Osiris agriculture, un robot pour irriguer les agricultures

  • l’année dernière

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00:00 La France bouge, la pépite du jour.
00:03 Chaque année nous remettons des trophées Europe 1 de l'avenir parce qu'ici on découvre des pépites des toutes petites entreprises.
00:08 Aujourd'hui c'est un projet qui a été fondé à Lille en 2021.
00:13 Henri, vous avez 28 ans c'est ça ?
00:16 - Tout à fait.
00:16 - Donc Osiris, je le disais tout à l'heure, c'est un dieu, le roi égyptien, inventeur de l'agriculture et de l'irrigation.
00:24 C'est en référence à ce dieu là.
00:26 Vous avez fait Centrale Supélec, vous avez fait l'ESSEC et vous êtes fils d'agriculteur comme vos deux associés.
00:33 - Tout à fait.
00:33 - Et vous avez fait des études prestigieuses mais vous avez toujours voulu donner du sens à votre métier d'ingénieur
00:42 et vous êtes replongé dans l'agriculture que vous connaissez bien.
00:46 Tout est venu parce que tous les étés vous rentrez à la ferme de vos parents ?
00:52 - Tout à fait.
00:53 - C'est de là que provient l'inspiration de cette entreprise ?
00:56 - Exactement, depuis que je suis tout petit je suis sur la ferme de mes parents et depuis que je suis parti pour mes études
01:01 je revenais tous les étés aider mon père, maintenant mon frère à irriguer, à faire la moisson.
01:06 - Et petit à petit vous avez constaté que les étés devenaient de plus en plus secs ?
01:11 - Tout à fait, il y a eu un gros choc en 2018, c'est 1,5 fois la quantité d'eau apportée sur une culture.
01:17 - Donc nouvelle charge de travail ?
01:18 - Donc explosion de la charge de travail, non compensée parce qu'on ne va pas embaucher quelqu'un pour faire l'irrigation.
01:24 - Exactement.
01:25 - Donc là vous vous êtes dit, je suis ingénieur, j'ai quand même fait Centrale, j'ai fait l'ESSEC,
01:29 je vais trouver une solution dans la robotique.
01:32 C'est comme ça qu'est né Osiris Agriculture, le reste vous allez nous le raconter.
01:36 C'est quoi Osiris Agriculture ?
01:38 Je donne un peu d'indices, c'est un robot agricole et le reste c'est à vous, on vous écoute.
01:43 - Oui tout à fait, alors Osiris Agriculture c'est comme vous l'avez dit,
01:47 l'aventure de trois fils d'agriculteurs, trois diplômés d'école d'ingénieurs, donc Rodolphe, Léon et moi-même.
01:51 Et nous créons un robot d'irrigation qui est capable d'irriguer de façon précise et autonome.
01:56 Globalement, on va faire jusqu'à 30% d'économie d'eau sur une barquette de frites de 150 grammes
02:01 qu'on peut trouver dans les grandes chaînes de fast-food.
02:03 Il faut 6 litres d'eau pour irriguer ça par exemple en 2022.
02:06 On va économiser 2 litres, donc on va quasiment économiser 2 bouteilles sur un pack de 6,
02:10 qu'on va laisser dans les nappes au moment de l'été, donc quand il fait très très sec.
02:13 C'est très important de pouvoir faire ça.
02:15 De plus la machine, elle va permettre d'économiser de l'énergie et on sait qu'aujourd'hui c'est important
02:19 puisqu'on va travailler à plus basse pression.
02:21 Et finalement, elle va permettre d'automatiser une tâche qui est manuelle, qui est éreintante,
02:25 qui a lieu du 1er juin au 1er août, tous les jours.
02:29 Il n'y a pas de 14 juillet, il n'y a pas de week-end.
02:31 Pour les agriculteurs qui irriguent, c'est tous les jours et c'est des horaires souvent le tôt le matin, la nuit, etc.
02:36 Donc voilà le principe, comment ça fonctionne.
