Retour chronologique sur les grands personnages de l'histoire
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00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans les Belles figures de l'Histoire.
00:02 Au programme de cette émission aujourd'hui, deux belles figures, Louis et Zélie Martin,
00:07 qui sont les parents de Sainte Thérèse de Lisieux.
00:10 C'est un couple à première vue ordinaire qui ressemble à tous les couples,
00:14 sauf qu'au départ, Louis et Zélie rêvaient d'être religieux
00:18 et qu'ils auront neuf enfants dont quatre mourront en bas âge.
00:22 Et ils ont tous deux affronté la maladie d'une manière exemplaire
00:25 en mettant Dieu au centre de leur vie.
00:28 C'est aussi une chose rare dans l'Église, ils ont été canonisés ensemble par le Pape François.
00:33 Qu'est-ce qui fait donc la sainteté si particulière de ce couple ?
00:37 On en parle aujourd'hui avec le Père Thierry Hénot-Morel.
00:40 Bonjour mon Père, merci d'être avec nous.
00:41 Bonjour à vous et bonjour à nos auditeurs et téléspectateurs.
00:44 Voilà, vous êtes le recteur du sanctuaire d'Alençon,
00:47 Alençon qui est la ville où ont habité, on va en parler bien sûr, Louis et Zélie Martin.
00:52 Nous sommes également avec Véronique Jacquier.
00:54 Bonjour Véronique.
00:55 Bonjour à tous.
00:56 Et je le rappelle, cette émission est en partenariat avec l'hebdomadaire France Catholique
01:00 qui fait sa une cette semaine sur Sainte-Thérèse de Lisieux
01:03 puisque la fille de Louis et Zélie Martin, nous fêtons cette année les 150 ans de sa naissance.
01:10 Alors, ce qui est extraordinaire Véronique, dans la vie de Louis et Zélie Martin,
01:14 c'est qu'au départ, ils n'étaient pas faits pour se rencontrer, comme dans les contes de fées.
01:17 Au contraire, ils rêvaient tous deux à un autre destin, une autre vie.
01:23 Et donc, leur rencontre était plutôt improbable.
01:25 Oui, ils rêvaient tous deux d'un engagement religieux, profondément religieux.
01:31 Louis voulait être moine et pas n'importe où en plus.
01:34 Il voulait entrer au monastère du Grand Saint Bernard dans les Alpes Suisses.
01:38 Mais comme il avait été élève des frères des écoles chrétiennes et qu'il n'avait donc pas appris le latin,
01:44 eh bien, il a été recalé à l'entrée du monastère pour cette raison.
01:47 Il vivra donc comme un moine à Alençon dans sa Normandie natale,
01:51 partagé entre son travail d'horloger et une grande vie de prière jusqu'à l'âge de 35 ans.
01:56 Alors, son passe-temps en favori, c'est la pêche.
01:58 Voilà, donc ça lui va très, très bien de vivre comme un vieux garçon comme ça.
02:01 Mais comme je vous l'ai dit, comme un moine, comme un moine, il n'est pas désœuvré.
02:04 Loin de là, il a une intense vie spirituelle et il refuse en tout cas catégoriquement de se marier.
02:10 Quant à Zélie, elle aussi rêve d'une vie religieuse.
02:14 Donc, elle tape à la porte des filles de la charité, mais la supérieure estime qu'elle n'a pas la vocation.
02:19 Pour elle, le coup est vraiment très rude parce que comme Louis, elle vient d'une famille très, très pieuse.
02:25 Et donc, elle décide de se consacrer à une vie de chef d'entreprise dès l'âge de 20 ans.
02:29 Imaginez, on est dans les années 1850.
02:31 C'est quand même exceptionnel pour une femme.
02:34 Dès l'âge de 20 ans, elle monte sa propre entreprise de dentellière, de fabrication de ce qu'on appelle le point d'Alençon,
02:40 qui est mondialement connu quand on parle de fabrication de dentelles.
02:44 Et donc, comment va se faire la rencontre entre Louis et Zélie ?
02:47 Eh bien, grâce à la maman de Louis, Fanny, qui vient prendre des cours de ce fameux point d'Alençon dans l'entreprise,
02:55 dans la petite maison de fabrication du point d'Alençon de Zélie.
02:59 Et elle décide que Zélie est évidemment la belle-fille idéale.
03:03 Elle est très pieuse, elle est très travailleuse, elle est très sérieuse.
03:06 Bref, la rencontre se fait entre Louis et Zélie.
03:09 Ils se marient le 13 juillet 1858.
03:12 Les époux, donc, se sont plus… parce qu'ils partagent vraiment la foi et cette vie de prière.
03:17 Louis, d'ailleurs, demande tout de suite à Zélie de vivre comme frère et sœur.
03:21 Lui, ça ne le choque pas, puisque de toute façon, il veut vivre comme un moine.
03:23 Mais au bout de dix mois de mariage, un prêtre leur explique quand même que le mariage, ce n'est pas forcément la cheste T.
03:29 Donc, ils suivent les principes de ce prêtre.
03:32 Et c'est ainsi qu'ils auront neuf enfants, cinq filles, Marie, Pauline, Léonie, Céline et la petite Thérèse,
03:40 qui deviendra la grande Sainte Thérèse de Lisieux, bien entendu.
03:43 Et puis, dans la fratrie, au milieu, si j'ose dire, de ces cinq filles emblématiques dont nous allons parler,
03:47 il y a quatre enfants qui vont mourir en bas âge, dont une petite Hélène à l'âge de cinq ans.
03:52 On imagine donc que ce couple a vécu vraiment de très, très grandes épreuves.
03:56 On va rentrer dans le détail.
03:57 Mais tout d'abord, père Hénot-Morel, expliquez-nous un petit peu comment est-ce possible qu'on puisse,
04:02 à partir de vocations religieuses contrariées,
04:05 et bien, finalement, faire un mariage réussi et une famille réussie et féconde ?
04:11 Ah oui, peut-être en remontant un tout petit peu plus en amont sur ce temps du célibat dont vous parlez tout de suite.
04:17 Je nuancerai un peu vos propos.
04:20 Donc, voilà deux êtres, effectivement, animés d'un idéal qui n'a pas été possible.
04:26 Une femme comme Zélie, très dynamique, rebondit très, très vite pour se lancer dans,
04:35 effectivement, vous l'avez dit, dans ce commerce de la production,
04:38 la fabrication avec toute une petite équipe de la dentelle.
04:43 Elle reste animée par le même idéal qui l'avait en amont conduite à les frapper à la porte de l'hôtel Dieu,
04:52 qui est l'endroit où les personnes les plus démunies, les plus paumées de ce temps-là sont recueillies.
04:59 Au fond, ces sœurs de Saint-Vincent de Paule, qu'elles aimeraient devenir,
05:04 c'est quand même les filles de Mère Thérésa.
05:07 Enfin, pour l'époque, c'est là où les gens qui n'ont pas de famille,
05:11 qui n'ont plus de travail, qui n'ont plus de santé ou qui sont trop âgés,
05:15 trouvent au moins un lieu d'accueil.
05:17 Elles devraient être religieuses pour servir les pauvres.
05:19 Alors exactement, il y a cette unité profonde entre sa vie de foi
05:24 et vraiment son engagement personnel au service des plus pauvres.
05:27 Et on retrouve ça chez Louis, à savoir une profonde foi.
