Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue à l'Ère des pros, ce matin sur Europe 1 jusqu'à 9h30,
00:00:06si on s'est nus jusqu'à 10h30.
00:00:08Frapper un professeur, c'est frapper la République,
00:00:11a dit hier Mme Genetet, la nouvelle ministre de l'Éducation nationale,
00:00:15qui répète de façon mécanique une formule qu'on a entendue des centaines de fois
00:00:20et qui ne signifie pas grand-chose, mais qui souligne sans doute le vide de la pensée.
00:00:25Mme Genetet ne comprend rien ou feint de ne pas comprendre.
00:00:30Ce qui est en jeu à Tourcoing, c'est une revendication communautaire.
00:00:35Une jeune femme veut porter le voile islamique à l'école,
00:00:39un professeur refuse et le professeur, la professeure en l'occurrence, est frappée.
00:00:46Cet incident, de plus, illustre l'islamisation de la France,
00:00:49l'importation sur notre sol de mœurs, de coutumes, de religions nouvelles
00:00:54qui entraînent des demandes communautaires.
00:00:57C'est ça que Mme Genetet aurait dû souligner,
00:01:00plutôt que de parler de laïcité ou de République.
00:01:03C'est parce qu'il existe des revendications communautaires
00:01:06que des étudiants manifestent à Sciences Po.
00:01:09C'est parce qu'Emmanuel Macron craint des soulèvements dans les quartiers
00:01:12qu'il n'a pas défilé il y a un an dans une manifestation contre l'antisémitisme.
00:01:16C'est pour la même raison que Rima Hassan a demandé hier des comptes aux journalistes,
00:01:21Olivier Truchot et Alain Marchal qu'ils l'interrogeaient sur BFM.
00:01:25Il y a aujourd'hui sur le sol de France des Français, c'est leur droit,
00:01:29qui sont en rupture avec la culture, la tradition, les habitudes séculaires du pays.
00:01:35C'est à l'aune de cette réalité qu'il faut décoder les mots, les faits, les gestes
00:01:41de ceux qui dirigent entre peur, lâcheté, aveuglement et déni.
00:01:47Il est 9h01, Chanel Ousto.
00:02:01Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:02:03Colère et inquiétude des agriculteurs.
00:02:05Une opération surprise était organisée cette nuit en région parisienne.
00:02:09Des panneaux de villes ont été décrochés ou retournés à Paris,
00:02:13mais aussi dans le Val d'Oise, en Essonne ou dans les Yvelines.
00:02:16Au total, une centaine d'agriculteurs étaient mobilisés
00:02:19pour interpeller le gouvernement sur leur situation.
00:02:22Parmi eux, Victor Rabier, des jeunes agriculteurs qu'on écoute.
00:02:26La demande est très simple.
00:02:28On attend une suite, suite au mouvement qui avait été démarré l'année dernière.
00:02:33Aujourd'hui, on n'a pas avancé du tout.
00:02:36Sauf que nous, il faut que dans le travail, on avance,
00:02:38il faut que ça bouge.
00:02:39Aujourd'hui, on n'a pas de ligne directrice,
00:02:41on n'a pas de vision d'avenir.
00:02:43On n'arrive plus à installer des jeunes.
00:02:46Donc il faut qu'on arrive à redonner de l'attrait au métier.
00:02:49À Tourcoing, la garde à vue de l'élève qui a agressé son enseignante
00:02:53a été prolongée.
00:02:54La jeune femme de 18 ans a giflé la professeure
00:02:57parce qu'elle lui avait demandé de retirer son voile islamique
00:03:00qu'elle portait au sein de l'établissement scolaire,
00:03:02ce qui est évidemment interdit depuis cette agression.
00:03:05Le lycée est fermé et le restera jusqu'à nouvel ordre.
00:03:09Et puis la France Insoumise exclut l'un de ses députés.
00:03:12Il s'agit du député de la première circonscription de l'Isère,
00:03:15Hugo Prévost, élu il y a seulement trois mois.
00:03:18Le parti lui reproche, je cite,
00:03:20« d'effets graves à caractère sexuel qu'il aurait commis avant son élection ».
00:03:24La présidente du groupe à l'Assemblée, Mathilde Panot,
00:03:26l'appelle également à démissionner de son mandat.
00:03:28Je précise qu'à ce stade, la justice ne s'est pas saisie de son cas.
00:03:31Voilà pour l'essentiel de l'information.
00:03:33C'est à vous, Pascal.
00:03:34Merci beaucoup, Chana Lousteau.
00:03:36Nous sommes avec Sarah Salmane ce matin, avec Rachel Kahn,
00:03:38avec Éric Nelot, avec Gauthier Lebrecht et avec Alain Jakubowicz.
00:03:42Le voile à l'école, ça a 35 ans.
00:03:4435 ans.
00:03:46Je vous propose donc d'écouter ce que Lionel Deschamps disait.
00:03:49C'est le plus simple.
00:03:50Il était ministre de l'Éducation nationale.
00:03:52C'était en 1989.
00:03:54Et vous allez l'entendre et vous comprenez tout.
00:03:57C'est cruel.
00:03:58Tout ce qui s'est passé en France depuis 35 ans.
00:04:01Mais ce n'est que le début, madame, messieurs.
00:04:03Ça sera de pire en pire.
00:04:05Mais écoutons Lionel Jospin.
00:04:09Alors, Lionel Jospin, ce sont des affaires difficiles
00:04:12parce que les avis divergent et d'ailleurs pas en fonction forcément des clivages politiques.
00:04:16Alors, quelle est la position du ministre de l'Éducation sur une affaire comme celle-ci ?
00:04:21D'abord, je voudrais quand même dire que ces affaires sont limitées.
00:04:25C'est-à-dire que de nombreux enfants d'immigrés
00:04:29ou d'origines par ailleurs confessionnelles différentes
00:04:32sont accueillis par les écoles et notamment par l'école publique.
00:04:35Sans problème.
00:04:36Et j'ai envie d'ajouter une deuxième chose.
00:04:38Je ne suis pas sûr.
00:04:39Bon, on a posé des questions de principe.
00:04:41C'est sûrement utile.
00:04:42Mais je ne suis pas sûr qu'on ait intérêt à braquer les médias
00:04:46à chaque fois qu'il y a une petite fille qui va avec un foulard sur la tête dans une école.
00:04:50J'ai l'impression qu'il faut traiter ces problèmes avec calme et avec discrétion.
00:04:53Si à chaque fois on en fait une affaire nationale,
00:04:55on ne nous aidera peut-être pas à les résoudre.
00:04:57L'école en France doit accueillir tous les enfants.
00:05:00L'école ne doit pas être un lieu de refus ou d'exclusion.
00:05:03Et à mon avis, le fait qu'un enfant arrive avec un foulard
00:05:06ne doit pas être un motif pour l'exclure ou pour ne pas l'accepter à l'école.
00:05:12C'est ce jour-là que se sont séparés les deux gauches.
00:05:14Voilà.
00:05:15C'est ce jour-là que je suis devenu un fasciste.
00:05:17Puisque j'appartiens à l'autre gauche.
00:05:19Cela dit, je n'oublie pas que le Front National à l'époque était du côté du voile.
00:05:24Pour d'autres raisons certes que Lionel Jospin.
00:05:26Donc il n'y a pas que la faute de la gauche.
00:05:28Je vous ai trouvé un peu dur sur la ministre de l'éducation nationale
00:05:31parce qu'elle ne connaît rien à l'éducation nationale.
00:05:33Il faut le temps qu'elle se forme, qu'elle apprenne son métier.
00:05:37Et en fait, ce n'est pas sa responsabilité.
00:05:39C'est la responsabilité de ceux qui l'ont nommée.
00:05:41Je crois que c'était sur l'insistance d'Emmanuel Macron
00:05:43qui sait très bien que tout ça...
00:05:44Et de Gabriel Attal.
00:05:45Et de Gabriel Attal.
00:05:46Non mais il y a un problème avec Mme Genter.
00:05:47Elle n'a...
00:05:48Non, elle ne sait rien.
00:05:49Elle ne sait rien.
00:05:50Même pour la minute de silence, elle a réussi à se tromper de fiches.
00:05:52Oui, mais en revanche, je ne suis pas sûr.
00:05:54Alors là, c'est mon avis.
00:05:59C'est quand même le signal qui est envoyé de nommer une dame,
00:06:04je n'ai rien contre elle,
00:06:05qui ne connaît rien à rien.
00:06:07Qui n'a aucune légitimité pour parler de l'éducation nationale.
00:06:10Comme beaucoup de ministres en exercice.
00:06:11Qui visiblement s'occupait des plats cuisinés à Singapour avant.
00:06:14C'était ça qu'elle faisait.
00:06:15Elle s'occupait des plats cuisinés pour les expatriés.
00:06:17Leur rapport paraît lointain, premièrement.
00:06:19C'était ça.
00:06:20Donc elle n'a aucune légitimité pour parler de l'éducation nationale.
00:06:23Sur un ministère aussi important.
00:06:25En fait, c'est effrayant.
00:06:27Et ça peut faire de la peine.
00:06:29C'est le macronisme.
00:06:30Ça peut faire de la peine de nommer des gens.
00:06:32Vraiment, je le répète, je n'ai rien contre elle.
00:06:34Elle ne sait pas ce que c'est.
00:06:36Et la première chose qu'elle a dit, c'est ma grand-mère, ma mère, ma soeur ont été...
00:06:40On est à 6 ministres de l'éducation nationale depuis 2022.
00:06:43C'est effrayant ce pays.
00:06:45C'est effrayant de nommer des gens.
00:06:47Qu'on nomme M. Bellamy, qu'il connaît.
00:06:49Qu'on nomme des gens qui savent de quoi il parle.
00:06:52Mais après, il faudra voir aussi la sanction.
00:06:54Parce que souvenez-vous, dans le lycée Maurice Ravel,
00:06:56il avait été soutenu par sa hiérarchie.
00:06:57Il avait été lynché sur les réseaux sociaux.
00:06:59Et le 2 octobre, donc c'était il y a quelques jours,
00:07:01il y avait le procès et une peine d'un an de prison avec sursis a été requise.
00:07:05Donc ça, ce sont les réquisitions.
00:07:07Ce n'est pas la sanction définitive.
00:07:08Mais ça nous montre déjà que c'est un an avec sursis pour les réquisitions.
00:07:12Ce matin, elle n'est pas à Tourcoing.
00:07:14Elle n'est pas à Tourcoing.
00:07:15Alors le ministère de l'éducation nationale ne donne pas de raison officielle.
00:07:19On voyait que les cours n'allaient pas reprendre dans l'établissement scolaire.
00:07:23En fait, c'est en débat.
00:07:25On n'est même pas certain que les cours ne finissent pas par reprendre.
00:07:28Il n'y a pas de raison officielle donnée par le ministère de l'éducation nationale.
00:07:31On sait juste que c'est non pas annulé, nous dit-on, mais reporté.
00:07:35Donc, cette dame, elle ne comprend pas ce que c'est que faire de la politique.
00:07:39Elle ne comprend pas le poids des Saint-Baoul.
00:07:41Donc, elle ne se déplace pas à Tourcoing.
00:07:43Donc, ce n'est pas grave.
00:07:44Ce n'est pas grave s'il reste dans son ministère.
00:07:46C'est la continuité de Madame Belloubet.
00:07:47Je suis désolé.
00:07:48Ce n'est pas grave, en fait.
00:07:49Et pour reprendre l'exemple du lycée Maurice Ravel,
00:07:51le proviseur est parti quand même en retraite anticipée.
00:07:54Donc, quelque part, l'islamisme a gagné.
00:07:57Il a été poussé vers la sortie et pas soutenu par sa hiérarchie.
00:08:00Et puis, il y a les mots.
00:08:01C'est-à-dire qu'effectivement, ce ronronnement,
00:08:03elle nous parle de laïcité alors que le sujet, ce n'est pas la laïcité.
00:08:06Le sujet, c'est le séparatisme.
00:08:08C'est-à-dire que normalement, on devrait peut-être justement lui fournir une fiche
00:08:13sur ce qu'est le voile qui entache, qui sépare, qui fracture les Français,
00:08:17qui soumet les femmes et qui entache notre devise républicaine,
00:08:21qui entache l'égalité, puisqu'effectivement, le rapport homme-femme est entaché,
00:08:25la liberté, puisque finalement, on n'apprend pas aux jeunes filles
00:08:28à être libres avec ce voile, et forcément, la fraternité.
00:08:32C'est une question de séparatisme et d'entrisme à l'école.
00:08:35Alain Jacob, c'est désolant, en fait. Je vous assure, c'est désolant.
00:08:39C'est désolant. Non, mais c'est désolant.
00:08:42Je ne peux pas vous dire autre chose.
00:08:44Et tu n'as pas envie, je n'ai pas envie de critiquer.
00:08:46Tu n'as pas envie, tous les matins, de critiquer ce qui nous dirige.
00:08:48Mais c'est désolant d'avoir... Je ne peux pas vous dire...
00:08:51Moi, ça me fait de la peine, en fait. Je ne peux pas vous dire autre chose.
00:08:54Je pense que sur cette horrible et malheureuse affaire,
00:08:58qui n'est pas la première et qui ne sera pas la dernière,
00:09:01je pense que ce n'est pas l'occasion de rouvrir le débat sur le voile.
00:09:05Je pense qu'il y a une règle, il y a une loi.
00:09:0915 mars 2004.
00:09:10C'est clair, aucune élève, quelle qu'elle soit,
00:09:14ne doit se trouver dans un établissement scolaire avec un voile.
00:09:18Point. Je veux dire qu'il n'y a pas d'autre sujet.
00:09:22Justement, on est en train, et là c'est un peu ce qu'on fait sur ce plateau,
00:09:26de reprendre le débat sur le voile.
00:09:28Il n'y a pas à reprendre le débat sur le voile.
00:09:30Il y a à faire appliquer...
00:09:32Mais vous n'y arriverez plus.
00:09:34Vous n'y arriverez plus.
00:09:36Vous n'y arriverez plus.
00:09:38Il ne vous aura pas échappé que je ne suis pas ministre de l'éducation nationale.
00:09:42Alain Jacobovit, dans 5 ans, vous n'y arriverez plus.
00:09:47Je crois, Pascal, parce qu'on va sûrement venir à ce mot terrible
00:09:51qui a effrayé tous les islamistes de France
00:09:55en disant nous ne laisserons rien passer
00:09:57et à s'attaquer à un professeur.
00:10:01Ça nous rappelle les juifs, ça nous rappelle tout et n'importe quoi.
00:10:06C'est surtout, avant tout, un signe d'impuissance.
00:10:10Quand on en est au coup de menton,
00:10:12le coup de menton, c'est d'abord le signe d'une impuissance.
00:10:14Voyons le sujet de Mickaël Bosantos.
00:10:16On trouve que ces mots l'ont repris dans les éléments de langage,
00:10:19une phrase qui est quand même un tout petit peu galvaudée.
00:10:22Mais c'est Gérald Darmanin qui met le focus sur cette histoire
00:10:25en tweetant, parce que le Tourcoing, c'est évidemment sa ville,
00:10:27en allant poser une question à la ministre de l'éducation nationale.
00:10:30Là, c'est l'ancien ministre de l'Intérieur
00:10:32qui met les projecteurs sur cette histoire
00:10:34qui seraient sans doute passés comme ça sous le radar.
00:10:36Ce n'est peut-être pas totalement désintéressé de sa part non plus.
00:10:38Mais non, c'est sa ville, totalement.
00:10:40C'est sa ville, bien sûr.
00:10:42Voyons le sujet de Mickaël Bosantos.
00:10:44Voyons le sujet de Mickaël Bosantos et nous en parlons.
00:10:48Il est 16h30 lundi,
00:10:50lorsqu'une élève s'apprête à quitter le lycée Sévigné de Tourcoing.
00:10:54Encore dans l'enceinte de l'établissement,
00:10:56la jeune femme de 18 ans porte son voile
00:10:58et enfreint les règles de laïcité.
