé,
00:33:01 si vous aviez été député cette année,
00:33:03 est-ce que vous auriez voté cette réforme
00:33:06 ou est-ce que vous seriez allé manifester
00:33:07 comme vos anciens collègues socialistes
00:33:09 dans les rues pendant des semaines ?
00:33:11 - Franchement, je ne sais pas ce que j'aurais fait.
00:33:15 Je crois que je me serais abstenue.
00:33:18 Parce que je pense qu'il faut faire quelque chose quand même,
00:33:21 à la fois pour améliorer les conditions
00:33:25 de fin de carrière professionnelle,
00:33:27 j'ai dit tout à l'heure, pour les métiers pénibles,
00:33:29 mais aussi dans l'industrie.
00:33:30 Être considéré comme senior à 45 ans,
00:33:33 quand pour certains vous avez fait des études jusqu'à 26-27 ans,
00:33:36 ça veut dire quoi ?
00:33:37 Et c'est typiquement français quand même,
00:33:40 les pays scandinaves ont une adaptation
00:33:43 des conditions de travail aux seniors,
00:33:45 mais on n'est pas senior à 45 ans là-bas,
00:33:47 on est senior plus tard.
00:33:49 On peut travailler plus tard dans des jobs
00:33:54 qui sont intéressants,
00:33:55 mais encore faut-il que ce soit adapté.
00:33:57 Donc tout ce qui est adapté
00:34:02 à telle ou telle branche professionnelle,
00:34:04 me paraît souhaitable.
00:34:06 Et je trouve que c'est une opportunité formidable
00:34:08 de démocratie participative qui a été loupée.
00:34:11 Autant je trouve que faire une conférence sur le climat
00:34:14 en faisant venir des gens qui ne connaissent pas le sujet,
00:34:16 c'est extrêmement complexe.
00:34:17 En plus c'est un sujet systémique et mondial,
00:34:20 ce n'est pas le sujet...
00:34:21 - Oui, local, national.
00:34:23 - Voilà, parce qu'on le disait tout à l'heure,
00:34:25 tant que nous qui avons changé la face du monde,
00:34:27 tant que l'Inde développe le solaire,
00:34:30 enfin il y a encore beaucoup de centrales à Charbon,
00:34:32 80% de l'énergie est fournie par du fossile dans ces pays,
00:34:36 donc ce n'est pas possible, on n'y arrivera pas
00:34:39 tant que ces pays ne bougent pas plus.
00:34:41 Mais autant sur le climat,
00:34:44 donc c'est quand même très compliqué,
00:34:45 après il y a une frustration,
00:34:46 parce que les recommandations qu'on émet
00:34:49 ne sont pas prises en compte.
00:34:50 Autant sur ces sujets, on pouvait passer,
00:34:53 me semble-t-il, par les branches,
00:34:55 prendre un peu plus de temps.
00:34:56 Ensuite ça a pris 10 ans, la réforme sur les retraites,
00:34:59 et ils ont choisi des modalités
00:35:02 où la retraite est indexée sur la "richesse" du PIB du pays.
00:35:11 Peu importe, ce n'est sûrement pas ça qu'il fallait faire.
00:35:15 Mais si on voulait mettre fin à certains régimes spéciaux,
00:35:20 pour ceux qui démarrent dans des branches,
00:35:23 on ne les nommera pas, mais enfin dans les branches qu'on connaît,
00:35:25 qui bénéficient de régimes spéciaux,
00:35:27 si on voulait que les artisans, les commerçants aient des vraies retraites,
00:35:31 que les aides-soignants, les agriculteurs aient des vraies retraites,
00:35:34 que les aides-soignants, par exemple,
00:35:35 moi je suis vraiment sensible quand je les vois travailler,
00:35:38 voire pris en compte les conditions de pénibilité.
00:35:43 Voilà, il fallait prendre le temps,
00:35:46 et encore une fois, mobiliser les branches,
00:35:48 qui auraient mobilisé à la fois les chefs d'entreprise,
00:35:51 et à la fois les salariés.
00:35:52 Et on aurait pu avoir un accord avec les syndicats
00:35:55 sur une telle méthode, ça m'aurait paru beaucoup plus intelligent,
00:35:58 mais ça demandait du temps.
00:35:59 Parce que quand même, arriver à ne pas s'entendre
00:36:02 avec Laurent Berger sur une méthode,
00:36:04 et arriver à le mettre dans un corner,
00:36:07 avec la CGT,
00:36:09 avec laquelle il n'avait pas les relations les plus cordiales,
00:36:11 c'est quand même que peut-être il y a eu un problème de méthode, on dira.
00:36:15 C'est sûr que Emmanuel Macron, avec sa méthode,
00:36:17 a réussi à mobiliser au moins tout le monde,
00:36:19 ou une grande partie de l'opinion publique contre lui.
00:36:21 On a vu des défilés chaque semaine à Grenoble,
00:36:24 avec des participations records.
