Retraites : "La CGT devrait admettre que l’on est passé dans l’ère post-retraites"

  • l’année dernière
"La CGT devrait admettre que l’on est passé dans l’ère post-retraites, arrêter les manifestations et tourner la page. Accueillir le président avec des casseroles, c’est de l’ordre de l’anecdote et empêche toute discussion, c’est dommage" pointe Céline Boulay-Espéronnier.

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00:00 – Bonjour Céline Boulay-Sféronier. – Bonjour.
00:01 – Merci beaucoup d'être notre invitée ce matin pendant cette première demi-heure.
00:04 Vous êtes élue de Paris, rattachée au groupe Les Républicains
00:07 et vice-présidente du groupe d'amitié France-Royaume-Uni.
00:09 On va bien sûr longuement parler du couronnement de Charles III dans quelques instants.
00:13 Mais d'abord l'actualité, on l'a vu, c'est Emmanuel Macron
00:15 qui était donc en Charente-Maritime hier à Sainte.
00:17 Il a présenté sa réforme du lycée professionnel,
00:20 accueilli une fois de plus par un concert de casserole.
00:22 Est-ce que vous déplorez ?
00:24 – Oui, parce qu'il faut toujours discuter, on est en démocratie.
00:27 J'ai été interpellée par une dame encore très récemment devant le Sénat hier
00:30 qui me disait "Madame, on n'est plus en démocratie".
00:32 J'ai dit "On n'est pas non plus dans un pays totalitaire,
00:35 on a un Parlement, on discute".
00:37 Non, moi les casseroles, ça me…
00:39 Alors douloureusement et paradoxalement, ça me fait penser à cet épisode
00:43 pendant le Covid où justement on faisait tambouriner les casseroles
00:48 pour remercier tous ces métiers qui faisaient les communautés de guerre à l'époque
00:52 et qui étaient indispensables.
00:54 Maintenant c'est un tout autre contexte
00:56 mais je pense que la CGT devrait admettre que maintenant
00:59 on est passé dans l'ère post-réforme des retraites et qu'il faut arrêter.
01:03 – Arrêter les manifestations ?
01:06 – Arrêter les manifestations, tourner la page.
01:09 Et puis les concerts de casserole, ça veut dire que de toute évidence
01:11 ils ne souhaitent pas discuter.
01:13 Alors je reconnais les torts de Macron dans cette affaire, bien évidemment.
01:17 – Lesquels ? Sur la méthode ?
01:18 – Sur la méthode, bien entendu, assez verticale.
01:20 Vous savez, on est à l'ère des réseaux sociaux
01:22 et aujourd'hui on ne peut pas prendre une décision verticale
01:24 qui vient du politique d'en haut, même si c'est le politique
01:26 qui, à base des discussions au Parlement, doit trancher,
01:29 doit co-construire les décisions dans le pays avec la population.
01:33 Il ne l'a pas assez fait.
01:34 D'ailleurs après le grand débat, maintenant on a les petits débats
01:36 et vous vous souvenez, Giscard qui s'invitait
01:39 dans les foyers des Français pour déjeuner,
01:40 maintenant on a Macron à la cantoche.
01:42 On l'a vu hier avec les étudiants.
01:44 C'est, je dirais, plutôt une bonne chose
01:46 mais l'accueillir avec des concerts de casserole
01:47 c'est plutôt de l'ordre de l'anecdote et ça empêche toute discussion, c'est dommage.
01:50 – Comment on sort de ce blocage justement ?
01:52 Le RIP a une nouvelle fois, le référendum a une nouvelle fois
01:54 été rejeté par le Conseil constitutionnel.
01:57 Vous dites à la CGT "il faut arrêter de manifester, il faut tourner la page".
02:00 Vous dites aussi ça aux opposants ?
02:02 – En fait l'intersyndicale, on voit bien maintenant,
02:04 elle est relativement divisée ou en tout cas,
02:07 elle n'est plus aussi unique qu'il y a quelques semaines
02:09 puisque la CFDT, Laurent Berger disait encore
02:11 qu'il était prêt à discuter avec le gouvernement.
02:13 Donc on voit bien maintenant qu'il y a une division sur ce front.
02:16 Cela veut dire qu'on passe peut-être à autre chose, d'ailleurs c'est souhaitable.
02:19 Macron d'ailleurs et ses ministres font en sorte
02:22 que le débat se disperse autour de différents sujets.
02:26 Maintenant, ce qu'il a annoncé à Sint hier sur la réforme
02:29 de l'enseignement professionnel est plutôt une bonne chose.
02:32 – Un milliard d'euros, une gratification de stage
02:35 pour les lycéens, ce sont de bonnes mesures ?
