Aymeric Caron, député REV LFI-Nupes de la 18e circonscription de Paris, était l'invité de BFMTV pour évoquer les déplacements chahutés d'Emmanuel Macron au contact des Français, de même que ceux du gouvernement. Lundi, LFI appelle à un concert de casseroles devant toutes les mairies de France pour l'anniversaire de l'élection d'Emmanuel Macron.
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00:00 - Et notre invité de ce vendredi soir, c'est donc Emeric Caron.
00:03 Bonsoir. - Bonsoir.
00:03 - Vous êtes député et fondateur de la Révolution écologique pour le vivant,
00:08 député de la 18e circonscription de Paris
00:11 et membre du groupe France Insoumise à l'Assemblée nationale.
00:15 On a ravi de vous accueillir avec Gilles, Émilie et Karl
00:18 pour vous poser bien sûr des questions sur l'actualité
00:21 qui a marqué ces derniers jours et notamment ces images.
00:24 Emeric Caron,
00:26 ces déplacements qui se sont multipliés du président de la République
00:29 et notamment de ses ministres,
00:31 alors le contact est parfois compliqué, mais au moins il existe.
00:36 - Oui, il a le mérite d'exister d'une certaine manière.
00:39 On voit surtout que désormais, dès qu'Emmanuel Macron
00:42 tente de faire une sortie à l'extérieur,
00:43 il est confronté aux Françaises et aux Français
00:46 qui ont envie de lui dire ce qu'ils pensent
00:50 et donc toute cette insatisfaction par rapport à la manière
00:53 dont il a mené la réforme des retraites, mais pas que.
00:55 On voit bien que c'est également la manière
00:57 dont il parle des sujets dont il s'empare,
00:58 c'est-à-dire avec une forme de mépris absolu
01:01 justement pour ce que souhaitent et veulent les Français.
01:04 Et ce n'est pas pour rien d'ailleurs que les derniers sondages d'opinion
01:06 le donnent, je crois, à 26% de satisfait, quelque chose comme ça,
01:10 ce qui est l'un des pires scores.
01:11 - Effectivement, le dernier sondage de RTL, 26% qui est sorti aujourd'hui.
01:14 Mais là, par exemple, lorsque vous voyez ces images et ces échanges,
01:17 vous voyez encore un président méprisant ?
01:20 Il n'y a pas une volonté d'apaisement aussi
01:23 à travers la multiplication de ces déplacements ?
01:25 - Je crois qu'il faut cesser avec les éléments de langage,
01:26 volonté d'apaisement.
01:27 En fait, il s'en fiche complètement d'apaiser,
01:29 il ne veut pas apaiser, il veut juste imposer.
01:32 Apaiser, imposer, ce n'est pas tout à fait la même chose.
01:34 Donc il essaie de se livrer à des exercices de communication.
01:36 - Alors ça, c'est votre interprétation des faits ?
01:37 Lorsque vous dites "c'est un président méprisant",
01:39 ça peut aussi paraître pour un élément de langage.
01:43 - Étant interrogé, je vous donne en effet mon sentiment, mon ressenti.
01:48 Mais vous voyez bien qu'il n'y a pas de volonté de dialogue.
01:51 Ce n'est pas une volonté de dialogue.
01:52 Il va dans des endroits dans lesquels il espère pouvoir encore refaire
01:54 le coup qu'il a fait de temps en temps,
01:56 notamment lors du premier mandat, c'est-à-dire aller se confronter.
01:58 Et comme il avait, parce que je pense qu'il est en train de s'effacer,
02:02 de s'étioler, une capacité à paraître sympathique,
02:06 à paraître ouvert dans un contact direct avec les gens,
02:09 il compte encore là-dessus.
02:09 Il n'a pas compris que même ça, c'est terminé.
02:11 C'est-à-dire que je crois qu'il est devenu assez insupportable
02:14 aux yeux des gens et que lorsqu'il essaie de se livrer
02:16 à cet exercice qu'il aime, c'est-à-dire dire deux, trois mots,
02:19 on n'est pas dans le dialogue là.
02:20 On est vraiment dans un truc de com' qui consiste à dire
02:23 "regardez, je vous fais un sourire, je vous écoute".
02:26 On voit bien que ce n'est pas du tout la volonté
02:30 d'essayer d'expliquer ce qu'il fait, d'essayer d'entendre
02:33 ce qu'on a à lui dire, on n'est pas du tout là-dedans.
02:34 – En tout cas, vous, vous appelez ceux qui s'opposent
02:37 à cette réforme des retraites à faire ce qu'ils ont fait,
02:39 par exemple cette semaine, à suivre chacun des déplacements
02:42 du président de la République ou chacun des déplacements
02:44 des ministres pour faire en sorte que ça se passe mal,
02:46 pour faire du bruit, pour se faire entendre ?
02:49 Ça doit passer aussi par cela, la mobilisation
02:51 durant ces prochaines semaines ?
02:52 – Je pense qu'on entend par "pour que ça se passe mal".
02:56 Vous savez, les Français qui sont mécontents en ce moment,
02:59 ils ne souhaitent pas que ça se passe mal en France,
03:01 c'est tout l'inverse, ils pensent que c'est la politique
03:03 d'Emmanuel Macron qui provoque le chaos actuel.
03:07 Donc, quand les gens vont l'accueillir…
03:08 – Faire en sorte que ça se passe mal, c'est-à-dire faire en sorte
03:10 de perturber les déplacements du président.
03:13 – Dire autre chose, faire en sorte de se faire entendre.
03:16 Je crois qu'on est face à des gens…
03:18 Le bruit, symboliquement, c'est très fort.
03:19 Pourquoi pensez-vous qu'il y a les casseroles, qu'il y a du bruit ?
03:21 C'est se faire entendre, être écoutés.
03:24 Nous sommes là.
03:25 Vous faites semblant que nous n'avons pas de voix.
03:27 Tout ce qu'on a pu dire dans les sondages,
03:29 tout ce qu'on a pu dire depuis des mois,
03:31 dans les très nombreuses manifestations que nous avons faites,
03:33 où nous étions extrêmement nombreux.
03:34 Vous faites semblant de ne pas le voir, de ne pas l'entendre.
03:36 Eh bien, nous allons vous rappeler, nous existons.
03:38 – Ça vous plaît ça, l'idée des casseroles ?
03:40 – C'est sympathique, oui.
03:41 Oui, c'est sympathique, ça aurait pu être une autre idée,
03:43 mais celle-ci…
03:44 – Suite des Gilets jaunes ?
03:45 – Oui, oui.
03:46 – Alors justement, puisqu'on en parle, on va voir tout d'abord
03:48 le nombre de ministres qui étaient déployés sur le terrain,
03:51 au-delà du président de la République, puisqu'ils sont…
03:54 Alors, certains membres à s'être déplacés,
03:57 Olivier Grégoire, le ministre du Travail,
04:00 il y avait aussi la première ministre, évidemment,
04:03 la ministre de la Culture, le ministre de la Santé, lui,
04:06 qui était en Seine-Saint-Denis, qui lui non plus n'a pas échappé aux casseroles.
04:09 Et voilà donc ce que ça donnait en termes de bruit sur le terrain.
04:15 [Bruits de casserole]
04:29 – Sur les casseroles, Pierre.
04:31 – J'ai deux petites questions.
04:33 Vous dites que le président de la République n'a pas de volonté de dialogue
04:36 quand il va là, mais on ne la sent pas très forte,
04:40 la volonté de dialogue des gens qui tapent sur leur casserole.
04:44 Ça pose aussi un problème ou pas, pour vous ?
