Le réalisateur Ari Aster est dans le Vidéo Club ! Il parle de sa collection de DVD Blu-rays et des films qui l’inspirent. Après Hérédité et Midsommar, il est de retour avec Beau is Afraid en salle le 26 avril !
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😹
AmusantTranscription
00:00 Ce que ça fait avec le biopic,
00:02 qui est le pire de tous les genres,
00:04 c'est une histoire de vérité
00:06 sur une femme qui a coupé le pénis de son amie.
00:09 Je pense que tout le monde devrait voir ce film.
00:11 Juste l'amour de la bière
00:13 qui est boite dans ce film
00:15 vous fera mal.
00:16 Je ne peux pas dire que j'ai aimé ce film.
00:18 Je ne l'ai pas aimé.
00:21 [Musique]
00:31 Bienvenue dans l'un des derniers
00:33 vidéo-stores de Paris.
00:35 Quelle est votre relation avec
00:36 la version physique et les vidéo-stores ?
00:38 Je suis né avec...
00:40 Chaque dimanche après l'école,
00:42 je vais à la vidéo-store.
00:44 Quand je vivais au Nouveau-Mexique,
00:45 c'était appelé Hastings.
00:46 Et je passais deux heures
00:49 à décider
00:51 ce que je voulais faire avec mon film,
00:53 ce que je voulais faire avec mon vidéo.
00:54 J'ai collé...
00:55 Au début, je collais VHS,
00:58 mais j'ai collé aussi des DVD
00:59 et des Blu-rays toute ma vie.
01:01 J'en ai trop de temps à l'heure.
01:05 Mais je continue à acheter des Blu-rays,
01:08 non seulement parce que je les aime,
01:10 mais aussi pour le streaming.
01:11 Parfois, c'est plus convenant de payer
01:13 que de chercher la copie physique.
01:16 Si je suis amoureux d'un film,
01:17 je veux l'avoir.
01:18 Quand j'étais enceinte,
01:19 j'ai vraiment adoré Takashi Miike,
01:22 surtout pour son prolifération.
01:25 Il est comme un punk.
01:26 Et donc, Visitor Q
01:29 était l'un de mes préférés de son enfance.
01:31 Surtout parce que c'est si transgressif
01:38 et si stupide et brillant.
01:41 Et il y a des images ici
01:44 qui ne m'ont jamais laissé.
01:46 Comme le père qui décide
01:48 d'avoir un sexe avec une corpse
01:49 une dernière fois.
01:50 Elle était en vie
01:52 quand il avait fait ça.
01:53 Mais elle meurt,
01:55 il décide de le faire une fois plus
01:57 et il se met en prison.
01:58 Il ne peut pas s'en sortir.
01:59 Il a besoin de l'aide de sa famille
02:01 pour qu'elle le rassemble
02:03 de son corps mort.
02:04 Ça m'a toujours eu.
02:06 Ce film est assez unique.
02:08 C'est une aberration après l'autre.
02:10 C'est un film très pervers,
02:12 un peu mauvais.
02:14 Est-ce que tu penses que c'est le meilleur
02:16 entrée dans cette filmographie ?
02:19 Oui, ça ou Ichi the Killer.
02:23 Je veux dire,
02:24 l'enfer de Dead or Alive
02:26 est peut-être le meilleur
02:28 film de Miike.
02:31 Même si le premier film que j'ai vu
02:38 et je pense que c'était le cas pour beaucoup
02:40 c'était Audition.
02:41 C'est un de ses meilleurs.
02:42 Mais ça me semble être le meilleur
02:44 film de Miike, Visitor Q.
02:46 Empire of Passion
02:48 par Nagisa Oshima.
02:49 C'est un film d'art fascinant.
02:53 Il a commencé comme un
02:54 Godard du Japon.
02:57 Très expérimenté, très polémique.
03:00 Ses films étaient très politiques.
03:01 Il jouait avec la forme.
03:03 Les premiers films sont
03:05 presque non-narratifs.
03:06 Il y a celui où le garçon
03:08 qui a laissé sa volonté sur le film,
03:09 c'est un film d'expérimentation.
03:11 Je ne sais pas si ça fonctionne,
03:13 mais c'est brillant.
03:14 Et puis Death by Hanging
03:15 est un super satire.
03:17 Puis, dans les années 70,
03:18 il a bougé plus vers
03:20 la tradition de la narration
03:23 mais c'est par Subversion
03:24 qu'il est arrivé là.