02:37 – Voilà, c'est de bonnes mesures pour les lycéens bien évidemment.
02:40 L'enseignement professionnel c'est une voie d'avenir
02:42 qui est souvent mal considérée, qui a mauvaise réputation.
02:45 Rapprocher les jeunes de l'entreprise, c'est une bonne chose.
02:50 Il y a un sujet dont on n'a pas assez parlé dans la campagne présidentielle
02:53 et dont on ne parle pas assez dans le débat public, je le déplore,
02:55 et on devrait en parler dans les partis politiques,
02:57 c'est l'émergence de l'intelligence artificielle.
03:01 Je dis ça parce qu'il va falloir créer les métiers de demain,
03:04 au détriment, avec l'émergence de l'intelligence artificielle,
03:09 il y a des métiers qui vont disparaître, qui seront entre autres robotisés.
03:12 Donc il faut favoriser dans la jeune génération des métiers qui auront de l'avenir
03:16 et des métiers à base de ce qu'on peut confectionner avec la main par exemple,
03:20 avec le cerveau, avec le cœur, on en parle de manière quasiment philosophique.
03:24 Et donc ces dispositifs autour de la formation professionnelle, ils sont importants.
03:31 30% des étudiants d'ailleurs qui sortent de formation professionnelle
03:34 ne trouvent pas d'emploi aujourd'hui, donc il faut le réformer.
03:36 Après, un milliard c'est toujours encore de l'argent à insuffler.
03:40 – Au moment où les Républicains alertent sur la dépense publique,
03:42 ce n'est pas le bon moment pour vous.
03:44 Et encore une fois, on a besoin de réformes et non pas de mettre de l'argent
03:47 de manière incessante et on a l'impression que chaque fois quand même,
03:50 Emmanuel Macron répond à une crise par un peu plus d'argent public.
03:53 – On l'a fait.
03:55 On va parler de l'actualité dans nos régions,
03:57 on va aller du côté de Gien dans le Loiret où on retrouve Alexis Marie.
04:01 Bonjour Alexis, merci d'être avec nous, journaliste à La République du Centre.
04:05 Alexis, vous allez nous parler pouvoir d'achat et inflation.
04:08 L'inflation qui touche notamment les boulangers.
04:11 Alors sont-ils enfin sortis de la crise ?
04:14 – A priori, c'est encore un peu tôt pour le dire.
04:17 En tout cas, on est retourné voir un certain nombre d'artisans
04:21 qu'on avait rencontrés en janvier lorsque la crise,
04:25 du coup, des matières premières et de l'énergie étaient au plus fort.
04:29 Là, quelques mois après, c'est vrai que le son de cloche n'est pas unanime.
04:34 Il faut trouver des solutions pour ces artisans.
04:37 Des habitudes de fabrication ont été modifiées.
04:41 Certains attendent les effets du bouclier tarifaire
04:45 par rapport à leur facture d'électricité.
04:47 Ils ne savent pas trop sur quel pied danser.
04:49 Et puis certains surtout font attention à tout.
04:52 Aujourd'hui, vraiment, la moindre économie est traquée
04:55 pour réussir à faire du chiffre d'affaires,
04:57 mais surtout à dégager une marge suffisante pour vivre de son activité.
05:03 Et donc, Madame la Sénatrice, je voulais vous demander,
05:05 est-ce que vous pensez qu'il y a eu suffisamment de mesures prises
05:09 afin d'accompagner ces boulangers pour faire face
05:12 au coût des matières premières et l'inflation,
05:16 et donc le coût de l'énergie également ?
05:21 Oui, vous faites référence au bouclier du gaz et puis de l'électricité.
05:25 C'était une mesure d'urgence qu'il fallait prendre, bien évidemment,
05:28 puisqu'on avait vu que ces fameux boulangers,
05:30 mais on parle des boulangers,
05:32 on pourrait parler de tout ce qui est petits commerçants,
05:35 commerces de proximité qui sont ô combien importants dans les villes
05:39 et pour les habitants et pour assurer un maillage de commerçants très important.
05:44 On a bien vu que leur facture d'électricité,
05:46 il y a quelques mois, passait du simple au double, au triple,
05:49 voire multiplié par dix et qu'ils ne pouvaient plus s'en sortir
05:51 et que beaucoup étaient menacés de mettre la clé sous la porte.
05:54 Alors, bien évidemment, le gouvernement, nous, les élus locaux,
05:56 la Chambre des territoires, nous avons été derrière eux.
05:58 Il était très important de mettre ce bouclier en place.
06:01 Alors, je crois que le bouclier sur le gaz va être supprimé,
06:03 puisque on est revenu au prix d'avant crise.
