Déficit : les prochaines marches seront « plus difficiles à franchir » selon Gabriel Attal

  • l’année dernière
Entendu devant de la commission des finances du Sénat ce 2 mai 2023, le ministre des Comptes publics a estimé que la poursuite de la baisse du déficit public serait un « défi de taille ». Il annonce que les « Dialogues de Bercy », pour préparer avec les parlementaires le futur budget, se tiendront plus tôt que prévu.

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Transcript
00:00 Entrons maintenant dans le vif du sujet avec l'exécution budgétaire de l'année dernière,
00:03 qui en vérité peut être considérée comme une année de transition.
00:07 La réalité, c'est que nous sommes passés d'une crise à l'autre,
00:09 de la crise sanitaire à la crise de l'inflation.
00:12 Deux crises, mais à chaque fois le choix de protéger les Français du mieux possible,
00:16 les entreprises comme les ménages, tout en assurant la maîtrise de nos finances publiques.
00:20 Je ne dis pas que tout va bien, évidemment.
00:22 Je dis simplement que nous avons choisi de protéger et que le pays a tenu bon,
00:26 d'abord grâce à ces millions de Français qui travaillent, à ces chefs d'entreprise qui embauchent et qui investissent.
00:32 Je suis bien sûr ici pour échanger et répondre à vos questions,
00:34 mais permettez-moi de tirer quelques enseignements concernant l'exécution budgétaire de l'année dernière.
00:40 Le premier enseignement à tirer, je crois, c'est celui de l'efficacité de la politique économique
00:44 qui a été conduite pour protéger face à la crise de l'inflation.
00:47 Pourquoi ? Parce qu'en s'attaquant au prix de l'énergie, avec les boucliers gaz et électricité,
00:52 nous avons préservé la croissance économique et donc contribué au dynamisme des recettes,
00:57 qui est le principal facteur de l'amélioration de notre déficit public.
01:01 Au global, les recettes ont progressé de 7,3 % en 2022, après avoir progressé de 8,4 % en 2021.
01:07 Cette croissance des recettes repose principalement sur la progression de l'impôt sur les sociétés,
01:12 15,8 milliards d'euros de plus l'an dernier, ce qui nous a permis d'atteindre un record d'impôt sur les sociétés,
01:19 avec 62,1 milliards d'euros prélevés l'année dernière, alors même que nous avons diminué le taux à 25 %,
01:25 puisqu'il est passé de 33 à 25 %.
01:28 Je veux aussi relever la hausse des recettes d'impôt sur le revenu, plus 10,3 milliards d'euros,
01:32 notamment grâce au dynamisme de la masse salariale et de la TVA, plus 5,3 milliards d'euros,
01:40 évidemment dans un contexte d'inflation.
01:42 Comme lors de l'exécution précédente, ce dynamisme des recettes a largement contribué à la baisse de notre déficit public,
01:48 qui est passé de 6,5 % en 2021, je le disais, à 4,7 % l'année dernière.
01:54 Donc la réalité, c'est que les choix économiques que nous avons faits se sont révélés également vertueux
02:00 dans une certaine mesure d'un point de vue budgétaire, puisque cela nous a permis d'obtenir des recettes supplémentaires.
02:05 Comme pendant la crise Covid, nous avons fait le choix de la protection tout en poursuivant le redressement des finances publiques,
02:11 c'est-à-dire en respectant les bornes que nous avons fixées pour le retour sous les 3 % prévus en 2027.
02:18 Pour autant, et c'est le deuxième enseignement, le solde des administrations publiques demeure très dégradé,
02:23 précisément parce que nous avons consacré des moyens considérables pour casser cette spirale inflationniste.
02:28 Au total, pour les années 2021 et 2022, nous avons mis 34,5 milliards d'euros net.
02:33 Donc je défalque les recettes de CSPE et de CRI, Contribution sur la rente infraranginale des énergéticiens.
02:40 Nous avons mis 34,5 milliards d'euros net sur la table pour lutter contre l'inflation,
02:43 au travers principalement des boucliers énergétiques.
02:47 Le montant est considérable, mais la vérité, c'est que le coût des boucliers,
