L'Heure des Pros du 01/05/2023

  • l’année dernière
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

Category

📺
TV
Transcript
00:00:00 Quasiment 9h, c'est un plaisir de vous retrouver pour l'heure des pros.
00:00:04 Bon 1er mai, belle fête du travail à tous.
00:00:06 Il n'y aura pas d'édito ce matin mais quand même un sommaire.
00:00:09 Et à la une de l'heure des pros ce matin, on va revenir sur cette finale de Coupe de France.
00:00:12 La montagne syndicale accouche d'une souris.
00:00:15 Pas de bon cas historique pour Emmanuel Macron.
00:00:17 Aux abonnés absents sur les écrans géants mais visibles sur France Télévisions.
00:00:21 Les 78 000 supporters ont privilégié le ballon plutôt que les cartons rouges,
00:00:25 confisqués avant d'entrer dans les tribunes.
00:00:28 Alors est-ce que c'est un flop pour la CGT ? Les autorités ont-elles surinterprété le risque de débordement ?
00:00:33 On en parle dans un instant.
00:00:34 La finale, la vraie, c'est aujourd'hui.
00:00:36 Un 1er mai historique et vengeur selon les renseignements.
00:00:40 300 cortèges prévus dans toute la France.
00:00:42 Des drones seront utilisés par les forces de drogue de l'ordre,
00:00:45 à moins que la justice ne suspende cette option.
00:00:48 Pourtant plusieurs milliers d'éléments radicaux sont attendus dans les manifestations.
00:00:51 Enfin, c'est l'information de ce week-end, passée sous les radars de nombreux médias.
00:00:55 L'ajurance de notation Fitch met un carton jaune aux finances françaises.
00:00:59 La solvabilité de l'Etat inquiète en cause de l'aggravation de la dette,
00:01:03 du déficit budgétaire, les tensions sociales autour de la réforme des retraites.
00:01:07 Alors c'est grave docteur ? On posera la question à l'économiste Marc Touati.
00:01:10 Voilà le programme pour l'heure des pros, je vous présente les invités dans un instant.
00:01:13 Mais avant cela, le point sur l'information avec Audrey Bertheau.
00:01:16 Joyeux 1er mai Audrey !
00:01:18 Bonjour Eliott, bonjour à tous.
00:01:22 Un 1er mai, vous l'avez dit, qui s'annonce historique.
00:01:25 L'intersyndicale entend montrer qu'elle n'abandonne pas le combat contre la réforme des retraites.
00:01:30 Jusqu'à 1,5 million de manifestants sont attendus selon les syndicats partout en France.
00:01:35 5 000 policiers et gendarmes seront déployés dans la capitale, 12 000 au niveau national.
00:01:39 Le trafic aérien s'annonce très perturbé également aujourd'hui, avec 25 à 33% des vols annulés.
00:01:46 Et puis différents changements au 1er mai, comme la hausse des prestations sociales,
00:01:50 précisément le RSA, les aides personnalisées aux logements, la prime d'activité,
00:01:54 les allocations familiales et l'aide adulte handicapé vont être valorisées de 1,6%.
00:01:59 Et cette augmentation devrait être visible dès ce vendredi sur les comptes des bénéficiaires.
00:02:04 Enfin, 33ème journée de Ligue 1 et 7, victoire des Marseillais.
00:02:08 L'OM a battu au Serre hier soir 2-1 avec des buts d'Ander et Alexis Sanchez.
00:02:13 L'Olympique de Marseille revient à 5 points du leader parisien.
00:02:17 Marseille qui est à 8 matchs sans défaite en champion.
00:02:19 Merci cher Audrey, on vous retrouve dans 30 minutes pour un nouveau point sur l'information.
00:02:23 On est avec Florian Tardif ce lundi. Bonjour Florian.
00:02:26 Elisabeth Lévy est avec nous, chère Elisabeth. Bonjour.
00:02:29 Gérard Leclerc, bien sûr. Gérard, ravi de vous retrouver.
00:02:32 Reda Bellage, merci d'être avec nous. Vous êtes porte-parole Ile-de-France-Unité SGP.
00:02:36 Est-ce que vous êtes un policier, un syndicat inquiet ce matin ?
00:02:41 Alors oui, on est inquiet parce qu'on a vu le 23 mars, alors qu'on attendait 1000 Black Blocs.
00:02:46 Aujourd'hui on en attend sur Paris en tout cas au moins entre 1000 et 2000.
00:02:50 Donc oui, par rapport aux événements du 23 mars, on est très inquiet.
00:02:54 On parlera évidemment du premier, mais Nathan Devere est avec nous et Philippe Bilger.
00:02:57 Quel plaisir de vous retrouver. J'ai une surprise pour vous six.
00:03:00 Alors c'est un peu tardif, ça va arriver dans un instant, c'est un petit cadeau.
00:03:03 Je ne vous dis rien. Un muget ?
00:03:05 Mais arrêtez de demander, vous verrez, c'est une surprise.
00:03:09 C'est une surprise, je ne vous dis rien.
00:03:11 Je ne vous dis rien, petit cadeau.
00:03:12 Avec l'inflation, ce muget est terrible.
00:03:14 Évidemment, on va parler, on a beaucoup de thèmes ce matin.
00:03:17 On parlera du Stade de France, on parlera du 1er mai.
00:03:20 On reviendra aussi sur l'agence de notation Fitch qui dévalue la note française.
00:03:27 Mais commençons par Bruno Le Maire.
00:03:29 Bruno Le Maire, il a une année quand même assez difficile.
00:03:31 Il y a l'inflation, il y a la dette qui est en train de se creuser.
00:03:35 L'agence Fitch justement, c'est un peu l'année horrible pour Bruno Le Maire.
00:03:40 L'anus horribilis pour Bruno Le Maire.
00:03:43 Et comme si ça n'arrange rien, il est attaqué sur les réseaux sociaux.
00:03:47 Il est attaqué sur les réseaux sociaux.
00:03:48 Vous le savez pourquoi ?
00:03:49 Parce qu'il a sorti un nouveau roman, c'est quand même le cinquième en quatre ans.
00:03:54 Vous le voyez, "Fugue américaine".
00:03:56 Et Philippe Bilger, vous avez tweeté.
00:03:59 J'ai commencé à lire "Fugue américaine" de Bruno Le Maire.
00:04:01 C'est excellent.
00:04:02 Je ne comprends pas l'émoi ridicule sur les réseaux sociaux
00:04:06 à cause d'une séquence sexuelle arde.
00:04:09 Il s'agit d'un roman et l'auteur est libre.
00:04:11 Et les lecteurs ne sont pas des enfants, pas de fausses pudeurs.
00:04:14 Parce qu'il y a une feuille qui a beaucoup circulé sur 9h du matin.
00:04:17 Donc par pudeur, je n'ai pas voulu la diffuser.
00:04:20 C'est vrai que là...
00:04:20 Vous êtes délicat.
00:04:21 C'était 9h du soir ou oui ?
00:04:23 22h, j'aurais peut-être pu.
00:04:25 Parce que quand même, c'est assez trash.
00:04:26 En revanche, ce qui est intéressant, parce que sur les réseaux sociaux,
00:04:30 il y a eu beaucoup de réactions.
00:04:31 Il y en a une qui m'a marqué.
00:04:32 Je ne sais pas si vous l'avez vu.
00:04:33 Il y a un internaute qui a récupéré cette séquence,
00:04:36 cette scène un peu arde du livre et qui a posé une question à Tchadjé Pté
00:04:42 en mettant la séquence en disant
00:04:44 « J'ai donné l'extrait du livre de Bruno Le Maire à Tchadjé Pté
00:04:46 et je l'ai demandé d'écrire un texte sur la réforme des retraites
00:04:50 dans le même style.
00:04:51 Et voilà ce qui est dit. »
00:04:52 Et les téléspectateurs qui n'ont peut-être pas lu cette page vont comprendre.
00:04:55 Ça tient.
00:04:56 Après la promulgation, pendant deux ou trois jours,
00:04:58 je suis sous tension comme jamais.
00:05:00 Je m'enflamme.
00:05:01 Il lui est arrivé de soulever son dossier bleu clair pour montrer ses graphiques.
00:05:04 Tu as vu comme ils sont élevés aujourd'hui ?
00:05:07 Tu as vu Oscar ?
00:05:08 Il le retirait totalement, dévoilant dans les creux des pages
00:05:11 des petits points rouges comme des indicateurs négatifs.
00:05:14 Il me tournait le dos.
00:05:15 Il se jetait sur la table de réunion.
00:05:17 Il me montrait le creux sombre de son déficit.
00:05:20 Tu viens Oscar ?
00:05:22 Je suis prêt à réformer comme jamais.
00:05:24 J'ai trouvé ça très drôle.
00:05:25 Philippe Bilger, ça ne t'a pas choqué vous ?
00:05:27 Eliot, il y avait aussi quelque chose qui a été remarquablement révisé
00:05:31 par Nicolas Mathieu, qui a le prix Goncourt,
00:05:35 qui a réécrit la chose à sa manière.
00:05:38 Évidemment, on peut considérer que c'est meilleur.
00:05:41 Qui a réécrit le livre de Bruno Le Maire ?
00:05:43 Le passage en question, il l'a réécrit.
00:05:46 Non, ça ne m'a pas choqué, Eliot.
00:05:48 Le passage lui-même, il faut arrêter de se choquer
00:05:52 pour tout et n'importe quoi.
00:05:54 En revanche, j'admettrais que quand on lit bien le livre,
00:05:58 avant même le passage incriminé,
00:06:02 il y a une certaine complaisance de la part de Bruno Le Maire
00:06:06 pour des notations qui n'apparaissent pas fondamentales
00:06:10 et que je me peux évoquer ici,
00:06:13 qui précèdent l'acte en question.
00:06:16 On sent qu'il a une certaine appétence
00:06:19 pour des notations qui ne sont pas fondamentales.
00:06:22 Attendez, tout le monde veut réagir, je pense bien.
00:06:24 Vous allez dans des librairies pour voir les daubes,
00:06:26 en tout genre, sexuel, pas sexuel, avec de l'érotisme.
00:06:30 Pas de l'érotisme, qui sont publiées.
00:06:32 Que Bruno Le Maire ajoute sa pierre à la mauvaise littérature,
00:06:36 bon, après on peut discuter de savoir si le ministre de l'économie
00:06:39 a le temps, comment il peut avoir le temps d'écrire des romans.
00:06:41 C'est une autre question.
00:06:42 C'est vrai que 5 livres en 4 ans, ça vous pose problème ?
00:06:47 Écoutez, après Playboy, où on a en kikiné,
00:06:50 moi j'en ai marre des peines à jouir.
00:06:52 J'en ai marre des rosières.
00:06:54 J'en ai marre des dames patronesses.
00:06:57 J'en ai ras-le-bol.
00:06:58 On vit dans un monde où vous avez des trucs bien plus dégoûtants
00:07:03 que ça à portée de la main, pour des adolescents,
00:07:06 ce qui me paraît quand même plus problématique.
00:07:08 Vous avez Youporn, et encore, je crois que Youporn c'est devenu gentil.
00:07:11 Oui, mais il y a trop de sites pornographiques.
00:07:13 Oh, mais prenez votre air de rosière vous aussi, tiens.
00:07:15 Ça va être de ma faute maintenant.
00:07:18 Moi je l'ai lu aussi, le roman.
00:07:20 T'as lu tout le roman ?
00:07:21 J'ai lu tout le roman.
00:07:22 Je dois dire que c'est vraiment un bon roman.
00:07:24 J'étais étonné, c'est la première fois que je lisais un livre de Bruno Le Maire,
00:07:26 mais c'est un bon roman qui raconte l'histoire de deux frères américains
00:07:31 qui vont à la Havane, qui rencontrent Horowitz,
00:07:33 et le roman est raconté par l'un des deux frères,
00:07:36 qui est un sale type, qui est un "méchant",
00:07:39 qui psychiatrise tout le monde, qui est un peu misogyne,
00:07:42 et c'est dans ce contexte-là qu'il y a une scène sexuelle
00:07:44 racontée par ce frère qui est assez détestable.
00:07:47 Et si vous voulez, c'est incroyable de voir comment cette polémique est née
00:07:50 de gens qui ont pris une phrase,
00:07:51 enfin qui ont pris une page, en ne comprenant rien
00:07:54 à la valeur narratologique de cette page, encore une fois,
00:07:57 c'est absolument pas Bruno Le Maire, c'est un narrateur
00:07:59 qui est précisément assez odieux.
00:08:00 J'entends, bien sûr, la plume, ça reste Bruno Le Maire,
00:08:03 vous êtes d'accord avec moi.
00:08:04 Oui, mais c'est pas du tout Bruno Le Maire qui exprime, c'est Fantasme.
00:08:07 J'entends, mais c'était intéressant de voir à quel point ça a pu réagir,
00:08:11 notamment sur les réseaux sociaux.
00:08:12 Et d'ailleurs, on a posé la question, regardez,
00:08:14 aux Français ce matin, est-ce que vous avez été choqués ou pas ?
00:08:16 Un passage érotique ? Non, je ne suis pas choquée du tout.
00:08:21 On s'attendrait peut-être à une certaine pudeur,
00:08:24 mais j'ai envie de dire, il reste un homme,
00:08:26 donc avec des envies, des pensées et du coup des désirs.
00:08:31 Sur le principe qu'un ministre qui reste une personne sexuée
00:08:35 puisse avoir des passages érotiques, ça, ça ne me choque pas.
00:08:38 Pas plus que Mme Schallet, l'autre ministre sur Playboy,
00:08:42 ça ne me paraît pas de nature à créer des polémiques stériles.
00:08:46 Au niveau de son statut, je ne comprends pas comment il peut faire ça.
00:08:50 C'est très bizarre de faire ça aujourd'hui.
00:08:52 S'il avait fait ça avant, je pense qu'on n'aurait rien dit.
00:08:55 Oui, mais après, ce n'est absolument pas le moment.
00:08:56 C'est drôle parce qu'il peut même avoir un choc générationnel.
00:08:59 Regardez la surprise qui arrive, Léo Marchegay, l'un de nos journalistes.
00:09:01 On a un peu de retard, mais du Muguet pour tout le monde, évidemment.
00:09:05 C'est la fête du travail.
00:09:06 Vous avez ruiné le canal.
00:09:07 Là, écoutez, on a pris sur toutes vos piges.
00:09:11 Merci, merci.
00:09:12 Merci beaucoup, cher Léo.
00:09:14 On ira sur le terrain, évidemment,
00:09:16 parce que vous savez qu'il coûte plus cher cette année le Muguet.
00:09:19 Ah, pour moi, très bien. C'est vraiment très gentil, cher.
00:09:22 On le donnera à Marine Lanson, qui est en régie.
00:09:24 Gérard Leclerc, réaliste.
00:09:26 Je ne comprends pas. Qu'est-ce qui vous choque ?
00:09:28 La littérature érotique ?
00:09:29 Il faut interdire les littératures érotiques ?
00:09:31 Vous me faites un procès.
00:09:32 Non, je ne sais pas.
00:09:32 Je pose des questions.
00:09:34 Oui, alors regardez la caméra, mais ne regardez pas moi.
00:09:36 Je ne vais pas juger le livre puisque je ne l'ai pas lu.
00:09:39 Bon, ben alors...
00:09:40 J'entends ce que dit Nathan, ce qui m'intéresse.
00:09:42 Mais en tout cas, sur le principe qu'il y ait une dimension érotique
00:09:46 dans son roman, je ne vois pas ce qui est choquant.
00:09:48 Alors la deuxième critique, ça peut être, il est ministre,
00:09:50 est-ce qu'il a le temps d'écrire ?
00:09:52 J'ai l'impression que même quand vous êtes ministre, j'auditionnerais...
00:09:54 Quatre livres en cinq ans.
00:09:56 Cinq livres en quatre ans, pardon.
00:09:58 Enfin, je préfère pas chacun faire ce qu'il veut.
00:10:01 Même quand vous êtes ministre,
00:10:02 j'espère que vous avez un minimum de temps libre.
00:10:05 Et ce temps libre, vous l'occupez comme vous voulez.
00:10:07 Permettez-moi de vous répondre, Gérard.
00:10:09 Alors pour le coup, c'est ça qui est intéressant.