06:06 Mais tout ce qui peut être de nature à aider est une bonne chose, bien évidemment,
06:09 parce qu'ils n'ont pas beaucoup de trésorerie
06:13 et qu'ils sont souvent mis en difficulté.
06:15 Et c'est une conjonction de facteurs, effectivement,
06:16 avec une hausse des matières premières de manière générale.
06:19 Mais il faut continuer ces aides,
06:20 parce qu'on en revient à la question de la dépense publique.
06:22 On en revient à la question de la dépense publique ?
06:24 Non, non, le gaz, ça va être supprimé, je crois, au mois de juillet.
06:27 L'électricité, il faut continuer parce que, de toute évidence,
06:29 ils ne pourront pas s'en sortir non plus.
06:31 Et ce n'est pas la peine de voir des commerces auxquels on est attaché fermé.
06:34 Ça veut dire du chômage et ça veut dire aussi
06:37 qu'on est dans des déserts aussi dans certaines villes
06:41 où les commerces de proximité jouent un rôle même social qui est très important.
06:44 Donc, de toute évidence, il faut quand même être derrière eux.
06:46 C'est toujours la dépense publique, bien sûr,
06:48 mais la dépense publique, elle doit être décidée et arbitrée à bon escient
06:53 sur les bons arbitrages, quoi, j'allais dire.
06:56 Et là, pour nous, ça en est un.
06:58 Alexis, on va parler d'un autre sujet puisque du côté d'Orléans,
07:01 ce sont les fêtes johanniques, les fêtes de Jeanne d'Arc.
07:05 Tout à fait.
07:06 Alors, c'est vrai que là, il y a le couronnement de Charles III
07:09 qui va se dérouler et qui va donc occuper l'actualité.
07:12 Mais Orléans, c'est aussi, du moins, ce souvenir de la victoire de Jeanne d'Arc
07:19 face aux Anglais le 8 mai 1429.
07:22 Il n'est pas question de recréer un quelconque antagonisme
07:25 entre Français et Anglais ce matin.
07:26 Mais force est de constater que ce week-end,
07:29 la ville d'Orléans va vivre au rythme de Jeanne d'Arc et de la libération de la ville.
07:34 Et donc, du coup, depuis un certain nombre d'années,
07:38 ces commémorations attirent beaucoup de monde à Orléans.
07:43 Il y a un certain nombre d'événements.
07:46 Donc, avec ce week-end, pas mal de choses, en particulier l'invité d'honneur.
07:52 C'est une Iranienne qui sera là cette année pour prêcher la bonne parole.
07:56 Il y aura également un set électron.
07:58 Il y a vraiment beaucoup de choses.
08:00 Et Jeanne d'Arc est au centre de toutes ces animations.
08:03 Et donc, Madame l'insénatrice, je voulais vous demander,
08:05 est-ce que vous estimez qu'il faille toujours se justifier
08:09 lorsque vous évoquez Jeanne d'Arc ?
08:11 Parce qu'effectivement, il y a une certaine récupération de la classe politique
08:16 plutôt extrême droite qui s'en empare de cette héroïne.
08:19 Est-ce que pour vous, Jeanne d'Arc est au-dessus de ces contingences politiques ?
08:24 Jeanne d'Arc est bien entendu largement au-dessus de cette contingence politique.
08:28 On a vu que la manière dont l'histoire de Jeanne d'Arc avait été restituée
08:35 au fil des siècles avait varié.
08:36 Et on peut regretter qu'effectivement, le symbole de Jeanne d'Arc
08:41 qui est devenu notamment à la fin du XIXe siècle, grâce à Jules Michelet,
08:46 un symbole vraiment mythique, ait été pris à son compte
08:49 par notamment le Rassemblement national.
08:51 Ce qui fait que ça a été une figure dont on a moins parlé ces dernières années.
08:55 Pour autant, c'est la sainte patronne de la résistance,
09:00 d'une certaine forme de nationalisme aussi,
09:03 c'est-à-dire qu'on protège la France avant tout au détriment de son propre destin.
09:07 C'est un personnage qui est éminemment romanesque
09:10 et qui appartient à tout le monde et à personne.
09:13 Et personne ne devrait préempter cette incarnation de la France
09:17 dont on aurait peut-être beaucoup besoin aujourd'hui en termes de symbole.
09:21 Donc je vous souhaite de belles fêtes.
09:23 Je trouve que ce sont de belles idées.
09:24 Et le fait d'avoir pris une Iranienne aussi pour incarner cette fête,
09:27 c'est un symbole qui est très, très important.
09:30 J'ai participé récemment à un colloque sur le combat pour les femmes iraniennes.
09:33 L'actualité autour des retraites a éclipsé ce problème international qui est gravissime.