00:11:00Une professeure s'en aperçoit et lui demande de le retirer.
00:11:03C'est alors que la situation dérape,
00:11:05la lycéenne l'invective,
00:11:07la gifle et lui porte des coups.
00:11:09Une violente agression condamnée par presque tous ses camarades.
00:11:12Nous sommes en France.
00:11:14C'est un pays pour tout le monde, il n'y a pas de problème.
00:11:17Quand un enseignant demande de retirer
00:11:19quoi que ce soit,
00:11:21que ce soit ta veste, ton voile ou peu importe,
00:11:23on n'a qu'à répondre oui.
00:11:25Elle aurait juste dû enlever son voile
00:11:27et le mettre à la sortie du lycée,
00:11:29comme toutes les filles font.
00:11:31Interpellée hier par Gérald Darmanin
00:11:33et la ministre de l'Éducation nationale,
00:11:35Anne Gentea réagit.
00:11:37La ministre de l'Éducation nationale
00:11:39a promis des sanctions fermes.
00:11:41Menacer un professeur,
00:11:43c'est menacer la République.
00:11:45Frapper un professeur,
00:11:47c'est frapper la République.
00:11:49L'école de la République ne cèdera jamais sur la laïcité.
00:11:51Elle ne cèdera jamais face à la violence
00:11:53et je ne laisserai rien passer.
00:11:55Choquée et en solidarité avec leurs collègues,
00:11:57les enseignants du lycée Sévigné
00:11:59ont exercé leur droit de retrait.
00:12:01Il y a deux choses que je remarque de ce reportage.
00:12:03D'abord, ces jeunes gens qui disent des propos durs
00:12:05sur cette jeune fille,
00:12:07ils témoignent de manière anonyme.
00:12:09C'est-à-dire qu'eux-mêmes ont peur,
00:12:11alors que ce qu'ils disent quand même
00:12:13est vraiment très intéressant,
00:12:15mais eux-mêmes ont peur
00:12:17d'apparaître à la caméra
00:12:19alors qu'ils condamnent cette jeune femme,
00:12:21donc ça fait sens.
00:12:23Et la deuxième chose,
00:12:25c'est ce que disent ces deux jeunes filles
00:12:27qui disent qu'elles auraient dû faire
00:12:29si les filles mettent son voile
00:12:31quand elles sortent dehors,
00:12:33comme toutes les filles.
00:12:35Vous n'y arriverez plus, chère Alain,
00:12:37parce qu'aujourd'hui,
00:12:39c'est des nouveaux modes de vie
00:12:41qui sont en place,
00:12:43des nouvelles normes
00:12:45qui sont en rupture avec un modèle ancien.
00:12:47Dans le témoignage,
00:12:49il y a ce garçon, ce jeune homme
00:12:51qui dit quelque chose,
00:12:53lorsqu'un professeur vous demande
00:12:55de retirer quoi que ce soit.
00:12:57Il n'y a pas de hiérarchie,
00:12:59ce n'est pas d'enlever une écharpe ou un bonnet,
00:13:01c'est autre chose.
00:13:03Il ne s'agit pas de la question du voile,
00:13:05il ne s'agit pas de la question de la loi sur le voile,
00:13:07c'est une question de séparatisme.
00:13:09Si on élargit la perspective,
00:13:11c'est quand même question de laïcité.
00:13:13Imposer la laïcité à la religion catholique,
00:13:15ça a été une sacrée perdement,
00:13:17ça a été une lutte, presque une guerre,
00:13:19et à mon avis,
00:13:21le défi que nous pose l'islamisme
00:13:23est moindre dans l'état actuel des choses
00:13:25au moment de la loi de 1905.
00:13:27Il est encore temps de s'y attaquer,
00:13:29mais il faut commencer par nommer des gens
00:13:31à l'éducation nationale qui connaissent le métier
00:13:33et non pas n'importe qui sorti d'un chapeau.
00:13:35Il faut surtout une volonté politique.
00:13:37On ne s'y connaissait rien à la volonté.
00:13:39Il faut surtout une volonté politique,
00:13:41et c'est pour ça que lorsque Pascal me dit
00:13:43que nous n'y arriverons pas,
00:13:45c'est un peu aussi poser les armes,
00:13:47alors qu'il y a un vrai combat à mener.
00:13:49Ce n'est pas en partant du principe
00:13:51qu'on n'y arrivera pas.
00:13:53Vous voulez que je vous raconte
00:13:55ce qui se passe dans les clubs de football
00:13:57aujourd'hui ?
00:13:59Je vous rappelle qu'en tant que président
00:14:01de la LICRA, je crois avoir été le premier
00:14:03à rappeler ce qui se passait dans le sport amateur,
00:14:05c'est-à-dire tous les dimanches matins
00:14:07ou les samedis après-midi
00:14:09sur les stades de France, dans la France reculée,
00:14:11parce qu'on avait beaucoup parlé
00:14:13des noms terribles
00:14:15des singes ou des bananes,
00:14:17dans le milieu du foot professionnel,
00:14:19mais c'est rien à côté
00:14:21de ce qui se passe dans le foot amateur.
00:14:23Donc le sujet, mon cher Pascal,
00:14:25je le connais bien.
00:14:27Vous n'y arriverez pas, c'est des demandes communautaires.
00:14:29Personne n'a raison, personne n'a tort,
00:14:31c'est des communautés qui demandent
00:14:33d'autres modes de fonctionnement
00:14:35au nom de mœurs,
00:14:37d'habitudes, de traditions
00:14:39qui sont différentes de celles qui existaient jadis.
00:14:41Il y a des lois respectées quand même.
00:14:43Vous dites qu'il y a des communautés différentes,
00:14:45non, il y a une loi respectée de 2004,
00:14:47vous l'appliquez.
00:14:49On vous demande de respecter une consigne
00:14:51et vous giflez une croque parce qu'elle veut s'attendre les règles.
00:14:53Eh bien allez dire ça dans des clubs de sport,
00:14:55parce que c'est qu'un rapport de force.
00:14:57Quand dans des clubs de football,
00:14:59que je ne citerai pas, tout est halal,
00:15:01tout est halal dans certains clubs,
00:15:03parce que c'est des demandes...
00:15:05C'est parce que les fédérations laissent faire aussi.
00:15:07La fédération française, en l'occurrence avec Philippe Diallo,
00:15:09elle a été assez claire
00:15:11sur le hijab.
00:15:13J'ai des connaissances assez limitées en football.
00:15:15C'est des demandes qui existent.
00:15:17Vous n'êtes pas obligé de céder aux demandes ?
00:15:21Si vous cédez un petit peu,
00:15:23vous donnez tout.
00:15:29En pratique, quand vous avez
00:15:31un vestiaire
00:15:33avec 95%
00:15:35de revendications identiques,
00:15:37qu'est-ce que vous faites ?
00:15:39Vous cédez.
00:15:41Parce que du coup, ça vient également
00:15:43à l'encadrement.
00:15:45C'est une prise de possession.
00:15:47Mais ce n'est que le début.
00:15:49Des clubs qui s'affirment,
00:15:51qui se revendiquent
00:15:53et qui sont connus
00:15:55pour être communautaires.
00:15:57Dans toutes les petites et moyennes villes,
00:15:59vous avez le club des Turcs,
00:16:01le club des Marocains...
00:16:03C'est la réalité.
00:16:05Ils se revendiquent comme tels.
00:16:07Ce n'est pas illégal.
00:16:09Je parle de clubs professionnels.
00:16:11Je trouve que le problème du sport amateur
00:16:13est plus grave que celui du sport professionnel.
00:16:15Il y a l'argent qui règle le problème
00:16:17dans le sport professionnel,
00:16:19pas dans le sport amateur.
00:16:21Une source proche du dossier
00:16:23m'informe que la fille qui est en garde à vue
00:16:25s'était présentée en Abaya
00:16:27le 5 septembre à la rentrée
00:16:29devant son établissement et que l'accès
00:16:31lui avait été refusé.
00:16:33L'école n'est pas obligatoire
00:16:35après 16 ans.
00:16:37L'équipe féminine de Gaillac
00:16:39se préparait à recevoir Caussade ce dimanche.
00:16:41Le match n'a finalement pas eu lieu
00:16:43en raison de la présence sur le terrain d'une joueuse voilée.
00:16:45C'était dimanche 6 octobre.
00:16:47Les féminines de l'association sportive
00:16:49de basket Gaillac-Croix
00:16:51recevaient Caussade pour la troisième journée
00:16:53du championnat de régional féminine.
00:16:55Elles n'ont pas débussé.
00:16:57C'est un bon signe.
00:16:59Vous avez parfaitement raison.
00:17:01Voyez cet échange
00:17:03entre M. Darmanin et Mme Genetet
00:17:05hier à l'Assemblée nationale.
00:17:07Voyez cet échange,
00:17:09dis-je, à Marine Lenson
00:17:11entre M. Darmanin
00:17:13qui est désormais député.
00:17:15Est-ce qu'on peut l'écouter ?
00:17:17Allons-y.
00:17:19Cette enseignante m'a dit qu'elle avait changé son métier
00:17:21d'infirmière pour transmettre
00:17:23et devenir enseignante.
00:17:25Elle m'a aussi dit qu'elle est allée en bac professionnel
00:17:27parce que c'est là où elle avait le plus à apporter
00:17:29aux enfants de la République.
00:17:31Et aujourd'hui, alors qu'elle est en arrêt de travail,
00:17:33qu'elle a été molestée, que personne n'est intervenu
00:17:35pour la défendre à part les policiers.
00:17:37Aujourd'hui, elle a besoin de vous, madame la ministre.
00:17:39Elle a besoin du gouvernement de la République.
00:17:41Elle a besoin de nous tous pour affimer
00:17:43que la laïcité qu'elle enseigne à ses élèves
00:17:45parce qu'elle a le courage de dire non,
00:17:47c'est notre meilleur investissement pour l'avenir.
00:17:49Je condamne et je veux insister ici
00:17:51avec la plus grande fermeté
00:17:53cet acte de violence
00:17:55et cette atteinte aux principes de la République.
00:17:57Il s'agit d'un acte
00:17:59qui défie
00:18:01notre école laïque.
00:18:03D'un acte qui défie la République.
00:18:05Je n'accepterai
00:18:07jamais que l'on porte atteinte
00:18:09à l'intégrité physique d'un professeur.
00:18:11Que l'on porte atteinte
00:18:13à nos lois et à nos valeurs.
00:18:15Menacer un professeur,
00:18:17c'est menacer la République.
00:18:19Frapper un professeur,
00:18:21c'est frapper la République.
00:18:23Et elle a besoin de lire ses fiches pour dire ça.
00:18:25Bref.
00:18:27N'empêche qu'on peut penser à tous les professeurs
00:18:29en cette rentrée.
00:18:31C'est-à-dire qu'on est à un mois de la rentrée
00:18:33et il y a encore des personnes
00:18:35qui harcèlent cette République
00:18:37sur deux piliers.
00:18:39C'est le syndrome de Stockholm d'un côté
00:18:41et la culpabilité post-coloniale.
00:18:43Écoutons Éric Ciotti.
00:18:47Le communautarisme
00:18:49islamique, islamiste,
00:18:51avance. Et il avance
00:18:53aujourd'hui
00:18:55en pleine vitesse. Et malheureusement
00:18:57ce ne sont pas
00:18:59ces slogans, ces mots qui l'empêcheront.
00:19:01Il faut de la fermeté,
00:19:03il faut qu'au sommet de l'État,
00:19:05il n'y ait plus cette forme de lâcheté,
00:19:07de complaisance, ce que d'autres
00:19:09en leur temps avaient appelé
00:19:11les accommodements raisonnables.
00:19:13Non, il faut être ferme, il faut être
00:19:15implacable sur les principes républicains
00:19:17et notamment sur celui de laïcité.
00:19:19C'est une loi qu'il a posée
00:19:21et quand on viole cette loi,
00:19:23quand on agresse un dépositaire
00:19:25de l'autorité publique,
00:19:27il faut des réponses pénales.
00:19:29Bien sûr, pas simplement
00:19:31des sanctions disciplinaires.
00:19:33Il faut quand même se demander de quoi
00:19:35se nourrissent
00:19:37ces agissements.
00:19:39C'est quand même d'un climat politique.
00:19:41Il y a un parti qui est officiellement
00:19:43dévoué à soutenir ce genre
00:19:45de menée séparatiste.
00:19:47Pas soutenir, encourager.
00:19:49Justifier, tout ce que vous voulez.
00:19:51Il faut combattre
00:19:53l'ensemble de ce qui rend possible
00:19:55ces répercussions, ça ne sert à rien.
00:19:57Vous vouliez parler du 7 octobre.
00:20:01Non, pas particulièrement.
00:20:03J'ai dit publiquement...
00:20:05Non, mais...
00:20:07Vous m'avez dit
00:20:09que je souhaite dire un mot.
00:20:11Oui, un peu en décalage.
00:20:13Je pense à une chose simplement,
00:20:15Pascal. Après le
00:20:17Nouvel An juif, Tetris,
00:20:19qui vient d'être célébré par la communauté juive
00:20:21de France,
00:20:23vendredi soir va commencer la journée
00:20:25la plus importante dans le calendrier
00:20:27des Juifs, l'Iom Kippour,
00:20:29le jour du Grand Pardon.
00:20:31Moi, il se trouve que, comme beaucoup de mes
00:20:33corrélationnaires, je ne fréquente pas beaucoup
00:20:35des synagogues, mais ce jour-là, j'y vais par
00:20:37respect pour ma famille, pour mes parents, pour mes grands-parents
00:20:39qui ont fait que je
00:20:41sois devenu Français et que je suis
00:20:43Français.
00:20:45Et je vais
00:20:47arriver devant ces synagogues et la première chose
00:20:49que je vais trouver, c'est des hommes en armes.
00:20:51C'est des soldats
00:20:53de la République française
00:20:55qui sont là pour protéger des gens qui viennent prier.
00:20:57Comme chaque année, je dirais
00:20:59les saluer et les remercier,
00:21:01mais je veux aussi qu'on se
00:21:03pose cette question. Vous parlez de
00:21:05communautarisme. Les Juifs de France
00:21:07n'ont jamais rien revendiqué,
00:21:09jamais. Moi, je suis né dans une famille
00:21:11de réfugiés, des gens qui sont
00:21:13arrivés dans ce pays avec leurs valises en carton
00:21:15comme tous les réfugiés. Ils m'ont
00:21:17prénommé Alain, précisément, parce que
00:21:19je devais être Français
00:21:21et c'était une chance extraordinaire
00:21:23de devenir Français. Ils nous ont enseigné
00:21:25cet amour de la France. Mon grand-père
00:21:27qui lisait encore la presse en Yiddish
00:21:29arborait chaque 14 juillet, 8 mai,
00:21:3111 novembre, fièrement
00:21:33un drapeau français
00:21:35à sa fenêtre. Ils ont fait
00:21:37en sorte que nous soyons devenus ce que nous sommes
00:21:39devenus pour nous ancrer dans ce pays et
00:21:41être fiers d'être Français. Vous savez,
00:21:43il m'arrive très souvent, avant de porter ce badge,
00:21:45malheureusement, d'arborer
00:21:47mes décorations de la République.
00:21:49Rien ne me rend plus fier, précisément
00:21:51par référence à ma famille. On n'a
00:21:53jamais rien demandé. Les Juifs de France n'ont
00:21:55jamais rien demandé, sauf qu'on leur foute la paix.
00:21:57Aujourd'hui, ils sont désignés.
00:21:59Aujourd'hui, ils ne demandent rien
00:22:01à les Juifs de France et des Juifs français.
00:22:03Mais ils sont sur le devant de la scène
00:22:05à l'insu de leur plein gré,
00:22:07d'une certaine façon. Ils sont désignés.
00:22:09Et ça, c'est absolument
00:22:11insupportable. Et pourquoi, moi, j'ai voulu
00:22:13être muet le 7 octobre ? Parce que
00:22:15c'est...