00:10:10 La défense de Bruno Le Maire, qui est quand même le numéro deux du gouvernement,
00:10:14 c'est de dire "ma seule ligne de fuite, c'est la littérature".
00:10:17 Pourquoi pas ?
00:10:18 C'est peut-être un génie, c'est-à-dire qu'en l'espace de quatre ans,
00:10:21 il est capable de pondre quatre romans ou livres.
00:10:23 Pourquoi pas ?
00:10:24 Sauf qu'il est très actif sur les réseaux sociaux Bruno Le Maire.
00:10:28 Et vous voyez que Bruno Le Maire, il n'aime pas que la littérature.
00:10:31 Il aime aller au tennis, il aime faire de la randonnée,
00:10:34 il aime aller au musée.
00:10:35 Tant mieux.
00:10:36 Mais quand on plaide sa seule ligne de fuite ou comme seule ligne de fuite,
00:10:39 la littérature, c'est un peu perturbant.
00:10:42 [Brouhaha]
00:10:46 Je veux dire que quand on dit "c'est ma seule ligne de fuite"...
00:10:48 Mais arrêtez, vous cherchez la polémique,
00:10:50 - Non, je ne cherche rien. - Il y a derrière ces polémiques,
00:10:53 il y a bizarrement un hommage un peu pervers à la condition de ministre.
00:10:58 Au fond, il y a de la part des gens une indignation
00:11:02 parce qu'ils n'imaginent pas qu'un ministre puisse avoir des sentiments ordinaires.
00:11:07 Et en plus, ils lui sont permis, puisqu'il invente.
00:11:12 Je rejoins la très belle analyse de Nathan.
00:11:15 Je ne l'ai pas fini, le livre.
00:11:17 Je le trouve intéressant et je trouve que cette polémique est vraiment déplacée.
00:11:22 Et en plus, non mais on ne peut pas...
00:11:23 Et un dernier mot et je veux qu'on parle du Stade de France.
00:11:25 Excusez-moi, mais moi je mets ça quand même, je rappelle cette affaire Chiappa,
00:11:28 il y a une espèce de moraline,
00:11:30 où on reproche absolument toute façon à un ministre.
00:11:34 Quand il respire, il a tort.
00:11:35 Mais ce n'est pas la moraline, c'est la question de timing.
00:11:37 Le même jour où il le publie, la note de la France baisse.
00:11:40 Excusez-moi, on va parler de la note de la France,
00:11:45 donc je ne déflore pas votre sujet.
00:11:47 Mais si vous voulez, cette espèce d'accès de moraline de tout le monde,
00:11:51 on ne sait pas bien, on sait très mal, les dames patronesses.
00:11:53 Je veux dire, les gens sont quoi ?
00:11:56 Des modèles de vertu ? C'est la vertu ?
00:11:58 Maintenant, le critère politique en France, on en a marre.
00:12:01 – On peut rajouter une chose qui est intéressante,
00:12:02 c'est qu'en y achant une tradition française de l'homme politique
00:12:05 qui veut être écrivain, Mitterrand, machin,
00:12:08 Emmanuel Macron l'a souvent présenté comme un grand lettré,
00:12:11 Bruno Le Maire, et plus à plus, la fibre et l'âme littéraire.
00:12:15 – Je suis 100 fois d'accord avec vous,
00:12:16 rappelez-vous, je pense que c'était il y a un ou deux ans,
00:12:18 il avait fait tout un discours sur la littérature
00:12:20 face à des jeunes lycéens en disant "lisez".
00:12:23 Si, il faudrait le ressortir.
00:12:24 Ben ça, je le ressortirai pour ce soir, pour l'heure des pros ce soir.
00:12:27 C'était face à des lycéens.
00:12:28 Moi, j'ai ce souvenir d'un discours de Bruno Le Maire,
00:12:32 mais bien sûr, mais attendez, personne ne dit le contraire.
00:12:37 Mais un futur prix Nobel de littérature à l'économie,
00:12:39 ce n'est peut-être pas le bon poste, c'est juste ça.
00:12:42 – Vous croyez qu'il y a… – Le Stade de France, en avance !
00:12:44 – Tu as évoqué la dernière fois un prix Nobel qui était en train d'écrire
00:12:47 alors que le monde était en guerre.
00:12:50 – C'est ma manière de se dire stop.
00:12:53 – Vous croyez que ça va marcher votre…
00:12:55 – Le Stade de France.
00:12:56 Alors, tout le monde s'est trompé pour le Stade de France.
00:12:58 Les médias, les responsables politiques, les syndicats, et même l'Élysée,
00:13:03 puisqu'ils ont tout sécurisé, bonquerrisé le Stade de France.
00:13:06 Il y avait plus de 5 millions de personnes devant la finale,
00:13:09 devant le poste, samedi soir, sur France Télévisions.
00:13:11 78 000 au Stade de France, spectateurs.
00:13:14 – Il n'y a pas eu de bronca, historique ?
00:13:16 – Il n'y a pas eu de débordement ?
00:13:18 Ben si, Philippe Bergerac, il n'y a pas eu de…
00:13:20 Mais on en parlera.
00:13:21 Mais regardez cette image quand même, Philippe, c'est ça qui est intéressant,
00:13:24 c'est le décalage qu'il y avait entre ce qu'on voyait à la télévision
00:13:28 et ce qu'il y avait dans le stade, parce que pas, à zéro fois,
00:13:31 aucunement, on a vu le président de la République,
00:13:33 regardez à l'image, à droite, c'est ce qu'on voyait dans le stade,
00:13:36 l'écran géant qui n'a jamais présenté le président de la République,
00:13:39 alors qu'à gauche, vous avez sur France Télévisions, le président.
00:13:43 On va écouter justement quelques supporters.
00:13:47 Est-ce qu'on en a trop fait, samedi soir ?
00:13:49 On l'entendra dans un instant.
00:13:51 Est-ce que ça vous a surpris ? Est-ce qu'on s'est trompé, Philippe ?
00:13:53 – Moi, je trouve que ce qui s'est passé samedi soir
00:13:56 est une défaite de la démocratie, parce que, je veux dire,
00:14:01 pour protéger un président de la République, qui paraît-il,
00:14:05 d'ailleurs, j'ai appris tout à l'heure, qu'il voulait venir,
00:14:08 qu'il voulait se montrer, et bien, et pour ménager sa susceptibilité,
00:14:14 on a interdit à une opposition qui aurait été non-violente de se manifester.
00:14:20 Et quand j'ai vu l'enthousiasme, après la finale,
00:14:24 de tous ceux qui avaient été chargés d'assurer l'ordre,
00:14:28 en disant "ça a été merveilleux, cette soirée,
00:14:31 parce que le président a été obligé de faire profil bas,
00:14:35 on ne l'a pratiquement pas vu, il a dérangé à des traditions,
00:14:40 et d'autre part, on n'a pas permis à des gens
00:14:42 qui n'allaient rien faire de mal, de manifester,
00:14:45 je trouve que ça n'est pas une victoire de la démocratie.
00:14:48 – Mais les syndicats, ils avaient fait de ce rendez-vous
00:14:50 le rendez-vous quasiment de l'année, en disant "vous allez voir ce que vous allez voir".
00:14:53 – Mais ils avaient raison, Elliot, malheureusement, ils n'ont pas pu le faire.
00:14:56 – Mais attendez, moi je pense que, et ça c'est tout,
00:15:00 supporters de foot, et je le sais que vous aimez particulièrement le foot,
00:15:04 le scénario, le scénario, Philippe Bigère, du match, est tellement dingue,
00:15:09 que vous êtes supporter Nantais, vous êtes détruits,
00:15:13 au bout de 15 minutes vous êtes détruits,
00:15:15 vous êtes supporter Toulousain, vous êtes aux Anges,
00:15:18 donc cueillez Emmanuel Macron, Barack Obama, ou que sais-je, dans le stade,
00:15:22 vous vous en fichez, c'est le sport avant tout à ce moment-là.
00:15:26 – Vous savez qu'à la Légion étrangère où j'étais hier, parce que c'était Cameron,
00:15:29 tout le monde m'a dit de consoler Pascal Praud,
00:15:33 alors je lui adresse un message si il nous regarde,
00:15:35 tout le monde m'a dit "Pascal Praud doit être en deuil, Nant a perdu, Nant a perdu".
00:15:39 Donc voilà, je lui adresse le réconfort des légionnaires.
00:15:42 – Et on peut peut-être se tourner vers vous, Reda Bellac'h,
00:15:44 sur le dispositif de sécurité, on entendra François Ruffin dans un instant,
00:15:47 mais il y avait quand même 3000 policiers et gendarmes mobilisés hier, samedi.
00:15:49 – 3000 policiers, mais après ce qui a été pris, je pense…
00:15:51 – 50% de plus, 1000 de plus que pour la finale de Ligue des champions.
00:15:54 – Et le final de Top 14 également, il y avait à peu près 2000 policiers.
00:15:58 Et quand on voit ce qui s'est passé sur un événement
00:16:01 comme la finale de la Ligue des champions,
00:16:02 là vous avez un président qui se déplace sur place,
00:16:05 vous aviez un contexte social compliqué,
00:16:08 on avait entre guillemets des craintes par rapport au carton rouge, ça reste…
00:16:14 – On va en parler dans un instant, parce que ça c'est pour le moment,
00:16:16 la seule polémique du soir.
00:16:17 – Mais ça s'est bien passé aussi, parce que les forces de l'ordre ont fait un gros travail,
00:16:21 il y a eu la sécurisation des transports,
00:16:23 il y a eu un acheminement des supporters,
00:16:25 parce que nous, policiers, c'est l'ordre et la paix,
00:16:28 mais c'est aussi protéger les gens qui viennent pour s'amuser.
00:16:30 Donc pour nous, en tout cas, c'est une réussite.
00:16:32 – François Ruffin sur cette soirée, Emmanuel Macron,
00:16:36 qui pourrait entrer selon lui, dans le Guinness Book du ridicule.
00:16:39 Un peu dur François Ruffin.
00:16:43 – J'aimerais qu'on ait un nouveau Alfred Jarry,
00:16:46 vous savez, l'auteur de "Ubi roi",
00:16:47 parce qu'aujourd'hui, c'est quand même "Ubi président".
00:16:50 On a un président de la République qui fait signer des arrêtés par les préfets
00:16:55 pour dire qu'il ne faut pas des casseroles,
00:16:56 qui mène une bagarre contre les sifflets, contre les cartons rouges,
00:16:59 enfin, qui salue les joueurs dans les vestiaires sans qu'on voit son image à l'affiche.
00:17:04 Tout ça, ça devrait entrer dans le Guinness Book du ridicule.
00:17:08 Ça veut dire qu'on mobilise des préfets là-dessus,
00:17:10 on mobilise les agents de l'État, on mobilise des tribunaux,
00:17:13 tout ça pour que le président de la République
00:17:16 n'ait pas à souffrir la réalité de son impopularité dans le pays.
00:17:20 – Ce qui est vrai, c'est que le président de la République,
00:17:24 dans le stade, on ne l'a pas vu.
00:17:25 Non, personne dans le stade n'a vu le président.
00:17:28 Alors, on aurait très bien pu entendre des "Macron démission" à la 49e minute.
00:17:31 Il y avait eu une bronca en mars dernier, "France Pays Bas" à la 49e minute.
00:17:36 – C'est exactement ce que j'allais dire, c'est la réponse que je fais à Philippe.
00:17:38 Si les gens avaient voulu manifester, ils l'ont déjà fait à la 49e minute,
00:17:42 ça a déjà eu lieu. Qu'est-ce qui les empêchait de recommencer à le faire ?
00:17:46 – Le scénario du match.
00:17:47 – Non, oui, vous savez, comme vous l'avez dit, à mon avis,
00:17:49 l'esprit est ailleurs, qu'ils n'étaient pas venus pour une manifestation politique,
00:17:52 mais pour un match de foot, c'est aussi bête que ça.
00:17:54 Parce que rien ne les empêchait de le faire.
00:17:57 – Le fait de ne pas l'avoir vu, parce que le scénario du match fait qu'il est tellement dingue,
00:18:01 que si vous le voyez dans l'écran géant, peut-être que là, pour le coup, il y a eu une bronca.
00:18:04 – La dernière fois, quand à la fameuse 49e minute, ils se sont organisés,
00:18:08 ben justement, ce qui prouve bien qu'ils n'avaient pas besoin qu'ils soient là pour le faire.
00:18:11 – Oui, mais ce n'était pas la même teneur, c'était un match, c'était France-Pays-Bas.
00:18:14 – Mais en fait, qu'est-ce que vous êtes en train de nous démontrer ?
00:18:16 Que les gens n'ont pas pu manifester parce que, enfin franchement, c'est absurde.
00:18:20 Il y a peut-être aussi une possibilité pour que, contrairement à ce qu'on nous serine
00:18:24 tous les jours sur France Inter, etc., que, effectivement, il y a un moment,
00:18:29 on va passer à autre chose, on ne va pas non plus passer 5 ans sur cette affaire
00:18:32 de réforme des retraites avec des gens qui vont dire "ah, nana,
00:18:35 il doit retirer sa réforme des retraites".
00:18:37 Il y a un moment, si vous voulez, il faut aussi admettre le rapport de force institutionnel,
00:18:42 on peut critiquer tout ce qu'on veut.
00:18:44 – Le problème, ce n'est pas la réforme des retraites, le problème, c'est Emmanuel Macron.
00:18:47 Pardonnez-moi, je vous le dis, en 2019, juin 2019, finale du top 14,
00:18:51 on sort de la crise des gilets jaunes, il va sur la pelouse, il est bronca, il est hué.
00:18:57 – D'accord, mais peut-être, là, ça fait…
00:18:58 – Ah non, ils sont arrêtés la même journée, il n'y a pas d'instrumentalisation politique,
00:19:01 à outrance, de tout événement.
00:19:03 – Vous voyez bien que ça fait des mois et des mois que ça dure,
00:19:05 peut-être que vous pouvez envisager que les gens pensent à autre chose,
00:19:10 que leur vie n'est pas bornée par Emmanuel Macron et la réforme des retraites,
00:19:14 et qu'à un moment, ils vont voir un match de foot, et on ne va pas non plus.
00:19:18 C'est marrant parce que ce matin, j'ai écouté France Inter,
00:19:21 comme je n'allais pas suivre de radio, je me suis dit,
00:19:23 je vais faire une infidélité sur toute la matinale.
00:19:26 Et alors, c'était ça, c'était vraiment l'idée qu'ils auraient pu, peut-être,
00:19:31 appeler même à la poursuite de la mobilisation, ça aurait été plus clair.
00:19:34 – Oui, mais il y a un problème qui est une question de principe,
00:19:38 c'est ce que disait Philippe, c'est interdire des distributions de papier rouge.
00:19:42 – On y vient, mais ça je suis d'accord.
00:19:45 – Ce n'est pas seulement la question de savoir qu'on n'a pas vu Emmanuel Macron
00:19:48 sur l'écran à l'intérieur du stade, et c'est ce que, à mon avis,
00:19:50 c'est ce que pointait François Ruffin, c'est que là, il y a vraiment
00:19:54 un certain nombre de mesures qui sont attentatoires aux libertés publiques.
00:19:57 – Comme pendant le commise, quand on appelait les biens essentiels.
00:20:00 – Mais ça fait plusieurs fois en effet.
00:20:02 – Les fonctionnaires se sont réunis pour savoir si le maquillage était essentiel ou pas.
00:20:05 – Et ça fait plusieurs fois en effet que les libertés publiques
00:20:08 sont réduites à m'émuser dans le pays pour des raisons qui sont très discutables.
00:20:12 – Je vous rejoins Elisabeth, peut-être que les médias ont surinterprété l'événement,
00:20:17 que les responsables politiques, notamment de gauche,
00:20:20 faisaient de ce rendez-vous le rendez-vous du week-end,
00:20:23 que les syndicats espéraient un élément, une séquence qui allait marquer,
00:20:27 c'était l'avant-match de cette finale du 1er mai,
00:20:30 on va en parler dans un instant, du 1er mai, et qu'ils se sont trompés,
00:20:33 que nous nous sommes trompés, mais l'Elysée s'est également trompée,
00:20:37 puisqu'il n'est pas allé sur la pelouse, on ne sait pas ce qui se serait passé.
00:20:40 Karl-Olive qui est un proche du président, Karl-Olive s'est également trompée.