09:38 Ce sont des femmes qui se battent pour leur liberté.
09:40 Et je trouve que le parallèle que vous avez fait avec ce qu'incarne Jeanne d'Arc
09:44 est un très beau parallèle et un très beau symbole.
09:46 Et je vous souhaite vraiment pleine réussite dans cet événement.
09:49 – Et c'est à la une Alexis et Marie, ces fêtes johanniques
09:51 sont à la une de la République du Centre en plein Moyen-Âge.
09:54 C'est à la une de votre journal.
09:56 Merci beaucoup Alexis d'avoir été avec nous ce matin depuis le Loiret.
10:01 Bonne journée à vous Alexis.
10:02 On va parler de quelques questions politiques des sénatoriales
10:06 avant de parler de Charles III.
10:07 Sénatoriales qui auront lieu le 24 septembre.
10:10 Paris fait partie des zones renouvelables.
10:13 Est-ce que vous serez candidate, selon vous l'expérience ?
10:15 – Je me suis occupée de ce sujet à mon sens important.
10:18 Et je l'ai fait avec beaucoup de cœur et d'engagement.
10:21 J'ai fait un rapport sur la délinquance des mineurs.
10:23 Je me suis engagée sur des sujets comme le harcèlement et le cyberharcèlement
10:27 qui est un sujet qui est très important.
10:30 Il y a eu des sujets autour de la jeunesse.
10:33 En matière de culture, plus récemment,
10:34 on a fait un rapport très important sur le cinéma qu'on va présenter le 24 mai.
10:39 Donc évidemment, j'ai envie de poursuivre cet engagement
10:42 pour répondre à votre question.
10:43 Parce que ce sont des dossiers qu'il faut suivre dans les prochaines années.
10:48 – Vous serez candidate, on sait que la droite est divisée à Paris.
10:51 Vous serez candidate, vous espérez une liste commune
10:54 ou vous serez candidate sur une liste à part ?
10:55 Est-ce que vous aurez votre propre liste ?
10:56 – Alors moi, j'ai toujours été une femme d'union,
10:59 femme d'engagement, une femme de conviction.
11:01 Je regrette d'être, partiellement maintenant,
11:05 parce que j'ai pris quelques distances et pour cause,
11:08 dans un parti où on pense plutôt souvent à exclure
11:12 plutôt qu'à donner envie aux gens de rester
11:14 et certainement jamais à comprendre pourquoi
11:16 certaines personnalités politiques ont quitté la famille politique.
11:20 Je le regrette.
11:21 – Vous parlez de qui notamment ?
11:23 – Comment ?
11:23 – D'Oxavier Bertrand, vous parlez de qui ?
11:24 – Oui, d'Oxavier Bertrand et d'autres,
11:26 au moment où ceux qui sont devenus les ministres de Macron
11:30 aujourd'hui ont quitté le parti.
11:31 Personne n'a essayé de les retenir,
11:34 personne n'a essayé de savoir et de comprendre pourquoi ils étaient partis
11:38 et on en est là où on en est aujourd'hui, malheureusement.
11:41 La division règne au sein du parti, on ne va pas se mentir,
11:44 c'est lié aussi à nos résultats électoraux désastreux,
11:47 mais c'est un peu un cercle vicieux,
11:49 c'est-à-dire que comme vous avez des résultats électoraux désastreux,
11:53 il y a une crispation toujours autour des mêmes,
11:56 sauf qu'à partir du moment où un certain nombre de personnes
12:01 ont emmené le parti là où il est aujourd'hui,
12:02 il faut peut-être se poser la question du renouvellement.
12:05 – Qui sont ces personnes ?
12:05 – Vous les connaissez aussi bien que moi,
12:07 moi je ne fais pas de name dropping,
12:09 mais en fin ce que je veux dire c'est que dans une entreprise,
12:11 quand ça n'a pas fonctionné,
12:12 vous changez un certain nombre de personnes,
12:14 vous changez la doctrine et puis vous essayez d'avoir une vision.
12:17 – Mais là vous avez changé de président,
12:19 Éric Ciotti réussit pas à rascler le parti.
12:21 – Mais Éric Ciotti, pardonnez-moi, il fait ce qu'il peut,
12:25 il est empêtré dans toutes sortes de difficultés,
12:27 on voit qu'il y a quand même un problème de liberté,
12:29 et personnellement moi j'ai essayé de le joindre plusieurs fois
12:32 de manière à ce qu'on puisse discuter,
12:33 j'attends encore qu'il revienne vers moi,
12:35 je suis parlementaire de Paris, attachée au groupe LR,
12:39 j'aurais aimé quand même pouvoir discuter avec lui,
12:41 donc je ne critique personne, je ne jette la pierre à personne,
12:44 mais il y a un certain nombre de dysfonctionnements
12:45 sur lesquels il faudrait revenir,
12:46 et à Paris évidemment tout le monde est divisé,
12:48 et ça fait belle lurette qu'à Paris,
12:50 on s'est toujours attaché à ce qu'il n'y ait pas une personnalité
12:52 qui émerge pour pouvoir regagner la capitale,
12:55 il serait qu'en même temps,
12:55 mais j'ai quand même très peur pour l'avenir.