04:46 – Je crois que vous parlez à la fois soit de Français
04:50 qui ne sont pas forcément syndiqués, soit de représentants syndicaux
04:52 qui sont donc présents, il y a aussi des Françaises et des Français
04:55 qui simplement se sentent concernés sans avoir forcément milité
04:58 dans telle ou telle partie jusqu'à présent et qui ont envie de manifester.
05:01 Leur mécontentement, je crois que toutes les personnes
05:04 que je viens de vous citer ont tenté de dialoguer ces derniers mois,
05:07 par un biais ou par un autre.
05:08 – Mais plus maintenant ?
05:11 – Pas plus maintenant, je pense que c'est un appel justement à être entendu
05:15 et à faire en sorte de recréer un dialogue qui en réalité n'a jamais vraiment existé.
05:19 – Mais vous…
05:20 – Vous comprenez bien que là, ce sont des manifestations bon enfant,
05:23 on ne va pas aller raconter que les casseroles créent le chaos dans le pays,
05:27 on voit bien que ce sont des signaux d'alerte.
05:30 – Non mais ça ne crée pas de dialogue.
05:31 Mais vous, comment vous réagiriez si,
05:33 à chaque fois que vous vouliez aller dans votre circonscription,
05:35 vous vous déplacez, vous étiez harcelé par des gens qui tapaient sur des casseroles ?
05:39 Qu'est-ce que vous diriez vous ?
05:41 – Même s'il s'agissait de discuter et d'échanger
05:43 avec ceux qui ne partagent pas vos convictions politiques.
05:45 – Sincèrement…
05:46 – Pourquoi ça ne vous fait rien ?
05:47 – La question est assez amusante parce que ce n'est pas grave,
05:50 c'est-à-dire que vous me posez cette question comme si c'était quelque chose de dramatique
05:53 qui arrivait tout à coup, représentant tout le gouvernement.
05:55 Ce n'est pas dramatique, franchement je…
05:57 – Non, non, je ne dis pas que c'est dramatique, je dis que c'est juste bizarre
05:59 dans une conception de dialogue, c'est tout.
06:02 – Non, quand on veut parler, vous savez, ça peut arriver,
06:04 quelqu'un à qui vous essayez de parler,
06:06 vous essayez de parler avec une voix douce, calme, normale,
06:09 et cette personne vous tourne le dos, et puis vous y reprenez à plusieurs fois,
06:13 puis à la fin, vous allez faire du bruit, vous allez crier "Oh, tu m'entends ?"
06:16 Voilà, c'est symboliquement, c'est exactement ce qui est en train de se passer.
06:19 Alors si moi j'allais dans ma circo et qu'à chacun de mes déplacements
06:22 il y avait des gens avec des casseroles, je m'interrogerais.
06:25 – Mais donc pour vous…
06:25 – Je me remettrais en question.
06:26 – Pour vous, c'est presque anecdotique en fait l'utilisation de ces casseroles,
06:31 ces bonnes enfants sont peut-être…
06:33 – Non, c'est symboliquement très bien joué.
06:34 – Oui, c'est symboliquement très bien joué.
06:35 – Je sens que certains parlent de quelque chose qui va au-delà,
06:38 peut-être, on parlait des gilets jaunes à l'époque,
06:41 et de la volonté de se faire voir avec ces gilets d'une couleur particulière,
06:46 là il y a la volonté de se faire entendre,
06:47 est-ce que c'est peut-être aussi le début de quelque chose de nouveau ?
06:50 – Peut-être, peut-être, en tout cas je le souhaite,
06:52 je souhaite que ce mouvement perdure, qu'il s'étende, pourquoi pas,
06:56 et effectivement, je serai très heureux de constater que les ministres,
07:01 les représentants du gouvernement, le président lui-même,
07:03 aient de plus en plus de mal à se déplacer,
07:05 pour bien qu'ils comprennent l'état d'esprit de ce pays
07:08 qui semble leur avoir échappé.
07:09 – Ce n'est pas un peu antidémocratique d'empêcher ?
07:11 – Oh non, moi je pense que la démocratie c'est justement de permettre…
07:14 – D'empêcher des gens qui ne sont pas d'accord avec vous
07:15 d'aller sur le terrain et de pouvoir parler ?
07:17 – Ils peuvent y aller, simplement ils constateront
07:19 que leur déplacement ne sera pas forcément aisé ou facilité,
07:22 moi la démocratie, moi j'adore la démocratie,
07:26 vraiment je suis amoureux de ce concept qui est tellement malmené dans notre pays.
07:31 – Par les casseroles ?
07:33 – Oh pas par les casseroles justement,
07:34 si jamais c'était malmené la démocratie que de taper sur une casserole,
07:38 c'est que ça, ça irait, non, non, par le fait,
07:40 je ne vais pas refaire toute la liste que vous connaissez par cœur,
07:42 le fait que nous, parlementaires, nous n'ayons plus voix au chapitre
07:45 sur des textes cruciaux, fondamentaux que nous aurions rejetés,
07:48 sur le fait que les sondages ont beau dire, répéter, expliquer
07:52 que 8 à 9 Français sur 10 rejettent tel texte,
07:54 là encore on fait comme si ça n'existait pas,
07:56 enfin voilà, vous connaissez très bien ce qui se passe à l'Assemblée
07:59 depuis des mois, la démocratie est très abîmée.
08:02 – Emmerick Caron, vous connaissez bien la vie politique française
08:05 et vous savez très bien qu'on ne fait pas une politique
08:07 en fonction des sondages Emmerick Caron,
08:10 vous pouvez parler de ce qui se passe à l'Assemblée,
08:11 mais les sondages, si un président de la République commence à fonctionner…
08:15 – Vous savez cette histoire des sondages qu'on ne doit pas suivre,
08:18 il faut quand même être…
08:19 – Vous n'êtes pas d'accord avec ça franchement ?
08:21 – Si, si, je suis d'accord pour dire qu'on ne va pas gouverner
08:23 uniquement en fonction des sondages, en revanche,
08:25 lorsque des sondages vous disent quelque chose qui est extrêmement significatif,
08:29 qui exprime l'opinion de 8 à 9 Français sur 10,
08:31 et qu'on dirige un pays, on ne peut pas s'en affranchir non plus complètement,
08:34 il ne faut pas se moquer du monde.
08:35 Et quand je parlais de démocratie abîmée,
08:36 c'est par exemple aussi dans la capacité justement à manifester,
08:39 lorsqu'aujourd'hui on veut exprimer son désaccord
08:41 et qu'on risque de se retrouver en garde à vue,
08:44 simplement parce qu'on était dans la rue,
08:45 alors que c'est illégal d'arrêter quelqu'un pour ce motif et ainsi de suite.
08:48 Vous voyez très bien qu'aujourd'hui tout est fait
08:50 pour empêcher même l'expression du mécontentement,
08:53 et c'est là que moi je suis inquiet pour la démocratie,
08:55 pas quand on tape sur une casserole.
08:56 – Et vous parliez aussi de la manière dont ça s'est passé à l'Assemblée,
08:58 en l'occurrence il y aura des casseroles à l'Assemblée,
09:00 les députés de la France Insoumise vont amener leurs casseroles à l'Assemblée,
09:04 non mais pourquoi pas, c'est dans les tuyaux ?
09:06 – Ah, j'en ai pas entendu parler,
09:08 je sais que quand on brandit simplement à papier ou qu'on chante l'hymne national,
09:14 on est sanctionné, alors des casseroles, à mon avis ce serait le cas également,
09:18 bon ce n'est pas ça qui nous ferait peur remarquez.