00:20:44 Voilà ce qu'il disait dans les colonnes du Parisien,
00:20:46 "Depuis dix jours le président est à l'offensive sur le terrain,
00:20:48 et vous pensez qu'il va jouer en défense samedi soir, c'est mal le connaître".
00:20:52 Il était aux abonnés absents, il a été très discret le président de la République.
00:20:55 – Il y a les jeudis matin, il a demandé,
00:20:58 ce sont les renseignements qui ont fait un état des lieux jeudi soir,
00:21:02 et qui ont dit entre guillemets au président de la République,
00:21:05 peut-être, surinterprétation des services de renseignement.
00:21:10 – Si il était allé sur le terrain, il y aurait sans doute eu une décaf.
00:21:13 – En revanche, les cartons rouges, là aussi ça c'est intéressant,
00:21:17 c'est peut-être la seule polémique, c'était un petit bout de papier
00:21:19 qu'on a interdit, ils ont été confisqués à l'entrée du Stade de France.
00:21:23 – Et un t-shirt trop beau.
00:21:24 – C'est une sécurité privée, c'est-à-dire que c'est au Stade de France,
00:21:28 sur les matchs de foot, en fait, tous les messages politiques
00:21:30 sont interdits dans le Stade.
00:21:32 Voilà pourquoi ils ont été confisqués, c'était pas seulement un carton rouge,
00:21:34 il y avait marqué "non à la réforme des retraites".
00:21:36 Écoutez les supporters au sortir du Stade de France samedi.
00:21:39 – Rien, aucun carton, franchement je suis très sincère,
00:21:46 la vie de signe n'appuie le carton.
00:21:48 – On a vu vraiment un ou deux, on était prévenus avant,
00:21:52 on a vraiment vu un ou deux sur 80 000 personnes,
00:21:54 on n'a pas du tout…
00:21:57 – J'aurais aimé que le mouvement avec les cartons rouges et les sifflets,
00:21:59 qu'on nous a enlevés à l'entrée d'ailleurs, si on peut,
00:22:02 j'aurais aimé que ça suive plus, mais nous on est là,
00:22:05 et politiquement on s'aurait pu être plus fort,
00:22:07 mais on a donné ce qu'on pouvait.
00:22:09 – Bon, en 30 secondes, Philippe Bissières, ça, ça vous a déplu ?
00:22:12 – Ça m'a déplu parce qu'encore une fois,
00:22:14 on a une opposition non-violente qui a le droit de se manifester,
00:22:18 et l'image qu'on a donnée d'un président qui était obligé de se planquer,
00:22:23 entre guillemets, n'est pas belle pour la démocratie.
00:22:26 Mais c'est surtout, excusez-moi, là, c'est surtout ce qu'on devrait faire,
00:22:30 c'est avoir un grand éclat de rire, ce qu'on ne voit pas,
00:22:32 et qui abîme également la démocratie, j'ajoute,
00:22:35 dans votre sens, cher Philippe, c'est le ridicule.
00:22:37 Moi je pense, je repense à ces réunions de techno que j'imaginais,
00:22:41 en train de dire "alors chef, c'est quoi un bien essentiel ?"
00:22:43 et maintenant, si vous voulez,
00:22:45 des arrêtés pour interdire des casseroles et des cartons,
00:22:48 c'est totalement… c'est surtout qu'on est dans le grotesque.
00:22:51 – Mais c'est pas si drôle que ça,
00:22:53 parce que si ça avait lieu dans d'autres pays, moins républicains,
00:22:56 nous serions les premiers à dire "mais regardez…"
00:22:58 – Surtout qu'il y avait un côté absurde à interdire,
00:23:02 à interdire les cartons, en tous les cas ces petits bouts de papier,
00:23:05 alors que pendant le match, on a vu des dizaines de fumigènes,
00:23:08 ou là c'est bien plus dangereux,
00:23:09 craquer dans l'enceinte du Sad de France.
00:23:12 – Et on peut entrer avec des fumigènes ?
00:23:13 – Avançons, la publicité,
00:23:15 la publicité, on va l'annoncer comme ça, avec le Muguet pour la publicité,
00:23:18 c'est la chance et l'amour, le Muguet, vous le savez ?
00:23:22 – Il paraît qu'avant c'était de l'églantine rouge,
00:23:24 avant le 1er mai, donc pour l'an prochain,
00:23:27 j'espère que vous nous offrirez de l'églantine rouge.
00:23:29 – Je regarderai quand même le prix de l'églantine rouge.
00:23:31 La publicité, on revient dans un instant,
00:23:33 on va parler de Laurent Berger du 1er mai bien sûr,
00:23:35 des drones, est-ce qu'on va pouvoir, du côté des forces de l'ordre,
00:23:37 utiliser les drones ? A tout de suite.
00:23:39 Présiment 9h30 sur CNews, pendant la publicité,
00:23:44 Gérard Leclerc a eu le temps d'écrire quelques poèmes,
00:23:47 et même un roman, comme Bruno Le Maire,
00:23:49 le point sur l'information avec Audrey Bertaut.
00:23:51 – C'est le passé du monde en plus.
00:23:52 [Musique]
00:23:55 – Face à l'inflation, le SMIC augmente d'un peu plus de 2%,
00:23:59 aujourd'hui, c'est ce qu'avait annoncé Elisabeth Borne
00:24:02 il y a environ deux semaines, ce qui porte à 6%
00:24:05 l'augmentation du SMIC sur un an.
00:24:07 Le SMIC net mensuel sera ainsi revalorisé de 30 euros
00:24:09 et passera donc à 1 383 euros pour un temps plein de 35 heures.
00:24:15 Vous comptez peut-être offrir un brin de Muguet à vos proches ?
00:24:18 Aujourd'hui c'est la tradition, eh bien cette année,
00:24:20 il va coûter plus cher, avec une hausse d'environ 30 centimes
00:24:23 par brin de Muguet en moyenne, comparé à l'année dernière.
00:24:25 C'est l'une des conséquences de l'inflation,
00:24:27 mais aussi d'une récolte difficile.
00:24:30 Et puis les répétitions militaires s'enchaînent,
00:24:32 c'est l'événement au Royaume-Uni,
00:24:34 samedi aura lieu le tant attendu couronnement de Charles III.
00:24:37 À 74 ans, il deviendra le 40e monarque britannique
00:24:40 à être couronné à la baie de Westminster.
00:24:43 Trois jours de festivités sont attendus.
00:24:47 Merci cher Audrey. On a tous du Muguet.
00:24:50 Léomar Cheguet, qui est un de nos collègues,
00:24:52 cher Audrey, a oublié de vous en apporter un.
00:24:54 Eh bien je vous offrirai le mien.
00:24:57 Merci Eliott.
00:24:58 Je vous offrirai le mien.
00:24:59 Rendez-vous à 10h pour le point sur l'information.
00:25:02 Vous savez que dans un autre monde,
00:25:03 vous vous ferez bientôt insulter pour avoir dit ça,
00:25:06 pour avoir dit que vous alliez offrir votre petit Muguet à Audrey.
00:25:10 Le 1er mai.
00:25:11 On va évidemment revenir longuement sur le 1er mai,
00:25:13 les enjeux, le dispositif de sécurité,
00:25:16 sur le risque de tension.
00:25:18 Mais avant cela, je voulais vous faire écouter
00:25:21 une déclaration de Laurent Berger.
00:25:22 C'était hier.
00:25:23 Il était l'invité d'RTL.
00:25:25 Il a eu un discours très clair sur la mobilisation syndicale.
00:25:29 Finalement, un décalage complet avec la pente
00:25:32 qui est en train de prendre la route,
00:25:34 qui est en train de prendre la CGT et Sophie Binet,
00:25:36 qui ressemblent plus à une élue LFI
00:25:39 qu'à une responsable syndicale.
00:25:41 Et d'ailleurs, Laurent Berger,
00:25:42 qui représente quand même le premier syndicat de France, dit
00:25:45 "Toute action coûte point".
00:25:46 C'est-à-dire quand on coupe l'électricité d'un stade de rugby,
00:25:49 comme jeudi dernier,
00:25:51 un stade de pro D2,
00:25:52 quand on s'attaque aux événements culturels,
00:25:54 je ne suis pas d'accord.
00:25:56 Ça fait du bien d'entendre ça quand on est responsable syndical, je crois.
00:25:59 Je ne suis pas d'accord.
00:26:02 Je pense qu'il y a besoin,
00:26:03 dans notre pays, des événements sportifs,
00:26:05 des événements culturels,
00:26:06 des événements festifs,
00:26:08 qui méritent de se tenir,
00:26:09 parce qu'ils doivent se tenir,
00:26:10 ils sont prévus.
00:26:11 Et je crois que c'est un signal pour...
00:26:14 un bon signal pour personne
00:26:15 de perturber ces événements.
00:26:17 On a entendu aussi des menaces sur le festival d'Avignon.
00:26:19 Non, je crois...
00:26:20 Vous savez,
00:26:20 moi je suis convaincu que cette réforme, elle est mauvaise.
00:26:23 Je suis convaincu qu'elle pèse malheureusement
00:26:25 sur les travailleurs les plus modestes
00:26:26 et qu'elle est néfaste pour eux.
00:26:29 On l'a largement combattue,
00:26:30 on va continuer de la combattre,
00:26:32 y compris de façon différente,
00:26:35 parce que malheureusement, elle est promulguée.
00:26:37 Et je ne crois pas qu'il faille faire de l'activisme syndical.
00:26:40 Ce n'est pas la "cam" de la CFDT.
00:26:43 Et donc, je pense que les événements,
00:26:45 là où les gens se retrouvent
00:26:46 pour passer du temps ensemble,
00:26:47 dans un événement sportif,
00:26:48 dans un événement culturel,
00:26:49 il faut qu'ils puissent le faire.
00:26:50 Bon, Philippe Bilger,
00:26:51 est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
00:26:53 Depuis quelque temps,
00:26:54 je découvre que j'ai un héros
00:26:57 et que je ne pensais jamais le trouver dans le radicalisme.
00:27:01 Laurent Berger est un homme
00:27:04 que je trouve très remarquable depuis quelques mois.
00:27:07 Il a une implacable modération.
00:27:09 Qui montre à quel point
00:27:11 il est plus fort que le pouvoir actuel,
00:27:14 qui est écartelé entre frilogité et arrogance.
00:27:18 Moi, je trouve qu'il est très remarquable.
00:27:20 Il donne une belle image.
00:27:21 Je sais qu'il ne fera jamais, paraît-il, de politique,
00:27:25 mais il n'aurait pas, mon Dieu,
00:27:27 déparé le monde politique tel qu'on le connaît à l'heure actuelle.
00:27:31 Est-ce que c'est votre héros également,
00:27:33 Nathan Devers, Laurent Berger, aujourd'hui ?
00:27:35 Ce qui est intéressant, c'est que peut-être pour la première fois,
00:27:38 on voit qu'il y a un peu de réfifi
00:27:40 entre la CGT et la CFDT.
00:27:43 Héros, je ne sais pas si j'emploierais le mot,
00:27:45 mais en tout cas, je trouve que c'est l'homme
00:27:46 qui a émergé de cette période que nous avons vécue.
00:27:49 Parce qu'en effet, il a eu une attitude
00:27:51 qui tenait un double équilibre.
00:27:53 Premièrement, il est resté intransigeant,
00:27:55 intransigeant dans son opposition,
00:27:56 intransigeant sur sa ligne.
00:27:58 Il n'a pas fait de compromis ni de compromission.
00:28:00 Mais il a été, en effet, vous dites modération,
00:28:02 je dirais sens de la République,
00:28:06 de l'État en quelque sorte.
00:28:08 Et ce qui est intéressant, c'est de voir que cette méthode
00:28:10 qui a été celle de son syndicat,
00:28:13 en fait, correspond à un vide politique.
00:28:15 C'est-à-dire que, autant dans l'intersyndical,
00:28:19 sa voix a été représentée, autant dans les gauches,
00:28:22 l'équivalent de Laurent Berger n'existe pas.
00:28:24 C'est-à-dire quelqu'un qui a la foi...
00:28:26 Le prochain responsable de gauche qui va émerger,
00:28:29 c'est Laurent Berger, vous savez, qui quitte...
00:28:31 C'est le rêve de la gauche.
00:28:32 C'est le rêve de la gauche.
00:28:33 Aujourd'hui, lorsque vous discutez avec n'importe quel
00:28:38 ancien élu ou élu actuel de ce qu'on appelle
00:28:41 la gauche modérée,
00:28:43 le pari de cette gauche modérée,
00:28:44 c'est que Laurent Berger représente ce courant de pensée
00:28:48 qui est assez peu représenté en ce moment dans le pays,
00:28:50 car écrasé en quelque sorte par la France insoumise
00:28:54 lors des prochaines élections présidentielles.
00:28:55 Après, Laurent Berger a répondu sur cette question.
00:28:58 Lui, il ne veut pas faire de politique.
00:29:00 Après, est-ce qu'il va écouter ces appels du pied
00:29:04 de ses responsables politiques ?
00:29:06 On verra.
00:29:07 Oui, mais en dehors de sa personne,
00:29:09 c'est l'incarnation de la méthode de la force tranquille.
00:29:12 C'est surtout la tradition de la CFDT.
00:29:18 La CFDT est un syndicat réformiste,
00:29:21 est un syndicat qui joue la concertation,
00:29:24 la négociation, qu'il l'a fait avec tous les gouvernements,
00:29:27 y compris avec des gouvernements de droite,
00:29:30 avec Nicolas Sarkozy,
00:29:32 avec Emmanuel Macron.
00:29:33 S'ils étaient même allés très loin dans la négociation,
00:29:36 à l'époque, on l'oublie,
00:29:37 d'Alain Juppé, le fameux mouvement social de 95.
00:29:40 Et d'ailleurs, c'est à mon avis une des raisons
00:29:43 pour lesquelles, cette fois-ci,
00:29:44 il ne s'est pas engagé dans la réforme des retraites.
00:29:47 Ils avaient, d'une part, il faut quand même rappeler
00:29:50 que Laurent Berger se fait mettre en minorité
00:29:52 sur le Congrès sur les retraites.
00:29:54 Et deuxièmement, il y a le souvenir très cuisant de 95,
00:29:57 où Nicole Nota avait été, plus que chahutée,
00:30:00 postulée, notamment par les militants de la CGT.
00:30:05 Donc, mais…
00:30:06 – Oui, mais je me rappelle que ce qui est intéressant Gérard,
00:30:08 c'est que justement, 95, ça a été la scission de la CFDT,
00:30:12 et toute l'ambiguïté de ce qu'on appelle la deuxième gauche,
00:30:14 c'est là, parce qu'il y a une aile réforme.
00:30:16 Vous savez, la deuxième gauche, c'est la gauche terranoviste,
00:30:19 la gauche minorité, la gauche de l'arc-en-ciel,
00:30:23 des jeunes, des minorités, des migrants…
00:30:25 – Oui, mais ce sont les réformes de la réforme.
00:30:25 – Etc. Non.
00:30:27 Et qu'est-ce qui s'est passé en 95 ?
00:30:29 Il y a eu la création de SUD,
00:30:31 c'est-à-dire d'un syndicat prétendument révolutionnaire,
00:30:34 à partir de la CFDT, rappelez-vous ça.
00:30:37 – Ce qui est intéressant, c'est que Laurent Berger…
00:30:39 alors il y a les mots, mais maintenant il faut les actes.
00:30:41 C'est-à-dire que si ces actions, ces coupures sauvages se multiplient,
00:30:44 on va voir si Laurent Berger va dire, possible,
00:30:48 soit la CGT vous faites quelque chose,
00:30:49 soit on arrête de travailler, en quelque sorte, de réfléchir avec vous.
00:30:54 Parce que Laurent Berger a bien compris
00:30:56 que la nouvelle ligne avec Sophie Binet en tête,
00:30:59 on est face à une militante de l'UNEF,
00:31:02 on est face à une militante qui est très proche de la France insoumise.
00:31:06 Et cette idéologie-là ne correspond pas à Laurent Berger,
00:31:10 à une grande majorité de la gauche et des syndicats.
00:31:13 – Mais elle ne correspond pas non plus à la gauche ouvrière.