05:32 On a cette parole qu'il habite dans une prière qu'on a retrouvée de lui à cet âge-là.
05:38 « Mon Dieu, je veux me donner à vous. Donnez-moi le courage.
05:42 Si j'en ai pas la force, alors attirez-nous à la douceur de vos parfums. »
05:49 Il y a cet attrait de Dieu qui restera extrêmement présent chez l'un et chez l'autre
05:54 et qui, chez Louis, se concrétisait dans un univers somptueux,
05:58 qui est le Grand Saint Bernard, là-haut, sur le col,
06:01 où à la fois on a la vie fraternelle, on a la prière, on a la beauté
06:06 et on a le service des gens perdus dans les passages de ce col dangereux,
06:13 avec ces chutes de neige et il faut aller rechercher tous les voyageurs perdus.
06:17 - Donc c'est le latin qui l'a empêché de rentrer dans les ordres ?
06:21 - Exactement. Il a essayé pendant un an de le dominer, de maîtriser le latin.
06:25 Autant avec l'allemand il a eu des facilités, autant avec le latin il l'a bloqué
06:29 et il a dû renoncer parce qu'il y perdait presque un peu,
06:31 non pas son latin qu'il n'avait pas encore trouvé, mais sa santé.
06:35 Donc il a vu cela comme étant un appel à rebondir.
06:38 Alors je me démarquerai de cette idée que Louis est un moine dans le siècle.
06:44 Ça, c'est pas juste.
06:46 Louis Martin est quelqu'un qui est un homme extrêmement relationnel,
06:50 relié à un cercle qui s'appelle le cercle Vital-Romé,
06:54 du nom d'un de ses très bons amis, Vital le prénom, Romé son nom de famille,
06:58 qui lui aussi d'ailleurs est un célibataire.
07:00 D'autres bien sûr sont mariés dans ce cercle.
07:03 Non, c'est un homme très relationnel, en même temps qu'un méditatif et un priant,
07:07 mais c'est aussi un homme engagé dans déjà la vie associative,
07:11 il fait déjà partie des conférences de saint Vincent de Paul.
07:14 C'est une fausse image que d'en faire un moine dans le siècle.
07:16 Non, non, non, non.
07:17 Il assume la vie déjà de laïc dans le siècle.
07:23 Perrénot Morel, rappelez-nous au préalable le contexte de l'époque,
07:27 parce que, évidemment, on est au milieu du XIXe siècle,
07:31 c'est un siècle assez compliqué pour les catholiques.
07:34 Ils sont divisés, notamment dans leur rapport à la Révolution française.
07:38 Certains veulent accepter les suites de cette Révolution française,
07:43 les autres le rejettent et il y a les rejettes, pardon,
07:47 et il y a un nombre incalculable de régimes politiques qui se succèdent.
07:50 Donc, comment est-ce que Louis Martin, notamment, qui fait partie de votre famille,
07:54 vous êtes un arrière petit-neveu, je le précise,
07:58 a vécu toute cette période et ce contexte bouillonnement politique
08:02 qui a divisé les catholiques ?
08:04 Votre question est tout à fait pertinente,
08:05 parce que nous parlions justement du cercle vital romain
08:08 et puis des conférences de saint Vincent de Paul.
08:10 C'est là-dedans qu'il, dans son célibat déjà, il s'unifie.
08:15 Alors, il s'unifie comment ?
08:16 Dans ce cercle, en fait, qui est un cercle de chrétiens convaincus,
08:22 nous avons des républicains modérés, convaincus,
08:28 ce sentant bien chrétien, vital romain lui-même, le fondateur.
08:33 Et puis, nous avons un Louis Martin, pour des raisons autres, qui est monarchiste.
08:37 Alors, pourquoi on peut être républicain chrétien à l'époque ?
08:42 Frédéric Ozanam, universitaire, historien, dit
08:46 « quand l'Empire romain s'est effondré,
08:50 on n'a pas rêvé de restaurer après les invasions
08:53 l'Empire romain devenu chrétien au IVe siècle.
08:56 On a été de l'avant et on s'est tourné vers les barbares en se disant
09:00 « allez, il faut évangéliser ces mondes nouveaux,
09:02 les allemands, les visigots, les austro-gots, allons au devant ».
09:06 Et qui sont les allemands du XIXe siècle ?
09:08 Voilà, c'est ça. Alors, c'était « passons aux barbares ».
09:10 Ça veut dire, au fond, passons à des sociétés nouvelles.
09:14 Et puis, il ajoute, non seulement il y a un passage missionnaire à faire,
09:18 il faut aller au devant, apporter l'annonce du Christ,
09:21 mais il faut voir aussi que l'émergence de ces requêtes de liberté
09:26 vient quand même, bien souvent, des gens confrontés à la misère.
09:32 Donc, se joue à la fois un appel à aller au devant de ceux
09:35 à qui on a annoncé le Christ, mais aussi à les rejoindre
09:38 dans ce qui fait qu'on ne peut pas être indifférent à leur avenir.
09:42 Et Louis Martin est d'accord avec cette vision-là ?
09:44 Alors, ça, c'est la vision d'Hosannam, partagée par notre ami Vital Romé.
09:50 Louis Martin a une autre approche.
09:51 Louis Martin, c'est quand même quelqu'un qui est très marqué familialement
09:56 par les excès de la Révolution.
09:59 Un de ses oncles a connu des difficultés par la suppression,
10:07 en particulier du culte, etc.
10:09 Et un grand-oncle de Zélie sera, sept ans, prêtre réfractaire.
10:14 Donc, ils ont été chaudés.
10:17 Et puis, il n'a peut-être pas encore fait cette découverte
10:21 de l'enjeu de l'annonce à des mondes nouveaux.
10:24 Et alors, justement, entre Louis Martin et Vital Romé,
10:27 il y a beaucoup de dialogues, pour ne pas dire de confrontations.
10:30 Mais notre ami Hosannam avait dit que ce serait génial
10:34 que des chrétiens au nom de leur foi arrivent à se retrouver,
10:39 y compris dans des convictions différentes.
10:41 Et le cercle Vital Romé est l'expression même d'une réussite de cela.
10:45 À un point tel que Louis Martin demande à Vital Romé,
10:49 demandera par la suite à Vital Romé, de devenir le parrain de Céline,
10:54 à sa sœur Pauline, républicaine, elle aussi chrétienne,
10:58 de devenir la marraine de Pauline.
11:00 Donc, les divergences politiques ne les fâchent pas définitivement.
11:04 C'est-à-dire que ce sont des gens suffisamment profonds dans leur foi
11:08 pour ne pas identifier un choix géopolitique
11:11 ou un choix de type un peu idéologique, avec la foi elle-même.
11:16 Perrino Morel, vous êtes aussi un enfant d'Alençon.
11:19 Et je vous propose qu'on se rende à présent à Alençon,
11:22 justement, pour voir ces lieux où ont vécu Louis et Zélie Martin,
11:27 avec cette particularité d'une chapelle qui est aussi une maison,
11:31 ou l'inverse, je ne sais pas.
11:32 Regardez ce reportage signé Loiroche-Brune.
11:35 En plein cœur d'Alençon,
11:38 la maison des saints époux Martin est grande ouverte aux pèlerins.
11:41 En montant les marches du sanctuaire,
11:43 on pénètre dans l'intimité d'une famille.
11:45 La chapelle a été construite en 1925, au premier étage de la maison.