00:22:17Une partie de moi, et d'autres l'ont mieux
00:22:19dit que moi sur ces plateaux, une partie
00:22:21de moi est morte. Parce que
00:22:23oui, je me pose des questions. Évidemment,
00:22:25lorsque je vois les abdications
00:22:27de mon pays, lorsque je vois
00:22:29les atterrements de mon président de la République,
00:22:31que je ne peux plus entendre.
00:22:33Je ne peux plus l'entendre
00:22:35avec cette voix fausse dans
00:22:37ces déclarations. Un coup,
00:22:39comme on disait à l'époque, pardon, le propos vous
00:22:41semblera peut-être excessif,
00:22:43une fois pour Hitler, une fois pour les Juifs.
00:22:45C'est insupportable. Et c'est vrai
00:22:47que j'y ai perdu mes repères.
00:22:49Comme bon nombre de Français et Juifs,
00:22:51on y perd nos repères. Et moi,
00:22:53ce séisme-là,
00:22:55je ne pense plus à moi, franchement.
00:22:57Moi, je ne quitterai jamais ce pays. Jamais.
00:22:59C'est mon pays. C'est aux salauds de partir,
00:23:01pas à moi. Jamais je partirai.
00:23:03Mais qu'est-ce que je dois dire à mes enfants
00:23:05et à mes petits-enfants ? Qu'est-ce que je dois leur dire ?
00:23:07Lorsqu'on leur a expliqué,
00:23:09comme on m'a expliqué, vous savez, mon premier voyage
00:23:11en Israël avec mes parents, qui m'avaient éduqué
00:23:13comme petit Français, je suis allé
00:23:15en Israël en 1964 avec mes parents
00:23:17parce que mes parents voulaient que je
00:23:19voie d'où je venais.
00:23:21Et ces gens qui, encore en 1964,
00:23:23embrassaient le sol et se retrouvaient
00:23:25souvent des anciens déportés qui se retrouvaient encore
00:23:27et qui embrassaient la terre.
00:23:29Je n'ai jamais oublié. Ce qui ne m'empêche
00:23:31pas d'être Français. Totalement
00:23:33Français. Et on pensait
00:23:35effectivement que jamais ça se reproduirait.
00:23:37Moi, je l'ai juré. Mes parents
00:23:39me l'ont juré. Moi, je l'ai juré à mes parents.
00:23:41On ne peut pas
00:23:43comprendre ce qui s'est passé le 7 octobre.
00:23:45On ne peut pas comprendre ce que des gens
00:23:47qui étaient très éloignés, Arthur l'a dit,
00:23:49étaient très éloignés de tout ça.
00:23:51On l'a ramené à ça.
00:23:53On l'a ramené à ça.
00:23:55Et je sais ce que je vais me prendre dans la figure,
00:23:57moi aussi, sur les réseaux sociaux,
00:23:59après tout ça. Voilà. Eh bien,
00:24:01je suis
00:24:03seulement triste. Alors que les choses soient
00:24:05claires, dans ce que certains m'ont dit,
00:24:07vous baissez les bras, vous ne battez pas, bien sûr que je vais
00:24:09continuer à me battre. Bien sûr que je vais continuer à me battre.
00:24:11Mais j'ai besoin de mes concitoyens
00:24:13pour le faire. Voilà. Parce qu'encore une fois,
00:24:15disons-le clairement, soyons
00:24:17honnêtes, ces grandes manifestations
00:24:19qu'il y a eu le 7 octobre, etc., c'était toujours
00:24:21les mêmes. Il ne faut pas se raconter des
00:24:23histoires non plus. Il ne faut pas se raconter
00:24:25des histoires non plus. Donc,
00:24:27voilà, moi,
00:24:29j'avais envie, besoin, et merci
00:24:31de m'en donner l'occasion
00:24:33de vous dire ces banalités.
00:24:35Mais, vous savez,
00:24:37pourquoi est-ce que les Juifs de France sont les Juifs de France ?
00:24:39Grâce à la laïcité. Grâce à la
00:24:41laïcité. Il n'y a rien de plus beau.
00:24:43Permettez-moi de vous dire encore un tout petit mot.
00:24:45Il y a quelques jours, je suis allé
00:24:47au 30e anniversaire de l'inauguration
00:24:49de la Grande Mosquée de Lyon. Je suis
00:24:51lyonnais, j'étais élu. Je suis,
00:24:53moi, Juif de France, l'un
00:24:55des pères de la Grande Mosquée de Lyon. Rien
00:24:57ne me rend plus fier. Rien ne me
00:24:59rend plus fier. Et je
00:25:01crois que là qu'un Juif
00:25:03ait contribué à cette oeuvre
00:25:05et nécessaire pour la
00:25:07reconnaissance de l'Islam de France,
00:25:09c'est le succès de la laïcité.
00:25:11Vous voyez, on parle de lieu de culte,
00:25:13eh bien, c'est la définition de la laïcité.
00:25:15Et peut-être qu'une des chances de la laïcité,
00:25:17c'est peut-être le communisme.
00:25:21On est toujours le 7 octobre.
00:25:23Tous les jours, on est le 7 octobre.
00:25:25Je l'ai écrit, ce n'est pas une date, c'est un état.
00:25:27Non, mais c'est pour ça que vous disiez,
00:25:29vous n'avez pas pris la parole le 7 octobre,
00:25:31mais comme on est, de fait, le 7 octobre,
00:25:33vous prenez la parole
00:25:35chaque jour, parce que c'est ce qui nous anime,
00:25:37c'est ce qui nous habite. Et lorsque, c'est vrai,
00:25:39on entend le Président de la République
00:25:41avec des éléments de langage, ou Jean-Noël
00:25:43Barraud avec des éléments de langage, il n'existe pas
00:25:45d'éléments. C'est insupportable.
00:25:47Mais je ne sais pas où ils vivent.
00:25:49Pardonnez-moi de vous couper,
00:25:51d'ailleurs, mais je ne sais pas où ils vivent.
00:25:53Je vous assure, Emmanuel Macron, il n'est jamais
00:25:55venu sur ce plateau. Il devrait
00:25:57venir un jour et échanger
00:25:59avec vous les éléments de
00:26:01langage. Tous ces gens-là, c'est insupportable.
00:26:03Je pense qu'ils ne se rendent pas compte
00:26:05dans l'état dans lequel est le pays. Ils sont
00:26:07entre les petits hommes gris,
00:26:09la lâcheté, l'aveuglement,
00:26:11tout ce qu'on dit matin, midi et soir.
00:26:13– Le communautarisme. – Le communautarisme.
00:26:15– C'est vrai. – Thomas Hill,
00:26:17Thomas, excusez-nous,
00:26:19on est sans doute un peu en retard, mais j'ai pas
00:26:21voulu interrompre Alain Jacquy-Bovitz.
00:26:23Bonne émission
00:26:25jusqu'à 11h. On va marquer une pause
00:26:27et on revient, on parlera de
00:26:29Marseille,
00:26:31on parlera de James Ellroy. J'ai vu
00:26:33une interview formidable. Je vous ai appelé dimanche matin,
00:26:35on a textoté ensemble dimanche matin.
00:26:37L'interview de James Ellroy
00:26:39par Éric Nolot
00:26:41dans le journal du Dimanche sur deux
00:26:43pages, c'est formidable.
00:26:45Bon, cela dit, j'ai un problème avec James Ellroy.
00:26:47J'ai essayé de lire le Dalian noir
00:26:4950 fois.
00:26:51Je ne comprends rien.
00:26:53– Là, les enchanteurs… – Marine Lanseau
00:26:55m'a dit la même chose. – Les enchanteurs,
00:26:57puisqu'il est question de ce livre dans l'interview, c'est beaucoup plus simple.
00:26:59C'est autour de l'assassinat
00:27:01de Marine Landreau. Déjà, il y a un repère universel.
00:27:03– Je vous remercie. Et puis, on pourra
00:27:05parler de Sarah Salmane qui sort un film.
00:27:07– Qui participe dans un
00:27:09film plutôt, mais… – Oui ? – Oui, oui.
00:27:11– Vous avez avec… – Avec François Ruffin.
00:27:13– François Ruffin, mais alors,
00:27:15du coup, il n'est plus… – Il ne veut pas faire la promotion
00:27:17avec moi du film. – Non, parce que vous venez sur
00:27:19CNews. – Et surtout, parce
00:27:21que je… – C'est vous, là ?
00:27:23– C'est moi caricaturée, oui.
00:27:25– C'est formidable, c'est délirant.
00:27:27Comme vous venez sur CNews, il ne veut pas apparaître avec vous
00:27:29alors qu'il vous a fait tourner dans le film.
00:27:31– Il y a une raison au-dessus et qui est dans le communiqué de presse,
00:27:33c'est pour mes positions
00:27:35pour Israël. Compte tenu de mes
00:27:37positions concernant le conflit israélo-palestinien
00:27:39que je refuse d'infléchir et que je
00:27:41n'infléchirai pas, pour moi… – Il ne veut plus vous parler.
00:27:43– C'est inconditionnel à Israël. Il refuse
00:27:45d'être à mes côtés.
00:27:47Je pense qu'il est victime du sectarisme
00:27:49de sa pensée, tout simplement.
00:27:51Moi, j'accepte de faire la promotion
00:27:53avec lui. Lui, il considère que
00:27:55mes positions envers Israël manquent
00:27:57d'humanité pour
00:27:59Gaza, etc. – Il en a toujours été
00:28:01comme ça. Il a un pied là,
00:28:03un pied là, il ne s'y pensait pas trop.
00:28:05Lui-même ne sait pas ce qu'il pense.
00:28:07– Mais qu'il vienne, M. Ruffin, un matin.
00:28:09– Vous l'inviteriez, Pascal, aujourd'hui ?
00:28:11– Mais moi, je dis tout le monde. Les gens, ils ne veulent pas venir.
00:28:13C'est autre chose.
00:28:15Regardez, M. Ruffin, si vous nous entendez,
00:28:17vous pouvez venir. Il y a toujours une place
00:28:19sur ce plateau.
00:28:21– Moi, j'aurais une place. C'est chez France Inter.
00:28:23– J'ai une place pour lui.
00:28:25– La pause. Non, vous, vous aurez.
00:28:27On est un peu en retard.
00:28:299h35, Laurent Auberton
00:28:31sera avec nous tout à l'heure. Hier,
00:28:33j'ai parlé de votre livre,
00:28:352013, La France orange mécanique.
00:28:37On vous avait reçu il y a 7-8 ans.
00:28:39On se souvient que vous étiez fait étrier à l'époque
00:28:41chez Laurent Ruquier, je crois.
00:28:43Tout cela parce que vous annonciez
00:28:45la France qui est en place
00:28:47aujourd'hui, la France orange mécanique.
00:28:49C'est ça que nous disait-on, etc.
00:28:51Aujourd'hui, on est au-delà de ce que vous écriviez
00:28:53puisque c'est les gosses de 14 ans
00:28:55qui sont devenus des tueurs à gages.
00:28:57Audrey Bertheau nous rappelle les titres. Audrey.
00:29:03– Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:29:05Sciences Po Paris a été de nouveau bloqué
00:29:07ce matin par des étudiants pro-palestiniens.
00:29:09Par voie d'un communiqué, le comité
00:29:11palestine de Sciences Po avait invité
00:29:13les étudiants à se mobiliser.
00:29:15Les organisateurs évoquent leur solidarité
00:29:17avec les palestiniens.
00:29:19La rue Saint-Guillaume a depuis été évacuée.
00:29:21Une bonne partie de la France a été placée
00:29:23en vigilance orange.
00:29:25La dépression Kirk va balayer le pays
00:29:27de la Vendée à la Champagne-Ardenne.
00:29:29Des vents forts sont également attendus
00:29:31sur les Pyrénées.
00:29:33Enfin, l'ouragan Milton est repassé
00:29:35en catégorie maximale, catégorie 5.
00:29:37La Floride est sur le qui-vive.
00:29:39L'ouragan devrait toucher terre ce soir.
00:29:41Ça pourrait être la pire tempête
00:29:43à frapper cette péninsule en un siècle
00:29:45comme l'a dit le président Biden.
00:29:47Merci, chère Audrey Alberto.
00:29:49J'ai lu sur les réseaux que je ne vous remerciais pas
00:29:51une fois que vous avez donné les titres.
00:29:53Peut-être aussi avec Soumaya Labidi,
00:29:55je ne vous remercie pas.
00:29:57C'est l'occasion de vous remercier tout de suite.
00:29:59Merci, Pascal.
00:30:01Non, moi, je ne suis pas vexée.
00:30:03Voilà ce qu'on voulait vous dire.
00:30:05On va parler avec Laurent Alberto.
00:30:07Simplement, d'abord, ce que vous avez dit
00:30:09tout à l'heure fait réagir fortement.
00:30:11Je vois que cette intervention
00:30:13a touché
00:30:15le public
00:30:17et les téléspectateurs qui nous écoutent.
00:30:19Pour prolonger ce que vous disiez,
00:30:21durant la pause, vous parliez
00:30:23de cette mosquée de Lyon.
00:30:25Vous me disiez que ceux
00:30:27qui sont à l'intérieur de cette mosquée de Lyon
00:30:29ont peur.
00:30:31Ils ont peur de quoi ? Ils ont peur de qui ?
00:30:33Cette mosquée est un exemple.
00:30:35Dans son administration,
00:30:37dans sa gestion,
00:30:39les fondamentalistes savent qu'ils ne peuvent pas y pénétrer.
00:30:41Parce qu'il y a une sorte
00:30:43de gardien du temple qui était,
00:30:45depuis le début, qui s'appelle Kamel Kaptan,
00:30:47qui s'est battu pour que ça reste
00:30:49une mosquée de la République
00:30:51des musulmans, évidemment.
00:30:53Mais il faut qu'on l'invite, monsieur Kaptan.
00:30:55Libre à vous,
00:30:57et je ferai bien le go-between.
00:30:59Mais ce qui est vrai,
00:31:01parce que je le vis encore une fois,
00:31:03j'ai participé à la construction d'une mosquée,
00:31:05d'une grande mosquée.
00:31:07C'est la peur qui règne
00:31:09parmi nombre de musulmans de notre pays
00:31:11qui sont des citoyens.
00:31:13Mais il y a
00:31:15une empreinte derrière.
00:31:17Il y a ceux qui sont derrière,
00:31:19ceux qui tirent les ficelles,
00:31:21ceux qui sont derrière cette gamine
00:31:23dans ce collège
00:31:25ou dans ce lycée
00:31:27qui impose leurs lois.
00:31:29Les fondamentalistes,
00:31:31les gens...
00:31:33Ils viennent d'où ?
00:31:35Je ne voudrais pas qu'on fasse de lien
00:31:37avec l'actualité, mais je pense que l'Iran
00:31:39n'est pas très loin de tout cela.
00:31:41C'est le fondamentalisme
00:31:43qui est une des voies du terrorisme,
00:31:45alors qu'il n'est pas que le terrorisme,
00:31:47mais une des voies du terrorisme.
00:31:49C'est ces gamins perdus.
00:31:51Quand vous dites que les musulmans
00:31:53qui sont dans la mosquée de Lyon ont peur,
00:31:55qu'est-ce qu'ils vous disent ?
00:31:57J'ai été président du Criffon Alpes.
00:31:59À l'époque, j'avais créé le premier dîner,
00:32:01le dîner parisien, transporté à Lyon.
00:32:03J'invitais les responsables de la mosquée.
00:32:05Quand ça chauffait trop au Moyen-Orient,
00:32:07ils me disaient que je ne pouvais pas venir à Lyon.
00:32:09Je ne peux pas.
00:32:11Ils ne me disaient pas qu'ils étaient menacés,
00:32:13mais je le comprenais clairement.
00:32:15Mais aujourd'hui...
00:32:17Aujourd'hui, c'est puissance 10.
00:32:19Aujourd'hui, c'est puissance 100.
