Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #90minutesInfo du lundi au vendredi
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00:00:00 De retour en votre compagnie, avant d'aborder notre prochaine émission 90 minutes info,
00:00:05 vous en avez l'habitude, à 15h30, c'est le rappel des titres, il est cilié, Adrien Spiteri.
00:00:09 Les députés, les républicains organisent un séminaire aujourd'hui.
00:00:16 Il a lieu à la maison de l'Amérique latine, à Paris.
00:00:19 Objectif, se retrouver pour tourner la page des retraites.
00:00:22 Certains étaient pour la réforme, d'autres contre.
00:00:25 La fin de vie et le travail sont au cœur des discussions aujourd'hui.
00:00:29 Afflux massif de mineurs isolés dans les Alpes-Maritimes.
00:00:33 Depuis le début de l'année, ils sont près de 2000 à être entrés dans le département.
00:00:37 Face à cette situation, 150 policiers et gendarmes supplémentaires arrivent aujourd'hui.
00:00:42 Ces renforts avaient été annoncés la semaine dernière par la Première ministre, Elisabeth Borne.
00:00:47 Et puis une fusillade a eu lieu ce matin dans une école de Belgrade.
00:00:51 8 élèves et un gardien ont été tués par balle.
00:00:54 Un élève âgé de 14 ans a été retrouvé dans la cour et arrêté.
00:00:58 Il est le principal suspect.
00:01:00 Selon le chef de la police de Belgrade, l'adolescent aurait planifié la fusillade pendant un mois,
00:01:06 avec la liste des enfants à tuer.
00:01:08 Merci beaucoup et à tout à l'heure pour m'accompagner aujourd'hui.
00:01:12 Jean-Michel Fauverg est là.
00:01:13 Bonjour Jean-Michel.
00:01:14 Bonjour Nelly.
00:01:15 Ravi de vous retrouver sur ce plateau, ainsi que Benjamin Morel à vos côtés.
00:01:18 Bonjour Benjamin.
00:01:20 Et Michael Sadoun.
00:01:21 Bienvenue à tous les trois.
00:01:22 C'était évoqué à l'instant, dans le rappel des titres d'Adrien Spiteri,
00:01:26 ce phénomène qui devient quasi incontrôlable depuis le début de l'année.
00:01:29 Les Alpes-Maritimes sont confrontées à ce nombre record d'arrivées de mineurs étrangers.
00:01:34 Les chiffres ont d'ailleurs presque doublé pour le premier trimestre,
00:01:38 en comparaison de ceux de l'année dernière.
00:01:41 Évidemment, cet afflux inquiète au plus haut point les autorités départementales,
00:01:45 puisque ce sont elles qui ont aussi la charge de devoir les loger.
00:01:49 Elles appellent aujourd'hui l'État à la rescousse.
00:01:51 Et de fait, ce mercredi, 150 policiers et gendarmes doivent arriver en renfort.
00:01:57 Pour comprendre ce qui est en jeu, je vous propose de regarder ce reportage.
00:01:59 Il est signé Stéphanie Rouquier et Jeanne Cancart.
00:02:03 Dans ce fort, sur la commune de la Trinité, 80 mineurs étrangers sont hébergés depuis près d'une semaine.
00:02:09 À 40 kilomètres de là, à Château-Neuve-Grâce,
00:02:12 ils sont plusieurs dizaines dans cet hôtel depuis plus d'un mois.
00:02:15 Parmi eux, Keita, qui nous dit d'avoir 15 ans.
00:02:18 Il vient d'arriver en France après avoir traversé plusieurs frontières.
00:02:21 La Guinée, Mali, Alézéré, à Tunis, à Italie.
00:02:26 Quand ils prennent un bateau à Italie, moi, il y a eu une naufrage.
00:02:30 Une naufrage de 47 personnes. 15 personnes m'ont sauvées.
00:02:34 L'hébergement de ces mineurs étrangers est obligatoire le temps de statuer sur leur situation.
00:02:39 Mais face à leur arrivée en nombre dans les Alpes-Maritimes,
00:02:42 le conseil départemental est débordé.
00:02:44 Ces dernières semaines, les centres d'accueil ne suffisent plus
00:02:47 et des structures d'urgence sont trouvées comme ici.
00:02:50 Une situation qui fait débat auprès des habitants.
00:02:53 C'est surprenant et c'est peut-être pas rassurant, je ne sais pas.
00:02:56 Moi, ça ne me gêne pas du tout, au contraire. Il faut les aider quand même.
00:03:00 Cette semaine, des renforts de police sont attendus à la frontière.
00:03:03 Mais pour le président du département, c'est tout le système de prise en charge qu'il faut modifier.
00:03:08 La loi aujourd'hui autorise toutes celles et ceux qui se présentent à la frontière à Menton,
00:03:12 dès lors qu'ils sont mineurs, d'être accompagnés dans les services du département.
00:03:17 Il faut que les choses se passent différemment et que l'Etat prenne la gestion de cet afflux migratoire.
00:03:23 Depuis le début de l'année, près de 2000 mineurs étrangers sont entrés dans les Alpes-Maritimes.
00:03:29 Jean-Michel Fauvergue, l'idée c'est que les forces de l'ordre fassent refluer cette arrivée massive.
00:03:36 Ils n'ont pas forcément les moyens de le faire parce que cette frontière,
00:03:39 il y a les passages auxquels on pense spontanément, c'est-à-dire routiers, ferroviaires,
00:03:45 parfois il y a des gens qui les aident à passer, ça s'est vu dans le passé, dans les Alpes-Maritimes.
00:03:51 Qu'est-ce qu'on peut faire de plus ? Est-ce que l'arrivée de ces 150 gendarmes et policiers,
00:03:55 qui en soi, c'est vrai, c'est un chiffre assez impressionnant, peut réellement juguler le problème aujourd'hui ?
00:04:01 Déjà, constatons, on a dit que les frontières, c'est les frontières de Schengen,
00:04:07 c'est les frontières de, en tout cas pour cette partie-là, de l'Italie.
00:04:12 L'Italie, c'est un nouveau gouvernement, plutôt de l'extrême droite.
00:04:15 On s'aperçoit que lui aussi n'arrive pas à juguler ces passages-là,
00:04:19 ce qui est assez remarquable compte tenu de la visite de Bardella ce matin dans ce secteur.
00:04:27 On va en reparler dans un instant.
00:04:28 Donc, première chose, c'est ça, les frontières, c'est les frontières de Schengen.
00:04:31 Deuxième chose, on va quand même rétablir des contrôles aux frontières françaises,
00:04:36 puisqu'on envoie des policiers et des gendarmes, pour les laisser en Italie,
00:04:41 pour laisser ces migrants clandestins en Italie.
00:04:43 C'est une problématique.
00:04:45 En fait, on tourne en rond dans ce problème-là.
00:04:47 Ce qu'il faudrait, c'est avoir une vraie politique migratoire au niveau européen,
00:04:51 mais une politique développée au niveau européen,
00:04:54 que l'on puisse à un certain moment régler ce problème-là d'une manière commune.
00:04:59 Ça, c'est la première chose.
00:05:00 La deuxième chose, c'est ce que disait le président du Conseil général.
00:05:05 Lui veut faire en sorte que ce problème de mineurs soit pris en compte par l'État,
00:05:10 non pas par un renfort de policiers et de gendarmes à la frontière,
00:05:14 ça c'est le rôle de l'État bien évidemment,
00:05:16 mais par la récupération des problèmes de la prise en charge sociale à l'enfance.
00:05:26 Si l'État prend en charge l'aide sociale à l'enfance sur le département,
00:05:31 il ne restera pas grand-chose des compétences du département
00:05:33 et on pourra se poser la question de savoir à quoi sert le département, d'une manière générale.
00:05:37 Avant de donner des solutions de ce type-là, il faut quand même s'intéresser à son rôle précis.
00:05:45 Vous voyez, la problématique, c'est une problématique importante,
00:05:48 c'est une problématique nationale aussi,
00:05:50 parce que ces mineurs non accompagnés, CMNA, sont de plus en plus nombreux,
00:05:55 coûtent de plus en plus cher.
00:05:57 Certains disent qu'un mineur non accompagné, c'est 50 000 euros par an.
00:06:02 C'est que les ressources, la trésorerie des conseils départementaux en la matière
00:06:06 ne sont pas infinis. On le voit bien quand il faut réquisitionner les hôtels.
00:06:09 Non, mais l'État est là pour se substituer.
00:06:13 Il le fait d'ores et déjà.
00:06:16 Mais enfin, il n'empêche que…
00:06:17 C'est surtout un problème d'immigration que l'on estime à régler.
00:06:19 Oui, parce qu'in fine, ça a quand même un coût, y compris pour le contribuable, Michael Sadoun.
00:06:22 Ça a un coût énorme. Évidemment, on a parlé de 40 000 mineurs non accompagnés,
00:06:27 fois 50 000 à peu près par an. C'est un rapport parlementaire, je crois,
00:06:31 il y a quelques années, qui évoquait ce chiffre-là.
00:06:33 Ça fait une somme de 2 milliards par an, ce qui n'est pas une bagatelle non plus.
00:06:37 Je suis d'accord sur un point avec Jean-Michel Fauvergue,
00:06:40 c'est que toute cette polémique remet au jour le débat sur le rôle du département,
00:06:46 qui pour moi est un échelon administratif qui, à mon avis…
00:06:49 Inutile.
00:06:50 Je ne dirais pas qu'il est inutile, mais à mon avis voué à disparaître.
00:06:53 Je pense qu'on devrait lui privilégier soit la municipalité, soit la région
00:06:56 pour des rôles de gestion économique et sociale de grande ampleur.
00:07:01 Je pense que le rôle du département n'est pas toujours très pertinent,
00:07:04 il est dédié au social, mais on voit que dans ce genre de cas,
00:07:07 il n'est pas toujours présent et il demande l'État pour l'accompagner.
00:07:10 Par contre, je ne suis pas d'accord avec lui sur les frontières de Schengen.
00:07:13 Je pense que le sujet est trop compliqué à gérer au niveau européen
00:07:19 pour des raisons géographiques, de grandeur des frontières,
00:07:22 parce que nous savons que la Méditerranée est une façade
00:07:25 qui accueille la majorité de l'immigration et difficile à gérer.
00:07:29 Je pense qu'on devrait se recentrer d'abord sur les frontières françaises à protéger,
00:07:33 notamment sur les frontières du sud, puisque la majorité de l'immigration vient de là.
00:07:37 Je pense qu'Elisabeth Borne, dans son annonce de Border Force,
00:07:41 a voulu dire qu'elle allait reprendre la main un petit peu sur ses frontières nationales.
00:07:45 Je pense qu'un pas a été fait dans ce sens.
00:07:47 La deuxième chose, c'est ouvrir des structures d'accueil dédiées,
00:07:51 parce que ce n'est pas normal d'héberger des mineurs isolés.
00:07:54 En plus, on ne sait même pas s'ils sont mineurs.
00:07:56 Dans des hôtels réquisitionnés ?
00:07:58 Dans des hôtels réquisitionnés pendant des mois,
00:08:00 alors qu'ils ont fait la promesse que ce serait traité en 72 heures.
00:08:03 Puis, ils ont dit que le 15 avril, ce serait libéré.
00:08:05 Et maintenant, ils disent qu'à priori, ça devrait s'étendre jusqu'en septembre.
00:08:08 En tout cas, je parle de l'exemple de Château-Neuf-Grâce.
00:08:10 Donc, c'est impossible de laisser traîner ça pendant des mois.
00:08:14 Donc, des structures d'accueil dédiées.
00:08:16 Et la dernière chose, c'est des procédures accélérées,
00:08:19 parce qu'on ne peut pas se permettre de traîner des mois
00:08:22 pour contrôler l'âge de ces gens-là qui viennent,
00:08:24 qui parfois, évidemment, sont dans la misère.
00:08:26 Ils peuvent prendre en compte leur misère,
00:08:27 mais qui, la plupart du temps, ne sont pas mineurs du tout.
00:08:29 Alors, il y a deux points, Benjamin Morel,
00:08:31 qui sont au fond soulevés dans la discussion de nos invités.
00:08:33 Le premier point, c'est est-ce qu'on touche aujourd'hui
00:08:36 un peu aux limites de la décentralisation et du trop-plein ?
00:08:40 Est-ce qu'il y a un trop-plein, à votre sens,
00:08:42 d'échelon décisionnaire dans les structures et les institutions françaises ?
00:08:49 Et la deuxième question, en effet, c'est est-ce qu'on peut se permettre
00:08:52 d'avoir une politique plus souveraine en matière d'immigration,
00:08:56 alors qu'on a signé quand même un certain nombre d'accords ?
00:08:58 Alors, sur le premier point, moi, je ne suis pas du tout d'accord
00:09:01 pour arriver à condamner le département, tout bêtement,
00:09:03 parce que prenez la Nouvelle-Aquitaine, c'est la taille de l'Autriche,
00:09:05 qui est un État fédéral.
00:09:06 Donc, si on commençait à dire qu'on règle à Bordeaux
00:09:08 les problèmes Ed Bayon et Dupoitou,
00:09:10 eh bien, on ne va pas régler grand-chose, en réalité.
00:09:12 Donc, aujourd'hui, le département n'est au contraire,
00:09:15 et au contraire, un échelon qui est un échelon
00:09:17 plutôt bien construit, plutôt bien pensé,
00:09:19 justement pour gérer le local.
00:09:20 Mais on l'a rendu totalement impotent.
00:09:22 On lui a laissé des compétences résiduelles.