00:36:27 Quand je vous entends, Geneviève Foreseau,
00:36:29 pointer les défauts de cette retraite,
00:36:32 et sur le fond, et sur la méthode,
00:36:34 j'ai plutôt l'impression que vous auriez été quand même
00:36:36 dans le camp des opposants,
00:36:38 plutôt que dans une neutralité...
00:36:40 Non, je me serais absolue, parce que je trouve qu'il y a aussi des abus
00:36:42 côté opposition.
00:36:45 Enfin, je veux dire,
00:36:46 Malang, c'est plus de 5000 amendements pour KVRD,
00:36:52 pardonnez-moi le terme,
00:36:53 mais le débat parlementaire,
00:36:55 et après ce plein de qu'on n'ait pas pu arriver à l'article 8,
00:36:57 de ce point de vue-là, le Sénat...
00:36:59 a été plus responsable.
00:37:00 ...justifie un peu son maintien,
00:37:03 je veux dire, sa présence,
00:37:05 parce que là, ça a été plus responsable.
00:37:06 Ce n'est pas la première fois qu'on repousse l'âge légal
00:37:08 de départ à la retraite en France.
00:37:10 La dernière fois, c'était en 2010,
00:37:12 c'était Nicolas Sarkozy et Éric Werth.
00:37:13 Alors, ça tombe bien, puisque vous étiez à l'Assemblée nationale,
00:37:16 à l'époque, on était passé de 60 à 62 ans.
00:37:19 J'ai une petite citation de Pierre Moreau,
00:37:22 qui disait que la retraite à 60 ans, c'est une ligne de vie,
00:37:24 une ligne de souffrance au travail,
00:37:25 une ligne de revendication, c'est une ligne d'espoir.
00:37:27 Donc, j'imagine qu'à l'époque, vous n'avez pas voté
00:37:30 en faveur de ce report.
00:37:32 Non, je n'avais pas voté, d'autant que, initialement,
00:37:34 c'était 65 ans, finalement, il avait reculé,
00:37:37 parce qu'il s'était dit que ça ne passerait pas.
00:37:39 Je pense qu'à un moment, quand on voit que les choses ne passent pas,
00:37:43 il faut quand même avoir l'humilité de reprendre les choses
00:37:46 tranquillement, sereinement et à zéro.
00:37:50 Et là, chacun s'est enféré, finalement, dans son couloir.
00:37:53 Et maintenant, il faut en sortir, quoi.
00:37:55 Il faut en sortir, mais il y a vraiment des dégâts,
00:37:57 et surtout, il y a une perte de confiance.
00:37:59 Je pense qu'avoir annoncé comme un acquis
00:38:02 un montant planché de 1 200 euros,
00:38:07 puis on s'est aperçu que, finalement, il y avait assez peu de personnes
00:38:11 qui avaient accès à ce montant.
00:38:14 Il y a beaucoup de gens qui ont cru qu'ils allaient avoir
00:38:17 cette somme-là comme montant de retraite.
00:38:21 Il y a eu vraiment des malentendus qui sont détestables,
00:38:25 qui ont des conséquences.
00:38:27 Et moi, je n'ai pas compris non plus pourquoi on était passé
00:38:29 de la retraite presque universelle à point, avant le confinement,
00:38:33 et qu'on ait passé à un tout autre régime après le confinement.
00:38:37 Donc, ce dossier, depuis le début, et je ne veux incriminer personne,
00:38:40 parce que je pense que tout le monde a sa responsabilité,
00:38:42 mais il est incompréhensible.
00:38:44 Donc, je pense que ça vaudrait la peine quand même de remettre les choses à zéro
00:38:47 et de se dire qu'on prend le temps et on fait quelque chose
00:38:50 de ce qui n'a pas péril dans la demeure dans les quelques années qui viennent.
00:38:53 – Vous évoquez le malentendu, notamment sur les montants de retraite,
00:38:56 qui fait partie des erreurs de communication du gouvernement
00:38:59 qui ont généré beaucoup de doutes auprès de la population.
00:39:01 Alors, vous dites malentendu, vous êtes gentil,
00:39:04 j'ai justement l'extrait que vous allez reconnaître.
00:39:06 – Et là, le chiffre est impressionnant.
00:39:08 Ça concerne, comme je disais tout à l'heure, que le seul risque
00:39:10 que prenaient les retraités, c'est d'avoir leur pension actuelle augmentée.
00:39:13 C'est ça, c'est-à-dire que, et donc c'est pas un risque mais une chance,
00:39:16 2 millions de retraités actuels qui ont une retraite inférieure à 1200 euros
00:39:19 verront leur retraite majorée à 1200 euros brut par mois.
00:39:22 – Bon, alors, en brut ou en net, là ?
00:39:24 – Bon, que ce soit en brut ou en net, de toute façon, le chiffre était faux.
00:39:27 – Oui, oui, Olivier Véran est porte-parole, hein.
00:39:30 – Oui, alors justement, moi, ce qui m'intéressait,
00:39:32 dans les coulisses du pouvoir, on ne peut pas lui reprocher,
00:39:34 Olivier Véran, de ne pas maîtriser ses dossiers.
