L'invité du jour - Pascal Demolon

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Pascal Demolon est l'invité de Télématin. Le comédien sera sur les planches du théâtre de l'Œuvre dès vendredi 5 mai pour son dernier spectacle seul en scène « C'est qui qu'a fait quoi ? ». 

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Transcription
00:00 Et l'invité de Télé Matins aujourd'hui, vous le connaissez, vous l'avez forcément vu à la télé, au cinéma et même au théâtre, c'est Pascal Demollon qui est avec nous ce matin.
00:07 Bonjour !
00:08 Bonjour !
00:08 Et qui est très heureux, bonjour, d'être avec vous.
00:10 Comme je le disais tout à l'heure, l'un de vos camarades, vous êtes tous les jours chez moi le matin.
00:15 Ah oui ?
00:16 Donc je vous ai dit, voilà, un vrai fidèle et donc je suis ravi d'être chez vous aujourd'hui.
00:21 Donc plutôt l'hefto alors ?
00:22 Oui, ces derniers temps pas mal, oui.
00:24 Alors après ça varie selon les saisons, les horaires auxquels je me réveille.
00:28 Bon, on est ravis de vous recevoir en tout cas sur le plateau de Télé Matins.
00:31 On va parler ensemble de votre dernier spectacle, ça se passe au théâtre, ça s'appelle "C'est qui, qu'a fait quoi ?"
00:36 Oui.
00:36 Roule de titre quand même, vous nous expliquerez.
00:38 Ça commence vendredi au Théâtre de l'œuvre à Paris, ce sera jusqu'au 1er juillet.
00:43 Est-ce qu'on peut dire que c'est un peu un ovni ce spectacle ?
00:45 Oui, on peut le dire.
00:46 Et c'est pas pour impressionner ou faire un effet, mais c'est véritablement un ovni.
00:51 C'est l'adaptation d'un roman qui lui-même déjà est un ovni, qui m'a bouleversé lorsque je l'ai lu,
00:57 qui m'avait été adressé par l'auteur, peut-être que je vous raconterai ça tout à l'heure.
01:02 Mais oui, alors l'expression, je sais pas si on peut la dire à la télévision, une claque dans la gueule.
01:08 D'accord, très bien.
01:09 Vraiment, quand je l'ai lu.
01:10 On va regarder justement une bande-annonce et on en parle juste après.
01:12 T'as eu peur, Ninoir ?
01:19 Si, t'as eu peur, Ninoir.
01:21 Mais faut pas.
01:24 Moi aussi, un jour, j'aurai peur, Ninoir.
01:28 Mais c'est fini.
01:29 Oui.
01:30 J'ai guéri.
01:32 Et tu sais comment ?
01:33 Je vais allumer la lumière.
01:35 Ici.
01:36 Pire.
01:38 C'est vrai que c'est assez flippant, là, comme ça, quand on vous regarde.
01:41 Et vous qui faites peur, là, c'est ça ?
01:42 Oui, mais écoutez, moi, je me fais peur aussi.
01:44 Oui, oui, effectivement, oui, ça peut impressionner.
01:49 Donc, pour en dire plus, c'est un récit dans lequel vous allez essayer un petit peu de démêler le vrai du faux dans une affaire de meurtre.
01:54 On fait un petit pitch, on tout "spoilé", comme on dit en mauvais français ?
01:57 Oui, c'était exactement ça.
01:59 Voilà, c'est un personnage singulier qu'on a l'habitude de croiser les uns et les autres,
02:06 auxquels on ne prête pas forcément attention, parce que, de prime abord, ils font peur,
02:11 parce qu'ils n'ont pas tout à fait les mêmes repères que nous,
02:14 pas la manière d'appréhender l'existence.
02:18 C'est-à-dire qu'en réalité, c'est des gens où les choses se passent plutôt à l'intérieur
02:22 et qui ont très peu l'occasion de s'exprimer.
02:25 Et lorsqu'ils le font, on est un peu perdus,
02:28 parce que, par rapport à notre langage structuré, à nos codes émotionnels,
02:34 ils sont un peu décalés, on va dire.
02:36 Mais, en réalité, à chaque fois, ces gens, en tout cas ce personnage, nous révèlent des choses extrêmement...
02:44 Comme j'ai pour habitude de dire, j'adore les personnages ordinaires qui deviennent extraordinaires.
02:48 Pas forcément parce qu'ils l'ont voulu, mais malgré eux.
02:51 - D'accord. Vous le disiez, c'est inspiré d'un roman de Julie Estève qui s'appelle "Simple".
02:56 Justement, on a une petite surprise pour vous. Elle a un message pour vous, Julie Estève. Regardez.
03:00 - Quand j'ai terminé l'écriture de mon deuxième roman, "Simple", tu le sais, Pascal,
03:05 je t'ai envoyé le livre par la poste tout de suite.
03:07 On ne se connaissait pas, on ne s'était jamais rencontrés, c'était comme une prémonition.