12:57 – Donc vous ferez votre liste ?
12:58 – Probablement.
12:59 – Et vous pensez que les divisions de la droite à Paris
13:03 vont lui faire perdre des sièges, il y a 4 sénateurs…
13:05 – Mais les divisions ont toujours fait perdre…
13:06 – À l'heure actuelle de droite ?
13:07 – Les divisions ont toujours fait perdre des sièges à Paris,
13:10 – Vous en aurez moins de 4 ?
13:11 – Et c'est les parisiens qui en sont les premières victimes,
13:14 et quand on voit l'état de Paris aujourd'hui,
13:15 on ne peut s'en contenter,
13:17 on n'a pas les moyens de nos divisions,
13:19 mais les divisions continuent, il y a une liste qui circule,
13:22 elle ne contente personne, et pour cause.
13:24 – Bon, pourquoi pour cause ?
13:26 – Voilà, chacun prendra ses responsabilités.
13:28 – Pourquoi pour cause ?
13:28 – Parce que vous avez des personnes
13:29 qui ont perdu plusieurs fois les élections sur leur nom,
13:32 et qui trouvent le moyen de se recaser au Sénat,
13:34 et puis vous avez des personnes qui manquent de courage
13:36 et qui devraient montrer l'exemple aux militants,
13:38 à d'autres élus, dans des combats politiques,
13:41 qui n'osent pas les assumer, et qui se disent "planquons-nous",
13:44 en estimant que le Sénat c'est une planque.
13:46 En fait le Sénat ce n'est pas une planque,
13:47 c'est le camp de base pour la droite aujourd'hui,
13:49 on a besoin d'incarner un certain nombre de dossiers,
13:51 de les défendre, et moi je déplore tout ça personnellement.
13:54 – On va parler de Charles III.
13:55 – Vous êtes vice-président du groupe d'amitié France-Réunie,
14:00 et vous suivez l'actualité de la famille royale britannique,
14:03 on commence notre page spéciale consacrée à ce couronnement
14:05 de Charles III qui aura lieu demain.
14:07 Quentin Calmet va nous rejoindre, il va tout nous dire de la cérémonie.
14:11 [Musique]
14:18 Le prince Quentin Ier !
14:21 – Bonjour Ariane, bonjour Céline Boulay-Surnier.
14:24 – On sait que vous adorez nous parler de l'actualité de Charles III.
14:26 – Et de plus en plus souvent les vendredis matin, c'est l'actualité !
14:29 – Et demain, cérémonie de couronnement de Charles III,
14:32 suivie de deux jours de célébrations, tout est prêt ?
14:35 – C'est ce qu'on va voir effectivement, la cérémonie doit débuter vers midi demain.
14:41 Charles III et son épouse Camilla Parker Bowles, la reine consorte comme on dit,
14:45 ils vont quitter ce palais de Buckingham,
14:48 ce sera vers 11h20 à bord d'un immense carrosse tracté par 6 chevaux,
14:52 escorté par 200 membres des forces armées.
14:55 D'ailleurs, on a vu des répétitions de nuit, c'était il y a deux jours,
14:59 on voit un carrosse qui quitte le palais sous bonne garde
15:02 avec 200 membres des forces armées, des dizaines de foot guards,
15:06 ce sont ces soldats de la garde royale qui portent des bonnets à poils d'ours.
15:11 Des centaines de milliers de personnes devraient être disposées
15:15 tout autour de ce parcours pour vivre ce moment historique.
15:18 Les rues de Londres sont également parées du drapeau du pays, l'Union Jack,
15:23 avec également, vous le voyez au milieu, la bannière spéciale de la coronation,
15:27 le couronnement, on a vu aussi des boutiques spéciales avec des goodies
15:32 marqués de cet événement, c'était en vente dans les boutiques de la ville.
15:37 La cérémonie en elle-même va durer deux heures à l'abbaye de Westminster,
15:41 en présence de 2000 invités triés sur le volet, dont toutes les têtes couronnées
15:46 d'Europe, roi d'Espagne, roi de Suède ou encore couple princier japonais.
15:50 C'est Emmanuel Macron qui représentera la France avec son épouse Brigitte.