00:39:36 Je pense que quand il vient sur cette émission, il est blindé.
00:39:38 – Mais surtout que là, il est porte-parole.
00:39:40 – Il est porte-parole.
00:39:41 – Il est porte-parole.
00:39:42 – Il est porte-parole.
00:39:43 – Il est porte-parole.
00:39:44 – Il est porte-parole.
00:39:45 – Il est porte-parole.
00:39:46 – Il est porte-parole.
00:39:47 – Il est porte-parole.
00:39:48 – Il est porte-parole.
00:39:49 – Il est porte-parole.
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00:40:27 – Il est porte-parole.
00:40:28 – Il est porte-parole.
00:40:29 – Il est porte-parole.
00:40:30 – Il est porte-parole.
00:40:31 – Il est porte-parole.
00:40:32 – Il est porte-parole.
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00:40:34 – Il est porte-parole.
00:40:35 – Il est porte-parole.
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00:40:38 – Il est porte-parole.
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00:40:40 – Il est porte-parole.
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00:40:48 – Il est porte-parole.
00:40:49 – Il est porte-parole.
00:40:50 – Il est porte-parole.
00:40:51 – Il est porte-parole.
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00:40:59 – Il est porte-parole.
00:41:00 – Il est porte-parole.
00:41:01 – Il est porte-parole.
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00:41:04 – Il est porte-parole.
00:41:05 – Il est porte-parole.
00:41:06 – Il est porte-parole.
00:41:07 – Il est porte-parole.
00:41:08 – Il est porte-parole.
00:41:09 – Donc il faut avoir une attitude de responsabilité, mais en même temps il faut… comment dire…
00:41:19 il faut pas tromper… enfin il faut pas faire croire des choses, quoi.
00:41:22 Il faut…
00:41:23 – Faut être réaliste.
00:41:24 – Il faut garder le cap, mais il faut aussi avoir une certaine humilité quand on voit
00:41:30 que ça marche pas, quoi.
00:41:31 Eh ben on recommence, hein.
00:41:33 C'est pas gênant.
00:41:34 Regardez les Américains, dans un sujet complètement différent.
00:41:36 Elon Musk vient de planter une fusée qui a coûté quand même une paille.
00:41:40 Et je peux vous dire qu'elle a coûté beaucoup.
00:41:41 À l'argent public.
00:41:43 On présente toujours comme un type du privé.
00:41:45 Pas du tout.
00:41:46 Il est très très financé par la NASA.
00:41:49 Il a bénéficié de tout l'apport technologique de la NASA gratuitement.
00:41:52 D'une partie du personnel, la NASA a dégraissé son personnel.
00:41:55 Il est financé par le ministère de la Défense.
00:41:59 Il est financé par l'État fédéral.
00:42:01 Il plante un truc, ça coûte beaucoup beaucoup d'argent, une fusée que vous plantez.
00:42:05 Quel est le discours politique et le discours de l'industriel ?
00:42:09 Eh ben on va avoir beaucoup de données sur cet échec et ça va nous permettre de progresser.
00:42:13 Et je pense que ça, c'est une mentalité qu'on n'a pas.
00:42:17 Et du coup, ça m'a fait presque rire parce que du coup, les médias français ont repris,
00:42:21 ont dit, j'ai même entendu, "cet échec est un succès".
00:42:26 Alors que si on plantait Ariane...
00:42:29 - Ah oui, ce serait pas du tout le même discours.
00:42:32 - Voilà.
00:42:33 Donc je pense qu'il faut apprendre, c'est le bon état d'esprit à avoir quand même.
00:42:37 Puis ça donne de l'espoir aux jeunes, ça donne de l'espoir à l'avenir.
00:42:40 Il y a toujours de l'inconnu devant soi, il ne faut pas en avoir peur.
00:42:43 - Alors là, Emmanuel Macron a peut-être eu peur de retirer sa retraite,
00:42:46 en tout cas, elle est allée jusqu'au bout en faisant passer en force avec le 49-3.
00:42:50 - C'est conforme à la Constitution en même temps.
00:42:52 - Oui, ça ne vous a pas choqué quand trois quarts de la population n'est pas d'accord avec un texte,
00:42:56 de le faire passer de cette façon-là, même si comme vous le dites, effectivement, c'est un outil qui existe.
00:43:00 - C'est conforme à la Constitution.
00:43:02 Michel Rucard l'a utilisé presque une vingtaine de fois.
00:43:05 Sur un sujet comme ça, avec un sujet sociétal, encore une fois,
00:43:09 je pense qu'une autre méthode était bien préférable.
00:43:13 - Bon, on va dire, la stratégie d'Emmanuel Macron qui, paradoxalement, renforce non pas la gauche,
00:43:19 mais plutôt l'extrême droite si on en croit les sauvages.
00:43:21 - Et le risque, c'est quand même ça, mais le risque aussi d'avoir une attitude irresponsable,
00:43:27 je pense, à LFI, à l'Assemblée.
