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Bienvenue dans la deuxième partie de l'épisode sur la Révolution Française ! Dans cette vidéo, il y aura de la guerre, des massacres, du sang, de la peur : bref, la Terreur. Mais il y aura aussi l’éducation pour tous, l’abolition de l’esclavage, les trois couleurs de la France : bref, la République. Encore une fois, je précise : le but ici est d’être très synthétique, d’avoir une vision rapide et globale du sujet ! Pour tâcher de mieux comprendre ce qui s’est passé entre septembre 1792 et novembre 1799, quand Bonaparte prend le pouvoir, je vous propose de remettre les choses à plat. Enfin, vous vous en doutez, il y a plein de débats autour de tous ces sujets et c’est d’ailleurs plutôt sain. Bref, vous verrez !

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➜ Qui étaient vraiment les révolutionnaires ? - Entretien avec Olivier Coquard : https://youtu.be/Fvsp0j4XAJU
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Écriture : Benjamin Brillaud et Olivier Coquard

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Montage : Dead Will / Wilfried Kaiser https://www.youtube.com/c/DEADWILL

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Transcription
00:00 Mes chers camarades, bien le bonjour et bienvenue dans cette deuxième partie consacrée à
00:03 la Révolution française.
00:05 Si vous n'avez pas vu la première, je vous mets le lien en description.
00:08 Encore une fois, je précise ici que l'objectif c'est d'être très synthétique pour
00:12 vous donner une vision rapide, globale du sujet et je vous donnerai en fin de vidéo
00:17 d'autres vidéos très complètes et très intéressantes sur le sujet si vous voulez
00:22 en savoir plus.
00:23 Dans cet épisode donc, on va parler de la guerre, des massacres, du sang, de la peur,
00:28 bref de la terreur, mais aussi de l'éducation pour tous, de l'abolition, de l'esclavage,
00:33 des trois couleurs de la France, bref de la République.
00:35 Pour tâcher au mieux de comprendre ce qui s'est passé entre septembre 1792 et novembre
00:40 1799, quand Bonaparte prend le pouvoir, je vais donc vous proposer de remettre les choses
00:46 à plat, mais je préviens, et vous vous en doutez, il y a plein de débats autour de
00:51 ces sujets, ce qui est d'ailleurs assez sain.
00:53 Le 21 septembre 1792, pour la première fois dans l'histoire de France, l'État est
00:59 devenu une République.
01:01 A partir de ce moment là, on adopte un nouveau calendrier, le calendrier révolutionnaire.
01:06 Tous les actes officiels sont datés de l'an 1 de la République française.
01:10 Ce qui est dément, c'est qu'il suffit de quelques semaines pour que dans toute
01:13 la France ça soit adopté, par les notaires, par les juges, par les commerçants pour leurs
01:19 contrats, etc.
01:20 Donc, non seulement la République est proclamée par la toute jeune convention, mais en plus,
01:25 elle est reconnue, ou au moins acceptée, par une très large partie de la population.
01:29 Beaucoup des conventionnels, les députés de la convention, sont républicains, convaincus
01:34 que la monarchie constitutionnelle, ça n'a pas marché.
01:36 Pourtant, certains auraient bien tenté le coup, y compris parmi ceux qu'on considère
01:41 comme les plus radicaux.
01:42 Robespierre ou Marat, par exemple, n'étaient pas contre le principe de la monarchie constitutionnelle.
01:48 Mais entre le suffrage censitaire, la fuite avarenne, la déclaration de guerre, la crise
01:53 économique et sociale et l'abus du droit de veto, Louis XVI s'est totalement discrédité
01:58 à leurs yeux et a discrédité aussi le principe même de la monarchie.
02:02 Beaucoup de ce qu'on appelle les montagnards sont les députés les plus radicaux.
02:06 Ils pensent par exemple que la subsistance de chaque individu est un droit fondamental,
02:11 comme la liberté et l'égalité.
02:13 Et ces montagnards sont donc des déçus de 1789.
02:17 Ils sont à peu près 200 députés.