09:20 – Revenons sur les annonces quand même,
09:22 et on va parler dans un instant de la suite de la mobilisation,
09:23 mais il y a quand même des annonces qui ont été faites
09:25 lors de ces déplacements, en l'occurrence qui se sont multipliés
09:28 cette semaine du gouvernement,
09:30 alors il y a eu la fin du retrait de points pour les petits excès de vitesse,
09:33 il y a eu aussi l'augmentation des salaires pour les profs,
09:36 ça a été annoncé par le président de la République
09:38 avec le ministre de l'Éducation nationale, c'était hier,
09:41 la prolongation du bouclier tarifaire pour l'électricité,
09:45 ou encore la réduction du délai pour obtenir ces papiers d'invention.
09:48 – C'est Noël, c'est extraordinaire.
09:51 – Ça a été porté par la première ministre…
09:52 – C'est formidable !
09:53 – Non, ce n'est pas formidable ?
09:55 – Écoutez, il y a des choses qui ne sont pas mauvaises
09:58 dans la liste que vous venez de faire,
09:59 il y en a d'autres qui en revanche ont là encore purement des effets d'annonce.
10:02 – Qu'est-ce qui est le plus important selon vous
10:04 dans ce que je viens de citer par exemple ?
10:07 – C'est très compliqué à dire, attendez, il faut que je reprenne toute la liste.
10:10 Moi ce qui m'ennuie c'est par exemple les salaires des enseignants,
10:14 je crois qu'il y a une énorme déception du côté des syndicats
10:18 qui l'ont largement exprimé, puisque ce sont des primes en réalité
10:21 qui pourront être extrêmement faibles notamment pour ceux qui travaillent depuis longtemps.
10:25 On est très très loin de la promesse qui avait été faite
10:28 de la part de Macron en termes de revalorisation,
10:29 et très très loin encore même avec cette petite augmentation,
10:32 de nos voisins européens.
10:35 – La fin du retrait de points pour les petits excès de vitesse, ça vous a plu ?
10:39 – Oui, ça c'est une bonne nouvelle, oui, effectivement, c'est un peu de l'arnaque.
10:43 Donc c'est bien que ça saute.
10:44 – Le bouclier tarifaire pour l'électricité,
10:46 est-ce que globalement ce n'est pas la preuve,
10:48 quoique vous pensiez en ce moment de ce gouvernement,
10:50 qu'il entend malgré tout la colère et l'inquiétude des Français,
10:54 et qu'il essaie aussi de s'occuper du pouvoir d'achat,
10:56 et qu'il a bien compris qu'il ne s'agissait pas uniquement des retraites,
11:00 que c'était bien plus large que ça cette contestation ?
11:04 – Elle est plus large que ça parce qu'elle le concerne lui directement,
11:06 donc là on a tout un petit panel de mesures, voire de mesurettes,
11:12 qui ne vont pas changer fondamentalement le quotidien des Français,
11:15 même si je suis prêt à dire qu'il y en a certaines qui ne sont pas mauvaises,
11:18 le fait qu'il faille deux fois moins de temps pour obtenir des papiers d'identité,
11:23 c'est très bien, ce qui n'est pas normal, c'est ce qui se passe aujourd'hui,
11:25 c'est peut-être qu'il fallait attendre trois mois, quatre mois pour avoir des papiers d'identité,
11:27 donc c'est bien si on peut résoudre cette anomalie.
11:30 Mais franchement les urgences sont telles que là,
11:33 c'est des pansements sur une jambe de bois, très honnêtement.
11:36 La crise écologique par exemple, qu'est-ce qui est annoncé de fort, de massif,
11:39 pour pouvoir d'achat, là encore ce n'est pas structurel,
11:42 c'est une fois de plus des petites aides ponctuelles,
11:43 ce n'est pas ça les Français aujourd'hui.
11:45 Mais alors justement, est-ce que ça veut dire, là on voit que le gouvernement reprend la main,
11:48 avec des annonces panier de Noël ou pas,
11:51 mais en tout cas il occupe le terrain là-dessus.
11:53 Je précise que la première ministre doit prendre la parole la semaine prochaine
11:55 pour dévoiler sa feuille de route,
11:56 et il y a notamment la planification.
11:58 notamment au cœur de cette crise de parole,
12:00 la transition écologique, la planification écologique.
12:03 Oui, j'attends de voir.
12:03 Mais est-ce que ça veut dire que tout le travail que vous avez fait à la NUPES,
12:07 avec l'émotion de rejet, l'émotion de censure,
12:09 des propositions qui n'ont pas abouti,
12:11 finalement ça n'a pas encore porté ses fruits,
12:14 ou en tout cas ça n'a pas porté ses fruits,
12:15 puisque finalement, ce qu'on entend le plus à l'heure actuelle, c'est le gouvernement.
12:19 Vous n'avez pas réussi à rentrer dans cette fenêtre de tir
12:21 que représente la mobilisation et toute cette opposition à la réforme des retraites,
12:25 et plus globalement, comme vous l'avez dit,
12:27 à la politique économique d'Emmanuel Macron.
12:31 Ça ne prend pas la NUPES sur le plan des idées ?
12:33 Vous avez parlé de l'écologie, on n'en parle pas beaucoup.
12:35 Ça veut dire que ça ne crante pas ?
12:37 Je n'ai pas ce sentiment,
12:41 je crois au contraire que les idées qu'on prône
12:43 sont en train de gagner la bataille aujourd'hui.
12:47 Comme quoi ?
12:48 Justement, notre rapport au travail,
12:50 l'idée qu'on ne peut pas travailler jusqu'à 64 ans,
12:53 si ce n'est pas une idée de la NUPES.
12:55 Aujourd'hui, même les Républicains se sont ligués
12:58 contre ce projet de réforme des retraites.
13:01 Oui, alors c'est un peu plus compliqué.
13:02 C'est plus compliqué.
13:04 L'idée de travailler plus longtemps, ils sont plutôt pour.
13:06 N'empêche que les principaux opposants
13:09 à cette réforme des retraites, c'était la NUPES.
13:11 Et en termes d'alternatives aussi ?
13:13 La question qu'il faut arrêter de dire aux gens
13:14 "travailler plus, travailler plus, travailler plus",
13:16 c'est typiquement l'ADN du programme de la NUPES.
13:19 Donc cette idée-là, elle est en train aujourd'hui
13:20 de prendre de plus en plus de place dans la société.
13:22 Pour quel résultat, pour l'instant, Aymeric Caron ?
13:23 Le résultat est quand même...
13:24 Alors, si nous avions un gouvernement qui était démocrate,
13:27 tout simplement, aujourd'hui, le texte ne serait pas passé.
13:30 Donc voilà, nous aurions pu retoquer la réforme des retraites.
13:33 Simplement, ça ne s'est pas passé comme ça,
13:34 puisque comme vous le savez, tous les outils ont été utilisés
13:37 pour faire en sorte que ce soit...
13:38 Donc c'est quoi, un gouvernement autocrate ?
13:39 C'est dans ces termes-là qu'il faut en parler ?
13:42 Vous savez, il n'y a pas que moi qui le dis,
13:43 mais oui, c'est un terme aujourd'hui qui commence à s'imposer dans le débat.
13:47 Vous pourriez reprendre ?
13:50 C'est un gouvernement, oui, qui tend effectivement à devenir autocrate,
13:55 en effet, en tout cas à devenir violent dans sa manière de procéder, bien sûr.
14:00 Sur la suite de la mobilisation, ce soir, la CGT Énergie
14:03 annonce dans un communiqué 100 jours d'action et de colère.