00:31:15 – Et l'exécutif va tomber,
00:31:16 les gens vont travailler la poutre en quelque sorte,
00:31:18 puisque Elisabeth Borne qui compte recevoir les syndicats très prochainement,
00:31:21 on ne va pas les recevoir ensemble,
00:31:22 mais un, pour montrer justement potentiellement…
00:31:25 – La radicalisation de la CGT,
00:31:27 la radicalisation de la France insoumise,
00:31:29 perturbe tout le monde, la NUPES peut se disloquer à cause de cela.
00:31:34 Avançons et sur le 1er mai.
00:31:36 – Radicalisation de la CGT, je vous suis parfaitement convaincu.
00:31:38 – Vous plaisantez ou pas ?
00:31:39 – La CGT a toujours été un syndicat contestataire.
00:31:43 – Non mais il y a une différence entre la contestation
00:31:45 et quand vous coupez de l'électricité dans un stade de 14 000 personnes,
00:31:48 lorsqu'un n'est pas détouché,
00:31:49 lorsqu'il y a une enquête qui est en cours,
00:31:51 si une clinique a été touchée il y a deux semaines,
00:31:54 si vous ne parlez pas de radicalisation,
00:31:57 prenons un autre dictionnaire.
00:31:59 – Oui non, je ne suis pas…
00:32:01 – Oui, vous êtes mal à l'aise, si vous êtes gêné,
00:32:04 sortez votre carte de la CGT, c'est bon, on l'a compris Gérard Leclerc.
00:32:10 Démasqué, d'accord, Philippe Ilger ?
00:32:11 – Vous êtes mal à l'aise !
00:32:13 – Mais je ne suis pas du tout mal à l'aise,
00:32:14 je dis simplement que si vous connaissez un peu l'histoire de la CGT,
00:32:18 vous voyez que régulièrement c'est un syndicat
00:32:20 qui d'ailleurs se définit lui-même comme un syndicat contestataire et donc…
00:32:27 – Il y a une différence entre la contestation et les actions coup de poing.
00:32:31 – Vous savez qu'on a encadré Sophie Binet par deux militants
00:32:35 qui vont veiller à son…
00:32:37 – Oui mais il faut se veiller à ça.
00:32:39 – Radicalement correct si j'ose dire, il y a peut-être…
00:32:42 – Par exemple, ne faites pas parler à CNews, ça vient de là ?
00:32:45 – Peut-être.
00:32:45 – C'est ces deux gars du corps ?
00:32:47 – Le 1er mai, de toute façon c'est lié bien évidemment,
00:32:50 1er mai historique et vengeur,
00:32:52 c'était les deux mots vraiment qu'on a retenus des renseignements
00:32:54 sur la note la semaine dernière.
00:32:56 Plus d'un million de manifestants prévus dans les rues,
00:32:58 500 à 650 000 personnes selon les autorités,
00:33:01 300 manifestations sur l'ensemble du territoire.
00:33:04 Maureen Vidal, elle va nous donner tous les dispositifs de sécurité
00:33:07 et ensuite on en parle.
00:33:08 – Une fête du travail, synonyme de lutte contre la réforme des retraites.
00:33:15 En cette 13e journée de mobilisation intersyndicale,
00:33:18 380 actions sont attendues sur le territoire.
00:33:22 Des manifestations qui regrouperont entre 500 à 650 000 personnes.
00:33:26 Une journée qui risque d'être mouvementée.
00:33:29 – Ce 1er mai 2023 sera un 1er mai tendu
00:33:35 et une manifestation difficile sans aucun doute.
00:33:38 Avec un noyau dur de radicaux qui, comme d'habitude,
00:33:44 vont profiter de cette manifestation pour agresser, casser.
00:33:51 – Positionnées autour du cortège, 12 000 policiers et gendarmes
00:33:54 seront mobilisés, soit 500 de plus que le 13 avril dernier.
00:33:59 Dans la capitale, entre 80 et 100 000 manifestants devraient être présents,
00:34:03 dont 1 000 éléments à risque.
00:34:06 – On commence à bien connaître leurs techniques,
00:34:08 mais pour autant ils sont difficiles techniquement à travailler.
00:34:12 Donc c'est mettre des unités lourdes un peu en arrière du décor
00:34:17 pour gérer la manifestation et bien sûr mettre des unités
00:34:21 qui sont des unités d'intervention et d'interpellation.
00:34:24 – Pour renforcer le dispositif, depuis le 19 avril,
00:34:27 un décret autorise l'usage de drones de surveillance aux forces de l'ordre.
00:34:31 Une technique qui sera utilisée dans les métropoles.
00:34:34 – Je me tourne vers vous, Reda Tbelad, je rappelle que vous êtes porte-parole
00:34:36 des Lille de France Unité SGP.
00:34:39 Il est question de l'utilisation potentielle au nom des drones.
00:34:42 Ce qui pourrait être une aide formidable pour les forces de l'ordre.
00:34:45 Moi j'ai le souvenir de Saint-Sauline, on a eu une situation complètement dingue,
00:34:49 où vous aviez une manifestation qui était interdite.
00:34:51 Des gendarmes qui n'avaient pas la possibilité d'utiliser des drones
00:34:55 et des manifestants qui participaient à une manifestation interdite
00:34:57 qui les utilisaient.
00:34:58 Donc en quoi ça peut être l'élément clé, l'utilisation de drones pour vous ?
00:35:03 – Alors les mouvements identifiaient les éléments radicaux ou ultra-gauches
00:35:07 et notamment la commission de violence également.
00:35:10 On l'a vu sur plusieurs manifestations, il y a eu des attaques,
00:35:13 des dégradations de banques, il y a eu des dégradations de commerces.
00:35:19 Et ça peut nous permettre à nous de localiser ces individus
00:35:22 et puis justement d'utiliser nos forces mobiles comme les BRAVEM par exemple
00:35:26 pour arriver à se déplacer et pouvoir protéger.
00:35:29 Puisqu'on oublie souvent qu'on est là pour protéger les manifestants.
00:35:31 – Dans un contexte où il y a une multiplication des manifestations sauvages,
00:35:35 où des groupuscules se dispersent, où c'est un enfer pour les forces de l'ordre
00:35:39 d'intervenir et aujourd'hui on est en train de se poser la question
00:35:42 si oui ou non vous avez le droit d'utiliser les drones.
00:35:45 Je sais que ça vous dérange cette question des drones Nathan Devers,
00:35:48 que vous n'aimez pas un peu parce que vous avez l'impression
00:35:49 que c'est hors-roi lien comme méthode.
00:35:52 – Je dirais que souvent quand on regarde les méthodes de maintien de l'ordre,
00:35:58 les choses ont été introduites dans des situations exceptionnelles.
00:36:01 Donc c'est-à-dire une manifestation très compliquée,
00:36:05 on va dire là on a besoin d'outils spéciaux.
00:36:07 Et alors on peut dire que sur la situation exceptionnelle,
00:36:10 l'outil en question est légitime et après on voit qu'il peut se pérenniser
00:36:14 et être utilisé autrement.
00:36:15 Les drones ont été notamment utilisés pendant le coronavirus à Nice
00:36:19 pour vérifier que les gens n'étaient pas là sur les plages et pour pouvoir…
00:36:23 – Mais là sur une manifestation pour essayer de suivre les casseurs,
00:36:26 pour essayer de suivre les groupes sauvages, les manifestations sauvages,
00:36:30 c'est du bon sens, ça peut permettre de protéger même la manifestation,
00:36:35 qu'elle se passe dans les meilleures conditions.
00:36:37 – À mon avis c'est des choses qu'il faut voir dans 10 ans,
00:36:39 ça veut dire si ça contribue à faire en sorte que le drone…
00:36:42 – Comme Gérard Leclerc, comme la CGT…
00:36:46 – L'état d'exception est la situation à partir de laquelle
00:36:51 les choses se pérennisent et on introduit des nouveaux outils.
00:36:53 – L'état d'exception ce n'est pas quand des gens tapent sur les flics tout le temps,
00:36:55 ça ce n'est pas un état d'exception, ça c'est un état tout à fait normal,
00:36:59 c'est une manifestation normale et que tout le monde en ait ras-le-bol
00:37:03 de ne pas pouvoir manifester pacifiquement, notamment le 1er mai,
00:37:06 ça fait 10 ans que ça dure, depuis la loi de travail,
00:37:08 il n'y a pas une grande manif sociale où on n'a pas cette peur de la violence,
00:37:12 les gens n'y vont plus en famille, notamment le 1er mai,
00:37:15 mais ça c'est pas grave du moment, si vous voulez,
00:37:18 que votre délicatesse sur les droits des casseurs à être protégés est respectée.
00:37:24 – Mais je ne parle pas du tout de ça, je vous dis que le risque
00:37:28 c'est que les drones fassent partie de la boîte à outils,
00:37:30 des outils qui sont utilisés tout le temps et au quotidien,
00:37:33 et ce débat on l'a eu avec la vidéo-surveillance, avec des arguments,
00:37:38 parce que c'est vrai, dans l'absolu, dans l'idéal,
00:37:42 c'est vrai que le fait d'être filmé, quelque part,
00:37:45 il y a un petit problème par rapport aux libertés personnelles, c'est vrai,
00:37:49 simplement vous n'avez pas forcément envie de savoir que des gens vous filment,
00:37:54 je comprends très bien…
00:37:55 – Mais tu ne vas pas être manif !
00:37:56 – Mais c'était un débat qui a duré pendant 10 ans là-dessus !
00:37:58 – Mais tu ne vas pas être manif !
00:38:00 – Ça a duré pendant 10 ans le débat sur les caméras de vidéo-surveillance,
00:38:05 aujourd'hui plus personne ne les remet en cause, plus personne ne les remet en cause.
00:38:09 – Bien sûr que si, il y a des associations…
00:38:09 – Enfin très très peu.
00:38:10 – Aujourd'hui la justice est en train…
00:38:11 – Vous avez raison, il y en a encore.
00:38:12 – Mais il y a des associations, des responsables politiques…
00:38:13 – Hélas, hélas, hélas dans l'écrit entre les inconvénients et les avantages,
00:38:18 la vidéo-surveillance aujourd'hui est venue quelque chose
00:38:21 qui est quasiment accepté par tout le monde.
00:38:22 Les manifestations, les coups pour les manifestations c'est pareil,
00:38:25 les images de manifestations, tout le monde peut en faire avec son smartphone,
00:38:29 il y a des caméras partout, il y a les télés partout etc.
00:38:32 Donc je veux dire, ce n'est pas les drones qui vont inventer le fait qu'on a…
00:38:36 – Mais pardonnez-moi Gérard Leclerc,
00:38:37 vous n'avez rien à vous reprocher quand vous allez à une manifestation ?
00:38:39 – Mais oui, non…
00:38:40 – Donc que y ait une caméra, que y ait une caméra, que y ait un drone,
00:38:43 ça ne vous pose aucun problème.
00:38:44 – Je suis en train de défendre pour l'instant l'utilisation des…
00:38:46 – Oui, vous avez raison, oui, oui vous avez raison.
00:38:49 – Donc je vous dis que hélas pour des questions de sécurité…
00:38:52 – Allez demander aux habitants de Nantes, de Lyon…
00:38:55 – Non mais ce n'est pas ce que je veux dire…
00:38:56 – Non parce que vous avez parlé de la vidéosurveillance,
00:38:58 si aujourd'hui les maires, notamment de gauche…
00:39:00 – C'est ce que j'ai dit exactement l'inverse,
00:39:02 c'est-à-dire qu'il y a beaucoup de gens qui s'étaient dans…
00:39:04 – Philippe…
00:39:05 – Non, non, non, je dis que maintenant c'était rentré dans l'effet et qu'il fallait l'accepter.
00:39:08 – Ce sont aujourd'hui les détracteurs des drones.
00:39:12 – Il essaye de te sauver.
00:39:14 – C'est incroyable.
00:39:15 – C'est la révolution du détracteur.
00:39:16 – On cache derrière le muget.
00:39:18 – Eliott en réalité, à partir d'un raisonnement sans doute un peu basique,
00:39:23 moi je considère que tout ce qui va servir à tranquilliser,
00:39:28 à apaiser les manifestations et à identifier les transgresseurs et les casseurs
00:39:33 est une bonne chose.
00:39:34 Et deuxième élément, là je retrouve chez Nathan, qui pourtant est intelligent,
00:39:40 un raisonnement qu'on a trop souvent en France.
00:39:44 À chaque fois qu'on met en œuvre dans le présent un dispositif
00:39:49 qui va assurer une meilleure sécurité, on entend évidemment le discours
00:39:55 qui consiste à dire "mais attention, demain un autre régime
00:40:00 pourrait utiliser ce dispositif".
00:40:02 – J'ai vu plusieurs messages fleurir là-dessus.
00:40:03 – Ce qui est absurde.
00:40:04 – Je ne parlais pas d'autre régime.
00:40:06 – On va écouter…
00:40:07 – Non, vous avez dit dans 10 ans.
00:40:08 – Je parlais de l'habituation.
00:40:10 – Mais entre les droits des casseurs de casser
00:40:13 et les droits des manifestants de manifester,
00:40:15 vous préparez les droits des casseurs de casser.
00:40:17 – Non.
00:40:17 – Et de ne pas les non.
00:40:19 – Je préférais les droits des casseurs de ne pas les filmer.
00:40:21 – Non, il n'a pas dit ça.
00:40:22 – Non, il n'a pas dit ça.
00:40:23 – Il n'a pas dit ça.
00:40:24 Revenons sur le contexte de la manifestation ce lundi.
00:40:27 Revenons sur ça, on va écouter Laurent Nunez,
00:40:30 donc le préfet de Paris, et puis Camille Chez,
00:40:32 la porte-parole du ministère de l'Intérieur.
00:40:34 Bon, c'est deux sons de cloches différents,
00:40:35 mais ce sont à chaque fois des interviews de 15 minutes.
00:40:38 Donc là on a sorti deux séquences.
00:40:39 – Les deux personnalités valables.
00:40:40 – Mais bien sûr, Laurent Nunez qui se dit serein,
00:40:44 puis Camille Chez qui revient sur le nombre d'éléments radicaux.
00:40:47 Et ça c'est un élément important parce que ce soir,
00:40:50 aujourd'hui ça va être une situation quasi inédite.
00:40:52 – Comme d'habitude, très serein et très déterminé.
00:40:56 Donc on est dans la même posture que celle qui nous a permis
00:40:59 de correctement organiser les 12 dernières manifestations intersyndicales.
00:41:02 Le 1er mai sera une intersyndicale, j'ai en plus dire la 13ème.
00:41:08 Donc on sera présent, très déterminé pour organiser,
00:41:11 permettre surtout que ce cortège se déroule sans incident
00:41:14 et puis ça arrive à bon terme entre République et Nation.
00:41:17 – Aujourd'hui on est très nombreux, 12 000 policiers et gendarmes
00:41:21 sur l'ensemble du territoire.
00:41:22 – C'est plus que lors des dernières manifestations ?
00:41:23 – C'est un peu plus que lors des dernières manifestations
00:41:25 parce que des informations, des renseignements territoriaux,
00:41:28 les prévisions font qu'il y aura beaucoup de manifestants
00:41:31 et possiblement aussi quelques personnes radicalisées.
00:41:34 On estime entre 1 000 et 2 000 possiblement, c'est beaucoup
00:41:37 et c'est pour ça qu'on a adapté le dispositif.
00:41:39 Ce n'est pas si fréquent que cela, mais de plus en plus,
00:41:42 grâce aux services de renseignement,
00:41:43 on arrive à voir lorsqu'il y a des convergences venues de l'étranger
00:41:46 et ça peut être le cas effectivement aujourd'hui,
00:41:48 c'est pour ça qu'on est très présents.
00:41:50 – Bon, et là je me tourne vers vous Reda Belhach,
00:41:51 je rappelle que vous êtes porte-parole de France Unité et LGP.
00:41:55 Est-ce qu'aujourd'hui, de savoir que 1 500 à 2 000 éléments radicaux,
00:42:00 ça peut être un élément plus inquiétant que les manifestations précédentes ?
00:42:04 Je crois que depuis maintenant le 19 janvier,
00:42:06 il y a eu plus de 2 000 policiers et gendarmes qui ont été blessés.
00:42:10 – Oui, pour nous c'est important puisque, comme je vous le disais,
00:42:13 le 23 mars, ils étaient 1 500.
00:42:15 Aujourd'hui, on nous annonce entre 1 000 et 2 000.
