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Sanaa Alioui, mère d'un enfant agressé à Stalingrad, à Paris, par un toxicomane. Elle raconte le quotidien des familles dans ce quartier : «Les enfants du quartier vivent constamment la peur au ventre».

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Transcription
00:00 mon fils est sorti tout simplement aller chercher à manger avec son papa.
00:04 Et puis, en fait, il a été interpellé et agressé par un toxicomane
00:09 qui est venu lui pincer la joue.
00:10 Donc, vous pouvez imaginer, pour un enfant de 8 ans, ça l'a énormément effrayé.
00:15 Et donc, il a eu des angoisses toute la nuit.
00:18 Il a des angoisses régulièrement.
00:19 C'est la première fois que ça lui arrive d'être interpellé par un toxicomane.
00:23 Est-ce qu'il a déjà posé des questions sur le quartier,
00:27 la situation dans laquelle vous viviez aujourd'hui ?
00:30 Oui, mon fils et malheureusement plus généralement tous les enfants du quartier
00:34 vivent constamment la peur au ventre.
00:37 Ils sont bien conscients de ce qui se passe, du danger.
00:40 Et même avec nous, dans la rue, ils ne sont pas rassurés.
00:44 Donc, oui, ils nous questionnent très régulièrement.
00:46 Et ça a encore été le cas hier soir où mon fils m'a demandé
00:50 "Maman, qu'est-ce que fait le gouvernement pour nous, les habitants de Stalingrad ?
00:54 Et qu'est-ce que vous voulez répondre à un enfant du temps ?"
00:56 Voilà, exactement. Donc, j'ai interpellé le ministre.
01:00 Vous êtes dans ce quartier depuis combien de temps ?
01:02 Moi, ça fait plus de dix ans que j'habite à Stalingrad.
01:04 Et vous avez vu votre quartier changer du tout au tout en dix ans
01:09 ou ça fait vraiment dix ans que ça dure en quelques ans ?
01:13 Pas vraiment, malheureusement.
01:14 Ça fait plus de dix ans que j'habite là-bas et malheureusement, c'est toujours pareil.
01:17 Donc, on se fait une garde alternée entre les différents quartiers du Krak
01:21 où dès qu'il y a un peu de bruit dans un quartier,
01:24 on les renvoie, les pouvoirs publics les renvoient dans un autre quartier.
01:27 Mais finalement, ils sont toujours là.
01:29 Et je dirais même pire, là, il y a une recrudescence de la violence dans le quartier
01:33 parce que maintenant, ils s'en prennent à nos enfants
01:35 parce que le cas de Jonas, malheureusement, il n'est pas isolé.
01:37 Il y a quelques mois en arrière,
01:40 il y a eu deux tentatives d'enlèvement dans le quartier de la part de toxicomanes.
01:43 Il y a quelques semaines, il y en a un qui était devant notre école avec un bâton à la main.
01:47 C'est le directeur qui a dû s'interposer pour protéger les enfants.
01:50 - C'est ça, le directeur qui a dû s'interposer pour protéger les enfants. - Oui.
01:53 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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