03:25 Dans le règle des sens,
03:27 c'est un film très simple.
03:30 C'est une histoire d'amour
03:36 et ça fonctionne
03:38 comme un peu d'erotique,
03:39 mais ça bouge vers,
03:41 bien sûr, un acte de violence terrible.
03:45 Mais c'est tellement concentré.
03:46 C'est vraiment seulement
03:49 sur cette connexion sexuelle
03:50 entre un homme et une geisha.
03:53 C'est un film brillant, un film génial.
03:55 Et puis il a suivi ça
03:56 avec ce film, Empire of Passion,
03:58 qui est vraiment merveilleux.
04:05 C'est l'un des grands
04:07 fantômes.
04:08 Et,
04:09 comme dans le règle des sens,
04:12 c'est obsessivement concentré
04:14 sur cette connexion sexuelle.
04:19 Dans ce cas, c'est aussi illicite,
04:21 peut-être encore plus,
04:22 parce que c'est une femme mariée
04:24 qui a un affaire.
04:25 Ils se conspirent ensemble
04:26 pour tuer son mari.
04:28 Donc, le poste-homme
04:30 sonne toujours deux fois.
04:31 Et puis c'est à propos de...
04:35 les deux étant hantés par
04:37 l'âme du mari,
04:39 basiquement hantés à la foule.
04:41 Il y a des images incroyables
04:43 dans ce film.
04:44 L'atmosphère est si dense,
04:46 la musique est si superbe.
04:48 C'est un film très étrange,
04:51 alienant,
04:52 un peu misanthropique.
04:54 Oui, ça et
04:55 Empire of Passion
04:56 sont un super double-feature.
04:59 Kwai Tung est l'un des plus
05:01 beaux films que j'ai jamais vu.
05:03 C'est certainement l'un des plus
05:10 beaux films de couleur
05:11 jamais faits.
05:12 C'est fait par Masaaki Kobayashi,
05:14 qui est un film-makeur
05:18 assez fascinant.
05:19 Je pense que Harakiri est,
05:23 pour moi, peut-être le film
05:26 de la grande révenge
05:29 et l'un des films
05:29 des grands samouraïs.
05:31 Et structurellement,
05:32 vraiment, vraiment, vraiment
05:33 amusant et aventureux.
05:35 Il joue avec un flashback
05:36 de façon vraiment
05:38 merveilleuse.
05:39 Juste en ce qui concerne
05:40 les peintures en mat
05:41 et les environnements
05:43 sur scène,
05:44 c'est en ce qui concerne
05:45 tout le monde qui a joué
05:46 avec l'artifice,
05:47 ce qu'il a réussi
05:47 en termes de l'impossible
05:49 est vraiment remarquable.
05:51 Et quand je pense à la couleur,
05:53 je me rends compte de ça.
05:55 Et il y a une séquence animée
05:56 dans Beau Is Afraid
05:58 qui joue avec l'artifice
06:00 et la couleur et la saturation.
06:03 C'était l'un des premiers films
06:04 que j'ai pensé à
06:06 et que j'ai parlé avec
06:08 Joaquin et Cristobal,
06:11 les gens qui font l'animation.
06:13 Hum, bien, voyons voir.
06:15 Je pense que je peux parler
06:15 de la rivière.
06:17 Donc,
06:18 Tsai Ming-Leong est un réalisateur
06:20 vraiment remarquable.
06:22 C'est mon préféré,
06:23 la rivière.
06:27 Il est
06:28 l'un des grands stylistes,
06:30 des stylistes contemporains.
06:31 Et il est quelqu'un
06:33 qui, depuis le début,
06:34 a joué avec le minimalisme
06:36 et la lentille
06:40 jusqu'au point de stasis.
06:41 Depuis son départ,
06:42 ses films ont seulement
06:43 devenu plus radicaux
06:45 dans leur lentille.
06:45 Je l'ai vu
06:46 quand j'étais en adolescent
06:48 et c'est un film
06:49 sur un homme qui est convaincu
06:53 d'aider une équipe de film
06:56 au début du film
06:56 parce qu'ils essaient de filmer,
06:58 vous savez, un grand coup
07:00 d'un corps mort
07:02 flottant dans la rivière.
07:03 Je oublie le nom de la rivière,
07:05 mais c'est dégueulasse.
07:06 Je pense que c'est célèbrement
07:07 dégueulasse.
07:08 Ils ont un "dummy"
07:09 qu'ils ont utilisé,
07:10 mais le "dummy" a l'air mauvais.
