Cauchemars: Agnès Brion, psychiatre spécialiste des troubles du sommeil, explique la thérapie par répétition d'imagerie mentale

  • l’année dernière
Agnès Brion, psychiatre spécialiste des troubles du sommeil, était en direct dans Première édition.

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00:00 Je viens vous voir, je ne dors plus, je fais toujours le même rêve d'un avion qui s'écrase.
00:04 Vous me soignez comment ?
00:05 Déjà, je vous demande si ça vous pose problème dans votre vie.
00:11 On va supposer là que vous faites des cauchemars de façon répétée et que c'est quelque
00:18 chose qui altère votre qualité de vie.
00:21 Je vous proposerais d'emblée comme traitement si vous n'avez pas de problème.
00:28 On imagine que les cauchemars sont votre seul trouble.
00:38 Je vous propose d'emblée ce traitement par répétition d'imagerie mentale qui
00:45 est en fait une technique qui repose sur le fait que nous incorporons dans notre sommeil
00:54 les événements de notre vie, on en a fait tous l'expérience à travers nos rêves,
00:59 mais que nous pouvons aussi incorporer des apprentissages que nous faisons.
01:02 Il s'agit avec la répétition d'imagerie mentale d'incorporer dans notre sommeil
01:08 une modification de ces cauchemars qui sont répétés.
01:11 On va apprendre une imagerie, on va apprendre à rêver à de beaux rêves pendant qu'on
01:20 est réveillé, on va répéter cette imagerie mais pas de façon intellectuelle.
01:25 Il ne s'agit pas d'apprendre un texte, mais avec tous les aspects sensoriels, par
01:31 exemple tout ce qui est très visuel, ce qu'on peut sentir, ce qu'on peut entendre pendant
01:38 une scène qui nous est agréable.
01:41 Et petit à petit, on incorporera et nos cauchemars vont se modifier.
01:47 Petit à petit, en quelques semaines, il faut bien le dire.
01:50 - Aliès Brion, ce que vous nous décrivez c'est assez simple, en tout cas ça paraît
01:58 assez simple, c'est vraiment efficace ? Ça marche pour tout le monde ?
02:02 - Ça marche pour le plus grand nombre.
02:05 C'est efficace si effectivement on est bien soutenu dans la démarche.
02:09 C'est-à-dire que si on fait de façon très… vraiment on prend ça comme un apprentissage,
02:17 ça prend un petit peu de temps.
02:18 Ça ne marche pas pour tout le monde, il n'y a aucune thérapie qui marche pour tout le
02:22 monde, mais ça marche.
02:23 C'est considéré actuellement comme ayant une efficacité supérieure à celle des médicaments
02:32 qui ciblent les cauchemars.
02:34 - Ce qui est étonnant, c'est que ce que vous nous racontez Aliès Brion, c'est quelque
02:37 chose qu'on fait presque spontanément.
02:38 Moi je vais vous faire une confidence, il y a des soirs où je n'ai pas le moral, je
02:41 me dis tiens je me projette, je dis que je suis à la montagne, que je suis en train de
02:43 monter au lac.
02:44 Est-ce que c'est ça le processus dont vous parlez ? On peut le faire chez soi ?
02:47 - Alors ce que vous faites là, c'est quelque chose qui déjà vous baisse votre stress.
02:54 Donc quand vous avez un imaginaire pendant que vous êtes le soir dans votre lit, c'est
02:59 que vous arrêtez de penser à ce que vous allez faire le lendemain matin sur votre
03:04 plateau et là vous vous mettez effectivement dans une imagerie agréable.
03:08 Et bien il y a cet aspect là, mais il y a le fait de répéter cette approche par l'imagerie,
03:16 de petit à petit s'incorporer.
03:18 Il y a quelque chose vraiment d'un apprentissage et d'une gymnastique un petit peu de l'esprit
03:24 pour modifier le contenu des rêves, ou des mauvais rêves et des cauchemars.
03:30 Il faut savoir quand même que les mauvais rêves sont la majorité de nos rêves.
03:34 On a une propension à rêver de choses négatives plutôt que de choses positives, déjà d'une
03:41 façon générale, ce qui est normal.

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