00:43:32 C'est un tapis rouge qu'on déroule pour le Rassemblement national.
00:43:38 D'ailleurs, on ne l'entend pas, le chef de file du Rassemblement national.
00:43:42 On n'entend pas le Rassemblement national.
00:43:44 - Ils n'ont pas besoin de parler.
00:43:45 - Ils n'ont pas besoin de parler.
00:43:46 Les voix vont arriver naturellement.
00:43:48 Et ça, ça va être une catastrophe.
00:43:50 On voit bien.
00:43:51 Parce que moi, j'entends certains dire, oui, après tout, si c'est ce que veulent les Français,
00:43:57 on n'a qu'à essayer.
00:43:59 - Une forme de fatalité.
00:44:00 - Ils verront bien que ça ne marche pas.
00:44:02 Sauf qu'on abîme, on abîmerait le pays.
00:44:04 C'est très, très grave.
00:44:05 On voit bien comment, dans une ville, on peut abîmer une ville
00:44:08 quand on ne s'occupe pas de tel ou tel secteur.
00:44:10 Et après, c'est compliqué de redresser.
00:44:12 - Vous évoquiez vos relations fréquentes avec Olivier Héran.
00:44:15 Vous parlez comme ça avec lui de votre sentiment par rapport à cette séquence des...
00:44:20 - Oui, oui, on se parle.
00:44:21 Mais enfin, j'essaye aussi d'alléger les moments que l'on passe ensemble.
00:44:28 On s'est vu à la Fabrique Opéra, par exemple, au dernier.
00:44:31 J'essaye de faire partie de ces moments où on prend un peu de recul et on respire.
00:44:37 Vous savez, c'est rare, quand on fait des ministres, avec les réseaux sociaux maintenant,
00:44:42 c'est rare les moments où on respire.
00:44:44 Donc on a regardé tranquillement la Fabrique Opéra,
00:44:47 qui est un truc formidable, avec ses enfants.
00:44:49 - Voilà.
00:44:50 - Bon, donc on verra ce que donnera dans quatre ans cette séquence.
00:44:53 Mais on rappelle que Le Pen avait fait 82...
00:44:56 Enfin, avait été battu à 82% des voix en 2002 par Jacques Chirac.
00:45:00 C'était plus que 66% en 2017 par Emmanuel Macron.
00:45:03 58% en 2022.
00:45:05 Effectivement, le risque est devenu aujourd'hui très réel.
00:45:09 - Oui, moi, j'ai eu deux traumatismes dans mon parcours politique.
00:45:12 C'est la défaite de Dubeudo au premier tour face à Carignan.
00:45:15 - En 83.
00:45:16 - Oui, et la campagne n'avait pas été nette, avec des rumeurs sur une grand-mère cabile,
00:45:20 qui était devenue une mère cabile pour Dubeudo,
00:45:22 qui avait refusé, pour des raisons de dignité, qui avait refusé de démentir.
00:45:26 Parce que je disais, il n'y a aucun déshonneur à être cabile, sauf que ce n'est pas mon cas.
00:45:31 Mais bon, voilà.
00:45:32 Il y a eu toutes les rumeurs possibles.
00:45:34 Battu au premier tour, par abstention de son électorat,
00:45:37 qui voulait montrer, faire preuve d'indépendance.
00:45:39 À Grenoble, on a quand même tendance toujours à vouloir faire preuve de beaucoup d'indépendance.
00:45:44 Et après, on en paye un peu les pots cassés.
00:45:47 Ensuite, Jospin, qui n'est pas présent au deuxième tour, avec Jean-Marie Le Pen.
00:45:54 - Oui, ça veut dire ?
00:45:55 - Oui, à l'époque.
00:45:56 Et là, moi, je me souviens, parce que je l'avais su une ou deux heures avant par le parti.
00:46:00 Et j'étais dans un bureau de vote.
00:46:02 Et j'ai dû rester impassible jusqu'à la fin, jusqu'à la fermeture du bureau de vote.
00:46:06 Mais j'étais laminée.
00:46:07 Je veux dire, attention.
00:46:09 Attention, il faut être vigilant.
00:46:11 On est quand même dans une démocratie.
00:46:14 On a cette chance, je le disais, mais c'est fragile.
00:46:16 Donc attention.
00:46:18 - Vous évoquez, en 1983, l'élection d'Alain Carignan.
00:46:20 Un peu surprise à la mairie de Grenoble.
00:46:22 Il y avait eu aussi une énorme abstention.
00:46:24 - Oui, c'est ça, ce que je disais.
00:46:26 - Les Grenoblois, je ne sais pas si c'était par rapport au contexte du moment.
00:46:32 C'était l'hiver, il faisait beau, ils sont allés skier.
00:46:34 Ou s'il y avait un acte politique dans l'abstention.
00:46:37 Mais ça avait joué.
00:46:39 - Vous savez, j'étais à la centre parlementaire du Baird du Bedou, après.
