Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #90minutesInfo du lundi au vendredi
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00:00:00 Rebonjour, toujours en place maintenant pour 90 minutes, infos au sommaire de votre émission aujourd'hui.
00:00:06 Suite des déplacements du président de la République, il était hier dans le Doubs,
00:00:10 il sera demain peut-être à la finale de la Coupe de France.
00:00:13 Les syndicats en tout cas ont prévu de distribuer aux sorties des transports en commun
00:00:17 30 000 cartons rouges, 10 000 sifflets pour accueillir le chef de l'État
00:00:20 lorsqu'il devrait saluer les joueurs avant le coup d'envoi, comme le veut la tradition.
00:00:24 Conséquence, l'Élysée réfléchit à sa participation et le fait qu'il descende sur le terrain.
00:00:29 Est-ce que toutes les occasions sont bonnes pour la contestation ?
00:00:32 Est-ce vraiment le moment de mêler sport et politique ? On en débattra avec mes invités.
00:00:37 Autre sujet, Mayotte, toujours nos envoyés spéciaux ont pu rencontrer des membres de la CRS 8,
00:00:41 des pêchers sur place et des membres de la patrouille nautique.
00:00:44 Comment travaillent-ils ? Et puis on entendra aussi les pêcheurs, les habitants
00:00:47 qui n'en peuvent plus de risquer leur vie pour pouvoir travailler.
00:00:51 Et puis enfin autre sujet, Marseille, Marion Barreil, maire des 13e et 14e arrondissements,
00:00:55 a demandé une conférence d'urgence face au regain de violence
00:00:58 qui touche en particulier ses arrondissements.
00:01:00 Le président avait présenté son plan en Marseille en grand,
00:01:02 le ministre de l'Intérieur n'en finit plus d'envoyer des forces de l'ordre
00:01:05 et pourtant rien ne change dans la cité phocéenne.
00:01:07 On met tout de suite le point sur le reste de l'actualité avec Michael Dos Santos.
00:01:11 Vueling assure près de 80% de ses vols en France jusqu'à dimanche.
00:01:18 La compagnie aérienne fait face à un mouvement social de ses hôtesses et de ses stewards.
00:01:22 Les syndicats accusent l'entreprise espagnole d'avoir fait appel à du personnel étranger.
00:01:26 Dans ces conditions, les salariés refusent toute négociation.
00:01:29 Nouvelles restrictions d'eau dans les Pyrénées-Orientales.
00:01:32 À partir du 10 mai prochain, de nouvelles mesures vont entrer en vigueur
00:01:35 pour faire face à la sécheresse, la plus importante depuis 1959.
00:01:39 Selon les estimations, les dommages pourraient s'élever dans le pire des cas à 400 millions d'euros.
00:01:44 Et puis la montagne a retrouvé cet hiver sa fréquentation d'avant-Covid.
00:01:49 Une augmentation due essentiellement au retour de la clientèle étrangère,
00:01:52 principalement des Britanniques.
00:01:54 Trois annuités sur quatre reste tout de même le fait de clients français.
00:01:57 Le massif des Alpes reste de loin la destination privilégiée.
00:02:00 Avec moi pour m'accompagner pendant cette émission, Céline Pina, bonjour.
00:02:05 Vous êtes essayiste, Gérard Leclerc, bonjour.
00:02:07 Bonjour.
00:02:07 Journaliste Pierre-Henri Bovis, bonjour.
00:02:09 Bonjour.
00:02:10 Avocat Yves-Florian Tardif, bonjour.
00:02:11 Bonjour.
00:02:12 Du service politique de CNews.
00:02:14 On va parler des sorties du président de la République.
00:02:16 Chaque apparition devient compliquée.
00:02:18 Demain, pour la finale de la Coupe de France, les syndicats veulent marquer le coup
00:02:21 et prévoient une entrée sur le terrain sonore pour le chef de l'État
00:02:24 si jamais il descendait sur la pelouse.
00:02:26 30 000 cartons rouges et 10 000 sifflets seront distribués.
00:02:28 Les explications de Marine Sabourin.
00:02:30 C'est sur le parvis du Stade de France que devrait débuter la contestation samedi soir.
00:02:36 Les contrôles commenceront en milieu d'après-midi aux abords du stade
00:02:39 et dans les transports en commun et seront effectués par plus de 3000 forces de l'ordre.
00:02:44 1000 de plus que lors de la dernière finale de la Ligue des champions.
00:02:47 Avant que le match ne débute, des petits cartons rouges et des sifflets
00:02:50 devraient être distribués par des syndicats et spectateurs opposés à la réforme des retraites.
00:02:55 Des sifflets pourtant interdits dans les stades afin de ne pas perturber l'arbitrage.
00:03:00 A plusieurs moments de la rencontre sportive,
00:03:02 les spectateurs sont invités à former un immense carton rouge depuis les tribunes,
00:03:06 comme l'incitent ces vidéos sur les réseaux sociaux.
00:03:08 Traditionnellement, le chef de l'État devrait saluer les joueurs après leur entrée sur le terrain
00:03:12 et apporter le trophée au vainqueur.
00:03:14 Deux moments symboliques donc où sifflet et cri hostile devraient retentir dans le stade.
00:03:19 Mais une incertitude demeure quant à sa venue sur la pelouse.
00:03:22 A l'intérieur du stade, le préfet de police Laurent Nunez, lui, encadrera le dispositif de sécurité.
00:03:28 Autre risque, les coupures de courant.
00:03:31 Pour faire face à cette possibilité, plusieurs groupes électrogènes ont été prévus selon nos informations.
00:03:35 Enfin, dernière crainte, l'envahissement du terrain par des supporters.
00:03:40 Et pour cela, des grilles seront montées dans les virages.
00:03:43 - Diff, dites-nous tout. Il y va, il n'y va pas.
00:03:45 Il va sur la pelouse. Où est-ce qu'on en est dans la réflexion, dans son entourage ?
00:03:49 - Ce qui est sûr, c'est qu'il sera bien demain au Stade de France
00:03:52 pour assister à cette finale de la Coupe de France entre Nantes et Toulouse.
00:03:57 Ensuite, concernant sa venue sur la pelouse,
00:04:01 comme il est traditionnellement fait à chacune des finales de la Coupe de France,
00:04:06 c'est-à-dire que le président de la République se rend sur la pelouse au tout début du match afin de saluer les joueurs
00:04:11 et à la fin du match afin notamment de remettre la Coupe et de saluer le capitaine de l'équipe victorieuse.
00:04:16 Est-ce qu'il se rendra bien sur la pelouse ?
00:04:19 Hier matin, on nous disait dans son entourage que oui, le président se rendra sur la pelouse.
00:04:24 Il n'a pas à céder face aux manifestants qui pourraient perturber ainsi le match demain soir.
00:04:31 C'est plus incertain aujourd'hui, tout simplement parce qu'il y a eu entre-temps
00:04:35 une réunion concernant le dispositif de sécurité et le menace potentiel.
00:04:39 Il n'y a pas que la menace de manifestants contre la réforme des retraites.
00:04:44 Il y a notamment la menace d'Ultra au sein des supporters des deux équipes qui vont s'affronter demain.
00:04:52 C'est d'ailleurs peut-être la menace principale qui est redoutée demain par l'entourage du président de la République
00:04:57 et par l'entourage du ministre de l'Intérieur.
00:05:01 Pour l'heure, on sait qu'il se rendra demain soir au Stade de France.
00:05:04 Est-ce qu'il descendra sur la pelouse ?
00:05:06 Peut-être.
00:05:07 En tout cas, on nous explique au sein du ministère de l'Intérieur que le dispositif de sécurité peut permettre toutes ces éventualités.
00:05:13 Gérard Leclerc, est-ce qu'il faut qu'il y aille sur la pelouse, quitte à se faire siffler, quitte à avoir ses cartons rouges ?
00:05:17 Ou est-ce qu'il vaut mieux s'épargner ce moment-là pour les joueurs notamment et pour les supporters qui veulent profiter du match ?
00:05:22 Non, je trouve ça très périlleux.
00:05:23 Moi, je serais à sa place, comme dit l'autre.
00:05:26 Je n'y serais pas allé du tout.
00:05:28 Il est déjà arrivé.
00:05:29 C'est vrai que c'est un peu une tradition que le président de la République assiste à la finale de la Coupe de France
00:05:32 et à la finale du Championnat de France de rugby.
00:05:35 Mais ce n'est pas non plus une obligation.
00:05:37 Il y a eu parfois des présidents qui ne l'ont pas fait.
00:05:40 Et je trouve ça étonnant d'ailleurs que cette affaire n'ait pas été gérée,
00:05:45 à moins que le président de toute façon veuille y aller.
00:05:46 Si c'est ça, si c'est vraiment son choix, parce que là, on comprend.
00:05:49 Mais autrement, on peut toujours s'inventer un déplacement quelque part le soir.
00:05:54 Ou il y aura d'autres casseroles et ça sera un autre problème.
00:05:56 Oui et non, parce que vous pouvez même faire un déplacement à l'étranger ou ce que vous voulez.
00:06:00 Mais là, je trouve qu'il prend un risque énorme parce que c'est déjà une petite tradition de siffler le président de la République
00:06:08 quand on le voit sur les écrans ou encore davantage quand il va sur la pelouse.
00:06:12 Mais en général, ça ne se passe pas trop mal parce qu'on n'est pas dans le climat qui est celui qui existe aujourd'hui.
00:06:18 Donc moi, je pense qu'il n'y a que des coups à prendre.
00:06:23 Et voilà. Mais en même temps, c'est vrai que sa personnalité et son caractère, c'est plutôt justement d'aller défier.
00:06:30 Il adore ça. Mais là, ce sera plus difficile de défier que quand il fait ses déplacements aujourd'hui,
00:06:35 où il y a un certain nombre de petites ruses qui font qu'en fait, il n'est jamais face à des manifestants.
00:06:40 Enfin, du moins, peut être face à des Français, mais pas à des gens qui viennent manifester.
00:06:44 Là, ce sera là, je vous dis, c'est pas du tout la même chose.
00:06:46 Il y a la télévision, on le voit, etc.
00:06:48 Et vous avez 81 personnes dont un certain nombre, au moins, seront remontées.
00:06:53 Céline Pinard, est ce que effectivement, c'est trop de risques à prendre d'aller sur la pelouse?
00:06:57 Est ce qu'il faut aussi se dire après tout, un match, c'est un moment convivial.
00:06:59 Ce n'est pas le moment de faire trop de politique.
00:07:01 Donc, il faut qu'il se mette en retrait pour l'occasion.
00:07:03 En tout cas, c'est comme ça qu'il pourrait argumenter son retrait.
00:07:06 Mais ce qui est certain, c'est que jusqu'à présent, y compris sur les casserolades,
00:07:10 malgré tout, quand on a les images, elles ne sont pas des foules immenses qui l'attendent.
00:07:15 Donc, jusqu'à présent, c'est pas un stade entier.
00:07:17 Voilà, sur la bataille de la communication, les choses sont assez équilibrées.
00:07:20 Il ne s'en sort pas si mal s'il se retrouve avec un stade entier qui fait une bronca.
00:07:26 On n'est plus du tout dans les mêmes images.
00:07:28 On ne renvoie pas du tout la même impression.
00:07:30 Donc, je pense qu'en termes de communication politique, le risque est important.
00:07:36 Voilà, c'est pour ça que moi, je serais plutôt de l'avis de Gérard Leclerc.
00:07:39 Je serais lui.
00:07:40 Je n'irais pas, je n'offrirais pas une telle tribune à mes opposants.
00:07:45 Après, je suis aussi de l'avis de Gérard Leclerc pour dire que son caractère fait que je pense quand même qu'il ira.
00:07:50 On l'a vu dans des bains de foules, notamment à Célestat, où il se fait huer à la lait
00:07:53 et où Zik, il y retourne une deuxième fois malgré l'accueil qu'on lui réserve.
00:07:56 C'est différent parce qu'il peut parler aux gens là.
00:07:57 Vous êtes dans un stade et vous ne pouvez rien dire.
00:08:00 Ah oui, forcément.
00:08:01 Après, il y a la dignité.
00:08:02 Rester droit et digne.
00:08:04 Oui, mais c'est la seule réponse.
00:08:05 Tiens Henri Mauvy, je voudrais y réagir.
00:08:07 Non, mais en même temps, ne pas y aller renverrait aussi l'image d'un président qui serait bunkérisé.
00:08:11 Alors que c'est l'inverse qu'on nous dit en ce moment.
00:08:13 On peut le montrer à toutes les sauces.
00:08:14 Alors que c'est l'inverse.
00:08:15 Je me souviens, lors d'un déplacement, il avait refusé d'y aller, justement.
00:08:18 Et on posait la question, est-ce que le président de la République est isolé?
00:08:21 Est-ce que du coup, il est bunkérisé dans le...
00:08:23 Donc, si vous voulez, peu importe ce qu'il peut faire, il est critiqué de toute manière.
00:08:27 Donc moi, à sa place, effectivement, j'irai, j'irai au contact.
00:08:30 En plus, c'est un président qui va au contact.
00:08:31 On retrouve un peu d'ailleurs une similitude avec Nicolas Sarkozy de l'époque.
00:08:35 Oui, on l'a beaucoup dit.
00:08:36 Lorsqu'il était critiqué, il allait, il aimait aller au contact des gens pour parler avec eux, etc.
00:08:41 Là, si vous voulez, sur le risque de sifflement, etc.
00:08:45 Je pense qu'il est au-dessus de ça, à mon avis.
00:08:47 Et au contraire, ne pas y aller renverrait justement comme une espèce d'aveu d'échec.
00:08:52 C'est-à-dire que ce serait, si vous voulez, l'aveu qu'il ne peut plus se déplacer,
00:08:56 il ne peut plus aller au Stade de France, alors que c'est une tradition.