02:50 ce sera toujours moins cher que les deux points d'inflation que nous aurions eu en plus si nous ne les avions pas mis en place.
02:56 Donc c'est un choix que nous assumons totalement.
02:59 La dernière chose que je veux dire, c'est que nous devons impérativement tenir nos objectifs de finances publiques
03:04 et enclencher le désendettement de la France à horizon 2027, comme nous nous y sommes engagés.
03:09 J'ai conscience que le défi est de taille.
03:11 La réalité, c'est que les prochaines marches vers les 3% de déficit public à horizon 2027,
03:16 qui a même été ramené, on en débattra demain dans le PESTAB, à 2,7%, seront plus difficiles à franchir
03:23 parce que l'environnement économique n'est plus le même.
03:25 En 2022, nous avons été portés par une croissance de 2,6%.
03:29 Celle-ci va s'établir autour de 1% cette année dans un contexte de ralentissement mondial.
03:35 La conséquence, c'est que notre déficit devrait s'établir cette année à un niveau proche de celui de l'année dernière,
03:40 sans doute légèrement au-dessus de celui de l'année dernière.
03:43 Notre endettement public devrait toutefois continuer à diminuer cette année.
03:47 Le défi est de taille et pourtant, je sais que nous pouvons y arriver.
03:50 Nous avons une stratégie pour atteindre nos objectifs.
03:52 Cette stratégie, c'est d'abord de poursuivre la sortie du quoi qu'il en coûte,
03:56 c'est-à-dire des dispositifs généraux, vers des mécanismes plus ciblés.
03:59 Nous avons commencé à le faire l'an dernier.
04:01 Ce n'est pas toujours facile.
04:02 On est sorti par exemple de la ristourne générale sur le carburant,
04:05 qui a coûté 8 milliards d'euros sur l'année 2022,
04:08 pour aller vers une indemnité carburant ciblée sur les travailleurs,
04:11 et j'insiste là-dessus, les plus modestes,
04:14 autour de 1 milliard d'euros dans ce qui a été budgété.
04:18 Ensuite, nous devons réaliser des économies en 2024 et les années d'après,
04:22 parce que dans certains secteurs, nous dépensons trop
04:25 et parfois nous n'obtenons pas les résultats escomptés.
04:28 Je pense au travail.
04:29 Un pays qui prend le chemin du plein emploi peut-il se permettre
04:33 de garder le même niveau de dépenses que lorsqu'il roulait sous le chômage de masse ?
04:38 La question se pose légitimement.
04:40 Évidemment, nous y travaillons avec mes collègues.
04:42 Je pense enfin à certaines dépenses brunes, notamment fiscales,
04:45 qui ne démontrent plus leur efficacité et qui ne sont plus en ligne
04:48 avec notre ambition écologique.
04:50 Et dans chaque budget, de manière transversale,
04:52 nous continuerons à maîtriser les dépenses et à compter chaque euro
04:55 pour que la dépense publique augmente moins vite que sa tendance naturelle.
04:59 J'insiste sur le fait que la Première ministre a dressé un courrier
05:01 à l'ensemble des membres du gouvernement leur demandant d'identifier
05:05 5% de marge de manœuvre dans le budget de leur ministère
05:09 pour préparer les travaux budgétaires pour 2024 et les années suivantes.
05:13 Comme l'année dernière, je veux que l'ensemble des groupes politiques
05:16 représentés au Parlement soient associés à cette réflexion
05:19 et plus largement au processus d'élaboration de la prochaine loi de finances.
05:22 C'est la raison pour laquelle je vous proposerai de reprendre
05:25 l'exercice des dialogues de Bercy, avec cette année une première série
05:28 de réunions dès l'été, en anticipant par rapport à l'année dernière.
05:32 J'avais dit que c'était une version bêta, au sens, une première version,
05:36 qui permettent de tester les choses.
05:38 Je pense qu'on peut aller plus loin, améliorer le dispositif.
05:41 Nous voulons aller vers davantage de co-construction.
05:43 Il faut avoir davantage de temps pour échanger, pour expertiser,
05:46 pour arbitrer et donc nous pourrons commencer plus tôt ce travail cette année.
05:50 Voilà pour la présentation synthétique.
05:53 [Musique]

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