02:37 Globalement, on est sur un robot qui va suivre une trajectoire GPS,
02:41 ça c'est quelque chose qui est assez développé en agriculture aujourd'hui,
02:44 pour irriguer de façon précise, notamment sous la végétation et en suivant des capteurs en barre.
02:47 Merci pour votre pitch Henri Desescales, cofondateur d'Ozeris Agriculture.
02:52 Donc vous avez fait un prototype l'année dernière, qui a été validé.
02:56 Là, vous êtes dans la phase du parcours industriel.
02:59 Donc il faut certifier, produire la machine, optimiser les coûts avec une envie de mise sur le marché d'ici 2025.
03:06 Exactement. On a ce défi de passer d'une machine qui est vraiment de la taille d'un petit tracteur.
03:11 On a fait un prototype, un cas d'usage qui a démontré son utilité.
03:16 Maintenant, il faut pouvoir arriver sur un marché où aujourd'hui les coûts sont...
03:19 Mais ça va marcher, 30% d'économie d'eau, Patrick Bleton, pour valider à 100%.
03:23 J'adore, je trouve ça parfait.
03:25 Donc c'est bien parti.
03:27 Justement, on va demander à Nathalie Carré, qui en charge de l'entrepreneuriat à la Chambre de commerce,
03:31 ce qu'elle en pense, parce que c'est son métier d'accompagner les entreprises en développement.
03:34 Bonjour Nathalie.
03:35 Bonjour Elisabeth, bonjour tout le monde.
03:36 Donc Henri nous le disait, il a prévu de faire un nouvel essai en grandeur nature d'ici cet été,
03:41 puisqu'il souhaite une mise sur le marché en 2025.
03:45 Que pouvez-vous lui conseiller Nathalie ?
03:47 2025, c'est demain, mais les problèmes d'eau pour les agriculteurs, c'est aujourd'hui.
03:51 Alors des techniques d'irrigation de précision existent déjà,
03:54 que ce soit par micro asperseurs ou...
03:56 Asperseurs, aperceurs, asperceurs.
03:58 Ou par le goutte à goutte, comme on dit ?
04:00 Asperseurs.
04:01 Asperseurs, très bien.
04:02 Et puis le marché est immense, puisque l'agriculture française utilise peu de techniques d'irrigation de précision.
04:07 A priori, on serait entre 3 et 5% de la surface irrigable française.
04:11 Alors vu qu'il y a urgence, mais que vous avez besoin d'encore un peu de temps pour passer en phase industrielle,
04:16 à vous d'occuper le terrain quand même dès maintenant, pour pas que d'autres le fassent.
04:19 Alors pour ça, deux idées.
04:21 Continuer les pilotes, vous avez déjà commencé.
04:23 L'idée bien sûr, c'est de pré-commercialiser, mais surtout de finaliser les performances d'Oscar.
04:28 Parce que vu qu'il s'agit d'un appareil autonome, il faut qu'il soit vraiment autonome.
04:32 Même si les terrains sont accidentés, boueux, en pente, etc.
04:36 Mais surtout, travailler avec l'ensemble des parties prenantes de demain,
04:39 non plus sur l'innovation, mais sur la commercialisation, le financement et la gestion d'Oscar.
04:44 Parce qu'effectivement, les agriculteurs vont avoir besoin de fonds pour investir dans votre solution.
04:48 Ce n'est pas simple. Vu leur situation aujourd'hui,
04:51 ils doivent aussi apprendre à utiliser Oscar de façon la plus efficiente possible.
04:54 C'est donc le moment de travailler sur le modèle d'exploitation avec quatre sujets à traiter.
04:58 1. Comment pouvez-vous proposer aux agriculteurs un diagnostic
05:02 pour qu'ils puissent évaluer facilement les économies qu'ils feront en temps et en argent ?
05:06 Vous savez, ça permettrait de faire un avant-après.
