Les Entreprises à Succès - Forbes // REVOLUTION'AIR

  • l’année dernière
Spécialisée dans le vol à la demande, la compagnie aérienne créée en 2019 réinvente l’aviation d'affaires. Seule en France à proposer des avions à faible impact, 3 fois moins chers et 7 fois moins polluants qu’un jet privé, elle souhaite faire changer les regards sur le secteur.
Transcript
00:00 Bonjour à toutes et à tous et bienvenue au Péninsula à Paris dans votre émission Les entreprises à succès.
00:04 Bonjour à vous Jean-François Ballin.
00:06 Bonjour Jessie.
00:07 Vous êtes le président de la compagnie aérienne révolutionnaire,
00:10 une compagnie française d'avions-taxis basée en Mont-de-Provence, Alpes-Côte d'Azur.
00:14 Et oui, nous avons pour objectif de dépoussiérer l'aviation d'affaires.
00:18 Alors vous êtes les seuls actuellement en France à proposer des vols sur mesure d'avions-taxis.
00:23 On va en parler plus confortablement ?
00:24 Avec plaisir.
00:25 Allez c'est parti.
00:27 [Musique]
00:39 Jean-François, vous proposez des taxis volants, 7 fois moins polluants et 3 fois moins chers qu'un jet à capacité équivalente.
00:46 Comment vous est venue l'idée de créer cette entreprise ?
00:48 Alors l'idée est venue tout simplement de mes besoins.
00:52 J'ai la chance d'entreprendre, j'aime l'entreprise et je me déplace beaucoup.
00:57 Par contre se déplacer à tout prix en ayant un impact carbone démesuré,
01:02 ce n'est pas forcément une super idée.
01:04 J'ai des enfants, ils m'ont sensibilisé,
01:06 je n'appartiens pas à une génération extrêmement sensibilisée à l'environnement,
01:10 mais avec les années les enfants nous éduquent.
01:12 Donc j'ai eu la chance d'avoir été éduqué par mes enfants et sensibilisé à l'environnement.
01:16 Et de ce fait, j'ai choisi d'utiliser des avions-taxis
01:19 ayant pour objectif de transporter les gens d'un point A à un point B
01:24 de manière efficace, pas bling-bling du tout,
01:27 juste efficace et nettement moins impactante pour l'environnement.
01:30 D'accord, donc c'est comme ça que vous êtes venu l'idée de cette entreprise.
01:33 C'était pour vous à la base ?
01:34 À la base c'était pour moi et puis je me suis aperçu que mes besoins
01:37 sont ceux d'à peu près tout le monde, tous les petits patrons de PME, PMI,
01:40 tout un tas de personnes qui veulent voyager
01:42 et qui finalement se disent c'est quand même bien si on peut le faire à moindre impact.
01:46 Bien sûr, alors la flotte d'avions-taxis de Révolutionnaire est composée de Diamond Aircraft 62
01:52 ou Diamond A62, un avion souvent qualifié de SUV de l'air.
01:56 Expliquez-nous pourquoi cette appellation SUV de l'air
01:59 et pourquoi est-il l'avion de prédilection pour ce type de transport ?
02:02 Alors SUV de l'air c'est minimaliste, c'est simple, c'est un volume acceptable
02:07 qui permet de transporter 4 passagers plus un pilote.
02:10 Alors on a une version un peu plus grande qui permet de transporter plus de passagers
02:14 mais elle n'est pas suffisamment confortable.
02:16 Donc on a fait abstraction à ce stade de l'utilisation de cette version.
02:20 Donc aujourd'hui on propose 4 passagers et un pilote.
02:23 Et puis c'est un SUV parce que c'est l'équivalent d'une voiture tout simplement.
02:28 On s'installe comme dans une voiture, confortablement, sans bling-bling.
02:33 Alors on peut arriver jusqu'à 330 km/h, c'est ça, de vitesse en moyenne, de croisière.
02:38 Vous pouvez transporter jusqu'à 645 kg ?
02:41 C'est exact. Alors les 330 km/h c'est comme tout, ça dépend si on a du vent de phase, du vent arrière,
02:47 tout un tas de facteurs qui rentrent en ligne de compte. Mais oui en effet c'est la vitesse.
02:51 Après de longues années de travail avec toute votre équipe, votre société révolutionnaire
02:56 a finalement obtenu le fameux certificat de transport aérien.
03:00 Un agrément attestant de la capacité de la compagnie à assurer des vols commerciaux partout en Europe
03:06 et en toute sécurité évidemment.
03:08 Est-ce que tous les transporteurs aériens, y compris les jets privés, doivent attester de ce certificat ?
03:13 Alors la théorie voudrait que oui. La réalité c'est vraiment autre chose.
03:19 Justement en cherchant des moyens de transport pour moi, je me suis aperçu qu'il y avait beaucoup de gens
03:24 qui bricolaient dans ce milieu. Et on s'est aperçu qu'il y a une énorme quantité de personnes
03:31 qui prétendent être compagnies aériennes et qu'ils ne sont pas.
03:33 Qu'est-ce que vous voulez dire par bricoler, c'est ça justement ?
03:35 C'est ce qu'on appelle le transport public illicite. Malheureusement c'est encore très mal défini par la loi,
03:40 même si l'aviation civile essaie de le faire. Mais la difficulté c'est qu'aujourd'hui il y a des gens
03:45 qui ne respectent pas les règles des transporteurs aériens qui eux, tels que Air France, Lufthansa ou d'autres,
03:52 il y a des règles extrêmement précises, c'est drastique. C'est ce qui fait que l'aviation aujourd'hui
03:56 est le mode de transport le plus sûr au monde. Et donc ces règles doivent être respectées par tout le monde.