00:32:21On n'entend pas nos concitoyens musulmans.
00:32:23Ils ne s'expriment pas.
00:32:25Ils ont des choses à dire.
00:32:27Parce qu'ils ont peur.
00:32:29En partie, bien sûr.
00:32:31Mais vous les entendez.
00:32:33Pourquoi les hommes politiques...
00:32:35Mais moi, je ne les blâme pas, encore une fois.
00:32:37Pourquoi les hommes politiques ne disent pas...
00:32:39Pourquoi ils n'ont pas ce discours de vérité que vous avez?
00:32:41Parce qu'il y a une empreinte.
00:32:43Le communautarisme l'a emporté à ce stade.
00:32:45Alors, j'espère pas définitivement.
00:32:47Moi, je suis né dans l'universalisme.
00:32:49Je me suis battu pour l'universalisme.
00:32:51Mais regardez,
00:32:53même le combat antiraciste
00:32:55est devenu communautaire.
00:32:57Aujourd'hui, chacun défend sa paroisse uniquement.
00:32:59L'universalisme français,
00:33:01qui est pour moi
00:33:03un des fondements de notre pays,
00:33:05a été emporté par le communautarisme.
00:33:07Vous parlez de deux choses différentes.
00:33:09Vous parlez du communautarisme
00:33:11et vous parlez de la peur,
00:33:13c'est-à-dire de l'emprise.
00:33:15Ça va de pair.
00:33:17Quand on parle avec des concitoyens musulmans,
00:33:19c'est quelque chose qui revient.
00:33:21Ils ne peuvent pas sortir du rang
00:33:23sinon ça bat sur eux.
00:33:25La réprobation est parfois pire.
00:33:27C'est ça qu'il faut combattre.
00:33:29C'est l'universalisme contre le communautarisme.
00:33:31C'est ça notre combat.
00:33:33C'est la même chose pour la couleur de peau.
00:33:35On a abdiqué de ça.
00:33:37C'est exactement ce que j'écrivais
00:33:39dans Racée.
00:33:41Lorsque vous êtes humaniste-universaliste,
00:33:43vous êtes disqualifié
00:33:45parce que vous n'êtes pas sous le joug
00:33:47notamment de la France insoumise.
00:33:49On instrumentalise votre couleur de peau,
00:33:51votre religion
00:33:53et on veut ethniciser cette république.
00:33:55Lorsque vous sortez du rang,
00:33:57vous êtes un calomnier.
00:33:59Laurent Bertone.
00:34:012013.
00:34:03La France orange mécanique.
00:34:05Un titre qui a fait florès.
00:34:07Je voulais qu'on écoute Rudy Mana.
00:34:09Rudy Mana,
00:34:11je l'ai eu hier.
00:34:13Ce qu'il m'a dit est saisissant.
00:34:15Il a fait le parallèle
00:34:17entre les moyens de la police
00:34:19et les moyens des narcotrafiquants.
00:34:21Il dit que c'est comme
00:34:23un match de football
00:34:25On est en Ligue 2
00:34:27et en face de nous, on a des joueurs de Ligue des champions.
00:34:29Et on perd à chaque coup.
00:34:31Parce qu'ils ont plus de moyens.
00:34:33Ce narco-banditisme
00:34:35qui n'existait pas en 2013
00:34:37de la même manière,
00:34:39ça ne fait qu'empirer.
00:34:41C'est de pire en pire chaque année.
00:34:43On a eu la démonstration avec l'affaire
00:34:45Mohamed Amra que tout le monde a déjà
00:34:47à peu près oublié.
00:34:49Mais aux yeux de la France entière,
00:34:51du monde entier, on a vu un commando armé
00:34:53des gardiens de la pénitentiaire
00:34:55partir avec leur objectif
00:34:57et on ne sait pas où il est.
00:34:59Il tient en échec la police de ce pays.
00:35:01Là, on parle vraiment
00:35:03d'une petite organisation criminelle.
00:35:05Mais il y en a plein le pays aujourd'hui.
00:35:07Toutes ces villes, ces quartiers,
00:35:09les quartiers nord de Marseille
00:35:11sont des réseaux criminels inextricables.
00:35:13Les policiers n'ont pas du tout
00:35:15les moyens d'y faire face.
00:35:17Et c'est ce que dit Rudy Mana.
00:35:19On l'écoute et après on vous écoute
00:35:21pour trouver des solutions.
00:35:23Vous les affrontez 100 fois
00:35:25et 4 que 29 fois, ils vont gagner
00:35:27parce qu'ils ont plus de moyens que nous.
00:35:29Ils ont plus de moyens humains que nous.
00:35:31Ils ont plus de moyens technologiques que nous.
00:35:33Donc malgré nos efforts,
00:35:35malgré notre courage,
00:35:37malgré notre détermination,
00:35:39on arrive rarement à gagner la guerre.
00:35:41Il faut bien comprendre que ce choc
00:35:43d'autorité, dont Alliance appelle
00:35:45de ses voeux depuis maintenant plusieurs mois,
00:35:47il faut le mettre en application.
00:35:49On en a marre des mots MOTS.
00:35:51Maintenant, il faut passer aux actes.
00:35:53Il faut passer aux vrais actes
00:35:55et il faut donner des vrais moyens.
00:35:57Bien sûr, c'est de pire en pire.
00:35:59J'ai commencé à la police en région parisienne
00:36:01puis après Marseille pendant 23 ans.
00:36:03Bien sûr qu'il y a une époque
00:36:05où on ne voyait jamais, jamais
00:36:07un jeune de 14 ans être
00:36:09l'exécutant de règlements de comptes.
00:36:11Moi, j'ai connu une époque,
00:36:13c'était des hommes de 30 ans qui faisaient ça.
00:36:15Aujourd'hui, on donne des calibres,
00:36:17un président d'assaut à des gamins de 14 ans.
00:36:19Donc cette France orange mécanique,
00:36:21elle est plus violente
00:36:23sans doute qu'il y a 11 ans.
00:36:25Les chiffres le démontrent
00:36:27parfaitement. On a une augmentation
00:36:29continue. C'est-à-dire que chaque année
00:36:31depuis 11 ans, on bat le record
00:36:33des violences aux personnes de l'année précédente.
00:36:35Et il n'y a eu aucun
00:36:37coup d'arrêt.
00:36:39Tout le quinquennat Macron, c'est ça.
00:36:41C'est chaque année un nouveau record absolu
00:36:43dans les violences aux personnes, dans les violences sexuelles,
00:36:45dans les homicides et tentatives, dans les cambriolages.
00:36:47Le tableau est totalement
00:36:49rouge cramoisi,
00:36:51même noirâtre. Et je ne sais pas jusqu'où
00:36:53on va encore continuer.
00:36:55Est-ce qu'il y a des statistiques pour savoir qui sont les auteurs ?
00:36:59On a très
00:37:01peu de statistiques précises là-dessus
00:37:03parce que la France n'autorise
00:37:05pas les statistiques sur les origines
00:37:07notamment. Donc c'est très
00:37:09compliqué. Il faut recourir à des études
00:37:11sociologiques partielles. Il faut
00:37:13aller voir dans les commissariats.
00:37:15Il faut aller voir dans les prisons.
00:37:17Evidemment qu'on le sait,
00:37:19mais c'était ça tout le problème de France Orange Mécanique,
00:37:21c'est qu'on le sait, on le voit, mais on ne peut pas le dire.
00:37:23C'est très inconvenable.
00:37:25À peu près les deux tiers des crimes et délits
00:37:27aujourd'hui sont commis par des individus
00:37:29issus de l'immigration. Qu'ils soient de nationalité
00:37:31française ou étrangère, ils sont issus de l'immigration.
00:37:33La plupart du temps extra-européenne,
00:37:35maghrébine, africaine.
00:37:37On a aussi une criminalité rome qui est très importante.
00:37:39Pourquoi vous dites ça ?
00:37:41C'est un chiffre précis deux tiers.
00:37:43Vous dites parallèlement qu'il n'y a pas de statistiques.
00:37:45D'où sort ce chiffre ?
00:37:47Certains chercheurs font des études.
00:37:49Ils n'osent pas les publier parce qu'ils ont une carrière
00:37:51à perdre. Moi, je n'ai plus grand-chose à perdre.
00:37:53Je me permets de passer le message.
00:37:55Maintenant, tous les policiers le disent depuis
00:37:57des années. Tous les responsables.
00:37:59Malek Boutil disait déjà il y a 10 ans aussi
00:38:01que c'était une réalité.
00:38:03Il fallait la prendre en compte.
00:38:05On peut mettre tout ça sous le tapis et continuer
00:38:07à espérer un miracle, mais le problème,
00:38:09c'est qu'on fait ça depuis 10 ans.
00:38:11On est dans ce déni et évidemment,
00:38:13on ne peut pas avoir de solution à un tel problème.
00:38:15Est-ce qu'il y a un PI qui a été
00:38:17confronté à une criminalité
00:38:19de ce type et qui
00:38:21a trouvé les solutions ?
00:38:23Vous avez la méthode Salvador. Vous construisez
00:38:25400 000 places de prison. Vous mettez dedans tous ceux qui ont
00:38:27des tatouages et le problème est complètement réglé.
00:38:29Après, notre PI n'est pas
00:38:31du tout
00:38:33à la veille de ça.
00:38:35400 000 places au Salvador ?
00:38:37Macron en a construit 3 000
00:38:39pendant tout son mandat. Pour vous donner
00:38:41un élément de comparaison...
00:38:43J'ai parfois cité Salvador.
00:38:45Je l'ai cité par provocation de temps en temps
00:38:47pour montrer une solution
00:38:49efficace, mais on ne peut pas vouloir
00:38:51pour notre pays un État de droit
00:38:53qui ne respecte plus
00:38:55précisément plus un État de droit.
00:38:57Il n'y a plus d'État de droit.
00:38:59Le problème entretient cette situation
00:39:01et on a aujourd'hui chaque année à peu près
00:39:03100 000 peines de prison qui ne sont pas effectuées
00:39:05de places en prison.
00:39:07Soit on se donne les moyens d'appliquer la loi, soit
00:39:09on nous dit qu'on ne peut pas.
00:39:11On n'a pas de statistiques aussi, mais par exemple sur les attaques
00:39:13au couteau, ça fait des années qu'on refuse d'actualiser
00:39:15les statistiques.
00:39:17Il faut rappeler que les statistiques éthniques sont
00:39:19internées en France.
00:39:21Est-ce qu'il faudrait qu'elles existent ?
00:39:23Est-ce que le professionnel de la justice
00:39:25que vous êtes souhaiterait
00:39:27qu'elles existent ? Oui ou non ? Soyez courageux.
00:39:29Vous savez, moi j'ai toujours été vent debout
00:39:31contre les statistiques éthniques au nom des combats
00:39:33que j'ai menés, mais je dois reconnaître
00:39:35que les combats que j'ai menés ont pris un petit peu
00:39:37de poing dans l'aile.
00:39:39Est-ce que vous avez le sentiment
00:39:41à l'âge à Kubowitz ? Elle est jusqu'au bout.
00:39:43Et donc ? Et donc je n'ai pas
00:39:45encore tranché avec moi-même.
00:39:47Vous avez tranché avec vous-même.
00:39:49A l'âge à Kubowitz ? En fait,
00:39:51c'est toujours pareil des statistiques,
00:39:53tout dépend entre les mains de qui
00:39:55on les met et à quel usage et à quelle fin.
00:39:57Est-ce que, vous avez été président
00:39:59de la LICRA, est-ce que vous diriez
00:40:01que vous vous êtes trompé lourdement ?
00:40:03Que je me suis trompé ? Sur l'analyse que vous avez
00:40:05faite de la société française. Ah mais jamais !
00:40:07Je crois en cette France universaliste,
00:40:09je crois en cette France ouverte,
00:40:11je suis un petit-fils de réfugié.
00:40:13C'est pas ma question. C'est les combats là ?
00:40:15C'est les combats là qui sont pour moi.
00:40:17Est-ce que vous vous êtes trompé de bonne foi ?
00:40:19C'est ça ma question, on vous a entendu tout à l'heure.
00:40:21Les choses ne sont pas allées dans mon sens,
00:40:23c'est le moins qu'on puisse dire. D'accord.
00:40:25Si vous appelez ça une erreur, oui,
00:40:27c'en est une. Oui, mais l'universalisme,
00:40:29vous l'avez voulu, la tolérance, vous l'avez voulu,
00:40:31et vous avez accepté l'idée, venez comme vous êtes,
00:40:33alors qu'il eût fallu prôner
00:40:35peut-être l'assimilation et l'intégration.
00:40:37C'est ça le sens de ma question. Alors moi,
00:40:39je ne suis pas un adepte, je sais que
00:40:41sur cette chaîne on parle beaucoup d'assimilation,
00:40:43moi je suis un adepte de l'intégration.
00:40:45L'un ne va pas sans l'autre.
00:40:47Si vous avez une intégration sans assimilation...
00:40:49Pas du tout, et je vous donnerai l'exemple de la communauté
00:40:51arménienne, qui pour moi est l'exemple
00:40:53parfait de l'intégration.
00:40:55L'assimilation c'est la clé de la réussite.
00:40:57Ils donnent encore des prénoms arméniens à leurs enfants,
00:40:59ils vont à l'école arménienne,
00:41:01ils sont...
00:41:03Franchement, je connais
00:41:05beaucoup d'Arméniens, je les aime beaucoup,
00:41:07je peux tous les citer,
00:41:09ce sont des gens assimilés,
00:41:11ils restent très attachés à leur racisme.
00:41:13Comme un breton
00:41:15est attaché
00:41:17à la Bretagne.
00:41:19Très bien.
00:41:21L'assimilation est indissociable,
00:41:23l'intégration réussie.
00:41:25D'abord, James Ellroy,
00:41:27notez les spectateurs,
00:41:29ils peuvent être effrayés.
00:41:31Oui, il y a un côté effrayant.
00:41:33Ils peuvent être effrayés parce que
00:41:35c'est vrai que le Dalia Noir est impossible
00:41:37à lire.
00:41:39J'ai géré un peu.
00:41:41Je pensais que vous parliez du personnage.
00:41:43J'ai lu votre interview
00:41:45qui est extraordinaire.
00:41:47D'abord, c'est le roman Les Enchanteurs,
00:41:49mais c'est ce qu'il dit qui m'intéresse.
00:41:51Il dit que les choses soient claires
00:41:53une bonne fois pour toutes, ce n'est pas un livre sur Marilyn Monroe.
00:41:55C'est important.
00:41:57Mais le passage le plus intéressant,
00:41:59c'est ce qu'il dit sur
00:42:01la société d'aujourd'hui.
00:42:03Je voulais vous le lire.
00:42:05Déjà, Noir is Beautiful,
00:42:07c'est un super titre, je trouve.
00:42:09Comment expliquer la légende dorée autour de Marilyn
00:42:11et de John Kennedy quand la réalité était très différente ?
00:42:13Parce que les gens sont stupides,
00:42:15parce que leur instinct grégaire les pousse à croire
00:42:17certaines choses, comme par exemple que telle ou telle
00:42:19personne a été importante.
00:42:21C'est-à-dire que nous vivons des temps médiévaux,
00:42:23que le règne de l'ordinateur, d'Internet
00:42:25et de la culture numérique
00:42:27est d'essence satanique.
00:42:29J'exprime là un point de vue chrétien.
00:42:31Internet, c'est la domination de Satan
00:42:33sur la planète.
00:42:35Ces jeunes gens qui vivent leur relation amoureuse
00:42:37par ordinateur interposé alors qu'ils devraient se promener
00:42:39main dans la main et chercher
00:42:41un coin où se ploter.
00:42:43Vous ne trouvez pas qu'il en fait un peu trop ?