00:09:24 Et donc, ce faisant, comme il est devenu quasiment
00:09:26 une agence de l'État en matière sociale,
00:09:28 eh bien, évidemment que les conseils départementaux...
00:09:30 Il faudrait presque élargir leur prérogative au département.
00:09:32 Il faudrait probablement, moi...
00:09:33 La décentralisation, c'est quoi ?
00:09:34 Vous parliez de décentralisation.
00:09:35 La décentralisation, ce n'est pas d'abord l'efficacité
00:09:37 des politiques publiques.
00:09:38 C'est la démocratisation des politiques publiques.
00:09:40 Si vous prenez les enquêtes sur ce sujet actuellement,
00:09:42 vous voyez que les Français ont un besoin de proximité.
00:09:44 La proximité, ce n'est pas d'abord la région.
00:09:46 La proximité, c'est d'abord la commune, le département.
00:09:48 Et d'ailleurs, dans les enquêtes, le département fait un revival.
00:09:52 Pendant très longtemps, il y avait cette idée
00:09:54 que c'était un échelon de jadis, etc.
00:09:56 Aujourd'hui, il est plus populaire que la région
00:09:58 dans les enquêtes d'opinion.
00:09:59 Donc, je crois qu'au contraire, on gagnerait
00:10:01 à s'appuyer sur cette structure, y compris sur ces matières-là.
00:10:04 Par ailleurs, il y a un bon dialogue avec le préfet
00:10:06 qui, lui, reste au niveau départemental.
00:10:08 Sur votre deuxième question, le choix, il est binaire.
00:10:10 Et je crois que là-dessus, il faut le poser à Bruxelles.
00:10:12 Soit l'Union européenne mène une vraie politique migratoire,
00:10:15 ce qui implique de repenser Frontex,
00:10:17 ce qui implique de repenser comment fonctionnent
00:10:19 et quelles sont les missions de Frontex.
00:10:21 Pour l'instant, on en est loin.
00:10:22 Et pour l'instant, on en est loin.
00:10:24 Soit il existe une clause de sauvegarde
00:10:25 dans le traité de Schengen.
00:10:26 D'ailleurs, on l'a appliquée lors des flux migratoires 2015.
00:10:29 Et si jamais vous considérez que l'Union ne peut pas tenir
00:10:31 ses frontières, eh bien, vous sortez temporairement du traité.
00:10:34 Et donc là, ça peut en effet être un outil de marge
00:10:36 de négociation pour faire bouger les choses.
00:10:38 On l'a aussi appliqué pendant les attentats.
00:10:40 Oui, c'est vrai.
00:10:42 Il y en a un qui, vous le rappeliez tout à l'heure,
00:10:44 je crois que c'est vous qui le rappeliez,
00:10:45 qui a fait le déplacement aujourd'hui sur le terrain.
00:10:48 C'est Jordan Bardella qui est allé visiter
00:10:52 ce qu'on appelle l'acronyme,
00:10:54 moi je le trouve assez malheureux,
00:10:55 le CRA, le Centre de Rétention Administrative de Nice,
00:10:59 dans les Alpes-Maritimes,
00:11:00 donc au plus près de ses arrivées.
00:11:03 Regardez le résumé et signez sur place Jeanne Cancard.
00:11:06 La visite de Jordan Bardella ici
00:11:08 au Centre de Rétention Administrative de Nice
00:11:10 a duré un petit peu moins d'une heure.
00:11:11 Alors pour rappel, le Centre de Rétention Administrative,
00:11:13 qu'est-ce que c'est ?
00:11:14 C'est un endroit, un lieu fermé,
00:11:16 dans lequel sont gardés les étrangers
00:11:17 qui font l'objet d'une demande d'éloignement
00:11:20 du territoire français en attendant leur renvoi forcé.
00:11:23 Alors pourquoi le président du Rassemblement National
00:11:25 est-il venu ici visiter le CRA ?
00:11:28 Tout simplement pour parler plus généralement d'immigration.
00:11:30 Pourquoi ici à Nice ?
00:11:31 Parce que depuis le début de l'année,
00:11:33 le département des Alpes-Maritimes
00:11:35 fait l'objet d'un nombre d'arrivées record
00:11:39 ici sur le territoire.
00:11:40 Jordan Bardella qui a aussi profité de cette visite
00:11:43 pour dénoncer le bilan, je cite,
00:11:45 "catastrophique" de Gérald Darmanin
00:11:47 et également l'attitude d'Emmanuel Macron
00:11:49 vis-à-vis de l'immigration.
00:11:51 Le chef de l'État ne fait pas de l'immigration un problème,
00:11:55 mais un projet, selon le président du RN.
00:11:57 Justement, Jordan Bardella,
00:11:59 vous avez aperçu sur ces images à la sortie,
00:12:01 ça donnait ça.
00:12:02 Mais je pense que M. Darmanin
00:12:04 est un petit ministre de l'Intérieur
00:12:06 qui, au vu de son bilan pitoyable,
00:12:09 137 000 demandes d'asile sur le territoire français,
00:12:12 dont deux tiers sont déboutées et ne sont pas expulsées,
00:12:16 700 000 clandestins, 900 000 clandestins
00:12:18 d'après M. Stefanini,
00:12:19 une agression gratuite toutes les 44 secondes.
00:12:21 Je pense que quand on a un bilan comme celui-ci,
00:12:23 je vous rappellerai que,
00:12:25 on peut rappeler le fiasco du Stade de France,
00:12:28 on peut rappeler le fiasco de l'expulsion de l'imamie cuissenne,
00:12:30 qu'on en a fait,
00:12:31 le ministre de l'ennemi public numéro un
00:12:34 qui a filé en Belgique avant même d'être expulsé.
00:12:37 On pourrait parler des migrants de l'Ocean Viking
00:12:39 que l'on a accueillis et qui ont fugué dans la nature.
00:12:42 Bref, ça c'est le bilan du ministre de l'Intérieur.
00:12:44 Au fond, Jordan Bardella,
00:12:47 il fait ce qu'il sait faire,
00:12:49 c'est-à-dire de la politique.
00:12:50 Ça ne mange pas de pain.
00:12:52 Sauf que quand même, sur le fond,
00:12:53 il y a un souci avec les places
00:12:56 au sein de ces fameux cras.
00:12:58 Il n'y a de toute façon pas assez de places.
00:13:00 Sur ce point-là, on ne peut pas le contredire aujourd'hui.
00:13:02 Mais non, mais de toute façon,
00:13:04 moi je trouve que c'est important
00:13:06 qu'un homme politique de l'opposition ou de la majorité
00:13:09 se déplace dans les cras, aille sur place.
00:13:12 Et ce que devraient faire les autres,
00:13:14 c'est de ne pas lui laisser le champ ouvert et d'y aller aussi.
00:13:17 On ne peut pas l'empêcher lui de se déplacer
00:13:19 s'il veut faire sa com'.
00:13:20 Non, non, mais je trouve son déplacement très bien.
00:13:23 Et je réitère ce que j'ai dit tout à l'heure.
00:13:26 Les migrants arrivent de l'Italie.
00:13:29 D'abord, ils arrivent de l'Afrique, bien sûr,
00:13:31 mais ensuite en passant par l'Italie.
00:13:33 Et l'Italie n'arrive pas à les bloquer à sa frontière
00:13:35 et ne les bloque pas, bien sûr, à notre frontière.
00:13:38 Et je rappelle que le régime qui est actuellement en Italie,
00:13:43 un régime qui se rapproche quand même des idées de M. Bardella,
00:13:47 ça prouve que le problème est difficile à résoudre,
00:13:50 ce problème d'immigration.
00:13:52 Donc, évidemment qu'il fait de la politique.
00:13:55 Moi, ce qui me dérange un peu, c'est qu'il s'attaque au...
00:13:58 Cette habitude de s'attaquer aux hommes plutôt qu'aux problèmes,
00:14:02 ça me dérange un peu.
00:14:03 Mais pour autant...
00:14:04 Mais il n'y a pas que lui qui le fait.
00:14:05 Oui, bien sûr.
00:14:06 Mais pour autant, effectivement, il y a des choses à prendre
00:14:10 dans le discours et dans les observations qui sont faites.
00:14:15 Et il y a inévitablement à s'attaquer à ce problème-là
00:14:19 de cette immigration invasive et de cette immigration agressive.
00:14:22 Mais lui, en s'en prenant à Gérald Darmelin,
00:14:24 on en revient à ce que vous disiez tout à l'heure.
00:14:25 Il s'en prend certes au ministre de l'Intérieur
00:14:27 parce que c'est la cible politique du moment pour lui.
00:14:29 Il fait son beurre de ce genre d'attaque personnelle.
00:14:33 N'empêche que Gérald Darmelin, il a un peu les pieds et les mains liés
00:14:37 par précisément ce que vous disiez tout à l'heure.
00:14:39 Sur ça, il ne fait que répondre à l'attaque de Gérald Darmelin
00:14:42 contre Marine Le Pen, qui a dit que Marine Le Pen
00:14:44 était une petite femme politique.
00:14:45 C'est de la petite politique, c'est dommage.
00:14:47 Parce que je vais vous dire, sur le fond, Gérald Darmelin,
00:14:50 moi, je trouve qu'il fait preuve d'un certain volontarisme politique
00:14:52 sur ce sujet-là.
00:14:53 Il est un peu contraint par une majorité
00:14:55 qui ne le suit pas toujours.
00:14:56 Il est parfois un peu isolé sur ces sujets-là.
00:14:58 Mais très franchement, lui et Jordan Bardella
00:15:01 ou généralement le Rassemblement national,
00:15:04 je trouve que c'est dommage.
00:15:05 Parce que s'il y avait plus d'esprit de concorde,
00:15:07 il pourrait avancer de concert sur ce genre de sujet
00:15:09 pour trouver des solutions concrètes.
00:15:11 Je pense que des deux côtés, on le voudrait.
00:15:14 L'autre chose, c'est que je pense qu'il a raison
00:15:17 de se déplacer en centre de rétention administrative.
00:15:19 C'est un des nœuds du problème.
00:15:21 On l'a dit, il y a un problème de suroccupation
00:15:24 dans ces centres de rétention administrative
00:15:26 qui font que les gens qui viennent
00:15:28 et qui doivent y être accueillis
00:15:32 en attendant que leurs procédures soient traitées
00:15:34 par l'administration ou qu'on décide de les garder ou pas,
00:15:37 en général, c'est trop long.
00:15:38 Donc, on les laisse échapper dans la nature.
00:15:41 C'est exactement ce qui s'est passé
00:15:42 avec les migrants de l'Ocean Viking.
00:15:44 Ensuite, si je devais me faire un petit peu
00:15:47 l'avocat du gouvernement,
00:15:48 ces sujets-là ne sont pas faciles à traiter.
00:15:50 On voit comme l'Italie a du mal à traiter
00:15:52 l'afflux de migrants qui viennent chez eux,
00:15:54 sachant la dureté de leur idéologie sur ces sujets-là.
00:15:57 Donc, je pense qu'il ne s'agit pas de mettre ses mains
00:16:01 pour arrêter la mer ou le tsunami migratoire qui arrive.
00:16:05 Pour moi, le centre du problème aussi,
00:16:08 c'est ce qu'on appelle les pompes aspirantes de l'immigration,
00:16:10 c'est-à-dire pourquoi est-ce que les gens viennent chez nous ?
00:16:14 Pour avoir la nationalité française,
00:16:15 parce que la nationalité française leur permet
00:16:17 de toucher certains droits, notamment.
00:16:20 On va revenir aux aides sociales.
00:16:22 Donc, si on les conditionne à une permanence sur le territoire,
00:16:27 comme ça peut être imaginé à Mayotte, etc.,
00:16:29 je pense que déjà, on aura réglé la moitié du problème.
00:16:31 Et justement, vous savez de rendre de l'ensemble.
00:16:34 Merci, j'ai l'impression que vous lisez dans mes pensées
00:16:36 peut-être mon script même.
00:16:38 À Mayotte, l'opération Wombushu,
00:16:40 qui marque le pas avec des résultats plutôt mitigés
00:16:43 et qui risque même de faire face à des contestations,
00:16:46 c'est ce que nous raconte Sarah Fenzai.
00:16:50 Un premier bilan difficile à chiffrer,
00:16:53 d'une opération qui se veut longue,
00:16:55 comme le rappelle l'exécutif.
00:16:57 Le but, c'est vraiment d'inscrire tout cela dans la durée,
00:17:00 plusieurs semaines, plusieurs mois,
00:17:02 aussi longtemps qu'il le faudra finalement,
00:17:04 tant qu'on n'aura pas réussi à faire diminuer
00:17:06 ce niveau de délinquance, on restera présent.
00:17:08 Plus de 1800 policiers et gendarmes,
00:17:10 dont la fameuse CRS 8 et des détachements du Raid,
00:17:12 sont mobilisés jour et nuit,
00:17:14 où les descentes se multiplient
00:17:16 dans les quartiers sensibles de l'île.
00:17:18 Et même si les émeutes ont baissé en termes d'intensité,
00:17:21 la population mahoraise reste sur le qui-vive
00:17:24 et s'aventure peu dehors en cette période de vacances scolaires,
00:17:27 où la plupart des événements publics et privés ont été annulés.
00:17:31 Mais Gérald Darmanin a tenu à réaffirmer sa détermination
00:17:34 à lutter contre l'insécurité.
00:17:37 Le premier problème des Mahorais est un problème de sécurité.
00:17:40 Il y a, Madame la députée, 60 personnes
00:17:43 qui sont dans des bandes criminelles à Mayotte,
00:17:46 qu'ils soient français ou qu'ils ne soient pas français.
