La parole aux Français Week-End du 23/04/2023

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L'actualité vue par les témoins du quotidien dans #LaParoleAuxFrancaisWE

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Transcription
00:00 Bonjour à tous, ravie de vous retrouver pour la parole au français Weekend.
00:05 On accueille aujourd'hui Thomas Carpellini, bonjour, futuriste, et nous on accueille Ludovic Thoreau, bonjour, médecin et maire UDI de Coubron.
00:14 Quelques modifications aujourd'hui, l'émission est un petit peu plus courte en raison de la rediffusion à 15h du grand rendez-vous de Sonia Amabrouk
00:21 qui accueille aujourd'hui François-Olivier Gisbert et Agnès Verdier-Mollinier.
00:26 Vous retrouverez 90 minutes Info Weekend avec Lionel Rousseau à partir de 16h.
00:32 On va débattre de l'actualité, on fait d'abord un point sur l'essentiel de l'info de ce dimanche avec Mickaël Losantos.
00:38 Près de 3 Français sur 4 sont mécontents d'Emmanuel Macron, c'est le résultat d'un récent sondage IFOP pour le journal du dimanche.
00:48 La cote de popularité du président de la République se situe à 26%.
00:52 Ce score s'approche du niveau le plus bas atteint par le chef de l'Etat, 23% en 2018.
00:57 11 blessés dont 4 en urgence absolue, c'est le bilan de l'accident qui s'est déroulé hier soir à Berck-sur-Mer.
01:02 Un septuagénaire a perdu le contrôle de son véhicule lors du festival de cerfs-volants.
01:07 Le conducteur aurait confondu la pédale de frein et celle de l'accélérateur.
01:11 Et puis lors de la prière dominicale, le pape François a appelé au dialogue au Soudan.
01:15 Le souverain pontife a qualifié la situation de grave et émis le souhait que les violences cessent au plus vite.
01:20 Le 15 avril, deux généraux soudanais s'affrontent pour le pouvoir.
01:23 Au total, 420 personnes sont décédées et 3 700 ont été blessés.
01:27 Comment soigner l'hôpital français qui n'en finit pas d'agoniser ? Est-ce encore possible ?
01:33 La situation de notre système de soins est dramatique. Personnel victime d'agressions.
01:37 Service d'urgence qui fonctionne en mode dégradé comme celui de Nessoubois.
01:40 Ce week-end, l'un des plus importants de la région.
01:43 Condition en conséquence parfois tragique.
01:45 Un patient est mort au CHU de Grenoble après trois jours d'attente dans les couloirs.
01:48 On va revenir sur tous ces aspects.
01:50 Et d'abord sur cette décision du centre hospitalier, dont d'Avignon,
01:54 de renforcer sa sécurité suite à la multiplication des agressions verbales et physiques.
01:59 La violence est devenue récurrente. Écoutez ces témoignages.
02:02 L'exemple d'un patient qui a détruit une vitre du bureau des entrées,
02:08 qui est passé à travers cette vitre.
02:10 Il s'est débattu, il a mordu violemment un policier.
02:13 Il nous faut faire en sorte d'apaiser les choses et que l'hôpital redevienne un sanctuaire.
02:20 La mise en œuvre de la sécurité pour les personnes est indispensable.
02:23 Qu'il y ait des caméras, c'est normal, c'est logique.
02:25 Sauf que derrière, qu'est-ce qu'on en fait ?
02:27 La première des causes de l'agression, ce n'est pas l'attitude des personnels,
02:30 ce n'est pas une population qui change et qui devient de plus en plus agressive.
02:33 C'est le fait tout simplement qu'on n'a plus les moyens de pouvoir soigner correctement.
02:36 Alors, on a la chance d'avoir un médecin sur ce plateau.
02:38 Ludovic Thoreau, je me tourne donc vers vous.
02:40 On a l'impression qu'on a franchi un point de non-retour à l'hôpital.
02:43 Est-ce que l'hôpital peut survivre aux situations qu'il vit aujourd'hui ?
02:47 L'hôpital, c'est la mère de tous.
02:49 C'est la mère de la médecine hospitalière, bien sûr, mais aussi de la médecine privée.
02:54 Mais moi, je suis fou de rage.
02:55 Je suis fou de rage quand j'ai entendu le président de la République, il y a quelques jours,
02:59 qui nous annonçait que dans 18 mois, il n'y aurait plus de problèmes d'urgence.
03:02 Hier, la RS m'a appelé et m'a dit qu'on allait fermer les urgences de l'hôpital Dolnés-Sous-Bois,
03:07 donc dans mon département.
03:08 Ce qui m'énerve, c'est que soit il est complètement déconnecté de la réalité, soit...
03:12 Il n'y a pas aujourd'hui un médecin urgentiste qui peut croire à cela.
03:16 Il n'y en a qu'un qui croit qu'il était avant urgentiste, c'est M. Broun, le ministre de la Santé.
03:20 Mais j'aimerais bien qu'il nous dise la vérité.
03:22 Ce n'est pas parce qu'on est médecin qu'on ne doit pas dire la vérité aux gens.
03:25 Ce qui se passe aujourd'hui est catastrophique.
03:27 Parce que oui, il n'y a plus de médecins en ville, donc ils vont aller à l'hôpital aux urgences.
03:30 Et là, vous voyez, il y en a un qui ferme.
03:31 Mais ce n'est pas un petit hôpital, c'est un grand hôpital.
03:33 Justement, c'est l'un des plus grands de la région Île-de-France.
03:35 Il y en a 131 de services d'urgence qui vont peut-être fermer.
03:37 Et on nous dit que dans 18 mois, tout ira bien.
03:39 C'est se moquer du monde, mais surtout, c'est un côté santé publique.
03:42 C'est-à-dire que les gens, ils veulent de la santé.
03:44 Et chaque jour, ça dégrade un peu plus parce que ça fait 30 ans qu'on a juste la comptabilité qui gère notre santé.
03:50 L'hôpital, enfin, le service d'urgence Dolnés-Sous-Bois, vous le dites, c'est dans votre région.
03:55 C'est l'un des plus gros pôles d'urgence de l'Île-de-France.
03:58 Mode dégradé ce week-end.
03:59 Ça veut dire que seuls les patients orientés par le 15 ou qui arrivent dans les véhicules de secours pompiers seront pris en charge.
04:06 Qu'est-ce qu'on répond aux administrés qui se demandent ou par le système de soins ?
04:10 Alors, ils viennent voir les maires, ils viennent voir les élus locaux.
04:13 Mais je vous rappelle que la santé, c'est uniquement ministériel, d'accord ?
04:16 Et c'est fondé depuis 30 ans sur de la comptabilité et aujourd'hui sur du mensonge.
04:20 Cela doit cesser parce qu'aujourd'hui, il va y avoir des accidents.
04:23 Il est clair que les gens, quelle que soit l'urgence, d'accord ?
04:26 Un pays, un hôpital, c'est l'urgence. On rentre par l'urgence.
04:28 Quand l'urgence ferme, c'est comme si l'hôpital fermait.
04:31 Thomas Karpelini, on parle là d'un bassin de 400 000 habitants.
04:35 Les médecins de cet hôpital, on parle de Dolnés-Sous-Bois, appellent la direction à embaucher immédiatement.
04:40 Sauf qu'on le sait, on ne convainc plus de faire médecine.
04:44 C'est assez intéressant, j'ai également réagi à la phrase d'Emmanuel Macron.
04:47 Il nous a fait une SpaceX hier, enfin, à l'heure de cette question.
04:50 Tout partait bien, puis au bout de trois minutes, ça a explosé.