00:08:58 Moi, au contraire, je serais vraiment favorable à ce qu'il y aille.
00:09:01 Et encore une fois, par rapport à ce climat ambiant,
00:09:04 je ne comprends pas bien la finalité d'ailleurs de toutes ces manifestations,
00:09:09 puisque la réforme de retraite, maintenant, elle est derrière nous.
00:09:11 Ils espèrent encore.
00:09:12 Le décret d'application, il est sorti.
00:09:15 Donc, la loi a été promulguée, il y a un décret d'application.
00:09:17 Donc, de toute manière, manifester n'aboutira à rien.
00:09:21 Donc, justement, moi, je serais effectivement favorable à ce qu'il y aille.
00:09:26 Et d'ailleurs, je pense que lui-même, à mon avis, le fait d'aller au contact
00:09:30 et le fait de faire comme si de rien n'était,
00:09:33 parce que c'est un peu d'ailleurs l'image qu'il renvoie lorsqu'il se déplace,
00:09:36 à mon avis, il contribue aussi, il pense...
00:09:37 - Il parle de décors. - Voilà.
00:09:38 - À faire baisser aussi... - À m'arrêter de regarder le décor.
00:09:41 - Mais c'est vrai que pour l'interdif, on est sur une ligne de crête,
00:09:42 parce que quand il se déplace, qu'il est hué,
00:09:45 on explique qu'il va sur le terrain et que ça ne sert à rien.
00:09:47 Et en même temps, quand il ne va pas ou quand il évite des bains de foules,
00:09:49 on dit qu'il est trop discret et qu'il se cache.
00:09:51 C'est-à-dire que la stratégie d'Élysée, elle est quand même complexe en ce moment.
00:09:53 - Il n'y a presque que des mauvais choix à faire.
00:09:55 C'est-à-dire qu'effectivement, s'il ne se rende pas demain soir au Stade de France,
00:09:59 on expliquerait alors que le président de la République est bunkerisé,
00:10:02 qu'il n'est pas capable de se rendre à la finale de la Coupe de France
00:10:08 pour justement assister au match,
00:10:10 potentiellement avoir un échange direct avec les joueurs.
00:10:14 Et on dirait à ce moment-là que ses opposants politiques, en quelque sorte,
00:10:18 ont gagné la bataille, puisque le président de la République
00:10:20 n'est pas capable de se rendre à quelques kilomètres à peine du palais de l'Élysée.
00:10:25 Et en revanche, effectivement, s'il fait face à un stade qui le hue copieusement
00:10:30 lorsqu'il arrive au Stade de France, que ce soit au sein de la tribune présidentielle
00:10:35 ou bien lorsqu'il se rend sur la pelouse au contact des joueurs,
00:10:38 ses opposants politiques vont utiliser cette image pour expliquer
00:10:41 que quasiment l'ensemble du pays est contre le président de la République.
00:10:44 Et les manifestants vont être "galvanisés" par ce qui s'est passé ce samedi,
00:10:52 deux jours à peine d'une large journée de mobilisation
00:10:55 contre la réforme des retraites qui est appelée par l'ensemble de l'intersyndical.
00:11:01 On va regarder la réaction dans les rangs de l'exécutif
00:11:04 justement sur la question de cette présence ou non du chef de l'État dans le stade
00:11:08 et sur les pelouses. Regardez et on écoute juste après.
00:11:12 Le président de la République n'est pas le seul à venir dans un stade de football
00:11:15 au moment où parfois il y a des sujets d'impopularité dans le pays.
00:11:17 C'est un grand rendez-vous sportif, maintenons-le comme un grand rendez-vous sportif.
00:11:21 Écoutez, cette finale c'est une grande fête.
00:11:23 Je pense qu'à la fois tous les Nantais et tous les Toulousains
00:11:27 attendent avec impatience ce match et tous les Français.
00:11:30 Donc voilà, moi j'appelle chacun à la responsabilité
00:11:33 pour que ce soit une belle fête du sport.
00:11:35 Voilà, chacun doit être responsable pour nous permettre de profiter pleinement de ce match.
00:11:39 Il y a aussi effectivement la question, Gérard Leclerc, de la sécurité
00:11:42 parce qu'on l'a vu, on met vraiment les bouchées doubles.
00:11:44 On veut éviter aussi les scènes qu'on a vues où on accuse ensuite les supporters anglais.
00:11:48 Ça a servi un petit peu de leçon de se dire, il faut éviter quand même les scènes
00:11:52 dans les stades ou aux abords des stades trop compliquées.
00:11:54 Oui, mais enfin, les Coupes de France, il y en a tous les ans.
00:11:56 Il n'y a jamais eu les débordements qu'il y a pu avoir avec le fameux match
00:12:01 de Coupe d'Europe, c'était l'élite des champions l'année dernière.
00:12:06 On n'a jamais eu ça.
00:12:07 Bon, je maintiens que les supporters anglais, c'est quand même pas toujours facile à gérer.
00:12:13 Mais en tout cas, c'est quelque chose...
00:12:15 Il y a 1000 policiers supplémentaires par rapport à l'année dernière.
00:12:17 C'est quelque chose d'assez bon enfant, la Coupe de France.
00:12:20 En revanche, je maintiens que la sécurité du président, on peut imaginer quand même
00:12:25 qu'elle existera, qu'il n'y aura pas de problème.
00:12:28 Mais je maintiens que l'image d'un Stade de France hurlant, etc.
00:12:34 Avec les cartons rouges, ce sera une image qui sera destructrice, surtout que c'est
00:12:38 le genre d'image qui passera dans le monde entier.
00:12:40 Donc, moi, je ne suis pas du tout convaincu.
00:12:42 Je maintiens que ce soit une bonne idée d'y aller.
00:12:44 Peut-être que les supporters qui sont présents demain en tribune ne sont pas forcément
00:12:50 tous des opposants à la réforme des retraites.
00:12:53 La question, c'est toujours le bilan co-avantage, c'est-à-dire que le fait de ne pas y aller
00:13:00 dans la mesure où il va régulièrement à la rencontre des Français, si on lui dit
00:13:04 "vous êtes bunkerisé", il pourra dire "hier j'étais là, demain je serai là".
00:13:08 Il a un discours à tenir.
00:13:10 En face, peut-être que ce n'est pas ce qui se passera, mais en face des images d'un
00:13:15 stade qui vous conspue, là, la symbolique est très forte, l'image est extrêmement
00:13:20 marquante et pour le coup, celle-là, elle vous suit.
00:13:22 Quand il n'y a pas d'image, vous n'êtes poursuivis par rien.
00:13:25 Aujourd'hui, dans un monde de réseaux sociaux, il faut peut-être aussi raisonner comme ça.
00:13:33 Après, je pense qu'en ce moment, il a un peu la main noire.
00:13:38 La main noire, c'est-à-dire que des fois, vous n'y êtes pour rien, mais quoi que
00:13:41 vous fassiez, c'est l'inverse de Crésus.
00:13:43 Les choses ne se transforment pas en or, mais au contraire en boucle.
00:13:47 Il y a des moments où quand c'est comme ça, on attend, ça finit toujours par passer,
00:13:51 la vie est une grande roue.
00:13:52 Là, je pense qu'il est dans un moment quand même un peu compliqué.
00:13:55 Moi, j'aurais été aussi un peu plus discrète.
00:13:58 Pierre-Henri Bovis, je vous voyais réagir tout à l'heure.
00:14:01 Deux choses, cela dit, le fait que ce fameux concert où Anne Hidalgo s'est faite huer,
00:14:08 siffler, ça ne l'empêche pas d'avancer, de baisser toujours dans son idéologie.
00:14:11 Ça ne le fera pas démissionner, ça on est d'accord.
00:14:15 Ça ne le fera pas démissionner et encore, je préfère des manifestants qui brandissent
00:14:19 des cartons rouges et qui sifflent plutôt qu'ils aillent dévaster Paris ou brûler,
00:14:23 on se souvient de cette image très forte de la porte à Bordeaux de l'Amérique.
00:14:27 Je préfère encore des sifflés des cartons rouges plutôt qu'on aille dévaster des
00:14:32 rues entières.
00:14:33 L'image là est d'autant plus terrible.
00:14:35 Donc non, je maintiens ma position.
00:14:37 Je pense que justement, il faut montrer un président ouvert et qui veut passer aussi
00:14:41 à autre chose.
00:14:42 S'il y a des sifflements, le tout, c'est effectivement qu'il n'y ait pas d'autres
00:14:45 débordements plus graves, c'est-à-dire un arrêtement de la pelouse, etc.
00:14:48 Ce qu'on peut remarquer, c'est que malgré tout, ce qui est prévu reste très bon enfant.
00:14:53 C'est-à-dire le carton rouge, le sifflet, on reste dans la thématique du sport.
00:14:57 Mais des supporters, tout à l'heure que j'avais à l'antenne l'émission d'avant,
00:15:01 disaient qu'ils regrettaient qu'on leur vole un peu leur match et que finalement,
00:15:04 on met beaucoup de sécurité pour des supporters qui veulent juste aller au match en famille
00:15:07 et qui se retrouvent un peu comme pointés du doigt, comme étant un peu des fauteurs
00:15:10 de trouble.
00:15:11 Quand même, une grande majorité du stade sans doute veut juste voir un match à l'origine.
00:15:15 Auquel cas, peut-être que ça fera juste pchit et qu'il n'y aura pas tant de sifflet
00:15:20 que ça, pas tant de carton rouge et que ça vaut le coup de prendre le risque.
00:15:25 Je n'en sais rien.
00:15:26 Là, pour le coup, je ne connais pas assez les gens qui fréquentent une finale de Coupe
00:15:31 de France.
00:15:32 Je n'ai pas une grande idée de leur profil.
00:15:34 Oui, nous non plus, mais effectivement, ce supporter était intéressant.
00:15:37 On va faire justement le bilan ensemble de ces deux semaines de déplacement du chef
00:15:41 de l'État, qui sont quand même ressemblées à chaque déplacement.
00:15:45 Beaucoup de sécurité, des manifestants tenus à bonne distance et surtout, évidemment,
00:15:50 des casseroles.
00:15:51 Le résumé est signé Adrien Spiteri.
00:15:52 Des bruits de casserole et des banderoles hostiles à la réforme des retraites.
00:15:59 A chaque déplacement d'Emmanuel Macron, le même comité d'accueil.
00:16:03 Alors, dans le Doubs, hier, le président emprunte un itinéraire bis et se déplace
00:16:08 en hélicoptère.
00:16:09 Les manifestants, eux, sont bloqués par les forces de l'ordre.
00:16:14 Autre stratégie d'Emmanuel Macron, les visites surprises comme sur ce marché de
00:16:19 Dolles, des sourires et des échanges apaisés avec les Français.
00:16:23 Je vous encourage, on vous soutient, mais vraiment.
00:16:27 Loin, des huées comme à Celesta en Alsace le 19 avril dernier, où le président a été
00:16:33 pris à partie.
00:16:34 Qu'est-ce que tu ne comprends pas là-dedans ? On n'en veut pas !
00:16:38 Des appels à démissionner, également entendus le 20 avril dans l'Hérault, accompagnés
00:16:46 d'un concert de casserole.
00:16:47 Le président sera bien présent pour la finale de la Coupe de France samedi soir, mais il
00:16:53 pourrait ne pas descendre sur la pelouse.
00:16:55 Florian, ces déplacements, on les a couverts, vous comme moi, des déplacements un peu nouvelle
00:16:59 génération, des bains de foule pas prévus, on ne sait pas trop où on va, des itinéraires
00:17:03 bis, c'est votre expression ?
00:17:04 C'est la stratégie de l'itinéraire bis.
00:17:06 C'est effectivement ce que j'expliquais hier lorsque j'ai pu couvrir ce déplacement
00:17:10 dans le Doubs, où dorénavant, les équipes du président de la République, lors des
00:17:14 déplacements de ce dernier, organisent ce qu'on appelle des haltes-surprises.
00:17:19 C'est-à-dire qu'il y a un programme officiel qui est envoyé à la presse quelques heures
00:17:24 à peine avant le déplacement du président de la République, et ce programme officiel
00:17:28 n'est pas tout à fait respecté.
00:17:30 Disons qu'on y ajoute des haltes-surprises, dont je parlais à l'instant.
00:17:35 Cette image du président de la République sur le marché de Dol, hier, dans le Jura,
00:17:40 est une halte-surprise.
00:17:41 C'est-à-dire qu'avant de se rendre dans le Doubs, où il était attendu aux alentours
00:17:45 de midi afin de commémorer le 175e anniversaire de l'abolition de l'esclavage, les équipes
00:17:50 du président de la République, lors de sa descente d'avion dans le Jura, ont prévenu
00:17:56 le préfet qui n'était pas au courant que le président de la République allait effectuer
00:18:01 une visite surprise au marché de Dol.
00:18:03 D'ailleurs, le maire même de la ville a été prévenu quelques minutes avant son
00:18:07 arrivée.
00:18:08 Alors pourquoi opérer ce changement en termes de communication de la part des équipes du
00:18:12 président de la République ?
00:18:13 Tout simplement parce que cela permet aux chefs de l'État d'échanger avec des Français,
00:18:18 parfois qui sont contre la réforme des retraites, parfois qui peuvent même l'engueuler sur
00:18:24 tel ou tel sujet.
00:18:25 Engueuler, c'est le terme qui a été utilisé hier par le président de la République.
00:18:29 Mais il n'y a pas ces manifestations qui sont organisées par les opposants aux chefs
00:18:36 de l'État, c'est-à-dire la France Insoumise ou la CGT pour ne pas les nommer.
00:18:41 Donc c'est une stratégie effectivement inhabituelle, mais assumée par le président
00:18:46 de la République, qui lui permet d'échanger avec les Français de manière un tout petit
00:18:50 peu plus apaisée, disons sans le bruit des casseroles en fond.