00:17:48 Ce n'est pas le sujet.
00:17:49 La police et la justice interviennent indistinctement.
00:17:52 Et sur ces 60 personnes, 22 ont déjà été interpellées.
00:17:55 Pour le moment, les Comores refusent toujours d'accueillir leurs ressortissants.
00:17:59 Les éloignements de personnes en situation irrégulière
00:18:01 n'ont pas été chiffrés par la préfecture,
00:18:04 qui a néanmoins relayé l'expulsion par avion
00:18:06 d'au moins trois ressortissants sri-lankais et sept malgaches.
00:18:10 Benjamin Morel, alors évidemment,
00:18:13 un, ça ne va pas se faire en un jour.
00:18:14 Il faudra peut-être laisser le temps aussi aux policiers
00:18:17 de s'acclimater à ce contexte particulier que constitue Mayotte.
00:18:22 Et puis surtout, le reportage le montre bien,
00:18:24 le nœud du problème, c'est le rapport avec les Comores.
00:18:27 C'est le bras de fer qui est engagé avec les Comores.
00:18:29 Il y a là un bras de fer qui est engagé
00:18:32 et qui va se jouer sur le long cours.
00:18:34 Et il ne faudra sans doute pas céder, de la point de vue français.
00:18:37 Mais la réalité, c'est qu'on a souvent dit
00:18:39 que cette opération est mal préparée.
00:18:41 Ou en tout cas, elle tombe, je dirais, un peu à contre-temps d'abord,
00:18:43 parce que juridiquement, il y a quand même un certain nombre de trucs
00:18:45 qui ont été mal préparés, ce qui explique ensuite,
00:18:47 ce qui n'implique pas que forcément, il n'y a pas toujours
00:18:49 un peu de politisation des juges.
00:18:50 Mais malgré tout, notamment sur les autorisations d'expulsion
00:18:55 et des destructions de bidonvilles, il y a eu des problèmes.
00:18:57 Et puis surtout, on est en pleine élection présidentielle aux Comores.
00:19:00 Et donc, vous avez un président qui se fait élire
00:19:02 sur un logiciel très anti-français, avec qui plus est aujourd'hui,
00:19:05 puisqu'on dit beaucoup, on peut jouer,
00:19:06 on pourrait jouer sur l'argent qu'on donne aux Comores peut-être.
00:19:09 Mais derrière, vous avez Riyad et Pékin qui ne demandent pas mieux
00:19:11 que de gagner en influence dans l'archipel,
00:19:14 souvent avec le principal objectif de nous embêter nous.
00:19:16 Et donc, ce faisant, c'est un levier...
00:19:18 Ils auront de toute façon des leviers autres.
00:19:20 C'est un levier qu'on peut utiliser, mais c'est un levier qu'on peut utiliser
00:19:23 de manière tout de même relativement limitée.
00:19:25 Et ensuite, en pleine élection présidentielle, évidemment,
00:19:27 dans un pays qui a cristallisé son identité nationale,
00:19:30 qui là-dessus ressemble beaucoup à l'Algérie, contre la France,
00:19:33 justement, à la suite du référendum de 1965, etc.
00:19:35 Eh bien, arriver en disant, en pleine élection présidentielle,
00:19:38 écoutez, voilà, on organise une opération,
00:19:43 on va vous renvoyer vos ressortissants, alors que les Comores considèrent
00:19:46 que, en fait, Mayotte leur appartient.
00:19:49 Et que donc, ce faisant, ce type de procédure n'a pas à exister.
00:19:52 Eh bien, évidemment, c'est extrêmement maladroit,
00:19:54 ça arrive totalement à contre-temps, et on peut difficilement s'étonner
00:19:56 de ce qui est en train de se passer.
00:19:58 Le péché originel, est-ce que ce n'est pas ce fameux référendum des années 70 ?
00:20:04 De toute façon, on ne pourra pas revenir dessus.
00:20:06 Est-ce qu'il ne fallait pas, soit intégrer l'archipel,
00:20:09 mais le fait de le faire comme ça en deux temps ?
00:20:12 Sans doute, peut-être que c'est à la base de certains problèmes qu'on a aujourd'hui.
00:20:16 Mais, en fait, en réalité, on est en face d'une situation aujourd'hui,
00:20:21 héritée de ça, qui est une situation très simple.
00:20:24 On a un département français, c'est un département français, Mayotte.
00:20:28 Depuis Nicolas Sarkozy, je crois.
00:20:30 Oui, qui est, dans lequel il y a une immigration,
00:20:36 qui est à la fois une immigration agressive,
00:20:38 puisqu'on a un certain nombre de bandes qui se sont organisées
00:20:41 et qui viennent piller le département français,
00:20:44 et une immigration invasive, parce qu'on a aussi un certain nombre de naissances
00:20:49 qui se font sur le territoire national, puisque c'est le territoire national,
00:20:54 et qui sont, avec des arrivées débridées.
00:20:57 Et face à ça, on a plusieurs problèmes.
00:20:59 Alors, problème international, Benjamin l'a expliqué parfaitement.
00:21:03 On a un problème que l'on trouve partout,
00:21:06 c'est l'absence de reprise des nationaux, des illégaux nationaux,
00:21:10 par des pays, et pas seulement au Comores,
00:21:13 mais on a en Algérie, au Maroc, en Tunisie, et d'autres pays.
00:21:16 Ça, c'est la première chose.
00:21:17 La deuxième chose, c'est qu'on capitalise aussi tout ce qu'on a
00:21:21 comme extrême-gauche française, qui s'oppose à cette politique-là,
00:21:26 avec des associations, droit au logement, la Ligue des droits de l'homme, etc.,
00:21:33 qui s'opposent à... Donc, tout se met en place autour de ça.
00:21:36 Et la dernière chose qui est importante, c'est qu'on a dans cet archipel là,
00:21:42 on doit se poser la question, sur cet archipel là, du droit du sol ou du droit du sang.
00:21:48 Oui, c'est ça.
00:21:49 Qui d'ailleurs se pose, et il y a eu quelques changements dans ce domaine-là.
00:21:57 Doit-on aller plus loin ou non ? C'est la question.
00:21:59 Alors, est-ce qu'on peut appliquer un droit du sol différemment
00:22:03 en fonction des territoires français ? Ça, c'est encore une autre question.
00:22:06 C'est soit on fait le même pour tous, soit on applique une loi.
00:22:09 On parlait de quelque chose d'original, c'est la départementalisation en 2003.
00:22:12 Oui, c'est ça. La départementalisation en 2009, 2010, 2011 ?
00:22:16 C'est pour Nicolas Sarkozy.
00:22:17 Mais bon, après, l'idéologie, la volonté de construire une république unifiée
00:22:23 dans laquelle les lois s'appliqueraient uniformément, elle est belle,
00:22:26 mais elle ne doit pas s'opposer non plus à la volonté de trouver des solutions
00:22:29 pragmatiques et adaptées au terrain.
00:22:31 Donc, vous seriez vous tout à fait enclin à changer le droit du sol
00:22:33 pour ce territoire en particulier ? Je vais dire territoire, département.
00:22:36 Soyons précis sur les termes.
00:22:37 D'ailleurs, différemment, mais d'ailleurs pour tout le territoire de manière générale.
00:22:41 Mais là, très rapidement, le problème, c'est quand même la discorde
00:22:45 entre Gérald Darmanin, dont le volontarisme a été salué par Estelle Youssoupha,
00:22:49 qui a lancé cette opération, et le Quai d'Orsay, qui est un peu plus à Thônes,
00:22:53 alors que franchement, le rapport de force est en faveur de la France
00:22:56 et que les solutions, on les connaît.
00:22:58 Blocage des transferts de la diaspora comorienne via la Western Union,
00:23:03 qui représente 15% du PIB de Mayotte.
00:23:05 Arrêt des programmes d'aide au développement à Mayotte, qui représentent 150 millions.
00:23:09 Mais ils se tourneront vers les Chinois, comme vous le disiez tout à l'heure,
00:23:11 ou les Saoudiens.
00:23:12 Pour le moment, ils sont encore très dépendants de la France
00:23:14 et je pense que justement, on devrait profiter de ce momentum politique
00:23:17 pour leur imposer un peu une volonté.
00:23:19 On n'a pas fini d'en parler, on fera un autre bilan à mi-parcours
00:23:22 de l'opération Guam Boucho.
00:23:23 On s'interrompt quelques secondes et puis on revient pour parler des aides sociales.
00:23:26 On parlait d'Italie, de Giorgia Melloni.
00:23:28 Est-ce que les Français vont s'inspirer de ce qu'elle a fait
00:23:33 en matière de restriction des aides sociales ?
00:23:35 Nous le verrons dans un instant.
00:23:37 Nous sommes de retour avant de reprendre le débat.
00:23:39 Place au journal, en compagnie à nouveau de Michael Dorian.
00:23:42 Rebonjour Michael.
00:23:43 Rebonjour Nelly, bonjour à tous.
00:23:45 Et à la une de l'actualité, le Conseil constitutionnel doit se prononcer
00:23:48 aujourd'hui sur la seconde demande de référendum d'initiative partagée.
00:23:53 La décision des stages sera rendue publique en fin de journée.
00:23:56 Bonjour Maureen Vidal.
00:23:57 Vous êtes sur place avec Laurence Ellarié.
00:23:59 Et autour de vous, près du Conseil constitutionnel, Maureen,
00:24:02 un important dispositif de sécurité.
00:24:06 Et oui, exactement.
00:24:08 Nous sommes à proximité actuellement du Conseil constitutionnel
00:24:11 où dans environ une heure, les stages donneront leur décision
00:24:14 sur ce référendum d'initiative partagée à l'initiative des parlementaires de gauche.
00:24:18 Et évidemment, les forces de l'ordre sont présentes, sont en nombre.
00:24:22 Vous pouvez le voir sur ces images de Laurence Ellarié.
00:24:24 La place André Malraux, à proximité du Conseil constitutionnel,
00:24:27 est placée sous haute surveillance de l'Ordre de l'ordre.
00:24:30 De nombreux camions de police stationnent pour garder le périmètre.
00:24:33 Il y a également les motos.
00:24:35 On se souvient de la dernière fois où des manifestations sauvages
00:24:38 ont éclaté juste après la décision des stages,
00:24:40 qui elle, est à l'encontre du référendum le 14 avril dernier.
00:24:43 Donc le temps que la réponse du Conseil constitutionnel soit donnée,
00:24:46 le bâtiment est surveillé et protégé.
00:24:48 Comme vous pouvez également le voir, nous sommes juste devant le bâtiment.
00:24:51 Il est impossible d'accéder aux grilles du bâtiment.
00:24:53 Des forces de l'ordre sont également présentes ici.
00:24:56 On attend cette décision pour le moment.
00:24:58 Le référendum va-t-il passer ou non ?
00:25:01 Réponse dans quelques minutes à présent.
00:25:04 Merci beaucoup Maureen Vidal, en direct du Conseil constitutionnel.
00:25:09 Le gouvernement souhaite de son côté avancer,
00:25:12 tout en poursuivant le dialogue avec les syndicats.
00:25:15 Et ce dialogue, il est nécessaire, assure Olivier Véran,
00:25:18 le porte-parole du gouvernement.
00:25:20 Écoutez, c'était tout à l'heure, juste après le Conseil des ministres.
00:25:22 Nous saluons vraiment cette volonté de dialogue
00:25:25 et nous espérons évidemment que cette volonté sera partagée
00:25:28 par l'ensemble des syndicats, salariés et des représentants patronaux,
00:25:32 parce que la feuille de route qui est devant nous,
00:25:34 elle nécessite ce dialogue étroit avec les camps intermédiaires,
00:25:38 avec les syndicats.
00:25:39 Il faut avancer sur le plein emploi, il faut avancer sur les fins de carrière,
00:25:42 il faut avancer sur les bas salaires, il faut avancer sur les conditions de travail,
00:25:45 il faut avancer sur tout ce que les Français nous disent depuis des mois,
00:25:48 de ce qu'ils veulent que nous fassions évoluer,
00:25:51 la manière dont eux envisagent l'articulation entre leur vie personnelle
00:25:54 et leur vie professionnelle.
00:25:55 Les syndicats sont les interlocuteurs avec lesquels nous devons travailler.
00:25:59 Le trimestre anti-inflation prolongé au-delà du 15 juin,
00:26:04 annonce de Bruno Le Maire qui a salué son efficacité.
00:26:07 Le ministre de l'économie assure qu'un certain nombre de produits
00:26:10 ont vu leur prix baisser de 5 à 7%.
00:26:13 Il a également indiqué qu'il allait convoquer la semaine prochaine
00:26:16 les distributeurs et les industriels pour accélérer les négociations commerciales.
00:26:21 La mission Orion touche à sa fin.
00:26:24 Cet exercice militaire grandeur nature qui a lieu en ce moment même dans la Marne
00:26:29 se termine en fin de semaine.
00:26:31 12 000 militaires y participent, des Français, des Américains, des Anglais
00:26:34 ou encore des Espagnols.
00:26:36 Ils ont notamment pu utiliser des canons César pendant leur manœuvre.
00:26:40 On fait le point avec notre envoyé spécial Antoine Estève.
00:26:43 On a pu assister à la mise en place ici sur un coteau quelque part
00:26:47 dans l'est du département de la Marne à une batterie de canons César.
00:26:50 C'est très impressionnant parce qu'entre le moment où ils arrivent
00:26:53 comme vous pouvez le découvrir sur ces images,
00:26:55 il faut quelques secondes seulement pour mettre en place le canon,
00:26:59 pour mettre en place les obus.