04:52 L'hôpital devait être sauvé au bout de 100 jours ou 18 mois, on n'a pas très bien compris.
04:55 Trois jours après, on a un des plus gros centres d'urgence d'un département
04:58 où la densité de population est extrêmement faible et le taux de médecins extrêmement faible également.
05:03 Et là, on se rend compte que, en effet, d'où vient cette crise ?
05:06 Elle est appuyée sur trois jambes.
05:08 La première, c'est le manque de moyens.
05:10 La deuxième, c'est le nombre de médecins.
05:12 Et la troisième, c'est la mauvaise répartition des médecins sur le territoire.
05:15 Comme vous l'avez très bien rappelé, pourquoi ces gens vont aux urgences ?
05:18 Car il n'y a plus de médecins de ville.
05:19 Car les infirmiers libéraux ou les infirmiers, ou même certains pharmaciens
05:23 qui pourraient faire des actes de première nécessité pour ce qu'on appelle la bobologie,
05:26 les petits tracas du quotidien, aujourd'hui, il n'y a plus ce réflexe, c'est directement les urgences.
05:31 Et on pourrait également interpeller, pour rapporter une autre question au débat,
05:35 n'y a-t-il pas une responsabilité à mettre en place pour les patients face à des urgences ?
05:39 On en a déjà parlé, ça, je me souviens, il y a un an et demi, deux ans,
05:42 on rappelait aux gens, n'allez pas aux urgences pour rien,
05:45 on met un numéro de téléphone spécifique en place avant d'aller aux urgences.
05:49 Je suis d'accord, n'allez pas aux urgences pour rien,
05:51 mais quand il n'y a plus de médecins en ville, ils vont aller aux urgences.
05:53 Même une angine, une bronchite chez un enfant de 2-3 ans, on veut le soigner, on aide les parents.
05:58 Et comme il n'y a plus de médecins de ville, c'est acté,
06:00 c'est un fait budgétaire qui a été construit depuis 30 années.
06:04 Ce n'est pas plus ce gouvernement, sauf que ce gouvernement, il ment.
06:06 Et ça, ça m'énerve un tout petit peu.
06:08 Ils ont été depuis 30 ans dans une incompétence complète, puisqu'on en arrive là aujourd'hui,
06:12 mais ce gouvernement ment et surtout, j'en veux à M. Broun,
06:16 qui est urgentiste et médecin et qui ne dit pas un mot.
06:19 C'est le seul urgentiste de France.
06:20 - Quand on a loué sa nomination, justement, en origine du terrain.
06:24 - Voilà, on va prendre un urgentiste pour régler les urgences.
06:26 Elle n'est pas belle l'histoire.
06:27 C'est-à-dire qu'on va prendre une spécialité, les boulangeurs vont prendre un boulanger.
06:30 Non, mais c'est une blague.
06:31 Et aujourd'hui, ce que je regrette, parce qu'il est venu d'un département très récemment,
06:34 c'est qu'ils ne disent pas tout simplement non, on n'y arrivera pas en 18 mois à gérer le problème.
06:39 C'est ça que j'attends, pas d'un ministre, mais d'un médecin qui a eu cette fonction.
06:43 Et qui a quand même... Il y a un serpent qui s'appelle le serment d'Hippocrate, d'accord,
06:46 où il est bien indiqué ce qu'on devait faire par rapport à les patients.
06:49 M. Broun, vous ne le faites pas aujourd'hui.
06:50 - Mais on peut parler des précédents ministres, ils étaient tous médecins.
06:53 - Mais je vous ai dit, depuis 30 ans, c'est comme ça.
06:54 - Non, mais c'est ça.
06:55 - Attendez, il n'y en a pas un.
06:56 Aujourd'hui, si vous voulez, la différence, c'est qu'ils n'ont rien fait.
06:58 Mais là, maintenant, on ne fait rien, mais on ment.
07:00 Et ça, le mensonge vis-à-vis des patients sur la santé, c'est insupportable.
07:04 - Quelle est la bataille qu'on peut encore engager alors, pour tenter de sauver l'hôpital ?
07:07 - Il faut changer le système.
07:08 Il y a déjà 30% de praticiens hospitaliers en moins dans les hôpitaux.
07:12 Si on n'arrive pas à les faire venir là, vous ne pourrez pas former médecin,
07:14 vous ne pourrez rien faire en ville.
07:16 Il faut redonner de la valeur au métier, d'accord.
07:18 Tout ce qu'on voit à la télé, voilà, il y a 30% des infirmiers qui arrêtent leurs études.
07:22 C'est un signe.
07:23 Et maintenant, avec tout ce qu'on...
07:24 Les médecins généralistes qui étaient à 25, ils demandent une augmentation.
07:27 Les qu'on monte à 30, on leur donne 1,50€.
07:29 C'est une blague ?
07:30 Est-ce que ce n'est pas du foutage, quelque part ?
07:32 Après, il ne faut pas s'étonner.
07:34 Alors maintenant, soit le gouvernement veut une médecine privée, mais qu'il l'assume.
07:38 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, c'est vrai, les services d'urgence privée fonctionnent en Seine-Saint-Denis.
07:42 Mais des fois, c'est le même prix.
07:43 Des fois, il y a des dépassements.
07:44 Donc, que ce gouvernement l'assume, disent, nous, on ne paye plus la médecine,
07:47 c'est vous qui l'appairez, les citoyens, quand vous irez vous faire soigner.
07:50 Alors, c'est une situation à un dégradé qui peut avoir des conséquences dramatiques.
07:53 Il y a quelques jours, au CHU de Grenoble, un homme de 91 ans est mort après trois jours d'attente dans les couloirs.
08:00 Il n'y avait pas de place pour ce patient en gériatrie.
08:03 Le CHU de Grenoble est à bout de souffle.
08:08 Avec une capacité d'accueil d'une cinquantaine de lits, les urgences sont débordées
08:12 et se retrouvent parfois avec le double de patients.
08:15 Infirmière Julie craint un nouveau drame.
08:17 Elle réclame une série de mesures urgentes.
08:19 Que des lits réouvrent, qu'on ait du personnel soignant disponible pour répondre aux besoins,
08:25 qu'on ait plus de médecins. Nous, ce qui nous manque aux urgences, c'est des médecins actuellement.
08:28 On voudrait juste retrouver des conditions de travail normales
08:30 et je pense que c'est pas non plus la mer à bord, on ne réclame pas 5000 euros par mois.
08:34 Pour le chef des urgences, l'amélioration des conditions de travail permettra d'accueillir de nouveaux urgentistes.
08:40 La priorité reste cependant de trouver des places dans des services hospitaliers
08:44 où l'attente se compte parfois en semaine.
08:46 Il y a des filières qui ne fonctionnent pas du tout et c'est le cas en particulier de la psychiatrie.
08:50 C'est la même chose pour la gériatrie.
08:52 Les patients psychiatriques et les patients âgés avec des problèmes sociaux,
08:55 personne ne veut s'en occuper, personne ne sait s'en occuper.
08:58 Ils restent aux urgences et parfois ils meurent aux urgences.
09:01 Face à cette situation, les syndicats ont saisi la justice.
09:04 Au-delà du CHU de Grenoble, le département de l'ISER est lui aussi confronté à des contraintes similaires.
09:10 Ce décès est le troisième depuis le mois de décembre dans ce CHU à Grenoble et sans doute pas le dernier.
09:17 C'est ce que disent les urgentistes sur place.
09:19 Là encore, quel est le message que reçoivent le reste des Français qui se disent
09:23 non seulement je n'ai pas accès aux urgences mais si j'y vais je risque d'y mourir sur place.