00:42:17 On a vu la violence, on sait qu'il va y avoir beaucoup de monde,
00:42:19 normalement plus de monde que le 23 mars.
00:42:22 Donc oui, on est très inquiets, on a encore cette image en tête,
00:42:25 nous policiers et camarades gendarmes,
00:42:27 de ce collègue qui s'est pris un pavé en plein milieu du casse
00:42:30 et qui a perdu connaissance.
00:42:31 Et c'est une image choc qui a fait le tour du monde.
00:42:33 Donc là aujourd'hui, on a non seulement l'image de la France,
00:42:38 on a aussi l'image de la police.
00:42:40 Et donc pour nous, c'est important qu'aujourd'hui,
00:42:43 on puisse arriver à localiser et interpeller un maximum de radicaux.
00:42:48 – Et tout au long du week-end,
00:42:51 on a diffusé des images des précédentes mobilisations du 1er mai.
00:42:55 Ce qui est d'ailleurs terrifiant, c'est qu'au fil des années,
00:42:58 on a les mêmes images.
00:42:59 Que l'image du 1er mai 2019, je vous la passe maintenant,
00:43:03 vous avez l'impression que ça s'est passé lors de la 12e mobilisation
00:43:06 de la réforme des retraites.
00:43:07 Est-ce que vous, sur le terrain, vous avez la sensation que cette haine,
00:43:10 cette violence à l'égard des forces de l'ordre,
00:43:13 contre les forces de l'ordre, est devenue plus grande ?
00:43:15 – Alors oui, autant au niveau de l'image,
00:43:19 les Français apprécient les statistiques,
00:43:22 le prouvent leurs policiers et leurs gendarmes.
00:43:25 Mais c'est vrai que malheureusement, sans faire de politique,
00:43:30 là, l'EFI par exemple, qui va dire "on enlève les BAC,
00:43:35 on désarme les policiers".
00:43:37 Et là, pendant les manifestations, on dissout quasiment la Bravem.
00:43:40 Mais la Bravem, c'est l'élément aujourd'hui qui nous permet
00:43:44 de nous adapter, notamment pour Paris, à justement ce qu'on laisse
00:43:50 la démocratie, le pouvoir démocratique.
00:43:51 C'est-à-dire que les gens peuvent se rassembler la nuit
00:43:53 sans faire de déclaration.
00:43:55 Et les collègues, eux, cette Bravem, c'est un outil pour nous
00:43:58 pour pouvoir nous déplacer et protéger cette violence.
00:44:01 – Mais c'est allé plus loin, Jean-Luc Mélenchon avait dit
00:44:02 il y a quelques semaines, il faut dissoudre la Bravem.
00:44:05 Et si je suis un jour au pouvoir, on ira envoyer ces hommes
00:44:09 se faire soigner.
00:44:10 J'ai pu couvrir des manifestations avec les Bravem.
00:44:13 Je peux témoigner de leur courage, de leur professionnalisme.
00:44:16 Évidemment, parfois, il y en a certains qui dérapent.
00:44:20 Et dès qu'il y a dérapage, il y a finalement enquête.
00:44:23 Et s'il y a enquête et que c'est avéré, il y a sanction.
00:44:26 Et tant mieux, tant mieux qu'il y ait ces sanctions-là.
00:44:28 Mais le courage des forces de l'ordre sur le terrain,
00:44:31 il faut toujours le rappeler.
00:44:32 Cela dit, on rigolera quand même bien si Jean-Luc Mélenchon
00:44:36 arrive un jour au pouvoir, avec ses déclarations sur la police,
00:44:39 il sera bien embêté, parce qu'il en aura besoin aussi.
00:44:42 – Les commerçants, il faut penser aussi aux commerçants,
00:44:44 parce que ce soir et cet après-midi, la manifestation,
00:44:47 elle part de la place de la République, direction la place de la Nation.
00:44:50 Vous imaginez, puisque c'est la 13e mobilisation,
00:44:53 mais ça fait des années que ça dure, les commerçants
00:44:55 qui sont désormais obligés de se barricader.
00:44:57 Vous voyez le sujet de Jules Bedot et Mathilde Couvilliers,
00:45:00 parce qu'ils sont inquiets forcément, vous imaginez,
00:45:02 c'est une nouvelle journée qui passe à la trappe.
00:45:07 – C'est l'axe principal que les manifestants emprunteront
00:45:10 pour défiler ce lundi.
00:45:11 Situé entre la place de la République et Nation,
00:45:14 le boulevard Voltaire sera animé en ce 1er mai.
00:45:17 Les commerçants se préparent aux éventuelles casses.
00:45:20 Ce fleuriste, situé sur le boulevard,
00:45:22 a fait le choix d'ouvrir partiellement sa boutique.
00:45:24 – Pour nous, en 1er mai, boulevard Voltaire avec les manifestations,
00:45:28 ça va être ouverture et fermeture quand les manifestants vont arriver.
00:45:32 On perd une bonne moitié de la journée.
00:45:34 En termes de chèque d'affaires, ça vous impacte de -50%.
00:45:37 – D'autres comme lui font le choix de ne pas barricader la vitrine
00:45:40 et d'ouvrir leur magasin en matinée seulement.
00:45:43 C'est le cas de cet employé.
00:45:44 – Les policiers nous ont dit de fermer,
00:45:46 comme demain il y a le manif, ils ont dit qu'ils étaient nombreux.
00:45:50 Du coup, on va ouvrir le matinée, je vais dire au maxi midi à 14h.
00:45:55 – Pour ce gérant de bar, au contraire, manifestation rime avec chiffre d'affaires.
00:46:00 – Je rentre à Théra, je ne laisse pas les chaises dehors,
00:46:02 je ne laisse pas les tables dehors, mais les portes sont en verre.
00:46:04 C'est tout le monde qui rentre, c'est tout le monde qui prend des bières en portée,
00:46:06 c'est tout le monde qui prend du café en portée.
00:46:09 – Cette 13e mobilisation dans la capitale
00:46:10 pourrait rassembler entre 80 000 et 100 000 manifestants.
00:46:15 – Ce qui est inquiétant, c'est que les Black Blocs vont venir,
00:46:17 en tous les cas, les éléments radicaux qui vont se former en Black Bloc,
00:46:21 ils viennent de toute l'Europe.
00:46:22 Vous allez avoir des éléments radicaux allemands, italiens, belges potentiellement.
00:46:27 On est sur une situation qui est quand même assez inquiétante
00:46:31 et évidemment, il faut penser aux commerçants également.
00:46:35 Vous imaginez si toutes les semaines, ça se passe comme ça, Philippe Bilger ?
00:46:38 – Ah ben bien sûr, ils avaient déjà une certaine époque,
00:46:41 il y avait eu les Gilets jaunes, dont la cause, au moins initialement,
00:46:45 était tout à fait légitime.
00:46:47 Les commerçants, ils en ont assez et c'est normal.
00:46:51 Leur quotidienneté est en permanence perturbée par des transgresseurs,
00:46:57 des casseurs, des voyous, j'ose le dire.
00:47:00 Et je continue à m'étonner qu'avec cette certitude
00:47:04 sur le nombre de Black Blocs qui vont intervenir,
00:47:08 on n'ait pas encore trouvé les moyens de prévenir ce type de désastre.
00:47:14 – Mais est-ce que c'est une question de courage ?
00:47:16 Parce que la responsabilité politique, elle est immense.
00:47:18 – Mais c'est probablement… – 2016, 2023,
00:47:20 il y a voilà 7 ans qui passent et on en arrive à la même situation ?
00:47:25 – Pardon, moi j'ai quand même le sentiment qu'il y a, si vous voulez,
00:47:28 un refus d'utiliser, enfin un refus disons, une répugnance
00:47:32 à faire usage de la force dans la police, qu'on le fait le plus tard possible
00:47:36 et le moins possible et que du coup, le droit de manifester est lui,
00:47:44 comment on dit, abîmé en tous les cas.
00:47:46 Le droit de manifester n'est pas assuré
00:47:49 et le droit des commerçants d'avoir une activité n'est pas assuré non plus
00:47:54 et moi j'ai quand même le sentiment que…
00:47:55 – Ça a un peu changé Elisabeth Lévy, c'est-à-dire que la doctrine
00:47:58 du maintien de l'ordre, et dites-moi si je me tromperais d'abellage,
00:48:00 aujourd'hui c'est d'aller au contact des casseurs.
00:48:04 À une période c'était mieux vaut de la casse,
00:48:06 c'est-à-dire mieux vaut une banque de cassés, un commerce,
00:48:10 une vitrine de cassés que des blessés.
00:48:12 Aujourd'hui avec les BRAF notamment, il y a une idée d'aller au contact,
00:48:16 de disperser et de ne pas… faire en sorte que ces groupes ne se forment pas.
00:48:21 – Vous voyez qu'on protège les magasins ?
00:48:22 – De séparer le bon grain de l'ivraie.
00:48:24 – Donc vous avez un vrai travail depuis justement la manif du 23
00:48:28 qui a été compliqué, vous avez des parcours qui sont…
00:48:31 on fait une reconnaissance du parcours tard dans la nuit,
00:48:34 on fait une reconnaissance du parcours à plusieurs reprises le matin,
00:48:37 on a retrouvé d'ailleurs très régulièrement des arbres,
00:48:40 on fait beaucoup de contrôles dans les gares,
00:48:43 peut-être qu'on ne faisait pas autant au Gilets jaunes,
00:48:46 voire peut-être pas du tout, au niveau des gares,
00:48:48 au niveau de la périphérie de Paris, même au niveau…
00:48:51 je parlais de l'île de France, sur le PH de la 4
00:48:53 vous avez des contrôles de gendarmes de véhicules pour vérifier et tout,
00:48:56 il y a beaucoup d'interpellations et donc on essaie de prévenir…
00:49:00 – Bien sûr, en amont d'essayer d'interpeller,
00:49:01 moi j'ai le souvenir de certaines manifestations
00:49:03 où les forces de l'ordre interpellaient des éléments radicaux allemands.
00:49:09 – Mais avant ou après ?
00:49:10 – Avant la manifestation, la publicité, alors je vous le dis,
00:49:14 entre 10h et 10h30 on a vraiment énormément de thèmes,
00:49:16 je crois qu'on parle du Rassemblement national
00:49:19 qui décide de faire son premier mai, non pas devant la statue de Jeanne d'Arc,
00:49:23 mais au Havre, d'ailleurs Edouard Flippe l'a répondu,
00:49:28 on parlera de Mayotte, pourquoi Mayotte ?
00:49:30 Samedi, je ne sais pas si vous avez vu ces deux séquences,
00:49:32 samedi à Mayotte, vous avez eu une manifestation
00:49:34 avec des milliers de Mahorais qui drapeaux français à la main,
00:49:38 chantaient la marseillaise et saluaient l'opération au Grand Bouchot.
00:49:42 Dans le même temps, dans la même journée, à Lyon, à Paris, à Grenoble,
00:49:47 vous aviez des associations, des militants
00:49:50 qui manifestaient contre l'opération, le monde à l'envers.
00:49:53 – Bravo à Mayotte.
00:49:53 – La publicité.
00:49:54 – C'est une belle…
00:49:55 – 10h, le point sur l'information avec Audrey Berton.
00:50:02 [Musique]
00:50:04 – Les cigarettes vont augmenter 10 à 60 centimes de plus
00:50:09 à partir d'aujourd'hui pour certains paquets de vins-cigarettes,
00:50:11 également pour certains tabacs à rouler.
00:50:13 Cette augmentation était attendue,
00:50:15 le gouvernement avait annoncé son intention
00:50:17 d'indexer les prix du tabac sur l'inflation.
00:50:19 Plus largement d'ici à 2024,
00:50:22 tous les paquets de cigarettes devraient atteindre 11 euros.
00:50:25 Deux rêves partis ont eu lieu ce week-end,
00:50:26 la première, la plus importante, a eu lieu à la proximité de l'aéroport
00:50:29 à la Roche-sur-Yon en Vendée, la deuxième dans l'Hérault,
00:50:32 en Vendée, le propriétaire du site a porté plainte.
00:50:35 L'aéroport restera fermé jusqu'à midi.
00:50:38 Hier soir, ils étaient encore 3 000 à faire la fête.
00:50:42 Et le chef présumé de l'État islamique
00:50:45 aurait été neutralisé samedi en Syrie,
00:50:47 c'est ce qu'a annoncé le président turc.
00:50:49 Il a précisé que les services de renseignement turcs
00:50:51 suivaient la trace du dirigeant de l'État islamique depuis longtemps,
00:50:54 sans fournir davantage de détails sur les circonstances de cette opération.
00:50:58 – Merci chère Audrey pour le point sur l'information,
00:51:00 on est toujours avec Florian Tardif, Elisabeth Lévy,
00:51:02 Gérard Leclerc, Philippe Bélger, Nathan Devers et Réda Bellache.
00:51:06 Philippe, je vous ai écouté chez Jordan Deluxe.
00:51:09 – Oui.
00:51:09 – C'était formidable.
00:51:11 – Vous pensez que c'est fondamental ?
00:51:12 – Oui, mais parce que j'ai appris une information quand même intéressante.
00:51:15 Vous avez dit que c'était mon meilleur ami Éric Dupond-Moretti.
00:51:19 – Lorsqu'il était avocat.
00:51:20 – Oui, c'était un ami intime.
00:51:22 – C'était un ami avec lequel j'étais en désaccord surtout,
00:51:26 sur le plan de la philosophie pénale.
00:51:29 Mais c'est vrai que j'admirais profondément l'avocat,
00:51:33 autant que je trouve le ministre peu fait pour sa fonction.
00:51:37 – J'ai vu ça ce week-end, j'ai trouvé ça intéressant,
00:51:39 c'est pour ça que je vous alertais là-dessus.
00:51:41 Revenons sur, allez une petite… c'est le 1er mai,
00:51:44 le Muguet, vous en avez tous, grâce à Léomar Cheguet,
00:51:46 qui est ensuite reparti, Léomar Cheguet avec Mathilde Ibanez,
00:51:50 vers des producteurs de Muguet, en tous les cas des vendeurs de Muguet.
00:51:53 Chère Mathilde, vous êtes sur le terrain,
00:51:56 on disait que ça coûtait un peu plus cher aujourd'hui le Muguet,
00:51:59 par rapport aux années précédentes.
00:52:02 – Alors oui, Eliott, c'est vrai que le prix du Muguet a augmenté,
00:52:06 mais regardez-moi ce petit porte-bonheur qu'on aime recevoir,
00:52:09 offrir en ce 1er mai, pour célébrer le travail,
00:52:12 pour célébrer les travailleurs,
00:52:14 alors oui, ça n'a pas été épargné par l'inflation,
00:52:17 puisque cette année, la fleur aux 13 clochers a augmenté quand même de 30 centimes,
00:52:22 1 euro en moyenne.
00:52:24 Alors moi je me trouve avec Stéphane,
00:52:26 Stéphane qui vend du Muguet avec toute sa famille,
00:52:28 déjà depuis plusieurs années.
00:52:30 Première question Stéphane, le Muguet reste une tradition,
00:52:33 est-ce que vous avez du monde vous ce matin ?
00:52:35 – Ce matin c'est une tradition, on fait le Muguet depuis 15 ans ici à Paris,
00:52:40 et ce matin il y a un petit peu moins de monde que d'habitude,
00:52:43 mais sinon je pense que dans la journée ça va mieux aller.
00:52:47 – Et avec l'inflation, est-ce que vous avez augmenté les prix,
00:52:50 si oui par exemple, comment, quoi ?
00:52:52 – Oui on a augmenté les prix du Muguet, parce qu'avec l'inflation,
00:52:54 on peut augmenter les matières premières, les plastiques, les pots.
00:52:57 Donc le petit brin de Muguet là, simple, l'année dernière on vendait 2 euros,
00:53:02 cette année il est à 3 euros, avec la rose c'est pareil,
00:53:05 on l'a augmenté d'un euro, il était à 3 euros l'année dernière,
00:53:08 cette année il est à 4 euros, et le pot, les racines de brin,
00:53:11 l'année dernière ils étaient à 5 euros, et cette année ils sont à 7 euros,
00:53:14 comme tout a augmenté, donc on a été obligé de suivre
00:53:17 pour pouvoir gagner un peu notre vie.
00:53:19 – Et justement, est-ce que ça fait du bien au porte-monnaie à la fin du mois ?