00:27:00 Bref, en moins de deux minutes, ils peuvent tirer jusqu'à six coups par minute
00:27:04 sur une cible entre 1 et 40 km avec une précision de quelques mètres seulement.
00:27:09 Ça, c'est l'avantage du César.
00:27:10 Ici, on nous dit que c'est la Rolls Royce du canon au niveau mondial
00:27:13 qu'effectivement ils ont servi en Ukraine.
00:27:15 Ce sont des pièces maîtresses aujourd'hui de l'artillerie sur le front avec la Russie.
00:27:19 Et effectivement, on a pu rencontrer ces hommes en train de mettre en place ce canon César.
00:27:23 Je vous propose de les écouter.
00:27:24 On charge le canon avec l'obus.
00:27:27 Mon pointeur met la charge dans le canon.
00:27:30 Il ferme la culasse et on est prêt au tir.
00:27:32 On est absolument camouflé et on ne se dévoile que sur les séquences de tir
00:27:38 qui sont assez fugaces pour ensuite rejoindre des positions de sauvegarde
00:27:43 de sorte de ne pas se prendre un tir de contre-batterie.
00:27:47 On termine avec ce drame à Belgrade.
00:27:50 Une fusillade a eu lieu dans une école primaire.
00:27:52 Huit élèves et le gardien de l'école ont été tués.
00:27:55 Six autres enfants et une enseignante ont été blessés et sont actuellement hospitalisés.
00:27:59 Le ministre de l'Intérieur serbe précise que l'auteur de la fusillade est un élève de l'école
00:28:04 et qu'il a été arrêté.
00:28:06 Voilà, c'est la fin de ce journal.
00:28:09 L'actualité continue dans 90 minutes info, toujours en compagnie de Nelly Denac et de ses invités.
00:28:14 Merci beaucoup, cher Michael.
00:28:17 Et je vous dis à demain, toujours en compagnie de mes invités du jour,
00:28:20 Jean-Michel Fauvergue, Benjamin Morel et Michael Saddou.
00:28:23 Nous allons parler du gouvernement qui veut faire la chasse à la fraude sociale
00:28:26 et réformer les aides qui sont touchées de manière abusive parfois.
00:28:30 Mais alors, quelles sont les réelles pistes sur le métier en ce moment ?
00:28:34 Regardons avec Augustin Donadio.
00:28:36 En France, en 2021, 3 870 000 personnes touchaient l'ERSA.
00:28:42 Pour être éligible au revenu de solidarité active,
00:28:45 les allocataires doivent répondre à différents critères.
00:28:48 Être âgé de plus de 25 ans,
00:28:50 habiter en France au moins 9 mois dans l'année,
00:28:53 être détenteur d'un titre de séjour depuis plus de 5 ans
00:28:56 et avoir des ressources mensuelles qui ne dépassent pas les plafonds en vigueur.
00:29:00 Mais la réforme du RSA, discutée en juin prochain à l'Assemblée nationale,
00:29:04 devrait conditionner encore plus cette allocation.
00:29:07 Nous prévoyons un peu plus d'accompagnement
00:29:09 notamment ces fameux cas inventeurs par semaine
00:29:12 qui ne sont pas forcément d'ailleurs du travail,
00:29:15 qui peuvent être de la formation, de la participation à des activités.
00:29:19 Pas question donc de réserver ce minimum social
00:29:22 seulement aux personnes dans l'incapacité de pouvoir travailler comme en Italie.
00:29:26 Au contraire, certains départements, comme l'Aveyron,
00:29:29 ont commencé à expérimenter la réforme du RSA.
00:29:32 Il n'a jamais été question en France de supprimer l'allocation du RSA.
00:29:38 Il est au contraire question de la conforter
00:29:42 en lui donnant vraiment l'accent d'insertion, de réinsertion économique.
00:29:48 Selon la Cour des comptes, 42% des allocataires
00:29:51 n'ont toujours pas repris le travail après 7 ans de RSA.
00:29:55 Mais tout de suite on s'est heurté à une levée de bouclier à gauche
00:29:59 en disant comment peut-on conditionner l'obtention de ce revenu minimal,
00:30:05 d'insertion, ce qu'on appelait le RMI à l'époque, d'insertion professionnelle.
00:30:12 C'est en soi une aide qui est censée mettre le pied à l'étrier
00:30:17 pour reprendre un lien social, une activité quelconque.
00:30:21 Ce n'est pas du tout de la cistana. C'est comme ça que ça se prétend être.
00:30:25 Oui, mais en plus je pense que c'est plutôt un revenu de complément
00:30:28 qu'un revenu avec lequel il faut vivre exclusivement.
00:30:31 Parce que désolé, le RSA seul ne permet pas...
00:30:33 C'est misérabiliste de penser qu'on peut vivre sur un RSA.
00:30:35 Évidemment. Et puis au bout d'un moment, il y a des chiffres
00:30:39 qui ont été évoqués de nombreuses fois et qui montrent que plus de la moitié
00:30:42 des bénéficiaires du RSA ne sont même pas inscrits à Pôle emploi.
00:30:45 Donc ils ne sont pas dans une démarche de retour au travail.
00:30:48 Et il ne s'agit pas de culpabiliser ces gens-là en disant que ce sont des faits néants.
00:30:54 Il s'agit de faire société.
00:30:56 Simplement, il s'agit de faire société. Et je pense que c'est utile même pour les gens.
00:30:59 Je ne veux pas être en boucle sur cette valeur du travail qu'on répète beaucoup à droite,
00:31:04 mais le travail, ça permet de se sociabiliser, de se mettre en contact avec un environnement,
00:31:08 de se sentir utile à la société, de sentir qu'on contribue à un effort collectif.
00:31:13 C'est quelque chose, même quand c'est pénible, qui au bout du tunnel
00:31:18 peut donner quelque chose de valorisant à l'individu.
00:31:21 Donc le RSA, pour moi, c'est un revenu de complément.
00:31:24 Ce n'est pas un revenu avec lequel on vit exclusivement.
00:31:26 Donc moi, je suis tout à fait derrière cette réforme du gouvernement.
00:31:29 Et puis, au même moment, vous le savez, il y a l'exemple italien,
00:31:32 qui était évoqué d'ailleurs à l'instant où Giorgia Meloni a voulu employer les grands moyens,
00:31:36 quitte à se rendre d'ailleurs impopulaire auprès d'une partie de son électorat.
00:31:40 Je vous propose de regarder cette correspondance de Natalia Mendoza.
00:31:43 Le gouvernement de Giorgia Meloni, la chef de la droite ultraconservatrice italienne,
00:31:48 a annoncé cette semaine l'abolition du revenu de citoyenneté,
00:31:53 l'équivalent du RSA français, une allocation mise en place en 2019,
00:31:58 accordée aux Italiens les plus pauvres.
00:32:00 Dès le 1er janvier 2024, il sera remplacé par un chèque d'inclusion,
00:32:04 une allocation beaucoup plus limitée.
00:32:07 Seuls les foyers composés d'une personne mineure ou de plus de 60 ans
00:32:11 ou porteuses d'un handicap pourront percevoir cette aide de près de 500 euros mensuels
00:32:17 pendant 18 mois, un revenu qui peut être suspendu
00:32:20 si un membre du foyer est considéré comme apte à l'emploi et refuse une offre de travail.
00:32:26 Avec cette mesure, le gouvernement veut inciter les jeunes, les adultes en âge,
00:32:31 de travailler à reprendre la vie active.
00:32:34 Pour cela, l'exécutif a annoncé la mise en place de programmes de formation professionnelle,
00:32:39 l'assouplissement des embauches en contrat à durée déterminée
00:32:44 et l'exonération des cotisations patronales pendant un an
00:32:48 pour les entreprises qui recrutent un allocataire du chèque d'inclusion.
00:32:53 L'annonce a soulevé une avalanche de critiques de la part de l'opposition et des syndicats
00:32:59 qui reprochent au gouvernement italien de condamner les jeunes à la précarité,
00:33:04 et d'accentuer les inégalités sociales ici en Italie.
00:33:08 C'est un exemple extrême, mais au fond, le vrai débat derrière tout ça
00:33:12 et qu'a soulevé un peu M.Sadoun tout à l'heure, c'est
00:33:15 est-ce qu'on peut trouver un sens à sa vie à travers le travail ?
00:33:20 Bien sûr que le travail c'est quelque chose de signifiant.
00:33:22 Le travail c'est ce par quoi l'homme agit sur son environnement.
00:33:25 Vous savez, Anna Arendt différenciait l'animal laborant de celui qui travaille
00:33:29 pour travailler de manière automatique et l'homophabeur
00:33:31 qui façonne justement le monde en partie à son image.
00:33:34 Et donc évidemment qu'il y a une réalisation de l'individu, de l'homme par le travail.
00:33:37 Et le fait qu'aujourd'hui on ait de la perte de sens dans le travail, dans ce que l'on fait,
00:33:42 explique beaucoup également la part que l'on voudrait consacrer au loisir.
00:33:45 Néanmoins, attention quand même avec ce type de mesures,
00:33:48 parce que vous avez des gens qui sont extrêmement loin du marché du travail
00:33:51 pour tout un tas de raisons personnelles, professionnelles, qui sont déqualifiés.
00:33:54 Et le fait de leur donner double peine n'est pas non plus une solution.
00:33:58 Il n'est pas question d'en arriver à des mesures aussi radicales qu'en Italie non plus.
00:34:01 Non mais là, lorsque vous dites on conditionne le RSA, etc.
00:34:04 on avance quand même dans ce sens-là.
00:34:06 Alors évidemment, il peut y avoir un effet qualifiant.
00:34:08 Mais attention, on a beaucoup parlé lors de la réforme des retraites
00:34:11 sur l'emploi des seniors.
00:34:12 Mais c'est bien gentil de dire il va falloir que vous trouviez un travail.
00:34:15 Mais si personne ne veut vous employer, c'est problématique aussi.
00:34:18 Donc vous voyez, dire toujours c'est le problème, le chômeur.
00:34:21 Le chômeur ne veut pas travailler parce qu'on est en situation de quasi plein emploi.
00:34:24 Ce n'est pas si évident que ça.
00:34:26 Et dernier point, aujourd'hui on a quand même une situation
00:34:30 qui fait que vous avez un tel niveau des salaires et des traitements des fonctionnaires
00:34:34 que souvent on dit, et vous le disiez très bien,
00:34:36 on n'arrive pas à vivre avec le RSA.
00:34:39 Mais pour certains, c'est quasiment aussi intéressant de rester aux aides sociales.
00:34:42 Mais le problème, ce n'est pas les aides sociales.
00:34:44 Le problème, c'est le niveau des salaires et des traitements.
00:34:46 Si jamais vous avez un tel niveau d'écrasement des salaires et des traitements
00:34:49 qui fait que vous n'avez pas les moyens de vivre avec un salaire
00:34:52 qui est un salaire dans une grande ville et dans une profession peu qualifiée,
00:34:55 eh bien en effet, ce n'est pas attractif.
00:34:58 Mais ce qui est problématique, c'est le travail et pas justement ses palliatifs.
00:35:01 Donc, revalorisation des salaires, c'est la clé aujourd'hui.
00:35:04 Jean-Michel Fauvert, vous le rejoignez là-dessus ?
00:35:06 Certainement, oui.
00:35:07 On est dans une période d'ailleurs où on n'a pas atteint le plein emploi.
00:35:12 On y tend, on va y tendre.
00:35:14 J'espère qu'on y atteindra un jour.
00:35:16 Mais la réalité, c'est que les chefs d'entreprise de partout vous disent
00:35:20 qu'on a du mal à recruter.
00:35:22 Donc, si on a du mal à recruter, ça veut dire qu'il y a la capacité à recruter.
00:35:27 Et ça veut dire qu'à un certain moment,
00:35:29 il faut récupérer des gens en âge de travailler vers le marché de l'emploi
00:35:36 en les payant correctement et en les payant sans doute mieux
00:35:39 que ce qu'ils nous ont payé aujourd'hui.
00:35:41 C'est ça la solution.
00:35:42 Mais je signale quand même que dans les revenus de citoyenneté
00:35:48 que la première ministre italienne vient d'enlever,
00:35:53 les jeunes étaient intéressés aussi par ces revenus-là.
00:35:57 Ce qui n'est pas le cas pour le RSA.
00:35:59 Vous avez vu, c'est moins de 25 ans, on ne touche pas le RSA en France.
00:36:02 Donc, l'idée c'est quoi ?
00:36:04 L'Italie, c'est 23 % de chômeurs de moins de 25 ans.
00:36:10 Donc, c'est de remettre en particulier les jeunes au travail.
00:36:13 Mais ils ne sont pas confrontés tout à fait aux mêmes problématiques que nous non plus.
00:36:15 Non, ils n'ont pas les mêmes problématiques.
00:36:17 Mais d'une manière générale, la problématique du travail,
00:36:20 ce qu'on est en train de développer sur ce plateau,
00:36:22 c'est-à-dire organiser un travail et organiser sa vie autour du travail,
00:36:27 c'est une problématique que l'on partage sur la plupart des pays européens
00:36:31 et d'autres pays aussi.
00:36:32 Même si à gauche, certains nous disent, on se souvient encore de cette petite phrase qui a fait date,
00:36:36 "Revendiquer le droit à la paresse", ça ne va pas aider.
00:36:39 Le droit à la paresse, à condition qu'il ne soit pas payé par les autres.
00:36:42 Si vous voulez être paresseux, vous pouvez être paresseux, vous restez chez vous.
