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00:00 l'Organisation mondiale de la santé a déclaré ce week-end que le Covid-19 ne représente
00:04 plus une urgence sanitaire mondiale.
00:06 Pourtant, des mois après avoir été contaminé, certains possèdent encore des symptômes.
00:11 On en parle avec Pauline Michel, victime d'un Covid long depuis trois ans et membre de l'association
00:16 Après J-20.
00:17 Bonjour Pauline Michel.
00:18 Bonjour.
00:19 Première contamination pour vous en mars 2020, au début de la pandémie.
00:22 Quels sont encore vos symptômes aujourd'hui, trois ans plus tard ?
00:25 Alors moi j'ai encore des symptômes neurologiques, musculaires, articulaires, gastriques, ophtalmiques,
00:31 gynécologiques, sanguins aussi, j'ai des anomalies sanguines qui vont et qui viennent.
00:40 Ça peut être aussi des problèmes d'armatos ou cardiologiques.
00:42 Ça dépend des semaines.
00:45 Tous ces symptômes-là impactent votre quotidien aujourd'hui ?
00:48 Oui, j'ai toujours pas pu reprendre le travail en fait depuis mars 2020.
00:52 Donc ça fait plus de trois ans maintenant.
00:55 Qu'est-ce que vous demandez ? Vous faites partie de l'association J-20 qui est basée
00:59 à Rennes, qui rassemble des personnes victimes d'un Covid long comme vous.
01:03 Qu'est-ce que vous attendez du gouvernement aujourd'hui ?
01:05 On cherche à se faire reconnaître déjà en tant que malades parce que la plupart d'entre
01:09 nous n'a pas réussi à obtenir des ALD.
01:12 C'est-à-dire qu'on est encore la majorité à payer nos frais médicaux, enfin en tout
01:16 cas payer les surplus de frais médicaux.
01:20 La plupart ont du mal à même retourner travailler, avoir des arrêts de travail.
01:26 Ça reste compliqué encore de se faire reconnaître en tant que malade.
01:29 En plus de subir une maladie qui est quand même assez dingue, on a aussi tout le problème
01:37 administratif qui n'est pas forcément compatible avec une maladie comme ça, surtout quand
01:42 on a des problèmes neuraux.
01:43 C'est très fatigant et puis du coup on est constamment obligé de remplir des dossiers,
01:49 d'essayer vraiment de se faire reconnaître en tant que malade.
01:52 C'est un peu la double peine.
01:55 Donc on cherche tout simplement à se faire reconnaître et puis à pouvoir se soigner
02:01 dignement et avoir une équité de soin aussi parce que la disparité entre les départements
02:06 varie vraiment énormément.
02:07 En fonction du département où on se trouve, on est mieux soigné que d'autres.
02:12 Vous personnellement, depuis le début de la pandémie, votre première contamination,
02:17 vous en avez eu pour combien de frais médicaux ?
02:19 Ça se monte à des milliers d'euros parce que c'est des petites dépenses qui à la
02:25 fin sont énormes.
02:27 Là je pense que j'en suis au moins à entre 8 et 10 000 euros sur trois ans bien sûr.
02:33 Ce qui n'est pas tant que ça mais ce qui est beaucoup en même temps.
02:37 Voilà, c'est des dépassements d'honneuraires, c'est des AGO parce qu'on est obligé de
02:43 dépenser de l'argent qu'on n'a pas.
02:45 C'est des taxis qu'on ne peut pas se faire rembourser par la sécurité sociale donc
02:50 qu'on est obligé de payer de notre poche.
02:52 Voilà, plein de petites choses qui font que ça va très vite finalement et que ça nous
02:56 met aussi dans des situations de précarité assez vite.
03:00 Qu'est-ce que vous disent les médecins sur ce que vous vivez ?
03:03 Pas grand-chose parce qu'ils ne savent pas trop.
03:06 Moi je peux prouver que j'ai des atteintes liées au Covid mais ce n'est pas le cas de
03:10 tout le monde.
03:11 Par contre, une fois qu'on sait qu'on a une atteinte c'est très bien mais il n'y
03:17 a pas forcément de médicaments miracle.
03:21 Donc à chaque pathologie on doit aller voir le spécialiste et on essaye de trouver des
03:26 traitements.
03:27 Donc là pour l'instant il y a des études qui sont en cours mais ce n'est pas magique.
03:33 Donc pour l'instant on ne me dit rien.
03:34 On me dit que ça va peut-être passer ou peut-être pas.
03:37 Donc il faut être patient et en même temps il y a une épidermoclèse au niveau du temps
03:43 parce qu'on ne peut pas rester à vie en arrêt maladie.
03:46 Donc on a besoin quand même d'aller gagner de l'argent et pour ça il faut pouvoir retravailler.
03:52 Donc voilà, pour l'instant ça tourne en rond.
03:56 On entend souvent depuis quelques mois maintenant qu'on a retrouvé la vie d'avant, la vie
04:01 d'avant Covid, d'avant pandémie.
04:03 Ce n'est pas votre cas à vous entendre ?
04:05 Ce n'est pas mon cas, ce n'est pas le cas de milliers de personnes du coup parce qu'on
04:09 est nombreux.
04:10 Ce n'est pas le cas non plus des personnes rennaises qui sont avec moi dans mon collectif.
04:15 La plupart n'ont pas retrouvé de travail, leur chemin du travail.
04:19 Et aussi d'un point de vue tout à fait personnel, moi j'ai été beaucoup réinfectée donc
04:25 dès que je retourne un peu dans la vie je suis à nouveau malade.
04:28 Donc c'est quand même assez compliqué de reprendre une vie normale.
04:31 Effectivement les gens sont retournés à leur vie mais vu les impacts que peut avoir
04:36 un Covid long sur une vie justement, je suis assez interloquée parfois de regarder ça.
04:42 C'est un peu jouer à la roulette russe mais voilà quoi, c'est le jeu.
04:46 Et vous vous sentez oubliée, vous demandez la reconnaissance de cette maladie, le Covid
04:51 long.
04:52 Merci beaucoup Pauline Michel d'avoir été notre invitée ce matin.
04:53 Victime d'un Covid long depuis trois ans maintenant et membre de l'association J-20
04:58 AREN.
04:59 Bonne journée à vous.