14:07 Et d'ileur et loin de la résignation, le communiqué parle de "grévillat"
14:12 avec des perturbations énergétiques lors des déplacements de l'exécutif à prévoir.
14:16 Et ajoute, en mai, "fais ce qu'il te plaît",
14:19 le festival du film de Cannes, le Grand Prix de Monaco,
14:22 le tournoi de Roland-Garros, le Festival d'Avignon
14:24 pourraient se retrouver dans le noir, on ne lâchera rien.
14:28 Vous cautionneriez ça, le Festival de Cannes dans le noir
14:32 ou le Festival d'Avignon ? Vous dites oui, allons-y ?
14:35 Ça ne me gênerait pas.
14:37 Dans le climat qui est le nôtre, il faut quand même comprendre
14:39 ce qui est en train de se passer, l'exaspération, la misère,
14:43 le nombre de gens qui n'arrivent pas à boucler leur fin de mois,
14:45 le nombre d'étudiants qui n'arrivent pas à étudier convenablement,
14:50 l'état de nos services publics, de nos hôpitaux,
14:52 qui sont dans un délabrement absolu.
14:55 Bref, vous le savez tout ça.
14:56 Alors, à côté, je vous avouerais que le Festival de Cannes,
15:01 qui est un festival de la paillette, un festival quand même du privilège,
15:05 je dois avouer que ce n'est vraiment pas ma priorité.
15:07 Donc, si tout à coup, un événement comme celui-ci devait être perturbé,
15:10 honnêtement, ce ne serait pas extrêmement gênant pour l'avenir de notre pays.
15:13 Le Festival d'Avignon, le théâtre, la culture, le sport,
15:17 c'est important, ça compte aussi.
15:19 Ce n'est pas juste des paillettes.
15:20 Bon, pas que. Vous me parliez du Festival de Cannes.
15:22 Je vous ai répondu sur le Festival de Cannes.
15:24 Je peux les lister un par un.
15:25 Non, mais vous faudrait liser sur le Festival de Cannes.
15:27 Ça oui, ça non, ça ne vaudrait mieux pas.
15:29 Si c'est le off du Festival d'Avignon, on ne va pas le perturber.
15:31 Enfin, je vois pas bien le rapport avec la réforme des retraites.
15:34 C'est surtout ça.
15:35 C'est à dire que vous pénalisez des Français qui pourraient aimer le cinéma,
15:38 le théâtre et le sport, mais pas le gouvernement.
15:40 Vous savez, si jamais le Festival de Cannes n'a pas lieu,
15:43 il n'y a pas beaucoup de Français qui seront pénalisés dans ce pays.
15:45 Le Festival d'Avignon, par rapport à l'amour du cinéma,
15:47 ils pourront continuer à aller regarder des films, à aller en voir.
15:49 Au plus, Billy Ray Jha, oh oh, pardon.
15:51 J'ai l'impression qu'à l'Elysee.com, ça fait plus de 2,5 millions d'entrées.
15:55 Je crois qu'il y a pas mal de gens.
15:56 Je ne veux pas faire de pub pour des films.
15:58 Il y a des gens qui vont au cinéma.
15:59 Vous savez, Avatar, ça fait 15 millions de...
16:01 Soit je me suis mal fait comprendre, soit vous détournez mon propos.
16:04 Alors, allez-y.
16:05 Mais le cinéma, bien sûr, je veux qu'on encourage le cinéma.
16:09 Je vais vous parler du rendez-vous très élitiste
16:11 que représente le Festival de Cannes.
16:12 C'est autre chose.
16:13 Les gens peuvent continuer à aller voir à l'Elysee.com au cinéma ou d'autres films.
16:17 Il n'y a aucun souci.
16:18 C'est très bien.
16:19 Il faut encourager le cinéma.
16:20 Il faut encourager tous nos artistes.
16:22 On parlait de cet événement très particulier, qui est un événement élitiste.
16:26 Je sais pas si c'est anecdotique sur les festivals.
16:28 Je sais pas si c'est anecdotique.
16:30 D'ailleurs, vous le dites très bien.
16:31 Mais est-ce que si cette contestation n'a pas fonctionné ?
16:34 Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné ?
16:35 La contestation, les grèves, etc.
16:37 Ça ne fonctionne pas ?
16:37 Ça n'a pas fonctionné.
16:38 La preuve, c'est que le texte est passé.
16:39 […]
17:02 Et on a le sentiment que puisque les régimes spéciaux n'ont pas été mis en cause,
17:07 finalement, pas si solidaires à la fin et le pays n'a pas été bloqué.
17:10 Est-ce qu'il n'y a pas eu une erreur de stratégie ?
17:12 Je ne sais pas s'il y a une erreur de stratégie.
17:13 Vous savez, contrairement à ce que vous dites,
17:15 je crois qu'il y a une énorme mobilisation et que cette mobilisation est toujours présente.
17:18 L'intersyndicale, on a une intersyndicale qu'on n'avait pas observée depuis je ne sais combien de temps.
17:23 Et puis après, il y a un problème qui est malheureusement très présent,
17:26 c'est que faire à la grève, ça coûte cher.
17:28 Ça coûte à ceux qui la font.
17:29 Et que donc, effectivement, ça, c'est un moyen de la combattre, la grève.
17:33 C'est de faire en sorte qu'on n'y répond pas.
17:35 Et on a dedans que ça s'épuise pour des raisons financières.
17:37 Justement, précisément, puisque ce qui nous intéresse, c'est la suite de la mobilisation.
17:41 Donc, vous avez dit perturber les déplacements des ministres et du président de la République.
17:45 Oui, pourquoi pas ?
17:46 Perturber les festivals comme le festival de Cannes ou Roland-Garros ou le festival d'Avignon ?
17:51 Oui, pourquoi pas ?
17:52 Au-delà de ça, vous misez sur quoi en attendant le 1er mai,
17:55 qui sera donc la prochaine journée de grande mobilisation ?
17:58 C'est loin le 1er mai.
18:00 C'est loin et c'est court.
18:02 Le temps est très relatif.
18:04 Moi, je suis assez optimiste sur le fait que ça fait des mois maintenant que ça dure.
18:07 Et vous voyez bien qu'évidemment, il y a un petit épuisement, parfois, numérique dans la mobilisation.
18:12 Et c'est tout à fait logique parce que les gens sont fatigués,
18:14 parce que les gens n'ont pas toujours les moyens de se mobiliser.
18:18 Mais je crois que ce qu'on voit, c'est un mouvement qui est en train de s'écrire en profondeur
18:23 d'un rejet de ce que fait Emmanuel Macron, de sa manière de gouverner.
18:27 Alors, bien évidemment, le point central, c'est la réforme des retraites.
18:30 Mais vous l'avez bien compris, il y a beaucoup d'autres choses qui s'expriment derrière.
18:32 Donc, on suit le destin de cette loi qui est effectivement en cours,
18:37 qui est passée, qui a été promulguée, ainsi de suite, mais qui peut encore être abandonnée.
18:40 Donc, ça, c'est toujours quelque chose auquel on croit.
18:42 Et donc, cette mobilisation est un des éléments qui peut permettre
18:45 l'abandon de cette loi, le fait qu'elle ne soit pas appliquée.
18:48 Et puis, il y a tout le reste.
18:51 Le référendum d'initiative partagée, potentiellement avec une prochaine décision
18:55 du Conseil constitutionnel le 3 mai.
18:57 Est-ce que vous vous concentrez là-dessus ?
19:00 À titre personnel, non.