00:46:43 Et on a reçu un paquet de lettres assez importants de gens qui s'excusaient.
00:46:48 Ils ont eu le courage de s'excuser.
00:46:50 Mais quand même.
00:46:52 Voilà.
00:46:54 - Puisqu'on parle...
00:46:55 - De cette abstenue.
00:46:56 - Oui, mais...
00:46:57 Puisqu'on parle d'Alain Carignan, c'était justement notre invité la semaine dernière.
00:47:02 Le hasard de la programmation de cette émission.
00:47:06 Il a été ministre à une époque avant d'être condamné pour corruption.
00:47:11 Il a également été maire de Grenoble, on vient d'en parler.
00:47:14 Il a purgé sa peine.
00:47:15 Il est redevenu depuis quelques années le leader de l'opposition municipale.
00:47:19 Écoutez la question qu'il souhaitait vous poser.
00:47:22 - Bonjour Jean-Yves Fioraso.
00:47:24 On vient de parler de Soitec, de ST Micro.
00:47:27 Des sujets, des dossiers que vous connaissez bien.
00:47:30 Depuis les années 50, Grenoble a été pionnière.
00:47:33 Avec l'arrivée du CEA, puis l'institut Lollange 20, le Saint-Quenton.
00:47:37 Et donc les industries d'aujourd'hui.
00:47:40 Alors l'écosystème grenoblois a profité de ces grands équipements.
00:47:45 Il a prospéré avec derrière toutes les PME, les inventeurs.
00:47:49 Et ce que j'aimerais savoir, c'est votre analyse justement aujourd'hui.
00:47:53 Par rapport à cette histoire et à cet avenir.
00:47:57 Comment vous jugez la politique en particulier municipale sur ces dossiers ?
00:48:03 Est-ce qu'elle continue à préparer l'avenir ?
00:48:07 Ou bien est-ce qu'elle est un handicap pour ses atouts grenoblois ?
00:48:12 - J'ai le sentiment que la réponse est un peu dans sa question.
00:48:16 - En tout cas sa réponse induit peut-être vers une direction.
00:48:20 - Il semble.
00:48:21 - Je pense que d'abord on a la chance à Grenoble, depuis bien avant les années 50 qu'évoquait Alain Carignan.
00:48:29 C'est-à-dire depuis le milieu du 19ème siècle, d'avoir un continuum de partenariat entre l'académie, l'université, la recherche publique,
00:48:39 les organismes de recherche et puis l'industrie.
00:48:43 Et avec toujours le soutien des pouvoirs publics et des autorités locales.
00:48:48 C'est une chance formidable.
00:48:50 Je ne suis pas sûre qu'on s'en rende suffisamment compte.
00:48:53 Et on a la chance d'avoir des recherches qui ont pu être transférées et qui concernent des sujets systémiques
00:49:01 qui sont vitaux aujourd'hui pour la planète et pour ses habitants.
00:49:05 Je donne quelques exemples.
00:49:07 Que ce soit la santé, on a 8000 personnes dans les biotechnologies et les dispositifs médicaux.
00:49:14 A Grenoble, 8000 emplois directs, dans le privé, en plus des emplois dans la recherche et un regroupement au sein de Medicalp et d'autres regroupements.
00:49:23 On a vu au moment justement de la pandémie qu'on aurait bien eu besoin d'un vaccin.
00:49:30 Donc c'est important d'avoir de la recherche en santé.
00:49:32 On voit qu'il nous manque certaines molécules aujourd'hui qui sont pourtant utiles pour le traitement de certains cancers.
00:49:37 Que l'aspirine va venir à manquer parce qu'on n'a plus de production ici.
00:49:41 Donc ce lien entre la recherche et l'industrie, il est primordial pour notre souveraineté.
00:49:47 Le deuxième thème, c'est quand même l'énergie, ce qui concerne l'énergie.
00:49:51 La filière hydrogène aujourd'hui qui est fortement soutenue par les scientifiques et par les industriels.
00:49:57 Il y a Air Liquide, mais pas que. Il y a des start-up, il y a l'ICEA, il y a Grenoble INP, il y a l'université.
00:50:02 Toute cette filière. Il y a le solaire photovoltaïque, des entreprises de taille intermédiaire comme ECM qui fabriquent,
00:50:11 qui font de la fabrication industrielle pour l'industrie du solaire, mais aussi pour l'hydrogène.
00:50:17 Je les cite, mais il y a évidemment les broches, l'air électrique, enfin tout ce que l'on connaît.
00:50:22 Le centre d'air liquide qui est là. Il y a tout ce qui concerne le digène.
00:50:28 Il y a les voitures électriques aussi, pardon, tout ce qui concerne les dispositifs pour les voitures électriques, les développeurs OCA.
00:50:33 Et puis le troisième point, c'est tout ce qui concerne le digital évidemment, les semi-conducteurs, etc.
00:50:38 Alors bien sûr qu'il faut demander à nos industriels d'être plus vertueux en matière d'impact environnemental.
