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NewsTranscription
00:00 Nous partons à la pêche de crabes poilus, crabes d'eau et poissons dans la lagune ébriée
00:06 entre Grand Bassam et Belgéville.
00:08 Premier réflexe, enfiler des gilets de sauvetage par mesure de sécurité avant d'embarquer
00:15 sur cette pirogue à moteur.
00:16 Sur la lagune, des salades d'eau douce ballotées par le courant de l'eau nous accompagnent
00:23 de Moussou jusqu'à cette presqu'île.
00:25 Ici, c'est le logis des crabes poilus.
00:28 Ce lieu n'a aucun secret pour Roumain, chasseur de crabes poilus.
00:33 Pour capturer des crabes, il a fabriqué des pièges à partir d'une boîte et des planches
00:38 à l'intérieur des pièges, des appâts.
00:40 Il y a quatre graines dans le piège.
00:43 Il y a un point.
00:45 Ça, ils mangent les crabes.
00:47 Les deux graines, le coco, ils mangent.
00:49 Quand ils regardent dedans, ça saute.
00:52 Ils assortissent, ils regardent, il y a crabe.
00:54 S'il n'y a pas de crabe, c'est raté.
00:56 Tous les matins, le jeune homme pose les pièges devant les trous où se trouvent des excrements
01:01 de crabe.
01:02 Comme ici, quand il y a pas de crabe, il n'ose pas les attraper.
01:05 Le coco, c'est sec.
01:06 Là, ici, le coco, c'est au niveau là, il est dedans.
01:10 Il est placé à l'heure qu'on se place.
01:13 C'est demain matin, puis on les attrape.
01:16 Mais ils se placent matin, 14 heures du jour.
01:18 Ils mettent la boîte derrière parce que si le gars chasse la boîte, il chasse la boîte.
01:22 Quand il pleut, ils ne sortent pas.
01:26 Mais quand le coin est sec, ils sortent.
01:29 Et les pièges de Romer ne rêtent pas leur cible aujourd'hui.
01:33 Mais la partie de chasse est une preuve de longue haleine.
01:36 Il faut patienter 4 heures avant de récolter plusieurs crabes.
01:39 Le jeune chasseur n'est pas seul.
01:41 Il exerce cette activité avec son frère, passé maître dans l'art de chasser de gros
01:46 crabes poilus.
01:47 Je cherche les plus gros trous pour avoir les plus gros crabes.
01:51 Je les place sur la piste.
01:53 Il peut y avoir 15 000 par jour.
01:55 Il peut venir à 8 heures.
01:57 Il peut venir à 16 heures.
02:00 Il peut y avoir 6 corps de 2 000.
02:03 Après la chasse, la commercialisation, elle se fait à l'opposé de la lagune Ébrié
02:08 dans la commune de Grand Bassam.
02:10 Au fond de cette lagune se trouve un autre type de crabe, des crabes d'eau douce.
02:15 Les pêchés, c'est la spécialité du Séhidou.
02:18 Il a quitté Moussou en pirogue à 3 heures du matin pour être assise à Hébra, un
02:23 village abourri situé du côté de Benjéville, dans le sud du pays.
02:27 Quand j'arrive, je dépoule mon poulet, je le découpe, je mets sur mes pièges et je
02:33 commence à pêcher.
02:34 C'est ça les crabes, poulet ou bien langue de bœuf.
02:37 Non, à part ça, tu ne vas pas trouver crabe.
02:39 En fait, il y a 18 pièges.
02:41 Une fois que tu finis de placer les 18 pièges, tu commences à regarder.
02:43 Au fur et à mesure, Séhidou ramène les pièges et récupère les contenus.
02:47 Il y en a jusqu'à remplir les paniers.
02:50 Le panier est vendu à l'acheteur qui paye la part de pêche pour Séhidou.
02:54 On pense à 12 000.
02:56 Ne pas que la centrale, tu y donnes.
02:58 On met, tu fais genre.
03:00 Là, comme ça va marcher, on fait un panier.
03:02 Sinon, on a besoin de deux paniers, deux paniers et demi.
03:04 C'est la saison des crabes à Hébra en ce moment.