03:11 Puis moi, j'étais une fan absolue de ton jeu et de ta singularité.
03:15 Puis un jour, je mangeais des pâtes dans ma cuisine et tu m'as appelé.
03:19 On est restés longuement en téléphone et c'est là que tout a commencé.
03:23 J'aimerais que tu nous dises pourquoi le personnage principal de ce roman et son histoire t'ont autant traversé.
03:30 Je t'embrasse et j'ai hâte de venir te voir sur scène au Théâtre de l'œuvre.
03:35 - Merci, Julie. Oui, elle a raison, l'histoire est vraie.
03:39 C'est-à-dire qu'effectivement, tout a commencé par ce livre qui est arrivé par la poste,
03:43 dans une enveloppe Kraft.
03:45 Je l'ai ouvert avec un joli mot écrit par Julie, que je ne connaissais pas, elle a raison.
03:50 Et pour tout vous dire, je pensais que c'était une vanne organisée par des copains.
03:54 - Ah oui ? - Oui, oui.
03:55 - Vous pensiez pas que c'était sérieux ?
03:56 - Non, non, non, mais je ne connaissais pas cette autrice.
03:59 Et puis de recevoir un livre comme ça, c'était étonnant pour moi,
04:03 qui venait juste d'apprendre à écrire et à lire la semaine précédente.
04:07 Donc je me disais, mais comment...
04:09 Non, en réalité, voilà, j'ai lu ce livre en cinq heures, le temps d'un trajet en Suisse,
04:15 et la dernière page du livre est arrivée au moment où j'arrivais sur le quai de la gare de la ville
04:21 où j'allais travailler et tourner.
04:23 - Et vous vous êtes dit, on y va. - Oui.
04:24 - Mais alors, on a lu que vous auriez épuisé absolument tous les arguments
04:27 pour pas faire justement ce seul en scène.
04:29 Pourquoi c'est terrifiant comme ça, de se lancer dans cette aventure tout seul sur la scène ?
04:32 - Ah, vous savez tellement de choses, donc je peux pas tricher.
04:34 - Vous avez dit la vérité. - Non, oui, je suis absolument d'accord avec vous.
04:38 C'est-à-dire que dans un premier temps, quand j'ai eu Julie au téléphone,
04:42 je lui ai donné tous les arguments pour dire que moi, le seul en scène,
04:45 c'était pas forcément quelque chose, une expérience que j'avais envie de vivre,
04:49 que j'adorais jouer avec les autres.
04:51 J'ai fait toute une liste d'arguments.
04:54 - De pourquoi il faut pas le faire. - Moi, en tout cas.
04:56 Pourquoi je voulais pas le faire.
04:58 Et très gentiment, elle a fait silence.
05:00 Et au bout d'un moment, je suis inquiet parce que je me demandais si je parlais tout seul.
05:03 Et donc, je lui ai dit "Vous êtes là ?"
05:04 Elle m'a répondu "Oui" et son "Oui" dans un petit filet de voix comme ça.
05:07 - Ça voulait tout dire. - Et voilà.
05:09 Et au bout d'un moment, ça m'est tombé de la bouche.
05:11 Je lui ai dit "Bah écoutez, qu'est-ce que vous voulez, on va le faire."
05:13 - On va le faire. - Voilà.
05:14 - Pestel de Molon, il paraît que vous étiez un enfant timide.
05:16 Comment on en vient à faire du théâtre et du cinéma quand on est timide ?
05:20 - Oui, c'est une vraie question.
05:22 Je vais essayer de vous faire une réponse courte.
05:24 Je ne sais pas.
05:25 En réalité, il y a quelque chose dont on s'investit,
05:29 quelque chose qui nous pousse vers l'avant.
05:31 Très probablement la curiosité d'un monde que je ne connaissais pas.
05:35 Et puis, quand je dis un monde, ce n'est pas forcément le monde du théâtre ou de l'acteur.
05:39 C'est aussi l'ouverture sur le monde.
05:41 Vous savez, chez nous, on avait l'impression que le monde s'arrêtait à la périphérie du département.
05:48 Et puis, tout d'un coup, pourquoi moi, j'ai eu cette envie d'aller voir ailleurs si j'y étais ?
05:53 Je ne sais pas.
05:54 - Mais vous voir à l'écran, c'est difficile ?
05:56 Ou vous le faites, vous vous regardez pour débriefer un petit peu ?
06:00 - Je ne vais pas être le premier à vous le dire, ni le dernier.
06:02 Non, j'ai beaucoup de mal.
06:04 C'est comme savoir.
06:05 On a beaucoup de mal aussi à s'entendre.
06:07 On se demande pourquoi on parle comme ça, pourquoi les choses se passent comme ça.
06:12 J'adore faire et regarder les autres.
06:15 Oui, beaucoup.
06:16 Je vais beaucoup au cinéma, je vais beaucoup au théâtre.
06:18 Je suis un vrai spectateur.
06:20 Mais me regarder, moi, c'est compliqué.

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