00:18:54 Pierre-Henri Bovis, je voulais réagir aussi aux images qu'on vient de voir ces deux
00:18:57 semaines de déplacement.
00:18:58 Oui, il y a une séquence qui me choque.
00:19:00 C'est sûrement un père de famille qu'on a vu, j'imagine.
00:19:03 C'était à Célestat.
00:19:04 Voilà, cet individu, quand il dit « qu'est-ce que tu ne comprends pas ? »
00:19:08 Mais lui, qu'est-ce qu'il ne comprend pas dans le respect de l'autorité qu'incarne
00:19:12 un président de la République ?
00:19:13 On se plaint constamment jour après jour qu'il y a une perte de l'autorité, qu'il
00:19:18 y a une perte de respect, notamment des plus jeunes, que ce soit dans la classe ou dans
00:19:21 la rue, etc.
00:19:22 Lorsqu'on voit des individus qui sont quand même de l'ancienne génération tutoyer
00:19:26 le président de la République et l'interpeller.
00:19:27 On va s'épargner de répéter.
00:19:28 C'est lamentable.
00:19:29 Et d'ailleurs, quand ces mêmes individus sont convoqués à la gendarmerie ou au commissariat
00:19:34 pour justement des insultes, pour avoir insulté le président de la République, ils s'insurgent.
00:19:38 « Mais comment ça ? » « La liberté d'expression, c'est une dictature, etc. »
00:19:42 Mais moi, je leur souhaite une condamnation.
00:19:44 On ne peut pas, si vous voulez, d'un côté plaider la démocratie, plaider le respect
00:19:50 justement, qu'on écoute le peuple, etc.
00:19:53 Et de l'autre, se permettre de manquer de respect au président de la République,
00:19:56 au bout d'une minute, une autorité face caméra.
00:19:59 Donc, si vous voulez, il y a une contradiction dans le comportement que peuvent adopter ces
00:20:05 personnes.
00:20:06 Je pense qu'on peut manifester en restant respectueux.
00:20:09 On peut exprimer une revendication.
00:20:11 On peut manifester.
00:20:12 C'est la liberté de manifestation qui est quand même un principe fondamental, mais
00:20:15 tout en, déjà, en ne cassant pas et tout en gardant un certain respect envers le président
00:20:20 de la République, qui, quoi qu'on en dise, reste le président de la République, le
00:20:23 chef de l'État.
00:20:24 Gérard Leclerc ?
00:20:25 Oui, moi, autant.
00:20:26 Vraiment, toute violence est absolument insupportable.
00:20:28 L'insulte n'est pas non plus, n'a pas lieu d'être.
00:20:31 En revanche, que quelqu'un lui parle de façon un peu brutale, le tutoie, moi, ça
00:20:37 me choque pas outre mesure.
00:20:38 Le peuple est comme ça.
00:20:39 Il n'a pas forcément l'air choqué, lui non plus, d'ailleurs.
00:20:41 Oui, je veux vous dire, non seulement, il n'est pas choqué, mais moi, je trouve que
00:20:45 d'une façon générale, d'un point de vue, c'est très, très bien mené, l'opération
00:20:49 qu'ils font là.
00:20:50 Parce que ça les met à l'air remarquablement menés.
00:20:52 Parce que compte tenu de l'état du pays, il arrive quand même à montrer qu'il sort,
00:20:56 qu'il va au contact des gens, qu'il discute avec les gens, qu'il se fait engueuler sans
00:21:01 que tout cela ne déraille jamais.
00:21:03 Je trouve que c'est très bien joué.
00:21:06 Pour l'instant, c'est très bien joué.
00:21:07 Peut-être qu'à un moment, un jour, il va y avoir un problème.
00:21:10 C'est assez risqué.
00:21:11 C'est pour ça que je redis que le Stade de France, à mon avis, c'est un autre niveau
00:21:15 où il ne devrait peut-être pas.
00:21:16 Mais là, d'un point de vue pur politique de communication, ça marche très bien.
00:21:22 Les images qu'on voit, on voit d'un côté les gens avec les casseroles dans le feu en
00:21:25 même temps, comme vous l'avez dit, ils ne sont pas très nombreux.
00:21:28 Ils sont quelques dizaines, ils sont quelques centaines.
00:21:30 Ce n'est pas des manifestations de masse.
00:21:31 Et d'un autre côté, un président qui va voir les gens, qui discute avec eux, qui
00:21:35 bon même se fait un peu houspiller.
00:21:37 Mais c'est très bien.
00:21:38 C'est justement ce qu'il faut.
00:21:39 Il ne faut pas non plus que ce soit, que ce soit totalement, que ça paraisse totalement
00:21:43 factice.
00:21:44 Donc voilà, je pense que jusque là, il a plutôt bien joué le coup compte tenu de
00:21:49 la situation, qui est quand même très compliquée.
00:21:51 Oui, cette tolérance, je trouve qu'elle a été, qu'elle a permis en tout cas, une
00:21:56 très grande liberté, justement, dans les insultes envers un chef de l'État depuis
00:22:00 cette fameuse séquence du "Casse-toi, pauvre con" où la Cour européenne des droits de
00:22:04 l'homme a débouté, avec Nicolas Sarkozy, en disant "il n'y a pas d'outrage au
00:22:09 président de la République et d'offense au président de la République".
00:22:13 Et donc, en quelque sorte, a permis une extension totale de la liberté d'expression qui,
00:22:18 pour certains, pourrait laisser à penser qu'on peut insulter librement le président
00:22:22 de la République.
00:22:23 Parce que sous Jacques Chirac, ou même sous François Mitterrand, c'était très anecdotique.
00:22:27 On se souvient peut-être d'une insulte au Salon de l'agriculture avec Jacques Chirac
00:22:31 qui avait répondu, vous savez, à la fameuse séquence "connard", ou quelque chose comme
00:22:35 ça.
00:22:36 "Ah oui, moi c'est Chirac, moi c'est Chirac, c'était Tchatchov".
00:22:37 "Il n'y avait pas les chaînes infos, il n'y avait pas les...".
00:22:40 C'était très drôle, mais c'est très anecdotique.
00:22:43 Sous François Hollande, les insultes ont été multipliées.
00:22:46 Là, Emmanuel Macron, c'est quasiment tous les jours.
00:22:48 Donc si vous voulez, on part dans une dérive totale et je pense qu'effectivement il faudrait
00:22:52 recadrer, remettre un peu d'ordre dans tout ça.
00:22:55 Céline Pina.
00:22:56 Quand on dit, quand on fait la remarque entre ceux qui se faisaient un petit peu insulter
00:23:01 et ceux qui se le font beaucoup moins, on voit aussi une différence d'attitude chez
00:23:06 ces personnages.
00:23:07 C'est-à-dire qu'il y avait chez Nicolas Sarkozy une façon aussi de parler aux gens
00:23:11 qui n'étaient pas à la hauteur du mandat qu'il exerçait.
00:23:14 C'est vrai.
00:23:15 François Hollande avait carrément dit qu'il voulait être un président normal, ce qui
00:23:19 est une contradiction elle-même dans les termes.
00:23:21 Et Emmanuel Macron n'est pas avare d'une forme de mépris social, d'un côté un petit
00:23:27 peu cacou du dimanche, "venez me chercher".
00:23:30 Petit côté arrogant peut-être.
00:23:31 Oui, où il va chercher, où lui aussi aime la provocation et aime aller au combat.
00:23:37 De fait, on ne peut pas demander à ce moment-là la même retenue en face qu'en soi-même.
00:23:43 On n'est pas à ce point-là habité par sa fonction qu'on ne sait pas exactement
00:23:47 où sont les limites.
00:23:48 Donc je pense que le problème d'éducation ou de comportement, oui, il est aussi chez
00:23:54 certains représentants du peuple, mais à eux on peut admettre qu'il n'est pas le
00:23:59 même niveau d'éducation.
00:24:00 Mais le vrai problème, il est surtout dans le comportement de plus en plus d'élus
00:24:04 qui n'ont pas idée des devoirs de leur charge et qui parfois s'expriment d'une
00:24:09 manière qui fait que de fait, ils engendrent l'irrespect.
00:24:12 Parce que ce qu'on voit en fait, à part un ou deux cas, ce sont plutôt des gens respectueux.
00:24:18 Hier, il y avait un monsieur Barbu qui l'a interpellé d'une façon, on va dire virile.
00:24:24 Il ne l'a pas tutoyé.
00:24:26 D'ailleurs, quand une dame dit "il faut respecter le président de la République",
00:24:30 Emmanuel Macron lui-même répond "il n'est pas content, mais il est respectueux".
00:24:33 Oui, tout à fait.
00:24:34 Donc on voyait quelqu'un qui était capable d'être dans un désaccord, un désaccord
00:24:38 mis en scène, mais tout en gardant la mesure.
00:24:41 Et ça, c'était très intéressant.
00:24:43 Florian Tardif, rapidement pour terminer, on a vu aussi pendant ces 15 jours qu'il
00:24:47 n'y a pas que le président de la République qui a des déplacements compliqués.
00:24:50 Chacun de ces ministres, même des ministres peut-être moins connus sur leur manquée
00:24:52 de respect, Jean-Christophe Comte, Geneviève Dariussec, Béhren Gerba, aussi ont eu des
00:24:57 déplacements très compliqués.
00:24:58 Je vois Pierre-Henri Mauvis qui ne sait pas du tout de qui je viens de parler.
00:25:01 Oui, tout simplement parce qu'il y a aussi une instrumentalisation de la part des opposants
00:25:05 politiques à Emmanuel Macron.
00:25:06 Si on y penche, c'était tout à l'heure la CGT et la France insoumise, d'utiliser
00:25:10 ces différents déplacements de ministres pour montrer qu'il y a toujours une large
00:25:15 mobilisation dans le pays contre la réforme des retraites.
00:25:18 Mais on parlait parfois d'un village Potemkin organisé par les équipes du président de
00:25:23 la République, mais les opposants à la réforme des retraites font de même.
00:25:26 Tout à l'heure, cela a été souligné par Gérard Leclerc, lorsque l'on parle de mobilisation
00:25:32 contre la venue du président de la République dans telle ou telle ville, que ce soit en
00:25:36 Alsace, dans l'Hérault, dans le Jura ou dans le Doubs, encore hier, on parle de dizaines,
00:25:42 parfois centaines de manifestants, tout au plus.
00:25:45 C'est-à-dire que j'étais en Neurel-Loire en tout début de semaine.
00:25:48 Effectivement, il y avait 200-300 opposants à la réforme des retraites.
00:25:50 Hier, ils étaient quelques dizaines.
00:25:53 Ce n'était pas une mobilisation massive.
00:25:55 Donc, il y a aussi de la part des opposants politiques au président de la République
00:25:59 qui ont une stratégie de venir instrumentaliser chacun de ces déplacements afin de communiquer
00:26:04 sur l'opposition massive, selon eux, contre la réforme des retraites.
00:26:09 Merci, Florian Tardif, d'avoir été avec nous pendant cette première demi-heure.
00:26:12 On continue évidemment les débats avec mes invités.
00:26:14 Dans un instant, on reviendra notamment sur la situation à Mayotte.
00:26:17 16h de retour dans 90 Minutes Info.
00:26:23 Tout de suite, le journal avec vous, Mickaël Dorian.
00:26:25 Rebonjour, Mickaël.
00:26:26 Rebonjour, Élodie.
00:26:27 Bonjour à tous.
00:26:28 12 000 policiers et gendarmes mobilisés pour les manifestations de lundi 1er mai,
00:26:33 dont 5 000 à Paris.
00:26:34 L'annonce a été faite tout à l'heure par Gérald Darmanin.
00:26:36 Lundi, entre 500 000 et 650 000 opposants sont attendus dans les rues partout en France.
00:26:41 Quatre unités de force mobile seront également déployées à Rennes et à Nantes.
00:26:46 Autre priorité du gouvernement, le trafic de cigarettes qui explose en France.
00:26:52 L'an dernier, les prises des doigts n'ont augmenté de 60 %.
00:26:56 Une de nos équipes a pu suivre un contrôle sur un axe secondaire en Dordogne
00:27:00 où les douaniers traquent les contrebandiers qui reviennent d'Espagne.
00:27:03 Là-bas, le tabac est deux fois moins cher qu'en France.
00:27:06 Jérôme Rampenoud, Antoine Estève.
00:27:08 Sur la National 21, les interceptions se font à moto.
00:27:12 Le douanier a seulement quelques secondes pour se décider à poursuivre un véhicule suspect.
00:27:16 Les véhicules roulent à 80-90.
00:27:18 Donc, arriver à se décider entre ce qu'on voit dans le véhicule,
00:27:22 le nombre de chauffeurs, le type de véhicule,
00:27:25 la plaque, c'est une plaque française, étrangère,
00:27:28 et à savoir si ça peut être potentiellement intéressant.
00:27:30 Le prix très élevé des cigarettes en France favorise les trafics.
00:27:33 Ici, nous sommes sur un axe secondaire très fréquenté
00:27:35 entre l'Espagne et le nord de l'Aquitaine.
00:27:38 L'Espagne où le tabac est moitié moins cher qu'en France.
00:27:40 Pour la Dordogne, ces 350 kilos, ça représente 18 000 cartouches si je les convertis.
00:27:46 Donc en effet, on a une augmentation, plus 60 % de saisie,
00:27:49 qui est liée aussi à une augmentation des volumes.
00:27:51 Ce chien est entraîné spécialement à détecter de grandes quantités de tabac.
00:27:55 Pour le trafiquant occasionnel, même avec quelques cartouches de cigarettes,
00:27:58 le bénéfice est très important.
00:28:00 Il y a des réseaux structurés, bien sûr, qui sont très organisés
00:28:03 sur le modèle des trafics de stupéfiants.