03:06 Pour avoir des crabes en plus des appâts, il faut être rapide et tenir compte du courant
03:11 d'eau.
03:12 Aussi, il faut prendre en compte l'heure d'alimentation des crabes.
03:16 Souvent, il y a 7 heures, pendant 13 heures, ça coupe.
03:21 La saleté aussi sort.
03:22 Quand la saleté sort, ça monte sur les pièges.
03:24 Les crabes n'arrivent pas à manger aussi.
03:26 Il faut faire une fois pour remplir le panier.
03:29 Certains des crabes pêchés serviront d'appât pour pêcher des poissons.
03:33 Une technique de pêche que ces pêcheurs maîtrisent bien.
03:36 Je me mettrais à programmer sur ces gens de crabes.
03:39 Je les utilise pour pêcher le marshallon.
03:41 C'est pour changer les carapaces.
03:43 Voilà un peu noir.
03:44 On peut le manger comme les autres, mais lui seulement, il peut couper dedans 7 morceaux.
03:49 Il peut me donner des poissons de moins de 20 000, si ça marche, ou bien 50 000 si ça
03:54 marche.
03:55 Je les mets dans le réserve, je les pose dans l'eau.
03:57 Vers 19 heures, je prends la route et je vais au local pour pêcher.
04:01 Pour fructifier leurs revenus, des pêcheurs s'organisent en coopérative.
04:06 Ils pêchent le poisson en groupe.
04:08 Cette technique, dénommée Aoudjé, est un jeu d'enfants pour ces pêcheurs.
04:12 Elle consiste à s'y construire une zone de pêche, puis ramener tout ce que les filets
04:17 ont pu prendre sous l'eau à cet endroit.
04:20 Mais avant, il faut préparer le terrain de pêche.
04:23 Quand on descend, on est obligé, où l'eau va, on est obligé de pousser les ailes là
04:29 pour aller.
04:30 On monte avec les deux pirogues et puis on fait le tour.
04:34 L'autre pirogue, on passe là et puis on se réunit.
04:37 Tous les poissons qui sont dedans, c'est pour nous.
04:39 Il y a des fois, par chance, on peut faire une pirogue.
04:43 Il y a des fois, quand on tire le filet, il y a trop de saleté dans le filet.
04:48 Ces 20 pêcheurs du village de Brié et Lokate vont tirer pendant deux heures les deux filets
04:54 de pêche de 500 mètres chacun, avant d'en connaître le contenu.
04:59 Nous rejoignons un autre groupe de pêcheurs à une heure d'ici en pirogue à moteur,
05:04 au village Brébro, du côté de Benjeville.
05:07 Ces pêcheurs d'Aoudié déploient les forces pour ramener leur filet.
05:11 Il est 17h30.
05:12 Ils doivent également tirer pendant au moins deux heures.
05:16 Il est 19h30.
05:17 Les pêcheurs de Brébro sont presque au bout de l'effort.
05:20 Un homme sur un autre bateau en face oriente les actions du groupe pour contenir les poissons
05:26 qui comptent s'échapper du piège de l'Aoudié.
05:29 Abidjan, doucement ! Bassa, me tirez ! Abidjan, doucement !
05:32 Ça tire sur le côté de la gauche, ça tire sur le côté de la droite,
05:35 jusqu'à ce que la poche où se trouve le grand bouet vienne se retrouver au bord.
05:40 Nous sommes nés pour trouver ça.
05:42 Et nous aussi, nous sommes tombés dedans, nous pratiquons cette pêche.
05:45 Tous autour du filet, ils abattent les plus gros poissons à coups de machettes.
05:49 Certains pêcheurs profitent de ce moment d'intense activité
05:52 pour remporter discrètement des poissons dans cette obscurité au milieu de l'eau.
05:57 Non, non, non, mets les poissons là, au milieu de l'eau.
05:59 Mets les poissons là.
06:01 Mets les poissons là.
06:03 Mets les poissons là.
06:05 Pourtant, le tout sera déversé et partagé par le leader du groupe.
06:10 Nous sommes aujourd'hui 22 silos.
06:13 On enlève les gros poissons, on les vend.
06:17 Les moyens, on partage un peu pour que tout le monde puisse trouver à manger.