04:02 Elles sont contraignantes certes, mais c'est la garantie de la sécurité.
04:05 On a fait le choix de cette sécurité, on s'est battu pendant de nombreuses années pour créer quelque chose de fiable.
04:12 C'est extrêmement contraignant, mais c'est le prix de la sécurité.
04:16 Une fois que vous obtenez le certificat, vous l'avez et vous n'avez plus besoin de le repasser ?
04:20 Alors on est sous contrôle de la DGAC, de la Direction Générale de l'Aviation Civile, qui nous audite très régulièrement.
04:25 D'ailleurs ils seront chez nous la semaine prochaine encore.
04:27 Ils auditent tous nos procès, ils vérifient qu'on respecte bien toutes les règles de l'aéronautique.
04:32 C'est en ça que beaucoup de gens prennent des raccourcis, parce que c'est extrêmement exigeant.
04:37 La France est le pays de l'Union Européenne générant le plus de CO2 par les jets privés.
04:43 Récemment l'ONG a constaté une explosion du nombre de vols en 2022.
04:47 Et pourtant, dernièrement, le ministre de la Transition écologique Europe n'est pas favorable à la proposition de loi
04:54 sur l'interdiction des vols des jets privés. Qu'est-ce que vous en pensez ?
04:57 Alors je n'ai pas vocation à faire de la politique.
05:01 Je pense que interdire c'est un aveu de faiblesse.
05:04 C'est comme les gens qui frappent. C'est un aveu de faiblesse.
05:06 Ça veut dire qu'on n'est pas capable de dialoguer, on n'est pas capable d'atteindre un objectif ensemble par le dialogue.
05:12 Donc interdire, je crois que c'est la dernière des choses à faire.
05:15 L'industrie aéronautique c'est quelque chose qui génère du profit aujourd'hui.
05:19 Et parce qu'elle génère du profit, on va être capable d'investir ses revenus en recherche et développement
05:24 pour faire évoluer des moteurs, pour faire évoluer l'aviation de sorte qu'elle soit de moins en moins impactante.
05:30 Et je crois qu'il faut continuer à surfer sur cette manne qui génère du profit
05:35 pour qu'on puisse aller beaucoup plus loin, comme dans toutes les industries, dans la recherche et développement.
05:40 Alors en attendant, nous on a fait le choix de proposer une alternative
05:44 qui est l'utilisation des moyens aéronautiques les moins polluants.
05:48 Et on les a mis sous un CTA, sous une compagnie aérienne.
05:51 Donc c'est ce qu'il y a de plus sûr.
05:53 Donc on propose un avion bimoteur, cette fois moins impactant pour l'environnement
05:59 qu'un jet de capacité équivalente, et puis bon forcément trois fois moins cher.
06:03 Donc il existe des solutions.
06:05 Ça veut dire que les gens aujourd'hui qui parcourent 1000, 1200 kilomètres
06:10 avec un avion extrêmement polluant, ils n'ont plus l'excuse.
06:13 Ça veut dire qu'on existe, nous sommes là, on propose une alternative.
06:17 Au-delà de ces distances, on n'a pas encore trouvé les outils pour être moins impactant.
06:22 Il y a de la recherche et développement, on travaille dessus avec des industriels, et on va y arriver.
06:26 Mais interdire de manière drastique les jets juste pour des raisons dogmatiques ou politiques,
06:33 je ne pense pas que ça soit la solution.
06:35 Il faut continuer à générer du revenu et investir un maximum de cette part de revenu
06:39 en recherche et développement pour aller plus vite.
06:41 Merci à vous d'être le début de cette nouvelle révolution et de cette transition écologique, c'est super.
06:46 Aujourd'hui, on retrouve votre flotte à Vitrolles, dans les Bouches-du-Rhône,
06:50 là où est situé votre siège et votre compagnie aérienne.
06:53 Mais vous avez aussi une flotte à Paris et à Cannes.
06:56 Aujourd'hui, nous sommes en possession de deux appareils.
06:58 On en a un troisième qui devrait rentrer à la fin du mois.
07:01 Les avions ont vocation à être basés.
07:04 Donc il y en a un à Cannes actuellement, on en a un en région parisienne,
07:08 et puis on en aura un dans l'est de la France pour faciliter les transports
07:12 entre les PME, PMI d'Europe de l'Est, de l'Allemagne, de la Pologne,
07:18 et éventuellement nos députés européens, si un jour ils daignent utiliser des avions non-polluants.
07:24 Ça serait une super nouvelle. Quelles sont vos ambitions pour les années à venir ?
07:28 Alors notre ambition, c'est une dizaine d'avions en Europe à horizon 5 ans,
07:34 de sorte qu'on puisse faire un maillage et proposer à tout le monde d'être moins impactant,
07:40 sans renoncer à se déplacer de manière efficace.
07:43 C'est de très belles ambitions.
07:45 Merci beaucoup Jean-François Ballin d'avoir participé à cette interview.
07:48 Merci à vous.
07:50 Et je vous dis à très bientôt pour une nouvelle émission des Entreprises à Succès.
07:53 Merci.
07:54 Merci.

Recommandée