00:42:45C'est-à-dire que
00:42:47ce n'est pas qu'il en fait un peu trop,
00:42:49comme dans la 15e interview
00:42:51de l'écrivain américain de centre-gauche
00:42:53ou d'extrême-gauche, où tout d'un coup vous tombez sur Ellroy,
00:42:55qui vous dit
00:42:57« John Kennedy était un président de troisième classe,
00:42:59un humain de seconde classe,
00:43:01Marilyn Monroe, je n'ai aucun respect
00:43:03pour elle, c'était une dingue,
00:43:05elle pratiquait l'adultère de manière
00:43:07compulsive, etc. »
00:43:09Il déboulonne des idoles que, en effet,
00:43:11nous n'examinons plus.
00:43:13Une fois pour toutes, nous avons décidé que Kennedy
00:43:15était un président formidable.
00:43:17C'est beaucoup moins formidable.
00:43:19Et Marilyn Monroe, il y a quelque chose
00:43:21qui résiste même à l'examen, à l'enquête.
00:43:23C'était quelqu'un d'assez complexe.
00:43:25C'est la mort ?
00:43:27Oui.
00:43:29Il prend un angle très différent.
00:43:31Il prend la vraie mort de Marilyn Monroe
00:43:33et il invente autour quelque chose.
00:43:35On ne peut pas savoir quel est le vrai du faux,
00:43:37et d'ailleurs on s'en fiche.
00:43:39Mais il y a surtout ces dégagements
00:43:41où tout d'un coup il dit « nous sommes entrés
00:43:43dans un monde satanique ».
00:43:45Un détective privé, Freddy Hottage, lui dit
00:43:47« Freddy Hottage va aller en enfer.
00:43:49Est-ce que vous croyez à l'enfer ? »
00:43:51Il dit « oui, je crois à l'enfer, je crois à la résurrection,
00:43:53je suis chrétien ». Il y a quelque chose qu'on n'entend pas
00:43:55chez d'autres écrivains, ni français,
00:43:57ni américain, et il y a quelque chose
00:43:59qui fait qu'une interview d'Elroy ne ressemble
00:44:01à aucune autre. Et le bouquin est formidable
00:44:03et vous devriez parvenir à le comprendre celui-là.
00:44:05Vous êtes un pays de lecteurs. La population française
00:44:07représente un cinquième de la population américaine
00:44:09et je vends ici quatre fois plus de livres que dans mon pays
00:44:11et dans ma langue.
00:44:13Là, il fait partie de ces artistes,
00:44:15ça ne se limite pas aux écrivains, c'est vrai
00:44:17de certains rockeurs, de certains cinéastes
00:44:19comme Woody Allen. Ils sont beaucoup plus
00:44:21célébrés et beaucoup plus surtout
00:44:23vus ou lus en France que dans leur pays
00:44:25d'origine. Alors ça, ça reste encore,
00:44:27malgré l'effondrement actuel,
00:44:29l'effondrement intellectuel qu'on voit un peu
00:44:31partout, l'effondrement des savoirs,
00:44:33de la transmission des savoirs, nous restons
00:44:35ce pays d'accueil pour certains artistes étrangers.
00:44:37Et c'est vrai que
00:44:39cette interview, quand je l'ai lue,
00:44:41je vous l'ai appelée dimanche matin,
00:44:43le roman porte sur un
00:44:45demi-monde, l'intrication
00:44:47du show business, des milieux policiers
00:44:49et de la PEG, pas sur les Etats-Unis en général.
00:44:51En 62, comme aujourd'hui, la plupart
00:44:53des Américains essaient tout simplement de vivre leur vie.
00:44:55Je parle ici d'un univers marginal.
00:44:57Oui, parce qu'en fait, il y a une double enquête.
00:44:59Pour résumer, il y a d'abord
00:45:01Jimmy Hoffa qui est un
00:45:03syndicaliste mafieux qui demande aux
00:45:05détectives privés d'espionner
00:45:07Marilyn Monroe dans l'espoir de faire
00:45:09tomber John Kennedy. Et ensuite, il y a un retournement.
00:45:11Les Kennedys demandent aux mêmes
00:45:13détectives privées de surveiller
00:45:15Marilyn Monroe. Enfin, après, ça ne vaut pas de la surveiller,
00:45:17de la salir à travers des articles
00:45:19diffamatoires pour protéger John Kennedy.
00:45:21Donc, c'est toutes ces petites magouilles,
00:45:23ces deux sous-pas paroles luisantes.
00:45:25Et puis, il y a aussi autre chose, c'est le tournage de
00:45:27Cléopâtre qui est extraordinaire,
00:45:29qui a failli... La fonction de l'écrivain,
00:45:31une fois qu'on a tout dit, la fonction de l'écrivain
00:45:33au-delà du style,
00:45:35est-ce que ce n'est pas finalement de dire la vérité
00:45:37et il serait le seul à pouvoir la dire ?
00:45:39C'est-à-dire que les journalistes ne peuvent pas la dire
00:45:41parce que c'est comme ça.
00:45:43Les hommes politiques ne la disent pas.
00:45:45Ceux qui sont en fonction,
00:45:47les avocats, ne peuvent pas la dire.
00:45:49Le seul qui soit complètement
00:45:51libre, d'une certaine manière,
00:45:53parce qu'il n'a pas de fonction,
00:45:55je veux dire, dans la société,
00:45:57il n'est payé par personne, il peut simplement
00:45:59écrire la vérité,
00:46:01de dire la vérité. Et c'est ce qu'il dit sur Kennedy.
00:46:03C'est peut-être pas l'essence
00:46:05de l'écrivain.
00:46:07Avec la limite quand même de se heurter à la bien-pensance.
00:46:09Parce qu'effectivement, je peux vous dire
00:46:11qu'Elroy n'est pas l'idole de la gauche américaine
00:46:13et c'est bizarre en France parce que
00:46:15le milieu du polar est plutôt de gauche
00:46:17et vénère Elroy. Donc il y a quelque chose
00:46:19de très particulier dans cette situation.
00:46:21Mais Elroy passe pour quand même
00:46:23un type très particulier, un peu bizarre.
00:46:25Mais vous avez raison sur le fond.
00:46:27On va marquer une pause.
00:46:29Je vais remercier
00:46:31notre ami Gautier Lebray.
00:46:33Je vais vous donner une info juste avant de partir.
00:46:35Elle est très importante d'ailleurs.
00:46:37Une information sur ce proche du dossier
00:46:39comme tout à l'heure sur l'affaire de Tourcoing.
00:46:41On me dit des professeurs ont pris la défense de la fille
00:46:43au nom de la lutte contre la discrimination
00:46:45une dizaine. Donc de la fille qui a
00:46:47mis son voile au sein de l'établissement scolaire
00:46:49et qui a giflé sa professeure.
00:46:51Donc il y a des profs qui prennent
00:46:53fait les causes, non pas pour leurs collègues
00:46:55mais pour cette jeune femme. Vous voulez qu'on fasse un pari ?
00:46:57Dans dix ans,
00:46:59le voile sera autorisé
00:47:01en France.
00:47:03Dans les écoles.
00:47:05On a eu ce débat au barreau
00:47:07de jeunes avocates
00:47:09qui voulaient
00:47:11porter le voile
00:47:13en plaidant.
00:47:15Les instances
00:47:17nationales
00:47:19en ont délibéré. Moi j'étais de ceux
00:47:21qui disent qu'il n'y a pas de débat.
00:47:23Le principe de la robe c'est précisément
00:47:25qu'on ne voit pas la tenue
00:47:27ou l'appartenance réelle ou supposée de qui que ce soit.
00:47:29Et ça a donné lieu
00:47:31à un débat qui fort heureusement a été tranché
00:47:33dans le bon sens.
00:47:35Mais vous avez raison. Aujourd'hui,
00:47:37ce que je me suis pris dans la figure
00:47:39de la part de consoeur
00:47:41parce que j'étais vent debout
00:47:43contre ne serait-ce que l'idée,
00:47:45c'est terrifiant. J'étais un vieux con,
00:47:47je n'étais pas dans mon monde, etc.
00:47:49Vous devez partir par ici.
00:47:51Je pense que le vieux con ça va bien marcher.
00:47:53Alain,
00:47:55vous devez partir.
00:47:57Je vais vous dire quelque chose.
00:47:59Ce que vous avez dit tout à l'heure, c'est formidable.
00:48:01Il y a beaucoup de reprises, bien sûr.
00:48:03On aime quand vous venez ici.
00:48:05Je vous le dis vraiment parce que
00:48:07ça fait très longtemps que vous participez à cette émission.
00:48:09J'étais dans les premiers, je crois.
00:48:11Exactement.
00:48:13Notre amitié commune,
00:48:15votre présence
00:48:17régulière,
00:48:19fait que c'est toujours un plaisir
00:48:21de vous écouter par votre intelligence,
00:48:23par votre hauteur de vue,
00:48:25par votre honnêteté
00:48:27et par votre humanité.
00:48:29Eh bien dis-donc,
00:48:31vous avez bien fait de venir.
00:48:33Je ne fais que traduire.
00:48:35Il est vrai que je suis si fréquemment
00:48:37à mon corps défendant l'avocat de Pascal
00:48:39que j'apprécie, on le sait.
00:48:41Je n'ai pas besoin d'être avocat.
00:48:43Et je ne lui ai jamais envoyé de notes d'horaire.
00:48:45Je n'ai pas besoin qu'on me défende.
00:48:47Mais en revanche, en fait,
00:48:49je ne fais que traduire ce que les gens pensent.
00:48:51Voilà, c'est tout.
00:48:53Tout de suite, restez avec nous.
00:48:55La variable d'ajustement.
00:48:57Géraldine Maillat est avec nous.
00:48:59Et vous la connaissez, Géraldine,
00:49:01puisque vous la voyez tous les soirs
00:49:03chez l'ami Cyril Hanouna
00:49:05et sur Europe 1,
00:49:07désormais entre 16h et 18h.
00:49:09Ma minuscule, Le Verdict tombe AVC,
00:49:11son monde s'est effondré et le mien résiste comme il peut.
00:49:13C'est vraiment un très beau livre,
00:49:15parce que c'est un livre où il y a beaucoup de sentiments,
00:49:17beaucoup de cœur, et vous racontez l'histoire de votre grand-mère.
00:49:19Vous étiez présente
00:49:21et il y a eu un AVC devant vous.
00:49:23Et ça fait peur, l'AVC, pour tout vous dire.
00:49:25Je peux comprendre.
00:49:27Et oui, c'est vrai, quand elle a eu ça,
00:49:29elle a son AVC, elle a 92 ans.
00:49:31Donc quand ça vous arrive face à vous
00:49:33lors d'un dimanche joyeux,
00:49:35vous vous dites que c'est quand même dans l'ordre des choses.
00:49:37Et c'est ça qui est terrible,
00:49:39parce que 92 ans, on se dit que c'est un bel âge pour mourir.
00:49:41Et malgré tout, à 92 ans,
00:49:43quand on est face à sa grand-mère,
00:49:45on fait tout pour la sauver.
00:49:47Et pendant ces 10 minutes, entre le moment où les pompiers arrivent
00:49:49et le moment où ma grand-mère, je vois,
00:49:51elle est dans un monde parallèle,
00:49:53ces 10 minutes, c'est le champ des possibles pour moi.
00:49:55Et je me dis, les pompiers vont arriver,
00:49:57qu'est-ce qu'ils vont faire ? Est-ce qu'ils vont la sauver ?
00:49:59Est-ce qu'on sauve les gens aujourd'hui, en 2024,
00:50:01de 92 ans en France ?
00:50:03Elle va arriver aux urgences, est-ce qu'on va la sauver ?
00:50:05Est-ce qu'on va la prendre en charge,
00:50:07puisqu'on meurt aux urgences aujourd'hui, en 2024 ?
00:50:09En fait, moi, je suis un peu parasité
00:50:11par tout ce que j'entends à la télé,
00:50:13à la radio, dans les médias.
00:50:15Et si jamais on la sauve et qu'elle ne soit plus en autonomie
00:50:17et qu'on la met dans un EHPAD,
00:50:19est-ce qu'elle sera maltraitée
00:50:21dans un EHPAD par des gens maltraitants ?
00:50:23Et en fait, j'ai voulu écrire ce livre, Pascal,
00:50:25parce que j'ai assisté à une
00:50:27toute autre histoire.
00:50:29J'ai assisté à totalement autre chose.
00:50:31Ça a été une déflagration d'amour et de bienveillance.
00:50:33Le pompier l'a sauvée comme si elle avait 20 ans,
00:50:35les urgences l'ont pris tout de suite
00:50:37et elle est tout de suite allée faire une thrombolise et URM
00:50:39et on l'a sauvée, puisque, après un AVC,
00:50:41il faut tout de suite régler le problème du caillot,
00:50:43dans les 6 heures,
00:50:45pour éviter une récidive.
00:50:47Et après, il y a un parcours du combattant avec des soignants
00:50:49pendant un an et demi et on la sauve.
00:50:51C'est tout ça que vous racontez,
00:50:53parce que votre grand-mère, aujourd'hui, est dans un EHPAD.
00:50:55Une vraie question, forcément,
00:50:57c'est est-ce qu'elle est heureuse de cette vie-là ?
00:50:59Et une question que chacun se pose,
00:51:01et pardonnez-moi peut-être de la poser comme ça,
00:51:03à 92 ans,
00:51:05est-ce qu'il n'eut pas fallu,
00:51:07est-ce qu'elle n'aurait pas préféré,
00:51:09je ne sais pas si c'est exactement la bonne formule,
00:51:11que sa vie s'arrête là
00:51:13plutôt que d'avoir la vie qu'elle a aujourd'hui ?
00:51:15C'est une question que chacun se pose.
00:51:17C'est une question que je pose dans mon livre,
00:51:19et encore une fois,
00:51:21je pense qu'on a des grands débats sur les plateaux,
00:51:23avant que ça vous arrive,
00:51:25où on peut avoir des réponses un peu péremptoires,
00:51:27en disant non franchement, c'est horrible,
00:51:29il ne faut pas être gravataire.
00:51:31Après, on redistribue les cartes,
00:51:33on vit ça et on ne pense pas forcément la même chose.
00:51:35Audrey Bertheau, pardonnez-moi Audrey,
00:51:37il est 10h04.
00:51:39Il y a presque un an,
00:51:41vous vous en souvenez, les agriculteurs
00:51:43commençaient à retourner les panneaux des communes
00:51:45en signe de mécontentement.
00:51:47Cette nuit, en région parisienne,
00:51:49des panneaux de ville ont été décrochés
00:51:51ou retournés, vous le voyez.
00:51:53Une centaine d'agriculteurs étaient mobilisés
00:51:55pour interpeller le gouvernement.
00:51:57À Tourcoing, le lycée où une enseignante
00:51:59a été agressée est toujours fermée ce matin.
00:52:01Une réunion va se tenir pour permettre
00:52:03de confirmer ou non la suspension des cours.
00:52:05L'élève soupçonné d'avoir giflé son enseignante
00:52:07qui lui avait demandé de retirer son voile
00:52:09est toujours en garde à vue.
00:52:11Enfin, le cabaret Chez Michou va changer de propriétaire.
00:52:13Un certain Gad Elmaleh a été choisi
00:52:15par la justice pour acheter le fonds de commerce.
00:52:17Chez Michou avait été placé
00:52:19en liquidation judiciaire mi-juillet.
00:52:21Gad Elmaleh a dit qu'il voulait en faire
00:52:23un lieu de comédie et d'humour
00:52:25tout en gardant l'âme des lieux.
00:52:27Il a joué chouchou et il rachète
00:52:29Chez Michou, disait ce matin Olivier Delagarde
00:52:31et la boucle est assise bouclée.
00:52:33Notre ami
00:52:35Aubertone est avec nous
00:52:37ce matin pour parler de la violence
00:52:39dans la société française.
00:52:41Sarah Salmane, pour parler.
00:52:43Je voudrais rebondir sur les propos de Géraldine Maillet.
00:52:45Ma grand-mère a eu aussi un AVC
00:52:47et ma grand-mère a presque remplacé
00:52:49mes parents, je peux le dire.
00:52:51Ce que vous dites me touche beaucoup.