00:28:05 Il peut y avoir aussi des occasionnels, des gens qui flairent le bon coup
00:28:09 et qui essayent d'aller à l'étranger pour acheter de grosses quantités,
00:28:13 les revendre à la sauvette ou surtout par le biais des réseaux sociaux et d'Internet.
00:28:18 Ces contrôles ont lieu simultanément sur 14 sites.
00:28:21 Les douanes vont accentuer leurs opérations ces prochaines semaines
00:28:24 dans les régions frontalières.
00:28:25 La lutte contre le trafic de cigarettes est l'une des priorités
00:28:28 du ministère des Finances cette année.
00:28:30 C'est la journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail.
00:28:35 Coup de projecteur cet après-midi sur les exosquelettes.
00:28:38 De plus en plus d'entreprises en ont recours pour limiter les efforts
00:28:42 de leurs salariés dans le port de charges lourdes
00:28:44 ou dans l'exécution de gestes répétitifs.
00:28:46 C'est un sujet de Jean-Michel Decaze.
00:28:48 Depuis son laboratoire près de Nantes,
00:28:52 Europe Technologies commercialise une dizaine d'exosquelettes.
00:28:56 Les plus demandées, ceux qui vont soulager le dos et les épaules.
00:29:00 30% des arrêts de travail chacun.
00:29:02 Ça fait environ 10-12 kilos.
00:29:04 Ça nous étend, ça nous soulage au niveau des vertèbres.
00:29:09 On se tient droit sans avoir à faire d'efforts.
00:29:12 Des petits vérins électriques viennent soulager le bas du dos.
00:29:15 Celui-ci en l'occurrence, il va absorber 40% de tout ce que je vais porter.
00:29:19 Test de l'exosquelette pour les épaules.
00:29:21 Celui-ci s'enfile en une minute comme un sac à dos.
00:29:24 La poussée du système correspond à 5 kilos de charge.
00:29:28 On a beaucoup de peintres qui utilisent tout ce qui est girafe.
00:29:31 On a aussi beaucoup d'agriculteurs lors de la traite.
00:29:33 Parmi les plus utilisés également, les exosquelettes de la main.
00:29:37 Dans les coutures orange, on va avoir des tendons artificiels
00:29:40 qui prennent le relais de mes tendons naturels.
00:29:42 On garde toute la mobilité et les sensations sans forcer.
00:29:45 Ces matériels coûtent entre 300 et 6000 euros.
00:29:48 Un investissement qui peut s'avérer très utile pour les sociétés.
00:29:51 On a certaines entreprises qui nous disent
00:29:53 "j'ai un salarié qui vient chez moi parce que j'ai des exosquelettes,
00:29:56 il n'est pas allé chez le concurrent parce qu'il n'en a pas".
00:29:58 Selon l'INRS, l'Institut de recherche sur les accidents du travail,
00:30:02 le nombre d'exosquelettes sera multiplié par 1000 d'ici 2030.
00:30:07 Et puis c'est une première mondiale.
00:30:11 Canal+ va mettre en place des sous-titres pour les dyslexiques.
00:30:14 L'objectif est de permettre au plus grand nombre
00:30:16 de gens de regarder des films et des séries en version originale,
00:30:19 sous-titrées grâce à une toute nouvelle typographie adaptée.
00:30:23 Pour rappel, en France, 8 à 12% de la population
00:30:26 est touchée par des troubles dyslexiques.
00:30:28 Ça a été un travail fait avec des sérigraphes,
00:30:41 des dys, des non-dys, des neurologues, etc.
00:30:44 Cette typo, elle a assez de travail derrière elle
00:30:52 pour trouver des manières de faire en sorte
00:30:55 qu'on peut lire les mots sans les déchiffrer.
00:30:58 Et ça, c'est révolutionnaire.
00:31:00 Le film, c'est un nom de partage en famille.
00:31:02 Donc c'est vrai que quand on partage quelque chose,
00:31:04 on aime que tout le monde soit au même niveau.
00:31:06 C'est la première fois que j'arrive à lire un truc et regarder en même temps.
00:31:08 [Musique]
00:31:12 Et voilà Elodie, c'est la fin de ce journal.
00:31:16 L'actualité continue avec vous et vos invités
00:31:18 pour la suite de 90 minutes Info.
00:31:20 Merci Mickaël Dorian.
00:31:21 Effectivement, maintenant on va parler de Mayotte.
00:31:23 Parmi les 1800 gendarmes et policiers déployés
00:31:26 pour l'opération anti-migrants,
00:31:27 une quarantaine de CRS8 ont été dépêchés
00:31:30 pour conquérir le terrain.
00:31:31 Immersion sur place avec Régine Delfour et Fabrice Elsner.
00:31:35 Le récit est signé Sarah Fenzary.
00:31:38 Les hommes de la CRS8 sont sur tous les fronts.
00:31:40 Dans les bois, les villages ou même sur les routes.
00:31:42 Les pilleurs sèment la terreur.
00:31:44 Jumelles à la main et pas à pas,
00:31:47 les forces de l'ordre partent en reconnaissance
00:31:49 avant la tombée de la nuit.
00:31:50 On va continuer le virage,
00:31:52 prendre le long de la route pour voir un petit peu le visuel qu'on a
00:31:55 et surtout faire une physio du secteur.
00:31:57 Une fois le soleil couché, après de nombreuses heures,
00:31:59 J'ai un groupe derrière là.
00:32:00 Oui.
00:32:01 Reboue, tu pars.
00:32:03 Vous pouvez me les amener.
00:32:03 pas de repos pour les hommes de la brigade.
00:32:05 Comme ça, ils nous fixent.
00:32:07 Ils nous fixent.
00:32:08 Attention, mettez-vous là, mettez-vous là, mettez-vous là.
00:32:10 Ils s'avisaient, mettez-vous là.
00:32:12 Organisés et pas à pas,
00:32:15 les CRS font face à de nombreux jets de cocktails molotov.
00:32:18 Ça vient d'où ?
00:32:25 Ça vient de là, derrière l'arbre, derrière l'arbre.
00:32:28 Vente, tu sors de la rue,
00:32:31 tu mettais un tiroir à droite avec un mouvement netto.
00:32:33 Des incendies, des voitures vandalisées, des maisons pillées.
00:32:36 Ces bandes de criminels, venus tout droit des bidonvilles,
00:32:38 se vengent sur le voisinage maorais.
00:32:40 Tape à droite, tape à droite.
00:32:42 Donc on a décidé de venir en renfort immédiat
00:32:48 pour pouvoir traiter, démanteler et franchir ce barrage que nous avons fait.
00:32:52 Là, nous sommes sur une phase supérieure,
00:32:53 c'est-à-dire que nous, nous sommes en éléments de fixation.
00:32:55 On a essayé à plusieurs reprises de pouvoir les interpeller.
00:32:58 Depuis dimanche, les 40 CRS spécialisés
00:33:02 dans le maintien de l'ordre et les violences urbaines
00:33:04 ont fait usage de plusieurs centaines de grenades lacrymogènes.
00:33:07 Céline Piena, on voit aussi avec ce reportage
00:33:12 de nos envoyés spéciaux le degré de violence.
00:33:14 Et on l'entend et on l'entend à chaque fois aussi,
00:33:15 la volonté du coup de ces migrants qui sont là illégalement
00:33:19 de se venger sur les populations maoraises
00:33:20 et qui subissent encore plus de violence actuellement.
00:33:23 Oui, il y a une volonté de se venger sur les populations maoraises
00:33:28 parce qu'il y a une véritable jalousie.
00:33:30 Et il y a un discours politique qui est très complexe.
00:33:34 Autrement dit, les Comoriens revendiquent Mayotte
00:33:37 comme étant à eux, donc ont une lecture de l'histoire
00:33:40 en disant "l'État français se comporte d'une manière colonialiste".
00:33:44 Les Maorais, eux, disent "nous avons choisi d'être français,
00:33:47 on sait très bien pourquoi on l'a fait"
00:33:49 et reprochent aux Comoriens de vouloir profiter
00:33:52 des avantages de l'État français,
00:33:55 tout en installant en fait une forme de terreur
00:33:58 et de violence endémique à l'intérieur de l'île.
00:34:00 Donc, même si ces deux populations sont semblables,
00:34:04 en fait, elles ont fait des choix extrêmement différents
00:34:07 et aujourd'hui, elles ne se considèrent pas comme uniques.
00:34:10 Les Maorais ne considèrent pas qu'ils sont Comoriens,
00:34:14 ils considèrent qu'ils sont français.
00:34:16 Le deuxième problème, c'est que la France aide énormément les Comores,
00:34:19 à peu près 150 millions par an,
00:34:21 mais que la présidence Comorienne,
00:34:23 enfin les élites Comoriennes, sont extrêmement corrompues.
00:34:26 On ne voit jamais la couleur de cet argent
00:34:29 et les Maorais, même s'ils sont dans une situation
00:34:32 où ils sont victimes de barbarie et où nous,
00:34:34 on n'aimerait pas pour tout l'heure du monde
00:34:36 vivre la moitié de ce qu'ils vivent,
00:34:38 eux, ils s'estiment encore privilégiés
00:34:40 par rapport aux Comoriens.
00:34:42 Donc, on est dans une situation qui est extrêmement délicate
00:34:46 et cette violence, c'est une violence de guerre de territoire.
00:34:49 Autrement dit, les voyous qui tiennent ces territoires-là
00:34:53 estiment que c'est à eux et que la France n'a rien à y faire.
00:34:57 Moyennant quoi, on est moins dans des opérations de maintien de l'ordre
00:35:01 que comme Estelle Youssoupha disait,
00:35:03 en fait, une forme de guerre civile larvée
00:35:06 et d'affrontements entre populations extrêmement violentes.
00:35:09 La question, c'est est-ce qu'y compris psychologiquement,
00:35:13 on est prêt à faire face à la réalité de la situation à Mayotte ?
00:35:17 Il semblerait, au vu d'un certain nombre de décisions
00:35:20 qui aient pu être prises, que le gouvernement
00:35:22 ait envie de rétablir la situation.
00:35:24 Sincèrement, c'est vrai.
00:35:26 Il essaie d'y mettre les moyens.
00:35:28 Oui, l'opération est quand même une grosse opération.
00:35:30 Il y avait même eu énormément de travail qui a été fait
00:35:32 il y a une dizaine d'années de cela,
00:35:34 sur une proposition soit de suspendre le droit du sol,
00:35:36 soit de l'aménager de façon particulière à Mayotte.
00:35:39 À chaque fois, ce sont les juges qui l'ont interdit.
00:35:42 Et là, on est quand même dans une situation
00:35:44 où par refus de regarder en face le réel,
00:35:48 on est en train de mettre en danger toute une population
00:35:50 qui, elle, n'a pas les moyens de se défendre.
00:35:52 Sur la justice, justement,
00:35:53 vous voyiez au Pinet du Chef, quand Céline Pignat parlait de ça,
00:35:56 on a vu déjà la première évacuation d'un bidonville
00:35:58 annulée au dernier moment.
00:36:00 On voit que là, il y a quand même une justice
00:36:02 qui semble jouer aussi une partition politique.
00:36:04 Suspendu, oui, le problème, le contexte est très bien dit
00:36:08 et très bien rappelé.
00:36:09 Maintenant, la difficulté, c'est que la loi
00:36:13 qui s'applique en métropole s'applique également à Mayotte.
00:36:16 Et notamment, lorsque vous détruisez des bidonvilles,
00:36:18 du moins lorsque vous avez pour objectif,
00:36:20 pour finalité, la destruction d'un bidonville,
00:36:22 la loi vous impose de reloger les personnes
00:36:25 qui étaient logées dans ce bidonville,
00:36:27 quand bien même ces personnes-là ne sont pas en situation régulière.
00:36:31 Donc, la vraie difficulté, là, ça va être effectivement
00:36:33 de reloger derrière si vous détruisez des bidonvilles.
00:36:36 C'est la raison pour laquelle le tribunal administratif a suspendu.
00:36:38 Pour autant, j'ai noté que le préfet avait maintenu l'opération
00:36:42 et avait indiqué que l'État allait poursuivre, du coup,
00:36:44 cette opération qui consiste à essayer,
00:36:47 du moins, de rétablir l'ordre.
00:36:49 Donc, on comprend bien d'ailleurs que ce n'est pas juste rétablir l'ordre,
00:36:52 mais c'est vraiment contrôler le territoire.
00:36:54 Donc, c'est vrai que d'un point de vue légal,
00:36:58 la situation est très délicate parce que, justement,
00:37:01 on applique sur des territoires totalement différents,
00:37:04 avec des contextes totalement différents, la même loi.
00:37:07 Et c'est d'ailleurs ce que dénonçaient,
00:37:10 enfin, ce que dénonçaient, du moins, ce que critiquaient
00:37:12 certains élus locaux en indiquant qu'il y avait
00:37:14 une sorte de harcèlement judiciaire avec des magistrats
00:37:17 qui ne comprenaient pas, du moins,
00:37:19 cette situation particulière locale.
00:37:21 Donc, c'est vrai que c'est très compliqué, c'est très tendu.
00:37:24 En même temps, le défenseur des droits aussi regarde
00:37:26 d'un oeil très attentif ce qui peut se passer à Mayotte,
00:37:29 notamment sur le droit au logement.
00:37:32 On verra bien, du coup, tout ça nous mène...
00:37:34 Non, mais c'est vrai que si l'État n'arrive pas à trouver un accord
00:37:38 avec les Comores pour que, justement,
00:37:40 les Comoriens puissent repartir aux Comores et quitter Mayotte,
00:37:44 je ne vois pas comment l'État peut se sortir de cette espèce de maestrope.
00:37:49 Je voudrais qu'on regarde une séquence tournée justement
00:37:51 par nos équipes sur place.