09:26 Je ne sais pas si vous avez vu ces images terribles où on voyait des lits les uns derrière les autres dans les urgences.
09:30 Sixième puissance mondiale.
09:32 C'est ça le progrès, c'est ça la réussite de la santé dans notre pays.
09:35 Bien sûr que s'il y a moins de soignants et il y a moins de lits, forcément les gens seront moins coinconés.
09:39 Surtout moins vite.
09:41 Donc forcément sur des pathologies urnantes, vous aurez des fois des accidents, des décès.
09:45 C'est la nature humaine.
09:47 C'est agir rapidement quand il y a une pathologie urgente.
09:49 Mais là les services d'urgence n'ont pas les moyens de faire cela aujourd'hui.
09:52 On a souvent loué le système hospitalier français, le système de santé français en disant que c'était le meilleur au monde.
09:57 Elle paraît loin cette époque Thomas.
09:59 Elle paraît loin surtout quand on met par rapport à ce que les Français paient comme impôts.
10:02 On est d'accord d'être taxés.
10:04 Si en contrepartie on a les meilleures routes, les meilleures écoles et a fortiori les meilleurs hôpitaux.
10:07 Et en parlant d'hôpitaux, les urgences de Grenoble.
10:09 Qui vient de Grenoble ?
10:11 Qui a été médecin à Grenoble ?
10:13 Qui est devenu ministre de la santé de Grenoble ?
10:15 Olivier Véran, pareil.
10:17 Un médecin qui a été formé dans des CHU de province, ceux qui sont en première ligne dans les urgences.
10:21 Qui est arrivé au gouvernement et qui a fait quoi ?
10:23 Baisse de lits, baisse de moyens, rationalisation des budgets.
10:27 Donc à un moment peut-être il est venu temps également de mettre en cause la responsabilité du ministère public.
10:32 La responsabilité des dirigeants.
10:34 La responsabilité de celles et ceux qui ont signé les papiers disant
10:37 "Il y aura moins de lits, il y aura un numérosus plus bas, on va modifier les réformes, on va baisser les salaires"
10:42 parce qu'aujourd'hui on paie cash, passez moi l'expression, l'abandon du système public hospitalier depuis 30 ans.
10:48 Et dernier point, la dernière boîte à malice qu'a trouvé le gouvernement pour enriguer, c'est le mot magique "les internes".
10:54 Les internes ce sont les jeunes médecins qui ont passé la 6ème année, qui n'ont pas encore passé leur thèse.
10:58 Autant vous dire que ce sont de la chair à cagnon, ils ne coûtent rien, ils ont le droit de faire des horaires démentiels.
11:03 On peut les envoyer en première ligne car ils ont la blouse blanche, ils peuvent être pris comme des médecins.
11:07 Et dès lors, que font les ARS ? Ils mobilisent les internes en faisant des heures illégales parce qu'ils dépassent les quotas légitimes.
11:13 On les envoie pour compenser et ériguer finalement l'épanchement de ces services.
11:18 Sauf qu'on envoie notre jeunesse de vocation, qui sont peu formées, mal payées et pour la plupart des cas, surépuisées.
11:26 Qu'ils n'oublient jamais les ministres de la santé qu'ils ont été choisis, non pas parce qu'ils sont médecins, ils ont été pris.
11:32 Donc qui reste médecin ? Parce que le ministre, c'est qu'un temps.
11:35 C'est un bleu pieux, on a pour preuve, on voit que leur blouse de médecin est restée loin derrière eux et que c'est le bleu ministre.
11:42 C'est bien dommage parce que je vous dis qu'ils restent médecins, qu'ils voient la réalité, qu'ils arrêtent de voir seulement la politique,
11:47 la défense d'un gouvernement ou d'un président qui promet des choses mais qui, comme je dis, ça c'est un pipeau,
11:52 mais monumental et ce n'est pas supportable parce que c'est la santé des gens.
11:56 On change de sujet à Mayotte, les autorités entendent procéder à des expulsions d'étrangers en situation irrégulière et à la destruction des bidonvilles.
12:04 Près de 2000 policiers et gendarmes sont mobilisés pour cette opération.
12:08 Dans un instant, nous discuterons de cette situation dramatique de Lille.
12:11 C'est le 101ème département français, le plus pauvre et le plus criminogène du pays
12:16 où la moitié de la population est d'origine étrangère.
12:19 On fait le point sur la vie sur place avec Geoffrey Defebvre.
12:22 Dans ce bidonville au nord de Mayotte, c'est l'incertitude qui règne.
12:26 Depuis l'annonce de l'évacuation des lieux, les habitants sont inquiets et en colère.
12:31 On n'est d'hors pas, je vous dis la vérité, on ne mange pas, on n'est d'hors pas.
12:35 Où est-ce qu'on va me mettre ? Nulle part. Moi aussi je suis fâché.
12:38 Je suis fâché, je suis vraiment, vraiment, mais vraiment fâché.
12:41 Au moins logez-nous, donnez-nous quelque part où aller avant de nous décaser.
12:45 L'opération Wambushu vise en effet à nettoyer et détruire les bidonvilles de l'île
12:50 tout en expulsant les immigrants clandestins, majoritairement venus des Comores.
12:54 Une immigration qui a entraîné une croissance de la pauvreté sur l'île ainsi que de la violence.
12:59 Ismila habite près du bidonville, elle raconte.
13:02 On est obligé de s'enfermer sans arrêt.
13:05 On ne peut pas se promener avec des objets à valeur, par exemple des jolies montres,
13:10 ou des trucs en or, on ne peut pas.
13:12 Le problème, c'est qu'ils acceptent juste qu'on démolie tout, qu'on fasse des vraies maisons,
13:18 des vrais bâtiments, qu'ils aient des endroits dignes pour vivre.
13:23 Parce que pour moi, ce n'est pas un endroit pour élever des enfants comme ça.
13:27 Plus de 2000 agents des forces de l'ordre et de l'administration sont mobilisés
13:31 pour mener à bien cette opération qui devrait démarrer en début de semaine prochaine.
13:37 Et avec nous pour parler de Mayotte, justement, Ibrahim, bonjour, merci de participer à notre émission.
13:43 Vous vivez donc à Mayotte depuis toujours.
13:46 Alors on entend souvent dire que Mayotte, c'est le paradis mais aussi l'enfer.
13:51 Est-ce que vous pouvez nous décrire la vie sur place, à quoi ressemble-t-elle ?
13:54 La vie sur place.
13:57 Ce que nous, nous vivons dans cet territoire, on dit français.
14:04 Et les gens qui viennent de toutes horizons, ils sont là.
14:12 Et il n'y a pas… moi je suis d'origine maoraise mais aussi comorienne
14:19 parce qu'on sait très bien que c'est un archipel.
14:22 Mais on n'est pas contre que les étrangers viennent mais en régularité.
14:32 Je peux vous demander, Ibrahim, si vous pouvez parler un petit peu plus fort
14:35 parce qu'on a du mal à vous entendre.
14:37 Ce qu'on a envie de savoir, vu de la métropole, évidemment Mayotte c'est très loin.
14:40 On parle donc du département français le plus pauvre,
14:44 d'un département où la délinquance et la criminalité sont en hausse.
14:48 Certains décrivent une vie quotidienne qui n'est pas sereine.
14:52 Est-ce que vous pouvez nous parler de la situation, de l'ambiance peut-être aussi entre les habitants ?
14:59 L'ambiance entre les habitants et les gens s'entend bien.
15:03 Du moment que chacun respecte l'autre, tout se passe bien.