00:50:45 Mais quand je vois les manifs contre STMicroelectronics, c'est quand même 35 000 emplois dans le pôle, dans la génération Grenoble.
00:50:52 35 000 emplois quand on compte les emplois directs et indirects et je ne compte pas toute la chaîne des services associés.
00:50:56 - C'est méfiant qu'ils reprochent le usage de l'eau.
00:50:58 - Oui, j'ai même lu qu'ils étaient installés pour pomper l'eau des montagnes.
00:51:03 Enfin là on est dans le délire total. Ils sont installés parce qu'il y avait le centre de recherche F6 à l'époque au CEA,
00:51:08 qui a eu le mariage avec SGS Thomson, qui a donné STMicroelectronics parce qu'il y avait la physique,
00:51:12 parce qu'il y avait absolument toute la technologie et de SGS Thomson, en lien avec l'industrie.
00:51:17 Et ils recyclent 48% de leur eau. 48% de leur eau est recyclée.
00:51:22 Alors ils ont tort de ne pas communiquer là-dessus. Moi je leur dis tranquillement, ils devraient communiquer là-dessus.
00:51:27 Soitec recycle aussi une partie de l'eau qu'ils utilisent et tous pourraient faire plus, davantage.
00:51:33 Donc il faut les y aider et on a encore une fois toutes les forces technologiques pour les y aider.
00:51:39 Mais dire il faut supprimer, il ne faut pas faire l'extension de ST et parler en même temps du manque,
00:51:47 déplorer le manque de souveraineté de notre pays, c'est juste une contradiction totale.
00:51:51 Parce que les semi-conducteurs et nos puces, on voit bien quand on en manque, les usines s'arrêtent en France.
00:51:56 Et les usines d'optique, les usines comme je disais d'électricité, des usines d'automobiles,
00:52:01 et ça fait quand même beaucoup de gens qui sont mis au chômage et à désastre social.
00:52:06 Donc il faut faire attention aussi à ce que l'on fait. C'est facile quand on a un emploi protégé,
00:52:11 c'est facile d'aller organiser des pique-niques en balançant des grosses contre-vérités.
00:52:16 Moi je respecte les opinions, ce n'est pas le sujet, mais il ne faut quand même pas dire n'importe quoi.
00:52:22 Et surtout il faut bien avoir conscience de l'impact que cela aura, y compris pour les sujets que j'ai évoqués,
00:52:29 c'est-à-dire les sujets qui permettent de préserver l'environnement, de réduire l'impact du réchauffement climatique,
00:52:35 auquel on ne pourra pas échapper, donc il faut essayer de réduire l'impact et de faire une adaptation à changement climatique.
00:52:41 Et puis dans le domaine de la santé et de la souveraineté encore une fois.
00:52:44 Pour prolonger la question d'Alain Carignan, est-ce que l'écosystème que vous décrivez, qui est là depuis des décennies,
00:52:49 est-ce que la gestion d'Éric Piolle l'a favorisé, l'a fragilisé ?
00:52:53 Je dirais qu'il a eu de la chance parce qu'on s'en est quand même un peu occupé.
00:52:57 A chaque fois ça marche par... comment dire... par...
00:53:02 Par vague ?
00:53:03 Oui, non, il faut le revivifier, il faut préparer l'avenir.
00:53:06 Donc il y a eu la grande époque, qui a été évoquée d'ailleurs, où on a fait les grandes installations européennes,
00:53:12 sur les 7 grands équipements européens installés en France.
00:53:15 4 sont à Grenoble, on connaît surtout le Saint-Cotron, l'Astulo et l'Angevin.
00:53:18 Il y a aussi l'Institut de radiomillimétrie et le Laboratoire de biologie moléculaire.
00:53:22 4 sur 7, le CERN pas loin, avec lequel on travaille, presque 5.
00:53:26 Donc voilà, on devrait en être fiers, ça amène des gens de l'international, ça fait connaître la ville.
00:53:32 Vous pensez que les écologistes n'en sont pas fiers ?
00:53:35 Non, ce que je veux dire c'est qu'on a bâti ce projet Minatec, avec les voix contre à chaque fois.
00:53:43 Moi j'ai eu une centaine de votes contre.
00:53:45 Des écologistes ?
00:53:46 Des écologistes de l'ADES à l'époque, à la métropole comme à la ville.
00:53:49 On a construit Giant aujourd'hui, la presqu'île scientifique, qui travaille étroitement avec l'UGA,
00:53:55 donc les deux pôles travaillent ensemble.
00:53:58 Aujourd'hui, ça représente quand même le tiers du PIB de la métro.
00:54:02 Donc si on veut construire des pistes cyclables, si on veut faire en sorte que...
00:54:08 d'opérer toute la rénovation thermique des copropriétés, en particulier les copropriétés les plus fragiles,
00:54:18 donc des gens qu'il faut aider pour payer des double vitrages, etc.
00:54:22 Il faut de l'argent ?
00:54:23 Il faut de l'argent.