11:50 Et ce n'est pas un hasard.
11:51 Les pèlerins venant nombreux se recueillir
11:53 pour voir la chambre natale de Thérèse,
11:57 alors une chapelle a été construite,
11:59 qui est attenante de plein pied avec la chambre,
12:03 où les personnes peuvent venir prier, se recueillir.
12:06 Le lit conjugal est toujours là, avec cette inscription,
12:09 "lit des vertueux parents de Sainte Thérèse".
12:11 C'est le lit dans lequel Zélie a accouché de sa sainte-fille,
12:14 qui a ensuite dormi dans ce berceau.
12:16 Aujourd'hui, y sont disposées toutes les intentions de prière
12:19 portées par les milliers de pèlerins,
12:21 qui viennent chaque année.
12:22 La visite se poursuit au rez-de-chaussée,
12:24 dans la vie quotidienne des époux,
12:26 la cuisine où il reste quelques ustensiles et victuailles de l'époque,
12:29 puis la salle à manger et le salon,
12:32 la salle de la vie professionnelle des époux.
12:34 - Zélie Martin, confectionnait ou rassemblait les pièces de dentelle
12:39 que les ouvrières avaient préparées pour leur part.
12:43 Elle le faisait au plus proche de la lumière du jour,
12:45 tandis que son mari, qui avait été longtemps enrelogé
12:49 et qui toujours avait soutenu sa femme dans cette activité,
12:53 est devenu complètement associé à son épouse,
12:56 dans toute la partie commerciale, le choix des dessins.
13:01 À l'étage, on trouve une des pièces les plus importantes de la maison,
13:04 la chambre des sœurs de Thérèse,
13:07 lieu de la prière quotidienne de la famille Martin.
13:09 - Zélie a l'habitude de prier avec les enfants,
13:12 en face de la Vierge Marie.
13:14 C'est la dévotion préférée de Zélie Martin,
13:18 c'est le chapelet, c'est prier en face de la statue de la Vierge Marie.
13:23 - Les Martins ont vécu ici de 1871 à 1877,
13:28 date à laquelle Zélie mourra d'un cancer.
13:30 Son mari et ses filles iront s'installer à Lisieux.
13:34 - Voilà ce reportage signé Éloi Rochebrune,
13:39 avec pour guide le père Héno Morel,
13:41 qui est avec nous également en plateau
13:43 pour mieux découvrir, mieux connaître cette vie extraordinaire,
13:48 dans l'ordinaire, d'une certaine manière,
13:50 entre Louis et Zélie Martin, les parents de Sainte-Thérèse de Lisieux.
13:53 Alors justement Véronique, expliquez-nous à quoi ressemble le couple Martin,
13:57 Louis et Zélie, qui veulent absolument mettre Dieu vraiment au centre de leur vie.
14:03 Et c'est ça qui est très beau.
14:04 - Alors on a leur correspondance familiale, parce qu'ils s'écrivaient énormément.
14:09 On a le témoignage, bien entendu, de leur fille.
14:12 Et la communication entre les époux est profonde et vraie.
14:16 Ils parlent de tout, ils aiment lire ensemble la vie des saints.
14:19 Ils ont vraiment l'habitude de trouver non seulement des temps de prière,
14:22 comme on l'a vu dans le reportage auprès de la Vierge dans la Chambre,
14:25 mais aussi vraiment de se nourrir de la vie des saints.
14:28 Et donc ils se fortifient mutuellement dans leur foi.
14:31 Zélie a quand même un tempérament assez angoissé.
14:33 Elle écrira à plusieurs reprises que son mari est vraiment un soutien et un consolateur.
14:37 Et s'ils se disputent à minima, c'est toujours au sujet de l'éducation des enfants.
14:42 Et encore, ça n'arrive pas tous les jours.
14:45 Donc, vous l'avez dit, Père et Nomorel, ce n'est pas du tout un couple replié sur eux-mêmes.
14:49 Ce sont vraiment des laïcs engagés dans la société au service des pauvres,
14:53 notamment à travers la société de Saint-Vincent de Paul.
14:57 Et puis, ils sont très informés par les journaux de ce qui se passe dans le pays.
15:01 Et ils sont logiquement épouvantés d'ailleurs en 1871, en mai 1871,
15:07 par le massacre de Monseigneur Darbois, l'archevêque de Paris,
15:10 qui va périr sous les coups des communards.
15:13 L'époque, de toute façon, est quand même anticléricale.
15:16 Alors voilà, pour eux, c'est vraiment Dieu premier servi.
15:19 On va rentrer dans le détail de la façon dont ils vivent quotidiennement leur sainteté.
15:22 Mais le rêve de jeunesse qu'ils poursuivent tout au long de leur vie,
15:26 c'est vraiment ensemble, ensemble, d'essayer de tout faire pour devenir des saints.
15:31 Concrètement, Véronique, expliquez-nous comment se déroule leur journée
15:34 de ce point de vue, notamment de la recherche spirituelle.
15:37 Alors, la messe le plus souvent possible, une ou plusieurs fois par semaine.
15:41 À l'époque, cela n'allait pas du tout de soi.
15:44 Pour eux, c'est un besoin vital et c'est une fête.
15:46 Mais il faut savoir qu'à l'époque, on ne communiait pas tous les jours, loin de là.
15:50 Alors, attachement, bien entendu, à tous les sacrements,
15:53 le baptême de leurs enfants, la confession, le sacrement, donc, bien entendu, de l'Eucharistie.
15:58 Ils sont très liés à leur vie de paroisses.
16:00 Ils sont très engagés dans la vie de leur paroisse.
16:03 Et puis, cela va donc de pair avec les processions, les pèlerinages qu'ils peuvent faire.
16:08 Zélie est membre du tiers ordre franciscain, très en lien avec l'esprit de Saint-François d'Assise.
16:13 Il faudra, Père Hénomorèle, que vous nous expliquiez ce que ça veut dire,
16:17 que de faire partie d'un tiers ordre franciscain.
16:19 Il y a donc, bien entendu, je vous l'ai dit, la prière personnelle, en couple ou en famille,
16:24 qui est quotidienne, au pied de la Vierge Marie.
16:28 Et puis, de cette vie découle une évidence.
16:30 C'est une forme de vie d'assaise, c'est-à-dire jeûne et pénitence.
16:34 Louis s'interdit de fumer.
16:36 Il n'est pas question de monter dans un train en première classe.
16:38 Au contraire, on choisit la troisième classe à l'époque.
16:41 Et puis, tout ce qu'on peut, on le donne aux pauvres.
16:44 Pour eux, le vrai bonheur n'est pas chercher en ce monde.
16:46 Mais bien entendu, ça aussi, c'est un trait de l'époque, de la vie spirituelle de l'époque.
16:51 C'est vraiment de gagner le ciel, de chercher à gagner le ciel,
16:54 donc dans l'union à Dieu, qui n'est pas un père lointain, mais qui est un père tout proche.
16:59 Alors, la piété mariale passe aussi, il ne faut pas l'oublier,
17:02 par la récitation du chapelet et puis donc par une grande charité dans l'aide aux autres,
17:06 s'occuper de familles sans abri ou de clochards sous que l'on trouve dans la rue.
17:12 Louis s'occupait beaucoup de ces pauvres qu'il allait chercher dans la rue,
17:14 qu'il aidait non seulement à manger, mais disons, les choses, à essayer de rester un petit peu sobre.