15:53 – Il y a des questions qui se posent sur le coût de cette cérémonie,
15:55 combien va-t-elle coûter, Quentin ?
15:56 – Alors, le coût de l'événement n'a pas été révélé, mais il est estimé
16:01 par la presse britannique entre 50 et 100 millions de livres sterling,
16:06 soit, vous le voyez, 57 à 114 millions d'euros,
16:09 sans prendre en compte le coût de la sécurité de l'événement.
16:12 Alors tout cela est largement financé par les contribuables britanniques.
16:16 D'où cette question, c'est un événement historique,
16:19 un événement majeur, Céline Boulay-Sperronnier.
16:21 Qu'est-ce qu'il symbolise ? À vos yeux, on ira sur le coût un peu après,
16:25 mais qu'est-ce qu'il symbolise pour vous ?
16:27 – Oui, je veux bien revenir sur le coût.
16:28 Il symbolise que le monde entier va avoir les yeux rivés sur l'Angleterre,
16:33 malgré tout. C'est une monarchie qui est unique au monde, c'est du "soft power".
16:39 On viendra sur le coût parce qu'il est très important,
16:41 mais le roi Charles est couronné dans une Angleterre
16:46 qui emploie beaucoup de difficultés économiques.
16:49 Il ne peut pas les ignorer, donc il doit agir dans la continuité
16:52 par rapport à sa mère qui était adorée.
16:55 Il y a beaucoup de Britanniques, et notamment 12% des jeunes Britanniques
16:58 qui disent ne plus du tout s'intéresser à cet événement.
17:01 Mais enfin, quand on regarde les sondages,
17:03 80% des Britanniques ont une excellente opinion de la reine.
17:07 Lui, on a une un peu moins bonne, mais néanmoins,
17:10 ça faisait 10 ans qu'il n'y avait pas eu ce couronnement.
17:13 C'est un événement majeur.
17:14 Ce qu'il doit faire, c'est éblouir sans offenser,
17:17 tout en rassemblant le peuple britannique.
17:19 C'est ça le défi qu'il a aujourd'hui.
17:21 – La reine, c'était il y a 70 ans.
17:23 – Il y a 70 ans, pardon, j'ai dit, oui, en 1952,
17:25 en ayant réduit la voilure.
17:28 Parce que l'Angleterre, il y a 10% d'inflation,
17:31 vous avez 21% de la population qui vit sous le seuil de pauvreté.
17:34 – Alors justement, allons sur ce point.
17:35 – Vous avez 25 millions de personnes qui sont quand même à l'aide alimentaire.
17:38 – Oui, bien sûr, justement.
17:39 – Et puis c'est une politique d'austérité,
17:40 donc évidemment, il ne peut pas y avoir trop de fastes.
17:43 – Certains Britanniques eux-mêmes parlent de "gabgi"
17:46 lorsqu'on les interroge dans les reportages.
17:49 Qu'est-ce que vous, cette estimation du coût de la cérémonie,
17:52 ça vous évoque face à justement cette crise économique que traverse la Bretagne ?
17:57 – Alors, la monarchie, c'est 1,12€ par Britannique.
18:02 Bon, donc c'est quand même pas énorme, évidemment c'est toujours ça.
18:05 De manière générale, dans le monde, il est de bon ton de contester les institutions.
18:10 Donc évidemment, l'Angleterre, la Grande-Bretagne,
18:13 – N'y échappent pas.
18:14 – N'y échappent pas, bien évidemment.
18:16 Vous avez dit que c'était des coûts entre 50 millions et 100 millions à peu près.
18:21 Mais ça va rapporter 1,4 milliard.
18:24 C'est quand même important.
18:25 Et puis du point de vue de la diplomatie, c'est du soft power,
18:27 c'est très important quand même, je vous dis.
18:29 Le monde entier aura les yeux rivés sur la Grande-Bretagne.
18:32 Mais il a conscience de ces réalités le roi Charles,
18:35 parce qu'il s'investit énormément avec ce qui est maintenant la reine consort,
18:39 la reine camélia dans des associations caritatives.
18:42 Il a conscience que la monarchie est assez mal vue par les jeunes,
18:47 donc il a invité de nombreux jeunes à la cérémonie.
18:50 Là où il devait y avoir normalement un hommage des pères,
18:53 qui c'est traditionnellement, c'est une tradition millénaire,
18:55 il va faire un hommage de la population.
18:58 Voilà, donc je pense qu'il est quand même connecté aux réalités de l'Angleterre,
19:02 qui est vraiment en proie à des difficultés majeures.
19:04 – Et il doit mettre en avant, on a vu hier ces images de William et Kate dans un pub,
19:08 anglais, prendre le métro.