07:11 Il a l'air
07:13 comme un "dummy".
07:14 Ils vont voir ce gars
07:16 qu'ils ne connaissent pas
07:17 et ils lui demandent
07:18 "Tu veux être dans un film ?
07:19 Viens, sois dans un film,
07:20 toute seule, face-down
07:21 dans l'eau
07:22 et prétends être mort
07:23 pour un coup."
07:24 Il le fait,
07:24 il n'y a pas même 30 secondes
07:26 qu'il est dans l'eau
07:27 et il part
07:27 et le reste du film
07:29 chronique
07:31 la détérioration de sa santé
07:32 parce qu'il est dans l'eau.
07:34 C'est un film très transgressif,
07:36 très beau, très drôle.
07:38 La façon dont sa santé
07:39 détériore au cours du film
07:41 me fait des éclats.
07:44 On peut aller
07:44 dans la section française ?
07:46 Là-bas ?
07:47 Super.
07:48 Alors, ok.
07:52 Alain René
07:53 est un film-makeur
07:54 que j'aime beaucoup.
07:55 Ce film,
07:56 "My American Uncle"
07:57 Hum,
07:58 quel merveilleux !
08:00 Comment faites-vous ça ?
08:01 C'est assez compliqué.
08:02 Je pense que c'est
08:04 un de ses meilleurs films,
08:05 l'un de ses plus drôles
08:06 et un film qui, d'une certaine façon,
08:08 est capable d'être
08:10 empathique
08:11 et qui a beaucoup d'amour
08:13 pour l'humanité.
08:15 Mais il y a aussi quelque chose de
08:17 très misanthropique
08:18 et anti-humain
08:19 dans ce film.
08:20 Et je le trouve vraiment fascinant
08:22 dans la façon dont il déconstruit
08:24 le comportement humain
08:25 et réduit les gens
08:27 à vraiment
08:28 presque des machines
08:30 qui peuvent être...
08:31 qui peuvent être prévus
08:33 et anticipés.
08:34 C'est un film très singulier.
08:37 Je ne sais rien qui fait
08:38 ce que ce film fait.
08:39 Donc, je l'aime.
08:40 Surtout les 30 premiers minutes
08:42 sont...
08:44 remarquables.
08:45 J'ai parlé de ce film beaucoup,
08:47 mais j'aime Jacques Tetty,
08:48 j'aime "Playtime".
08:50 Deux.
08:51 Un.
08:52 Non !
08:53 Par.
08:54 Deux.
08:54 C'était un film qui était vraiment
08:55 sur mon cerveau avec "Beau Est Afraid",
08:57 surtout en construisant
08:59 tous ces mondes.
09:00 Dans le premier monde,
09:01 en particulier,
09:02 qui est un monde urbain,
09:05 il y avait beaucoup de personnages
09:06 dont je voulais être très spécifique.
09:10 Et je me demandais
09:12 ce que Tattie fait
09:15 avec le cadre,
09:16 en ce qui concerne
09:17 comment il popule le fond,
09:19 le milieu, le fond,
09:20 et comment une personne
09:22 qui est loin, loin de l'autre
09:25 sera...
09:27 Ce qu'ils font est
09:28 tout aussi important
09:29 que ce qui se passe
09:29 dans le fond.
09:30 C'est juste cette philosophie
09:32 où il n'y a pas de personnage
09:34 qui ne mérite pas
09:36 toute l'attention du monde.
09:39 Et c'est ce que j'aime
09:41 de ce film.
09:43 Donc, "Custody"...
09:45 C'était un film qui m'a vraiment
09:48 impressionné,
09:49 et Denis Minochet
09:51 est tellement effrayant dans ce film.
09:53 Et ça m'a fait
09:57 une telle impression
09:59 que je savais que je voulais
10:00 travailler avec lui.
10:01 J'ai lancé le film
10:02 "Beau est effrayé",
10:04 et c'était vraiment
10:04 à cause de ce film.
10:05 C'est ce film qui m'a fait
10:07 vouloir travailler avec lui.
10:08 Il est très effrayant.
10:09 Il est le meilleur.
10:10 J'aime lui.
10:10 J'aime beaucoup travailler
10:11 avec lui.
10:12 Je pense que ce film
10:13 est vraiment intéressant
10:14 parce qu'il ne donne pas
10:15 assez d'amour.
10:16 C'est le dernier film de Clouseau
10:21 parce qu'il n'a pas réalisé
10:23 "L'Inferno".