00:37:52 Ils étaient avec des patrouilles nautiques
00:37:55 et ils ont croisé justement des pêcheurs qui racontent aussi
00:37:58 leur quotidien et leur ras-le-bol. Regardez.
00:38:01 Ils ne sont pas venus à Mayotte pour gagner leur vie.
00:38:05 Ils sont venus foutre la merde à Mayotte.
00:38:08 Donc, à un moment, on en a assez aussi.
00:38:11 Ils sont venus détruire Mayotte, mais ils ne sont pas venus chercher leur vie.
00:38:16 On sent que c'est votre cœur qui parle.
00:38:19 On se lève le matin pour aller travailler.
00:38:23 On a l'intention qu'on ne va pas y arriver jusqu'à notre travail.
00:38:28 Le soir, quand on rentre à la maison, c'est pareil.
00:38:32 On vit avec une crainte.
00:38:36 Ce n'est pas vivable, ça.
00:38:38 Gérard Leclerc en voit aussi le ras-le-bol des populations sur place
00:38:41 de ces pêcheurs qui disent qu'ils sont venus là pour mettre le bazar
00:38:44 en parlant gentiment à ces pêcheurs qui veulent juste travailler,
00:38:46 qui risquent leur vie simplement en allant travailler.
00:38:48 Oui, mais au-delà des pêcheurs, c'est tous les habitants
00:38:51 de nationalités françaises, les Mahorais français,
00:38:54 qui vivent un enfer, qui vivent quelque chose qu'on n'accepterait nulle part ailleurs.
00:38:58 Alors, c'est vrai que la situation est très particulière.
00:39:01 Elle a été rappelée. C'est une île qui fait partie d'un archipel,
00:39:04 un archipel où le reste, les Comores, ne partiennent pas à la France,
00:39:08 sont indépendants, mais où le revenu est dix fois inférieur,
00:39:12 dix fois inférieur à ce qu'il est à Mayotte.
00:39:15 Mayotte étant déjà de très loin le département le plus pauvre français de France.
00:39:19 Vous avez 84% de la population qui vit en dessous du seuil de la pauvreté.
00:39:23 Vous avez 30% de chômeurs.
00:39:25 Donc, c'est déjà une misère terrible.
00:39:27 Et face à ces gens-là qui vivent déjà difficilement,
00:39:31 vous avez une arrivée permanente de Comoriens pour les raisons que j'ai dites,
00:39:35 c'est-à-dire tout simplement parce qu'en France, on vit quand même mieux.
00:39:39 C'est la maternité, la première maternité de France,
00:39:42 parce que tous les Comoriens viennent accoucher
00:39:46 en espérant comme ça que leurs enfants seront français.
00:39:49 Donc, c'est une situation qui est épouvantable.
00:39:51 La départementalisation en 2011 sur le papier était peut-être une très belle idée,
00:39:56 mais je pense que c'est malheureusement dans la réalité, ça devient catastrophique
00:40:00 parce que ça veut dire qu'on est obligé d'appliquer exactement les mêmes règles
00:40:04 à Mayotte que dans les autres départements français.
00:40:07 Or, Mayotte, pour les raisons qui ont été dites, est dans une situation différente.
00:40:10 En tout cas, on ne pouvait pas laisser, on ne peut pas laisser la situation continuer
00:40:14 à être ce qu'elle est aujourd'hui, c'est-à-dire une violence permanente
00:40:18 où les gens n'osent pas sortir de chez eux.
00:40:20 Et là, vous ne faites pas simplement bousculer,
00:40:21 vous risquez de prendre un coup de machette et d'avoir des blessures très graves,
00:40:24 voire d'être tué.
00:40:26 Donc, il faut de toute façon, il fallait de toute façon intervenir,
00:40:28 mais ça va être très, très, très compliqué parce que, en plus,
00:40:33 le flot continue, le flot des bateaux, ils sont tout prêts, ils embarquent,
00:40:37 ils viennent des Comores jusqu'à Mayotte.
00:40:40 Pierre-Henri Bovis ?
00:40:41 En plus du niveau économique terriblement bas, il y a aussi un vrai problème d'éducation.
00:40:44 Il y a un rapport du Sénat qui était sorti il n'y a pas très longtemps d'ailleurs,
00:40:48 faisant état d'un double défi de Mayotte.
00:40:51 Il faut rappeler que les deux tiers des plus de 15 ans n'ont jamais été scolarisés.
00:40:56 Et il y a un vrai problème, un, d'effectifs et de deux, de niveau scolaire,
00:41:00 puisque je crois que le niveau du baccalauréat, c'est 74% de réussite,
00:41:03 75% de réussite, lorsque justement, à La Réunion ou au Lac-Guyane,
00:41:06 on en est à 90 ou 94%.
00:41:08 Donc, il y a un vrai aussi problème d'éducation en plus du niveau économique.
00:41:11 Donc, tout ceci fait partie d'un cercle assez infernal.
00:41:14 Mais au delà de ça, justement, l'incapacité juridique de l'État à agir
00:41:19 parce qu'il s'est autoligoté devrait nous interpeller sur un certain nombre de sujets
00:41:24 parce qu'on est en train de voir, on a compris que l'énergie pouvait être
00:41:28 instrumentalisée comme une sorte de guerre larvée,
00:41:31 que ça pouvait être la même chose sur l'agriculture et notamment les céréales.
00:41:35 Ce qu'on a oublié, c'est que l'immigration joue aussi ce rôle-là.
00:41:38 C'est-à-dire que la Turquie, que l'on paye pour retenir une partie des migrants syriens,
00:41:44 régulièrement fait du chantage en disant "mais moi, si ça continue,
00:41:47 j'ouvre toutes mes frontières et débrouillez-vous".
00:41:49 On a eu le cas de la Biélorussie contre la Pologne, qui était carrément elle,
00:41:53 qui avait organisé un pont aérien pour amener des gens du Moyen-Orient
00:41:58 sur les frontières polonaises, créant une crise énorme.
00:42:02 Là, on a les Comoriens qui laissent partir leur population
00:42:06 parce qu'il y a aussi un jeu avec la France.
00:42:08 C'est-à-dire les 150 millions qui sont pour la plupart détournés par les dirigeants comoriens.
00:42:14 Aujourd'hui, ils se disent "avec ce qui va se passer, la France s'est mise dans une nasse,
00:42:18 elle n'aura d'autre choix que de doubler, peut-être voire plus, l'argent qu'elle va nous donner
00:42:22 parce qu'à un moment donné, il faudra qu'elle trouve une porte de sortie".
00:42:26 Donc, les populations sont prises en otage par des gouvernements véreux et inadaptés
00:42:34 pour faire pression sur d'autres gouvernements et ça devient de plus en plus lourd.
00:42:40 En Europe, ça se passe à Mayotte et ce qu'on est en train de voir,
00:42:43 c'est que notre législation n'est absolument pas adaptée
00:42:46 et qu'on ne tient pas compte de ce qu'on est en train de vivre et qui va se pérenniser
00:42:50 pour essayer d'évoluer et de se poser un certain nombre de questions.
00:42:54 Et notamment, les questions intéressantes qui vont être posées
00:42:56 pour les départements d'outre-mer vont être la question de la législation.
00:42:59 Est-ce qu'il va y avoir une législation, pas à dire ad hoc, mais différente de la métropole
00:43:04 ou est-ce qu'on va continuer avec une législation totalement harmonisée
00:43:06 entre la métropole d'une part et les départements d'outre-mer d'autre part,
00:43:09 sachant que ce ne sont pas du tout les mêmes problématiques
00:43:11 et qu'on n'est pas du tout confrontés au même système ?
00:43:14 C'est une vraie question qui va se poser d'un point de vue législatif, juridique législatif
00:43:18 et qui mérite d'être posée.
00:43:19 Et la loi immigration est bloquée.
00:43:21 Pour l'instant, ça va être un peu compliqué.
00:43:23 Je voudrais qu'on regarde ensemble la réaction justement de Maddie Maddissouf
00:43:27 qui est présidente de l'association des maires de Mayotte qui dit à nos confrères du Monde
00:43:30 "ceci nous demandons l'état d'urgence face à l'insurrection actuelle
00:43:33 et de suspendre la délivrance de tout titre de séjour et de visa aux Comoriens.
00:43:37 Si l'État ne prend pas ses responsabilités, il y aura une guerre civile".
00:43:40 Gérard Leclerc, on entend aussi beaucoup depuis le début de l'opération
00:43:43 des élus, des maires, ses députés, Stelios Soufha aussi,
00:43:46 qui font état de leur ras-le-bol et aussi du fait qu'ils sont totalement démunis
00:43:49 pour faire face à la situation.
00:43:50 Oui, c'est ce qu'il faut quand même rappeler aux gens qui disent
00:43:54 "ce n'est pas bien ce que la police fait", etc.
00:43:57 Il faut quand même voir que les élus qui sont les représentants de leurs électeurs
00:44:02 disent exactement ce que disent les populations.
00:44:04 Le ras-le-bol, le mot est beaucoup trop fait.
00:44:08 Il y a une exaspération extrêmement profonde des Mahorais
00:44:11 qui ne peuvent pas continuer à vivre comme ça, qui ne peuvent pas sortir de chez eux.
00:44:14 Ce n'est pas une rigolade.
00:44:15 Ce n'est pas du tout comme on parle à force de...
00:44:17 Bon, il y a de la délinquance dans d'autres parties de la France.
00:44:21 Enfin, ça n'a rien, mais rien à voir avec ce qui se passe à Mayotte.
00:44:24 Donc, il faut faire attention à ce qu'on dit.
00:44:26 C'est vrai qu'il y a un élu qui a dérapé un peu en disant des choses.
00:44:30 Qui a été rapidement condamné de manière unanime et c'était bien normal.
00:44:32 Mais ce qu'il faut bien voir derrière ça, je dis, c'est l'exaspération profonde
00:44:36 de ces gens qui sont nos concitoyens et auxquels la République doit assurer
00:44:42 la sécurité au même titre que tout le monde, au même titre que nous.
00:44:45 Ces élus, ces citoyens qui sont français comme nous, on les a un petit peu oubliés.
00:44:49 C'est une épinasse.
00:44:50 C'est vrai qu'aujourd'hui, depuis lundi, forcément, on en parle beaucoup avec cette opération.
00:44:53 Mais ce sont des décennies de situations comme ça qu'on a laissé prospérer aussi.
00:44:58 Oui et non, parce que pour le coup, comme je vous le disais, on a essayé d'avancer.
00:45:03 Et notamment sur cette question des comores, il y a eu un certain nombre d'initiatives
00:45:08 qui ont été prises, même des lois qui ont été votées.
00:45:11 Et je crois que même celles qui voulaient suspendre le droit du sol
00:45:14 ou donner des temps de séjour tellement importants que ça revenait à cela,
00:45:18 ont été censurées.
00:45:20 Donc il y a eu des tentatives, pour une fois, je trouve qu'il y a eu des tentatives politiques de régime.
00:45:25 À chaque fois, elles ont été censurées par le droit.
00:45:28 Le problème, c'est que derrière, les politiques n'ont pas continué à travailler,
00:45:32 n'ont pas tiré les conséquences, soit en termes de statut de l'île,
00:45:36 soit pour se poser la question sur l'immigration en règle générale
00:45:40 et avancer sur le dossier de façon plus globale.
00:45:43 Donc il y a eu des tentatives, elles n'ont pas abouti.
00:45:47 Aujourd'hui, je pense que les gens sont à bout.
00:45:49 Et pour reprendre ce que disait Gérard Leclerc, quand on parle de violence là-bas,
00:45:54 on parle d'attaques de bus scolaires à la machette,
00:45:57 on parle d'adolescents qui se font couper la main pour un téléphone,
00:46:01 on parle d'adultes qui sont raquettés en allant au travail
00:46:05 et qui se font couper les deux mains, histoire de ne pas pouvoir revenir.
00:46:09 On parle d'une violence dans laquelle le meurtre est un débouché tout à fait possible.
00:46:14 Et on parle de gamins qui attaquent les bus qui ont 12, 14, 16, 18 ans.
00:46:21 Ce sont des mineurs qui sont laissés complètement sans foi ni loi et complètement à l'abandon.
00:46:28 Et quand vous voyez que derrière, la seule réponse est aujourd'hui de dire
00:46:31 "oui, on va démolir ces bidonvilles, mais ne vous inquiétez pas,
00:46:34 on va relonger ces gens qui sont là sans droit ni titre,
00:46:38 qui sont les causes de la plus grande violence",
00:46:40 on se dit que pour le maorais qui doit entendre ça,
00:46:43 il doit se dire "cet État est complètement fou et on ne peut que partager son regard".
00:46:48 Fou ou du moins totalement impuissant.
00:46:50 Non mais fou ou alors totalement impuissant.
00:46:52 Et on en revient justement à l'incapacité du politique
00:46:54 à surmonter les obstacles, parfois même juridiques, qui se posent.
00:46:57 Je vous vois chasser la tête.
00:46:59 Il faut dire les choses clairement.
00:47:02 Le vrai souci, c'est la départementalisation.
00:47:04 La loi de la République, elle est claire.
00:47:06 C'est l'égalité entre tous les territoires, entre tous les départements.
00:47:10 Et bien exactement.
00:47:11 Donc à partir du moment où Mayotte est devenue un département,
00:47:14 on est obligé, je ne vais pas dire hélas,
00:47:17 parce que heureusement en même temps, on est obligé d'appliquer la même loi.
00:47:21 C'est là où il y a un vrai souci, il y a un vrai problème.
00:47:23 Et c'est sans doute, là pour le coup, on peut en vouloir aux politiques,
00:47:27 c'est qu'en fait, dès l'origine, il y avait des gens qui avaient tiré la sonnette d'alabre
00:47:31 sur la départementalisation de ce type de zone.
00:47:35 Et on ne les a même pas écoutés.