19:01 Non, je vais être personnel.
19:03 Justement, vous misez plus sur quoi, vous ?
19:04 Sur les manifestations dans la rue ?
19:08 Elles sont très importantes, ces manifestations.
19:09 Donc, bien évidemment qu'on attend cela.
19:12 On suit les mouvements de protestation, de perturbation que vous avez exprimées.
19:15 Mais en revanche, je ne suis pas devin.
19:17 Donc, je ne suis absolument incapable de savoir combien de temps
19:19 ce mouvement va pouvoir durer et l'effet qu'il aura à la fin.
19:24 Moi, j'aimerais miser sur la raison de ceux qui nous gouvernent.
19:30 Malheureusement, je suis assez pessimiste également sur ce point.
19:33 Surtout qu'avant d'être député et de vous engager dans la vie politique,
19:37 vous l'avez aussi commenté et analysé.
19:40 On est d'accord, vous et moi, que vous ne croyez absolument pas au fait
19:42 qu'Emmanuel Macron renonce à cette réforme ?
19:45 Non, non, je ne suis pas d'accord.
19:46 Je pense qu'il peut encore y renoncer.
19:49 Justement, s'il y a une multiplication.
19:52 Si il arrive à prendre la mesure de la détestation qu'inspire sa politique,
19:56 vous voyez, je ne vais même pas faire un commentaire personnel,
19:59 même si son comportement lui aussi pose question.
20:01 Mais en tout cas, que sa politique inspire ce rejet,
20:03 s'il arrive à en prendre conscience,
20:04 s'il arrive à en prendre conscience, notamment par tous ces déplacements
20:07 qui deviennent quasi impossibles, que les Français ne veulent plus de ça
20:11 et ne vont pas supporter ça pendant quatre années encore.
20:14 Moi, je crois que...
20:15 Vous savez, quelqu'un comme Jacques Attali,
20:17 qui n'est pas un membre de la France insoumise.
20:21 Non.
20:22 Lui-même conseillé à Emmanuel Macron,
20:24 il n'y a qu'un jour, trois semaines, de retirer son presque.
20:26 Et c'est quand même...
20:27 Voilà, donc il y a plein de gens aujourd'hui.
20:28 Ça commence quand même à être unanime.
20:30 Mais qu'est-ce qui serait l'élément déclencheur ?
20:31 Rosan Vallon, il y a quelques jours,
20:33 dit "voilà, on est dans une crise démocratique inédite dans notre pays.
20:36 Ce sont des gens qu'on ne peut pas soupçonner
20:38 d'être des anti-Macron primaires, ainsi de suite.
20:40 C'est que quand même, il y a un souci.
20:42 Donc, le seul espoir qu'on puisse avoir,
20:44 c'est que Emmanuel Macron lui-même et ceux qui l'entourent
20:47 acceptent à un moment d'ouvrir les oreilles.
20:49 Mais qu'est-ce qui le ferait changer d'avis ?
20:50 Parce que pour l'instant, on voit bien le message.
20:52 Je ne sais pas.
20:53 Je n'écoute pas.
20:54 Est-ce que l'usure, elle se fera plutôt du côté des manifestants
20:58 ou est-ce qu'elle se fera plutôt gouvernement ?
21:00 Je crois que c'est plurifactoriel, multifactoriel.
21:02 Donc, je pense à plusieurs choses.
21:04 C'est effectivement la colère qui s'exprime physiquement,
21:07 vocalement dans le pays.
21:10 Et puis peut-être qu'un entourage pourrait
21:14 l'éveiller, ce qui se passe vraiment dans le pays.
21:17 Vous parlez beaucoup du président de la République,
21:18 beaucoup moins d'Elisabeth Borne, la première ministre.
21:21 Vous avez raison, c'est inconscient, ce n'est pas voulu.
21:25 Elle doit prendre la parole la semaine prochaine.
21:28 Elle est censée présenter la feuille de route
21:29 pour les prochaines semaines.
21:31 Vous en attendez quoi ?
21:32 Rien.
21:33 Rien du tout ?
21:34 Non.
21:34 Même lorsqu'il s'agit de transition écologique ?
21:37 Je la croise souvent à quelques mètres lorsqu'elle vient nous annoncer
21:41 qu'on va avoir un 49-3.
21:43 Elle traite les parlementaires avec tellement de mépris,
21:45 même dans sa manière de s'adresser à nous, de nous toiser,
21:49 de nous expliquer que la violence qu'elle nous applique
21:53 est une douceur et que c'est nous les violents et ainsi de suite.
21:57 Non, je n'attends strictement rien d'elle,
21:59 d'autant qu'on sait qu'elle décide de rien ou de presque rien.
22:03 Comment ça va se passer, la reprise des débats à l'Assemblée ?
22:06 Vous allez arriver plus remontés que jamais ?
22:10 Vous allez ferrailler sur chaque texte ?
22:14 Oui, on va être extrêmement présents,
22:16 comme on l'est d'ailleurs depuis dix mois, je crois, maintenant.
22:21 On est extrêmement actifs, je crois, à la NUPES,
22:23 et c'est d'ailleurs pour ceux qui auraient un doute,
22:26 qui parfois croiraient à la propagande gouvernementale
22:29 selon laquelle la France insoumise et le RN,
22:34 voilà, c'est miroir, ce sont deux parties d'agitateurs.
22:40 Ça n'a aucun rapport, bien sûr, sur le plan idéologique.
22:42 Ça n'a aucun rapport idéologiquement avec le RN en tant qu'opposition,
22:44 mais en tant qu'opposition, la France insoumise et la NUPES,
22:47 bien sûr, de manière plus large, on travaille énormément.
22:50 On est présents tout le temps sur tous les textes, etc.
22:52 Là où l'Assemblée nationale à l'Assemblée n'existe quasiment pas.
22:55 Sur les retraites, on ne les a pas vues.
22:57 Mais sur le résultat, leur stratégie est plus payante, a priori.
23:00 En tout cas, si on voit dans les sondages
23:02 et par rapport à l'absence dans les débats
23:05 ou dans les commissions au niveau de l'Assemblée,
23:08 finalement, ils sont très discrets et ils récupèrent des points.
23:11 Vous avez raison.
23:12 Est-ce que vous, l'obstruction, finalement, ce n'est pas très efficace ?
23:16 Je crois qu'il ne faut pas caricaturer non plus aussi la stratégie.
23:20 Il y a eu effectivement une ou deux journées qui, oui,
23:23 très clairement, ont été du blocage pour empêcher d'aller à l'article 16.
23:26 C'était une stratégie.
23:27 On peut considérer que ça n'a pas été bon,
23:29 mais ce n'est pas du tout la manière dont nous travaillons quotidiennement à l'Assemblée.
23:33 Là, c'était dans des circonstances extrêmement précises et particulières.
23:37 Mais en réalité, nous sommes force de proposition sur absolument tous les textes.
23:40 Et donc, nous pensons vraiment qu'on est dans un moment de bascule,
23:45 de bascule politique dans ce pays et que la NUPES peut gouverner demain
23:51 parce que le pays y est prêt.
23:53 C'est-à-dire que le pays attend aujourd'hui une politique
23:55 qui ressemble à celle que nous avons à proposer.
23:56 Et ça, nous en sommes absolument persuadés.
23:58 La NUPES avec qui pour la diriger ?
24:02 Allons-y.
24:02 On a un peu des noms qui sortent en ce moment.
24:05 Allez-y, dites-le moi.
24:07 Il y a un sondage, il y a un sondage élable.