17:19 Et puis, alors, imaginez ce que ça signifiait une vie aussi intensément chrétienne avec,
17:25 je vous le rappelle, Zélie qui était mère de famille, donc mère de neuf enfants au total,
17:32 et qui se levait à six heures pour s'occuper de sa petite entreprise et de gérer là encore neuf ouvrières.
17:39 Elle avait neuf ouvrières à sa charge.
17:41 Louis abandonnera lui son commerce d'horlogerie pour aider Zélie qui était complètement débordée,
17:46 tant d'ailleurs son entreprise connaissait de succès.
17:48 Ça, ce n'est pas banal.
17:50 Alors, Perrino-Morel, il y a quand même une question qui se pose
17:53 parce qu'on peut avoir l'impression de l'extérieur que le mariage entre Louis et Zélie Martin a été d'une certaine manière arrangé.
17:59 Ça se faisait à l'époque.
18:00 Bon, mais Véronique nous a parlé de leur vie spirituelle, qui est admirable.
18:04 Mais est-ce qu'on peut considérer que ce couple s'aimait,
18:08 qu'il y avait vraiment de l'amour entre deux dans le mariage ?
18:12 Moi, je trouve ça intéressant de revenir là-dessus.
18:13 Ce n'est pas un mariage arrangé.
18:16 Ce n'est pas la première fois que madame Martin-Mère avait parlé de telle ou telle personne,
18:20 dont Pauline-Romé dont nous parlions tout à l'heure, qui avait été pressentie comme pouvant être l'épouse de Louis.
18:25 Et Louis était resté réservé.
18:27 Ce n'était pas un refus catégorique.
18:29 C'était une réserve.
18:30 Alors, d'où venait cette réserve ?
18:32 Certains pensaient qu'il avait fait une consécration personnelle et qu'il vivrait en consacrée.
18:38 Voilà cette vie de laïque dans le monde, dans le siècle.
18:43 Il faut tenir à la fois que madame Martin en a parlé à son fils,
18:47 de cette petite jeune femme qu'elle trouve tout à fait sympathique et puis intelligente et vive et déterminée et croyante.
18:53 Et travailleuse.
18:54 Et travailleuse.
18:55 Mais il faut, je crois aussi, tenir le fait que quand ils se sont croisés sur ce pont, ils ne se connaissaient pas.
19:02 Et que Zélie a toujours dit au fond, cette prière que je faisais au Seigneur pour celui que je serais appelé à rencontrer,
19:10 j'ai eu l'impression qu'elle se réalisait en croisant cet homme dont l'allure, la distinction,
19:16 quelque chose qui émane de physique, ce n'est pas seulement du physique,
19:19 c'est souvent l'expression d'un être, d'une intériorité, enfin oui, de ce qu'est la personne.
19:24 C'est celui-ci que j'ai préparé pour toi.
19:26 C'est une rencontre qui a eu lieu sur un pont ?
19:28 Sur le pont.
19:29 C'est le livrage qui restera.
19:31 Alors c'est assez remarquable parce que quand on va à Lenson,
19:33 entre la porte qui s'est fermée sur le projet de Zélie d'entrer chez les sœurs au service des pauvres à l'hôtel Dieu
19:41 et le pont sur lequel ce couple se rencontre, il n'y a pas 100 mètres.
19:46 Quand on parle de sainteté, je pense que la sainteté telle qu'il l'incarne,
19:50 ce n'est pas un projet qui serait préécrit et qu'il faut appliquer chapitre par chapitre, page par page,
19:57 c'est souvent consentir à ce que des choses ne se passent pas comme on l'avait imaginé.
20:02 Se laisser détourner de ses projets en quelque sorte.
20:05 Alors le projet, du moins l'idéal sous-tendant le projet,
20:10 précisément, ils ne le perdront pas, mais ils le vivront un peu ailleurs.
20:15 À l'intérieur du mariage.
20:16 À travers ce pont qui s'ouvre pour eux, qui est ce mariage.
20:19 Et alors c'est génial parce que le mariage soit symbolisé par un pont, la rencontre de deux rives,
20:25 et l'aller-retour que la vie va être obligée d'entraîner pour l'un et pour l'autre.
20:30 Alors là, le Seigneur, il est doué pour parler en images et nous concrétiser.
20:36 Effectivement, comme vous le rappeliez tout à l'heure, ce couple, non pas être le premier couple canonisé,
20:41 et heureusement, il y en a bien d'autres, mais canonisé ensemble.
20:46 Alors c'est quand même un mariage, et on verra ça juste après la publicité,
20:49 qui a été marqué par de nombreuses épreuves.
20:52 Et on va vous raconter tout cela, bien sûr.
20:54 Père Hénot Morel, vous êtes avec nous, avec Véronique Jacquier.
20:56 Vous restez donc à notre écoute.
20:58 On se retrouve dans un instant.
21:01 De retour dans les belles figures de l'histoire, nous parlons d'un couple célèbre,
21:05 Louis et Zélimette Martin, célèbre parce que parent de la petite,
21:09 et qui est devenue sainte elle aussi, Thérèse de Lisieux,
21:12 la plus grande sainte des temps modernes, disait Pidis,
21:16 et qui fête cette année les 150 ans de sa naissance.
21:20 Nous sommes en compagnie du père Thierry Hénot Morel,
21:23 qui est l'auteur de Louis et Zélimartin, et qui fait partie de la famille de Louis Martin.
21:28 C'est ça qui est étonnant, c'est publié au Cerf,
21:30 cette étude que vous avez menée à partir des archives de la correspondance,
21:33 notamment entre Louis et Zélimartin.
21:36 Et nous évoquons également ce mariage, ce mariage qui n'était pas prévu au départ,
21:42 mais qui va être effectivement, d'une certaine manière, sanctifié par la vie de prière
21:46 de Louis et Zélimartin, sanctifié aussi peut-être Véronique,
21:49 par les épreuves, les nombreuses épreuves que connaîtront ce couple.
21:52 Oui, le couple a vraiment connu de grandes épreuves,
21:56 puisqu'ils auront neuf enfants,
21:59 donc les filles Martin, qui vont toutes devenir carmélites et qui sont maintenant connues,
22:05 mais aussi deux petits...
22:07 Alors, ils vont perdre, en fait, c'est là que ça paraît inimaginable maintenant pour notre époque,
22:11 mais ils vont perdre coup sur coup quatre enfants.
22:14 Deux petits garçons qui ne vont pas atteindre l'âge d'un an,
22:18 leur petite fille Hélène qui va décéder de maladie dans les bras de sa maman à l'âge de cinq ans.
22:23 Et Zéli a écrit qu'elle avait envie de mourir pour rejoindre cet enfant,
22:28 tant son chagrin était grand, ce qu'on peut comprendre, bien entendu.
22:31 Et puis, elle a eu aussi une petite fille prénommée Thérèse,
22:34 qui meurt à sept semaines, car sous-alimentée.
22:37 Alors ça aussi, ça nous paraît complètement fou aujourd'hui,
22:40 mais pourquoi sous-alimentée ?
22:41 Eh bien, parce que Zéli ne peut pas l'allaiter à l'époque,
22:44 évidemment, on avait recours à des nourrices,
22:47 et la nourrice a négligé l'enfant.
22:49 Donc, c'est effroyable.