15:08 Mais il y a des situations, je ne sais pas ce que vous voulez dire,
15:12 il y a des situations qui se passent où certaines personnes viennent
15:16 et s'installent n'importe où sur le territoire,
15:22 sur des terrains qui appartiennent à des populations locaux
15:28 ou au département ou à l'État et se disent qu'ils ont le droit.
15:35 Tout le monde vit ça comme ça.
15:39 Et si on parle aussi beaucoup de Mayotte en ce moment,
15:41 c'est parce qu'il y a cette opération d'expulsion des clandestins qui se prépare.
15:46 Il n'y a pas de date précise mais on sait que les forces de l'ordre sont mobilisées.
15:49 Qu'est-ce que vous pensez de cette opération de délogement des bidonvilles ?
15:55 En partie, il faut que ça se fasse.
15:59 Parce qu'il y a des gens qui sont installés dans des endroits qui ne leur appartiennent pas.
16:04 Imaginez quelqu'un qui vient s'installer chez vous, un cousin ou un oncle
16:10 qui vient sans vous prévenir, dire « bon, moi je me mets ici »
16:15 et après on se dit « excusez-moi, comment dire les choses ? »
16:22 On s'installe ici et après on voit avec l'État comment les choses se passent.
16:29 Ce n'est pas tout à fait normal. Il n'y a nulle part au monde où ça se passe comme ça.
16:33 Donc on est au trait, je suis là, on est là, on doit vivre avec tout le monde.
16:40 Mais après, il faut que chaque personne, chaque individu qui arrive sur le territoire
16:48 accepte les règles et vive avec.
16:55 Il faut vivre dans la légalité, c'est ce que vous nous dites.
16:58 Et c'est en ce sens que vous soutenez l'opération qui pourrait être menée par les opérations françaises
17:02 pour chasser ceux qui ne respectent ni les règles ni les lois françaises.
17:06 Absolument, absolument. Parce que moi-même j'ai un terrain qui est occupé.
17:10 Quand j'y étais pour dire aux gens que vous n'avez pas le droit de vous installer là,
17:18 ils m'ont dit « bon voilà, il faut que je vienne avec soit la police, les autorités pour le déloger ».
17:27 Je montre les papiers comme quoi le terrain m'appartient.
17:33 Ils me disent que les papiers, eux, ils n'ont rien à faire.
17:40 Merci beaucoup Ibrahim d'avoir témoigné depuis Mayotte, petit territoire situé au nord de Madagascar.
17:47 Merci de nous avoir donné un peu le pouls de la vie sur place.
17:50 C'est vrai que ça paraît très lointain et pourtant ce sont des questions cruciales
17:54 d'immigration clandestine et de profit du système français.
17:57 Alors comment Mayotte, ça a toujours été un peu la guerre entre les deux,
18:00 mais il faut savoir qu'il y a 1000 personnes qui se noient en allant des Comores à Mayotte,
18:06 soit 258 km par la mer.
18:09 C'est un peu ce qui se passe chez nous aussi, mais là d'une ampleur beaucoup plus grande.
18:13 En fait ils vont tous là, mais surtout les Comoriens ne bloquent pas ceux qui vont aller chez nous.
18:18 Maintenant c'est un département, une région française. Il est temps d'appliquer la loi partout.
18:22 Là on va aller dans une situation où pratiquement il faudrait expulser.
18:25 Mais je vais voir ça, parce que là on ne va pas demander l'autorisation des Comores pour les renvoyer.
18:30 En même temps les Comores ont déjà dit qu'elles n'allaient pas accueillir leurs résidents.
18:34 Ça serait quand même une première fois qu'on ne demande pas à un autre pays de renvoyer.
18:37 On va envoyer. Enfin si ça marche, il faut peut-être le faire pour tous les OQTF qui ne le font pas.
18:41 Si maintenant, ça sera un précédent, si on peut envoyer les gens qui n'ont rien à faire sur notre pays
18:46 parce qu'ils sont rentrés clandestinement, on peut les renvoyer chez eux sans l'avis du pays qui les a envoyés.
18:51 Et bien voilà une logique qu'il faudra appliquer à tous.
18:53 Thomas Carpenny, on dit souvent aussi que Mayotte est un territoire à part, y compris juridiquement.
18:59 C'est un territoire à part, c'est la particularité et aussi la beauté de cette île, d'avoir un système différent.
19:05 Mais là où monsieur Rocheuil a entièrement raison, c'est que peut-être on arrive à la limite de notre cadre de l'état de droit.
19:10 Non pas en sortir, mais l'adapter.
19:12 Moi c'est l'exemple de Mayotte qui me fait penser à l'exemple australien.
19:15 L'Australie avait exactement la même problématique.
19:17 Des dizaines et des dizaines de human boats arrivant des archipels voisins.
19:20 La situation devenait endémique, pour ne pas dire problématique, sur des dizaines de villes côtières.
19:25 Qu'a fait un gouvernement social-démocrate ? De gauche !
19:28 C'est simple, ils n'ont pas envoyé la police, ils ont envoyé les gardes frontières.
19:31 Il y avait un bateau, il était directement mis sur le bateau militaire, renvoyé qu'à ce départ, enfin, renvoyé dans le pays d'origine.
19:37 Or, aujourd'hui, quelle est la problématique ?
19:39 Comme l'a très bien rappelé, il y a deux problèmes.
19:41 Le premier, il faut que l'état Comore délivre ce qu'on appelle des "laissés-passer consulaires", c'est-à-dire le ticket retour.
19:47 Et la deuxième, imaginez que ces personnes aient une attache avec une personne.
19:51 Imaginez que ce soit en deux temps.
19:53 Que le père soit venu, soit établi sur l'île de Mayotte et qu'il fasse venir sa famille.
19:57 Oui, mais ça, ça s'appelle l'article 6 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen,
20:00 acté par la Convention des droits de l'homme européens.
20:02 Eh bien, vous ne pouvez pas le retirer, parce que c'est le droit à la vie privée et à la vie familiale.
20:06 Donc, on arrive sur un arc-boutage juridique qui protège, de fait.
20:10 On peut le plaindre, on peut se réjouir.
20:12 Ça, c'est un livre... c'est libre de littérature.
20:15 Mais il demeure que Gérald Darmanin, certes, a annoncé des moyens,
20:18 mais on ne sait pas ce que ça va prendre comme mesure concrète.
20:20 Est-ce que ça va être le renvoi dans le pays d'origine,
20:22 ou est-ce que ça va être la détention dans les fameuses CRA,
20:25 les centres de rétention administratif ?
20:27 Vous dites "adapter le droit", ça s'est vu par le passé, effectivement.
20:30 On a tenté de supprimer le droit du sol à Mayotte
20:33 pour empêcher ce qui arriverait d'avoir la nationalité française.
20:36 De fait, ça n'est jamais passé.
20:38 Est-ce que Gérald Darmanin y ressonge aujourd'hui ?
20:40 Alors, c'est le problème des Outre-mer, on est très loin, si vous voulez...
20:42 Et on comprend que l'État français ne veut pas ouvrir cette brèche-là,
20:44 parce que sinon, il prend des risques pour l'autre.
20:46 À un moment, c'est quand même ceux qui vivent dans ce territoire français
20:49 qui sont donc français qui en pâtissent.
20:51 Imaginez-vous la violence qu'il y a là-bas.
20:53 C'est des violences à coups de machette.
20:55 C'est un territoire, c'est notre département, c'est notre région.
20:57 Et on tue les gens tous les jours à coups de machette.
20:59 Il est temps, voilà, on a voulu que ce soit un département.