00:36:46 Il y a aussi cet aspect-là qui est assumé, malgré ce que vous nous disiez tout à l'heure.
00:36:51 Il faut quand même entendre ce que c'est, début 20e, fin 19e,
00:36:54 quand Paul Lafargue écrit "Le droit à la paresse".
00:36:56 Vous avez des journées de 8 heures, vous n'avez pas de congé payé.
00:37:00 Le droit à la paresse, dans ce contexte-là, c'est...
00:37:03 Ce n'est pas vraiment loisiveté.
00:37:05 Exactement, ce n'est pas "je ne fais rien", c'est "j'ai le droit malgré tout de m'arrêter un jour de travailler
00:37:09 pour partir à la retraite ou pour avoir des loisirs".
00:37:11 Et ça, en effet, ça a malgré tout du sens.
00:37:14 Donc dire grosso modo "le droit à la paresse, c'est uniquement se buller",
00:37:18 non, ce n'est pas tout à fait ça.
00:37:19 Il y a également du temps de repos, du temps de loisir qui mérite d'être défendu.
00:37:23 Ce qui ne veut pas dire que la valeur travail, et j'en cite bien sur ce terme,
00:37:26 la valeur et sa gitien, n'a pas de sens.
00:37:28 Et il y a un vrai souci quand même avec, en effet, l'emploi des seniors.
00:37:32 Le gouvernement qui nous a dit il y a encore quelques semaines qu'il voulait mettre le paquet.
00:37:34 De fait, dans la loi, c'est apparu comme un index des seniors
00:37:38 qui n'est pas vraiment coercitif, qui a été retoqué, qui plus est.
00:37:44 Comment on peut encourager ou même parfois tordre le bras aux entreprises
00:37:49 pour qu'elles puissent employer ces seniors ?
00:37:51 Parce que je crois que 43% des plus de 55 ans sont au chômage aujourd'hui quand même.
00:37:56 Moi, je pense qu'il y a mille manières de revaloriser l'expérience, le savoir-faire.
00:38:02 J'ai envie de dire des seniors entre guillemets dans l'entreprise.
00:38:06 Ils ont énormément de choses à apporter.
00:38:08 D'ailleurs, en dehors des considérations purement économiques,
00:38:11 ils ne sont pas directement comptabilisés dans le PIB,
00:38:14 mais même les gens qui ne travaillent plus, qui sont à la retraite,
00:38:16 contribuent d'une certaine manière à l'économie, puisqu'ils s'occupent des petits-enfants,
00:38:20 ils s'engagent dans la vie associative, etc.
00:38:22 Ensuite, je pense que le gouvernement, contrairement à l'Italie,
00:38:28 mais pour le coup, il a raison de le faire,
00:38:29 prend en compte des paramètres macroéconomiques généraux sur l'état du marché du travail.
00:38:35 C'est pour ça que la réforme de Giorgia Meloni ne me semble pas adaptée à toutes les situations.
00:38:40 Moi, je ne suis pas du tout pour la politique du coup de pied au derrière.
00:38:43 Je suis pour la politique de la main tendue, de la main ferme,
00:38:46 parce qu'il faut que les gens reviennent au travail, mais de la main tendue quand même,
00:38:49 parce que Benjamin Morel l'a dit, il y a certaines personnes qui sont éloignées du marché du travail,
00:38:52 et il faut les y ramener avec une certaine douceur, une certaine pertinence,
00:38:56 et bien sûr des salaires qui sont à augmenter, puisque vous avez remarqué que le gouvernement,
00:39:00 et là je pense qu'il a fait une erreur, a pratiqué une politique du chèque
00:39:04 depuis des mois et des mois, et qui s'est empêchée d'aller vers l'augmentation des salaires,
00:39:08 parce qu'il avait peur de l'indexation et de la boucle prix-salaires
00:39:11 qui allaient augmenter indéfiniment l'inflation.
00:39:14 Je pense que maintenant, il va falloir se refocaliser sur ça.
00:39:16 Les syndicats le demandent, ce sera peut-être un moyen de renouer le dialogue avec eux pour le gouvernement.
00:39:21 Parlons un petit peu de politique, si vous le voulez bien.
00:39:24 Aujourd'hui avait lieu, on ne sait pas comment tout cela s'est terminé,
00:39:28 ce qu'on pourrait appeler une opération rabibochage du côté des députés LR.
00:39:32 Vous le savez, ils ont grandement souffert des discordes au moment de la réforme des retraites,
00:39:39 alors il était question de reprendre langue, ils se sont retrouvés en séminaire.
00:39:44 Ça va être compliqué, c'est ce que dit Michèle Tabarro, la vice-présidente des LR.
00:39:51 Ça va être compliqué que les uns et les autres renient leur position.
00:39:56 Avant, on avait des courants chez les socialistes, essentiellement,
00:39:59 maintenant, il y a des courants chez les républicains.
00:40:01 Regardez, sur place, pour tenter de glaner quelques infos, il y avait Vincent Farandège pour CNews.
00:40:07 C'est un parti éclaté, dispersé, qui ne sait plus où donner de la tête,
00:40:11 qui tient donc son séminaire aujourd'hui.
00:40:14 La réforme des retraites a laissé des traces, avec des prises de position,
00:40:17 notamment de certains allant à l'encontre de la ligne du parti.
00:40:21 Un visage, une personne qui représente ces dissensions, il s'agit d'Aurélien Pradié,
00:40:26 qui était tout simplement prêt à voter contre la réforme des retraites,
00:40:30 pourtant officiellement soutenu par le bureau politique du parti.
00:40:33 Aurélien Pradié, qui a également voté la motion de censure transpartisane,
00:40:38 allant là aussi à l'encontre des directives du parti Les Républicains.
00:40:42 Six heures de séminaire, donc, avec au programme des discussions autour de la fin de vie,
00:40:45 autour du travail et autour de la vie de groupe.
00:40:48 L'objectif de cette réunion, c'est clairement de souder le groupe Les Républicains
00:40:53 et tenter de définir une ligne claire que tout le monde respectera.
00:40:57 Et pour cela, ils vont créer des groupes de travail sur différents thèmes forts,
00:41:01 comme la santé, l'immigration, l'éducation ou encore l'industrie.
00:41:05 Le 8 juin prochain, premier test pour ce groupe LR ressoudé,
00:41:09 car sera examiné à l'Assemblée nationale, une proposition du groupe des indépendants Lyott
00:41:14 qui vise à rétablir l'âge du départ à la retraite à 62 ans.
00:41:18 Alors, on a eu l'épisode 1 sur cette réforme ces derniers mois.
00:41:22 Patience, l'épisode 2, c'est dans un tout petit peu plus d'un mois.
00:41:26 Et donc celui qui s'est le plus illustré dans cette discorde monumentale,
00:41:30 c'est bien sûr Aurélien Pradié que je vous propose d'écouter.
00:41:33 Il faut tout reprendre à la base, tout reprendre à zéro.
00:41:36 Nous avons, lors des élections présidentielles dernières, essuyé un échec considérable.
00:41:41 On ne peut pas passer de moins de 5% la présidentielle à plus de 50% si on ne rebâtit pas tout.
00:41:46 Aujourd'hui, les irresponsables à droite seraient ceux qui ne veulent rien changer.
00:41:50 Nous sommes quelques-uns à vouloir changer.
00:41:52 Et au fond, redevenir cette droite populaire qui a su parler à tous les Français,
00:41:55 ceux pour qui la vie est facile, comme ceux pour qui la vie est la plus difficile.
00:41:58 Benjamin Morel, ça sent quand même un peu la thérapie de choc.
00:42:02 Non mais c'est vrai, on tente de sauver ce qui reste encore à sauver.
00:42:09 Là où on disait, il y a encore quelques semaines,
00:42:12 au sortir de cette séquence désastreuse dans l'hémicycle, les LR sont morts en fait.
00:42:16 Est-ce qu'on en est là ?
00:42:18 Non, parce que la vie politique est tellement fluide aujourd'hui
00:42:20 que je suis absolument incapable de vous dire ce qu'il en sera dans 4 ans.
00:42:23 En réalité, je suis incapable de vous dire ce qu'il en sera dans 4 mois.
00:42:25 Les électorats sont volatiles.
00:42:27 Donc 4 mois, ils ne vont pas reprendre non plus la majorité à l'Assemblée ?
00:42:29 Non, mais vous savez, vous avez des élections européennes, etc.
00:42:32 Il peut se passer beaucoup de choses.
00:42:34 Et donc, ce faisant, pour l'instant, restons extrêmement prudents.
00:42:36 Mais LR a au moins trois problèmes.
00:42:37 Premier problème, ligne politique.
00:42:39 Il n'y a pas d'espace politique aujourd'hui entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen
00:42:42 pour faire exister un parti en aptitude de prendre le pouvoir.
00:42:46 Donc du coup, quelle ligne politique parier ?
00:42:48 Une ligne politique plutôt centriste, en espérant que l'électorat de centre droit reviendra
00:42:52 et qu'il n'y aura pas un Édouard Philippe ou un Gérald Darmanin en 2027 ?
00:42:54 Une ligne beaucoup plus à droite, mais cet électorat populaire plutôt social en réalité.
00:42:59 Il ne peut pas d'une ligne libérale aller à LR.
00:43:01 Donc comment est-ce qu'on lui parle ? C'est la stratégie un peu originale.
00:43:03 Il est sensible à Marine Le Pen aujourd'hui, cet électorat-là.
00:43:05 Oui, c'est ça. Et puis, il est bien tenu par Marine Le Pen qui le plus est.
00:43:07 Donc c'est le premier problème.
00:43:08 Le deuxième problème, comment arriver à jouer dans un parti dont la principale force,
00:43:14 ce sont ses élus locaux ?
00:43:15 Ce qu'on dit, LR est mort.
00:43:17 LR a gagné les régionales, les départementales et les municipales.
00:43:20 Mais ses élus locaux, ils se basent sur un espace et sur un corps électoral
00:43:28 qui en fait est très centriste et est plutôt composé d'un électorat très Macron-compatible.
00:43:33 Compliqué d'être à la fois dans une force d'alternative,
00:43:36 tout en ménageant des élus locaux qui veulent être élus au centre
00:43:39 parce qu'il n'y a que cet électorat qui se déplace aux élections locales.
00:43:42 Troisième limite, les députés.
00:43:44 C'est des survivants.
00:43:46 C'est des survivants, ils ne doivent pas leur élection à Valérie Pécresse.
00:43:48 Ils ne la doivent à personne, ils ne la doivent même pas à Emmanuel Macron
00:43:50 parce que souvent, quand ils ont topé avec Emmanuel Macron,
00:43:52 ils ont quand même eu un député, un candidat, la reine face à eux.
00:43:58 Et donc, ce faisant, on a un groupe d'électrons libres extrêmement difficile à tenir
00:44:02 avec des considérations locales qui est,
00:44:04 comment est-ce que je suis réélu dans cinq ans, moi, contre le monde entier ?
00:44:08 Ce qui fait que c'est très dur à discipliner.
00:44:10 Et puis quatrième problème peut-être, tout simplement, une guerre d'égo.
00:44:14 Parce qu'il y a des égos très marqués aussi chez ces personnalités-là.
00:44:18 Mais ça a toujours été un peu le problème des LR aussi.
00:44:20 C'est peu de le dire.
00:44:21 Ça a été un problème des socialistes à une époque.
00:44:23 Là, ils tiennent leur Benoît Hamon en la personne d'Aurélien Pradé, sans doute.
00:44:28 Mais effectivement, il y a un problème d'égo.
00:44:31 Mais gardons-nous d'analyser l'évolution des LR à travers le prisme unique de l'Assemblée nationale.
00:44:41 Pourquoi ? Parce que d'abord, au-delà de l'Assemblée nationale, vous avez le Sénat.
00:44:45 Et le Sénat, on l'a vu que...
00:44:46 Ils sont solides.
00:44:47 Les sénateurs, ils sont solides.
00:44:48 Et ils étaient derrière la réforme des retraites.
00:44:51 Et ils étaient tous derrière leur chef, les sénateurs.
00:44:55 Donc ça s'est plutôt bien passé de ce point de vue-là.
00:44:57 Et ensuite, effectivement, et là je rejoins totalement l'analyse qui vient d'être faite,
00:45:01 au niveau local, vous avez une puissance des LR qui est encore persistante,
00:45:06 au niveau local et qui va persister.
00:45:08 Puisque de toute façon, En Marche ne s'est pas implantée localement,
00:45:12 ou s'est très peu implantée localement, et n'a plus le temps de s'implanter localement,
00:45:16 puisque dans quatre ans, En Marche n'aura plus de leader.
00:45:19 Idem RN, au niveau municipal et régional.
00:45:22 Donc les LR, est-ce qu'ils sont finis, est-ce qu'ils sont terminés ?
00:45:26 Moi, je ne dirais pas ça.
00:45:27 Et puis dans la vie politique, on peut, tel Janus, se renaître de ses cendres.
00:45:34 Phoenix, pardon, d'avoir plusieurs faces tel Janus.
00:45:39 Donc, non, voyons ça, et peut-être que c'est peut-être un bon début
00:45:46 que de faire ce séminaire-là pour donner de grandes lignes.
00:45:49 On verra après si elles sont appliquées avec telle ou telle loi,
00:45:53 s'ils soutiendront tel ou tel droit, s'ils s'opposeront en bloc à telle ou telle loi.
00:45:57 On verra bien comment ça se passe.
00:45:58 Néanmoins, il peine quand même à se trouver un chef incontestable, incontesté,
00:46:03 il est indéniable que depuis Nicolas Sarkozy,
00:46:08 ces chefs-là ont toujours été sur des sièges éjectables.