02:20 En revanche, beaucoup des 150 députés qu'on appelle les girondins, considérés souvent
02:24 comme des modérés, étaient républicains avant 1789.
02:28 Admiratifs des jeunes Etats-Unis, appréciant l'idée d'une république où les élites
02:33 seules gouverneraient pour le bien de tous, libéraux, ils se sont pourtant ralliés
02:37 à la monarchie constitutionnelle et ont participé, pour certains, au dernier gouvernement de
02:42 Louis XVI.
02:43 C'est le cas de leur principal orateur, Brissot.
02:46 Comme toujours, les lignes qui séparent les différents groupes politiques ne sont
02:49 pas nettes du tout.
02:51 Entre montagnards et girondins, il y a 400 députés du marais qui votent soit pour les
02:58 uns, soit pour les autres.
02:59 Et tout ce monde-là s'est donc retrouvé sur l'idée que désormais on était en
03:03 république.
03:04 Et une bonne partie de la population a dit "ah bon ? D'accord, ok".
03:08 On rappelle que la France n'avait jamais été une république et que tout le monde,
03:12 jusqu'en 1789, était plus ou moins convaincu que Louis XVI, c'était un roi de droit
03:18 divin.
03:19 Officiellement, on distingue donc deux grandes périodes, celle de la Convention, jusqu'en
03:24 septembre 1795, et celle du Directoire, qui est le régime qui a mis au point la Convention.
03:29 Donc en gros, c'est elle qui a fait le boulot.
03:32 Ce Directoire s'étend jusqu'au coup d'état de Napoléon Bonaparte en novembre
03:35 1799.
03:36 Mais ça, c'est le nom des périodes côté strictement institutionnel.
03:41 Et encore, entre septembre 1793 et juillet 1794, la Convention a organisé un gouvernement
03:48 révolutionnaire qui a été revendiqué comme une exception.
03:51 Officielle donc, mais d'exception.
03:54 Côté mémoire tradition, on a d'autres noms de périodes, la Terreur d'abord, ou
03:59 la République Bourgeoise après juillet 1794.
04:02 En réalité, les choses ne sont pas aussi tranchées que ça.
04:05 On le voit, il y a débat à la fois sur les noms et sur les dates.
04:09 En fait, la première république a officiellement duré jusqu'en décembre 1804, avec le
04:14 Sacre de Napoléon et le début de l'Empire.
04:16 Vous ne le savez peut-être pas, mais les historiens continuent de débattre pour savoir
04:20 quand la Terreur a commencé.
04:22 Est-ce que c'est dès septembre 1792 ? En mars 1793 avec la création du Comité de
04:28 Salut Public ? En septembre 1793 avec les lois des suspects ? On ne sait pas vraiment.
04:34 Et alors, quand est-ce qu'elle s'est terminée ? En juillet 1794 avec la mort de Robespierre
04:40 ou en septembre 1795 avec le début du Directoire ?
04:44 Pour bien comprendre pourquoi ces questions sont si compliquées, il faut comprendre que
04:49 dans leur immense majorité, ceux qui ont fait la prétendue République Bourgeoise,
04:54 c'est aussi eux qui ont participé à la Terreur.
04:56 Donc c'est assez dur d'opposer les méchants et les gentils, comme toujours en fait.
05:02 Donc en septembre 1792, le programme de la jeune convention est un peu chargé.
05:07 Elle doit 1.
05:09 Faire une constitution 2.
05:11 Répondre aux revendications des sans-culottes et des volontaires.
05:14 En plus, ils sont à Paris, armés, et c'est quand même eux qui ont renversé le roi.
05:19 3.
05:20 S'occuper de Louis XVI 4.
05:22 Combattre la contre-révolution de plus en plus active
05:25 5.
05:26 Gagner la guerre, plutôt mal engagée malgré la victoire de Valmy.
05:30 Parmi les députés, il y a bien sûr des petits nouveaux comme Saint-Just, qui est
05:34 élu à 25 ans.
05:36 La plupart, cependant, a siégé soit à la constituante, comme le montagnard Robespierre,
05:41 soit à la législative, comme le girondin Brissot.