10:24 C'est un des plus beaux
10:27 films de couleurs.
10:28 C'est un film
10:28 qui parle de l'art.
10:29 L'art est vraiment
10:32 superbe
10:33 qui est sur l'écran.
10:33 Ça ne se fait jamais.
10:35 C'est souvent un erreur
10:35 de faire un film
10:36 qui parle de l'art
10:37 ou d'un artiste
10:38 parce que le film
10:40 ou ne montre pas l'art
10:43 ou montre l'art
10:44 et on souhaite qu'il ne le fasse pas.
10:45 Mais c'est un film
10:47 vraiment fascinant,
10:48 très beau, très drôle,
10:50 très misanthropique,
10:52 très Clouseau.
10:53 Mais c'est génial.
10:55 C'est...
10:56 Je...
10:57 C'est...
10:58 C'est probablement
10:59 évident de parler de "Bresson".
11:03 Mais "L'Argent"
11:04 me frappe
11:06 particulièrement
11:07 comme l'un des
11:08 films parfaits.
11:09 C'est une adaptation
11:16 de la histoire de Tolstoy,
11:18 "The Forged Coupon",
11:19 je crois.
11:21 Et...
11:22 C'est un film
11:23 qui passe par une torche
11:24 où l'argent passe
11:25 de main à main
11:26 et tu suis juste
11:27 à côté de l'argent
11:28 à travers la société parisienne.
11:31 Et bien sûr,
11:32 les acteurs sont des modèles,
11:33 et ils sont très blancs.
11:34 Et c'était
11:36 son dernier film,
11:37 et ça me frappe
11:38 comme l'un des plus
11:40 bêtisiers des derniers films.
11:42 La façon dont il gère la violence
11:43 dans ce film,
11:44 en général,
11:44 est très, très...
11:45 est très fascinante.
11:46 Et il y a un coup
11:47 où il y a une femme
11:48 qui porte une cup de thé.
11:50 Et la caméra
11:51 suit la cup de thé
11:52 en proche.
11:53 Et puis elle arrête
11:55 pour s'interagir avec son mari.
11:56 On entend l'interaction,
11:58 mais on reste dans la cup de thé.
11:59 Et puis il la frappe.
12:00 C'est juste un peu de thé
12:01 qui se dépasse
12:02 sur le côté de la cup de thé.
12:04 Et puis elle continue à marcher.
12:06 Mais c'est...
12:07 C'est une image vraiment indélible.
12:09 Et la violence, c'est vraiment...
12:11 ça frappe fort.
12:12 Et c'était son génie,
12:13 de savoir juste combien il faut
12:15 pour avoir une impression.
12:17 Cette...
12:18 Ce film
12:19 m'a fait un impact
12:20 quand j'étais plus jeune.
12:22 J'ai vu ce film
12:22 dans les théâtres avec ma mère,
12:25 Les 29 pommes,
12:26 de Bruno Dumont.
12:27 Je ne peux pas dire
12:30 que j'ai aimé ce film.
12:31 Je ne l'ai pas aimé.
12:34 Ça m'a remis à un point de Zabriskie
12:36 dans un sens dont je ne le veux pas
12:37 comme un compliment.
12:38 Mais l'ending
12:40 est tellement effrayant
12:42 et tellement choquant.
12:44 Et je pense que l'une des forces
12:46 est que,
12:46 à partir du moment où il s'en vient,
12:47 j'étais
12:49 juste énervé
12:50 et un peu fatigué par le film.
12:51 J'étais presque à la moitié de m'attendre.
12:53 J'avais un peu abandonné le film.
12:55 Et puis,
12:55 dans les 15 dernières minutes,
12:58 des choses se sont passées
13:00 qui sont assez traumatisantes
13:01 et effrayantes
13:02 et brillantes.
13:04 Je pense que...
13:05 C'est...
13:06 Encore une fois, ce n'est pas de la praise.
13:07 C'est juste...
13:08 Ou...
13:09 de la condamnation.
13:10 Il n'y a rien comme ce film.
13:12 Donc c'est...
13:13 C'est vrai à parler.
13:15 OK.
13:16 Nicolas Rey
13:18 est un bon film-makeur.
13:20 Je sais qu'il est
13:21 très apprécié ici en France.
13:23 Ce film,
13:24 Johnny Guitar,
13:25 Encore un.
13:26 Merci, monsieur,
13:27 mais j'en ai eu assez.
13:28 Je dirais que c'est assez.