00:53:22 – Oui quand même, c'est pas négligeable, les bonnes années,
00:53:25 on peut faire un bénéfice de l'ordre de 300 à 500 euros de bénéfice,
00:53:30 juste en une journée, donc c'est pas du tout négligeable.
00:53:32 – Merci beaucoup Stéphane, alors il faut savoir une chose,
00:53:34 c'est que l'inflation n'est pas le seul facteur dans l'augmentation des prix,
00:53:40 puisqu'il faut savoir que cette fleur est toujours autant demandée,
00:53:45 et pourtant elle est de moins en moins produite en France.
00:53:48 – Merci beaucoup chère Mathilde Ibanez,
00:53:50 et nous aussi on en a en plateau grâce à vous et grâce à Léomar Cheguet.
00:53:53 – Ah oui c'est cher.
00:53:55 – À 30%, de 2 à 3 ça fait 30% d'augmentation.
00:53:58 – Vous imaginez ?
00:53:59 Bon, Fitch, c'est peut-être l'information du week-end,
00:54:02 et ce qui est fascinant c'est que c'est passé sous les radars,
00:54:05 très peu de médias en ont parlé,
00:54:07 qu'il y a 10 ans en pleine crise des subprimes, un peu plus de 10 ans,
00:54:11 j'ai le souvenir que les médias quotidiennement
00:54:13 parlaient de la notation française, parce qu'on s'inquiétait de savoir
00:54:16 si la France était capable ou non de rembourser ses investissements.
00:54:23 Alors comme c'est assez complexe, j'ai demandé au meilleur,
00:54:25 à l'expert des experts, Marc Touati est en direct avec nous,
00:54:29 merci d'être avec nous Marc Touati.
00:54:32 Bon, mauvais week-end pour la France et pour Bruno Le Maire,
00:54:36 qui au moment où il fait paraître son cinquième roman,
00:54:39 son cinquième ouvrage, il y a cette note qui baisse,
00:54:42 l'une des trois grandes agences de notation abaisse la note de l'infrance,
00:54:47 Fitch a abaissé vendredi la note française en cause des fortes tensions
00:54:50 autour de la réforme des retraites,
00:54:52 l'impasse politique et les mouvements sociaux parfois violents
00:54:54 constituent un risque pour le programme de réforme d'Emmanuel Macron,
00:54:57 à estimer dans un communiqué d'agence.
00:54:59 On est passé de AA à AA-.
00:55:02 Alors essayez d'être vraiment le plus vulgaire possible,
00:55:06 le plus clair possible pour nous, le commun des mortels.
00:55:09 Est-ce que c'est grave Marc Touati ?
00:55:12 Bien sûr, pour faire très simple, cette dégradation est méritée.
00:55:16 C'est-à-dire qu'en fait, vous avez raison,
00:55:18 les agences de notation n'ont plus le voix en poupe depuis quelques années,
00:55:21 elles se sont beaucoup décrédibilisées justement après la crise de subprimes,
00:55:24 elles n'avaient pas vu venir justement toute cette crise, etc.
00:55:27 Maintenant on essaye de regagner en crédibilité.
00:55:29 Ce qu'il faut savoir c'est que cette dégradation est justifiée,
00:55:32 pourquoi ? Pour une raison simple,
00:55:33 c'est que malheureusement la France n'a pas tenu ses engagements,
00:55:36 notamment de réduction de la dette publique,
00:55:38 et ce qui est très intéressant c'est qu'on a ajouté justement chez Fitch,
00:55:42 et les autres agences vont le faire également sûrement,
00:55:44 il y aura Standard & Poor's le 2 juin,
00:55:46 donc cette instabilité sociétale.
00:55:48 C'est ça qui est dangereux parce que ce qu'on note effectivement dans un pays,
00:55:51 alors là aussi il faut rassurer évidemment les Français,
00:55:54 on reste quand même parmi les meilleurs notes,
00:55:55 on n'a plus le AAA depuis 2012, là ça continue de baisser,
00:56:00 c'est pas dramatique, le seul problème c'est qu'on pourrait encore tomber
00:56:02 dans les prochains mois, et là la conséquence pour les Français
00:56:05 elle est très simple, c'est que si on est moins bien noté,
00:56:08 les taux d'intérêt de la dette publique vont augmenter,
00:56:11 et donc les taux d'intérêt de tous nos crédits
00:56:14 qui ont déjà beaucoup augmenté vont encore augmenter,
00:56:16 et c'est là où ça devient très dangereux,
00:56:18 parce que si les taux d'intérêt augmentent,
00:56:20 ça casse l'infestissement des entreprises,
00:56:23 ça casse la consommation des ménages,
00:56:24 et donc on revient dans une récession,
00:56:27 et donc vous voyez le scénario de catastrophe il est là,
00:56:29 parce que si la récession revient, ça veut dire plus de chômage,
00:56:32 donc plus de déficit, donc plus de dette,
00:56:34 donc encore une nouvelle dégradation,
00:56:36 augmentation des taux d'intérêt,
00:56:38 c'est un cercle pernicieux qui est très très dangereux,
00:56:41 mais encore une fois ce n'est pas tombé du ciel,
00:56:43 ça fait des mois que, en tout cas en ce qui me concerne, j'alerte,
00:56:46 malheureusement on ne fait rien,
00:56:48 et donc aujourd'hui cette sanction elle tombe,
00:56:50 et je pense que malheureusement ce n'est pas terminé.
00:56:51 Marc Twaty, autre question,
00:56:53 parce que tout le monde veut réagir sur le plateau,
00:56:55 moi je suis vraiment fasciné de voir à quel point
00:56:58 cette information a été sous-traitée ce week-end,
00:57:00 et à quel point cette note peut avoir des conséquences inquiétantes,
00:57:04 voire dramatiques pour l'avenir de l'économie française.
00:57:08 On est les champions du monde de la dépense publique,
00:57:12 on a plus de 600 milliards d'euros de dette en plus,
00:57:16 puisqu'on atteint quasiment 3000 milliards
00:57:18 depuis le premier quinquennat d'Emmanuel Macron,
00:57:23 par rapport à l'Allemagne par exemple, où est-ce qu'on se situe ?
00:57:26 Est-ce qu'on est plus proche économiquement de l'Allemagne ou de la Grèce ?
00:57:30 Ou de l'Albanie ?
00:57:32 La Grèce pas encore, mais plutôt de l'Italie j'ai envie de dire.
00:57:35 Le problème c'est que justement l'Allemagne,
00:57:37 elle est toujours triple A.
00:57:40 Il n'y a pas que l'Allemagne qui est triple A,
00:57:41 les Pays-Bas également, même les États-Unis sont triple A.
00:57:43 Pourquoi ? Parce que finalement, ils donnent une garantie sur l'avenir.
00:57:46 Ils montrent qu'il y a finalement une direction,
00:57:49 qu'il y a finalement aujourd'hui,
00:57:51 on ne va pas faire n'importe quoi avec la République,
00:57:53 et c'est ça qui est très important,
00:57:54 puisqu'aujourd'hui la dette publique française
00:57:56 va bientôt atteindre 115% du PIB,
00:57:59 alors qu'en Allemagne, nous sommes à 67% du PIB.
00:58:04 Donc quand on dit "mais on n'avait pas le choix,
00:58:06 il y avait le coronavirus, etc.",
00:58:08 si on avait le choix, puisque les Allemands justement,
00:58:10 comme tout le monde, ils ont augmenté leur dette
00:58:11 et puis après ils se sont calmés.
00:58:13 Mais il y a encore plus grave que la dette publique,
00:58:15 c'est, vous l'avez dit un petit peu, la dépense publique.
00:58:17 Et là je vais peut-être vous surprendre,
00:58:19 c'est qu'on fait pire que l'Italie.
00:58:20 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, la dépense publique
00:58:23 par rapport à notre PIB, à notre richesse,
00:58:25 c'est plus de 58% de notre PIB.
00:58:28 C'est quasiment du jamais vu, à part le coronavirus.
00:58:30 Alors que les Italiens, eux, sont tombés à 53%.
00:58:35 Donc c'est complètement fou, ça veut dire que,
00:58:36 ça on ne le dit pas,
00:58:37 mais les Italiens ont fait beaucoup plus
00:58:40 d'efforts budgétaires que nous.
00:58:42 Mais d'ailleurs, j'ai envie de dire,
00:58:44 si on avait une croissance forte,
00:58:46 si on avait la paix sociale,
00:58:48 si on réduisait les inégalités,
00:58:49 on pourrait dire, au diable avarice,
00:58:51 c'est pas grave d'augmenter la dette publique,
00:58:53 mais c'est là qu'est la sanction.
00:58:54 C'est que malgré la gaffe J de dette publique,
00:58:57 de dépense publique, malgré tout ça,
00:58:59 on voit ce qui s'est passé derrière moi,
00:59:01 ce qui se passe encore aujourd'hui,
00:59:02 on a malheureusement un malaise.
00:59:04 Mais vous avez entièrement raison.
00:59:05 On a une crise sociétale.
00:59:07 Donc c'est ça qui ne colle pas.
00:59:08 C'est que si je mettais mon lien public,
00:59:10 on devrait être tranquille.
00:59:11 Malheureusement, malgré tout ça,
00:59:13 on a une instabilité sociétale,
00:59:15 on a une crise sociétale qui est en train d'arriver.
00:59:18 Et c'est ça qui nous rend peut-être
00:59:19 encore plus dangereux que l'Italie.
00:59:21 Merci beaucoup pour toutes ces précisions,
00:59:23 Marc Twati, on va commencer le débat.
00:59:24 Mais il a tellement raison.
00:59:26 C'est-à-dire qu'on n'a jamais dépensé autant d'argent.
00:59:28 L'école s'effondre, la justice s'effondre,
00:59:30 l'hôpital s'effondre et tous les services publics,
00:59:32 je pourrais dire la même chose,
00:59:33 l'éducation nationale s'effondre.
00:59:35 Mais parce qu'on ne travaille pas assez, écoutez.
00:59:38 Donc c'est de la faute des travailleurs,
00:59:39 c'est parce qu'on ne bosse pas assez.
00:59:40 Bon écoutez, Eliott, est-ce que je peux finir une phrase ?
00:59:42 Déjà, la première phrase.
00:59:43 Oui, c'est la faute des Français en général.
00:59:46 Quatre d'accord.
00:59:47 Oui, c'est la faute des Français en général.
00:59:49 Ça ne veut pas dire individu par individu.
00:59:51 Il y a une France qui travaille, une France qui ne travaille pas.
00:59:53 Excusez-moi, c'est comme ça.
00:59:54 Tous les chiffres le disent.
00:59:56 En 1960, on était 7e place pour le PIB par habitant.
01:00:01 On est à la 24e.
01:00:03 Vous croyez qu'on peut continuer à s'endetter
01:00:06 et s'en travailler plus, s'en produire ?
01:00:09 Mais c'est invraisemblable.
01:00:11 C'est invraisemblable que les gens…
01:00:13 Juste un mot, sur les marchés.
01:00:15 Les gens disent "Ah c'est très mal,
01:00:16 Macron a fait sa réforme sur les marchés".
01:00:18 Mais bon sens, si vous ne voulez pas dépendre des marchés,
01:00:20 il ne faut pas être endetté.
01:00:23 Les faits sont têtus, les chiffres existent.
01:00:26 Effectivement, oui, toi tu as fait raison,
01:00:29 la France travaille moins que les autres pays.
01:00:30 On peut prendre le truc.
01:00:32 Tous les chiffres, tout l'indiquent, tout le dit.
01:00:35 Deuxièmement, il y a un véritable déni en France
01:00:38 sur effectivement la dette et l'endettement.
01:00:41 C'est-à-dire qu'il faut savoir,
01:00:43 le budget de l'État, c'est 437 milliards.
01:00:48 Le déficit sur ces 437 milliards, c'est 137 milliards.
01:00:51 Ça va être la faute des Français qui ne travaillent pas assez ?
01:00:54 Ce n'est pas de la faute du quoi qu'il en coûte par exemple ?
01:00:56 Ce n'est pas de la faute de la tension sociale ?
01:00:59 La tension sociale c'est quoi ?
01:01:01 De 30 ans.
01:01:02 Attends, ça date de quand ?
01:01:03 Ça date de la crise sanitaire.
01:01:05 C'était au moment du Covid.
01:01:07 Bah oui, c'est ce que je viens de dire.
01:01:08 Le dernier budget de la France…
01:01:09 Vous plaisantez ou quoi ?
01:01:10 600 milliards en plus en 6 ans.
01:01:12 Mais oui, mais vous dites que c'est la faute des Français maintenant.
01:01:14 On a quand même le droit de ne pas être d'accord.
01:01:16 On a le droit de dire quelque chose qui n'est pas…
01:01:20 Le dernier budget de la France en équilibre, c'était quand ?
01:01:25 Allez-y, allez-y.
01:01:26 74.
01:01:27 Allez-y professeur Lefer.
01:01:29 Il me semble que c'est 74.
01:01:31 C'est-à-dire que tous les ans, tous les ans, tous les ans, depuis maintenant 7 ans,
01:01:37 on dépense plus que ce qu'on produit, comme je le dis justement.
01:01:40 La France…
01:01:41 C'est le jeu qu'on avance.
01:01:42 Vous parliez de l'Allemagne tout à l'heure.
01:01:46 La France est le dernier pays qui n'a pas fait sa réforme des retraites.
01:01:50 Les Allemands l'ont fait en 2004.
01:01:52 Aujourd'hui, ils sont à 65 ans, ils sont en train de penser à passer…
01:01:55 Le problème, c'est pas lui la raison de l'intérêt.
01:01:56 Mais évidemment.
01:01:57 Le principal problème de la France, c'est la productivité du pays.
01:02:00 Mais que voulez-vous ?
01:02:01 Malheureusement, c'est la productivité du pays.
01:02:02 Mais oui, mais vous n'êtes pas d'accord avec ça.
01:02:03 La productivité.
01:02:04 La productivité.
01:02:05 Si vous pouviez laisser parler aussi de l'autre côté du plateau, qui est en train
01:02:09 de moléviser la parole.
01:02:10 Nathan, Philippe, allez-y.
01:02:11 De fait, la France travaille moins que les autres pays.
01:02:12 La vérité est équilibrée.
01:02:13 Donc c'est de la faute des Français si aujourd'hui la dette est d'abyssal, les services publics
01:02:22 s'effondrent.
01:02:23 Parce que l'économie, la gestion de nos impôts, ce sont les Français qui sont responsables.
01:02:28 Vous les Français, vous ne êtes responsables de rien.
01:02:30 Je ne dis pas ça.
01:02:31 Je dis qu'ils sont responsables de tout.
01:02:32 Je suis venu dire qu'ils sont responsables de tout.
01:02:33 Parce qu'ils ne travaillent pas.
01:02:34 Mais pas du tout.
01:02:35 Philippe Bilger.
01:02:36 Ce qui m'a intéressé dans l'intervention de Marc Twaty, c'est d'abord qu'elle était
01:02:45 très claire.
01:02:46 Ce n'est pas toujours le cas pour quelqu'un qui est assez ignorant de ces phénomènes
01:02:50 comme moi.
01:02:51 Et deuxième élément, je vois l'importance du désordre social dans l'abaissement de
01:02:58 la note de la France.
01:02:59 Ça fait tout de même considérable.
01:03:01 Comme si on ne mettait pas en cause la politique économique elle-même.
01:03:05 Et d'ailleurs Bruno Le Maire a cherché à réagir à cet abaissement de la note.
01:03:10 Mais vous avez entièrement raison.
01:03:11 On va entendre Bruno Le Maire dans un instant.
01:03:13 Mais ce qui est intéressant, c'est est-ce qu'il fallait mettre le pays à l'arrêt,
01:03:18 ou en tous les cas sous tension.
01:03:19 Parce que le pays n'a jamais été à l'arrêt sur cette réforme pour l'instant.
01:03:21 C'est-à-dire que contrairement à 1995, le pays n'a pas été totalement bloqué.
01:03:25 En revanche, il y a eu une contestation sociale qui est inédite.
01:03:27 Est-ce qu'il fallait aller vaille que vaille sur cette réforme des retraites, économiser
01:03:33 15 milliards d'euros par an.