00:52:53Mais vous avez eu le parcours où ça s'est bien passé.
00:52:55Parce que ça a été pris en charge tout de suite.
00:52:57Pour moi, ça n'a pas été le cas pour ma grand-mère.
00:52:59Et pour les maisons de retraite, j'ai été avocate.
00:53:01Je suis toujours contre en CPA et Corian.
00:53:03Donc là, vous dites que ça se passe bien.
00:53:05Il ne faut pas non plus penser que c'est idyllique pour tout.
00:53:07Et je le dis pour tous nos téléspectateurs.
00:53:09Il y a des EHPAD privés.
00:53:11Donc là, on peut le dire, c'est public.
00:53:13C'est aussi bien de rappeler que dans le public,
00:53:15ça peut aussi bien se passer.
00:53:17Parce que beaucoup de gens me disent, je mets dans le privé,
00:53:19je vais payer extrêmement cher pour que ça se passe bien.
00:53:21Et dans le public, ça peut aussi bien se passer.
00:53:23Puisque vous avez la parole.
00:53:25Au boulot, un film de Gilles Perret
00:53:27et François Ruffin.
00:53:29Peut-on réinsérer les riches ?
00:53:31C'est au cinéma le 6 novembre.
00:53:33Ce film,
00:53:35je ne sais pas si on a un extrait d'ailleurs.
00:53:37Il y a la bande-annonce que j'avais.
00:53:39On va voir la bande-annonce de ce film.
00:53:41C'est quoi donc ce film ?
00:53:43Pourquoi vous le tournez avec François Ruffin ?
00:53:45J'avais rencontré François Ruffin sur le plateau
00:53:47de C'est ce soir, Karim Rissouli.
00:53:49Je ne savais pas qui était François Ruffin.
00:53:51J'ai écouté ce qu'il disait. Je me suis dit, je ne suis pas d'accord.
00:53:53Je ne suis pas d'accord, mais le dialogue est toujours bon.
00:53:55On se recroise aux grandes gueules.
00:53:57Et moi, je dis, écoutez, quand on gagne un SMIC,
00:53:59c'est déjà pas mal.
00:54:01Il pourrait aussi ne rien avoir.
00:54:03Ça va, arrêtez de chouiner.
00:54:05En substance, ce que je dis, avec la délicatesse
00:54:07qui me caractérise.
00:54:09Si tous, ici, nous vivions avec 1200 euros par mois pendant un an,
00:54:15nous verrions peut-être les choses différemment.
00:54:17Et François Ruffin me dit,
00:54:19allez à l'usine, vous verrez ce que c'est.
00:54:21C'est bon, ils ont 1200 euros, ça va, tranquille.
00:54:23Et finalement, il m'envoie un SMS
00:54:25en me disant, est-ce que vous voulez faire ce film ?
00:54:27Je dis non. Certaines personnes autour de moi
00:54:29me disent, ne le fais pas, il va te la faire à l'envers.
00:54:31Et finalement, j'accepte.
00:54:33On a fait un tournage étalé sur une année,
00:54:35où j'ai fait différents travaux.
00:54:37L'usine de poissons,
00:54:39c'était un peu dur, il fallait se lever à 4h du matin.
00:54:41Mais à coups de pas,
00:54:43c'est un métier extrêmement...
00:54:45Là, je faisais auxiliaire de vie,
00:54:47qui est un métier magnifique,
00:54:49mais sous-payé.
00:54:51J'ai rencontré des femmes passionnées par leur métier,
00:54:53mais qui sont sous-payées.
00:54:55Après, ça, c'est une volonté politique.
00:54:57Je ne savais pas repasser,
00:54:59donc j'ai appris pendant le documentaire.
00:55:03Est-ce que ça vous a changé ?
00:55:05Ça m'a complètement changé mon logiciel.
00:55:07Parce qu'il y a des gens qui m'ont dit,
00:55:09pendant ce documentaire,
00:55:11quand vous êtes sur les plateaux de télévision,
00:55:13quand on entend les politiques,
00:55:15vous ne savez même pas de quoi vous parlez.
00:55:17Et ça vaut pour moi,
00:55:19mais moi je le reconnais, j'étais complètement déconnectée,
00:55:21ça vaut pour les politiques.
00:55:23Le message que j'ai retenu, c'est que nos politiques,
00:55:25peu importe les gouvernements,
00:55:27on s'en moque complètement,
00:55:29devraient faire un stage comme moi,
00:55:31aller quatre heures à l'usine,
00:55:33plutôt que d'aller dans l'usine et serrer des mains
00:55:35et dire j'y suis allée,
00:55:37et voir vraiment ce que c'est.
00:55:39Je suis d'accord avec vous,
00:55:41mais c'est forcément...
00:55:43Non, parce que beaucoup de gens m'ont dit,
00:55:45elle va revenir et elle va dire c'est bon,
00:55:47je l'ai fait, tout le monde peut le faire.
00:55:49Non, je ne dis pas ça.
00:55:51Voyons la bande-annonce.
00:55:53C'est la médiocrité de ceux qui ne veulent rien foutre.
00:55:55Un rhume, une angine, et on ne va pas bosser.
00:55:57Mais c'est quoi ces gens qui ne foutent rien ?
00:55:59C'est quoi ces glandus, ces assistés,
00:56:01ces feignasses ?
00:56:03Je viens ici pour une invitation amicale
00:56:05à Madame Salmane,
00:56:07que vous veniez vous installer pendant un mois,
00:56:09deux mois, avec le SMIC.
00:56:11Ce que je veux faire, c'est la réinsertion sociale
00:56:13des riches.
00:56:15Tu as payé combien ? 1000 euros.
00:56:17Bien ou pas ? Non, c'est pas bien.
00:56:19Est-ce qu'elle est gentille ou méchante, Sarah Salmane ?
00:56:21C'est pas le sujet,
00:56:23le sujet, c'est les gens.
00:56:29C'est pas un gros croque-monsieur.
00:56:31C'est un croque-monsieur raffiné à la truffe, aucun rapport.
00:56:35Oui, parce que le film démarre au Plaza Athénée,
00:56:37qui est un hôtel que j'ai appelé.
00:56:39Et vous êtes fâché, Jean-Luc François Ruffin ?
00:56:41Non, il est fâché avec moi.
00:56:43Il est fâché pour plusieurs raisons,
00:56:45parce qu'on a commencé ce documentaire
00:56:47avant le 7 octobre.
00:56:49Moi, j'ai des positions qui sont très claires.
00:56:51La défense d'Israël, la survie d'Israël.
00:56:53Et effectivement,
00:56:55c'est ma seule ligne directrice.
00:56:57Je n'infléchirai en rien mes positions.
00:56:59Lui voulait que je fasse preuve
00:57:01d'humanité envers Gaza,
00:57:03la Palestine.
00:57:05Moi, ma seule ligne directrice, c'est Israël.
00:57:07Il a dit, tu n'infléchis pas.
00:57:09C'est pour ça que vous êtes fâché ?
00:57:11Oui, qu'il est fâché avec moi et qu'il m'a dit,
00:57:13dans ces positions, je ne ferai pas la promotion.
00:57:15Il vous a lancé une invitation,
00:57:17un jour, de faire un film.
00:57:19Et vous avez accepté.
00:57:21Moi, je lui lance une invitation.
00:57:23On va voir s'il a autant de courage
00:57:25que vous, vous en avez eu.
00:57:27Qu'est-ce que vous en pensez, M. Ruffin ?
00:57:29Je vais lui envoyer un texto maintenant.
00:57:31Ce serait un plaisir.
00:57:35Ce qui est intéressant,
00:57:37c'est que lui fait son avant-première en province
00:57:39tous les soirs et qu'il ne veut pas que je vienne.
00:57:41Oui, mais c'est bien.
00:57:43C'est un peu intolérant,
00:57:45comme position.
00:57:47Il a été mis au pouce par Rima Hassan.
00:57:51Rima Hassan a appelé au boycott
00:57:53de ce film en raison de ma présence.
00:57:55Ce qui se passe à Sciences Po.
00:57:57Regardez cette séquence
00:57:59dans la rue.
00:58:01Le blocage de Sciences Po.
00:58:03La séquence qu'on va voir, je pense que c'est une séquence
00:58:05d'hier.
00:58:07L'école est totalement bloquée
00:58:09par des militants pro-palestinien.
00:58:11Et le ministre, il est où, M. Edzel ?
00:58:13Il n'a pas fait un plateau télé.
00:58:15Il a fait deux pauvres communiqués publiés sur Twitter.
00:58:17On nous vendait l'anti-woke, le retour de la fermeté.
00:58:19Rien du tout.
00:58:21Ça ne vous fait pas réagir,
00:58:23ça, Laurent Bertone ?
00:58:25Vous parlez de la France Orange mécanique.
00:58:27Certes.
00:58:29Mais le déni
00:58:31ou l'aveuglement ou la lâcheté
00:58:33de ceux qui dirigent,
00:58:35c'est-à-dire que tu peux quand même faire quelque chose.
00:58:37Ou alors, on laisse tout faire.
00:58:39C'est ce qui se passe ailleurs.
00:58:41C'est le fameux pas de vague.
00:58:43À force de ne pas faire de vague, on a lancé
00:58:45un flélogramme extrêmement plat.
00:58:47Il ne se passe plus rien et on se demande.
00:58:49Mais c'est une logique d'acceptation.
00:58:51Si chaque jour, vous acceptez un peu plus,
00:58:53ça coûte trop cher de réagir.
00:58:55Donc finalement, ne faisons rien, c'est plus prudent.
00:58:57C'est un feuilleton, Science Po.
00:58:59Ça va durer combien de temps ?
00:59:01Et M. Vassi, c'est à l'extérieur de Science Po.
00:59:03Là, il ne peut rien faire, M. Vassi.
00:59:05C'est sur le trottoir.
00:59:07Il bloque l'entrée.
00:59:09Comment cette idéologie morbide
00:59:11est rentrée dans la tête
00:59:13de ces jeunes ?
00:59:15Je ne sais pas.
00:59:17On ne dit pas de vague,
00:59:19mais c'est un tsunami
00:59:21de terrorisme intellectuel.
00:59:23Je peux vous expliquer
00:59:25comment les profs,
00:59:27la démocratisation de l'enseignement
00:59:29a créé des professeurs
00:59:31qui étaient sans doute
00:59:33moins bons
00:59:35que leurs prédécesseurs.
00:59:37C'est une sorte
00:59:39d'entre-oui,
00:59:41je ne veux pas employer des termes
00:59:43qui pourraient vexer les uns et les autres,
00:59:45mais vous avez des profs aujourd'hui
00:59:47qui n'auraient pas été profs il y a 30 ou 40 ans.
00:59:49Et ces gens,
00:59:51souvent, il y a beaucoup de frustration,
00:59:53d'aigreur, de ressentiment,
00:59:55des vies qui ne sont pas celles
00:59:57qu'ils souhaitaient.
00:59:59Evidemment, tu veux casser le système,
01:00:01tu veux attaquer le système.
01:00:03En plus, tu es prof, tu agis sur les élèves
01:00:05et tu as un enseignement qui n'a fait que baisser.
01:00:07Et notamment dans les universités.
01:00:09Parce que tu as fait croire
01:00:11à tous ces gens-là que c'était des grands intellectuels,
01:00:13alors que bien souvent, c'est des gens extrêmement médiocres.
01:00:15Mais de dire tout ça,
01:00:17forcément, c'est compliqué,
01:00:19parce que c'est la vérité.
01:00:21Vous voulez qu'on en parle, des profs,
01:00:23parfois, à l'université, ce qu'on entend, ce qu'ils disent ?
01:00:25Et des gens qui sont à Bac plus 5,
01:00:27Bac plus 6, mais ce n'est pas Raymond Haron.
01:00:29La colonisation mentale
01:00:31de nos jeunes,
01:00:33je veux encore saluer
01:00:35François-Xavier Bellamy,
01:00:37qui est le seul.
01:00:39Mais c'est lui qui devrait être ministre.
01:00:41En tout cas,
01:00:43c'est lui, et vous avez Madame Geneté
01:00:45qui ne connaît rien à rien sur ce dossier-là.
01:00:47Elle en connaît sûrement sur d'autres.
01:00:49Une chose invraisemblable,
01:00:51l'assistant parlementaire de Rima Hassan,
01:00:53qui est un ancien élève,
01:00:55a encore le droit d'accès à Sciences Po.
01:00:57Et donc, il peut aller mettre deux fois par semaine
01:00:59le bordel dans Sciences Po
01:01:01Tout est invraisemblable.
01:01:03Voyez la séquence
01:01:05que je vous disais devant Sciences Po.
01:01:31Gaillard, Gaillard, Palestine !
01:01:33Gaillard, Gaillard, Palestine !
01:01:35Gaillard, Gaillard, Palestine !
01:01:37Gaillard, Gaillard, Palestine !
01:01:39Gaillard, Gaillard, Palestine !
01:01:41Gaillard, Gaillard, Palestine !
01:01:43...venir vers nous, et je pense que peut-être
01:01:45qu'il va y avoir enfin...
01:01:47Je ne sais pas si les micros étaient ouverts.
01:01:49Les micros n'étaient pas ouverts.
01:01:51Alors répétez ce que...
01:01:53Le désespoir, c'est de savoir que plus de 65% des jeunes
01:01:55de 18 à 24 ans pensent qu'Israël ne doit pas exister.
01:01:57Donc ça, c'est le désespoir absolu.
01:01:59Et l'espoir, c'est qu'aux Etats-Unis,
01:02:01il y a un mouvement de bascule aujourd'hui pour les universités.
01:02:03Tout ce qui vient des Etats-Unis
01:02:05arrive vers nous avec un petit jet lag.
01:02:07On a bon espoir de penser que tout ce cirque va s'arrêter.
01:02:09Je voulais vous faire écouter ce que...
01:02:11Il y a deux lieux à conquérir.
01:02:13C'est les lieux de pouvoir intellectuel et la rue.
01:02:15Ça passe par là. Cette idéologie passe par ces deux lieux.
01:02:17Enfin là, ce sont des petits bourgeois
01:02:19qui n'ont jamais mis un pied en Palestine.
01:02:21Oui, mais les petits bourgeois dans l'histoire
01:02:23font parfois des mouvements révolutionnaires.
01:02:25Je voulais vous faire écouter M. Migaud,
01:02:27qui est, je le dis entre guillemets, fait ma joie.
01:02:29Parce que t'as vraiment l'impression de quelqu'un
01:02:31qui est un observateur de ça,
01:02:33un ministre de la Justice.
01:02:35On a des ministres absolument formidables.
01:02:37Et qui parlent de la chaîne pénale
01:02:39et qui disent que depuis 30 ans, rien n'a été fait.
01:02:41Ce qui est formidable d'ailleurs, ce qu'il dit.
01:02:43Je vous assure, ça m'a fait réagir.
01:02:45J'ai écouté toute son intervention hier.
01:02:47Elle est lunaire.
01:02:49En fait, il dit en creux que tous ceux qu'on dirigeait sont nuls.
01:02:51C'est ça qu'il dit. Écoutez M. Migaud.
01:02:53Le problème de la chaîne pénale,
01:02:55c'est qu'elle n'a pas été dimensionnée
01:02:57pour assurer
01:02:59la répression systématique
01:03:01et ferme que l'on est tous
01:03:03en droit d'attendre.
01:03:05Et les états généraux de la Justice
01:03:07l'ont constaté.
01:03:09Il y a plus de 30 années d'abandon
01:03:11de la Justice.
01:03:1330 années
01:03:15de sous-investissement de la Justice.
01:03:17Alors même que
01:03:19les attentes par rapport à la Justice
01:03:21sont de plus en plus fortes, de votre part
01:03:23et de la part des citoyens.
01:03:25Tout ceci,
01:03:27il faut le rappeler sans cesse,
01:03:29n'est pas le fruit du laxisme
01:03:31ou d'une idéologie, mais au contraire
01:03:33de la fermeté de la Police et de la Justice
01:03:35que les Français attendent légitimement
01:03:37et qui est un fait aujourd'hui.
