L’avocate, Najwa El Haïté, donne son avis sur les probables tensions pour la Coupe de France : «Je pense que le président de la République risque d’être fortement chahuté».
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00:00 Moi j'en pense que le président de la République risque d'être fortement chahuté au sein de ce stade de France
00:09 dans le cadre de la finale de la Coupe de France.
00:11 Eh bien il faut prévoir des débordements.
00:15 Et donc vous avez des mesures qui ont été prises pour assurer la sécurité du président
00:22 et puis aussi des mesures qui ont été également prises pour que les choses se passent bien.
00:27 Donc on parle d'un rassemblement, d'une manifestation qui se doit d'être festive.
00:34 La politique n'a pas lieu d'être au sein de l'enceinte du stade de France.
00:40 Mais là où je vais vous dire...
00:41 Qu'est-ce qui fait venir la politique au sein du stade de France ?
00:43 C'est le chef de l'État ou ce sont les syndicats qui voulaient manifester autour du stade de France ?
00:46 Ah non mais c'est l'intersyndical qui a souhaité, on va dire, être entendu dans ses revendications contre la réforme des retraites.
00:55 Il n'aurait pas dû renoncer Emmanuel Macron à venir à cette finale ?
00:59 Mais surtout pas. Non, non, il ne faut pas qu'il le renonce.
01:02 C'est pourquoi je dis qu'il ne doit pas renoncer parce qu'on est aussi dans l'ordre du symbole.
01:06 Vous avez un président de la République dont la réforme des retraites est rejetée par une majorité des Français.
01:13 Vous vous imaginez qu'il se bounquerise ? Ce n'est pas possible.
01:17 Il doit affronter la colère.
01:19 Et vous avez un président de la République qui a un tempérament pour cela, c'est-à-dire il va à la confrontation.
01:25 Vous voyez, il va sur le terrain. Même s'il est accueilli par des concerts de casserole, il est présent.
01:34 J'entends bien le chef de l'État. C'est vrai qu'il va au devant de la contestation. On ne peut pas dire le contraire.
01:41 Néanmoins, vous voyez ce que ça mobilise en termes de force de l'ordre.
01:44 On a 3 000 policiers et gendarmes pour sécuriser cette finale. C'est du jamais vu pour une finale de Coupe de France.
01:49 Pareil pour les déplacements. Alors pas 3 000 policiers et gendarmes, évidemment,
01:53 mais chaque déplacement du chef de l'État ou de membres du gouvernement en ce moment est compliqué.
01:57 On a demandé au gouvernement Matignon, à ses ministres justement, de limiter ces déplacements à ceux qui restent utiles véritablement pour le discours de l'exécutif.
02:07 Et là, on a le chef de l'État qui vient à cette finale mobiliser des forces de l'ordre qui sont déjà épuisées par tout ce qui se passe en ce moment.
02:13 Bien sûr, vous avez des forces de l'ordre épuisées, d'autant qu'au même moment, vous avez d'autres manifestations ailleurs.
02:18 Et c'est pour cela, d'ailleurs, que des drones seront utilisés.
02:22 Depuis, d'ailleurs, cette fameuse loi de responsabilité pénale et de la sécurité intérieure,
02:28 eh bien, il y a la possibilité maintenant d'utiliser des drones pour pouvoir libérer des forces de l'ordre au sol.
02:36 Après, je ne vois pas le président de la République se bounkériser.
02:42 Ce serait une critique qu'on lui ferait en disant "il n'assume pas la réforme, il fuit, il a peur",
02:48 mais en termes d'image, pour lui, ce serait catastrophique.
02:51 Et donc, il assume, il y va, mais il assume, il y va.
02:55 Eh bien, il faut organiser, il faut prévoir les risques des débordements.
02:58 Alors, vous avez une intersyndicale qui dit "eh bien, on fragilise le droit de manifester".
03:04 Il semblerait qu'ils aient déposé un référé-liberté devant le tribunal administratif.
03:09 On va voir ce que ça va donner, si ils ont bien déposé ce référé.
03:13 Mais en tous les cas, oui, cette finale de la Coupe de France entre l'EFC Nantes et Toulouse va être fortement chahutée.
03:21 Mais vous avez, et j'en terminerai par là, un préfet de police qui justifie aussi cela en disant
03:28 "mais si on sécurise autant, c'est qu'il y a des risques d'attentat, c'est dans l'arrêté.
03:34 Si on sécurise également autant, c'est parce que vous avez des tensions historiques entre ces deux équipes de foot.
03:43 Et si on sécurise autant, c'est également parce que les tensions, et on en parlait autour de cette réforme des retraites, sont palpables".
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