13:30 est un de mes films préférés.
13:33 Un mélodrame vraiment fascinant.
13:36 C'est un western,
13:37 mais c'est...
13:38 C'est une déconstruction totale
13:40 du western.
13:40 Il prend toutes les tropes
13:42 de votre traditionnel western
13:43 et les fait changer
13:45 dans la manière dont il utilise les couleurs,
13:47 dans son approche à l'artifice,
13:49 ce qu'il fait avec
13:50 les rôles de genre.
13:51 Je veux dire,
13:53 Sterling Hayden est Johnny Guitar.
13:55 Il est le star du titre,
13:56 mais il est vraiment
13:58 un acteur qui supporte
13:59 ce film.
14:00 Et c'est Joan Crawford
14:02 et Mercedes McCambridge
14:04 qui sont vraiment
14:06 au cœur de ce film.
14:07 Et leur lutte est tellement
14:10 fascinante et passionnante
14:12 et freudienne.
14:14 C'est un peu comme un romance
14:17 lesbienne tragique.
14:20 Même avec le son,
14:22 au début du film,
14:22 quand il arrive au casino,
14:25 il y a une table roulette
14:26 où un ballon a été roulé
14:28 sur la table roulette
14:29 et ça crée ce son.
14:30 C'est un son ambiant
14:34 qui persiste
14:36 et tu oublies de l'y penser.
14:37 Et ça crée
14:40 l'atmosphère de la scène.
14:41 Et il y a une tension
14:43 qui arrive.
14:44 Ça sent comme 20 minutes.
14:46 C'est probablement pas si long.
14:48 Quelqu'un arrête le ballon
14:49 et c'est très étonnant.
14:51 Tu es emporté dans le silence.
14:53 C'est brillant
14:56 et très à l'avant.
14:57 C'est un super film.
15:00 Hitchcock,
15:01 c'est difficile à éviter.
15:02 Il y a beaucoup de films
15:03 que je peux parler.
15:04 Mais Marnie
15:06 est pour moi
15:07 l'un de ses plus fascinants films
15:08 et l'un de ses plus freudiens.
15:10 Marnie, réveille-toi.
15:12 Marnie.
15:13 C'est un très
15:15 drôle, pervers
15:17 film sur la caractéristique
15:18 d'une femme qui est fragile,
15:20 qui est un kleptomaniac.
15:22 Tout ça se retrouve dans sa mère.
15:24 Et la caractéristique de sa mère
15:27 est une concoction
15:29 incroyable.
15:30 L'artifice ici est aussi
15:33 self-conscious
15:34 jusqu'à la pointe de être brechtien.
15:36 Il y a un dessin matérialisé
15:37 à l'extérieur de la maison de sa mère
15:39 qui est tellement faux
15:41 qu'il ressemble à un erreur
15:43 ou qu'il te frappe
15:47 sur la tête
15:48 avec l'artifice,
15:49 avec le fait que c'est un film
15:50 et que ce n'est pas réel.
15:51 Et ça se passe beaucoup.
15:52 Il y a une séquence de conduite
15:54 à la porte
15:57 et c'est tellement clairement faux.
15:59 Mais il a réalisé ce film
16:01 au niveau de ses pouvoirs.
16:03 Et je choisis de croire
16:05 que c'était une décision
16:07 très consciente de son côté
16:08 et je pense que c'est un film
16:09 vraiment fascinant et excitant.
16:11 Je pense toujours à
16:12 le fait de ce film être faux.
16:14 Et j'aime ça.
16:15 On peut peut-être aller
16:17 dans la section anglo-saxonne.
16:19 OK, "Wake and Fright"
16:20 est un film
16:23 assez incroyable.
16:24 C'est réalisé par Ted Kochef
16:30 qui a réalisé
16:32 "First Blood", le film de Rambo,
16:34 et il a aussi réalisé "Weekend at Bernie's".
16:37 Mais ne vous laissez pas
16:38 vous décevoir
16:39 de regarder "Wake and Fright",
16:41 qui, à mon avis,
16:42 est l'un des meilleurs
16:44 thrillers de l'histoire.
16:47 Et l'un des plus drôles
16:49 que j'ai vu.
16:50 Je pense que c'est le meilleur film
16:52 d'Australie que j'ai vu.
16:53 Juste l'amour des bières
16:55 qui sont boites dans ce film
16:57 vous fera mal.
16:58 Je devrais vous dire,
17:01 pour ceux qui vont regarder le film,
17:02 qu'il y a une scène de chasse
17:04 de kangaroos très décevante
17:05 car elle montre
17:07 des kangaroos tués.