00:47:39 - On va écouter justement Gérald Darmanin qui parlait ce matin de cette opération.
00:47:43 Et vous allez le voir, le ministre de l'Intérieur reste plus déterminé que jamais.
00:47:48 - En ce moment avec les Comores, certes, depuis trois jours,
00:47:50 nous n'avons plus de relation avec les Comores, c'est-à-dire de Mahorais,
00:47:54 qui vont vers les Comores.
00:47:55 Mais je pourrais constater aussi que depuis trois jours,
00:47:57 première fois dans l'histoire de la République,
00:47:59 il n'y a plus de "coasa coasa".
00:48:00 C'est-à-dire qu'il n'y a plus de bateaux.
00:48:01 - Les fameuses barques qui font la traversée.
00:48:04 - Oui, que l'on connaît pour ceux qui sont intéressés à Mayotte.
00:48:05 Le véhicule, vous le savez bien, de l'immigration illégale,
00:48:09 il n'y a plus de passeurs et il n'y a plus de "coasa coasa"
00:48:13 qui partent des Comores vers Mayotte.
00:48:15 Et donc nous continuerons cette opération,
00:48:18 autant qu'il ne faudra, il n'y a pas de date.
00:48:19 Et on laissera le nombre de policiers et de gendarmes qu'il faut
00:48:21 pour que Mayotte redevienne une île normale, classique et magnifique.
00:48:25 - Pierre-Henri Bovis, il a l'air encore optimiste.
00:48:27 Le ministre de l'Intérieur, il explique qu'il restera aussi longtemps qu'il le faut,
00:48:30 que pour l'instant, il n'y a pas de traversée illégale.
00:48:34 Vous vous dites qu'il a raison d'être optimiste ou il est naïf ?
00:48:37 - Non, mais attendez, il a complètement raison d'être optimiste.
00:48:39 Je veux dire, si le ministre de l'Intérieur, interviewé justement au conseil en Mayotte,
00:48:44 était amené à dire qu'il allait maintenant rebrousser chemin
00:48:46 et abandonner complètement les opérations,
00:48:48 alors là, c'est l'abandon total de l'État.
00:48:50 Et c'est justement laisser aux délinquants et en tout cas à tous ces jeunes
00:48:54 dont vous parliez tout à l'heure, la liberté d'action totale.
00:48:58 Donc non, au contraire, je pense que le ministre de l'Intérieur a tout à fait raison,
00:49:00 en tout cas, de montrer un certain optimisme,
00:49:02 surtout de ne pas lâcher, de continuer ses opérations
00:49:05 et de s'armer de tous les dispositifs légaux
00:49:09 pour ne pas se faire retoquer par le tribunal administratif.
00:49:11 Mais en tout cas, du moins, j'espère que l'État est amené vraiment
00:49:15 à essayer de discuter avec les communs pour aussi parvenir à une solution diplomatique,
00:49:19 puisque la seule solution, a priori, qui s'ouvre, c'est la voie diplomatique.
00:49:23 En tout cas, du moins, il faut que l'État reste et maintienne sa position à Mayotte
00:49:27 pour essayer du moins de protéger une partie de la population.
00:49:30 On a voulu départementaliser, il faut que maintenant l'État assume.
00:49:33 On va marquer une courte pause et on parlera de Marseille
00:49:36 et notamment de la maire du 13e et 14e arrondissement
00:49:39 qui demande une grande conférence, un grand plan d'urgence.
00:49:41 On sera notamment avec Bruno Bartocetti, porte-parole unité SGP Sud.
00:49:45 De retour dans 90 minutes Info, on va parler maintenant de la lutte contre le trafic.
00:49:53 À Marseille, Marion Barreille demande à tous les acteurs locaux de s'engager.
00:49:57 C'est la maire des 13e et 14e arrondissements de la cité phocéenne.
00:50:01 Elle appelle à une conférence d'urgence contre la drogue le mois prochain.
00:50:04 Et ce, alors qu'une nouvelle fusillade a fait un mort en début de semaine.
00:50:07 De quoi s'agit-il exactement et qu'en pensent les forces de l'ordre ?
00:50:10 Élément de réponse avec Barbara Durand et Adrien Spiteri.
00:50:12 Pour enfin en finir avec le fléau de la drogue,
00:50:16 Marion Barreille, maire du 13e et du 14e arrondissement de Marseille, ose le ton.
00:50:21 Dans une lettre qu'elle adresse au préfet à l'égalité des chances,
00:50:24 l'élu appelle à l'organisation d'une conférence d'urgence pour Marseille,
00:50:28 ses quartiers, et contre la drogue en mai prochain.
00:50:31 Dans la cité phocéenne, la situation n'est plus vivable.
00:50:35 Il faut le reconnaître, Marseille aujourd'hui est dans une situation apocalyptique
00:50:40 au niveau de ses règlements de compte, de ses fusillades,
00:50:43 souvent liées sur fond de trafic de stupéfiants.
00:50:47 Depuis le début de l'année, à Marseille et en particulier sur les 13e et 14e arrondissements,
00:50:52 17 personnes sont tombées sous les balles d'assassins,
00:50:55 des semeurs de mort sans foi ni loi, selon la lettre adressée au préfet.
00:51:00 Mettre tous les acteurs autour d'une seule et même table,
00:51:02 une initiative saluée par le syndicat Alliance.
00:51:05 La police seule ne peut pas y arriver.
00:51:08 On a besoin de tous les organes de l'État pour nous aider à lutter contre ce trafic de stupéfiants.
00:51:14 En forte possibilité qu'on ne soit pas forcément tout le temps d'accord,
00:51:17 mais je crois que c'est de la discussion que j'ai la lumière
00:51:21 et ça peut faire avancer les choses si on y met tous du nôtre.
00:51:26 Cette conférence d'urgence pour Marseille pourrait intervenir dès le mois prochain.
00:51:32 Dans un instant, on sera en Skype avec Bruno Bartogetti, porte-parole unité SGP Sud.
00:51:36 A tout de suite, on marque juste une pause pour le rappel de l'actualité avec Mikaël Dos Santos.
00:51:42 Après le feu rouge, le feu vert, voici le feu jaune pour les piétons.
00:51:48 Ce feu de signalisation indiquera le passage à venir du feu rouge à l'image du feu orange pour les voitures.
00:51:54 Selon un arrêté publié ce vendredi, l'expérimentation va durer deux ans.
00:51:57 Elle sera menée dans sept villes de France comme Nice, Nantes ou encore Strasbourg.
00:52:02 TotalEnergie se prépare à une confrontation lors de sa prochaine Assemblée Générale.
00:52:06 L'entreprise française a demandé à ses actionnaires de voter contre une résolution climatique
00:52:11 jugée contraire aux intérêts du groupe.
00:52:13 La résolution exige que les objectifs de réduction de gaz à effet de serre
00:52:17 soient alignés sur ceux énoncés par l'accord de Paris et ce, avant 2030.
00:52:22 Et puis enfin, les revenus d'EDF ont augmenté au premier trimestre 2023
00:52:26 avec une augmentation de 34,6% par rapport à l'an dernier.
00:52:30 Ils sont aujourd'hui de 47,8 milliards d'euros.
00:52:33 La nette progression du chiffre d'affaires s'explique essentiellement
00:52:36 par une hausse des prix de vente de l'électricité et du gaz, notamment en France et au Royaume-Uni.
00:52:42 On va donc parler de la situation à Marseille.
00:52:44 Bruno Bartocchetti, bonjour et merci d'être avec nous.
00:52:46 Vous avez donc entendu cette idée de la maire des 13e et 14e arrondissements
00:52:51 demander une grande conférence le mois prochain.
00:52:53 Est-ce que vous vous dites pourquoi pas ou est-ce que vous ne voyez pas forcément l'utilité d'une telle réunion ?
00:52:59 Oui, bonjour.
00:53:00 Vous savez, il y a très, très longtemps qu'Unité AGP Police demande justement
00:53:04 qu'on puisse combattre ce fléau qui est la circulation de stupéfiants
00:53:09 à travers tous les acteurs sociaux et toutes les collectivités.
00:53:12 C'est-à-dire que tout, comme l'a dit mon collègue,
00:53:14 et je suis ravi qu'il nous revoigne dans cette idée,
00:53:17 tout ne doit pas reposer sur les épaules de la police.
00:53:20 La police, si elle doit faire un travail efficace,
00:53:22 ça doit être sur un travail international.
00:53:25 Mais là, on manque beaucoup de moyens.
00:53:27 Beaucoup de moyens manquent également aux enquêteurs.
00:53:29 Mais effectivement, pour répondre à votre question,
00:53:31 on doit vraiment élargir au maximum le travail avec des approches préventives,
00:53:38 avec le travail répressif que l'on mène, nous, policiers, avec des résultats probants.
00:53:43 On a un petit problème de liaison, on va le résoudre rapidement.
00:53:47 Pierre-Henri Mauvis, est-ce que justement,
00:53:49 vous rejoignez ce qu'il nous disait à l'instant notre invité ?
00:53:51 C'est-à-dire qu'on met peut-être trop la pression sur les forces de l'ordre,
00:53:54 et on le comprend parce que la présence des forces de l'ordre
00:53:56 et leur action est primordiale à Marseille.
00:53:57 Mais est-ce qu'il faut une action plus globale avec l'associatif, les acteurs locaux ?
00:54:02 Alors associatif, oui, mais je pense surtout qu'il faut donner plus de moyens à la justice.
00:54:06 Puisque la police fait un travail formidable la plupart du temps,
00:54:09 il arrive à interpeller certains dealers ou du moins certains trafiquants,
00:54:14 mais on voit que derrière, la justice ne répond pas nécessairement et ne répond pas tout le temps.
00:54:19 Il faut qu'il y ait donc une automaticité de la peine
00:54:22 lorsque des trafiquants et des dealers sont arrêtés,
00:54:24 et il faut, à mon avis, une réforme aussi du cadre pénal.
00:54:28 Après, des questions peuvent être posées.
00:54:30 Est-ce qu'il serait opportun de remettre, par exemple, sur la table les peines planchées ?
00:54:35 Est-ce qu'il faudrait abaisser la majorité pénale à 16 ans ?
00:54:38 Ce sont des questions qui méritent d'être posées et qui, à mon avis,
00:54:42 pourraient permettre de répondre à la problématique de Marseille, mais aussi de Strasbourg.
00:54:45 On pourrait parler du trafic de drogue qu'il y a à Strasbourg et aussi dans plein d'autres villes de France.
00:54:49 On parle beaucoup de Marseille, mais il y a beaucoup d'autres villes qui sont frappées par ce fléau.
00:54:54 Et donc, cela pose la question de la réforme du cadre pénal.
00:54:58 Donc, effectivement, la police intervient, mais il faut que derrière, la justice puisse répondre.
00:55:02 Et comme vous le dites, il y a aussi le travail des associations
00:55:04 qui sont là pour aider aussi des consommateurs, puisqu'il n'y a pas que les trafiquants,
00:55:08 il y a aussi les consommateurs qui sont addicts et qui souffrent de ce problème d'addiction,
00:55:13 qu'il faut réussir à remettre sur les rails, si je puis dire,
00:55:18 et essayer de les sauver en quelque sorte, de les soigner et de les tirer de ces addictions.
00:55:22 Puisque s'il y a des trafiquants, il y a des consommateurs.
00:55:24 S'il y a des consommateurs, il y a des trafiquants.
00:55:25 Donc, il faut des deux côtés agir, côté pénal pour les trafiquants
00:55:30 et côté associatif notamment pour les consommateurs.
00:55:32 On vous a retrouvé normalement, Bruno, Barthold, Chetty, la liaison refonctionne.
00:55:36 Justement, vous nous expliquez que les forces de l'ordre, et on le voit d'ailleurs, Gérald Darmanin,
00:55:40 à la 2.16, d'annoncer de plus en plus de forces de l'ordre.
00:55:42 Mais dans vos discours, on comprend que ça ne suffit pas.
00:55:44 Il faut un travail beaucoup plus global, beaucoup plus vaste avec les élus locaux,
00:55:48 avec les associations, avec tous ceux qui font aussi le tissu de ces quartiers-là à Marseille.
00:55:53 Oui, absolument. Voilà, je reprends le sujet.
00:55:55 Désolé pour la coupure, mais bien sûr, il faut travailler avec beaucoup de présence
00:55:59 dans l'éducation, dans la prévention et dans le travail de répression.
00:56:01 Et ce que vient d'être dit sur le plateau, c'est très, très intéressant, important.
00:56:05 On a une société qui est bien malade.
00:56:07 Tant qu'on aura des consommateurs, je peux vous garantir que les réseaux de stupéfiants
00:56:11 contourneront bien sûr les situations compliquées comme on les vit à Marseille et continueront de vendre.
00:56:16 Donc, il y a vraiment un travail à mettre en place sur du long terme.
00:56:19 Il faut donner des moyens, comme ça a été dit, à la justice pour sanctionner,
00:56:22 les moyens aux enquêteurs.
00:56:24 J'insiste bien là-dessus.
00:56:25 La présence policière aujourd'hui à Marseille, comme ailleurs, gêne considérablement les réseaux de stupéfiants.
00:56:30 Mais les enquêteurs ont besoin de temps et de moyens pour faire tomber les réseaux.
00:56:34 Les réseaux sont très larges, ça ne se limite pas à un guetteur, à un dealer.
00:56:38 Quand une cité, on prend l'exemple de la cité, la paternelle à Marseille, c'est la plus sensible,
00:56:44 ça peut rapporter jusqu'à 80 000 euros par jour.
00:56:46 Si on ne se donne pas les moyens juridiques pour travailler et les moyens à la police pour frapper fort,
00:56:52 eh bien, on va juste contourner le problème.
00:56:55 Vous savez, aujourd'hui, si on ne prend pas en main de manière très prioritaire ce sujet-là,
00:57:02 de manière de stupéfiants, on va se retrouver avec ce qu'on...
