« Sale menteuse », le premier roman du réalisateur John Waters

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Transcript

00:00 On va parler Nicolas Carreau avec vous ce matin.

00:01 D'abord je vous salue à nouveau, bonjour.

00:03 Et vous nous parlez du premier roman d'un cinéaste.

00:06 Oui, à 77 ans, John Waters.

00:09 Je suis sûr que vous l'avez déjà vu, c'est un dandy à fine moustache.

00:12 Très drôle, très provocateur aussi.

00:14 On lui doit les films Pink Flamingos ou Airspray.

00:18 Crybaby aussi.

00:20 Et voilà donc son roman publié chez Gaïa.

00:22 Ça s'appelle "Sale menteuse", sous-titré j'aime bien, une romance feel bad.

00:26 C'est-à-dire le contraire de feel good.

00:27 Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est son idée ?

00:29 Ça veut dire que c'est complètement déjanté comme souvent chez lui.

00:31 C'est l'histoire de Marsha Sprinkle, une misanthrope quadragénaire magnifique.

00:35 Elle déteste à peu près tout le monde et c'est surtout une arnaqueuse de génie, une escroc.

00:39 Elle monte sans arrêt des plans.

00:41 Depuis quelques temps, elle travaille à Baltimore avec un partenaire qui s'appelle Daryl.

00:45 Un peu idiot et très lubrique, il est fou d'elle mais elle le méprise royalement.

00:49 Leur magouille en ce moment, c'est de voler les bagages dans des aéroports sur les tapis roulants.

00:54 Ça a l'air facile comme ça, mais quand on le fait plusieurs fois d'affilée,

00:57 il ne faut pas se faire repérer par la sécurité.

00:59 Alors Daryl met son costume de chauffeur, Marsha monte à l'arrière de leur belle berline, volée bien sûr,

01:04 et elle joue la belle femme riche qui attend son bagage avec Daryl qui en prendra deux.

01:09 Et alors ça marche ?

01:10 Ça marchait, mais cette fois à cause d'un sale gosse, mais je vous passe les détails.

01:13 Ils se font repérer, ils parviennent à quitter l'aéroport,

01:15 mais ils sont chacun de leur côté et ils sont recherchés maintenant.

01:18 On les voit à la télé et tout et on les suit dans leur cavale.

01:21 On croise à chaque page un nouveau personnage complètement délirant,

01:24 un fétichiste du rire par exemple, un groupe de fanatiques des rebonds,

01:28 c'est-à-dire qu'ils sautent tout le temps sans arrêt, c'est pénible.

01:31 C'est complètement dingue, mais génial.

01:33 Ça ressemble un peu à Jackie Brown ou à un film des frères Coen,

01:36 et je cite des films exprès parce que l'auteur est réalisateur,

01:39 et on voit très bien le film qu'il pourrait en faire.

01:42 Et donc on a hâte.

01:44 Il va en faire un film, ou plutôt c'est un film et aucun producteur n'a voulu monter le projet

01:48 et il en a fait un livre.

01:49 Parce qu'il y a des livres qui sont nés comme ça.

01:50 Ah ça je sais ce que je vais lire.

01:52 Vrai ou pas Daniel ?

01:53 Très souvent.

01:53 Des gens qui ont fait des livres parce que le film coûtait trop trop cher.

01:56 C'est l'intérêt de la littérature et la grandeur de la littérature,

01:58 c'est qu'on fait ce qu'on veut.

01:59 Ça s'appelle "Sale menteuse, une romance feel-bad" de John Waters.

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