21:02 On a fait voter d'ailleurs le peuple pour ça de Mayotte,
21:04 qui a voté à 95% pour.
21:06 On se doit de les protéger.
21:08 On ne va pas abandonner encore un territoire,
21:10 certains territoires de notre pays.
21:12 Allons-y.
21:13 Et surtout que cela peut avoir comme conséquence directe,
21:15 c'est si on l'autorise pour Mayotte.
21:16 Vous pensez vraiment que certaines villes bordant la Méditerranée
21:19 ne pourraient pas réclamer la même chose ?
21:21 Ou certaines villes frontalières avec l'Italie ne pourraient pas réclamer la même chose ?
21:24 Donc Gérald Darmanin a parfaitement conscience
21:26 qu'il risque d'ouvrir une boîte de Pandore,
21:28 que cela peut se répandre comme traînée de poudre,
21:30 et dès lors, ce n'est plus simplement l'État de droit à Mayotte
21:32 qui pourrait être réformé ou remis sur la table pour être débattu,
21:35 mais sur l'intégralité du territoire,
21:37 sur l'intégralité de notre politique migratoire.
21:39 Je reviens sur cette vaste opération,
21:41 qui est décrite, annoncée comme vaste,
21:43 même si on ne sait toujours pas exactement quand elle va avoir lieu.
21:45 C'est une opération d'expulsion,
21:47 sauf qu'en face, on le répète, les autorités comoriennes
21:49 n'entendent pas accueillir les individus qui seraient expulsés.
21:53 Il n'y a pas d'accord entre les autorités.
21:55 On fait comment, Thomas Carpignan ?
21:56 Je pense à la phrase de Henry Kissinger,
21:58 qui avait créé le concept de réelle politique,
22:00 qui disait que c'est un État fort,
22:01 qui n'est pas capable de terrasser un État faible,
22:03 c'est que ce n'est plus un État fort.
22:04 Je respecte infiniment les Comores.
22:06 C'est un État indépendant, souverain,
22:07 avec une histoire, une beauté, tout ce que vous voulez.
22:09 Mais si la France, 6e ou 7e puissance économique mondiale,
22:11 n'est pas capable d'engager un bras de fort avec les îles Comores,
22:14 pour les forcer à reprendre leur population locale,
22:17 leurs résidents, leurs citoyens,
22:19 on plie les gaules, on rentre à la maison,
22:20 et on fait des tartes aux fraises.
22:22 Surtout qu'Emmanuel Macron a versé 150 millions aux Comores.
22:26 Donc il faut peut-être un retour sur investissement,
22:29 sur nos impôts, sur les impôts des gens qui habitent là-bas.
22:32 Il est temps que ça rapporte.
22:33 Ce n'est pas seulement mettre de l'argent,
22:34 c'est être efficace.
22:35 Donc cette opération va durer 3 mois,
22:38 nous ferons le point fin juin.
22:39 Mais voilà, ils vont les mettre comme vous dites.
22:41 Non mais encore concrètement, on les met dans un bateau,
22:43 et par temps, ils reviennent le lendemain,
22:44 si on lance cette opération, on y met le feu.
22:46 Je ne suis pas sûr que les Comoriens vont les accueillir.
22:47 Je ne sais pas, mais c'est un peu jeter les gens comme ça,
22:49 alors que c'est quelque chose qui existe encore depuis des années,
22:51 comme pour la santé,
22:52 qu'on se réveille toujours quand il y a le feu,
22:53 et qu'on n'arrive pas à anticiper.
22:55 Donc on verra l'efficacité.
22:56 Et pourtant, on imagine si cette opération est aussi inédite,
22:59 si on la lance, c'est qu'on espère qu'elle soit efficace.
23:03 Sinon, si rien n'a été préparé derrière,
23:05 c'est vraiment une bouée à la mer.
23:06 Tout ce qui a été lancé par ce gouvernement
23:08 qu'on croyait être efficace,
23:09 on voit le résultat aujourd'hui,
23:10 et notamment dans le domaine de la santé.
23:12 Donc moi, sur toutes les annonces,
23:13 sur ce qu'on fait, je veux voir le résultat à la fin.
23:15 C'est ça qui compte pour les Français,
23:16 et pour ceux qui habitent Mayotte,
23:17 donc les Français aussi.
23:19 Et surtout, on peut rajouter l'aveuglement du gouvernement.
23:21 Il suffit de comparer.
23:22 Dans tous les pays où il y a eu un fort taux migratoire,
23:25 avec une forte pression,
23:26 et des démocraties comme les nôtres,
23:27 on peut penser la Grèce avec la crise syrienne,
23:30 ou l'Italie actuellement avec la crise libyenne,
23:32 à partir du moment où ils ont fait la politique
23:34 de non pas les renvoyer,
23:35 mais de les mettre dans leur équivalent de CERA.
23:36 C'est-à-dire qu'on va vous mettre, non pas dans des camps,
23:38 mais dans des centres de rétention administrative,
23:40 le temps qu'on puisse valider vos demandes,
23:41 voir si vous êtes réfugié politique ou pas,
23:43 réfugié économique ou pas.
23:44 On voit qu'à un moment ou à un autre,
23:46 le service humain est débordé.
23:48 L'influx est tel qu'à part mobiliser
23:50 des dizaines de milliers de fonctionnaires,
23:52 des dizaines de milliers de policiers,
23:54 à un moment, l'eau déborde et ça se propage.
23:57 - Pris en compte ou pas, de toute façon,
23:59 la situation sur le lieu de Mayotte, elle est déjà...
24:01 On le disait hier,
24:02 trois quarts des habitants d'envie sont sur le lieu pour voter,
24:04 une population multipliée par quatre en trente ans.
24:07 On arrive aux limites du système, c'est évident.
24:09 - On n'y arrive pas, on les a dépassés largement.
24:10 Là où vous avez entièrement raison,
24:12 la personne avec qui vous avez donné la parole,
24:13 c'est imaginer ce qui se passe à Mayotte,
24:15 en Mayenne, ou dans le Loir-et-Cher,
24:17 ou dans n'importe quel autre département français.
24:19 Quand on nous dit Mayotte,
24:20 c'est le 101e département français.
24:22 Ce n'est pas un autre département, c'est un autre département.
24:24 Donc imaginez les scènes de guérilla civil,
24:26 comme on peut avoir à Mayotte, sur le territoire métropolitain.
24:28 Il y aurait au-delà des meutes de la part de la population locale.
24:31 Les élus locaux se répondent du haut et court.
24:33 S'ils avaient laissé faire une telle situation.
24:36 - On se quitte quelques minutes
24:38 et on reviendra sur les manifestations dans le Tarn.
24:41 Pour la première fois hier,
24:42 le cortège a été surveillé par des drones.
24:45 Et puis on s'intéressera à la pause déjeuner des Français.
24:47 Elle est de plus en plus courte
24:49 et pas léger pour le corps.
24:51 Vous verrez ça dans un instant.
24:53 Il est 14h30, l'heure de faire un point sur l'essentiel de l'actualité
24:59 avec Mickaël Dos Santos.
25:01 - Face à la contestation,
25:05 Emmanuel Macron va faire des petits débats.
25:07 L'annonce a été faite ce dimanche par Roland Lescure sur France 3.
25:10 Des petits débats à l'image de ses récentes déambulations
25:13 où il a échangé avec les Français dans la rue.
25:15 Le ministre délégué à l'industrie a écarté en revanche
25:18 les grands débats comme lors de la crise des Gilets jaunes.