01:03:35 Mais si c'est pour avoir un pays entre guillemets à feu et à sang, les agences de notation
01:03:40 nous répondent…
01:03:41 C'est avec des raisonnements comme ça que depuis 30 ans on ne fait pas les réformes.
01:03:46 Allez dire ça à l'agence.
01:03:48 L'agence Fitch vous répond que c'était une erreur.
01:03:51 Non, on ne parle pas des réformes des retraites.
01:03:53 Vous n'avez pas compris.
01:03:55 L'impasse politique, je lis le communiqué.
01:03:58 L'impasse politique et les mouvements sociaux constituent un risque pour le programme de
01:04:04 réforme d'Emmanuel Macron.
01:04:05 Ce qui veut dire que passer des réformes, oui.
01:04:08 Mais si c'est pour que le pays soit en ébullition, non.
01:04:13 Donc vous ne pouvez pas passer des réformes.
01:04:16 Ce qui pointe, c'est le délit.
01:04:18 Nathan Devers, aidez-moi.
01:04:20 Ils ne veulent pas entendre.
01:04:23 Mais Eliott vous êtes génial.
01:04:25 Ce n'est jamais la faute des Français, c'est toujours que les gouvernants.
01:04:28 Tout est la faute de Macron.
01:04:30 Mais par exemple tout à l'heure, Eliott parlait de la détérioration des services
01:04:34 publics.
01:04:35 Ça, ce n'est pas de la faute des Français.
01:04:36 Ça, on ne peut pas dire que si l'hôpital se passe mal, on ne peut pas dire que ce soit
01:04:41 de la faute des Français qui ne travailleraient pas assez.
01:04:43 Ça, c'est une question qui relève de nos dirigeants.
01:04:47 Et sur la réforme en elle-même, moi je trouve que c'est une réforme complètement
01:04:52 contre-productive.
01:04:53 On sait qu'un des grands facteurs clés pour l'avoir prise, c'était cette question des
01:04:58 agences de notation.
01:04:59 Qu'il ne fallait pas que la note de la France s'abaisse.
01:05:01 Et si vous voulez, ça a été tellement mal fait.
01:05:03 Ça a été fait avec tellement peu de dialogue, avec tellement peu d'explications.
01:05:07 Par exemple, le gouvernement, dans le débat sur la réforme des retraites, n'a jamais
01:05:10 parlé de ces questions des agences de notation.
01:05:13 Ils nous ont parlé du déficit de la retraite, ils nous ont parlé du rapport de corps,
01:05:16 ils nous ont parlé de mille et une choses.
01:05:18 Ils auraient dû nous dire qu'il y a un risque réel que la note de la France s'abaisse.
01:05:21 Ils ne l'ont pas fait.
01:05:22 Et résultat, en fait, ils estimaient que tous les moyens étaient bons pour garder cette note.
01:05:27 Et précisément, il y a eu une inversion des fins et des moyens.
01:05:29 Et on se retrouve avec ce qui est précisément l'anti-objet de la réforme.
01:05:33 En un mot, parce que j'ai beaucoup de thème.
01:05:35 D'abord, ils l'ont fait parce que quand il a été question de dire "on a un problème
01:05:38 d'endettement et de marché", tout le monde a hurlé en disant "oh regardez comme ils
01:05:42 sont soumis au marché".
01:05:43 Ça a été absolument dévastateur.
01:05:45 Non mais moi, je suis quand même frappée par le raisonnement d'Eliott.
01:05:49 Ou même le vôtre.
01:05:50 C'est-à-dire qu'en gros, les services publics, nous ne sommes absolument pas responsables.
01:05:54 Si nous demandons à tous les élèves et le BAC, nous ne sommes pas responsables.
01:05:58 Si les dépenses de santé ont explosé, c'est pas du tout.
01:06:01 Il n'y a rien à voir aussi avec le fait que nous dépensons sans compter, que nous
01:06:06 refusons le moindre rationnement des dépenses de santé, y compris Bénine.
01:06:11 Donc on n'est jamais responsable de rien.
01:06:13 On est des enfants.
01:06:15 Ce qui est intéressant, c'est qu'on n'est pas loin de basculer dans ce néologisme qui
01:06:19 avait été créé par Dormesson en son temps, il y a plusieurs années, qui est assez intéressant,
01:06:23 c'est l'inaptocratie.
01:06:24 C'est-à-dire qu'on élit les moins capables de gouverner, ils sont élus par les moins
01:06:31 capables de produire, et le reste de la population demande à ce qu'on verse des chèques régulièrement
01:06:37 par qui ? Grâce à l'argent produit par les grandes sociétés.
01:06:41 On n'est pas très loin de basculer dans cette sorte de système.
01:06:45 Je présente toutes mes excuses aux téléspectateurs car le débat n'était pas très clair, parce
01:06:49 que ça a trop crié, et heureusement que Marc Toitier était là pour clarifier les choses.
01:06:55 Revenons sur le 1er mai.
01:06:58 Vous savez que normalement le Rassemblement National fait ses...
01:07:01 Pyramide !
01:07:02 Exactement.
01:07:03 Et surtout, normalement, c'est devant la statue de Jeanne d'Arc.
01:07:06 Vous vous souvenez de cette séquence avec Jean-Marie Le Pen qui hurle "Jeanne, au secours !"
01:07:09 Il y a quelques années...
01:07:11 On l'a ? Ah, nous l'avons.
01:07:13 Mais vous étiez pas née ?
01:07:14 Peut-être qu'il est dur de rappeler.
01:07:15 Allez, en regardant.
01:07:16 Mais quoi, c'est un compliment ?
01:07:17 Jeanne, au secours !
01:07:20 Je ne me souviens plus de la date, je vais demander à Marine quand est-ce que c'était.
01:07:24 Mais en tous les cas, cette fois-ci, le Rassemblement National a décidé de...
01:07:28 Délocaliser.
01:07:29 Délocaliser sa mobilisation au Havre.
01:07:33 Et je ne sais pas si vous avez vu le petit tweet d'Edouard Philippe qui s'est moqué
01:07:38 un peu de Jordan Bardella qui, en une du Havre Normandie, disait "Nous sommes au Havre chez nous".
01:07:46 Et Edouard Philippe, le maire du Havre, a répondu "Mais bien sûr !"
01:07:50 Et d'ailleurs, Jordan Bardella dit "L'objectif, c'est qu'en 2026, il y ait un maire Rassemblement National au Havre".
01:07:58 Réponse également d'Edouard Philippe.
01:08:00 Vous allez voir ce que vous allez voir.
01:08:02 Voilà pour Edouard Philippe.
01:08:03 Je sais que Yoann Uzaï est sur le terrain pour nous expliquer un peu ce qui se passe
01:08:06 parce que vous savez qu'il y a une contre-manifestation également avec des associations, des rappeurs
01:08:13 contre la mobilisation du Rassemblement National au Havre.
01:08:17 Yoann Uzaï.
01:08:18 Le Havre, un choix évidemment très politique.
01:08:21 Le Havre, ville ouvrière, ville populaire et ville d'Edouard Philippe.
01:08:24 Le Havre qui a longtemps été une ville communiste, un bastion que le Rassemblement National aimerait bien faire basculer en 2026.
01:08:31 Car on le sait, la gauche a depuis de nombreuses années perdu en grande partie l'électorat ouvrier au profit du parti de Marine Le Pen.
01:08:40 Le Havre, la Normandie, l'Ouest de la France, en règle générale, une terre de conquête pour le Rassemblement National
01:08:46 qui réalise des scores inférieurs à ses scores nationaux.
01:08:49 Marine Le Pen est par exemple arrivée seulement en troisième position au premier tour de la dernière élection présidentielle.
01:08:55 Voilà pour les symboles.
01:08:57 Le slogan à présent, le Rassemblement National va lancer une campagne aujourd'hui autour de la paix sociale
01:09:03 en réponse aux 100 jours d'apaisement voulu par le président de la République.
01:09:07 Marine Le Pen souhaite faire passer un message principal.
01:09:10 Selon elle, Emmanuel Macron incarne désormais le désordre.
01:09:14 Elle souhaite, elle, incarner la stabilité.
01:09:16 Voilà le message qu'elle s'efforcera de faire passer dans le discours d'une trentaine de minutes qu'elle prononcera à 14h.
01:09:22 Bon, il y a une contre-manifestation, c'est ça qui est quand même hallucinant.
01:09:26 C'est-à-dire que vous avez des gens qui sont en train de contre-manifester avec des associations, des rappeurs.
01:09:30 Médine, c'est celui qui avait fait un concert, si mes souvenirs sont bons, où il y avait une...
01:09:34 pas une poupée, mais vous savez le jeu où on tape sur les...
01:09:38 - Un quoi ? - Des mots à comment ?
01:09:39 - Une piñata ? - Une piñata.
01:09:41 Avec l'image de la députée du Rassemblement National, c'était vraiment un concert.
01:09:44 Mais franchement, toutes ces manifestations, moi qui suis plus âgée que vous, ça fait 4-5 mois, j'en ai vu 50.
01:09:50 À Strasbourg, je me rappelle très bien quand le Front National, c'était le Front, avait fait son congrès à Strasbourg.
01:09:56 Alors là, "F comme fascistienne, comme nazie".
01:09:59 Et chacune de ces contre-manifestations a rythmé l'ascension du Front National.
01:10:04 Donc, à part donner bonne conscience, à part montrer sa belle âme, elles ne servent à rien.
01:10:09 Elles sont antidémocratiques et elles sont en plus totalement idiotes,
01:10:13 une fois qu'on n'est plus avec le Front mais avec le Rassemblement National.
01:10:16 - Oui, mais enfin, on a le droit de manifester.
01:10:18 - Oui, on a le droit de faire monter le Front. On a le droit d'être bêtes.
01:10:21 - Ça, c'est... Oui, on peut.
01:10:23 - On a le droit de manifester.
01:10:25 - Le Front National, en l'occurrence, c'est plutôt le déclassement de la France.
01:10:28 C'est justement le déclin des services publics.
01:10:30 - La morale, faites au peuple.
01:10:32 - La morale, faites au peuple.
01:10:34 - Il y a quelque chose qui est très intéressant, qui est fait depuis plusieurs années,
01:10:38 et dont on parle assez peu, par le ministre du Numérique, qui est quasiment inconnu.
01:10:42 Il va créer et inaugurer un pylône dans ce qu'on appelle les zones blanches en France.
01:10:48 - Un pylône ?
01:10:49 - Oui, effectivement, un pylône par semaine.
01:10:51 Et ce sont des zones, comme par hasard, où le Rassemblement National,
01:10:54 effectivement, à chaque élection, a des scores de plus en plus importants.
01:10:58 Pourquoi ? Parce que ce sont les personnes qui ne bénéficient pas aujourd'hui de la mondialisation.
01:11:03 - Vous avez raison.
01:11:04 - Effectivement, qui voient le train passer devant eux et qui ne bénéficient d'aucun des avantages de la mondialisation.
01:11:09 - C'est vrai, mais la moraline a deux balles.
01:11:11 - C'est un symbole intéressant.
01:11:12 - La moraline a pas l'obligation de nous dénoncer de la France.
01:11:15 - On aura des images dans un instant de la contre-manifestation, s'il vous plaît.
01:11:19 Cette contre-manifestation est prévue au Carré des Docs,
01:11:22 lieu où Edouard Philippe avait lancé son parti.
01:11:26 C'est intéressant, ce bras de fer qui est en train de s'organiser
01:11:29 entre Edouard Philippe, Philippe Béleger et Jordan Bardella.
01:11:33 - Mais on voit la manière tout de même très subtile et un peu soyeuse dont Edouard Philippe réagit.
01:11:39 - C'est pour ça que je l'aime bien.
01:11:41 Ça n'est pas un malade et un énergumène.
01:11:43 Il a une manière élégante de s'opposer au Rassemblement national.
01:11:48 Et là où je rejoins Elisabeth, le gros problème, c'est qu'on continue à croire
01:11:54 que l'affirmation d'une certaine morale suffira à le faire baisser.
01:11:59 Je crois, parce qu'en réalité, c'est une paresse intellectuelle et politique
01:12:04 puisque ça dispense de le contredire politiquement.
01:12:08 - Et ça c'est grave. Nathan Devers ?
01:12:10 - Je suis partiellement d'accord.
01:12:12 Ça veut dire, oui, faire des manifestations contre le...
01:12:14 - Vous êtes soyeux ?
01:12:15 - On peut avoir un peu de nuance.
01:12:18 Faire des manifestations contre le Rassemblement national,
01:12:21 quand c'est juste des slogans, je suis d'accord avec vous que ça ne va pas très loin
01:12:25 et que ça ne convainc personne à part les gens qui sont déjà convaincus.
01:12:28 Mais je ne pense pas qu'on s'oppose à la montée du Front national ou qu'on l'empêche
01:12:34 quand on reprend ces éléments de langage comme peut le faire M. Darmanin
01:12:39 ou certains ministres du gouvernement.
01:12:41 Je ne pense pas qu'on s'oppose non plus au Rassemblement national
01:12:43 quand, par exemple, on nie son positionnement dans l'échiquier politique
01:12:47 quand on dit que c'est un parti qui n'est pas un parti d'extrême droite.
01:12:49 Donc ce que je veux dire, c'est que je pense qu'il faut s'opposer au Rassemblement national
01:12:53 sans faire de moraline, là je vous suis, mais pas non plus avec de la complaisance,
01:12:57 avec un débat qui est rationnel, qui est...
01:13:01 Vous voyez bien que sur la question migratoire qui sert à pachiser le Rassemblement national,
01:13:05 les Français sont à 80% d'accord avec ces positions
01:13:09 et la position morale est une position complètement déconnectée de la vraie vie des gens.
01:13:14 Mais les Français, il y a une majorité de Français qui sont pour le rétablissement de la peine de mort,
01:13:18 ça n'a rien à voir, c'est pas parce que les Français sont...
01:13:20 Et on a même une majorité contre la réforme des retraites, peut-être qu'ils ont autant.
01:13:22 Mais moi je ne suis pas sur ce genre d'argument.
01:13:24 On sera dans... Ah ben on était en direct avec Thibault Marcheteau qui est l'un de nos reporters,
01:13:29 justement, qui couvre cette manifestation.
01:13:32 Thibault Marcheteau, la contre-manifestation à la fête de la Nation,
01:13:37 donc du Rassemblement national s'était lancée,
01:13:41 est-ce que ça se passe dans le calme, Thibault Marcheteau ?
01:13:44 Oui, bonjour Eliott, ça se passe dans le calme, effectivement.
01:13:49 Le cortège s'était lancé il y a maintenant quelques minutes,
01:13:52 on a un tout petit trajet puisqu'on fait simplement 2 kilomètres
01:13:55 pour rejoindre cet esplanade Nelson Mandela où une contre-fête, c'est le mot,
01:13:59 a été organisée avec énormément de stands syndicaux,
01:14:02 avec un concert gratuit, notamment du rappeur Médine,
01:14:05 et c'est à quelques mètres, quelques mètres, de cette réunion du Rassemblement national.
01:14:10 On a pu questionner les manifestants sur ce qu'ils pensaient de cette fête,
01:14:14 beaucoup nous ont dit que c'était une provocation de faire ça à quelques mètres
01:14:18 le 1er mai de ce rassemblement, de cette contre-fête qui est organisée par l'intersyndical.
01:14:23 D'autres nous ont également dit qu'il fallait laisser la parole à tout le monde
01:14:26 et que c'était une mise en valeur, en tout cas un coup de projecteur sur cette ville du Havre,
01:14:31 sur toute la mobilisation et qu'il fallait entendre toutes les voix.
01:14:34 Donc vous voyez, des manifestants mitigés quant à la venue du Rassemblement national dans leur ville.
01:14:39 Cette contre-fête doit commencer à midi et terminera vers 19h en fin d'après-midi.
01:14:46 Merci beaucoup Thibault Marcheteau pour toutes ces précisions,
01:14:49 j'espère que ça va se passer dans le calme, cette contre-manifestation.
01:14:53 Voilà ce qu'on pouvait dire sur le Havre, on verra quelques images de Rennes.
01:15:00 Rennes, pourquoi Rennes ? La mobilisation qui se poursuivra dans quelques instants.
01:15:05 Vous voyez qu'à Rennes, ces images en direct de la manifestation.
01:15:08 Rennes, il faut faire attention, parce qu'il y a eu énormément de tensions, Reda Belladge,
01:15:12 ces dernières semaines sur les manifestations contre la réforme des retraites.