22:51 Évidemment, Louis et Zéli auront un grand sentiment de culpabilité aussi,
22:54 mais il faut remettre les choses dans le contexte de l'époque.
22:57 Alors, la santé de Zéli va se dégrader après toutes ces épreuves,
23:01 malgré sa foi immense.
23:03 Elle va connaître l'insomnie, la perte d'appétit,
23:06 un état dépressif, disons les choses.
23:09 Mais le couple, de toute façon, n'a pas le temps de s'apitoyer sur lui-même.
23:12 Pourquoi ? Eh bien, parce qu'il y a les autres enfants à élever.
23:15 Il y a évidemment toutes ces épreuves que l'on confie à Dieu.
23:18 Et puis, il y a aussi la guerre de 1870,
23:21 dont le contexte n'est franchement pas rose.
23:23 Alors, leur vision de la vie, d'ailleurs, va se fortifier avec toutes ces épreuves.
23:29 Le plus sage est de se résigner à la volonté de Dieu
23:31 et de se préparer d'avance à porter sa croix le plus courageusement possible.
23:36 Voilà ce qu'écrit Zéli quand il perd de ses enfants qu'au surcoup.
23:40 Les Martins offrent donc leurs enfants perdus à Dieu
23:44 avec un abandon qui est vraiment héroïque.
23:46 Ils estiment que jamais le secours et la grâce de Dieu,
23:49 de toute façon, ne leur font défaut.
23:51 Ça, c'est absolument incroyable.
23:53 Et c'est ce qui illustre leur sainteté,
23:56 de penser que Dieu est toujours là, malgré les épreuves,
23:58 et qu'il les soutient.
23:59 Ils se consolent en se disant que leurs enfants sont au ciel.
24:02 On revient à cette idée, de toute façon,
24:04 que le ciel est très, très présent et qu'il commence dès ici bas sur terre.
24:08 Et il les prie, il prie leurs enfants qui sont décédés
24:12 pour demander force et courage.
24:13 Alors, l'autre grande épreuve, c'est la maladie de Zéli.
24:17 Elle va souffrir d'un cancer du sein.
24:19 Alors, on découvre un kyste probablement cancéreux
24:23 quand elle a seulement 34 ans.
24:25 Et elle ne soigne pas ce kyste.
24:27 Alors, il faut dire qu'à l'époque, là encore,
24:29 on ne s'apitoyait pas sur son sort.
24:31 Et la maladie se déclare vraiment 11 ans plus tard.
24:34 Malheureusement, c'est trop tard.
24:35 Le cancer a métastasé et Zéli se sait condamnée.
24:38 D'ailleurs, les médecins ne lui cachent pas le fait
24:39 qu'elle n'a plus beaucoup de temps à vivre.
24:42 Elle ne se révolte pas.
24:43 Elle s'abandonne à Dieu en se disant que si elle ne guérit pas,
24:47 c'est que peut-être elle sera plus utile à ses enfants
24:49 quand elle sera au ciel et que Dieu s'occupera lui-même
24:52 mieux qu'elle de ses enfants.
24:55 Vous imaginez, elle a cinq enfants à charge,
24:57 l'aînée Marie qui a 17 ans et la petite Thérèse,
25:00 donc la future grande Sainte Thérèse d'Elysieux,
25:03 qui a seulement 4 ans.
25:05 Elle pense que Dieu prendra soin de ses enfants.
25:09 Alors, qu'est-ce qu'elle fait ?
25:09 On pourrait dire que c'est épouvantable,
25:11 toute la famille craque, tout le monde est dépressif.
25:14 Non, pas du tout.
25:15 Elle continue à travailler, elle garde sa souffrance pour elle.
25:18 Elle est forte, vaille que vaille.
25:20 Elle continue à travailler, à s'occuper de sa maison
25:22 comme si de rien n'était pour inquiéter personne.
25:25 Mais évidemment, toute la famille est quand même
25:28 sensiblement mise au courant et sollicite le ciel.
25:31 Donc, intense vie de prière familiale,
25:34 prière des amis, bien entendu, puisqu'on l'a dit,
25:37 c'était des laïcs très engagés, prière paroissiale
25:41 et même pèlerinage à Lourdes pour demander un miracle.
25:44 C'est-à-dire que Zélie, très malade, va prendre le train
25:47 depuis Alençon pour aller jusqu'à Lourdes,
25:51 dans la grotte de Massabielle avec ses filles,
25:53 Marie, Pauline et Léonie.
25:55 Cependant, pas de miracle.
25:57 Il faut imaginer qu'en plus de la maladie,
25:59 la fatigue et les périspécies du voyage finalement aggrèvent le mal.
26:03 Terrible souffrance à l'époque, on ne s'est pas apaisé.
26:05 Il n'y a pas de chimiothérapie.
26:07 Et donc, Zélie va s'éteindre dans la nuit du 27 au 28 août 1877,
26:12 en abandonnant à Dieu son mari et ses enfants.
26:15 Quand elle est sur son lit de mort,
26:17 tous les enfants viennent évidemment la voir.
26:20 Donc imaginez la petite Thérèse de Livieux
26:21 qui a seulement quatre ans pour confier sa maman au Seigneur.
26:26 Père Thierry Hénot-Morel, expliquez-nous,
26:28 je rappelle que vous êtes le recteur du sanctuaire d'Alençon,
26:31 donc évidemment, vous connaissez bien cette vie.
26:33 Et puis, vous êtes l'auteur de Louis et Zélie Martin au Cerf.
26:36 Expliquez-nous ce rapport des chrétiens à la souffrance et à l'épreuve,
26:42 parce que c'est vrai que c'est souvent aussi quelque chose qu'on leur reproche.
26:46 Peut-être le fait d'offrir ses souffrances,
26:48 c'est quelque chose de très mystérieux.
26:51 Et pourtant, c'est ça aussi qui a fait la sainteté de ce couple, Louis et Zélie Martin.
26:55 Il me semble que vous mettez là le doigt sur une chose importante.
26:59 Il y a l'arrière fond que vous évoquiez avec cette parole un peu terrible
27:04 que la Vierge Marie aurait dite à Bernadette,
27:07 « Je ne te promets pas le bonheur dans ce monde, mais dans l'autre ».
27:12 Il semble que ce ne soit pas la traduction exactement.
27:15 « Je ne te promets pas le bonheur de ce monde, mais de l'autre ».
27:20 Et chez Zélie Martin et chez Louis,
27:23 ils baignent heureusement dans une atmosphère d'une autre nature.
27:26 Relié à Notre-Dame des Victoires,
27:29 un des leitmotifs de Zélie, c'est d'écrire à son frère et à ceux qu'elle aime,
27:34 quand elle renvoie ses voeux,
27:36 « Je vous souhaite le bonheur en ce monde et dans l'autre ».
27:41 Donc, ils veulent les deux.
27:42 Ah ouais, voilà.
27:43 Le bonheur de la Terre et le bonheur du ciel.
27:44 Alors, au lieu d'avoir opposé, comme on l'a fait pendant trop longtemps,
27:47 au cours des siècles de notre histoire, la Terre et le ciel,
27:51 nous aurons dans ce parcours une Thérèse qui dira « Je passerai mon ciel,
27:57 non pas oublier la Terre que je suis heureuse d'avoir quittée,
28:01 je passerai mon ciel à faire du bien sur la Terre ».
28:04 Donc là, on parle de Thérèse de Lisieux, la fille de Louis et Zélie Martin.