05:08 2. Comment pouvez-vous proposer aux agriculteurs Oscar plus son plan de financement
05:12 pour que ça soit acceptable par eux, surtout pour que la décision soit rapide,
05:15 sans avoir besoin de demander aux banquiers, par exemple ?
05:18 Alors, est-ce qu'ils pourraient prendre une sorte d'abonnement mensuel
05:21 avec une mensualité qui leur permettrait d'acheter une sorte de crédit
05:24 qui leur donne un droit de tirage de X jours par an d'Oscar, par exemple ?
05:28 3. Comment pouvez-vous industrialiser la formation des exploitants
05:32 pour que ça ne prenne que quelques heures et qu'ils soient autonomes pour se former ?
05:35 Webinaire, hotline, et puis surtout une communauté d'utilisateurs
05:38 pour échanger les bonnes pratiques.
05:39 Et puis 4. A priori, si j'ai bien compris,
05:41 vous louez l'appareil pendant la période la plus sèche et vous la récupérez après,
05:44 ce qui pose au moins deux questions.
05:46 Comment ferez-vous pour déployer, par exemple, sur 500 exploitations agricoles,
05:50 toutes à la même date ou presque, et sur l'ensemble de la France ?
05:53 Et que faites-vous d'Oscar en dehors de cette période ?
05:56 Certes, Oscar peut servir pour apporter de l'engrais,
05:58 mais là encore, ce n'est pas toute l'année.
06:01 Henri ?
06:02 Oui, tout à fait. Sur le dernier point, on va se baser avec des concessionnaires locaux
06:06 qui ont l'habitude de travailler sur l'ensemble de territoires
06:08 avec leur réseau de maintenance très local.
06:10 Et puis, qu'est-ce qu'on peut faire après l'été ?
06:13 On peut épendre des choses un peu moins sexy,
06:15 mais des eaux de stations d'épuration, du lisier, du digesta de méthaniseur,
06:20 des choses qui sont épendues en hiver, en automne sur les parcelles.
06:23 Après, de très bons points, le modèle économique aujourd'hui en agriculture qui domine,
06:27 c'est on achète une machine.
06:28 Alors, il y a des facilités.
06:29 Les banques aujourd'hui sont très simples pour qu'un agriculteur,
06:32 il soit financé pour acheter une machine, il a des facilités assez simples.
06:35 Les banques accompagnent.
06:36 Tout à fait, parce qu'on est sur quand même une industrie qui est très capitalistique.
06:39 Il y a un potentiel capital derrière important.
06:42 Mais c'est vrai que faire passer sur une économie de fonctionnalité
06:46 dans un milieu où on est encore très attaché à la possession, c'est un défi.
06:49 C'est un défi, mais vous allez peut-être relever votre solution.
06:53 C'est donc un projet industriel.
06:55 Vous voulez industrialiser votre robot.
06:58 Pour cela, il faut le financer.
06:59 Nathalie, que pouvez vous conseiller à Henri ?
07:02 Il y a quand même 500 000 exploitations agricoles en France
07:04 qui sont concernées tant par la sobriété hydrique qu'énergétique.
07:08 Alors, clairement, le sujet est majeur.
07:09 Mais quand j'ai regardé les aides et les subventions
07:12 comme celles qui sont prévues dans le programme national de la troisième révolution agricole
07:16 ou celles prévues par certaines chambres d'agriculture,
07:18 elles sont plutôt réservées aux agriculteurs plutôt qu'aux industriels.
07:21 Puis par ailleurs, aujourd'hui, les financements sont plutôt fléchés
07:23 vers le sujet de la décarbonation plus que sur la sobriété hydrique.
07:27 Alors là aussi, il faut peut-être imaginer un nouveau modèle.
07:31 Je vous donne deux idées.
07:32 Première idée, une sorte de groupement d'entreprises
07:34 ou une espèce de coopérative technique
07:36 dans laquelle il y aurait votre entreprise, des agriculteurs.