00:57:05 Une liaison, il y a des problèmes avec les bouches du Rhône, visiblement, sur la liaison.
00:57:11 Céline Pina, on a effectivement vu beaucoup de renforts policiers qui ont été envoyés à plusieurs reprises.
00:57:16 Il y a le plan aussi Marseille en grand du président de la République,
00:57:18 qui veut faire de la ville de Marseille un laboratoire pour le reste de la France.
00:57:22 L'attention politique, elle, est clairement sur Marseille,
00:57:24 mais ce sont toujours les mêmes débats, toujours les mêmes images,
00:57:27 toujours les mêmes faits divers, malheureusement.
00:57:30 Oui, alors, il faut quand même voir que, par exemple, sur les points de deal qui étaient évoqués,
00:57:35 notamment celui de la paternelle qui était à 80 000 euros au jour,
00:57:39 on pense que l'intervention de la police fait tomber le rendement de ce point de deal à 20 000 euros au jour,
00:57:45 ce qui représente un manque à gagner et une difficulté à entretenir les réseaux pour les trafiquants.
00:57:50 Donc l'action de la police est efficace.
00:57:53 En revanche, là où on a un vrai problème,
00:57:55 et j'ai écouté il n'y a pas très longtemps un monsieur qui s'appelle Fabrice Rizzoli,
00:57:59 qui est le président de l'association CrimAlt.
00:58:02 Que fait CrimAlt ?
00:58:03 CrimAlt regarde ce qui a été fait en Italie pour lutter justement contre la mafia
00:58:08 et contre le trafic de drogue, et essaie de s'en inspirer et de voir ce qu'on pourrait faire en France.
00:58:13 Et par exemple, on a quelques petits soucis.
00:58:16 Nous en France, par exemple, en Italie, si vous ne pouvez pas justifier de l'argent que vous avez,
00:58:24 des biens que vous possédez, on vous les saisit automatiquement.
00:58:29 En France, c'est à la justice de prouver que le bien a été mal acquis.
00:58:33 Et ça change tout.
00:58:35 La logique est inversée.
00:58:36 Oui, parce qu'en fait c'est attaquer les trafiquants au portefeuille,
00:58:39 et quand on les attrape, on leur coupe en fait tous leurs moyens.
00:58:44 Et ça, ça marche extrêmement bien.
00:58:46 Autre chose qui peut paraître contre-intuitive.
00:58:48 En France, par exemple, on a un programme pour les repentis.
00:58:52 Sauf que sont exclus de ce programme tous les gens qui pourraient avoir du sang sur les mains.
00:58:57 Et ce que vous disent un certain nombre d'intervenants sur ces dossiers-là,
00:59:00 c'est de dire trouver quelqu'un qui est impliqué vraiment dans le trafic de drogue
00:59:04 et qui n'a pas de sang sur les mains, c'est extrêmement compliqué.
00:59:07 En Italie, vous pouvez être repenti même si vous avez du sang sur les mains.
00:59:11 On ne dit pas que moralement c'est très agréable à entendre,
00:59:14 mais ça leur a permis de démanteler un certain nombre de réseaux.
00:59:18 Autre chose, l'usage social des biens confisqués.
00:59:21 C'est-à-dire les biens confisqués ne vont pas seulement à la police
00:59:23 ou ne sont pas vendus au compte de l'État.
00:59:25 Mais par exemple, si vous confisquez un bien à une maison pas très loin d'une cité,
00:59:29 vous pouvez en faire un lieu social dans lequel vous créez une maison de quartier,
00:59:33 dans lequel vous allez créer un accueil pour des femmes battues ou que sais-je.
00:59:36 Et en fait, c'est tous ces éléments-là qui déconsidèrent aussi le travail des trafiquants de drogue
00:59:43 parce que ce qu'on oublie, c'est que ces trafiquants de drogue sont aussi des arroseuses pour leur cité.
00:59:48 Et qu'ils financent un certain nombre de problématiques sociales.
00:59:53 Il faut aussi couper cette arme-là.
00:59:54 Je voudrais qu'on remercie d'abord Bruno Bartocetti.
00:59:57 On a eu quelques problèmes de liaison, mais en tout cas, on a entendu l'essentiel de votre propos.
01:00:01 Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
01:00:02 Pardon, je vous ai coupé, Carmen Bovis.
01:00:04 Ce qui est intéressant dans ce que vous venez de dire, notamment sur la saisie des biens,
01:00:06 j'ai assisté à la vente aux enchères qui a eu lieu à la Cour d'appel de Paris.
01:00:09 On a suivi sur ces news d'ailleurs.
01:00:11 Dans le cadre de la saisie justement des biens qui ont pu être acquis dans le cadre du trafic de stupéfiants.
01:00:17 Et notamment, si on regarde les voitures,
01:00:18 toutes les voitures qui ont été vendues aux enchères et qui appartenaient à des trafiquants
01:00:22 avaient très peu de kilomètres.
01:00:23 Ce qui veut dire donc que la police arrive à intervenir assez rapidement pour saisir les biens.
01:00:28 Et d'ailleurs, on a même pu le voir sur d'autres biens qui ont pu être saisis, comme des montres.
01:00:31 À chaque fois, l'état était quasi neuf.
01:00:33 Ce qui veut dire que la police fait un travail, et les doigts notamment,
01:00:35 font un travail qui est assez remarquable justement sur la saisie des biens
01:00:38 et pour repérer les différents trafiquants.
01:00:40 Et d'ailleurs, cette saisie a permis à l'état de récupérer plus d'un million d'euros, un million cinq.
01:00:45 Ce qui du coup est à saluer.
01:00:46 Jean-Henri Leclerc sur cette initiative et sur ce que vous venez d'entendre en bateau.
01:00:49 Sur l'initiative d'une conférence, en tout cas ce qui est sûr,
01:00:51 c'est que là aussi on ne peut pas laisser les quartiers de Marseille et les quartiers Nord là où ils sont.
01:00:56 Ça fait là aussi longtemps que ça dure.
01:00:58 C'est quelque chose qui est totalement inacceptable et c'est très grave
01:01:01 parce que ça participe vraiment à cet esprit, cet ambiance général d'impuissance de l'état.
01:01:06 Voilà, le gouvernement qui a du mal à faire passer des lois parce qu'il n'a plus de majorité,
01:01:10 si j'étais lui, comme dit l'autre, je me concentrerais sur un certain nombre de questions de la vie quotidienne des gens,
01:01:16 que ce soit la désertification médicale, que ce soit la délinquance dans les quartiers, que ce soit...
01:01:20 Voilà, et là il n'a pas besoin forcément de grandes lois.
01:01:23 Et je pense qu'il devrait faire ça.
01:01:25 Sur l'idée d'une conférence où on réunit tout le monde,
01:01:28 où on essaie de faire davantage travailler les différentes parties prenantes,
01:01:32 la justice, la police, les douanes, etc., l'éducation.
01:01:37 Oui, je reste malheureusement assez sceptique parce que ça a déjà été fait,
01:01:42 les opérations dans l'eau, et je ne suis pas persuadé que les résultats aient été spectaculaires.
01:01:47 Sur ce que fait la police, bien sûr que la police fait le maximum,
01:01:49 enfin bien sûr, oui, elle fait sans doute le maximum,
01:01:52 simplement là aussi il ne faut pas se masquer les yeux.
01:01:55 Les résultats pour l'instant sont assez catastrophiques, non seulement ça ne s'améliore pas,
01:01:59 mais dans le meilleur des cas c'est stabilisé,
01:02:01 vous avez toujours 4000 points de vente de cannabis en France
01:02:05 qui sont précisément répertoriés, sauf qu'ils continuent.
01:02:08 Donc il y a quand même quelque chose qui ne va pas.
01:02:09 Et c'est bien évidemment encore plus accentué dans un certain nombre de quartiers, notamment à Marseille.
01:02:15 Donc je crains que ce ne soit pas forcément la solution.
01:02:21 J'ai écouté avec beaucoup d'intérêt ce qu'a dit Céline Pina
01:02:24 sur ce qui est fait en Italie, ce qu'elle fait dans d'autres pays.
01:02:28 Oui, il y a peut-être quelque chose à faire. En tout cas, pour l'instant,
01:02:32 le constat, c'est qu'on n'y arrive pas.
01:02:34 Voilà, on n'y arrive pas.
01:02:35 Alors à partir de là, il y a deux solutions.
01:02:37 Il y a celle où on continue une politique très répressive,
01:02:40 mais dans ce cas-là, il faut s'en donner les moyens et sans doute avec de nouvelles armes
01:02:44 comme celle que vous avez évoquées.
01:02:46 Soit il y a l'autre solution qui a été prise par des pays, par exemple, comme le Canada,
01:02:50 où je suis allé récemment, où ils ont clairement légalisé le cannabis.
01:02:56 Attention, pas le reste, mais le cannabis.
01:02:58 Pour l'instant, c'est une solution qu'en France, on rejette d'un revers de main.
01:03:02 Je ne dis pas, je ne défends pas ça parce que je ne suis pas suffisamment spécialiste de la question.
01:03:05 Mais en tout cas, ce qu'il y a dessus, c'est que pour l'instant, ça ne marche pas
01:03:09 et qu'il va falloir que ça ne marche plus.
01:03:10 Donc, soit on se donne de nouveaux moyens pour intervenir et pour réprimer,
01:03:14 soit on change éventuellement de logiciel.
01:03:16 Pour terminer, Céline Pina.
01:03:17 Ce qui était intéressant dans la légalisation du cannabis,
01:03:20 parce que Krimalt l'a traité aussi,
01:03:22 c'est qu'en fait, l'association dit OK, mais à ce moment-là,
01:03:25 il faut que l'État soit producteur.
01:03:27 Sinon, en fait, vous financez des réseaux mafieux et ultra violents.
01:03:31 Et si vous êtes producteur, en forme de CETA du cannabis,
01:03:33 ça peut provoquer d'autres problèmes en matière de santé publique.
01:03:37 Ce n'est pas simple.
01:03:39 En tout cas, c'est une piste qui existe parce que là,
01:03:42 visiblement, on a un mâle fou à limiter le trafic.
01:03:45 On se retrouve dans un instant.
01:03:46 On marque une courte pause.
01:03:48 On parlera notamment des premiers résultats de l'autopsie de la petite Rose.
01:03:52 A tout de suite.
01:03:57 On va parler des manifestations du 1er mai dans un instant,
01:04:00 mais je voulais qu'on fasse un point avec vous,
01:04:02 Amaury Boucaud du service de la justice.
01:04:04 Rebonjour.
01:04:06 Les premiers résultats de l'autopsie de la petite Rose sont tombés.
01:04:08 Qu'est-ce qu'on sait ?
01:04:09 Est-ce qu'on en sait plus maintenant ?
01:04:10 Effectivement.
01:04:12 C'est le parquet qui a communiqué.
01:04:13 Cette autopsie a été extrêmement attendue
01:04:15 puisqu'on ne sait pas ce qui s'est passé dans le logement du suspect
01:04:18 avec cette petite fille de 5 ans
01:04:19 qui a été retrouvée morte dans un sac en plastique mardi dernier.
01:04:22 On sait seulement grâce aux images de vidéosurveillance
01:04:25 que le principe pas le suspect l'a amenée dans son logement
01:04:28 et qu'après elle est morte.
01:04:29 On ne sait pas ce qui s'est exactement passé
01:04:32 ni ce qui s'est passé avant qu'elle meure.
01:04:34 Le but de cette autopsie, justement, c'était de savoir le contexte de la mort,
01:04:37 ce qu'il y avait eu notamment viol,
01:04:39 et comment elle est morte, c'est-à-dire par étouffement,
01:04:42 enfin, plein de possibilités.
01:04:44 Là, ce qu'on a appris avec l'autopsie, résultat partiel,
01:04:48 parce qu'il y a les organes vitaux, par exemple,
01:04:50 qui doivent être examinés soigneusement, pesés,
01:04:52 pour savoir exactement les causes de la mort.
01:04:54 Là, c'est au moins qu'il n'y a eu ni pénétration anale ni vaginale,
01:04:57 ce qui ne veut pas dire, sur le papier, qu'il n'y a pas eu de viol,
01:05:01 puisque la pénétration buccale est un viol.
01:05:04 Et je rappelle que cet homme,
01:05:06 ce mineur de 15 ans qui est suspecté dans cette affaire,
01:05:09 avait déjà été poursuivi,
01:05:11 enfin, est actuellement d'ailleurs poursuivi,
01:05:13 pour des faits qui remontent à février 2022
01:05:15 et qui impliquent justement des actes de pénétration buccale.
01:05:18 Et quelle est la suite maintenant ?
01:05:20 Ce mineur de 15 ans a été mis en examen hier,
01:05:24 il a été placé en détention provisoire,
01:05:26 donc là, il est en prison,
01:05:28 a priori, il ne peut pas récidiver,
01:05:29 c'est d'ailleurs le but de cette mesure.
01:05:32 Cette détention provisoire va durer six mois renouvelables,
01:05:36 et pendant ce temps-là, il est probable,
01:05:38 comme il est mis en examen dans une autre affaire antérieure
01:05:41 qui date de 2022, qu'il soit poursuivi pour cette autre affaire
01:05:44 et peut-être qu'il sera condamné durant le temps de sa détention provisoire
01:05:47 et qu'il ira en prison cette fois-ci, de manière pas provisoire,
01:05:50 que les deux se cumulent,
01:05:51 parce que les deux affaires se superposent à présent.
01:05:54 Pierre-Henri Bovis, vous vouliez réagir justement là-dessus ?
01:05:58 Non, sur les questions qui vont être amenées à se poser,
01:06:01 notamment sur le système encadrant.