06:21 Aujourd'hui, par agresse, on a eu un peu.
06:23 Sinon, tous les jours, on vient, ça ne marche pas.
06:25 Bon, si le mois finit, une personne peut avoir 20 000, 25 000.
06:29 Comme nous sommes des pères de famille, on ne peut pas rester comme ça.
06:31 On ne sait pas le jour que Dieu va nous donner.
06:33 Donc, ça nous pousse forcément à venir.
06:35 Si tu n'es pas venu, tu ne peux pas manger.
06:37 Ces pêcheurs de la Lagune-et-Brier pratiquent cette méthode de pêche traditionnelle depuis des générations.
06:44 L'investissement de base pour la conception du matériel de l'aougier se chiffre à plusieurs millions de francs CFA.
06:50 Pour faire le nouveau aougier, tu peux dépenser au moins 12 millions.
06:54 Les gros pirogues que vous avez eues là, une seule pirogue à 700 à 800 000, une seule pirogue.
06:58 Maintenant, si tu payes deux, plus le moyen, c'est 400 000.
07:02 Déjà, tu es dans les deux millions là-bas.
07:05 Maintenant, tu as payé le filet, tu peux dépenser au moins 7 millions le filet.
07:08 Les bouchons, les cordes, la poche.
07:12 Présentement, les trucs sont devenus chers, là, tu vas dépasser les 12 millions.
07:15 Si la pêche donne, au moins 5 ans, tu as fini.
07:18 Tu as fini de rembourser.
07:20 Après la pêche, une autre tâche difficile attend les pêcheurs, le tri.
07:24 Encore une heure à passer sur l'eau dans le froid.
07:27 Il y a de la saleté dedans.
07:30 Il faut nettoyer les mâcharons pour pouvoir les regrouper ensemble.
07:34 Tant que nous n'avons pas fini, nous sommes encore là.
07:38 C'est seulement après ce périple que ces amoureux de la pêche
07:42 peuvent régagner leur domicile aux environs de 23 heures,
07:45 avec une ration pour la famille et l'espoir de renforcer la caisse de leur coopérative
07:50 après la vente des poissons.
07:54 Une partie des fruits de la pêche de crabe poilu,
07:57 crabe à eau douce et poisson est vendue au marché de Grand Bassam.
08:01 Devant leurs étals, ces vendeuses au détail sont en quête de leur pittance quotidienne.
08:06 Et les consommateurs marchandent sans savoir ce que cela a coûté aux pêcheurs.
08:11 Quand tu mets dans la sauce, ça donne un goût à la sauce.
08:15 On ne peut pas expliquer, c'est tellement bon.
08:18 Il faut le goûter pour l'apprécier.
08:20 Quand tu manges, tu vois le bruit que ça fait derrière.
08:23 C'est à cause de ça que j'achète.
08:25 Il n'y a pas d'oeufs, il y en a 300 à 500.
08:27 Le gros mal, c'est 3000 francs.
08:30 Ce qui est beaucoup pour lui, c'est son air, même son pain.
08:33 Ce qui est bon, c'est ce que je prends pour nourrir mes enfants,
08:36 payer l'école.
08:38 Au rond-point de Morsou, juste après le pot,
08:41 d'autres vendeurs tentent à découler les crabes poilus rachetés.
08:45 - Il en reste 3, tu as 5 000. - Oui, 5 500.
08:48 - On peut te donner ça. - Il faut payer les gens.
08:50 Il y en a 5 500.
08:53 Par jour, on peut gagner...
08:55 Si tu fais grâce, ça peut dépasser 10 000.
08:59 La pêche, une activité lucrative pour les acteurs.
09:02 Mais pas seulement.
09:04 C'est aussi une passion pour ces hommes, au filet et à la pirogue.
09:07 Ils sont nés dans la pêche.
09:09 Et vendeurs comme consommateurs, chacun y trouve pour son compte.
09:12 L'univers des pêcheurs traditionnels de crabes et de poissons
09:15 des villages Ibra, Eloukate et Gbregbrou,
09:18 un mélange d'aspective, de courage et d'amour du travail bien fait.
09:22 Le tout couronné par la soif de remonter sa subsistance journalière.
09:27 - Merci beaucoup. - A bientôt.