05:44 C'est donc une assemblée expérimentée, avec en particulier beaucoup de juristes cultivés
05:49 et souvent plein de bonnes intentions.
05:50 On va le voir, le programme a globalement été réalisé, mais le coût a été terrible.
05:56 Pour former cette première république, côté constitution, c'est allé assez vite
06:01 et efficacement.
06:02 Mais en deux temps.
06:03 Dès le mois de juin 1793, une première constitution a été adoptée avec suffrage universel, système
06:10 parlementaire, éducation gratuite et obligatoire, interdiction de l'esclavage, liberté individuelle
06:17 et protection sociale.
06:19 Un référendum confirme cette constitution en juillet.
06:22 Mais comme la situation militaire est dramatique à l'intérieur et à l'extérieur de la
06:27 France, la convention décide de différer l'application de cette constitution et va
06:31 confirmer un gouvernement révolutionnaire entre juillet et octobre 1793.
06:37 Ce gouvernement révolutionnaire repose sur la convention, le pouvoir législatif, qui
06:42 désigne un gouvernement de 12 députés, le comité de salut public, le pouvoir exécutif,
06:48 qui est renouvelé chaque mois.
06:50 Le pouvoir exécutif est assisté par d'autres comités, eux aussi constitués d'élus
06:55 comme le comité de sûreté générale, le comité d'instruction publique ou le comité
06:59 des subsistances.
07:00 Et on envoie dans les départements et aux armées des députés, les représentants en
07:04 mission pour contrôler l'application des lois.
07:07 On instaure aussi, pour montrer que les temps ont vraiment changé, un nouveau calendrier
07:11 en septembre 1793.
07:13 Et oui, carrément.
07:15 Daté de l'an 1 de la liberté, à compter du 21 septembre 1792, il dure jusqu'en
07:21 1806.
07:22 On tente même d'imposer une nouvelle religion, celle de l'être suprême, avec des fêtes
07:27 magnifiques et des cultes rendus aux martyrs de la révolution, dont le plus célèbre
07:31 aujourd'hui est Marat.
07:32 Mais la constitution de 1793 n'a jamais été appliquée.
07:36 Après l'exécution de Robespierre et les principaux dirigeants montagnards en juillet
07:40 1794, la convention en refait une, avec un suffrage beaucoup plus limité, des libertés
07:47 plus contrôlées, une constitution plus libérale sur le plan économique aussi, qui entre
07:52 en application en septembre 1795.
07:54 Comme en Angleterre ou aux Etats-Unis, le pouvoir législatif est réparti entre deux
08:00 assemblées, les anciens et les 500.
08:03 C'est elles qui désignent les 5 membres du directoire, qui ont le pouvoir exécutif
08:07 et sont régulièrement renouvelés.
08:09 Le directoire a longtemps eu mauvaise réputation et pourtant, ce régime a encadré les victoires
08:13 des armées françaises et a mis en place de solides institutions.
08:16 Ca c'est pour le premier point, la constitution, il en reste 4, les gars n'ont pas chômé.
08:21 Second point donc, pour la convention, la réponse à apporter aux sans-culottes.
08:26 Ces derniers sont, en 1792, particulièrement puissants à Paris, mais aussi dans une très
08:31 large partie du territoire.
08:32 A la convention, ils ont des représentants illustres, Danton, Robespierre, Marat.
08:39 Aucun des trois n'est un sans-culotte, issu des couches populaires ou du monde de l'artisanat.
08:44 Les sans-culottes ont également une présence active à la municipalité de Paris et contrôlent
08:49 la garde nationale.
08:50 Le club des Jacobins a des sociétés affiliées dans toute la France et plusieurs dizaines
08:55 de journaux comme le Père Duchesne de Hébert relaient des revendications populaires.
08:59 Jusqu'en juillet 1794, ils sont souvent écoutés par le pouvoir politique.
09:04 Le maximum des prix, par exemple, adoptés en septembre 1793, doit permettre de lutter
09:10 contre l'inflation.