19:10 Il doit aussi mettre en avant William et Kate
19:12 pour justement montrer que l'avenir de la monarchie est là.
19:14 – Mais absolument, que l'avenir de la monarchie est là.
19:17 L'Affaire maire royale était en proie quand même à des difficultés familiales difficiles.
19:22 Alors on va pas pleurer, bien entendu.
19:25 Mais enfin, bon, on adore tout ça quand même, on aime bien regarder, suivre ça,
19:30 le feuilleton, il y a eu Lady Diana, il y a eu tout ça.
19:34 Et puis peut-être, enfin, il y a des Britanniques qui disent
19:36 que ça les change de leur quotidien aussi, d'une certaine manière.
19:39 Il y a une espèce de schizophrénie par rapport à tout ça.
19:41 Mais quand vous voyez Londres pleine de drapeaux,
19:44 dans les petites villes anglaises, etc., c'est quand même assez sympa.
19:47 Et puis c'est quand même un événement qui est très important,
19:49 puis qui, comme on le disait, n'est pas si coûteux que ça et qui rapporte.
19:52 – Emmanuel Macron et Brigitte Macron seront présents,
19:55 on l'a dit, dans l'abbaye de Westminster, placés dans le coin des poètes.
19:58 C'est-à-dire le transept sud de l'abbaye, c'est très précis,
20:01 tout est bien entendu très minutieusement planifié à l'avance.
20:05 Mais on a lu que c'était plutôt bien placé, finalement.
20:08 La France a été choyée dans l'endroit où il sera placé.
20:11 La France, on le dit, c'est une république,
20:14 c'est un peu un choc des cultures entre nous et la Père Fidèle Buonan.
20:18 – On n'a pas toujours été un peu nostalgiques de notre roi déchu, nous,
20:22 j'ai l'impression.
20:23 Mais c'est vrai que nos relations n'ont pas toujours été simples,
20:25 depuis très longtemps.
20:26 On se réjouissait à l'idée que le roi Charles vienne,
20:29 même au Sénat, au mois de mars.
20:31 On a déploré les raisons pour lesquelles il n'est pas venu.
20:34 – Ça devait être sa première visite à l'étranger, dans le pays.
20:36 – Il avait quand même choisi la France pour sa première visite d'État,
20:40 ce qui était tout un symbole, puisqu'on avait eu des difficultés
20:43 avec les quotas de pêche au moment du Brexit,
20:46 avec le problème des migrants,
20:49 il y a eu un accord qui a été trouvé au mois de novembre,
20:51 donc nos relations n'ont pas toujours été simples.
20:52 Donc il a montré vraiment une envie de faire un pas envers la France.
20:56 – Ça va laisser des traces.
20:57 – J'ai déploré qu'il ne puisse pas venir au Sénat.
20:58 – Vous êtes vice-présidente, on l'a dit,
21:00 du groupe d'amitié France-Royaume-Uni.
21:02 Ça va laisser des traces, cette visite annulée
21:04 à 48 heures de l'événement, fin mars.
21:06 – Oui, ça l'affichait mal, si vous me permettez l'expression,
21:08 un peu triviale, à Paris, remplie de poubelles,
21:11 des délinquants un peu partout, mais il va revenir,
21:15 je pense qu'il va reprogrammer cette visite.
21:17 Non, non, c'était un raté diplomatique de toute évidence,
21:20 pour les relations entre nos deux pays, mais oui, il va revenir,
21:25 et puis je pense que ce sera un meilleur contexte, mais sait-on jamais.
21:29 – Vous parliez de soft power, il y a plusieurs têtes couronnées,
21:32 et Quentin l'a dit, plusieurs chefs d'État, évidemment, qui seront présents.
21:36 La cérémonie sera diffusée dans le monde entier,
21:39 c'est aussi un enjeu diplomatique fort pour le Royaume-Uni, ce couronnement.
21:42 – C'est un enjeu diplomatique très fort,
21:44 n'oubliez pas aussi qu'il est à la tête de 14 pays du Commonwealth,
21:47 donc ce n'est plus la Grande-Bretagne de l'époque,
21:50 mais rappelez-vous quand même le côté iconique,
21:55 tellement apprécié de cette reine Elisabeth II,
21:59 qui savait dire les choses sans les dire.
22:01 Je ne sais pas s'il pourrait être autant dans le "never complain, never explain",
22:04 on est à l'heure des réseaux sociaux,
22:06 il va devoir faire preuve de modernité, mais ce qui va faire subsister…
22:08 – Comment on fait preuve de modernité quand on monte sur le trône à 74 ans ?
22:13 – Ce qui va faire subsister la monarchie à l'avenir,
22:16 ça va être justement de devoir être neutre et rester au-dessus de tout ça.