28:06 Oui, voilà.
28:07 Là, on a le parcours complet, vous voyez.
28:09 Et c'est très intéressant qu'aujourd'hui,
28:11 un couple comme les parents Martin canonisés
28:13 sont des personnes associées à l'œuvre de leur fille
28:16 d'un ciel qui se préoccupe de la Terre.
28:19 Oui, ils sont tournés vers le ciel,
28:21 mais tournés vers le ciel, ils sont envoyés du ciel vers la Terre, vous voyez.
28:24 Et ça, c'est quelque chose de fondamental.
28:26 Mais est-ce qu'ils ont aussi cet attrait, malgré tout, vers le ciel,
28:31 leur a permis aussi de traverser ces souffrances immenses
28:35 que Véronique nous a décrites, d'une manière admirable aussi ?
28:40 Il faut bien le dire.
28:40 Ce qui est certain, c'est que ces souffrances, elles ont des explications.
28:43 Vous l'avez très bien dit, Zélie,
28:46 à partir du quatrième enfant ne peut plus nourrir au sein.
28:49 Donc, avant la pasteurisation du lait,
28:52 ce lait donné au petit bébé est terrible.
28:55 Il entraîne des enterrites.
28:58 Des enfants se vident comme ça.
28:59 C'est le cas de deux petits garçons.
29:01 Alors, si ce n'est pas le lait de vache qui va prendre le relais,
29:04 ça va être une nourrice.
29:05 Il y en a des bonnes, il y en a des excellentes.
29:07 La nourrice de Thérèse la sauvera,
29:10 alors que la nourrice de la petite Mélanie Thérèse,
29:12 celle qui a précédé, très négligente,
29:14 a laissé mourir cet enfant.
29:16 Donc, c'est quand même un dédale de difficultés
29:20 que les progrès aussi ont permis aujourd'hui
29:23 de vivre quand même un peu autrement,
29:25 mais que beaucoup de pays encore en développement,
29:27 hélas, connaissent.
29:28 Donc, il y a ces drames qui ont failli à un moment casser la maman.
29:32 Vous l'avez très bien dit, mais Zélie est une personne,
29:35 je ne sais pas si le mot de résilience lui conviendrait bien,
29:38 celui qu'on emploie souvent aujourd'hui,
29:39 mais c'est une femme qui rebondit.
29:41 Et à un moment, finalement, c'est son travail,
29:44 c'est une nouvelle commande de dentelle
29:47 qui sera pour elle comme une espèce de coup de fouet.
29:49 Allez, ressaisis-toi pour les autres.
29:51 Enfin, voilà.
29:52 Donc, vous voyez, il y a ce mélange d'une humanité blessée,
29:55 touchée par tout ça,
29:57 mais il y a aussi cette grâce qui passe,
30:00 y compris par le travail.
30:02 Je veux dire qu'ils n'ont pas été abandonnés,
30:04 la prière est là,
30:05 tout comme Thérèse, à la génération d'après,
30:08 qui sera cassée par la mort de sa mère
30:10 et le départ de Pauline trop rapide,
30:13 ou Carmel, sa sœur,
30:14 elle saura recevoir à la fois des grâces intérieures,
30:19 ce qu'on a appelé le sourire de Marie,
30:21 qui est venue apaiser son cœur,
30:22 et puis aussi recevoir des interpellations
30:25 quand son père lui dit,
30:26 heureusement que c'est la dernière fois qu'on joue
30:29 comme si tu étais une petite fille à Noël.
30:31 Ce moment-là aurait pu être de nouveau un moment de peine.
30:35 Et Thérèse reçoit cette force intérieure.
30:37 Donc je crois que chez les parents martins,
30:39 il y a ce mélange des événements
30:41 qui viennent aussi quand même redresser la barre,
30:44 et surtout d'une grâce du Seigneur qui passe.
30:47 En d'autres termes...
30:48 Alors attendez,
30:49 Père Renaud-Morel, si vous me permettez,
30:50 j'aimerais vous interrompre parce que
30:53 on va reparler du père Louis,
30:55 qui lui aussi sera touché par la maladie,
30:58 mais s'agissant de Zélie,
30:59 il y a quand même une phrase qui est étonnante
31:01 quand vous dites que c'est une résiliente,
31:04 elle dit "j'ai eu une enfance triste comme un linceul".
31:07 Ça veut dire que quand même au départ,
31:09 elle n'avait pas tous les atouts de son côté,
31:10 si je puis dire,
31:11 de manière un peu triviale,
31:12 mais néanmoins voilà.
31:14 Qu'est-ce qui explique qu'elle soit devenue résiliente ?
31:17 C'est tout à fait...
31:18 Non, non, mais c'est intéressant
31:18 parce que là, vous touchez les blessures
31:22 d'enfance présentes dans cette famille,
31:25 comme en chacun d'entre nous.
31:27 Et la grande épreuve de Zélie,
31:29 c'est qu'elle est une mère
31:30 qui n'a jamais su lui dire son amour,
31:33 qui n'a jamais su révéler un visage tendre
31:37 qu'était dans ces époques-là,
31:39 dans la réserve, la pudeur rurale,
31:42 où on ne se dit pas trop les sentiments,
31:45 et qui était quand même marqué
31:46 par un jansénisme encore ambiant.
31:49 Donc le jansénisme, en deux mots,
31:51 pour nos téléspectateurs,
31:52 c'est une vision un peu déformée
31:54 de la religion catholique
31:55 et qui insiste sur une certaine austérité.
31:59 Mais c'est vrai que du coup,
32:01 en oubliant cette dimension terrestre
32:04 qui est aussi de la bonté de la création,
32:06 on peut dire.
32:06 Ça, et de la bonté de Dieu
32:08 et de sa miséricorde.
32:09 Ce sera toute la découverte
32:11 de cette famille,
32:12 grâce en particulier à François de Sales.
32:14 Saint François de Sales était très...
32:15 Et Saint-Jean de Chantal
32:17 étaient vraiment la marche
32:18 qui conduit à ce que Thérèse,
32:20 ensuite, pourra déployer fortement.
32:22 Donc, effectivement,
32:24 il y a quand même une blessure d'origine
32:27 par un manque d'amour chez Zélie
32:30 qui sera une profonde épreuve
32:33 dont la rencontre de cet homme doux
32:36 est devenue de plus en plus doux
32:38 qui est Louis Martin.
32:39 Et puis, n'ayant pas baigné
32:41 dans cette atmosphère janséniste,
32:43 pas du tout, c'est du romantisme chrétien,
32:45 c'est beaucoup plus affectif,
32:47 va venir apaiser notre Zélie.
32:50 N'empêche que,
32:51 quand on prend la génération de Thérèse,
32:53 là encore, il y a une blessure d'enfance.
32:55 Ce n'est pas la blessure du manque
32:58 qui était celle de la maman,
32:59 manque d'amour exprimé au moins,
33:01 mais la blessure de la perte.
33:04 Elle perdra ses deux personnes
33:06 ô combien aimées qu'est sa mère et sa soeur.
33:10 Alors justement, Véronique,
33:12 que se passe-t-il après la mort de Zélie
33:15 puisque son mari, Louis, lui aussi,
33:18 va finir par tomber dans une maladie psychique,
33:21 on peut dire, ou psychiatrique ?
33:23 Alors, Zélie décède, elle n'a pas 50 ans,
33:25 donc déjà, elle est extrêmement jeune.