09:11 Le droit à la subsistance leur est reconnu par la constitution de 1793.
09:15 On insiste de toutes les façons possibles sur l'égalité, avec le tutoiement citoyen
09:19 qui devient obligatoire.
09:21 Mais encore plus qu'écoutés, ils sont redoutés, parce qu'ils participent, par
09:25 exemple, de façon très active à la surveillance publique.
09:28 D'ailleurs, il existe des comités de surveillance qui sont chargés de contrôler l'opinion.
09:32 On adore toujours dénoncer ses voisins !
09:34 Conséquence étrange, leurs dirigeants les plus célèbres sont eux-mêmes régulièrement
09:39 exécutés, depuis les Enragés, dont Hébert en mars 1794, jusqu'aux Ego, dont Babeuf
09:46 en mai 1797.
09:47 Après juillet 1794, leur puissance est très fortement et brutalement réduite.
09:53 La presse, les clubs sont dissous.
09:55 En mai 1795, une dernière tentative de manifestation des sans-culottes, avec envahissement de la
10:01 convention, échoue.
10:02 Les manifestants ont décapité un député, Ferro, il montre même sa tête au président
10:08 de la convention, Boissy d'Anglasse, un vieux routier qui ne se laisse pas impressionner.
10:12 Imposant aux manifestants le silence et le respect, il s'incline devant la tête de
10:16 son collègue martyrisé, avant de faire évacuer la salle.
10:19 Une terreur blanche a même lieu, faisant plusieurs milliers de morts à l'été 1795.
10:24 La période n'est pas précisément à la rigolade, comme on le voit.
10:28 Ainsi, la convention puis le directoire sont parvenus à répondre aux revendications des
10:32 sans-culottes.
10:33 D'abord par des concessions, puis par une répression efficace qui, pour une génération,
10:38 a éteint leur capacité d'agir directement sur le pouvoir politique.
10:41 Troisième chantier, celui du roi déchu.
10:44 Louis XVI s'est fait capturer, maintenant, qu'est-ce qu'on fait de lui ?
10:48 Lui intenter un procès pour trahison multiple, c'est une volonté nette, presque philosophique
10:53 des députés montagnards et des jacobins.
10:55 Chez les Girondins, c'est quand même beaucoup plus nuancé, tout simplement parce que beaucoup
11:00 ont travaillé avec le roi comme ministre, conseiller, etc.
11:04 Mais en nettoyant les tuileries, on a une armoire secrète qui est découverte.
11:08 Et là, patatras, elle est pleine de documents qui prouvent que Louis XVI et ses cousins,
11:14 qui règnent en Europe, ont des plans qui ne collent pas vraiment avec ceux des révolutionnaires.
11:19 Du coup, le procès est absolument inévitable.
11:22 Ce procès est exceptionnel, ce sont les députés qui doivent voter la sanction.
11:26 Il est légal, Louis XVI a le droit à des défenseurs, dont le remarquable Malzerbe.
11:32 Entre le 10 et le 26 décembre 1792, Louis Capet, comme on l'appelle, plaide l'innocence,
11:38 l'ignorance des faits.
11:40 Et en quatre votes successifs, qui ont lieu en janvier, son destin est décidé.
11:45 Le 21 janvier 1793, Louis est guillotiné place de la Révolution.
11:50 L'Angleterre déclare ensuite la guerre à la France, mais la mort du roi n'est
11:54 pas évoquée.
11:55 Au total, il y a peu de réaction diplomatique, mais comme la France est déjà en guerre
11:59 contre presque toute l'Europe, ça ne change pas grand chose.
12:02 En revanche, en France, l'opinion publique est largement fracturée.
12:05 L'exécution de Louis XVI a accentué les divisions entre les révolutionnaires radicaux
12:10 et les autres.
12:11 Le quatrième chantier, c'est celui de la lutte des révolutionnaires et de la Convention,
12:16 puis du Directoire, contre les contre-révolutionnaires.