01:06:06 Est-ce que ce jeune a été placé,
01:06:10 pas placé, mais en tout cas,
01:06:11 est-il une famille particulièrement violente également ?
01:06:13 Et donc, on va aussi se poser la question de savoir,
01:06:16 sur le plan éducatif et sur le plan du suivi,
01:06:18 est-ce qu'il a bien été suivi ?
01:06:19 Est-ce qu'il a été suffisamment encadré ?
01:06:21 Et si oui ou non, est-ce qu'il y a eu des failles dans son suivi ?
01:06:24 Ce sont les questions qui seront posées dans le cadre de l'instruction.
01:06:27 Je vous le disais, on va parler à présent du 1er mai,
01:06:30 une journée de mobilisation importante pour les syndicats.
01:06:32 Ils veulent en faire un grand barreau d'honneur.
01:06:33 Ils veulent montrer qu'ils sont toujours unis.
01:06:36 On va écouter d'abord ce que disait ce matin
01:06:38 le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, à ce sujet.
01:06:41 En tout cas, il y a une mobilisation historique également
01:06:43 du ministère de l'Intérieur et des policiers et des gendarmes.
01:06:46 Il y aura 12 000 policiers et gendarmes en France
01:06:49 pour le lundi 1er mai, dont 5 000 à Paris.
01:06:51 Donc c'est une mobilisation vraiment extrêmement importante.
01:06:54 Cette mobilisation du 1er mai a toujours fait naître
01:06:56 beaucoup de manifestations.
01:06:57 Ce n'est pas nouveau, parfois avec des violences.
01:06:59 Rappelez-vous 2018, rappelez-vous 2019.
01:07:02 Et nous nous préparons à cela, à la fois pour que les gens puissent manifester.
01:07:06 C'est la fête du travail, c'est extrêmement important
01:07:08 et les gens puissent démontrer les syndicats étrangers,
01:07:11 les syndicats étrangers qui vont venir à Paris.
01:07:13 Ils ne sont pas tous des syndicats français
01:07:15 pour qu'ils puissent le faire dans les meilleures conditions possibles.
01:07:18 Et puis, il peut y avoir quelques éléments radicaux.
01:07:20 Donc on va faire particulièrement attention à Paris.
01:07:21 – 1 000 à 2 000, dit-on.
01:07:23 – Oui, il y a un certain nombre d'éléments radicaux
01:07:27 qui sont sans doute au rendez-vous à Paris, à Nantes et à Rennes.
01:07:30 C'est pour ça qu'à Paris, à Nantes et à Rennes,
01:07:33 nous avons mobilisé de façon sans précédent
01:07:35 le nombre de policiers et de gendarmes.
01:07:37 Si je prends l'exemple de Rennes et de Nantes,
01:07:38 il y aura 4 unités de force mobile pour chacune de ces deux villes.
01:07:41 Voilà, donc je pense que nous nous donnons tous les moyens
01:07:43 pour que les manifestations se passent le mieux possible.
01:07:45 Et la consigne que j'ai passée au préfet,
01:07:47 c'est de protéger les manifestants
01:07:49 et d'interpeller les fauteurs de trouble.
01:07:51 – Avant de commencer les débats, un point avec vous Amaurice,
01:07:53 sur justement les mobilisations.
01:07:54 Qu'est-ce qui est prévu du côté des manifestants
01:07:56 et du côté des forces de l'ordre ?
01:07:57 – Ce qui est intéressant, c'est que le ministre de l'Intérieur,
01:07:59 quand il parle de ce que…
01:08:01 quand il anticipe ce qui va se passer en termes de sécurité,
01:08:03 il se base notamment sur les informations
01:08:06 qui lui sont remontées par la police
01:08:07 et plus particulièrement par le renseignement.
01:08:10 Et on a justement eu à notre connaissance
01:08:12 une note des renseignements qui datait du 24 avril
01:08:14 et qui était effectivement très alarmiste sur cette mobilisation à venir
01:08:18 qui est traditionnellement une mobilisation,
01:08:20 puisque c'est la fête du travail, le 1er mai,
01:08:22 mais là sur laquelle va venir se greffer
01:08:24 effectivement toute la contestation autour de la réforme des retraites.
01:08:27 Et donc, justement, les services de renseignement alertent
01:08:30 et disent "1er mai historique et vengeur",
01:08:32 c'est le titre de leur note, ça donne un peu, si vous voulez, le ton.
01:08:35 Ils le notent par ailleurs que ce serait une journée sans précédent
01:08:38 en termes d'unité, de contestation envers le gouvernement
01:08:41 et d'esprit vengeur.
01:08:42 Et ils soulignent aussi le fait que cette journée
01:08:45 sera teintée d'un fort esprit de rejet de la réforme,
01:08:47 de la figure présidentielle, mais aussi du gouvernement
01:08:49 et enfin des forces de l'ordre.
01:08:51 Et en termes de chiffres,
01:08:53 500 000 à 650 000 manifestants sont attendus dans toute la France,
01:08:57 80 000 à 100 000 à Paris,
01:08:58 donc c'est quand même une très forte mobilisation.
01:09:01 Il y a effectivement environ 1 000 à 2 000 éléments radicaux,
01:09:05 comme on dit, c'est des manifestants assez violents,
01:09:08 qui, comme à peu à chaque fois dans les dernières manifestations,
01:09:11 vont principalement se mettre en tête des cortèges à Paris,
01:09:14 vont aussi intervenir à priori à Rennes,
01:09:15 c'est ce qui est prévu, enfin ce qui est anticipé.
01:09:18 Et face à cela, effectivement, Gérard Darmanin
01:09:20 a prévu un dispositif de sécurité à la hauteur,
01:09:22 qui est assez inédit aussi, puisque effectivement,
01:09:25 c'est 12 000 policiers et gendarmes qui seront mobilisés en France
01:09:28 et 5 000 à Paris.
01:09:29 On doit s'inquiéter, Gérard Leclerc, de cette journée du 1er mai,
01:09:32 parce qu'il y a cette volonté de vengeance,
01:09:34 comme le disent les renseignements ?
01:09:35 Ça devrait être un très gros 1er mai.
01:09:37 Le 1er mai, c'est endensive, quand il y a une actualité,
01:09:40 une mobilisation, il peut y avoir énormément de monde.
01:09:43 En revanche, il y a des années plus grosses.
01:09:44 Là, on est bien évidemment dans une des années
01:09:48 qui devrait être le sommet des sommets de mobilisation.
01:09:53 Le reste, hélas, on le connaît aussi, c'est-à-dire que c'est ce qui a été dit,
01:09:56 c'est les Black Glocks, c'est ceux qui viennent pour casser.
01:10:00 Et c'est, hélas, toujours difficile, de la première vue,
01:10:04 de les empêcher d'agir, puisque la police, bien évidemment,
01:10:09 déjà souvent accusée de violence,
01:10:11 donc elle doit faire attention à la façon dont elle intervient.
01:10:14 Et en même temps, quand elle n'intervient pas,
01:10:15 tout le monde est à juste titre choqué de voir.
01:10:18 D'ailleurs, il y a sur les parcours et le nombre de banques
01:10:21 qui ont maintenant du bois, il n'y a plus de vitrine,
01:10:23 parce que manifestation après manifestation.
01:10:26 Donc voilà, là aussi, c'est quelque chose qui est un petit peu agaçant,
01:10:28 parce qu'on se dit, on sait ce qui va se passer et on ne peut pas l'empêcher.
01:10:33 Mais bon, il ne faut pas faire les malins.
01:10:34 Je crois que c'est très compliqué.
01:10:35 Le maintien de l'ordre est quelque chose de difficile.
01:10:38 Et voilà, donc en tout cas, il devrait y avoir beaucoup de monde.
01:10:41 Et hélas, il devrait y avoir aussi un peu de casse.
01:10:44 Pour les syndicats, Céline Pina, on sent que c'est une journée extrêmement importante.
01:10:47 D'ailleurs, ils ne voulaient pas voir l'exécutif avant le 1er mai.
01:10:50 On sent qu'ils veulent vraiment faire une démonstration de force,
01:10:53 montrer que c'est un jour férié, que les gens, forcément,
01:10:55 seront plus facilement dans la rue et donc montrer que la contestation,
01:10:57 elle est bien toujours présente, alors que les dernières manifestations
01:11:00 n'avaient vu un peu moins de monde dans les rues.
01:11:01 Oui, parce qu'ils ont besoin de montrer leur force.
01:11:05 Ça va les aider à digérer la couleuvre qu'ils sont forcés d'avaler,
01:11:08 qui est celle des retraites.
01:11:10 La question qui se pose, c'est quelle séquence ouvre-t-on après le 1er mai ?
01:11:15 Parce que le ressentiment, ça peut vous aider à, je l'ai dit, à exciter vos troupes.
01:11:22 Mais à un moment donné, il faut bien les lancer à l'assaut de quelque chose.
01:11:25 Donc, le ressentiment, quand il n'a pas de débouché, c'est extrêmement dangereux.
01:11:28 Aujourd'hui, ce ressentiment n'a aucun débouché politique.
01:11:31 Il n'a pas vraiment de débouché syndical.
01:11:33 Donc, assez naturellement, il faut faire cette démonstration de force
01:11:37 pour pouvoir ensuite saisir la main tendue par le gouvernement,
01:11:41 qui va proposer de discuter d'une loi sur le travail,
01:11:44 parce que c'est le seul moyen pour les syndicats de reprendre la main
01:11:47 et d'avoir des perspectives à offrir,
01:11:50 et peut-être d'être dans un rapport de négociation avec le gouvernement,
01:11:54 où celui-ci sera obligé de les entendre,
01:11:57 de prendre acte d'un certain nombre de leurs propositions,
01:12:00 parce que le gouvernement ne peut pas se permettre non plus
01:12:02 d'envoyer les syndicats dans le mur,
01:12:04 parce que rien n'est pire, et on l'a connu avec les Gilets jaunes,
01:12:08 qu'une mobilisation ou qu'un déferlement de population
01:12:11 qui n'est encadré ni politiquement ni syndicalement.
01:12:15 Je voudrais qu'on écoute justement sur le 1er mai ce que disait David Lebar
01:12:18 chez les commissaires de police, SCPN, UNESA, écoutez.
01:12:21 C'est livré de façon exceptionnelle, mais comme souvent le 1er mai,
01:12:25 ce sont souvent des gros cortèges.
01:12:27 Effectivement, dans le contexte actuel, il y a plusieurs risques.
01:12:29 D'abord, une foule très importante,
01:12:31 donc ça on sait parfaitement faire en France comme ailleurs,
01:12:34 on aura les effectifs pour faire en sorte que le cortège arrive à terme,
01:12:37 mais ce qui est ennuyeux, c'est le nombre de radicaux,
01:12:39 c'est-à-dire Black Bloc, anarchistes,
01:12:41 tous ceux qui vont venir pour des intentions qui ne sont pas celles du 1er mai,
01:12:44 qui veulent venir casser ou en découdre,
01:12:46 et là, les chiffres sont assez inquiétants,
01:12:47 on annonce beaucoup de monde et il va falloir faire face.
01:12:49 Effectivement, des chiffres inquiétants, parce qu'il y a la peur que ça déborde,
01:12:53 et d'ailleurs ces éventuels débordements,
01:12:56 évidemment ils sont mauvais pour le gouvernement,
01:12:57 mais aussi pour les syndicats qui ont tout intérêt à ce que ça se passe plutôt bien,
01:13:00 on a vanté quand même que les premières manifestations
01:13:02 se sont déroulées dans le calme, avec des services d'ordre,
01:13:04 des syndicats qui avaient su se montrer efficaces.
01:13:07 C'est un peu tout le problème qu'il y avait eu également pour les Gilets jaunes,
01:13:09 c'est la décrédibilisation d'un mouvement
01:13:12 par la violence de groupuscules et de petits groupes d'individus
01:13:16 qui viennent là uniquement pour casser et pour piller des magasins.
01:13:20 Donc effectivement, c'est très compliqué,
01:13:21 et Gérard Delmanin a raison de mobiliser un grand nombre de forces de police
01:13:24 pour justement veiller à ce que les manifestants puissent manifester de manière paisible
01:13:29 et qu'ils ne puissent pas être dérangés par ces groupuscules
01:13:31 qui œuvrent uniquement pour semer la pagaille et dévaster les rues de Paris,
01:13:35 et pas que Paris d'ailleurs.
01:13:37 Donc effectivement, ça va être un jeu très compliqué pour la police
01:13:41 qui va être évidemment extrêmement tendu compte tenu du contexte.
01:13:45 Maintenant il faut encore se féliciter justement, je pense, de la mobilisation,
01:13:49 puisque je fais partie de ceux qui considèrent que les manifestations,
01:13:52 les revendications, lorsqu'elles se passent bien et sur un plan démocratique,
01:13:56 justement contribuent au fonctionnement de l'État de droit.
01:13:58 Donc je pense que c'est une bonne chose.
01:14:00 Maintenant on va se poser la question effectivement de la finalité.
01:14:02 C'est toujours important de montrer les muscles,
01:14:05 mais lorsqu'on montre les muscles une fois que le match est passé,
01:14:08 on peut se demander, on peut se poser la question du pourquoi.
01:14:10 Et donc quelle va être ensuite la position du gouvernement vis-à-vis des syndicats ?
01:14:15 Est-ce qu'il va y avoir cette main tendue,
01:14:17 qui évidemment semble la solution la plus adaptée,
01:14:19 ou est-ce qu'au contraire le gouvernement va poursuivre sa voie,
01:14:22 c'est-à-dire avancer sans écouter personne ?
01:14:26 Merci à tous les quatre d'avoir été mes invités.
01:14:28 Merci à Maury Buco pour toutes vos précisions.
01:14:30 Merci à vous trois.
01:14:31 Et tout de suite évidemment, vous retrouvez Eliott Deval pour Punchline.
01:14:34 ...