25:21 L'hôpital d'Avignon a dévoilé Stop Violence,
25:24 une campagne de sensibilisation lancée après le dépôt de cette plainte.
25:27 Depuis le début de l'année,
25:29 des agressions verbales et physiques ont été recensées
25:31 au sein de l'établissement.
25:32 Parmi elles, des morsures ou encore des nez cassés.
25:35 La direction permettra également aux policiers nationaux et municipaux
25:38 d'accéder aux couloirs de l'hôpital.
25:40 Et puis la France évacue ses ressortissants
25:43 et son personnel diplomatique au Soudan.
25:45 Les Etats-Unis ont également héliporté une centaine de ressortissants.
25:48 D'autres pays vont suivre comme la Turquie et l'Italie.
25:51 Depuis une semaine, des combats meurtriers
25:53 entre l'armée et les paramilitaires ont fait 420 morts et 3 700 blessés.
25:58 C'est donc une première en France.
26:02 La manifestation contre le projet de construction de l'autoroute à 69
26:05 hier dans le Tarn a été filmée par des drones.
26:07 Le décret autorisant ces méthodes de captation
26:10 avait été voté ce jeudi.
26:12 Aussitôt voté, aussitôt appliqué, le préfet du Tarn
26:15 a autorisé la gendarmerie nationale à utiliser ces engins
26:18 au-dessus des manifestants.
26:20 Précis de Mathilde Couvillère-Fleurnoy, avec Régine Delfour et Fabrice Elsner.
26:24 A Saint-Paul-Cap-de-Joux, dans le Tarn,
26:27 les gendarmes s'exercent à piloter un drone avant la manifestation.
26:31 Aux commandes, l'adjudant chef Lyonnel.
26:33 Mon objectif, moi, c'est d'élever le drone,
26:35 d'avoir une vision 3D de ce qui se passe sur la manifestation
26:39 et dans la mission, être d'assurer, de veiller à ce que la manifestation
26:44 sur la voie publique se passe, se déroule parfaitement,
26:47 d'assurer le secours aux personnes si besoin.
26:50 L'utilisation de drones en manifestation a été promulguée
26:53 via un décret ce mercredi, mais elle reste strictement encadrée.
26:56 Les drones ne peuvent ni avoir recours à la reconnaissance faciale,
27:00 ni capter les sons en manifestation.
27:02 Les images, elles, seront conservées 7 jours maximum.
27:06 Pendant la manifestation, le drone a survolé la foule pacifique.
27:10 Cette première utilisation est une réussite,
27:12 selon François-Xavier Loche, préfet du Tarn.
27:14 Ça nous a été très utile, comme les caméras aéroportées
27:17 qui étaient dans les hélicoptères, même si les conditions météo
27:20 n'étaient pas très faciles.
27:22 Et vous avez vu, je crois, avec la bonne tenue de cette manifestation,
27:25 que ça a également été très utile pour la sécurité des manifestants.
27:28 Donc je pense que c'est une expérience qui a porté ses fruits ici, dans le Tarn.
27:34 Aucun fait grave n'a été recensé sur la manifestation
27:37 entre Castres et Toulouse.
27:39 - Ludo Vectoureau, outil utile et nécessaire,
27:42 ou attention aux dérives possibles ?
27:45 - Alors, je suis content que ce préfet dise que ça sert,
27:47 c'est un outil des forces de l'ordre,
27:49 donc je vais demander à mon préfet la même chose sur ma ville.
27:51 Comme je n'ai pas assez de caméras, on va mettre des drones.
27:53 Il n'y a pas de raison que ça serve dans certains cas et pas dans d'autres cas.
27:55 En effet, les drones peuvent surveiller quand il se passe quelque chose,
27:57 même quand il y a des cambriolages.
27:59 Donc il n'est pas question de l'autoriser pour certains,
28:01 et pas pour d'autres.
28:02 Et on pourrait le mettre aussi à la police municipale.
28:04 - Donc une première qui pourrait enlever les envies aux maires, c'est sûr,
28:07 mais surtout ce milieu-là.
28:08 - J'entends les mots du préfet qui disent "ça nous sert à protéger les gens",
28:11 donc je veux aussi protéger ma population,
28:13 donc je vais demander l'utilisation des drones pour la police municipale.
28:16 - Alors cela dit, est-ce qu'on est tous prêts à vivre un peu dans notre quotidien
28:19 avec des drones au-dessus de notre tête ?
28:21 Thomas Karpelini.
28:22 - Exactement, sur le papier, je trouve que c'est une excellente idée.
28:24 Ça permet en effet d'offrir un outil adéquat pour les manifestations de grande ampleur,
28:28 de pouvoir avoir des vues aériennes,
28:29 permettre un plus grand suivi des forces de l'ordre,
28:32 pour pouvoir intervenir plus rapidement en cas de danger ou de nécessité.
28:35 Après, je mets deux minutes ma casquette de juriste,
28:38 au point de vue des libertés fondamentales,
28:40 au point de vue de la liberté individuelle de déplacement,
28:43 d'association, de manifestation,
28:45 cela peut poser un problème à condition que ce soit mal réglementé, mal géré,
28:49 pour rebondir sur ce qu'il y a.
28:50 - Là, c'est fait dans un cadre, justement.
28:52 On a dit, avec des images qui sont plus durs.
28:54 - Dans le cadre d'une manifestation avec une force densité, oui.
28:56 - Dans le fait d'un maintien de l'ordre, entre guillemets,
28:58 ordinaire dans une ville, ordinaire à utiliser un drone,
29:01 je pense que ça peut ouvrir un débat.
29:03 - Oui.
29:04 - C'est-à-dire que quand il y a des endroits où ils font des courses sauvages,
29:06 des choses comme ça,
29:07 plutôt que la police arrive, on met des drones et on visualise tout ça.
29:10 Ça, c'est important, surtout pour les courses,
29:12 quand on recherche des dealers et des choses comme ça,
29:14 c'est mieux qu'une caméra fixe.
29:15 - Pour des délits de fuite, par exemple.
29:17 - Pour des délits de fuite,
29:18 parce que les caméras souvent sont détruites dans ces yeux-là.
29:20 Un drone, c'est quand même plus compliqué à détruire.
29:22 - Bon.
29:23 On surveillera la mise en place ou non de ces drones,
29:25 la multiplication en tout cas de leur présence dans les villes.
29:27 Dernier sujet pour aujourd'hui.
29:28 À cause de l'inflation, de la baisse du pouvoir d'achat
29:31 qui influe sur nos comportements de tournée française,
29:34 nos habitudes alimentaires changent.
29:36 La pause déjeuner se résume de plus en plus.
29:38 Un sandwich ou un fast-food, 2,6 milliards de hamburgers
29:42 sont vendus désormais en France chaque année.
29:45 Reportage et explications de Mathilde Couillard-Flornand avec Charles Bagé.
29:50 Hamburger, kebab, pizza ou encore sushi,
29:53 les fast-food ont envahi les rues car les Français en raffolent.
29:56 Plus d'un repas sur deux hors domicile
29:58 est désormais pris en restauration rapide.
30:01 Et vous, à quelle fréquence consommez-vous fast-food ?
30:04 - Une fois à toutes les deux semaines, je pense.
30:06 - Ouais, moi j'aurais dit la même chose.
30:08 - En ce moment, je commence à manger des hamburgers
30:10 au moins 3 à 4 fois par semaine.
30:12 - Une fois par mois ? - Ouais.
30:13 - 52 500 fast-foods sont recensés en France
30:16 contre 13 000 il y a une vingtaine d'années.
30:19 La restauration rapide représente 26 % de l'ensemble de la restauration
30:22 et pour cause des petits prix et une rapidité imbattable.