12:19 En plus des émigrés, en plus des prêtres réfractaires, s'ajoutent à la liste ceux
12:24 qui refusent d'être enrôlés dans l'armée, ceux qui sont simplement dénoncés comme
12:27 suspects.
12:28 Jusqu'à la mort de Robespierre, en juillet 1794, les révolutionnaires ont été terribles.
12:34 Dans l'Ouest, la guerre de Vendée a fait 180 000 victimes côté royaliste et 120 000
12:40 du côté républicain.
12:41 60 000 suspects ont été guillotinés sur décision du tribunal révolutionnaire.
12:46 Des dizaines de milliers de nobles, de bourgeois, d'ecclésiastiques ont fui la France.
12:52 Les contre-révolutionnaires sont des royalistes, comme Marie-Antoinette, guillotinée en octobre
12:57 1793.
12:58 Mais le terme désigne aussi, à partir de juin 1793, les députés girondins chassés
13:04 de la Convention et leurs partisans comme Condorcet ou Olympe de Gouges, et même des
13:09 dirigeants sans culottes trop radicaux comme Hébert ou pas assez radicaux comme Danton
13:14 ou Fabre des Glantines.
13:16 Tout ce monde-là est guillotiné au printemps 1794.
13:19 Entre mai et juillet 1794, à Paris, la terreur est épouvantable.
13:25 Parfois, on guillotine en une journée une cinquantaine de condamnés.
13:29 L'apogée est atteinte quand Robespierre lui-même et ses amis sont exécutés, le
13:33 28 juillet 1794.
13:35 Là, plus d'une centaine de têtes tombent sous le couperet de la guillotine.
13:40 Et ce qu'il faut bien comprendre, c'est que beaucoup de ceux qui ont fait guillotiner
13:43 Robespierre avaient participé, avec beaucoup de zèle, à la terreur, comme Fouché ou
13:49 Tallien, et ils ont préféré que sa tête tombe plutôt que la leur.
13:53 Ce qui peut se comprendre.
13:54 Ajoutons à tout ça les dommages collatéraux, les exécutions sommaires, les règlements
13:59 de compte qui se multiplient puisqu'on profite de l'incertitude des temps, évidemment.
14:03 Après l'exécution de Robespierre, l'attitude face aux contre-révolutionnaires est beaucoup
14:07 plus conciliante.
14:08 Beaucoup peuvent rentrer des migrations, les députés girondins qui ont échappé
14:13 à la guillotine reviennent aux affaires.
14:15 En revanche, on l'a dit, une répression sévère s'abat sur les sans-culottes, sur
14:19 les jacobins, exécutés par milliers.
14:22 Il s'agit de terminer la révolution et donc de faire taire les révolutionnaires.
14:26 Mais il s'agit aussi de préserver certains acquis comme l'égalité juridique, la liberté
14:30 d'entreprendre et de commercer, ou encore une certaine liberté d'expression et de
14:35 pensée.
14:36 On ne sait pas que tous ces gens ont vraiment fait la révolution.
14:38 La lutte contre la contre-révolution s'est donc peu à peu apaisée par la victoire,
14:44 puisque les Vendéens sont vaincus au printemps 1795, par différentes concessions et par
14:49 le contrôle des colères populaires.
14:51 Mais tout ça n'a été possible que par les victoires contre l'Europe toute entière.
14:55 C'est le cinquième et dernier chantier, celui de la guerre, et c'était très mal
15:00 parti.
15:01 Jusqu'à Valmy, les armées françaises avaient collectionné les défaites.
15:04 Et en 1793, ça continue à ne pas être vraiment génial.
15:08 Il y a de nombreuses défaites en Vendée, au point que les gouvernements vendéens ont
15:11 existé.
15:12 Il y en a aussi dans les Flandres, et à l'été 1793, la France est littéralement exsangue.
15:18 Pourtant, à partir de l'automne 1793, la tendance va s'inverser.
15:23 Les Vendéens sont vaincus à Cholet, les coalisés sont repoussés, et les soldats
15:28 de l'an II envahissent l'actuel Belgique, les territoires germaniques ou encore l'Italie
15:33 contre le jeune Napoléon Bonaparte qui remporte de nombreuses victoires.