00:54:25 Et cet argent, voilà, il faut d'abord aller le chercher à l'Europe.
00:54:30 Moi ce que je constate, c'est qu'on ne va plus chercher les recettes.
00:54:33 Si on est obligé d'augmenter de 25% la taxe foncière, c'est aussi parce qu'on ne va plus chercher les recettes.
00:54:37 Ah bah oui, il faut monter des projets.
00:54:39 Les projets, on les cherche un peu quand même.
00:54:41 Et là on a l'impression que cette municipalité vit sur des acquis.
00:54:46 Heureusement qu'il y a la métro, le département, la région pour compenser.
00:54:50 Mais le discours qui est incarné par la mairie, il est quand même extrêmement négatif, majoritairement,
00:54:58 par la voix de ses conseillers, par une voix un peu dogmatique, je dirais.
00:55:04 Il est extrêmement péjoratif pour tout ce qui concerne le progrès et le développement.
00:55:11 Mais en même temps, on vit sur cette...
00:55:16 Pardon, ce n'est pas une manne financière.
00:55:19 On vit sur cette dynamique, tout en la critiquant et on ne prépare pas l'avenir.
00:55:22 Or, encore une fois, si on veut répondre aux enjeux systémiques que sont l'adaptation au réchauffement climatique,
00:55:29 la souveraineté industrielle, il faut soutenir ces projets.
00:55:34 Moi, je ne vois pas de projet porté par la mairie.
00:55:36 Or, le pôle, maintenant, est suffisamment fort pour être connu à l'international,
00:55:41 pour jouer son rôle au niveau national.
00:55:44 Mais il y a un moment où le manque de soutien de la ville-centre va se faire sentir.
00:55:49 Puis il faut qu'une ville soit attractive.
00:55:51 Si vous voulez attirer les talents aujourd'hui, le problème de l'EST c'est d'attirer des jeunes.
00:55:55 C'est pour ça, je pense qu'il faut qu'ils communiquent aussi sur leurs efforts en matière d'impact environnemental.
00:56:00 Mais si vous voulez attirer des talents, si vous voulez faire venir des gens agréables,
00:56:05 il faut que la ville soit propre, il faut que la ville ait une offre culturelle de valeur.
00:56:09 Il faut que la ville soit dans un climat social apaisé,
00:56:15 et que ces projets servent aussi à ce que des jeunes qui sont aujourd'hui dans des quartiers
00:56:20 où on a 90% de logements sociaux puissent avoir accès à un système éducatif de qualité
00:56:27 et qui les porte justement, qui leur donne un avenir et une ambition.
00:56:32 C'est ça l'idée. Et c'est passionnant.
00:56:34 Ce n'est pas le cas. Si je vous suis bien, ce n'est pas le cas aujourd'hui de ce que vous voyez.
00:56:38 Ce n'est pas ce que je constate, non. Ce n'est pas l'état d'esprit, ni dans le discours, ni dans les faits.
00:56:42 En tout cas, Éric Piolle a annoncé qu'il ne se représenterait pas à un troisième mandat de maire.
00:56:49 Donc il est en train de vivre ses dernières années à la tête de Grenoble.
00:56:53 Il faudra forcément quelqu'un pour le remplacer.
00:56:56 On a parlé d'Olivier Véran tout à l'heure sur ses responsabilités nationales.
00:57:00 Est-ce que vous qui le connaissez bien, vous le voyez, il a envie de tenter cette expérience à Grenoble ?
00:57:07 Je ne sais pas de quoi il a envie parce que je pense qu'il a une charge suffisamment lourde aujourd'hui
00:57:12 pour y consacrer toute son énergie.
00:57:17 Moi, en tout cas, j'ai envie qu'on ait un bon candidat, c'est-à-dire qu'on ait enfin quelqu'un de responsable,
00:57:23 qui n'oppose pas les uns et les autres, qu'on n'oppose pas la technologie à la préservation de l'environnement,
00:57:30 qu'on n'oppose pas la science pure qui serait...
00:57:34 D'ailleurs, je ne sais pas ce que ça veut dire, mais enfin, c'est ce qu'on dit, à une science qui serait moins pure,
00:57:40 qu'on n'oppose pas des habitants entre eux.
00:57:43 On est dans un monde suffisamment anxiogène, suffisamment compliqué.
00:57:47 Regardez la situation géopolitique aujourd'hui quand même.
00:57:50 C'est moins paisible qu'il y a 10 ou 15 ans.
00:57:53 Donc il faut être responsable quand on est une démocratie en Europe.
00:57:57 Donc il faut être européen. Il faut des gens responsables.
00:58:00 Il faut des gens qui apaisent, qui prennent leurs responsabilités
00:58:04 et qui tirent parti de ce formidable potentiel qu'on a à Grenoble.
00:58:08 Moi, j'ai quand même visité beaucoup de technopoles et de campus d'innovation.
00:58:13 Je peux vous dire que Grenoble est dans les cinq premiers mondiaux.