30:26 - C'est que c'est rapide, c'est facile et franchement ça ne prend pas la tête.
30:30 - C'est rapide le service, c'est en général pas trop cher,
30:33 moins cher qu'un restaurant traditionnel.
30:35 - Ce restaurateur a constaté un changement d'habitude alimentaire
30:38 de la part de ses clients.
30:40 - Il y a eu quand même une tendance aujourd'hui à rester moins à table.
30:44 En tout cas le midi, on le constate.
30:47 On constate que les gens ont tendance à prendre deux entrées.
30:51 Encore une fois, il y a une question de budget,
30:55 il y a une question de rapidité.
30:58 - En 2022, les fast-foods ont généré pas moins de 23,4 milliards d'euros
31:03 de chiffre d'affaires.
31:05 - Et on sera avec un restaurateur dans quelques instants,
31:08 mais d'abord un nutritionniste avec nous.
31:10 Bonjour Guylain Grondard-Imbert, merci de nous apporter votre éclairage.
31:14 Alors vous dites-vous qu'il ne faut pas diaboliser les restaurants
31:17 de restauration rapide, mais que s'y rendre doit rester exceptionnel.
31:21 Est-ce que ce n'est pas un petit peu contradictoire ça ?
31:24 - Tout à fait, il est toujours question de mesure finalement,
31:28 parce que l'offre dans les fast-foods pose un problème.
31:32 Elle coche les cases du plaisir, ça c'est sûr, du coup,
31:36 impatable, y compris pendant la période inflationniste,
31:39 mais elle ne coche pas la case de la qualité nutritionnelle.
31:43 Et c'est ce qui nous cause problème, parce que s'y rendre trop souvent,
31:46 c'est s'exposer à des acides gras saturés, à une alimentation pauvre en fibres,
31:51 riche en sel, et tout ça on le sait maintenant a un impact sur la santé.
31:56 - On entendait dans le reportage un jeune homme nous dire
31:59 qu'il y allait 4-5 fois par semaine, alors là c'est attention,
32:02 il met gravement sa santé en danger, non ?
32:06 - On le sait, il y a véritablement un impact, quand on parle du sel,
32:10 quand on parle des acides gras saturés, on a des impacts sur la prévalence
32:14 de maladies cardiovasculaires, à moyen et long terme, chez les jeunes,
32:19 et puis on sait pour le sel par exemple, l'impact en termes de canthère de l'estomac.
32:24 Alors voilà, il ne faut pas être alarmiste, mais il est question de mesure,
32:28 et une fois tous les 15 jours, une fois tous les mois,
32:31 ça semble être une fréquence acceptable pour concilier plaisir,
32:35 praticité aussi, et le versant santé.
32:39 - On le sait, le grand avantage de ces fast-foods,
32:42 c'est aussi le prix de cette nourriture, et on le rappelle,
32:45 et si on parle de ça aujourd'hui, c'est parce qu'on est dans une période
32:48 de crise économique importante, quels sont les conseils que vous pourriez donner
32:51 à tous ces Français qui veulent dépenser moins le midi,
32:54 parce que les prix ont augmenté, et qui veulent prendre soin de leur santé ?
32:58 - On peut anticiper déjà ces repas pris à l'extérieur,
33:02 en préparant ces repas, on a eu la tendance du batch cooking,
33:07 vous savez, c'est préparer l'ensemble de ces repas le dimanche pour la semaine,
33:11 par exemple, alors ça nécessite de s'organiser, ça nécessite d'anticiper,
33:16 et prendre sa santé en main par l'assiette, ça demande un certain effort,
33:20 mais les diététiciens, les nutritionnistes sont là aussi pour aider les populations,
33:24 et puis ensuite, quand on n'a pas le temps de préparer ces repas,
33:27 on a aussi la possibilité de se rendre en moyenne, grande surface,
33:31 et d'aller acheter des salades par exemple, ou des plats préparés,
33:35 et là, pour bien faire ces choix, on a quand même un outil qui est le Nutri-Score,
33:41 et qui permet aux consommateurs, sur une même gamme de salades ou de plats préparés,
33:46 de faire des choix pour sa santé, c'est-à-dire qu'un Nutri-Score A ou B,
33:50 sur un plat préparé, et sur des salades, garantit une certaine qualité nutritionnelle,
33:57 donc il est préférable d'orienter son choix vers ces produits,
34:00 et ces produits sont aussi très bons.
34:02 - Merci beaucoup, M. le nutritionniste, pour tous ces conseils,
34:05 avis à nos téléspectateurs, le batch cooking, ou alors la petite salade,
34:10 c'est vrai qu'on parle d'une inflation à 6,3% en moyenne en France,
34:15 mais dans l'alimentation, c'est 14,8%, c'est sûr que le ticket resto,
34:20 du coup, il permet de moins manger.
34:23 - Il y a deux choses, on est dans un monde où on est de plus en plus pressé,
34:26 donc forcément, on va au plus pressé, maintenant, le prix est important,
34:30 on monte à 16, 18% d'augmentation, et c'est vrai que les gens, pour manger,
34:34 ils vont dépenser moins, et c'est vrai qu'aujourd'hui,
34:36 les tarifs sont les faceaux de son bar, voyons la réalité.
34:38 Alors on nous dit "mangez mieux", je me rappelle à l'époque,
34:40 manger des fruits, manger des légumes, mais vous avez vu le prix des légumes et des fruits ?
34:43 Excusez-moi, c'est bien gentil de dire "attention, vous allez avoir un cancer,
34:46 mais donnez les moyens aux gens de pouvoir avoir une bonne santé",
34:49 au lieu d'avoir des... - À qui parlez-vous quand vous dites "donnez les moyens aux gens" ?
34:51 - Moi je parle au gouvernement, parce qu'il y en a marre des slogans
34:53 où on dit "allez, mangez ça, mangez ça, vous avez vu le prix que ça coûte ?
34:55 Mangez du bio, vous avez vu le prix que ça coûte ?
34:57 Il y a des gens qui ne peuvent pas manger aujourd'hui, alors excusez-moi".
35:00 Avant de donner des conseils aux gens, essayez de faire en sorte qu'ils puissent les appliquer.
35:03 - C'est-à-dire réguler les prix, c'est ça que vous leur demandez ?
35:05 - Oui, réguler les prix, mais faire en sorte que tout le monde puisse manger à sa faim,
35:09 et surtout des aliments de qualité.
35:11 - Thomas Carpellini, alors fast-food, hamburger ou sandwich ?
35:15 - Joker ? - Joker !
35:17 - Non, très mise à part, je pense que ce sujet est loin d'être léger,
35:19 que c'est un vrai sujet, non pas de santé, non pas économique, mais politique.
35:23 Parce que qui sont frappés par ça ? Les pauvres.
35:25 Qui sont les plus soumis à l'accès à la malbouffe ?
35:27 - Les pauvres, une grande majorité de Français aujourd'hui, et tous ne sont pas pauvres.
35:30 - Exactement, même les gens de la classe moyenne aujourd'hui,
35:32 ils n'ont pas forcément les moyens de manger décemment.
35:35 Et pourquoi je vous parle d'un problème politique ?
35:37 Parce que cela a des réelles conséquences.
35:39 L'obésité en France est la première cause de mortalité qui pourrait être évitée.
35:42 Il y avait un excellent rapport qui démontrait que si le poids moyen des Français
35:46 ne baissait ne serait-ce que d'un kilo, c'était une économie pour la sécu
35:52 de pas loin de 600 millions d'euros. Un kilo !