00:46:11 On l'a vu avec Laurent Wauquiez, qui a été très contesté,
00:46:14 qui tente de revenir avec d'autres biais,
00:46:18 qui reviendra sans doute au moment de la présidentielle,
00:46:21 mais qui n'était pas du tout, qui ne faisait pas l'unanimité parmi ses troupes.
00:46:25 Bien sûr, surtout que le chef dans la droite,
00:46:29 qui a une tradition plutôt Golobonapartiste, est une figure extrêmement importante.
00:46:34 D'ailleurs, je pense que c'est de cette manière pour tous les partis politiques en général.
00:46:39 Mais c'est sûr que depuis Nicolas Sarkozy,
00:46:41 il n'y a pas eu une personnalité assez large pour englober des courants très divers de la droite.
00:46:46 Roger Aramorelle en a parlé, il y a un problème de divergence politique sur beaucoup de sujets.
00:46:51 Les élections européennes vont arriver,
00:46:53 on ne sait pas quelle est la ligne exacte des LR sur le sujet,
00:46:56 si ce n'est qu'ils veulent durcir le temps avec l'Europe,
00:46:59 mais pas trop parce que sinon ça fait un peu anti-européen,
00:47:01 donc on se rapproche trop du RN.
00:47:03 Enfin bon, c'est un micmac pas possible.
00:47:05 Problème évidemment de personnalité,
00:47:07 et évidemment les échecs n'arrangent pas grand-chose,
00:47:09 puisque le moment où le bateau coule, c'est le moment où les gros animaux partent aussi.
00:47:13 Et puis, la dernière chose, c'est quand même la question du dialogue avec les autres droites.
00:47:19 Parce que quand on devient minoritaire dans la droite,
00:47:22 si il reste sur la ligne Xavier Bertrand, qui consiste à dire
00:47:25 "Ah non, mais moi je m'oppose à la majorité,
00:47:27 mais il est hors de question que je parle jamais aux électeurs du RN,
00:47:31 c'est un problème, Nicolas Sarkozy, parlez aux électeurs du RN."
00:47:35 En fait, j'ai l'impression que LR, victime de ces échecs,
00:47:39 a envie parfois de se recentrer sur des fondamentaux idéologiques
00:47:42 qui n'ont plus grand sens.
00:47:44 Je veux dire, faire de la retraite à 64 ans une religion politique,
00:47:48 je trouve que ça n'a pas beaucoup de sens.
00:47:50 Aurélien Pradié veut la défendre à 62 ans, qu'à cela ne tienne,
00:47:53 il est possible d'intégrer différents courants.
00:47:55 Ça leur apportera peut-être plus d'électeurs.
00:47:57 Et puis, il faut intégrer une ligne sociale, une ligne souverainiste,
00:48:00 une ligne peut-être un peu plus identitaire, une ligne républicaine.
00:48:02 - Je crois que c'est la manière dont ça s'est passé.
00:48:04 Avec la mise à pied, la fameuse lettre où il se fait limoger par Éric Ciotti.
00:48:08 Ça faisait un peu lavage de linge sale en public.
00:48:12 - Mais ça, c'est le lot, encore une fois, des bateaux qui coulent.
00:48:15 C'est que tout le monde veut devenir le capitaine et ça devient très compliqué.
00:48:18 - On s'interrompt à nouveau et puis on reviendra pour parler de la loi anti-casseurs
00:48:22 qui risque de revenir au premier plan.
00:48:25 D'ailleurs, Benjamin, vous nous direz si l'arsenal législatif tel qu'il est existant aujourd'hui est caduque.
00:48:31 Est-ce qu'il faut aller plus loin sur ce dispositif,
00:48:34 sachant que dans les manifs, la situation a changé aussi ?
00:48:38 Ou est-ce que, au fond, c'est l'application de la loi qui pêche aujourd'hui ?
00:48:44 On en parle, on verra aussi que ce sondage auprès des Français
00:48:47 montre qu'ils sont à une écrasante majorité en faveur de peines beaucoup plus sévères.
00:48:52 Allons contre des Black Blocs. A tout de suite.
00:48:54 À pratiquement 16h30, je vous propose de retrouver Adrien Spiteri
00:49:01 pour un rappel des principaux titres de l'actualité.
00:49:04 Olivier Véran appelle les syndicats à avancer.
00:49:09 Deux jours après la mobilisation du 1er mai,
00:49:12 le porte-parole du gouvernement assure que l'exécutif veut poursuivre le dialogue.
00:49:17 Il s'est exprimé à l'issue du Conseil des ministres.
00:49:20 Aujourd'hui, François Broné est favorable à l'interdiction des PEF.
00:49:24 Selon le ministre de la Santé, elles amènent une partie des jeunes vers le tabagisme.
00:49:29 Ces cigarettes électroniques jetables sont prisées des adolescents.
00:49:33 Le gouvernement veut travailler avec les parlementaires pour aboutir à cette interdiction.
00:49:38 Et puis la Russie dit avoir déjoué une attaque de drones visant le Kremlin.
00:49:42 Elle accuse l'Ukraine et dénonce une tentative d'assassinat du président Vladimir Poutine.
00:49:47 Information démentie par Kiev.
00:49:50 La mairie de Moscou a décidé d'interdire les vols de drones dans la ville
00:49:54 à quelques jours des célébrations militaires du 9 mai.
00:49:58 Merci beaucoup. Je vais vous donner quelques chiffres.
00:50:01 Parce qu'on revient à la manifestation du 1er mai.
00:50:04 Vous savez, il y a eu un certain nombre d'interpellations.
00:50:06 On va d'ailleurs vous montrer un sondage dans un tout petit instant.
00:50:09 Mais puisque c'est la dernière info dont on dispose,
00:50:12 le 1er mai à Paris, vous le savez, il y a eu 281 gardes à vue
00:50:16 qui ont donné lieu ensuite à 124 classements sans suite.
00:50:20 Redonnez bien ces chiffres quand même.
00:50:22 Avec comme motivation une absence d'infraction ou une infraction insuffisamment caractérisée.
00:50:27 C'est donc le motif qui a été avancé.
00:50:29 56 alternatives aux poursuites, 9 ordonnances pénales, 10 déferments de convocation,
00:50:35 11 déferments et puis il y a toujours 46 gardes à vue qui sont toujours en cours.
00:50:39 Donc vous voyez, en grosso modo, la moitié des cas, on va dire, ont été classés sans suite.
00:50:45 Sachant qu'il y a entre autant ce sondage pour CNews qui nous montre que
00:50:49 82% des sondés estiment qu'il faut durcir les sanctions contre les Black Blocs
00:50:55 contre 18% qui disent au fond non, sans qu'on sache d'ailleurs si ça veut dire
00:50:59 que c'est assez sévère en la matière où il faut les amoindrir.
00:51:02 En tout cas, il n'y a pas photo, à une écrasante majorité, les Français souhaitent que ces peines soient durcies.
00:51:09 Alors il en est question au travers de l'étude de la loi anti-casseurs
00:51:13 que Gérald Darmanin souhaite voir revenir sur le métier.
00:51:17 Je vous propose de regarder ce qui est en jeu dans les contours de cette loi qui pourrait revenir.
00:51:21 Je vous rappelle que la dernière version avait été retoquée par le Conseil constitutionnel.
00:51:27 Alors je pensais qu'on avait le sujet à vous montrer mais finalement non.
00:51:30 On va écouter Eric Dupond-Moretti qui pour une fois est d'accord avec Gérald Darmanin.
00:51:37 Je les avais mis, bon c'est pas grave.
00:51:39 Ah ben tiens, Amaury Buco est là. Amaury Buco bonjour.
00:51:43 Vous allez tout nous expliquer.
00:51:45 La loi anti-casseurs, le problème c'est l'individualisation des peines.
00:51:50 Aujourd'hui il faut une individualisation des peines.
00:51:53 Gérald Darmanin au fond ce qu'il voudrait c'est revenir, on va l'expliquer nous-mêmes puisqu'on n'a pas le sujet,
00:51:57 revenir à une responsabilité collective.
00:52:00 Or ça avait été retoqué cet aspect-là au nom de la liberté aussi d'aller et venir.
00:52:05 C'était aussi pour faire comme avec le hooligan, c'est-à-dire empêcher en amont,
00:52:08 empêcher des personnes d'assister à une manifestation et de leur mettre une espèce d'interdiction administrative.
00:52:13 Donc c'était même pas tellement judiciaire, c'était en amont par précaution,
00:52:16 dire voilà cette personne on sait que c'est un profil à risque, elle n'a pas le droit d'aller à une manifestation.
00:52:20 Sauf qu'effectivement comme ce droit à manifester est constitutionnel davantage que par exemple celui d'aller voir un foot pour les hooligans,
00:52:26 eh bien ça avait été retoqué.
00:52:28 On va écouter Eric Dupond-Moretti et puis je reviendrai vers vous pour savoir ce qu'en pensent les magistrats et les policiers de cette nouvelle loi.
00:52:35 Il faut qu'on y réfléchisse.
00:52:38 Mais en ce qui me concerne, à deux reprises notamment sur le terrain législatif,
00:52:44 j'ai pris des dispositions, elles ont été votées d'ailleurs,
00:52:48 pour que la réponse pénale soit plus ferme chaque fois que l'on s'en prend à un policier.
00:52:54 Parce que s'en prendre à un policier ou un gendarme, c'est s'en prendre à la République et à la démocratie.
00:53:01 C'est un mot en ce moment qui est dévoyé, utilisé dans n'importe quelle condition, il faut remettre les pendules à l'heure.
00:53:08 Alors sur ce que pensent les français des peines dont écopent les Black Blocs, réaction à Benjamin Morel, ça vous surprend ce ratio ?
00:53:16 82/18 ?
00:53:17 C'est pas surprenant mais comme souvent ça tombe un petit peu à côté,
00:53:20 c'est-à-dire qu'en règle générale lorsque vous avez quelque chose que vous n'arrivez pas à juguler,
00:53:24 parce que vous n'arrivez pas, là en l'occurrence on y reviendra, mais à prouver,
00:53:28 vous augmentez l'échelle des peines.
00:53:30 Mais si vous ne condamnez pas les gens, vous pouvez toujours les condamner à l'enfer pour l'éternité,
00:53:34 ça ne les dissuadera pas plus.
00:53:37 Donc évidemment, je dirais, c'est humain, on ne trouve pas un problème, donc on dit attention.
00:53:41 Vous savez, c'est vieux comme bécaria, le fondement de notre système judiciaire,
00:53:44 tel qu'il est pensé à partir des Lumières,
00:53:46 ce n'est pas justement de dire "il faut une sanction extrêmement élevée quoi qu'il arrive",
00:53:51 mais il faut une certitude de la sanction et que cette sanction soit proportionnée.
00:53:55 Or aujourd'hui, on n'arrive pas à avoir de certitude de la sanction, donc on disproportionne.
00:54:00 Là en l'occurrence, le projet Loup Anticasseur viserait à faciliter justement la démarche probatoire,
00:54:07 et donc à faire que les gens soient plus facilement condamnés.
00:54:09 S'ils sont plus facilement condamnés, ils écopent d'une peine,
00:54:12 et cette peine n'a pas besoin d'être extrêmement élevée,
00:54:14 si vraiment elle s'avère, ce moment-là, elle est dissuasive.
00:54:17 On en parlait dans d'autres plateaux précédents, Mickaël Sadoun,
00:54:20 le simple fait de venir dans une manifestation avec le visage dissimulé,
00:54:24 normalement, ce n'est pas cible d'une sanction.
00:54:26 Or, on le voit pour une écrasante majorité, tous ces individus qu'on voit bien,
00:54:30 parce qu'il y a pléthore de caméras maintenant sur les parcours des cortèges,
00:54:33 qui sont visiblement masqués, qui tentent de se grimer, de se soustraire au contrôle,
00:54:40 ou à l'identification, juste pour leur simple présence avec un masque,
00:54:45 ils pourraient écoper d'une peine, je crois, qui est assez lourde, 15 000 euros,
00:54:49 il me semble, d'amende, pour venir masquer dans une manifestation.
00:54:52 Ça existe, pourquoi ce n'est pas fait ?
00:54:54 Je pense que ce n'est pas si facile de faire des interpellations au milieu du chaos,
00:54:58 du brouhaha, de certaines manifestations.
00:55:00 Les policiers sont confrontés parfois à des situations très difficiles,
00:55:04 et c'est difficile de prioriser des gens qui ont l'usage couvert
00:55:07 par rapport à d'autres qui sont en train de jeter des pavés ou que sais-je.
00:55:10 Ensuite, ce qu'on sous-estime, c'est la difficulté à interpeller
00:55:14 et à trouver des preuves pour ensuite reprocher quelque chose
00:55:18 pendant la garde à vue et le procès permal.
00:55:22 Donc, si vous n'arrivez pas à avoir une preuve que tel ou tel individu
00:55:28 a jeté un pavé ou a commis quelque chose de répréhensible,
00:55:31 en effet, comme dit Benjamin, on peut augmenter la peine comme on veut,
00:55:34 mais si on ne fait pas la certitude de la fonction et une manière d'imputer
00:55:38 un fait à un individu, il ne se passera rien du tout.
00:55:41 Et puis après, la chose qu'il faut dire, et qui augmente encore la complexité
00:55:44 pour les policiers, c'est qu'ils ont en phase 2, je dirais, des pros.
