• l’année dernière
"Les séries, c’est encore plus puissant, c’est plus intime que le cinéma."


Camille Etienne et Solal Moisan, réalisateur et réalisatrice de "Pourquoi on se bat ?", nous parlent de l’écologie dans les séries.




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Transcription
00:00 C'est d'ailleurs assez fascinant de voir qu'on a fait des films de super-héros qui sauvent le monde.
00:04 Et en fait, c'est dire que là, on a des gens dont c'est le quotidien
00:07 et que pour autant, on ne s'en s'insiste pas tant que ça.
00:10 Le sujet de l'écologie, il est de plus en plus dans les séries de manière globale.
00:18 Ce n'est pas forcément de dire qu'il ne faut faire que des séries sur l'écologie
00:21 ou il ne faut parler que de ce qu'on balade.
00:23 Mais c'est comment est-ce qu'on intègre le monde dans lequel on vit,
00:25 comment est-ce qu'on est capable de le représenter avec humour, avec intelligence.
00:28 Et c'est d'ailleurs assez fascinant de voir que pendant des années,
00:32 on a fait des films de super-héros qui sauvent le monde.
00:35 Et en fait, c'est dire que là, on a des gens dont c'est le quotidien
00:38 et d'essayer de se préoccuper du fait qu'on puisse avoir un demain viable
00:42 et que pour autant, on ne s'en s'insiste pas tant que ça.
00:45 Alors que ça marche.
00:46 Quand on voit les succès de "Don't Look Up", quand on voit les succès de "Years and Years",
00:49 même des films comme "Goliath", des films plus politiques,
00:51 ce n'est pas vrai de dire qu'on va angoisser les gens, qu'on va les stresser,
00:55 que ça ne va pas marcher, qu'ils ne vont pas regarder parce qu'ils veulent se changer les idées.
00:58 Je pense que c'est un écueil de tomber là-dedans.
01:00 Les choses étaient bonnes il y a quelques années.
01:01 Surprise !
01:02 Maintenant, je ne sais pas quoi m'inquiéter.
01:05 Je commence juste.
01:07 Ça va être long pour toi.
01:08 D'une certaine manière, c'est une série qui a été un peu un début pour nous.
01:10 Elle a le cynisme de "Don't Look Up", plus proche de nous.
01:13 Et c'est très intelligent, c'est très drôle et un peu terrifiant en même temps.
01:17 Mais pour moi, c'est la meilleure qu'il y a à ce jour sur cette question-là, honnêtement.
01:22 Ça raconte un peu l'effondrement d'un système, année par année.
01:27 Et ça se concentre sur une famille anglaise de 10 personnes.
01:30 Et c'est incroyable.
01:31 Tu as d'autres conseils, Sama ?
01:32 Des conseils, des séries qui parlent de ce genre de sujet ?
01:35 C'est là où c'est grave.
01:36 C'est qu'en fait, il y en a, mais pas assez.
01:37 C'est pour ça qu'on va en faire.
01:38 C'est pour ça que c'est notre prochain projet.
01:40 Mais il y a une série allemande qui s'appelle "Nous, la vague"
01:42 qui est très teenage, mais qui marche pas mal dans le sens de ce processus d'identification,
01:47 de ça ressemble à quoi être ado en étant activiste pour le climat ?
01:51 Comment est-ce qu'on se retrouve là ?
01:52 Par quelle tragédie on peut être traversé ?
01:55 Une série assez incroyable, c'est "Jeux d'influence".
01:57 Ça représente pour moi exactement tout ce processus dans lequel on est empêtrés
02:01 de pouvoirs politiques qui sont capables d'accaparer et d'annihiler une action.
02:08 Donc ça dénonce une industrie, ça montre l'ampleur du travail qui est face à nous.
02:12 Je voulais vous parler quelques instants.
02:14 Ça va pas être possible, nous on parle pas aux journalistes.
02:15 Si les vaches sont malades, ça vient du grain.
02:19 C'est du mal à croire que vous preniez des risques pareils.
02:21 C'est une menace ?
02:22 Les séries c'est encore plus puissant parce qu'il y a une identification qui est plus longue
02:26 et qui fait qu'on appartient au quotidien des gens.
02:27 On rentre dans leur canapé, dans leur lit, c'est presque plus intime.
02:31 C'est des bonbons des fois nos séries.
02:32 Si on fait rentrer cette question de l'urgence climatique,
02:36 cette chose très politique et collective, on arrive à le faire rentrer dans l'intimité des foyers,
02:40 alors ça peut être extrêmement puissant.
02:42 Je pense que c'est même presque là que ça joue plus qu'au cinéma.
02:45 C'est une industrie extrêmement polluante qui fait plus partie du problème que des solutions.
02:51 Ce qui est assez étrange de Schizophrène, c'est que de par l'impact écologique des tournages,
02:56 on participe à condamner un monde qu'on a envie de dépeindre par nos récits.
03:02 Alors que pourtant ça peut être très puissant.
03:04 Je pense qu'il y a un enjeu qui est immense.
03:06 C'est une industrie qui peut être habile, agile, parce qu'elle a l'habitude aussi de devoir faire avec les aléas tout le temps.
03:13 Donc quand même qu'il y a une capacité à pouvoir se transformer assez rapidement,
03:17 je pense qu'on pourrait être surpris à quel point ça peut aller vite.
03:20 Si aussi il y a une décision politique, il faut qu'on ait des incentives pour que les producteurs,
03:26 que les scénaristes, que les réalisateurs,
03:28 qu'on fasse vraiment une matière importante et incontournable avant même presque d'écrire les projets.
03:35 Il y a des incitations qui existent déjà sur d'autres financements.
03:39 Inciter les productions à faire telle ou telle chose pour avoir le financement.
03:44 Donc ça pourrait très bien être le cas sur l'éco-production.
03:47 Et nous on le voit dans nos petits projets, quand on a réussi à mettre l'éco-production dans nos films.
03:54 Ça crée aussi un changement de point de vue avec les techniciens,
03:58 même l'ambiance du tournage change.
04:00 Et pour le positif, franchement à chaque fois c'était une expérience de fou.
04:03 Moi j'ai fait partie d'une série qui s'appelle "L'effondrement" qui a été produite sur Canal+.
04:09 Ils ont tourné en éco-production, c'était un des premiers tournages où ils le faisaient.
04:13 C'était vraiment l'exploration de ces pratiques-là.
04:15 Et effectivement, dans la filière du transport, il y a un truc énorme à faire.
04:19 Dans la nourriture aussi, je crois que les chiffres c'est quelque chose comme,
04:22 tu enlèves un jour de viande, tu peux acheter pendant toute la semaine du bio.
04:26 Il y a vraiment plein de choses à faire et c'est symbolique.
04:29 Parce que la manière dont on raconte les histoires, ça impacte aussi l'histoire.
04:34 Donc en fait, vraiment le cinéma ce n'est que ça, ce n'est que du savoir-faire.
04:39 Et donc si on arrive à impacter aussi la manière dont on fait les histoires,
04:42 on peut vraiment changer les choses.
04:44 [SILENCE]

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