22:20 Et vous avez vu que même en politique,
22:21 même en politique française et mondiale, dès qu'on ne parle pas,
22:24 déjà on jouit du Nora,
22:25 et on arrive à paradoxalement faire passer plus de messages.
22:29 La modernité, je vous dis, par exemple,
22:31 dans la manière dont il a organisé les célébrations,
22:33 en rédivisant la voilure, en ayant moins de monde,
22:36 en faisant faire l'hommage par la population, en mettant tous les cultes,
22:39 ça c'est une preuve de modernité.
22:41 Et puis la modernité c'est de dire,
22:43 on va réduire le nombre de membres de la famille royale qui travaillent,
22:48 qui bénéficient de subventions, etc. Ce genre de choses.
22:50 Mais il est quand même très contesté auprès de certains britanniques
22:52 qui disent "nous on est dans la panade",
22:54 et lui, il nous fait payer des taxes, etc.
22:57 Autour de la famille royale, je vous dis, c'est 1,12€.
23:00 - Vous êtes inquiète quand même pour l'avenir de la monarchie britannique
23:03 ou selon vous elle a encore de beaux jours devant elle ?
23:05 - Selon moi elle a encore de beaux jours devant elle.
23:07 La preuve. Et puis en plus ils savent organiser,
23:09 comme vous disiez c'était millimétré.
23:10 Vous vous souvenez, le jubilé de la reine,
23:13 la manière dont les funérailles ont été organisées,
23:17 en parallèle avec ce qui s'était passé au Stade de France,
23:19 nous, on appuie quand même la différence.
23:22 Et c'est de la diplomatie purement britannique.
23:25 C'est important, nous on a le luxe, on a tout ça,
23:27 eux ils ont leur monarchie, ils y sont attachés.
23:30 Ils sont facteurs de cohésion malgré tout.
23:31 - Justement, vous avez évoqué les jeunes qui y croient de moins en moins,
23:35 notamment les très jeunes, il y a une étude qui est sortie sur ce thème,
23:38 notamment à cause des derniers épisodes du feuilleton
23:40 avec Harry et son épouse Meghan qui ont quitté la Grande-Bretagne
23:46 pour aller rejoindre la Californie.
23:47 Eux ils ont presque fait un business de ce feuilleton
23:50 en vendant des livres, en vendant des chroniques sur Spotify.
23:54 Il y a une dérive qui est possible aussi dans l'avenir avec cette famille royale.
23:58 - Non, non, mais il y a toujours une dérive.
24:00 On a vu qu'il y avait des difficultés innombrables depuis des années.
24:03 Rappelez-vous Lady Diana qui avait fait ses interviews,
24:07 la reine Camilla aujourd'hui qui interférait avec ce couple.
24:13 Et vous voyez à quel point il y a une résilience quand même
24:16 parce que Diana a été adulée par le monde entier.
24:19 Rappelez-vous quand elle est décédée à Paris, 31 août,
24:23 et tous ces hommages nationaux,
24:25 il y a eu une sidération planétaire autour de Lady Diana
24:28 et pourtant la reine Camilla est aujourd'hui la reine consort.
24:32 La reine Elisabeth II a fait elle-même preuve de modernité
24:34 en la nommant reine consort parce qu'aujourd'hui c'est un couple
24:37 qui est couronné, qui est sacré.
24:40 Donc il y a quand même une faculté d'adaptation.
24:45 De toute façon, de là dépend leur survie.
24:47 – Mais c'est une spécificité mondiale.
24:50 – Vous serez devant votre télé demain.
24:52 – Bien évidemment.
24:53 – Vous, vous n'êtes pas Quentin.
24:55 – Voilà, c'est ça.
24:56 – Quentin, on vous retrouve tout à l'heure pour parler d'un autre sujet.
24:59 – Voilà, on va parler…
24:59 – On revient à vos premières amours, le parlementaire.
25:01 – Exactement, on va parler de la réforme des retraites,
25:03 de la proposition de loi du groupe Lyot
25:05 qui arrive à l'Assemblée nationale au début du mois de juin.
25:07 – Et ce sera à suivre dans le Club.
25:09 – Les premières amours.
25:10 – On reviendra justement sur ce déplacement d'Emmanuel Macron
25:13 également en Charente-Marie Thym.
25:14 – Quel est l'avenir de la contestation contre la réforme des retraites ?
25:17 On en parle.
25:18 Merci beaucoup.
25:19 – Merci Céline Boulay-Espéronnier d'avoir été notre invitée.
25:22 On continue notre page spéciale Charles III.
25:24 C'est Jean Descartes qui nous rejoint maintenant.

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