00:55:48 Les black blocs utilisent des méthodes de profilage, de déprofilage,
00:55:53 on en a souvent parlé, mais ils se griment, ils apportent plusieurs vêtements,
00:55:57 donc ils se changent et c'est très compliqué, à mon avis,
00:55:59 pour les policiers de gérer tout ça.
00:56:01 - Le fait que tel était un tel il y a un quart d'heure, il faut faire des comparaisons
00:56:04 de photos, c'est un peu un travail de fourmi, aussi précision peut-être, Amaury ?
00:56:09 - Oui, mais ce qui est intéressant, quand vous parlez avec des CRS,
00:56:12 que ce soit des officiers ou des gardiens de la paix, c'est que si vous voulez,
00:56:15 le but des CRS, c'est de maintenir l'ordre.
00:56:17 Donc effectivement, quand ils voient des personnes cagoulées,
00:56:19 ils peuvent aller les interpeller, mais leur but, ce n'est pas de créer
00:56:21 un désordre supérieur par l'intervention au désordre ou à l'ordre déjà présent avant.
00:56:26 Donc en général, ils ne vont pas interpeller les personnes
00:56:28 qui sont simplement masquées si elles ne commettent pas des exactions,
00:56:30 parce qu'elles savent très bien qu'une percée de CRS au milieu d'une foule
00:56:33 pour aller interpeller une personne, ça va faire une pagaille pas possible.
00:56:36 Donc ils interviennent vraiment quand ces personnes se mettent à caillasser
00:56:39 des boutiques et là où il faut vraiment intervenir.
00:56:42 - Jean-Michel Fauvergne, le spécialiste du maintien de l'ordre.
00:56:45 - Oui, pour compléter ce qui vient d'être dit, c'est exact, mais c'est en partie exact.
00:56:49 C'est vrai que les CRS et les gendarmes mobiles et les forces de ce type-là,
00:56:53 puisqu'on a des forces d'intervention à la préfecture de police
00:56:56 et dans toutes les grandes métropoles, sont là pour effectivement tenir le terrain,
00:57:01 avancer, faire des charges courtes, disperser, etc.
00:57:06 Mais derrière, maintenant, vous avez des équipes d'interpellation
00:57:08 comme la Bravème et d'autres équipes d'interpellation en province.
00:57:13 Et il y a des interpellations qui sont faites.
00:57:15 Et en particulier, il y a eu des interpellations de Black Bloc qui ont été faites.
00:57:18 La problématique, c'est que, vous avez raison dans ce que vous avez dit tout à l'heure,
00:57:22 c'est que, par exemple, d'avoir le visage masqué, dans la première loi,
00:57:27 dans la loi anti-casseurs que nous avons votée en 2019, s'il me semble bien,
00:57:32 c'était l'article 2 ou l'article 3, de ne pas avoir le visage caché.
00:57:36 Assez rapidement, d'ailleurs, on est passé sur le Covid et tout le monde avait le visage masqué.
00:57:40 Bon, maintenant, on revient dans une situation où on pourrait les condamner.
00:57:44 C'est-à-dire juste le simple fait de les interpeller masqués pourrait être une condamnation.
00:57:49 Mais il vous dit que ce n'est pas la priorité parce qu'il y a d'autres choses plus graves.
00:57:52 Si vous avez derrière des équipes d'interpellation, on peut jouer là-dessus.
00:57:56 On pourrait jouer là-dessus.
00:57:57 Sauf que vous savez très bien que derrière, le magistrat qui est à la fois,
00:58:01 qui individualise les peines et qui est aussi indépendant, ne va pas les condamner là-dessus.
00:58:05 Si vous aviez des magistrats qui les condamnaient fermement là-dessus,
00:58:08 vous verrez qu'au bout de deux ou trois manifs, il se passerait des choses différentes.
00:58:13 Soit ils ne seraient plus masqués, soit ils auraient trouvé autre chose.
00:58:16 Mais le répressif marcherait.
00:58:19 À partir du moment où vous avez une justice qui ne va pas dans le sens répressif de cette importance-là,
00:58:25 ça ne peut pas fonctionner.
00:58:27 Et vous aurez beau faire toutes les lois que vous voulez, y compris une nouvelle loi anti-casseurs,
00:58:31 ça ne marchera pas.
00:58:32 Sauf peut-être la responsabilité collective d'un délit.
00:58:36 Alors, ça tombe bien puisqu'on va parler maintenant de la réforme de la justice.
00:58:39 Eric Dupond-Moretti s'est longuement exprimé à ce sujet.
00:58:42 Et c'est Soumaya Lalou qui nous en a extrait le meilleur, si j'ose dire.
00:58:48 En tout cas, ce qu'il faut en retenir.
00:58:50 Les deux textes législatifs ambitionnent un vaste plan d'action pour la justice.
00:58:56 Le premier prévoit de faire passer le budget du ministère de 9,6 milliards d'euros en 2023
00:59:02 à près de 11 milliards d'euros d'ici quatre ans.
00:59:05 Une augmentation de 21% sur tout le quinquennat,
00:59:08 présenté par le garde des Sceaux comme historique.
00:59:11 Des réformes, il y en a eu.
00:59:12 Mais on envisageait les réformes et les moyens, on les envisageait après.
00:59:16 De sorte que les réformes n'étaient jamais mises en place.
00:59:19 Cette hausse permettra l'embauche de 10 000 personnes,
00:59:22 dont 1 500 greffiers et 1 500 magistrats d'ici 2027.
00:59:26 Pour atteindre cet objectif, le projet de loi organique prévoit des voies d'accès plus larges
00:59:31 aux métiers de magistrats et pour les autres professionnels du droit,
00:59:35 comme les avocats ou les greffiers.
00:59:37 Pour simplifier la lecture du code de procédure pénale,
00:59:40 le gouvernement sera autorisé à procéder par ordonnance
00:59:43 à la réécriture d'un outil devenu illisible, selon le ministre.
00:59:47 Les Français nous disent, et ils ont raison, la justice est trop lent.
00:59:51 Nous espérons sur tous les volets judiciaires une réduction importante de nos délais.
00:59:58 Selon le ministre de la Justice,
01:00:00 tous les textes législatifs et réglementaires seront prêts avant l'été.
01:00:04 Alors Amaury Bucaud, justement, vous avez fait bien pour parler de ça.
01:00:08 Ambitieuse ou pas cette réforme ?
01:00:11 Cette réforme veut déjà répondre à deux critiques majeures qui concernent la justice en France.
01:00:18 C'est d'abord le manque de moyens et le deuxième point,
01:00:22 c'est la lourdeur de la procédure pénale.
01:00:24 Sur le manque de moyens, on peut difficilement dire qu'Eric Dupond-Moretti fait mal les choses
01:00:29 puisqu'il augmente de façon assez record le budget de 11 milliards d'euros d'ici 4 ans.
01:00:34 La France en avait bien besoin, vous allez le voir à l'écran.
01:00:38 La France faisait vraiment figure de vilain petit canard en termes de moyens alloués à la justice au niveau européen.
01:00:44 Vous voyez notamment sur le budget annuel consacré à la justice par habitant,
01:00:48 la France était derrière l'Espagne, loin derrière l'Allemagne et en dessous de la moyenne européenne.
01:00:53 Pareil, vous allez voir pour ce second schéma sur le budget alloué à la justice pour 100 000 habitants.
01:01:00 Pareil, la France était quand même assez loin, vous voyez juste au-dessus de l'Albanie.
01:01:03 Là-dessus, Eric Dupond-Moretti veut mettre les moyens.
01:01:09 Cela va permettre d'une part de mieux payer les magistrats, le personnel de justice existant,
01:01:12 mais aussi d'embaucher davantage de personnel de justice, notamment des magistrats, par des voies alternatives.
01:01:18 Pas seulement par le concours de la magistrature.
01:01:20 C'est déjà une révolution en soi.
01:01:21 C'est une révolution qu'on peut voir aussi d'un point de vue positif.
01:01:24 C'est bien, on augmente la masse des magistrats, mais ce que me disait un magistrat actuel que j'avais au téléphone,
01:01:30 c'est qu'il craignait que la facilité d'accès à ce poste nuise à la qualité des personnes qu'on recrute.
01:01:36 Je vais citer ce magistrat.
01:01:38 « Si c'est pour prendre les mauvais avocats qui n'arrivent pas à gagner leur vie en libéral et leur permettre de devenir magistrats, non merci. »
01:01:44 Il va falloir aussi s'assurer, parce qu'il y a 1500 magistrats qui doivent être recrutés.
01:01:49 Il faut s'assurer que ce soit une augmentation nette.
01:01:53 C'est-à-dire que parmi cette augmentation, il n'y ait pas seulement le remplacement de ceux qui partent à la retraite.
01:01:58 Donc ça, c'était pour le côté moyen dans ce que propose Eric Dupond-Mériti.
01:02:01 Après, il y a les prisons aussi.
01:02:02 Il y a aussi les prisons.
01:02:04 Oui, tout à fait.
01:02:05 C'est un autre volet.
01:02:06 Alors ça, j'ai envie de dire, malheureusement, ce qui se passe, c'est qu'Eric Dupond-Mériti annonce 15 000 places de prison,
01:02:11 qui devait être tenue, la promesse devait être tenue pour le président en quinquennat.
01:02:15 C'est vrai, le premier quinquennat, oui.
01:02:16 Et j'allais dire, c'est seulement un report, ce n'est pas un très bon signe.
01:02:18 Je ne dirais pas que c'est un point positif de cette réforme.
01:02:20 Ensuite, il y a la simplification de la procédure pénale, donc j'en ai parlé.
01:02:24 Donc ça, c'est un autre point très important à titre indicatif.
01:02:27 Si vous voulez, le code pénal de procédure pénale est passé de 800 articles de 1959 à 2 400 articles aujourd'hui.
01:02:34 Donc on voit que le code pénal est très lourd.
01:02:35 Et d'ailleurs, les articles, il y en a tellement que parfois, ils vont l'un à l'encontre de l'autre et que ça devient incohérent.
01:02:40 Donc pour réformer ce code de procédure pénale, Eric Dupond-Mériti a trouvé un moyen intéressant,
01:02:45 c'est de passer par des ordonnances.
01:02:47 Donc il ne veut pas changer le droit en fond, mais dans la forme, passer par des ordonnances pour contourner le système législatif et aller beaucoup plus vite.
01:02:54 Mais, alors là, c'est le mais, c'est que ce chantier de la simplification pénale, il va passer par un comité d'experts.
01:03:01 Alors comité d'experts, je dirais simplification, si vous voulez, ça ne va pas forcément de pair.
01:03:05 Surtout que ce n'est pas pour demain, puisque ce comité d'experts, il doit rendre un rapport seulement en 2024.
01:03:10 Or, voilà, ce n'est pas pour tout de suite. Et puis ce rapport, ensuite, il va être, vous savez, reformulé pour être compatible avec la politique, etc.
01:03:17 Donc ça fait très longtemps, en fait, que les magistrats et les policiers demandaient cette simplification du code de procédure pénale,
01:03:22 parce que pour eux, c'est beaucoup de lourdeur pour leur travail et ils ne l'auront pas tout de suite.
01:03:26 Benjamin Morel, la simplification, ça, ça ne va pas être facile à faire passer politiquement.
01:03:30 Non, la simplification, ce n'est pas ça.
01:03:32 Parce que quand on l'éligit par ordonnance, ça ne prend jamais très bien dans l'hémicycle.
01:03:35 Alors, il y a deux aspects, si vous voulez. Là, on touche quand même aux libertés publiques.
01:03:38 Donc, alors, je suis d'accord sur le fait qu'on a alourdi la procédure pénale et que c'est un problème.
01:03:43 Mais si on l'a alourdi, c'est souvent pour que, justement, on ait des garanties qu'on peut juger comme étant tatioles,
01:03:47 mais qui sont malgré tout importantes, des libertés, des prévenus, etc.
01:03:51 Donc, si vous y touchez, il faut arriver à avoir un équilibre.
01:03:54 Il faut arriver à faire ça de manière intelligente, parce que, à la fois, ce sont des libertés, elles sont importantes.
01:03:59 Et par ailleurs, vous avez la CEDH qui va nous regarder en disant "eh, eh, le droit au procès, attention".
01:04:03 Donc là, il y a un premier sujet. Ensuite, passer par ordonnance.
01:04:06 Les ordonnances, en fait, qu'est-ce qu'il faut pour faire une ordonnance ?
01:04:09 Il faut que le Parlement vous vote une habilitation.
01:04:12 Et c'est là que c'est rigolo, parce que vous avez remarqué qu'il n'y a plus de majorité.
01:04:15 Et que d'ailleurs, les habilitations n'ont pas disparu, mais quasiment, depuis qu'on a eu les législatives.
01:04:21 Parce qu'en réalité, lorsque vous n'avez pas vraiment de majorité, obtenir des habilitations devient très, très compliqué.
01:04:27 Donc, le gouvernement risque là-dessus de marcher sur des oeufs.
01:04:30 Allez expliquer aux députés que vous allez réformer quelque chose d'extrêmement important en termes de liberté publique par ordonnance.
01:04:36 Eh bien, bon courage à Eric Dupond-Moretti, s'il est encore là.
01:04:38 Mais sur le fond, si on veut s'atteler aux autres aspects, sur le fond, les moyens, les places de prison, l'augmentation des personnels,
01:04:46 est-ce que ça peut rester des vœux pieux ou au fond, c'est du rattrapage, comme il disait, de ce qui devait être fait déjà lors du précédent quinquennat ?
01:04:54 Sur le fond, c'est super. Moi, je suis complètement d'accord avec Eric Dupond-Moretti.