17:08 Mais si vous pouvez le regarder,
17:11 soyez déçus, mais en tout cas,
17:13 regardez le reste.
17:16 C'est l'un des meilleurs
17:18 thrillers sur le fait que
17:20 la mer soit les autres.
17:22 Je vais parler de "I'm Still Here".
17:23 "I'm Still Here",
17:25 réalisé par Casey Affleck
17:26 et starré par Joaquin Phoenix.
17:28 C'est un des films
17:33 qui m'ont fait vouloir travailler
17:34 avec Joaquin Phoenix
17:34 plus que tout le reste.
17:36 Donc,
17:37 les gens peuvent se rappeler
17:39 que Joaquin Phoenix s'est retiré
17:41 pour devenir un rappeur.
17:43 C'est mon premier travail.
17:45 Je fais ce que je peux.
17:46 Je suis fatigué.
17:47 Et que ça a duré environ un an.
17:49 Et c'était pour ce film,
17:52 qui est un documentaire faux
17:54 sur ce moment de sa vie.
17:56 Et ce n'est pas seulement
17:59 une des performances
18:00 de ces super comiques
18:02 que Joaquin Phoenix fait ici,
18:04 mais c'est absolument
18:05 une performance dans tous les sens.
18:07 Mais pour moi,
18:08 c'est un genre de
18:11 geste héroïque, artistique.
18:14 Il prend son propre nom.
18:15 Même la question
18:16 d'avoir une identité
18:17 en tant qu'acteur.
18:18 Et que veut ça signifier ?
18:19 Est-ce même qu'on peut
18:20 être un acteur ?
18:21 Et ce qu'il fait avec son nom
18:24 est vraiment suicidaire
18:27 dans ce film.
18:28 Et donc,
18:29 j'aime ça.
18:30 Et quand j'ai vu ce film,
18:31 je savais que je devais travailler avec lui.
18:33 Le garçon de bûche est super.
18:34 Pour moi,
18:41 c'est le film
18:42 du grand Neil Jordan,
18:44 basé sur l'un des grands
18:46 noveaux iraniens
18:47 de Patrick McCabe
18:48 sur un psychopathe de 12 ans.
18:51 Et c'est tellement drôle.
18:52 Le livre est brillant.
18:53 Je pense que le film
18:54 capture ce qui est si brillant
18:56 dans le livre.
18:57 Si je devais le comparer
18:58 à quelque chose d'autre,
18:59 ce serait probablement
19:00 Clockwork Orange.
19:01 Dans l'inventivité
19:03 de la langue.
19:04 Et un genre d'expressionnisme
19:06 où le monde du film
19:09 correspond à la fève
19:11 de l'esprit du personnage.
19:13 Et c'est vraiment génial.
19:15 Et il a une des performances
19:17 les plus incroyables
19:20 que j'ai jamais vues.
19:21 Un film vraiment remarquable.
19:23 Dehors de vous,
19:24 à droite,
19:26 c'est la section de l'horreur.
19:27 Je vais m'en occuper,
19:28 seulement parce que
19:30 mes deux derniers films
19:31 étaient des films de l'horreur.
19:32 J'ai été demandé
19:33 tellement de fois
19:34 des films de l'horreur
19:35 que j'ai parlé
19:35 de tous mes films préférés.
19:36 Un film par Martin Scorsese
19:39 que je trouve remarquable
19:40 et que peu de gens
19:41 parlent de,
19:42 certainement pas aux Etats-Unis,
19:43 c'est Silence,
19:44 qu'il a fait récemment.
19:45 Cette foi que tu as
19:47 est si forte.
19:49 Basé sur le livre Endo.
19:50 De tous les films qu'il a fait
19:52 sur la foi,
19:52 et ce que ça signifie d'avoir de la foi,
19:54 et ce que ça signifie d'être chrétien,
19:56 je pense que c'est
19:58 le plus
20:00 frappé,
20:01 compliqué,
20:02 complet
20:03 d'investiger ces questions
20:05 qu'il a posées.
20:06 Et je pense que c'est
20:07 l'un des plus puissants films
20:08 qu'il a jamais fait.
20:09 Il y a un épilogue ici
20:10 que je pense,
20:11 comme un geste,
20:12 est l'un des choses
20:13 les plus alienantes
20:14 qu'il ait jamais fait,
20:15 et l'une des choses
20:15 les plus touchantes
20:16 qu'il ait jamais fait.