24:11 Il y a un journal aussi qui a consacré sa une, en l'occurrence à ce personnage,
24:16 le voici, François Ruffin.
24:18 Effectivement, un sondage.
24:19 Oui, il y a un sondage élable qui est très intéressant.
24:23 Pardon, auprès des Français, la personnalité qui serait préférée
24:28 entre François Ruffin et Jean-Luc Mélenchon,
24:30 c'est François Ruffin 59% contre 33% à Jean-Luc Mélenchon.
24:33 Et auprès, cette fois-ci, de votre électorat spécifique,
24:36 électorat gauche et écologique, c'est 53% pour François Ruffin
24:40 et 46% plutôt pour Jean-Luc Mélenchon.
24:43 Alors la question, elle est simple.
24:44 Vous êtes plutôt François Ruffin, vous êtes plutôt Jean-Luc Mélenchon
24:47 pour être le prochain candidat à l'élection.
24:49 Ça y est, on commence.
24:50 C'est à part toi cette année.
24:52 Donc, on commence les jeux auprès des dictaments.
24:55 Question simple.
24:56 Vous lui dites, la France insoumise, la NUPES est prête.
25:00 Donc, on y va. Allons-y.
25:01 Oui, mais on n'est pas dans un casting pour l'instant.
25:03 Je pense que la force de la NUPES, c'est justement l'unité,
25:07 l'unité dans la diversité,
25:08 puisque il y a non seulement plusieurs formations politiques
25:11 qui se sont unies autour d'un même programme,
25:13 mais dans chaque formation politique,
25:14 vous allez trouver des profils différents.
25:15 Alors là, pardon, vous me parlez d'éléments de langage tout à l'heure.
25:18 L'unité dans la diversité, la NUPES.
25:20 Franchement, c'est un peu plus compliqué que ça quand même.
25:22 Mais bon.
25:22 La vie est toujours un peu plus compliquée, ça c'est vrai.
25:25 Ça, c'est pas des éléments de langage.
25:27 Il y a une question simple.
25:28 Là, non, mais je réponds, je suis sincère, je suis sincère.
25:31 Honnêtement, vous avez bien vu,
25:32 c'est pas un élément de langage.
25:34 La NUPES a fait quoi ?
25:35 Elle a réuni en son sein différents mouvements
25:38 qui, bien que regardant dans la même direction,
25:40 avaient pris pour habitude de s'opposer,
25:42 de s'engueuler, de se faire concurrence.
25:44 Ça, vous pouvez pas le nier.
25:45 Et depuis que la NUPES est créée, il n'y a pas eu de fissure,
25:48 même si...
25:49 Non, non, il n'y a pas eu de fissure.
25:50 Il y a eu...
25:50 Attendez, faut pas tout confondre.
25:52 Il y a eu des discussions, il y a eu des désaccords.
25:55 - Les communistes, ça part à l'Assemblée.
25:57 - Ah, bah c'est sûr que Roussel,
25:58 je pense, n'a pas tout à fait compris le concept de la NUPES.
26:00 - Ah bah voilà.
26:02 - Ça, c'est vrai, mais il n'y a aucun problème pour le dire et pour l'affirmer.
26:04 - C'est une fissure.
26:05 - Oui, mais il ne représente pas tout le parti communiste.
26:07 - À bon entendeur, déjà, Fabien Roussel,
26:09 c'est clair, lui, la NUPES, il n'a pas compris.
26:12 - Non, à partir du moment où il veut aller discuter avec Bernard Cazeneuve,
26:15 bon, je crois que c'est très bizarre.
26:18 Je n'ai pas tout à fait compris la manière
26:20 dont il avait, lui, envisagé ce concept-là,
26:22 notre union et notre programme.
26:23 - Mais sur la question simple...
26:24 - Mais ça, c'est un cas très à part, Fabien Roussel.
26:27 Pour le reste, honnêtement, vous voyez bien
26:28 que tout le monde s'entend relativement bien.
26:30 Et en tout cas, ce qui est sûr, pardonnez-moi,
26:33 c'est qu'il y a vraiment une volonté que l'union que nous avons construite
26:36 et qui nous a permis d'être nombreux à l'Assemblée nationale,
26:38 eh bien qu'elle perdure.
26:39 - Alors justement, qui pour porter...
26:41 - Alors il y aura peut-être une parenthèse,
26:42 le mec qui est la France insoumise essaye de travailler justement.
26:44 - Qui pour porter cette union dans la durée,
26:46 cette union dont vous parlez de nous vanter les méchants...
26:50 - Jean-Luc Mélenchon est le candidat naturel de la NUPES.
26:53 - Ou François Ruffin.
26:54 Si vous deviez choisir.
26:56 - Ah, vous êtes taquin !
26:57 J'étais comme ça, moi, quand j'étais journaliste ?
26:58 - Oui, pire même !
26:59 - Pire, pire, pire !
27:01 Oui, oui, oui, souvenez-vous !
27:04 - Alors, on a des réponses ?
27:05 - Non, non, Jean-Luc Mélenchon a bien sûr l'autorité naturelle.
27:08 C'est lui qui a...
27:11 D'abord, il a toute expérience, il a trois élections présidentielles,
27:15 c'est un grand tacticien, c'est...
27:19 Voilà, il est pour beaucoup dans le programme que porte la LFI
27:22 et dans ce qu'est aujourd'hui la NUPES.
27:24 Il doit beaucoup, donc moi je pense qu'il a...
27:26 - Il a fait des dommages collatéraux pour l'affaire Katnoss, quand même, un peu.
27:29 - Je vous parle de ce qu'est la NUPES.
27:31 - Ça a failli craquer à un moment à cause de ça.
27:33 - Jean-Luc Mélenchon est celui qui a souhaité, qui a désiré la NUPES.
27:36 Donc on lui doit énormément,
27:38 et je pense qu'il reste bien évidemment l'autorité naturelle sur notre mouvement.
27:41 - Autorité naturelle ne veut pas forcément dire candidat naturel.
27:44 Vous faites une distinction ?
27:46 - Oui, dans la mesure où...
27:48 Évidemment, si aujourd'hui on doit voter demain, je vous dirais Jean-Luc Mélenchon,
27:51 si on doit voter demain et qui doit nous emmener,
27:53 je plaiderais pour que ce soit Jean-Luc Mélenchon.
27:55 - Mais dans 4 ans...
27:56 - Mais je suis incapable de vous dire ce qui se passera dans 4 ans,
27:59 ce que souhaitera Jean-Luc Mélenchon,
28:01 l'état dans lequel le pays sera,
28:02 peut-être que Jean-Luc Mélenchon il dira "j'ai pas envie d'y aller".
28:05 - Je préfère me relever que vous parlez de l'autorité naturelle,
28:09 de l'autorité naturelle de Jean-Luc Mélenchon,
28:11 après avoir critiqué l'autoritarisme, je cite,
28:14 des messieurs Macron...
28:15 - Autorité, autoritarisme, vous avez remarqué que c'est pas la même chose.
28:17 - Il y a des gens qui ont vécu dans des régimes autoritaires,
28:18 qui sont rôlés.
28:19 - Là franchement il y a un petit problème,
28:20 il y a un petit problème sémantique si je puis me permettre,
28:23 autorité, autorité, je vous reconnais c'est la même pratique.
28:26 - Alors là tu nous parles de tous les deux en même temps,
28:27 ça on ne comprend rien.
28:28 - Oui j'essaie de poser ma question mais je n'arrive pas.
28:29 - Oui alors rapidement la question.