01:03:39C'est quand même formidable d'entendre
01:03:41un homme qui a été député, homme politique
01:03:43depuis des années, dire qu'il y a eu 30 ans d'abandon
01:03:45de la Justice. Ce que nous disons nous, parfois,
01:03:47ici sur ce plateau, et ce qu'on nous conteste de dire.
01:03:49Alors, deux choses.
01:03:51Eric Dupond-Moretti,
01:03:53c'est à mettre sur la colonne plus.
01:03:55Il a considérablement augmenté le budget
01:03:57de la Justice.
01:03:59Ensuite, Didier Migaud, il a quand même dit des choses intéressantes
01:04:01hier devant les députés.
01:04:03Il va vers plus de fermeté. Il est pour
01:04:05les comparutions immédiates pour les jeunes délinquants
01:04:07et il est pour lever
01:04:09l'excuse de minorité dans
01:04:11les cas les plus graves.
01:04:13C'était le fameux débat, Gabriel Attal voulait
01:04:15l'ouvrir quand il était Premier ministre.
01:04:17Certes, il redit, il n'y a pas de laxisme
01:04:19judiciaire. Tous les jours, on a la preuve
01:04:21du contraire, mais il infléchit
01:04:23quand même un peu sa position et il va un peu
01:04:25plus vers plus de fermeté. Il faut quand même le souligner.
01:04:27Il y a un moment, peut-être le réel,
01:04:29Laurent Aubertone. Vous vous souvenez
01:04:31de cette émission, On n'est pas couché
01:04:33lorsque vous étiez venu
01:04:35avec Pauline ? C'était en quelle année ?
01:04:372013.
01:04:39Qu'est-ce qu'on vous disait sur les plateaux lorsque vous arriviez
01:04:41avec la France orange mécanique ?
01:04:43Fasciste, xénophobe,
01:04:45lésure sombre, extrême droite, etc.
01:04:47Le couplet total
01:04:49alors que je venais juste dire, il y a 200
01:04:51femmes qui sont violées dans ce pays, est-ce que peut-être on
01:04:53pourrait en parler ? Ça peut être intéressant.
01:04:55Et c'était vraiment,
01:04:57c'était le blasphème.
01:04:59On ne pouvait absolument pas dire ça.
01:05:01C'était très inconvenant,
01:05:03c'était grossier et j'ai disparu du paysage après ça.
01:05:05Et aujourd'hui,
01:05:07même les plus acharnés
01:05:09ont fini par admettre que oui, peut-être,
01:05:11il y avait un problème. Alors évidemment, c'est la société,
01:05:13c'est la police, c'est le racisme.
01:05:15À l'époque, Zemmour et Nolot ?
01:05:17Oui, Zemmour et Nolot, j'étais passé, c'était ma toute première
01:05:19émission.
01:05:21On n'est pas couché, c'était pas à l'époque ?
01:05:23On n'est pas couché, c'était avec Aymeric Caron.
01:05:25Oui, tout à fait.
01:05:27Ah oui, c'était pas avec eux ?
01:05:29Non, c'était juste Zemmour et Nolot après.
01:05:31Et vous vous souvenez
01:05:33des invités qu'il y avait autour de la table ?
01:05:35Aymeric Caron, Natacha Polony,
01:05:37après les autres invités, j'ai plus...
01:05:39Et personne ne vous avait dit ?
01:05:41Non, j'étais de toute façon, il ne fallait pas toucher à ça.
01:05:43Mais déjà, évoquer l'insécurité, c'était suspect.
01:05:45J'avais forcément des intentions
01:05:47nauséabondes sous-jacentes.
01:05:49Et alors en plus, oser dire que
01:05:51peut-être il y avait un lien
01:05:53avec une certaine immigration,
01:05:55c'était...
01:05:57J'ai terminé mon cas, on va dire.
01:05:59Et vous avez quitté, vous dites,
01:06:01la scène médiatique pendant...
01:06:03À cette époque, si on disait la vérité
01:06:05dans un média, on ne pouvait plus faire de journalisme.
01:06:07C'était pas compatible.
01:06:09Pour dire la vérité, comme vous l'avez dit tout à l'heure,
01:06:11je suis écrivain, et c'est ce que je suis devenu,
01:06:13mais un petit peu à mon corps défendant.
01:06:15Et tant mieux, parce qu'aujourd'hui,
01:06:17j'ai l'impression que les messages
01:06:19sont passés quand même.
01:06:21Je n'ai pas l'impression que les solutions arrivent,
01:06:23mais les messages sont passés, les esprits ont l'air beaucoup plus éveillés
01:06:25qu'à l'époque.
01:06:27Le réel est...
01:06:29C'est vrai que certaines chaînes
01:06:31sont apparues et ont fait ce travail
01:06:33d'information, de témoignage.
01:06:35C'est quoi notre métier ? C'est de témoigner de la réalité,
01:06:37ni plus ni moins.
01:06:39Je pense qu'il n'y a aucune vérité qui est mauvaise à dire.
01:06:41Je pense que le peuple
01:06:43est apte à entendre à peu près tout ce qui se passe
01:06:45dans son pays sans tirer des conclusions
01:06:47folles et excessives.
01:06:49C'est ce qu'il faut continuer à faire.
01:06:51Les demandes communautaires, elles sont tous les jours.
01:06:53Je le disais hier, et je félicite nos amis
01:06:55Alain Marchal et Olivier Trichot qui ont arrêté
01:06:57l'interview avec Rima Hassan
01:06:59hier, qui vient sur leur plateau
01:07:01pour expliquer que
01:07:03BFM en l'espèce devra rendre
01:07:05des comptes. Devant qui ? On ne sait pas.
01:07:07On sera jugé par un tribunal
01:07:09d'exception, sans doute, nous les journalistes.
01:07:11Ils ont été parfaits, Olivier et Alain,
01:07:13parce qu'ils ont arrêté. Je trouve que le communiqué de BFM
01:07:15est un peu surprenant parce que BFM
01:07:17s'excuse ou se justifie
01:07:19alors qu'au lieu de condamner
01:07:21Rima Hassan,
01:07:23vous imaginez si
01:07:25un député du Rassemblement
01:07:27national avait dit
01:07:29à un journaliste, vous allez rendre des comptes.
01:07:31Toutes les sociétés de journalistes de France et de Navarre
01:07:33auraient fait un communiqué ce matin, ce qui n'est pas
01:07:35le cas. Aucune société de journalistes
01:07:37m'amuse toujours.
01:07:39Elles sont aux abonnés absents sur ce qui s'est passé hier
01:07:41à BFM. Elles sont aux abonnés absents.
01:07:43Yacine Bellatar m'avait dit
01:07:45qu'il faudrait que vous
01:07:47payiez un jour ce que vous avez dit.
01:07:49Ensuite, il m'avait comparé à Samuel Paty. Ça n'a pas ému
01:07:51grand monde. Là, c'est le
01:07:53deux poids, des mesures. Eric Ciotti,
01:07:55on a parlé ce matin. Deux fois, souvenez-vous
01:07:57ce qui s'est passé contre la tour TF1.
01:07:59Sébastien Delogur, Rima Hassan,
01:08:01s'en prendre à TF1 parce qu'il y avait une interview
01:08:03de Benjamin Netanyahou avec Darius Rothman.
01:08:05TF1, pareil, avait très peu réagi
01:08:07parce que TF1 n'avait pas de
01:08:09vague. Ils ont peur.
01:08:11C'est l'intimidation maintenant.
01:08:13Avec le Benjamin Hérène de l'Assemblée nationale.
01:08:15Maintenant, Rima Hassan se victimise.
01:08:17Bien sûr.
01:08:19Tout est écrit derrière Rima Hassan.
01:08:21Bien évidemment.
01:08:23J'attends les sociétés de rédacteurs
01:08:25des journalistes. Vous ne les aurez pas. Je les attends.
01:08:27Elles font généralement un communiqué
01:08:29pour la moindre chose.
01:08:31Elles seront aux abonnés absents.
01:08:33Écoutez Eric Ciotti qui en a parlé ce matin.
01:08:35Madame Hassan,
01:08:37comme Monsieur Mélenchon, ne sont plus
01:08:39à une provocation près. Ils osent tout.
01:08:41Il n'y a aucune réponse, aucune sanction.
01:08:43Moi, je veux dire d'abord mon soutien
01:08:45aux journalistes qui ont été menacés.
01:08:47On est face à des menaces.
01:08:49On est face à des menaces aujourd'hui.
01:08:51Et ça, on ne peut pas le tolérer. On ne peut pas l'accepter.
01:08:53Et il faut que
01:08:55tous ceux qui sont républicains
01:08:57réagissent. Mais encore une fois,
01:08:59aujourd'hui,
01:09:01ces gens, certains
01:09:03et certains de mes amis, ont été les alliés
01:09:05aux élections législatives au deuxième
01:09:07tour des amis de Madame Hassan.
01:09:09Mais ce qu'elle fait là,
01:09:11c'est qu'elle fait rentrer
01:09:13ici. Une nouvelle fois, ça participe
01:09:15à l'importation du conflit.
01:09:17Parce que la protection des journalistes en temps de guerre
01:09:19au niveau du droit international, c'est
01:09:21quelque chose de spécifique. Et d'attaquer
01:09:23des journalistes, c'est un signal
01:09:25fort sur l'importation du conflit.
01:09:27En fait, c'est la même méthode que Louis Boyard qui
01:09:29vient chez TPMP et qui vient parler d'autres choses.
01:09:31C'est exactement la même méthode.
01:09:33Et nous sommes, nous, piégés
01:09:35parce que nous en parlons d'abord.
01:09:37Nous lui donnerons une certaine vitrine.
01:09:39Bien évidemment.
01:09:41Bien évidemment.
01:09:43Il avait raison.
01:09:45J'ai ce qu'elle avait écrit à François-Xavier Bellamy.
01:09:47Pour le moment, Bellamy et ses petits copains
01:09:49proches du régime génocidaire israélien
01:09:51dorment bien. Ça ne va pas durer.
01:09:53Rambler, ce n'est que le début.
01:09:55Bien sûr.
01:09:57Et tout ça passe avec une
01:09:59indulgence de l'espace mythétique.
01:10:01Je le répète, c'était le Rassemblement National
01:10:03qui faisait la racine carrée
01:10:05de cela. Les réactions étaient différentes.
01:10:07Géraldine Maillé. Et complément
01:10:09d'enquête.
01:10:11On pourrait imaginer un reportage
01:10:13sur Sciences Po. Sur Saint-Stan.
01:10:15C'est vraiment le seul problème en France.
01:10:17Complément d'enquête. Le service public, c'est votre
01:10:19argent. Saint-Stanislas.
01:10:21De surtout montrer l'élite
01:10:23française
01:10:25qui serait coupable.
01:10:27Vous voulez voir une petite bande-annonce très rapide ?
01:10:29C'est lunaire.
01:10:33Il a suffi de quelques mots d'une ancienne
01:10:35ministre de l'éducation nationale
01:10:37pour allumer la guerre scolaire.
01:10:39Au cœur de la polémique,
01:10:41le collège Stanislas.
01:10:43Stanislas se distingue par sa composition
01:10:45sociale extrêmement favorisée.
01:10:47Culte du travail et recrutement
01:10:49très sélectif. Il a dû partir à HEC.
01:10:51Quels sont les secrets
01:10:53de cet établissement parisien
01:10:55fréquenté par les élites ?
01:10:57Ce qu'on nous dit à Stan, c'est qu'il n'y a rien en dehors de Stan.
01:10:59Accusé d'autoritarisme,
01:11:01de sexisme, d'homophobie.
01:11:03J'entendais des injures contre les
01:11:05homosexuels à longueur de journée.
01:11:07Complément d'enquête sur les dérives d'une école d'excellence.
01:11:09C'est jeudi soir, juste après
01:11:11envoyée spéciale sur France 2
01:11:13et sur la plateforme France.tv.
01:11:15Les dérives d'une école d'excellence.
01:11:17C'est le service public.
01:11:19Ce sont des militants, là aussi,
01:11:21qui...
01:11:23Ce serait plus intéressant, par exemple, sur les dérives de Sciences Po.
01:11:25Ça, ça m'intéresserait. C'est ce qu'a dit d'ailleurs Eugénie
01:11:27Bastier.
01:11:29Eugénie Bastier,
01:11:31j'attendais plutôt un complément
01:11:33d'enquête sur Sciences Po, une école qui a montré bien
01:11:35plus de dérives que Stanislas cette année.
01:11:37Mais bon, qu'attendent du service public ?
01:11:39On en parle tous les
01:11:41matins.
01:11:43C'est la bataille des idées et tout ça se fait.
01:11:45Le ministre de la Culture
01:11:47pourrait intervenir. Les ministres de l'Éducation nationale
01:11:49pourraient intervenir. Le Premier ministre pourrait intervenir.
01:11:51Tout ça se fait.
01:11:53Dans un monde de lâcheté,
01:11:55d'aveuglement, de déni
01:11:57qui est effrayant.
01:11:59Géraldine Maillet. Pascal Praud.
01:12:01L'AVC. Alors, la première
01:12:03phrase est terrible, d'ailleurs.
01:12:05Ils l'ont sauvée, mais je ne sais pas si c'est une bonne nouvelle.
01:12:07Je sais que c'est une passion.
01:12:09Mais oui, parce qu'évidemment,
01:12:11parce qu'on peut tous
01:12:13être touchés dans nos familles par un membre
01:12:15de famille qui a eu un AVC.
01:12:17Et cette question, elle est essentielle.
01:12:19Oui, et c'est vrai que c'est à la fois une histoire
01:12:21personnelle et complètement universelle.
01:12:23On est tous confrontés ici sur ce plateau
01:12:25à des aînés, à des grands-parents,
01:12:27à des parents. Et effectivement,
01:12:29quand ma grand-mère a eu cet AVC, je le rappelle,
01:12:31de 92 ans, forcément,
01:12:33entre le moment où elle est sauvée,
01:12:35même si aujourd'hui elle est en vie et pas très
01:12:37en forme, mais entre le moment où elle est sauvée
01:12:39et moi je me dis, est-ce que ça
01:12:41vaut le coup qu'elle soit sauvée ? On va la retrouver
01:12:43dans quel état, en fait.
01:12:45Et c'est toute une problématique presque philosophique,
01:12:47presque éthique, et je sais peut-être qu'on n'est pas forcément
01:12:49d'accord avec ça. C'est-à-dire que moi, avant, j'avais
01:12:51des sortes de certitudes sur les plateaux télé,
01:12:53en disant, oui, c'est vrai, ça sert à rien,
01:12:55être grabataire, être vieux
01:12:57sur un lit et tout ça. Et en fait, force est
01:12:59de constater qu'aujourd'hui, quand je la vois sur son lit
01:13:01dans cet EHPAD, public merveilleux,
01:13:03je me dis, non, en fait,
01:13:05à quel titre ?
01:13:07Et évidemment, je dois l'accompagner,
01:13:09évidemment que je dois être dans la bienveillance,
01:13:11je dois tout faire pour elle comme elle a tout fait pour moi.
01:13:13En fait, toutes ces problématiques-là,
01:13:15s'effacent immédiatement.
01:13:17Mais elle, que dit-elle ?
01:13:19En fait, c'est ce que ce livre m'a appris aussi,
01:13:21et c'est pour ça que j'ai voulu l'écrire. C'est-à-dire, d'abord, les soignants m'ont aidée.
01:13:23Parce que tu parlais tout à l'heure, Sarah,
01:13:25je te tutoie, de gens sous-payés.
01:13:27Ils sont sous-payés, mais ça n'est pas...
01:13:29Parce qu'évidemment, je dresse des portraits de ces invisibles,
01:13:31les brancardiers,
01:13:33soignants, infirmiers, tout ça.
01:13:35D'abord, c'est que des métiers vocation.
01:13:37Ils ont tous voulu s'occuper...