15:36 Les coalisés sont contraints de signer la paix de Campo Formio en octobre 1797.
15:41 La République française, toute seule, a vaincu la quasi-totalité de l'Europe.
15:46 Mais comment ?
15:47 D'abord, les français sont très, très nombreux.
15:50 28 millions au début de la Révolution, contre un peu plus de 10 millions d'anglais par
15:55 exemple.
15:56 Ensuite, et surtout, l'armée est radicalement transformée à partir de 1793.
16:01 Après les volontaires, les conscrits, les engagés de force donc, sont mélangés aux
16:07 soldats de métier pour apprendre plus vite à se battre.
16:09 Les officiers sont élus par leurs troupes.
16:11 Une génération de brillants militaires, élus par des soldats révolutionnaires, va
16:15 alors émerger avec Bonaparte, bien sûr.
16:18 Mais il y a aussi Hoche, Marceau, Joubert, Clébert, etc.
16:23 Leurs talents s'expriment grâce à des moyens techniques renouvelés.
16:26 On utilise même des ballons captifs pour observer de haut les mouvements des ennemis.
16:30 L'artillerie, les fusils sont améliorés.
16:33 Et dans certaines régions, les populations accueillent plutôt bien, au départ, les
16:37 soldats qu'on voit comme les ambassadeurs de la liberté.
16:40 C'est le cas à Milan par exemple.
16:41 Bref, à la fin de 1797, toute l'Europe est contrainte de reconnaître que la République
16:47 française a triomphé, et que l'Ancien Régime est bel et bien mort, même si deux
16:52 frères de Louis XVI sont encore vivants.
16:54 Si on récapitule, entre 1792 et 1799, la France a été traumatisée par d'incessantes
17:01 violences.
17:02 Ça, c'est incontestable.
17:04 La terreur et la guerre ont saigné à Blanc-le-Pays.
17:07 Elle a aussi connu des transformations décisives, de nouvelles institutions, de nouvelles libertés,
17:12 de nouvelles logiques économiques.
17:13 D'immenses espérances ont été portées, concrétisées par l'abolition de l'esclavage.
17:18 En novembre 1799, le coup d'état de Napoléon Bonaparte a, pour l'essentiel, préservé
17:24 ses acquis.
17:25 Et durant tout le XIXe siècle, les révolutionnaires ont entretenu la mythologie de l'espoir
17:30 révolutionnaire.
17:31 Merci à tous d'avoir suivi ce deuxième épisode qui vient clôturer cette synthèse
17:39 de la Révolution française.
17:40 Encore une fois, c'est une période très complexe et donc il y a pu y avoir quelques
17:45 raccourcis qu'on a pris par-ci par-là dans un souci de compréhension.
17:48 Si vous voulez en savoir plus, sachez qu'on a fait plusieurs vidéos qui peuvent venir
17:52 compléter celle-ci, notamment la vidéo sur la guerre de Vendée et celle sur Robespierre
17:57 que je vous mets en description.
17:58 Je vous mets également un entretien de deux heures que j'ai pu faire avec Jean-Clément
18:02 Martin qui est un des plus grands historiens de la Révolution française.
18:05 Ça se passe sur la seconde chaîne Nota Bonus.
18:08 Et puis vous pouvez aussi aller voir les chaînes de deux camarades youtubeurs, à savoir
18:13 Histony et celle de Laurent Turcot, l'histoire nous le dira.
18:16 Ils ont fait tous les deux des épisodes sur la Révolution française et ils sont vachement
18:21 bien et ils durent quand même un peu plus longtemps que les miens.
18:24 Voilà, sur ce j'aimerais remercier Olivier Coquart, historien et professeur au lycée
18:28 Henri IV qui a notamment bossé sur Marat et qui a sorti quelques bouquins bien sympathiques
18:34 sur la Révolution française.
18:35 C'est lui qui a préparé cet épisode.
18:36 On se retrouve très bientôt sur Nota Bene pour de nouvelles vidéos.

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