28:30 - Est-ce que c'est le plus démocratique pour conduire la nupesse,
28:34 les filles, qui s'ajoutent à l'élection de Jean-Luc Mélenchon
28:37 compte tenu de tout le passif autoritaire qu'il peut y avoir dans votre mouvement ?
28:41 - Je remarque cette solicitude,
28:44 pour être sûr qu'on respecte bien le coéquipier démocratique et ainsi de suite.
28:47 J'espère que vous posez la même question sur absolument tous les mouvements
28:50 qui sont dans ce pays, qui composent la vie politique de ce pays.
28:54 Mais je ne comprends pas trop votre question en fait.
28:56 - Jean-Luc Mélenchon, vous vous souvenez quand il a commencé,
28:59 il a changé lui-même la direction du parti,
29:01 on ne sait pas très bien comment s'organisèrent les élections de votre parti.
29:04 Il y a un parlement je rappelle de LFI qui n'a jamais été élu par personne,
29:07 c'est le seul parlement au monde qui n'a pas élu.
29:09 Et donc je voudrais te poser la question,
29:10 qu'est-ce que vous avez dénoncé ?
29:12 Je vous rappelle tout à l'heure l'autoritarisme d'Alien Macron.
29:14 Donc je voudrais voir comment est-ce que vous faites le parallèle entre l'autorité...
29:16 - Moi je vous parlais de l'autorité naturelle de Jean-Luc Mélenchon.
29:19 - Oui, mais faut en voir l'autorité naturelle.
29:20 - Et je vous ai remarqué, c'est vrai qu'on se parlait un peu l'un sur l'autre,
29:22 qu'il y a une différence avec l'autoritarisme,
29:25 que vous faisiez une petite erreur sceptique.
29:27 On a l'autorité par exemple sur ses enfants.
29:29 - Non, on a...
29:30 - Si vous deviez choisir demain entre l'un ou l'autre...
29:32 - Non, justement, mais à l'inverse...
29:34 - Mais rapidement, parce qu'on a d'autres thèmes à aborder.
29:36 - Pour poser la question différemment, puisque vous ne voulez pas dire...
29:38 - Non, je vous ai répondu.
29:40 Je vous ai dit si je dois voter demain, je plaiderai pour que Jean-Luc Mélenchon conduise notre ministre.
29:44 - Non, mais est-ce que le positionnement de Ruffin, à la fois un petit peu électron libre,
29:47 et puis qui se penche sur les catégories quand même populaires,
29:50 qui a un peu un positionnement un peu différent,
29:52 est-ce que ça, ça vous parle par rapport à la NUPES, à ce que vous représentez tous ?
29:56 Parce qu'il est quand même positionné un peu différemment.
29:59 Là, je ne parle pas du candidat présidentiel,
30:02 mais est-ce que c'est intéressant comme positionnement ?
30:04 Il est vraiment différent des autres, si on enlève Fabien Roussel.
30:08 - Il creuse depuis quelques années un sillon, François Ruffin.
30:11 Tout à fait, vous avez raison.
30:13 Il parle à ce qu'on appelle les classes populaires.
30:16 Il essaye aussi de comprendre pourquoi certaines d'entre elles vont plutôt se réfugier dans le vote du RN.
30:21 Il veut les ramener à nous.
30:23 Et je trouve ça très intéressant comme positionnement.
30:25 Donc François Ruffin est absolument essentiel à notre mouvement.
30:28 Mais vraiment, et je vous dis ça sans aucune langue de bois, vraiment très sincèrement,
30:31 il y a des sujets sur lesquels François doit, je pense, encore s'élargir, encore...
30:36 - Murir ?
30:37 - Murir, oui.
30:38 - C'est ça. Il n'est pas prêt ?
30:39 - Moi, par exemple, je suis un écolo.
30:40 - Il n'est pas prêt ?
30:41 - Je n'ai jamais dit ça. Je n'ai pas dit qu'il n'était pas prêt.
30:43 On est en train de parler, si j'ai bien compris,
30:45 de potentiel candidat à l'élection présidentielle.
30:47 Bon, évidemment, François va devoir déployer encore un certain nombre de talents,
30:52 qu'il a d'ailleurs, mais creuser certains sujets si le jour, il souhaitera.
30:56 - L'écologie.
30:57 - L'écologie en fait partie, parce que je suis un écologiste.
30:59 - La surveillance de Jean-Luc Mélenchon.
31:01 - On a plein de talents. On a Clémentine Autain.
31:03 On manque pas, ce qui est très intéressant.
31:06 - Vous pensiez que vous seriez tenté par plus de renouveaux ?
31:09 - Comment ?
31:10 - Vous pensiez que vous seriez tenté par plus de renouveaux ? Pas pour l'instant.
31:13 - Je ne suis pas pour... Comment dirais-je ?
31:16 Je n'allais forcément chercher du nouveau si ça n'est pas nécessaire.
31:20 Pour moi, ce sont les circonstances qui décident vraiment des personnes,
31:23 des personnages, des destins.
31:25 - Allez, revenons sur d'autres questions d'actualité,
31:27 et notamment cette affaire dans l'actualité judiciaire,
31:30 affaire de mineurs qui auraient été percutés alors qu'ils étaient sur un scooter.
31:34 Ça s'est passé le 13 avril dernier à Paris, dans le 20e arrondissement.
31:38 Il y avait donc trois jeunes sur un scooter.
31:40 L'un d'entre eux ne portait pas de casque.
31:42 Et trois policiers ont donc été soupçonnés d'avoir percuté ce scooter.
31:46 Ils avaient été placés en garde à vue.
31:49 Ce que l'on a appris ce soir, c'est l'information de la soirée,
31:52 c'est que l'un des trois policiers a donc été mis en examen
31:56 et placé sous contrôle judiciaire.
31:58 Aucune charge n'a été retenue contre les deux autres policiers,
32:01 mais ils ont tous les trois été suspendus à titre proviseur,
32:05 parce que ce qu'il faut dire, c'est que la version des faits
32:08 de ce qu'ils ont raconté de ce moment a changé.
32:10 Alors, on ne sait pas, on avait leur avocat tout à l'heure en direct sur BFMTV,
32:14 si tous les trois ont changé leur version des faits,
32:16 mais en l'occurrence, le conducteur du véhicule
32:18 semble lui avoir changé sa version des faits.
32:21 Que vous inspire cette affaire ?
32:23 C'est une affaire de plus ? C'est une affaire de trop ?
32:26 Qu'est-ce que vous vous dites lorsque vous entendez ces faits ?
32:29 Les deux, c'est une affaire de plus et c'est une affaire de trop.
32:32 On constate quand même qu'il y a de manière récurrente des problèmes
32:36 dans la manière dont certains policiers et gendarmes
32:39 se comportent avec la population.
32:42 Il est évident que, alors, cette histoire on a compris,
32:46 il y avait un refus de tempérer, il y avait, je croisais, un non-port de casque,
32:49 donc il y avait des infractions.
32:50 Il est évident que des infractions comme celles que je viens de décrire
32:54 ne nécessitent absolument pas et surtout ne peuvent pas conduire au fait
32:59 que les contrevenants soient envoyés à l'hôpital ou pour certains quasi-tués,
33:04 puisque la jeune femme a été entre la vie et la mort,
33:07 la conductrice de 17 ans, aujourd'hui, je crois que...
33:09 Tu précises que son pronostic vital n'est plus engagé, c'est sûr.
33:12 Donc, ce n'est pas un cas isolé, ce n'est pas une affaire qui survient comme ça,
33:15 qui ne surgit nulle part.