01:13:39Voilà, absolument.
01:13:41Mais ça n'a jamais été dans leurs revendications d'être plus payés.
01:13:43Eux, ce qu'ils veulent, c'est de l'humanité.
01:13:45C'est-à-dire que moi, quand je vais voir ma grand-mère,
01:13:47eh bien, en fait, ils ont envie d'un bonjour.
01:13:49Ils ont envie de comment vous allez aujourd'hui.
01:13:51Parce qu'en face d'eux,
01:13:53ils ont des gens très âgés qui ne les voient pas,
01:13:55qui ne les considèrent pas, qui ne leur répondent pas.
01:13:57Ils ont des murs d'indifférence.
01:13:59Et je pense que c'est aussi aux familles,
01:14:01aux accompagnants, d'apporter
01:14:03de l'humanité aussi à ces soignants.
01:14:05Et c'est peut-être aussi, en grande partie,
01:14:07une raison de la maltraitance.
01:14:09C'est-à-dire que quand toute la journée,
01:14:11vous n'avez rien, vous n'avez qu'un mur d'indifférence,
01:14:13c'est très compliqué.
01:14:15Et ma grand-mère, en fait, elle ne me dit rien
01:14:17parce qu'en fait, quand tu as un Alzheimer,
01:14:19en fait, tu es dans un autre monde.
01:14:21Et c'est ça aussi ce que m'a appris cette période,
01:14:23cette sorte de traversée comme ça avec elle à ses côtés,
01:14:25ce journal de bord, c'est que les soignants,
01:14:27les neurologues et tout ça m'ont dit
01:14:29vous ne devez pas juger votre grand-mère
01:14:31avec votre monde à vous.
01:14:33C'est ce que ma grand-mère, il est toutes les 5 secondes.
01:14:35Quand elle voit l'affiche du livre et qu'elle me dit
01:14:37oh c'est beau, et que je lui montre 5 minutes après
01:14:39oh c'est beau, et que 5 minutes après elle me dit
01:14:41oh c'est beau, je n'ai pas à la juger moi
01:14:43avec mes paramètres à moi de mon monde.
01:14:45Dans son monde à elle, ça marche comme ça.
01:14:47Dans son monde à elle,
01:14:49elle se contente de ça. Elle ne souffre pas
01:14:51et elle est contente de ça. Donc moi, je n'ai pas à la juger,
01:14:53je n'ai pas à l'accabler, je n'ai pas à en terminer
01:14:55de ce monde-là. C'est juste un autre monde,
01:14:57un monde parallèle.
01:14:59La première fois que je me rends au Magnolia,
01:15:01je suis contente, sa présence adoucit ma tristesse
01:15:03comme un édulcorant d'insouciance.
01:15:05Allez, si c'est vraiment affreux,
01:15:07on divisera l'affreux en deux,
01:15:09ce sera moins éprouvant.
01:15:11C'est à la fois aller sur l'AVC, mais c'est aussi sur ce qui se passe dans les EHPAD.
01:15:13Et pour connaître
01:15:15légèrement bien sûr ce monde,
01:15:17pour aller comme tout à chacun de temps en temps,
01:15:19je suis frappé d'une forme d'énergie
01:15:21et de joie de vivre
01:15:23de ceux qui travaillent
01:15:25dans les EHPAD.
01:15:27Vous avez raison, j'en ai fait deux.
01:15:29Un privé et un public.
01:15:31J'étais frappée quand j'arrivais au départ.
01:15:33C'est un monde qu'on ne connaît pas.
01:15:35J'étais traumatisée par les faux soyeurs
01:15:37en me disant qu'elles allaient me retrouver
01:15:39avec un œil au beurre noir par terre.
01:15:41J'avais que des gens
01:15:43plein d'amour, plein de résilience,
01:15:45plein de bienveillance. Encore une fois, je ne suis pas dans un déni.
01:15:47Je sais que ça existe.
01:15:49Je ne veux pas dire qu'il n'y a que ça.
01:15:51Depuis des années, maintenant, il y a une petite musique
01:15:53et on a l'impression qu'il n'y a que ça.
01:15:55C'est aussi insupportable pour le personnel soignant.
01:15:57Vous avez raison, Pascal.
01:15:59Moi, ce qui m'a frappée quand je suis arrivée dans l'EHPAD,
01:16:01la première fois, cet EHPAD privé, l'Emmanuélia,
01:16:03c'est que tout le monde disait bonjour.
01:16:05Mais il disait bonjour à des gens qui ne répondaient pas.
01:16:07Il disait bonjour à des couloirs et à des portes.
01:16:09Il disait bonjour à une sorte de vide absolu
01:16:11de gens complètement gâteux,
01:16:13sénessants, tordus, endormis.
01:16:15Face à ce bonjour, nous,
01:16:17on doit répondre, les familles, les accompagnants,
01:16:19quand les familles passent.
01:16:21On dit qu'il y a de la maltraitance dans les EHPAD.
01:16:23Mais moi, aujourd'hui, quand je vais voir ma grand-mère,
01:16:25il y a des gens qui n'ont pas de visite,
01:16:27pas depuis une semaine, depuis un an, deux ans,
01:16:29trois ans, quatre ans, qui ont été abandonnés.
01:16:31Quel style d'homme en a été, de femme,
01:16:33de père, de mère, pour être abandonné
01:16:35aujourd'hui par...
01:16:37Et ça, vous l'écrivez très joliment,
01:16:39l'AVC va aussi redistribuer les cartes de l'équilibre familial,
01:16:41obligé de passer, obligé de s'organiser,
01:16:43obligé d'intégrer cette donnée
01:16:45à toutes les décisions.
01:16:47Gérer cet AVC, c'est comme préparer
01:16:49un tour du monde. On doit vérifier
01:16:51si les passeports sont valides, s'il faut des visas particuliers,
01:16:53des vaccins, des assurances
01:16:55imprimées en trois exemplaires.
01:16:57Notre agitation fébrile,
01:16:59comme un antidote à la passivité,
01:17:01l'immobilisme, l'inertie de ma grand-mère.
01:17:03Je sais qu'on en a parlé
01:17:05sur Europe 1, je sais que c'est quelque chose qui vous touche.
01:17:07Quelque chose qu'on a...
01:17:09Soit qu'on va traverser, soit qu'on a traversé.
01:17:11Et que, voilà,
01:17:13il y a 150 000 AVC en France chaque année,
01:17:15il y a plus de 900 000 personnes
01:17:17qui sont atteintes d'Alzheimer,
01:17:19et qu'on peut se réjouir que tout le monde vieillisse,
01:17:21et que c'est formidable, on ne va pas tous vieillir en bonne santé.
01:17:23Et je trouve que, malgré tout, aujourd'hui,
01:17:25la vieillesse, c'est l'apartheid de la vie,
01:17:27comme disait Bernard Pivot, et que je ne sais pas
01:17:29si on aime nos vieux dans nos sociétés.
01:17:31Ce que vous avez dit tout à l'heure
01:17:33des gens qui n'ont plus de visite,
01:17:35c'est aussi parce que parfois...
01:17:37Alors ça, là, il y a discussion
01:17:39sur ce que je vais dire, mais c'est tellement
01:17:41douloureux pour certains
01:17:43de voir
01:17:45celui ou celle
01:17:47qu'ils ont aimé dans cet état-là
01:17:49que certains ne veulent pas voir.
01:17:51Ce que je trouve d'un égoïsme fou, de dire ça.
01:17:53Je me souviens d'un ami qui disait
01:17:55tu vas voir un tel
01:17:57qui est en train de mourir. Ah non, non, ça me fait trop de mal.
01:17:59Je lui ai dit, c'est pas le sujet,
01:18:01que ça te fasse trop de mal à toi,
01:18:03ça lui ferait peut-être du bien à lui.
01:18:05Et il y a cette phrase que vous écrivez
01:18:07comme à chaque fois depuis une semaine,
01:18:09les retrouvailles sont un petit coup de couteau dans nos entrailles,
01:18:11on n'a pas rêvé, on n'a pas exagéré,
01:18:13elle est bien devenue comme ça,
01:18:15une miniature d'elle-même,
01:18:17une mamie lyophilisée,
01:18:19un petit coup de couteau
01:18:21dans nos entrailles
01:18:23quand vous la voyez. Et ça, je comprends ça.
01:18:25Oui, c'est à la fois
01:18:27un petit couteau dans nos entrailles,
01:18:29un petit coup de couteau, et en même temps,
01:18:31on n'a pas le droit de l'abandonner,
01:18:33et c'est ce que j'expliquais tout à l'heure,
01:18:35je ne dois pas la juger avec le avant-après.
01:18:37Et les soignants me l'ont dit.
01:18:39Mais c'est pas la juger, c'est vous.
01:18:41Vous voyez ce que je veux dire ?
01:18:43C'est ce qu'on disait, ça peut faire tellement de mal.
01:18:45Oui, mais ça fait encore plus de mal
01:18:47de ne pas aller la voir.
01:18:49Ça fait encore plus de mal de ne pas savoir
01:18:51éventuellement si elle manque de rien,
01:18:53même si elle ne va pas le verbaliser.
01:18:55Je pense que c'est encore...
01:18:57Encore une fois, je ne veux culpabiliser personne,
01:18:59mais je pense que si on réinjecte
01:19:01de l'humain, et dans nos EHPAD,
01:19:03en allant voir les gens qui s'occupent...
01:19:05Parce qu'aujourd'hui, les gens qui s'occupent
01:19:07de ma grand-mère, moi je ne le ferais même pas.
01:19:09Lui donner à manger, lui changer ses couches,
01:19:11la doucher. C'est ça le quotidien des gens qui la soignent.
01:19:13Ils ont droit aussi à un bonjour,
01:19:15à un merci, à importer un gâteau
01:19:17un jour et tout ça.
01:19:19Ce n'est pas plus de salaire ou moins de salaire,
01:19:21c'est aussi réinjecter de l'humain.
01:19:23Ils ne se plaignent jamais du salaire
01:19:25et ils ont toujours choisi cela.
01:19:27Il y a une intelligence,
01:19:29une énergie.
01:19:31Quand tu ressors
01:19:33d'un EHPAD,
01:19:35que tu vois d'abord les gens,
01:19:37comment ils sont, ceux qui s'occupent d'eux,
01:19:39tu peux voir la vie
01:19:41différemment peut-être.
01:19:43Tu peux être plus indulgent ou plus tolérant
01:19:45ou que sais-je.
01:19:47Il y a une très belle chanson.
01:19:49Je sais que vous adorez Michèle Sardou.
01:19:51Oui.
01:19:53La vieille. Il y a ceux qui viendraient bien
01:19:55des fois mais qu'on ne parle pas.
01:19:57Elle a des cerises sur son chapeau, la vieille.
01:19:59Elle se fait croire que c'est l'été.
01:20:01Elle est très jolie cette chanson.
01:20:03Ça pourrait être ma minuscule.
01:20:05Dans le cas de Sarah comme de Géraldine,
01:20:07c'est l'expérience qui compte.
01:20:09Bien sûr.
01:20:11Géraldine Maillet qui est écrivain.
01:20:13Ma minuscule, c'est chez Harper Collins.
01:20:15C'est vraiment un très beau livre
01:20:17parce que c'est un livre qui vient du cœur.
01:20:19C'est un livre
01:20:21où les sentiments sont vifs.
01:20:23C'est comme toujours avec vous,
01:20:25il y a beaucoup de délicatesse et d'intelligence.
01:20:27Est-ce que votre grand-mère, pardonnez-moi,
01:20:29avait dit ce qu'elle voulait avant ?
01:20:31Je vous en prie.
01:20:33Dernière question mais Audrey Berto nous attend.
01:20:35Oui, elle avait déjà dit ce qu'elle voulait avant.
01:20:37Pardonnez-moi.
01:20:39J'ai le mauvais rôle pour tout vous dire
01:20:41parce qu'il est 10h33
01:20:43et Audrey Berto nous donne
01:20:45les dernières infos du moment.
01:20:47Excusez-moi.
01:20:49Dans le Vaucluse,
01:20:51vers 5h du matin,
01:20:53plusieurs véhicules de police
01:20:55ont été incendiés devant le commissariat
01:20:57de Cavaillon.
01:20:59Les personnes qui étaient en garde à vue
01:21:01dans le commissariat lors des sinistres
01:21:03ont été évacuées.
01:21:05Ce matin par des étudiants pro-palestiniens,
01:21:07le comité palestine de Sciences Po
01:21:09avait invité les étudiants à se mobiliser
01:21:11juste après le 7 octobre.
01:21:13La rue Saint-Guillaume a depuis été évacuée.
01:21:15Sciences Po Lyon et Sciences Po Rennes
01:21:17ont également été bloqués ce matin.
01:21:19Enfin, le budget 2025 maintiendra
01:21:21une hausse des effectifs sur la justice,
01:21:23sur l'intérieur et sur la défense.
01:21:25C'est ce qu'a assuré la porte-parole du gouvernement
01:21:27Maude Bréjon en réponse à des craintes
01:21:29exprimées par le ministre de la Justice.
01:21:31Merci chère Audrey. Quand c'est fini,
01:21:33si j'ose dire, ça recommence,
01:21:35le commissariat de Cavaillon a été incendié
01:21:37cette nuit et je vois
01:21:39les vidéos qui défilent.
01:21:41Je ne sais pas si vous étiez au courant.
01:21:43Si, j'ai vu ça tout à l'heure, oui.
01:21:45C'est pareil, classique.
01:21:47C'est-à-dire que la fameuse
01:21:49guerre asymétrique des forces de police
01:21:51qui ont leur règlement, qui ont leur 9 mm,
01:21:53qui ont les accusations
01:21:55médiatiques, etc., qui ont des conditions
01:21:57de travail très difficiles,
01:21:59qui sont face à des gens
01:22:01qui n'ont pas du tout les mêmes repères moraux,
01:22:03qui n'ont pas du tout les mêmes moyens matériels,
01:22:05qui sont prêts à aller
01:22:07extrêmement loin,
01:22:09pour imposer leur loi
01:22:11à celle défendue par
01:22:13les policiers et on assiste
01:22:15à ça, des attaques de commissariats.
01:22:17Et c'est banal, les attaques de commissariats.
01:22:19Là, c'est quand même pas tous les jours. J'espère qu'un
01:22:21commissariat n'est pas brûlé tous les jours.
01:22:23Vous prenez l'actualité, la dernière semaine, je peux vous en trouver
01:22:25trois ou quatre.
01:22:27Des commissariats attaqués comme ça.
01:22:29Joli feu d'artifice pour Philippe Poutou.
01:22:31Il avait dit ça quand un commissariat avait été
01:22:33pris pour cible, mortier d'artifice.
01:22:35Joli feu d'artifice.
01:22:37Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
01:22:39Merci, vraiment
01:22:41merci, merci Géraldine, merci
01:22:43Sarah, merci Rachel,
01:22:45merci
01:22:47aux téléspectateurs, bien sûr, merci
01:22:49d'avoir été avec nous, merci à Vincent Pujol,
01:22:51que je salue et que nous aimons
01:22:53tendrement et à qui nous
01:22:55pensons chaque jour,
01:22:57nous sommes très contents de voir Géraldine,
01:22:59dit-il, sur notre plateau.
01:23:01Vous serez ce soir chez Cyril Hanouna ?
01:23:03J'espère bien, oui.
01:23:05Parce que vous ne savez pas encore ?
01:23:07C'est chaque jour.
01:23:15Je remercie qui était avec nous
01:23:17ce matin.
01:23:19Je ne le sais pas qui était avec nous
01:23:21si Marina me le dira.
01:23:23François Lemoyne
01:23:25était à la réalisation, Mathéo Vinci
01:23:27était à la vision,
01:23:29Amanda était au son,
01:23:31merci à Marine Lanson, à Hélène Charpy,
01:23:33toutes ces émissions sont retrouvées sur cnews.fr.
01:23:35Dans un instant,
01:23:37Jean-Marc Morandini, rendez-vous ce soir.