20:17 Où, une fois que le prêtre
20:18 apostatise,
20:19 ce qui,
20:20 le film en général,
20:21 c'est lui qui refuse
20:23 de faire ça.
20:24 Une fois qu'il le fait,
20:25 on est séparés
20:27 de lui.
20:28 Et on change
20:29 vers
20:32 cet épilogue
20:33 où un tradicon dutch
20:36 raconte le reste du film.
20:38 L'effet est très incroyable
20:40 et dérangeant
20:41 et
20:42 beau.
20:43 Le fait que le film
20:45 devienne essentiellement
20:46 une histoire d'amour
20:47 entre le prêtre Andrew Garfield
20:49 et Kichijirou,
20:51 qui, au début du film,
20:52 est dégoûté,
20:53 est vraiment
20:55 incroyable.
20:57 Et la façon dont ça se passe
20:58 est incroyable.
20:58 Et je pense que c'est un film
20:59 que tout le monde devrait voir.
21:00 Je veux dire, je parlais
21:01 de Mishima,
21:02 je pourrais en parler encore.
21:03 Bonjour.
21:06 Sur un niveau de design,
21:08 c'est étonnant.
21:11 C'est l'un des plus beaux
21:12 films jamais faits.
21:13 Sur un niveau
21:15 de structure,
21:17 c'est incroyablement radical
21:19 et propre.
21:21 Architecturalement,
21:21 le film est remarquable.
21:23 Et puis,
21:24 ce qu'il fait avec
21:25 le biopic,
21:26 qui est le pire
21:28 de tous les genres,
21:29 ça me frappe
21:30 comme l'un des plus jolis
21:32 biopics jamais faits.
21:34 Et ça seul
21:35 donne
21:36 ce genre
21:37 un droit à exister.
21:39 Je dirais que ça et
21:41 Topsy Turvy
21:42 me frappent
21:43 comme les meilleurs
21:44 biopics sur un artiste.
21:46 Mais je dirais,
21:47 en parlant de
21:49 Mr. Turner et Topsy Turvy,
21:50 ce sont des films remarquables
21:52 pour comment ils
21:54 basiquement
21:56 négligent
21:58 les tropes
21:59 du biopic.
22:01 Ou si ce n'est pas
22:02 négligé,
22:03 c'est
22:05 comment ils les évitent
22:07 dans le sens où il n'y a pas
22:08 de structure
22:10 de narration claire.
22:11 Ils ne racontent pas de histoire.
22:13 C'est une succession
22:15 de scènes parfaites
22:17 qui se concentrent
22:20 sur
22:21 l'investigation
22:23 de ce qui a été
22:23 dit pour vivre
22:25 dans ce temps,
22:26 ce qui est vraiment
22:27 l'intérêt
22:27 d'un biopic.
22:29 Et si vous allez à ces films
22:30 en attendant une histoire,
22:32 vous serez probablement
22:33 déçus.
22:34 Mais si vous
22:35 vous y mettez,
22:36 vous vous en donnez,
22:37 je pense qu'ils sont
22:38 l'un des plus généreux
22:40 de films
22:41 sur l'art
22:42 jamais fait.
22:43 J'ai parlé de Roy Anderson
22:44 avant.
22:45 Il n'y a personne
22:46 qui n'aime pas Roy Anderson.
22:47 Il est probablement
22:48 le plus singulier artiste
22:50 qui travaille dans le cinéma
22:50 actuellement.
22:52 Et
22:54 le moyen dont il travaille
22:54 est assez unique.
22:55 Il a innové
22:56 un nouveau style
22:58 qui
22:59 a beaucoup à voir avec Tati.
23:01 Il ressemble beaucoup
23:02 à une peinture.
23:03 Il a tendance à être une caméra statique
23:05 et il va construire
23:06 un environnement
23:06 pour
23:08 pour
23:09 pour
23:10 ce cadre.
23:11 Et ce sont ces magnifiques
23:12 vignettes
23:13 de comics
23:14 tragiques
23:16 qui ressemblent à rien d'autre,
23:18 sauf peut-être
23:19 des peintres.
23:20 Il a réalisé
23:20 des centaines et des centaines
23:21 de commercials
23:22 pour perfecter ce style
23:23 avant qu'il ne soit plus
23:25 capable de faire
23:26 ce film
23:27 en 2000,
23:27 "Songs from the Second Floor",
23:29 qui est un des
23:29 meilleurs films.