33:27 Et lui, Louis, a 54 ans.
33:30 Zélie, quelque part, a tout préparé.
33:32 Elle est très proche de son frère Isidore
33:34 et elle avait déjà acté le fait
33:35 que Louis irait vivre chez son frère Isidore à Lisieux.
33:39 Donc, il quitte Alençon pour aller à Lisieux.
33:42 Et puis, Marie, l'aînée des filles,
33:44 devient finalement une petite maman de substitution.
33:47 L'attrait de Louis pour la vie contemplative
33:49 ne fait que grandir.
33:50 Il passe vraiment des heures, des heures en prière.
33:52 Cela dit, ça ne l'empêche pas de s'occuper de ses filles.
33:54 Et puis, qu'est-ce qu'il se passe ?
33:56 Eh bien, il va falloir qu'il admette
33:59 qu'il a d'autres deuils à vivre, d'autres séparations.
34:02 Et ça, ça va être assez terrible
34:03 parce qu'après Zélie, et malgré sa foi immense,
34:06 il va falloir qu'il accepte que ses filles,
34:08 chacune à leur tour, entrent au Carmel.
34:11 Entrer au Carmel, ça veut dire vraiment perdre son enfant
34:15 et même le perdre physiquement,
34:16 puisqu'au Carmel, il y a une clôture.
34:18 Donc, Marie va devenir carmélite.
34:21 Ensuite, Pauline.
34:23 Ensuite, Léonie et Céline.
34:25 Il faut savoir que Léonie était, pour Zélie,
34:27 celle qui avait le caractère le plus compliqué,
34:29 le plus difficile.
34:30 Et quand elle était malade,
34:33 elle offrait aussi ses souffrances
34:35 pour la conversion vraiment de Céline,
34:37 pour que cette fille qui était une forte tête,
34:40 qui était la plus difficile, la plus résistante,
34:42 eh bien, suive un petit peu la voie familiale
34:46 de piété, d'obéissance et puis de docilité.
34:49 Eh bien, finalement, après la mort de Zélie,
34:52 Céline recevra sans doute beaucoup de grâces
34:55 parce qu'elle entrera, elle aussi, au Carmel.
34:58 Sans doute, sa maman a dû être épatée depuis là-haut.
35:01 Et on sait maintenant qu'il y a une enquête
35:03 qui est ouverte pour sa béatification.
35:05 Donc, en soi, rien que le parcours de Céline
35:07 est absolument exceptionnel.
35:08 Mais donc, revenons à Louis.
35:10 Louis, lui, donc, se dit "oh là là, mes filles,
35:13 je les perds les unes après les autres".
35:15 Alors, bien entendu, il accepte,
35:16 mais ça passe aussi quand même par une souffrance,
35:18 par un dépouillement, par un abandon.
35:21 Il les soutient, cela dit, dans leur démarche.
35:24 Au Carmel, à l'époque, la famille n'a droit
35:26 qu'à une courte visite par semaine.
35:28 Donc, qu'est-ce qui se passe ?
35:30 Bon, ben, ils se retrouvent plus ou moins seuls,
35:33 à gérer comme ils le peuvent, ces filles
35:34 qui, les unes après les autres, partent au Carmel.
35:37 Et en 1887, à l'âge de 63 ans,
35:40 il est frappé par une maladie dont il mourra
35:42 sept ans plus tard.
35:43 Alors, maintenant, on mettrait peut-être un mot
35:45 sur les souffrances physiques dont il a été victime.
35:48 Perte de mémoire, de la notion du temps, troubles urinaires.
35:52 Alors, il disait à ses enfants, à ses filles,
35:54 qui s'inquiétaient quand même, évidemment,
35:55 depuis leur Carmel, "ne craignez rien pour moi,
35:58 mes enfants, car je suis l'ami du bon Dieu".
36:00 Il va quand même passer trois ans
36:02 à l'hôpital psychiatrique de Caen,
36:04 parce qu'à l'époque, on ne savait pas forcément
36:06 soigner correctement tous les malades.
36:09 Mais il était quand même assez lucide
36:11 pour offrir et sanctifier ses épreuves
36:13 et aller à la messe dès qu'il le pouvait.
36:16 Il mourra, cela dit, le 29 juillet 1894,
36:18 après avoir reçu les derniers sacrements.
36:20 Et Sainte Thérèse de Lisieux dira plus tard,
36:22 "le bon Dieu m'a donné un père et une mère
36:25 plus dignes du ciel que de la terre".
36:27 Voilà comment elle rendait un magnifique hommage à ses parents.
36:30 Merci Véronique.
36:31 Père Thierry Hénot-Morel,
36:33 comment expliquer ce mystère de la croix
36:36 dans la vie de Louis, dans la vie de Zélie Martin
36:38 et de la manière aussi dont ils l'ont vécu ?
36:41 Et il y a cette très belle image à la cathédrale de Lisieux
36:44 de l'hôtel, du maître hôtel,
36:46 qui a été offert par Louis Martin avant sa maladie,
36:48 mais qui, d'une certaine manière, peut symboliser
36:51 justement cette offrande de lui-même qu'il a fait
36:54 et peut-être du coup provoquer cette fécondité
36:57 chez notamment sa fille, Sainte Thérèse de Lisieux,
36:59 qui est devenue sainte.
37:00 Peut-être grâce à ses souffrances, est-ce qu'on peut aller jusque-là ?
37:03 Il me semble que dans la vie de la famille Martin
37:05 comme dans la nôtre, il y a des étapes quand même différentes.
37:08 Et que avant d'en arriver à ces étapes ultimes,
37:10 tant pour Zélie que pour Louis,
37:13 il y a ce qui fait la trame de nos vies,
37:16 marquée bien sûr par ses nombreux joies
37:19 et puis des épreuves qui pourraient s'apparenter
37:23 à des croix qu'il faut consentir à apporter.
37:26 Alors je ferai peut-être une petite précision quand même.
37:28 Donc une des croix de la famille, c'est donc Léonie.
37:33 Léonie qui, elle, n'est pas entrée d'ailleurs au Carmel.
37:36 À l'administration de Corvée.
37:37 Oui, pardon.
37:38 C'est moi qui fais une petite confusion.
37:40 C'est juste pour montrer que c'est intéressant.
37:43 On a, et je pense à tous les parents qui ont des rêves,
37:49 des ambitions pour leurs enfants.
37:52 On a quatre filles qui sont relativement en phase
37:58 avec l'idéal et les modèles des parents.
38:01 Et puis il y a le canard boiteux.
38:02 Et puis il y a le canard boiteux.
38:04 Et alors c'est souvent des personnes qui viennent nous voir
38:06 donc au sanctuaire d'Avancion,
38:09 qui nous disent "Bah nous, chez nous, c'est un garçon,
38:13 c'est Nicolas, il ne s'appelle pas Léonie,
38:16 mais on a un fils un peu comme ça".
38:18 Voilà.
38:19 C'est ces épreuves qui nous font aussi mûrir et accepter l'autre
38:24 au sein de la famille différemment de ce qu'il pouvait être envisagé.
38:29 Et ça, ça a été une maturation, bien sûr de la part de Léonie,
38:33 qui petit à petit s'est apaisée parce qu'elle avait un excellent cœur.
38:37 Au fond, Léonie, c'est celle qui est moins belle, moins douée,
38:41 qui n'entre pas sur les normes.