33:16 On a régulièrement des problèmes aussi de gens qui sont tués au volant de leur voiture
33:22 parce qu'ils ont fait quelque chose qui a paru suspect,
33:26 ou ils ne se sont pas arrêtés exactement comme on leur disait de s'arrêter.
33:29 Donc, oui, c'est un fait.
33:31 On a des policiers et des gendarmes qui font très bien leur travail,
33:34 et donc je ne tiens absolument pas à avoir ici un discours caricatural, anti-police,
33:37 ce n'est pas du tout mon propos.
33:39 En revanche, il faut reconnaître qu'il y a un souci.
33:41 Il y a un souci aujourd'hui dans la manière dont nos forces de l'ordre
33:44 se comportent par moment, et c'est dû sans doute aussi à la manière dont ils sont formés.
33:48 Il y a un rapport de la Cour des comptes qui vient de sortir,
33:51 qui parle justement de l'état de la police et de la gendarmerie,
33:53 et qui a constaté que depuis deux ans, il n'y a jamais eu autant de policiers et de gendarmes
33:56 qui quittent leur métier.
33:58 Alors pourquoi ? Parce qu'il y a des tas de raisons.
34:00 Je ne vais pas décliner ici sur le plateau.
34:02 Mais le rapport de la Cour des comptes pointe aussi une dégradation
34:06 dans la qualité des recrutements,
34:08 avec des concours aujourd'hui qui sont beaucoup plus faciles à obtenir
34:12 qu'il y a quelques années.
34:13 En gros, je crois que c'est dix fois plus facile pour certains concours,
34:16 avec également un raccourcissement des formations.
34:20 Donc je crois qu'il y a un vrai problème,
34:22 c'est-à-dire qu'ils viennent dans l'idée d'un policier et d'un gendarme
34:26 d'aller ouvrir sa portière, comme c'était le cas dans cette histoire,
34:31 d'aller ouvrir sa portière pour faire tomber les conducteurs du scooter,
34:34 puis ensuite faire un écart avec une voiture, c'est absolument scandaleux.
34:37 Ce sont des gens dont on se demande comment ils peuvent être aujourd'hui dans la police.
34:40 Je ne sais pas en l'occurrence si cela s'est fait de manière volontaire ou accidentelle.
34:44 On précise que l'enquête ne fait que commencer.
34:46 Les témoignages sont plutôt allés, si je peux me permettre,
34:48 vers la version d'un acte volontaire.
34:50 Plusieurs témoignages sont allés dans ce sens-là,
34:52 mais il y a la présomption d'innocence, l'enquête ne fait que commencer.
34:55 En tout cas, le ministre de l'Intérieur a très vite demandé leur suspension provisoire.
34:59 Ce n'est pas systématique, il n'était pas obligé de le faire,
35:01 mais il a fait le job.
35:03 Pour une fois, oui.
35:05 Je dis pour une fois parce que j'ai dans ma tête encore le nombre de cas,
35:09 de manifestants qui ont été maltraités, qui ont été borniés,
35:13 et pour lesquels malheureusement il n'y a pas la même diligence
35:17 lorsqu'il s'agit d'aller enquêter sur les hommes qui sont suspectés de ces actes.
35:23 Donc je suis content que dans ce cas précis,
35:25 en effet, il y ait une réaction immédiate du ministre de l'Intérieur.
35:28 Parlons en un mot pour terminer de ce qui va se passer demain,
35:31 où en l'occurrence 800 membres des forces de l'ordre sont attendus dans le Tarn,
35:34 mais aussi des centaines de militants, pour certains déjà sur place,
35:38 pour se mobiliser contre un projet d'autoroute entre Castres et Toulouse,
35:42 un tracé d'autoroute long de 54 kilomètres,
35:45 où deux fois de voir devrait permettre de désenclaver le bassin économique de Castres.
35:52 La manifestation est autorisée.
35:55 Le préfet a expliqué sur BFMTV tout à l'heure
35:57 qu'il s'est entretenu avec les organisateurs,
36:00 qu'il a été convenu, on sent qu'il y a une sorte de deal qui a été mis en place
36:03 pour que tout soit fait pour que ça se passe bien,
36:06 avec une manifestation autorisée, un tracé bien déterminé,
36:09 et des forces de l'ordre qui restent à l'écart,
36:12 sauf si évidemment ça dégénère.
36:15 Ça peut se passer calmement ?
36:17 Bien sûr, il y a beaucoup de manifestations écologistes qui se passent calmement.
36:20 Là encore, il faut être tout à fait franc, sincère,
36:23 il y a dans un certain nombre de rassemblements,
36:25 et je sais qu'on craint que ce soit le cas demain,
36:27 il y a des éléments perturbateurs parfois,
36:29 qui ne sont pas des activistes écologistes,
36:32 il y a des gens qui savent qu'il va y avoir des rassemblements
36:35 et qui se pointent exprès pour en découdre avec les forces de l'ordre.
36:42 Malheureusement, c'est quelque chose que les militants écologistes même déplorent,
36:46 mais qu'ils ne peuvent pas toujours empêcher.
36:48 Oui, mais c'est un scénario qui semble se répéter à chaque projet maintenant,
36:52 c'est l'une des craintes qui entoure ce genre de journée,
36:56 est-ce que ce n'est pas problématique ?
36:58 Est-ce qu'en fait les radicaux ne sont pas en train de prendre le dessus dans ces moments-là ?
37:01 Non, je ne parle pas de radicaux.
37:03 Soyons bien précis dans les termes,
37:05 on peut être un militant radical parfaitement pacifiste,
37:07 ce ne sont pas des radicaux.
37:09 Alors on parle de quoi là ?
37:11 Je ne sais pas, je ne suis pas dans les services de police,
37:13 je ne les ai pas arrêtés, je n'ai pas discuté avec eux,
37:16 parce qu'au lieu de dire ça, la police parle d'autres choses.
37:18 Il y a des gens qui viennent pour simplement perturber, se confronter,
37:22 mais qui n'ont pas forcément des motivations écologistes,
37:25 c'est ça que je veux signifier.
37:28 Oui, je pense qu'il est tout à fait possible d'avoir,
37:31 comme il y a des manifestations écolo qui se passent très bien,
37:34 il y en a eu beaucoup, beaucoup.
37:35 Après, je suis toujours surpris,
37:37 on a quand même aujourd'hui des forces de sécurité extrêmement importantes,
37:39 des forces de renseignement extrêmement importantes,
37:41 qui sont capables d'aller arrêter préventivement des militants écolo chez eux.
37:45 C'est très dangereux, on l'a vu dans un passé très récent,
37:50 et j'ai toujours du mal à comprendre comment,
37:53 tout à coup, il y a 200, 300, 400, 1000 perturbateurs
37:56 qui ont arrêté les mailles du filet avec des projectiles, etc.
38:01 Je suis toujours étonné, je pense qu'on pourrait avoir les moyens
38:05 de bloquer les violents.
38:07 - Mais sur le fond du projet ?
38:09 - Non, non, malheureusement, oui.
38:11 - Je ne sais pas si c'était pour un référendum,
38:13 parce que vous étiez pour les répètes,
38:14 est-ce que c'était pour un référendum ?
38:15 - J'imagine que vous êtes contre le projet d'autoroute,
38:17 mais malheureusement, on n'a pas le temps, je suis désolée,
38:20 faut qu'on parte en pub, on aura tout le week-end pour en parler.
38:23 - Vous ne savez pas ce qui va se passer ?
38:25 - Plutôt oui, si les conditions du référendum sont bien organisées.
38:30 - Merci, Emeric Caron, d'avoir été avec nous ce soir.