07:39 Pourquoi pas des fondations dédiées à l'agriculture,
07:41 comme la Fondation Carrefour ?
07:43 Un ou deux industriels.
07:44 Pourquoi pas un mécène financier ou de compétences comme le Groupe SOR, par exemple ?
07:49 Pour un, oui, parce que l'eau, ils connaissent un petit peu.
07:51 Ils ont toutes les expertises sur le sujet.
07:54 Et des business angels issus du réseau AgriAngels,
07:57 qui est un club qui a pour vocation de réunir des entrepreneurs
08:00 et des business angels qui veulent apporter un nouveau dynamisme au monde agricole.
08:03 Ça vous donnerait accès à plus de financements,
08:05 vous permettrait de créer, grâce à l'ensemble des parties prenantes,
08:08 une sorte de centre de recherche sur la sobriété hydrique en agriculture.
08:12 À moins que, grâce aux aides disponibles,
08:14 les agriculteurs n'achètent Oscar en souscription,
08:16 ce qui vous permettrait de le financer.
08:18 Et dans ce cas, ils l'auraient à leur disposition toute l'année.
08:20 À vous de trouver le modèle le plus simple et acceptable pour les agriculteurs,
08:23 le plus acceptable pour votre partenaire industriel
08:25 et le plus responsable pour la planète.
08:27 Et en faisant ce travail d'analyse,
08:28 même si vous ne commercialisez que dans deux ans,
08:31 vous vous installez déjà dans le paysage et vous plantez des graines
08:34 pour que Osiris, demain, devienne le facilitateur de l'irrigation de précision
08:37 pour une agriculture responsable et surtout un exploitant serein.
08:41 - Merci Nathalie Carré. Vous avez pris des notes, j'espère Henri.
08:44 - Oui, tout à fait. Et surtout, moi, je lance un appel aussi,
08:47 parce qu'il y a un très bon sujet, il y a beaucoup d'aides effectivement pour l'agriculture.
08:51 La BPI a notamment un appel à manifestation d'intérêts
08:54 à destination des constructeurs de machines qui peuvent obtenir 40% d'aide,
08:57 mais c'est uniquement réservé à ceux qui sont déjà sur le marché.
09:00 Ce qui, pour nous, nous donne un manque de visibilité assez fondamentalement problématique,
09:05 parce qu'on pourra aller voir ce glitché-là que dans deux ans.
09:08 - Donc il faudrait dépoisonner là aussi.
09:10 - Exactement, si aujourd'hui on a cet accord-là pour aller chercher des industriels.
09:14 - Le groupe SORT pourrait peut-être les aider, non ?
09:16 - Déjà, je vais donner un chiffre, je crois que 1 kg de blé, c'est 1500 litres, c'est ça en moyenne ?
09:23 - Donc, Jacques, il y a un véritable sujet, 60% de la consommation aujourd'hui, c'est l'agriculture.
09:28 Et Jacques, le mérite de cette émission aussi, c'est de voir des sociétés comme Osiris.
09:32 Donc il est clair que pour nous aujourd'hui, on travaille énormément avec les startups.
09:36 On a un laboratoire dédié à Paris pour les startups, pour les aider.
09:41 On a aussi parfois des financements sur lesquels on travaille pour accompagner nos startups.
09:46 Et on leur donne de l'exposition.
09:49 - Donc je vais vous laisser parler après l'émission pour pouvoir peut-être les accompagner,
09:53 en tout cas un moment, pour accompagner Osiris à agriculture.
09:56 Vous nous donnerez des nouvelles en tout cas Henri Desesquelles pour Osiris,
09:59 pour son développement et surtout pour sa mise sur le marché d'ici 2025.
10:03 Vous restez Nathalie Carré, on vous retrouve demain.
10:05 Et vous, vous restez avec moi tous les trois, Patrick Bleton, Bernard Benayou, Nervé Desesquelles.
10:09 Avec cette question, vous faites quoi pour vos salariés ?

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