38:44 Et il va falloir qu'elle découvre aussi ses qualités.
38:47 Et on découvre qu'elle a un cœur extraordinaire,
38:49 qui n'aspire qu'à aimer.
38:51 Et alors c'est intéressant parce que,
38:53 au fond, chez les Martins comme chez nous,
38:55 on a trois types de prières.
38:58 On a celles qui sont vite exaucées,
39:02 presque le temps de la demande.
39:06 Zélie se rend faire un pélénage en disant
39:10 « J'aimerais, Seigneur, que vous me donniez une nouvelle enfant. »
39:13 Elle vient d'avoir marié déjà, qui est en train de grandir.
39:16 Et elle fait cette demande le 8 septembre 1860.
39:22 Le 7, pardon, le 8 décembre, le 7 septembre suivant,
39:26 donc neuf mois moins un jour, on a la petite Pauline qui apparaît.
39:29 Ça, c'est la prière rapidement exaucée.
39:31 Après, on a des prières qui sont longues à être exaucées.
39:35 C'est Léonie.
39:35 Pendant 14 ans, les parents, les sœurs prient
39:39 pour que Léonie trouve une voie de bonheur
39:41 et qu'elle soit peut-être plus heureuse,
39:44 plus intégrée dans la communauté de la famille.
39:47 Il a fallu attendre 14 ans pour que ça se réalise.
39:50 Là, elle découvre qu'au fond, Léonie regarde,
39:53 dit la maman, elle regarde dans mes yeux
39:55 pour voir ce qui peut me faire plaisir.
39:58 Elles se sont retrouvées, là, elles se sont vraiment trouvées.
40:01 14 ans.
40:02 Et puis, on a les troisième catégorie de prières,
40:04 c'est on a eu beau prier pour que Zélie guérisse de son cancer,
40:11 on a eu beau prier pour que Louis ne connaisse pas cette dégénérescence.
40:16 C'est une artériose sclérose qui porte effectivement d'abord
40:19 sur une sorte un peu d'AVC.
40:20 Enfin, il a eu un moment une petite paralysie d'un des membres.
40:24 Et après, ça s'est dégradé en touchant le cerveau
40:28 et en l'obligeant à être interné.
40:31 Là, il n'y a pas de guérison.
40:32 Pas de guérison.
40:33 Il n'y a pas eu de guérison.
40:34 En apparence, en tout cas, les prières ne sont pas exaucées.
40:36 Cette troisième catégorie des prières non exaucées,
40:39 c'est vraiment au cœur et de la famille Martin et de nos propres vies.
40:42 Pourquoi, Seigneur, tu n'as pas entendu cette prière
40:44 quand même été légitime qu'une maman vive pour les enfants ?
40:48 Et alors, c'est là qu'on se dit quand même, quand Thérèse dit dans ma vie,
40:52 ça vaut pour les parents,
40:54 tout ne s'est pas toujours passé comme j'aurais imaginé,
40:58 comme j'aurais rêvé.
40:59 Mais au bout du compte, Seigneur, tu as dépassé mon attente.
41:03 Elle a déjà pressenti que quelque chose va plus loin
41:06 que la contrariété de tel ou tel événement.
41:08 Elle-même partira 24 ans de la tuberculose.
41:11 Si elle n'avait pas eu cette maturation spirituelle qui lui fait dire,
41:14 mais Seigneur, je pressens que tu as déjà dépassé mon attente.
41:16 Elle a croyé à la résurrection.
41:18 Et quelques fois même, déjà pressentie,
41:21 un certain nombre de signes.
41:23 Réno Morel, malheureusement, cette émission touche à sa fin.
41:25 On sent qu'on en parlerait des heures en votre compagnie.
41:28 Peut-être pour terminer, Véronique, quelques livres
41:31 pour approfondir justement cet itinéraire extraordinaire
41:35 dans une vie ordinaire, finalement, de Louis-Ezellie Martin.
41:37 Bien entendu, le livre du père Réno Morel,
41:41 qui est avec nous, Louis-Ezellie Martin, aux éditions du Cerf.
41:45 Alors, le livre qui a lancé la cozombéatification des époux Martin,
41:48 l'histoire extraordinaire de la famille Martin,
41:50 par le père Stéphane-Joseph Pia, aux éditions Tecky.
41:54 Louis-Ezellie Martin, les Saints de l'ordinaire,
41:58 par Hélène Mongin, aux éditions de l'Emmanuel.
42:00 C'est un livre vraiment qui est très facile à lire
42:02 et qui est édifiant justement par le nombre de détails
42:05 pour bien comprendre la vie de toute la famille.
42:07 Je vous recommande aussi la correspondance familiale
42:10 entre Louis-Ezellie Martin aux éditions du Cerf.
42:12 Et puis, le livre du père Olivier Ruffret, Louis-Ezellie Martin,
42:18 la sainteté à portée de main, c'est aux éditions de l'Emmanuel.
42:22 Sans oublier, évidemment, France Catholique, qui fait sa une,
42:26 donc cette semaine, sur Saint-Thérèse-de-l'Isieu
42:28 et qui chaque semaine vous propose la vie de saint.
42:30 C'est à découvrir sur france-catholique.fr.
42:32 Voilà, à l'occasion des 150 ans de la naissance
42:36 de Sainte-Thérèse-de-l'Isieu, donc fille de Louis-Ezellie Martin.
42:39 Un dernier mot pour vous dire qu'ils ont été canonisés,
42:42 Louis-Ezellie Martin, à Rome le 18 octobre 2015
42:45 par le pape François, donc c'est assez récent,
42:48 qu'ils sont fêtés tous les deux le 12 juillet.
42:50 C'est la date anniversaire de leur mariage.
42:53 Et puis, une citation pour terminer, vous en avez l'habitude.
42:56 "Le bon Dieu m'a donné un père et une mère plus dignes du ciel
42:59 que de la terre." La phrase est de Sainte-Thérèse-de-l'Isieu.
43:01 On l'a déjà entendue dans la bouche de Véronique.
43:04 Merci, père Hénot-Morel.
43:06 Peut-être un dernier mot, votre actualité,
43:08 c'est un colloque le 13 mai sur Sainte-Thérèse-de-l'Isieu.
43:11 Absolument, comme c'est l'année de 550 ans de sa naissance,
43:15 nous organisons un colloque tout à fait intéressant,
43:17 provoqué finalement par la thématique que l'UNESCO a choisie
43:22 en reconnaissant Thérèse, quelqu'un qui peut faire partie
43:25 de ces personnalités marquantes de l'histoire,
43:28 mais pour lesquelles il y a un biennium au titre d'une Thérèse
43:32 au service de l'éducation, de la culture et de la paix.
43:36 Donc, ce colloque le 13 mai portera sur ces trois thématiques
43:40 un peu inhabituelles pour aborder Thérèse et que nous remercions
43:43 finalement la société civile de nous provoquer à creuser.
43:47 Voilà, et puis Sainte-Thérèse-de-l'Isieu,
43:48 elle est aussi patronne secondaire de la France.
43:51 C'est la plus grande sainte des temps modernes.
43:53 C'est ce que disait le pape Idice.
43:54 Eh bien, nous en parlerons également demain dans Enquête d'esprit
43:57 à 13h. Donc, vous restez à notre écoute et bien sûr,
44:01 l'info continue sur CNews.
44:02 Merci.