35:55 Et pourtant, on est quasiment, je crois, de mémoire, vous me corrigerez si je me trompe,
35:58 en moyenne, on est à 8 ou 9 kilos au-dessus de ce qu'on devrait tous être.
36:02 Donc c'est un véritable enjeu de santé publique, de finances publiques et de pouvoir public.
36:06 - D'ailleurs, on aurait dû tirer des leçons des Etats-Unis,
36:09 où ils ont mis les premiers les burgers, et aujourd'hui, il y a une vraie maladie d'obésité là-bas.
36:13 Et ça va se passer chez nous, puisqu'on fait la même chose.
36:15 On aurait pu dire "attention, on risque d'être malade", et en effet, ça coûte plus cher.
36:19 Ce que prévoit, anticipé, puisque ne fait pas ce gouvernement,
36:22 ça permet de coûter beaucoup moins cher que de soigner.
36:24 - Donc on le constate déjà chez les adolescents, on a beaucoup plus d'adolescents obèses,
36:28 par exemple, aux Etats-Unis, on importe finalement ce modèle-là aussi depuis les Etats-Unis.
36:32 - C'est pas pour rien que dans son annonce, Emmanuel Macron, qui était un petit peu anodin,
36:35 proposait de faire plus de sport aux enfants.
36:37 Il suffit de voir le courbe de poids des personnes de moins de 14 ans,
36:40 qui a explosé, je viens de regarder, c'est plus de 24% au cours des 20 dernières années.
36:44 Évidemment que ça va poser un problème de santé publique majeur, considérable, pour la population.
36:49 - D'ailleurs, il y a... - Alors, on est en ligne,
36:51 pardon, je vous en prie, Victor, parce qu'on est en ligne avec Franck Delvaux, qui est restaurateur.
36:54 Bonjour, merci de participer à notre émission, il nous reste quelques minutes.
36:57 Est-ce que d'abord, vous nous confirmez que les Français passent moins de temps à table à l'heure du déjeuner ?
37:02 C'est ce qu'on entendait dans le reportage qu'on vient de diffuser.
37:04 - Ah oui, tout à fait, ça c'est une tendance lourde déjà depuis plusieurs mois, évidemment, oui.
37:11 - Ça veut dire qu'on peut se demander où est passé notre côté bon vivant,
37:14 nous les Français qui aimons nous mettre à table et manger de bonnes choses ?
37:17 - Le côté bon vivant, il est toujours là, mais je pense que, si vous voulez,
37:21 entre le télétravail, l'évolution post-Covid, le fait, nous, on se rend compte que la pause déjeuner,
37:26 en termes de temps, se réduit de plus en plus.
37:28 La période où on faisait entrée, plat, dessert, c'est terminé.
37:32 Aujourd'hui, c'est soit un plat direct, soit un plat, un café gourmand,
37:36 mais voilà, le temps passé au déjeuner se réduit.
37:38 Mon conseil, c'est plus sur le dîner, où là, les clients prennent leur temps.
37:43 - C'est le temps et le prix.
37:45 Comment on se défend, en tant que restaurateur, justement, face à cette concurrence de la restauration rapide ?
37:51 - Déjà, le prix, il faut regarder le ticket moyen des fast-foods.
37:54 Si je ne me trompe pas, je crois que c'est 11,90 euros.
37:56 Donc, en fait, je pense qu'en grande partie, ils donnent l'illusion du petit prix,
38:00 mais ce n'est pas forcément des petits prix.
38:02 Après, ce qu'ils ont et leur force, ce sont des prix d'appel que nous, on n'a peut-être pas forcément,
38:06 et c'est peut-être une réflexion qu'on doit aussi avoir dans la restauration traditionnelle,
38:10 d'avoir des prix d'appel sur certains produits.
38:13 - Allez-y, allez-y, pardon.
38:16 - Également, moi, ce que j'aimerais, c'est qu'on ait aussi une réflexion sur le titre restaurant.
38:20 Aujourd'hui, c'est un de nos combats.
38:22 Il n'est pas normal qu'avec un titre restaurant, parce que si on revient à la genèse du titre restaurant,
38:27 suite à la Seconde Guerre mondiale, ce qui s'est passé pour les gens qui travaillaient,
38:31 c'était d'arrêter la gamelle, que les gens puissent aller se restaurer avec un plat chaud le midi.
38:35 Aujourd'hui, ça a complètement été dénaturé, puisqu'on peut aller acheter sa viande pour le week-end chez le Boucher,
38:41 on peut aller acheter son gâteau, on peut aller dans un hypermarché, un supermarché, faire des courses avec le titre restaurant.
38:47 On a complètement dévolu l'origine et la fonction du titre restaurant.
38:51 Donc là aussi, il y a quelque chose à faire pour que le titre restaurant revienne pour la pause déjeuner
38:56 et pouvoir aller déjeuner dans un établissement, dans un restaurant.
38:59 - Dernière question, Franck Delvaux, est-ce que ça veut dire aussi que vu le contexte,
39:02 vous avez dû adapter, vous, votre carte, essayer de faire des efforts aussi, justement,
39:06 sur les prix que vous proposez, ou changer les plats à la carte ?
39:11 - Je pense qu'effectivement, oui, le midi, il faut avoir des prix d'appel.
39:15 Ce n'est pas le cas le soir. Le soir, c'est toujours un moment plaisir quand on va dîner.
39:18 Mais sur le midi, entre eux, ce qui est le changement suite au COVID, il y a un changement de comportement des clients.
39:24 C'est devenu la pause déjeuner. Ce n'est pas forcément un instant plaisir.
39:28 Il faut déjeuner. Donc, il faut avoir effectivement sur sa carte des prix qui sont des appels de prix pour pouvoir séduire la clientèle.
39:35 - Merci beaucoup d'avoir participé à notre émission, Franck Delvaux.
39:39 On va continuer de défendre l'art culinaire français. C'est quand même une de nos caractéristiques.
39:42 Ludo Victorot. - Oui, bien sûr. Il faut la défendre, mais le problème…
39:46 - Merci, au revoir. - Au revoir.
39:48 - Ça coûte cher. - Ça coûte cher.
39:49 - D'ailleurs, aller au restaurant, ça coûte un peu plus cher.
39:51 La moyenne, on disait que c'est 11, mais c'est souvent à 10, c'est un peu moins.
39:54 C'est un problème. Est-ce que les gens ont les moyens ? Le temps, ils peuvent le prendre,
39:58 mais les moyens de pouvoir aller dans un restaurant aujourd'hui, ça me paraît un peu difficile.
40:01 - Ça reste un luxe.
40:02 - Et c'est toute une partie de notre identité culturelle aussi.
40:04 Il n'y a pas longtemps, j'ai vu le Vincent, Paul, François et les autres, le film culte des années 80.
40:09 - Ils passent leur temps au restaurant.
40:10 - Mais pas dans des grands restaurants gastronomiques, vous savez, dans des petites guerguettes,
40:12 dans des bistrots de quartier où c'était entré plat, fromage, dessert.
40:15 - C'est notre histoire française.
40:16 - Mais c'est aussi ça, notre patrimoine qui est en train de disparaître.
40:18 - Allez, on s'arrête ici pour aujourd'hui, puisqu'à suivre, rediffusion du grand rendez-vous de Sonia Mabrouk
40:23 qui reçoit aujourd'hui François-Olivier Gisbert, vous le voyez,
40:26 puis dans la deuxième partie de l'émission, Agnès Verdier-Molinier.
40:29 Lionel Rousseau arrivera à 16h. Je vous souhaite une bonne fin de journée.
40:32 journée.

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