00:58:17 C'est formidable ce qu'on fait ici. On ne le sait pas suffisamment, mais c'est formidable.
00:58:22 Nous, on le sait, mais effectivement, il faudrait le faire savoir ailleurs.
00:58:26 Si ce n'est pas lui, ce candidat un peu idéal que vous décrivez, qui ça pourrait être aujourd'hui ?
00:58:32 Il n'y a pas beaucoup de...
00:58:34 Si je le savais, ça me rassurerait.
00:58:37 Non, non, mais je trouve qu'il faut qu'une génération...
00:58:41 Moi, vous savez, je m'étais dit que je ferais deux ans de mandat national.
00:58:45 Je ne pensais pas du tout être ministre. Je ferais deux ans de mandat national et j'arrêterais.
00:58:48 Parce que je pense que c'est bien aussi que la démocratie tourne.
00:58:52 Donc, je pense que c'est à la génération d'après de bouger.
00:58:56 Mais moi, je dis à des jeunes qui sont intéressés par la vie publique, à des quadras et à des femmes, c'est passionnant.
00:59:03 Moi, j'ai appris énormément de choses. On rencontre des gens qu'on ne rencontrerait pas dans la vie de tous les jours,
00:59:08 des gens de tous les milieux. On peut monter des projets, on peut faire...
00:59:11 Discuter des gens, dialoguer des gens entre eux et on n'est pas centré sur soi.
00:59:17 On n'est pas là à dire "j'ai fait, j'ai..."
00:59:19 Et moi, je trouve qu'en ce moment, de Grenoble, il y a un discours qui est presque isolationniste.
00:59:25 Parce qu'on ne se met pas en réseau avec le reste du monde.
00:59:29 Mais c'est l'inverse qu'il faut faire. Surtout quand on a des montagnes autour de soi,
00:59:32 quand on a un cadre aussi formidable. Voilà.
00:59:35 Vous pourriez être sur une liste aux prochaines municipales pour donner un coup de main à un candidat ?
00:59:40 Je suis prête à aider bénévolement et en back-office, comme on dit.
00:59:44 Mais pas plus ?
00:59:45 Mais non, non, non. Je crois que mon temps opérationnel, là, il est terminé. Je suis active autrement.
00:59:52 Merci d'être venue Geneviève Forasso.
00:59:54 La prochaine émission sera Jérémy Yordanoff, un des nouveaux députés Iserois,
00:59:59 qui a été élu en juin dernier, membre d'Europe Ecologie-Les Verts, dans le parti d'Éric Piolle.
01:00:02 Il est élu sur la cinquième circonscription de l'Isère,
01:00:05 en excellence sur la Chartreuse, le Grésive-Odor,
01:00:07 mais aussi une partie de l'agglomération à Saint-Égreve, Saint-Martin-le-Vinou.
01:00:10 Comme pour Alain Carignan la semaine dernière, je vous demande de regarder la caméra en face de vous
01:00:14 et de poser une question à Jérémy Yordanoff.
01:00:16 Alors bonjour. D'abord, on ne se connaît pas, mais j'ai pris connaissance de votre élection.
01:00:23 La question que je voudrais vous poser, c'est la suivante.
01:00:28 Au-delà des actions qui ont été engagées déjà il y a une quinzaine d'années,
01:00:32 donc avant que vous n'assiediez aux responsabilités,
01:00:34 avant que certains nombres de communes n'accèdent aux responsabilités
01:00:37 de gens issus du parti auquel vous appartenez,
01:00:41 il y avait eu des initiatives comme Murmure, justement,
01:00:44 pour la rénovation thermique des bâtiments portés par la Métropole.
01:00:48 J'étais première vice-présidente à l'époque.
01:00:50 Il y avait eu le métro-vélo, enfin il y avait un certain nombre d'initiatives.
01:00:55 Au-delà de ces initiatives, quelles initiatives au niveau local et national,
01:01:01 puisque vous êtes à l'Union Nationale, proposeriez-vous
01:01:04 pour s'adapter au changement climatique,
01:01:08 quels que soient les efforts qu'on fasse pour le réduire,
01:01:11 de toute façon, selon les conclusions du rapport du GIEC, aura bien lieu.
01:01:16 Donc quelles sont vos propositions concrètes, pas dogmatiques,
01:01:20 concrètes, avec un impact réel sur les citoyens
01:01:23 et qui ne pèsent pas sur les citoyens qui sont aujourd'hui
01:01:26 les plus modestes et les plus en précarité ?
01:01:29 Voilà ma question et merci beaucoup d'y répondre.
01:01:32 – Eh bien il vous répondra.
01:01:33 La semaine prochaine, Geneviève Fioraso, merci d'être venue.
01:01:36 – Merci à vous.
01:01:38 – Pour participer au QG politique, et bonne continuation
01:01:40 dans toutes vos autres activités qui vous occupent aujourd'hui.
01:01:44 – Merci beaucoup, au revoir.
01:01:46 [Musique]
01:01:56 [SILENCE]

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