23:33 C'est un étonnement.
23:34 C'est assez incroyable.
23:35 Et
23:36 depuis là,
23:37 il a fait
23:37 presque le même film
23:39 de nouveau et de nouveau,
23:40 mais ils sont
23:40 mais ils sont parfaits.
23:41 Ils sont des trésors.
23:42 Et son dernier film
23:44 sur l'infinité
23:45 est tout
23:46 un masterpiece.
23:47 Le premier film de Michael Haneke,
23:50 le premier de sa trilogie,
23:54 je pense qu'il a fait le erreur
23:55 de l'appeler
23:56 la trilogie de glaciation émotionnelle,
23:58 mais il a dénoncé ce titre.
24:00 Et c'est un film parfait
24:01 qui suit une famille
24:03 au même jour,
24:04 trois années différentes.
24:05 Donc c'est trois actes.
24:07 Les premiers deux actes,
24:08 ça suit leurs rituels.
24:09 Manger,
24:10 conduire le garçon à l'école,
24:12 prendre des trucs
24:13 de la boutique,
24:14 passer par un carwash.
24:15 Et donc le premier troisième
24:16 est ça, avec très peu de parler.
24:18 Le deuxième troisième
24:20 est ce même jour,
24:21 un an plus tard,
24:22 la même chose.
24:23 Et le dernier troisième,
24:24 au même jour,
24:25 l'année suivante,
24:26 détruisant toutes leurs positions
24:28 et se tuer.
24:29 Et c'est assez incroyable.
24:31 Je vais parler de Taxidermy
24:33 de Gheorghe Palfi.
24:35 C'est un grotesque,
24:42 surréaliste,
24:44 un peu fantasmagorique.
24:46 Je pense que c'est
24:47 très révélé
24:48 parce que c'est très violent,
24:50 mais c'est aussi
24:51 totalement visionnaire.
24:53 Et sur un niveau strictement technologique,
24:55 je pense que c'est un des bons
24:57 films du 21ème siècle.
24:59 Un dernier.
25:00 On va parler de La Casa Lobo,
25:02 un film animé
25:03 stop-motion
25:08 de Cristobal León
25:10 et Joaquín Cosiño.
25:12 Ce film n'est rien de ce genre.
25:13 C'est l'un des plus
25:15 effrayants,
25:16 visionnaires
25:18 œuvres de stop-motion
25:19 que j'ai jamais vu.
25:20 J'étais choqué quand je l'ai vu
25:23 et tellement émue.
25:24 J'ai laissé le théâtre
25:25 complètement bruyant.
25:26 Quand j'ai réalisé
25:27 que je voulais ostensiblement
25:28 faire une séquence animée
25:31 dans Beau Is Afraid,
25:33 c'est une scène où
25:34 le personnage principal
25:35 entre dans un jeu.
25:36 Et à la première minute,
25:37 je me suis dit que je vais filmer
25:38 comme si c'était un film.
25:39 Je me suis rendu compte que je n'avais pas
25:40 les ressources pour ça.
25:42 Alors je me suis dit,
25:43 il entre dans un jeu,
25:44 alors il devrait être dans
25:47 l'esthétique d'un jeu.
25:48 Il devrait être une scène.
25:51 Et puis je me suis rendu compte
25:53 que même ça pourrait être
25:55 trop difficile à faire sans
25:56 l'aide de l'animation.
25:57 Et j'ai réalisé que si je voulais
26:00 faire ça, je voulais travailler
26:01 avec des gens comme ça.
26:03 Donc je devrais essayer
26:04 d'abord.
26:05 Sans les attendre à faire ça,
26:06 car je sais que ce sont des artistes
26:08 qui ne travaillent pas pour l'emploi.
26:10 Et c'est ce que ça aurait été
26:11 depuis que je leur ai donné
26:13 une liste de tirs et des plans.
26:15 Et il y avait des restrictions
26:16 autour de ce que nous ferions
26:18 ensemble.
26:19 Mais heureusement,
26:21 ils m'ont dit qu'ils voulaient
26:23 le faire.
26:25 Et travailler avec eux
26:27 a été une des meilleures expériences
26:29 de ma carrière,
26:31 depuis que je commence.
26:33 Mais je les aime.
26:35 C'est un travail artificiel
26:36 qui est permanent.
26:37 Merci beaucoup.
26:38 Merci.
26:39 Est-ce que je fais ça correct ?
26:42 C'est comme ça que le show se passe ?
26:43 C'est parfait.