01:15:16 Il y avait plusieurs villes extrêmement tendues, il y a eu Lyon, il y a eu Bordeaux,
01:15:21 où la porte de la mairie avait été ouvrée.
01:15:23 Rennes également, c'est un bastion des ultra-gauches et des ultra-radicaux, c'est bien ça ?
01:15:27 Oui, ça a été compliqué sur Rennes, on a eu beaucoup d'images d'affrontements
01:15:32 entre les radicaux et les policiers, et les forces de l'ordre.
01:15:36 C'est vrai qu'à chaque manifestation, c'est très compliqué, c'est entre villes,
01:15:40 on voit que c'est étroit pour nous, les interventions et la gestion de maintien de l'ordre, c'est pas évident.
01:15:44 Aujourd'hui, est-ce qu'il y a une ville qui vous inquiète plus qu'une autre ?
01:15:49 C'est-à-dire, est-ce que c'est à Paris qu'on verra finalement l'épicentre des Black Blocs,
01:15:54 ou est-ce que c'est plus Rennes, Nantes ou encore Bordeaux ?
01:15:58 Est-ce que symboliquement, ce sera sûrement Paris, mais bon, est-ce qu'il y a des règles ?
01:16:03 Je pense pas qu'il y a des règles.
01:16:05 Là, on est depuis plusieurs semaines, depuis plusieurs mois sur un fil rouge.
01:16:09 Le jour où on va avoir un blessé très très très grave au niveau des forces de l'ordre,
01:16:14 j'espère pas qu'on y arrivera, ou si les manifestants aussi,
01:16:17 là on risque de basculer, je pense, dans un autre degré de violence,
01:16:20 et c'est ça qui est surtout inquiétant.
01:16:22 Mais c'est souvent quand on couvre une manifestation, ce qu'on se dit à la fin,
01:16:25 qu'il est miraculeux, même s'il y a quand même eu 2000 policiers blessés depuis le début,
01:16:29 il y a eu aussi des manifestants blessés, parfois graves.
01:16:32 Mais en sortant de manifestation, je me suis toujours dit,
01:16:36 mais c'est un miracle qu'aujourd'hui, au vu de la violence,
01:16:41 des affrontements qu'il peut y avoir entre éléments radicaux et forces de l'ordre,
01:16:45 que finalement il n'y ait pas de, disons le mot, de morts.
01:16:50 Oui, et puis surtout, il faut quand même saluer le travail des services d'ordre des syndicats,
01:16:55 parce que là, il y a une vraie force par rapport à ça,
01:16:59 et c'est ça, ceux qui manifestent, j'aime pas le mot, pacifiquement, sont très organisés.
01:17:03 Et ce qui nous fait peur, on a vu au travers des réseaux sociaux,
01:17:07 on a quand même certaines inquiétudes, on appelle à des rassemblements dans la soirée,
01:17:10 et là, c'est encore autre chose, parce que là, je sais pas, on n'aura pas les drones de nuit,
01:17:15 on n'aura pas certains outils, et la problématique, c'est que ces mouvements-là,
01:17:19 on bascule du maintien de l'ordre, comme ça va être le cas cet après-midi,
01:17:22 à des violences urbaines, comme on le voit dans certains quartiers de provinces difficiles,
01:17:26 ou en région parisienne.
01:17:27 La semaine après l'utilisation du 49.3, j'étais sur le terrain,
01:17:31 et vous avez dit "ce qui nous fait peur", et c'est un terme que je n'entendais pas
01:17:35 lorsque j'étais au contact des forces de l'ordre les années précédentes.
01:17:38 Et la semaine passée, l'utilisation du 49.3, ça avait été extrêmement chaud,
01:17:42 et puis il y avait eu une nouvelle mobilisation, Philippe Bilger,
01:17:45 et j'avais eu un policier qui m'avait dit, qui était membre, haut placé,
01:17:51 il m'a dit "c'est la première fois que j'ai peur".
01:17:54 Mais vous avez une réflexion, Eliott, à l'instant très pertinente,
01:17:59 parce qu'on n'insiste pas assez là-dessus.
01:18:02 Alors que la fureur des manifestants, des opposants, des casseurs, des voyous, augmente,
01:18:10 on a de l'autre côté, du côté des forces de l'ordre, en permanence,
01:18:16 une maîtrise des moyens dont elles disposent.
01:18:20 Je veux dire, imaginons que les forces de l'ordre utilisent dans leur extrémité
01:18:26 tous les moyens que la loi leur offre.
01:18:29 Eh bien, je pense qu'il y aurait eu, évidemment, comme le dit notre ami,
01:18:34 des dégâts, des blessés, voire des morts.
01:18:38 Il faut bien rendre hommage aux forces de l'ordre, précisément à cause de la maîtrise qu'elles ont,
01:18:45 et du refus des moyens extrêmes dont elles auraient le droit d'user.
01:18:51 Bien sûr. Allez-y Gérard.
01:18:52 C'est pour ça que tous les discours qu'on entend quelquefois, par exemple,
01:18:55 dans les quartiers, "il faut envoyer l'armée", etc., c'est totalement absurde.
01:18:59 Le rôle de la police et sa technicité, c'est justement d'arriver à maintenir l'ordre,
01:19:05 comme elle le fait, avec un extrême minimum de victimes.
01:19:10 Il peut y en avoir, mais d'une façon générale, ces gens-là savent faire,
01:19:14 le font plutôt bien, même si on peut contester tel ou tel...
01:19:18 Mais voilà, et c'est ce qu'il fait.
01:19:20 Pardonnez-moi Gérard, mais c'est deux choses qui n'ont rien à voir.
01:19:23 Quand Samia Ghali connaît les quartiers Nord, qui connaît la situation au quotidien,
01:19:32 où on est dans des zones parfois de guerre, et qui demande à ce que l'armée intervienne,
01:19:38 c'est parce qu'elle sait ce qui est en train de se passer.
01:19:41 Mais il y a beaucoup de gens qui ne sont pas de son avis.
01:19:42 Moi je pense qu'elle n'a pas forcément...
01:19:43 Elle sait, d'ailleurs, ça elle ne l'a jamais fait, elle le réclame depuis...
01:19:46 L'armée n'est pas faite pour ça, ce n'est pas son rôle.
01:19:49 Il nous reste moins de 10 minutes...
01:19:51 Est-ce qu'on peut dire un mot sur...
01:19:52 Non, parce que je voudrais absolument qu'on parle de Mayotte.
01:19:55 Non, mais c'est l'une des images du week-end.
01:19:57 D'accord, vous avez raison.
01:19:58 Je ne voulais vraiment pas qu'on...
01:20:00 Un, parce que CNews, la semaine dernière, il faut saluer Régine Delfour et Fabrice Elfner,
01:20:05 qui ont passé toute la semaine sur le terrain,
01:20:07 qui ont vu des choses qu'elles n'avaient jamais vues en France métropolitaine.
01:20:12 C'est dangereux.
01:20:13 C'est des zones évidemment extrêmement dangereuses.
01:20:16 On est dans une guérilla urbaine, quasiment.
01:20:20 Mayotte, ce qui m'a intéressé, c'est que ce week-end, vous aviez deux manifestations.
01:20:26 Une à Mayotte, donc à 8000 km d'ici, avec des milliers de Françaises et Français,
01:20:31 Mahorais, Mahoraises, qui étaient avec les drapeaux,
01:20:34 en train de saluer la foule, de chanter la Marseillaise,
01:20:37 de saluer l'opération Womboucho.
01:20:39 Dans le même temps, regardez à droite.
01:20:41 Là, ce sont des images à Paris, mais ça s'est passé également à Lyon, à Grenoble.
01:20:45 Des manifestations avec des associations, des ONG,
01:20:48 contre l'opération Womboucho.
01:20:51 On écoutera Régine Delfour juste après le point sur l'information,
01:20:54 qui disait, Régine, qui est grande reportère à CNews,
01:20:56 on a du mal à imaginer qu'à Mayotte, et que Mayotte, c'est la France,
01:21:00 lorsqu'on est sur le terrain et qu'on vit ce qui est en train de se vivre.
01:21:03 Audrey Bertheau pour le point sur l'information, et ensuite on écoutera Régine.
01:21:06 Des centaines de milliers de personnes sont attendues partout en France aujourd'hui.
01:21:14 Paris, Lyon, Bordeaux, plusieurs préfectures ont annoncé
01:21:17 avoir autorisé le survol des manifestations par des drones,
01:21:20 avec des caméras embarquées.
01:21:22 Ces derniers pourront donc capter, enregistrer et transmettre des images à la police nationale.
01:21:27 Trois engins survoleront le cortège parisien.
01:21:29 L'opération Orions poursuit dans la Marne.
01:21:32 C'est un test grandeur nature pour que l'armée française s'entraîne à répondre à la menace.
01:21:36 Depuis le mois de février, toute l'armée participe à cet exercice militaire
01:21:40 d'une ampleur inédite en 30 ans.
01:21:42 12 000 militaires sont actuellement rassemblés précisément dans la commune de Mourmelon.
01:21:47 Elle est la plus sacrée de toutes.
01:21:49 Regardez la couronne qui sera déposée sur la tête de Charles III lors du couronnement.
01:21:53 La couronne en or massif, certi de rubis et de saphir,
01:21:56 a été créée pour le sacre de Charles II en 1661.
01:22:00 Le couronnement aura lieu samedi.
01:22:02 Trois jours de festivité, vous le savez, sont attendus.
01:22:04 Ici Londres, à son roi, le roi Charles III,
01:22:08 nous avons la reine de l'information avec Audrey Bertheau à AC News.
01:22:12 Merci chère Audrey.
01:22:13 Les militants de Extinction Rebellion ont recouvert de peinture la fondation Louis Vuitton.
01:22:24 Je vais regarder les images pendant le JT.
01:22:28 On s'en prend à ceux qui sont les plus capables de produire.
01:22:32 On sous-estime la bêtise.
01:22:34 La principale cause de tous les maux.
01:22:36 Je pense que vous parlerez de ce sujet demain avec Pascal.
01:22:40 Mais avant cela, Régine Delfour, écoutons la,
01:22:42 grand reporter C News qui était sur le terrain pendant une semaine à Mayotte.
01:22:45 Je lui ai demandé comment vous avez vécu sur le terrain
01:22:50 et qu'est-ce que vous avez vu, votre sensation, une fois arrivé à Mayotte.
01:22:55 On a beaucoup de mal à croire que Mayotte c'est la France.
01:23:00 On est en France en fait à Mayotte.
01:23:02 Et quand vous arrivez là-bas, vous avez beaucoup de mal,
01:23:04 parce que déjà il y a ces bidonvilles.
01:23:06 Nous sommes allés dans le plus grand bidonville de France, d'ailleurs,
01:23:10 qui est à Mayotte.
01:23:12 Il y a énormément d'enfants,
01:23:14 puisque Mayotte c'est la plus grande maternité de France,
01:23:17 mais c'est aussi la plus grande maternité d'Europe, on oublie de le dire.
01:23:20 Parce qu'il y a beaucoup de Comériennes qui viennent accoucher à Mayotte.
01:23:24 Donc on a vu ces conditions de ces enfants, de ces familles qui vivent là.
01:23:29 Et à côté de ça, on a parlé avec beaucoup de Mahorais,
01:23:33 qui sont les habitants de Mayotte,
01:23:35 qui souffrent de la délinquance, puisqu'on ne peut pas sortir à certaines heures.
01:23:38 À partir de 17h, on ne peut plus sortir,
01:23:40 puisqu'il y a des barrages faits par ces délinquants.
01:23:43 Ensuite, il y a des affrontements sans arrêt avec les forces de l'ordre.
01:23:48 Et ça crée un climat de tension énorme.
01:23:50 Je retiens cette phrase, on a du mal à imaginer que Mayotte c'est la France.
01:23:54 D'abord, il faut remercier nos reporters,
01:23:58 parce que je crois que c'est vraiment un terrain très dangereux,
01:24:02 ce qui est très frappant dans ces deux images,
01:24:04 et je voudrais reprendre ce qu'avait dit Eugénie Bastier,
01:24:06 je trouve, très intelligemment, la semaine dernière,
01:24:09 c'est que la gauche, tout d'un coup, s'assoit sur le résultat d'un référendum,
01:24:13 ce fiche complètement, puisque la gauche nous explique en gros
01:24:16 que les Comoriens ne sont pas étrangers, la gauche médiatique aussi,
01:24:19 le monde Mediapart aussi, tout ça,
01:24:21 que les Comoriens ne sont pas étrangers à Mayotte.
01:24:24 Ce qui veut dire qu'ils ont une conception ethnique de la nation,
01:24:27 que ces gens doivent être de la même nationalité, avoir les mêmes droits.
01:24:31 Pourquoi ? Parce qu'ils sont des mêmes ethnies,
01:24:34 je ne sais pas comment il faut le dire,
01:24:36 mais je trouve ça lamentable.
01:24:38 Des gens ont accepté la France, d'autres l'ont refusée,
01:24:40 mais tous doivent avoir les mêmes droits.
01:24:42 Mais ce n'est pas ça, les deux images que vous avez montrées…
01:24:45 Revoyons-les peut-être avant… Allez-y.
01:24:48 La manifestation qui a eu lieu pour critiquer ce qui se passait à Mayotte.
01:24:52 Personne ne dit qu'à Mayotte c'est le paradis
01:24:55 et qu'il faut que les choses restent en l'état actuel.
01:24:57 Personne n'appelle le gouvernement à l'inaction et à la passivité.
01:25:01 Seulement, c'est les méthodes du gouvernement qui sont contestées en France,
01:25:04 mais qui sont contestées aussi à Mayotte.
01:25:06 J'ai vu, il y a eu beaucoup de témoignages de gens
01:25:08 qui, depuis Mayotte, contestaient ces méthodes.
01:25:10 Majoritairement, 3 Français sur 4 approuvent l'opération.
01:25:14 Il nous reste 30 secondes, donc on n'aura pas le temps de débattre,
01:25:17 on aurait pu approfondir.
01:25:19 Les Français, les Mahorais, les Mahoraises qui sont à Mayotte actuellement,
01:25:22 sont en souffrance.
01:25:24 C'est un quotidien, vous n'avez même pas idée de ce qu'ils vivent.
01:25:27 Aujourd'hui, ils saluent l'opération.
01:25:29 À 8000 kilomètres de là, à Paris, à Lyon, à Grenoble,
01:25:33 on va donner des leçons de morale aux forces de l'ordre,
01:25:35 aux Mahorais qui demandent qu'une chose, c'est de vivre dignement et normalement.
01:25:38 On peut agir différemment.
01:25:39 On peut agir par la diplomatie avec les colons.
01:25:42 Ils arrivent avec des machettes, Nathan.
01:25:45 Quand on donne énormément d'aide, 150 millions,
01:25:48 on ne demande pas énormément.
01:25:50 C'est fini, c'est terminé malheureusement.
01:25:52 Les gens qui habitent à Mayotte sont des citoyens français
01:25:56 et ils vivent actuellement l'enfer, qu'on le veuille ou non.
01:25:59 Et donc que l'on implienne, que l'on essaye d'avantage de rétablir la sécurité,
01:26:04 je pense que...
01:26:05 On aurait dû commencer par cette image.
01:26:07 C'est de ma faute, plutôt que Bruno Le Maire.
01:26:09 On aurait dû commencer par cette image, parce que franchement,
01:26:12 pensons aux Mahorais qui sont en souffrance et aux forces de l'ordre qui sont en opération.
01:26:16 Merci à tous les six.
01:26:18 C'était un plaisir d'être avec vous.
01:26:19 Parfois c'était un peu musqué, mais c'est toujours un plaisir.
01:26:22 Vous retrouverez bien évidemment demain Pascal Praud.
01:26:24 Je vais remercier Henri de Monrydol à la réalisation,
01:26:28 Alice Maillet à la vision,
01:26:30 Eric Boismar au son,
01:26:32 Marine Lanson bien sûr,
01:26:33 Florian Doré.
01:26:35 Toutes les émissions sont à revoir et retrouver sur cnews.fr.
01:26:38 Nous on se retrouve à 20h.
01:26:40 Bon 1er mai.
01:26:41 Et dans un instant c'est Jean-Marc Morandini.
01:26:44 A ce soir.
01:26:45 merci à bientôt !