01:04:58 Le problème, c'est que ça fait assez longtemps que l'annonce a été faite.
01:05:01 Alors, les 10 000 fonctionnaires plus les 15 000 places de prison, il les a déjà annoncées en septembre 2022.
01:05:07 Et avant ça, ça faisait déjà partie du programme d'Emmanuel Macron en 2017 et ça avait été annoncé à l'époque par Nicole Belloubet.
01:05:14 Donc, c'est vraiment des mesures qui datent depuis.
01:05:18 Il y a 2 000 places de prison qui ont été ouvertes. Je ne dis pas que rien n'a été fait.
01:05:21 Et la philosophie globale d'Eric Dupond-Moretti a l'air d'être plutôt bonne pour la suite.
01:05:26 Mais après, il faut quand même se donner les moyens d'agir.
01:05:29 L'augmentation du budget a déjà été faite. C'est déjà un bon point à donner au gouvernement.
01:05:34 Mais quand même, maintenant, il faut agir. Et comme l'a dit Benjamin, je n'arrête pas de me référer à lui décidément aujourd'hui.
01:05:41 C'est compliqué d'agir dans une situation de blocage politique pareille.
01:05:44 Je ne vais pas vous demander ce que vous en pensez, parce que je sais que vous allez dire que c'est super et que de toute façon,
01:05:51 quand il y a des moyens qui sont alloués, c'est toujours une bonne chose.
01:05:53 Évidemment, je vais juste vous dire déjà. En 10 secondes, alors.
01:05:56 Alors 10 secondes au départ. Vos chiffres sont des chiffres de 2020.
01:05:59 Depuis, le budget du ministère de la Justice a augmenté deux ans de suite, ce qui le place maintenant dans la moyenne européenne.
01:06:08 Et là, les 7,5 milliards vont effectivement le faire bondir. Ce qu'il y a d'important, c'est de recruter des magistrats.
01:06:15 Mais ce qu'il y a d'important, c'est de recruter des magistrats différemment pour pouvoir casser cette espèce d'esprit
01:06:22 qu'on a aujourd'hui dans la magistrature, qui ne punit pas.
01:06:25 Mais ça, c'est un magistrat qui l'a dit.
01:06:29 On parlait tout à l'heure d'un problème d'ego en politique. Il y a des problèmes d'ego aussi dans la magistrature, comme partout.
01:06:35 Non, ce qu'il faut, c'est diversifier les magistrats.
01:06:38 Et si on pouvait aussi ne pas les faire passer à la moulinette de l'école nationale de la magistrature,
01:06:44 qui les déforme plutôt qu'ils les forment, ça serait parfait.
01:06:49 Et on verra au résultat.
01:06:51 On s'interrompt à nouveau parce que j'aimerais qu'on parle, avant que l'échéance intervienne, du Conseil constitutionnel.
01:06:58 Vous le savez, c'est ce soir. D'ici une heure ou deux, on imagine qu'il va rendre sa décision sur la recevabilité du deuxième RIP,
01:07:05 non pas Rest in Peace, quoique on verra s'il peut retourner au placard pour de bon ou pas.
01:07:12 C'est-à-dire le référendum d'initiative partagée.
01:07:16 A tout de suite. On va nous éclairer là-dessus aussi.
01:07:19 De retour avec vous pour la toute dernière partie de l'émission.
01:07:25 C'est le jour J pour le RIP, deuxième version.
01:07:28 Le Conseil constitutionnel va donc rendre sa décision sur la recevabilité de ce référendum d'initiative partagée d'ici quelques heures,
01:07:36 peut-être même quelques minutes. Nous verrons bien.
01:07:37 Maureen Vidal, vous êtes d'ores et déjà du côté du Palais-Royal.
01:07:44 Il y a beaucoup de sécurité depuis ce matin pour des raisons évidentes.
01:07:49 Et aussi beaucoup d'attente parce que les sages pourraient quand même rebattre les cartes aujourd'hui.
01:07:53 Et oui Nelly, nous sommes à proximité du Conseil constitutionnel où dans quelques minutes,
01:08:00 normalement à présent, les sages vont donner leur décision sur ce référendum d'initiative partagée à l'initiative des parlementaires de gauche.
01:08:07 Et évidemment, il y a beaucoup de forces de l'ordre ici sur place, comme vous pouvez le voir.
01:08:11 Ils sont en nombre sur ces images de Laurent Sélary.
01:08:14 Vous voyez la place André-Malraux à proximité du Conseil constitutionnel qui est placé sous surveillance.
01:08:22 Même si elle est ouverte, il y a du passage de nombreux camions de police et les scooters pour gérer la circulation de stationnement,
01:08:28 pour garder également le périmètre.
01:08:30 On se souvient de la dernière fois où des manifestations sauvages ont éclaté juste après la décision des sages qui allaient à l'encontre du référendum le 14 avril dernier.
01:08:38 Donc le temps que la réponse du Conseil constitutionnel soit donnée, le bâtiment est surveillé et protégé, comme vous pouvez le voir.
01:08:44 Il est impossible d'accéder normalement aux grilles du bâtiment.
01:08:47 On attend cette décision pour le moment. Le référendum va-t-il passer ou non ? Réponse dans quelques minutes à présent.
01:08:52 Merci beaucoup. Effectivement, les choses ont quand même changé.
01:08:56 On voit bien que le dispositif, le cordon policier, s'est quand même nettement assoupli par rapport à la dernière fois.
01:09:02 Pour des raisons évidentes, c'était effectivement, les esprits étaient quand même chauffés à blanc la dernière fois qu'il a dû statuer.
01:09:07 Benjamin Morel, vous êtes un petit peu notre, comment dire, notre éminence, notre spécialiste dans la matière.
01:09:12 Vous allez me demander de jouer à la Madame Nierma, c'est ça ?
01:09:14 Non, mais bon, déjà, sans être trop technique, parce qu'on aime bien quand même vulgariser un peu les choses pour que la compréhension de tous, hein,
01:09:21 Si vous voulez essayer de me vulgariser, je vais vous faire un truc pédagogique.
01:09:23 Non, mais moi je ne comprends pas toujours tout l'étonnant et aboutissant.
01:09:26 Si on regarde un peu ce qu'en pensent les parlementaires de gauche, ils disent "nous sommes très raisonnablement optimistes".
01:09:33 Ça, c'est côté socialiste. Apparemment, du côté de LFI, on n'y croit pas du tout.
01:09:37 Pourquoi il ne faut pas trop miser sur une acceptation aujourd'hui de ce RIP ?
01:09:42 Alors, avant de sortir ma boule de cristal, je prends les précautions nécessaires.
01:09:46 On a pour l'instant quatre décisions RIP. Donc on a très peu de recul jurisprudentiel.
01:09:50 Donc, ce faisant, il n'est pas tout à fait possible d'avoir une prédiction tout à fait sûre, si vous voulez.
01:09:55 Néanmoins, ici, ça ne paraît pas évident que ça puisse être validé.
01:09:58 Parce que vous avez deux articles. Vous avez un article premier qui est en fait plus ou moins un copier-coller de ce qui a été invalidé il y a trois semaines.
01:10:04 Or, il faut bien comprendre que si vous avez une disposition inconstitutionnelle,
01:10:08 ça veut dire que c'est l'ensemble qui est inconstitutionnel normalement, sauf à retirer des trucs.
01:10:13 Mais là, dans un contrôle de recevabilité d'un RIP, on ne retire pas des choses.
01:10:16 Ça veut dire qu'ils n'ont pas fait leur travail, les parlementaires de gauche ?
01:10:18 Ça veut dire que ça n'a pas été très bien écrit, en effet.
01:10:20 Donc, le premier article pose problème. Le deuxième article fait varier un taux d'imposition.
01:10:23 Il y a une décision précédente sur les superprofits qui nous dit que ça, en soi, ce n'est pas non plus une réforme.
01:10:27 Donc, ni l'article 1 n'apparaît comme étant une réforme, donc pas constitutionnelle,
01:10:32 ni l'article 2 n'apparaît comme étant une réforme, donc vous ne suivez pas constitutionnelle.
01:10:36 Pas de réforme plus pas de réforme égale pas de réforme au carré égale a priori, ça ne marche pas.
01:10:41 Donc, on peut éventuellement avoir des surprises.
01:10:43 Le Conseil peut arriver... Parce que là, si le Conseil suit sa jurisprudence, il invalide.
01:10:48 On va dire que le Conseil est méchant, il est politique, etc.
01:10:51 Là, il serait probablement plutôt dans un jugement d'opportunité si justement il validait.
01:10:56 Mais si jamais il a vraiment envie de valider, il peut arriver peut-être à trouver un subterfuge parce qu'il y a peu de précédents.
01:11:01 Mais malgré tout, ce serait extrêmement étonnant parce que là, objectivement, il n'y a pas beaucoup d'arguments pour.
01:11:06 Bon, si on le suit bien, c'est mort.
01:11:08 Je n'ai pas dit ça, j'ai essayé d'être plus nuancé, mais en gros, oui.
01:11:12 Ça a l'air, mais franchement, ça me fait dire que décidément, la France insoumise n'est pas un représentant sérieux pour les gens qui s'opposent à la réforme.
01:11:21 Alors là, ce n'est pas eux qui l'ont déposé pour le coup.
01:11:23 Ça vient du groupe socialiste au Sénat.
01:11:26 D'accord, alors l'ANUPS, je peux dire l'ANUPS.
01:11:29 Vous pouvez dire l'ANUPS, ils sont quand même au sein.
01:11:31 On imagine qu'ils ont travaillé de concert, en tout cas.
01:11:33 L'ANUPS, pour moi, ne représente pas bien les gens qui s'opposent à la réforme des retraites.
01:11:38 Je pense que dans les cortèges, il y a eu beaucoup de gens très sérieux qui ont manifesté dans le calme, qui n'ont pas voulu le chaos.
01:11:45 Et pendant ce temps-là, l'ANUPS mettait le chaos à l'Assemblée, passait par-dessus les procédures qui auraient pu permettre de s'opposer au gouvernement dans les règles de l'art.
01:11:55 Là, elle dépose visiblement une loi, j'écoute ce qui est dit, qui visiblement ne va pas passer parce qu'elle n'est pas adaptée à la jurisprudence du Conseil constitutionnel.
01:12:07 Donc, j'invite les gens qui s'opposent à la réforme des retraites à trouver des meilleurs représentants,
01:12:14 puisque l'ANUPS ne leur promet que le dilettantisme, le chaos et une certaine forme d'impuissance.
01:12:19 C'est difficile de vous faire faire un pronostic, Jean-Michel Fauvergue.
01:12:24 Moi, je pense que les analyses qui ont été faites sur ce plateau sont très bonnes.
01:12:30 Benjamin a tout dit, c'est un spécialiste de l'art, donc c'est difficile de passer derrière lui.
01:12:36 C'est vrai, c'était très technique, sans trop non plus.
01:12:40 Mais bien sûr, il a très bien expliqué les choses.
01:12:43 On redépose une loi qui est identique à la première.
01:12:48 Il n'y a aucun travail de recherche qui a été fait.
01:12:51 Ça a été fait à la va-vite un peu.
01:12:53 Ça a été fait à la va-vite sur le coin d'une table.
01:12:55 Effectivement, et là, pour le coup, les gens qui sont du côté de l'ANUPS sont fort mal représentés.
01:13:06 Après, il y avait des divisions au sein de l'ANUPS et certains groupes proposaient d'autres versions du RIP.
01:13:12 Notamment l'idée de proposer un article unique qui aurait porté la retraite à 62 ans et un trimestre, ou même un mois.
01:13:19 Ça, ça avait de grandes chances de passer.
01:13:21 Donc là, il y a un choix en effet assez incompréhensible qui a été fait et qui mène à priori...
01:13:25 Mais ça, les syndicats ne veulent pas de ça ?
01:13:27 Ce n'est pas tant le problème parce qu'en réalité, il faut expliquer, c'est un peu complexe,
01:13:31 parce que le Conseil se prononce sur l'état du droit tel qu'il était au moment où il a été saisi, en l'occurrence le 13 avril.
01:13:38 Donc, il considère que pour lui, quand il délibère, sinon d'ailleurs il aura un problème de recevabilité, la retraite est à 62 ans.
01:13:44 Et si jamais vous baissez plus, vous posez un problème de coût, d'irrecevabilité financière,
01:13:49 si vous augmentez, ne serait-ce que d'un jour, vous faites une réforme et en même temps, vous n'avez pas ce problème de recevabilité financière.
01:13:54 Ils auraient quand même pu verrouiller cette petite subtilité-là ?
01:13:57 Ils auraient pu, en effet, rédiger un truc questionnel qui serait passé.
01:14:00 Donc, ils auraient été mal épaulés du point de vue des juristes ?
01:14:03 Les juristes, nous ne mettons pas tous les problèmes de la terre sur le dos.
01:14:09 Il y a également des bisbilles politiques au sein de l'ANU, parce que la question, c'est est-ce que le RIP est vraiment une bonne solution ?
01:14:14 Ou est-ce que reporter les débats dans neuf mois, ce n'est pas les intérêts ?
01:14:17 Le vrai clivage politique au sein de l'ANU, il était là.
01:14:20 Merci, c'est tout le temps qui nous restait, mais le débat fut dense et riche d'enseignements.
01:14:24 Merci à tous les trois. Dans un instant, Laurence Ferrari, Punchline, bien sûr, je vous retrouve demain à 15h30 pour 90 minutes d'info.
01:14:31 Excellente fin d'après-midi et début de soirée sur notre antenne.
01:14:33 [Musique]