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Transcription
00:00 Culture Média sur Europe 1 Thaumahil avec Quentin Dupieux, réalisateur du film Yannick
00:04 que vous avez peut-être vu cet été au cinéma.
00:07 Et l'acteur évidemment Raphaël Kenard, place aux premières indispensables du jour.
00:11 Exactement, avec Héloïse Goua, vous nous parlez aujourd'hui d'une série qui vous rend un peu autoritaire
00:16 parce que vous avez déjà ordonné à toute l'équipe de Culture Média de la regarder cette semaine.
00:20 Oui, je vais essayer d'être un peu plus aimable avec les auditeurs d'Europe 1 et avec vous les invités.
00:24 Mais j'ai pas peur de le dire, j'ai trouvé la meilleure série de la saison.
00:28 Alors ok, on est le 31 août, mais court quand même.
00:31 Je suis pas la seule à le penser puisque "Jury Duty", c'est le titre, ça veut dire "Fonction jurée",
00:36 est déjà nommé 4 fois au Emmy Awards.
00:39 C'est produit et en partie créé par l'équipe de The Office et c'est un phénomène aux Etats-Unis.
00:44 J'ai une question, The Office américain ou...?
00:47 L'original.
00:48 Ah donc en anglais.
00:49 En rédigé fort.
00:50 Oui, enfin c'est pas lui qui a... C'est surtout les producteurs en fait qui sont dans le...
00:55 Bon mais c'est vrai que ça nous donne déjà un petit peu envie, mais on va écouter la suite quand même.
00:59 Ça parle de quoi alors "Jury Duty" ?
01:01 Il s'agit d'un documentaire sur 12 jurés appelés pour un procès civil américain.
01:05 Quel est le quotidien d'un juré ? Quelles sont ses responsabilités, ses doutes ?
01:09 Vous êtes maintenant le jury de Hillgrove contre Morris.
01:13 Là vous vous dites "Bon elle est gentille la dame, mais c'est pas un peu pénible un documentaire sur les jurés ?"
01:18 Et bien non, parce que tout ce procès est faux.
01:20 Tous les jurés sont des acteurs, tous sauf un.
01:23 Ronald Gladden n'est pas comédien, il n'est pas au courant qu'il n'est pas un juré pour de vrai,
01:28 et il ne sait pas qu'il joue dans un faux documentaire dont il est en fait le héros.
01:31 De ce que j'ai vu en salle d'attente, il y a toutes les classes de gens,
01:36 tous les âges, toutes les origines, vraiment tout.
01:39 Il y a tout le monde dans cette salle.
01:42 Là c'est la voix toute innocente de Ronald que vous entendez.
01:45 À ce moment il sait pas du tout qu'il est victime d'une gigantesque caméra cachée qui a duré 12 jours.
01:50 On sent juste au fil du temps qu'il se demande de plus en plus où est-ce qu'il est tombé.
01:53 C'est génial comme principe, mais alors c'est une comédie du coup ?
01:56 Oui, une comédie mélangée à une sorte de télé-réalité.
01:59 J'ai littéralement pleuré de rire devant les épisodes parce que tout est complètement zinzin.
02:03 Les situations sont improbables.
02:05 Déjà le procès en question oppose la directrice d'une marque de vêtements
02:09 à un ouvrier qui aurait uriné et déféqué sur ses t-shirts à l'usine.
02:13 Ensuite, chose qui n'arrive jamais en réalité,
02:16 tous les jurés sont confinés pendant 10 jours dans un hôtel.
02:19 En fait c'est pour éviter les pseudos paparazzi d'un acteur de seconde zone
02:22 que personne ne connaît mais qui fait partie du jury.
02:25 Et puis surtout tous les personnages sont attachants mais surtout très bizarres.
02:28 Il y a par exemple le geek transhumaniste qui trimballe toujours des objets absurdes avec lui
02:33 comme le pantalon chaise qui lui permet de s'asseoir quand il veut.
02:36 Il y a aussi l'avocat qui n'a pas bien compris quelle personne il devait défendre.
02:43 Ou encore Jany, la nymphomane anti-système et légèrement idiote.
02:46 - Je suis un peu une anarchiste. Je ne crois pas aux règles,
02:51 je n'aime pas les systèmes gouvernementaux, c'est pas mon truc.
02:56 D'un autre côté je suis quand même assez marrante.
02:58 - Alors du coup est-ce que l'homme piégé a bien pris cette caméra cachée à un moment on lui a dit ?
03:03 - Oui et c'est le cœur du dernier épisode.
03:05 Et c'est important de dire qu'on ne se moque jamais de Ronald.
03:09 Il est très attachant et même si on lui en fait voir de toutes les couleurs,
03:11 il prend son rôle de juré très à cœur.
03:14 Et puis une très très belle récompense l'attend au dernier épisode.
03:17 Je vous laisse découvrir de quoi il s'agit,
03:18 mais si vous cherchez des victimes de caméras cachées, vous savez où me trouver.
03:22 En plus de cette idée géniale, très originale, les acteurs sont excellentissimes.
03:26 On a du mal à comprendre comment ils n'ont pas eu de fou rire
03:28 parce qu'il y a forcément beaucoup d'improvisations.
03:30 Le dernier épisode montre aussi les coulisses de comment a été tourné ce documentaire.
03:34 C'est une machine gigantesque.
03:36 Vraiment si vous aimez rire foncé, je vous assure que vous n'avez jamais vu une série comme celle-là.
03:40 - Oh là là là, là vous nous avez donné vraiment envie.
03:42 - Quentin Dupieux, on y va.
03:44 - C'est bien dans votre univers ça, Quentin Dupieux.
03:47 Ça pourrait être un...
03:48 - C'est assez fou.
03:49 - En tout cas, le concept est très original.
03:51 Il y a 8 épisodes de 30 minutes et c'est à voir sur Prime, la plateforme d'Amazon.
03:57 - C'est pas grave.
03:58 - Non mais vous me la prenez en podcast la réponse.
04:01 - Je sens que vous ne saviez pas trop.
04:03 - Non mais après, mon univers...
04:05 Non, ça me gêne toujours, mon univers.
04:07 - Mais vous avez un univers quand même, Quentin Dupieux, on peut le dire.
04:10 - Remets un petit peu en place.
04:11 - On fera un podcast.
04:14 - N'hésitez pas à me mettre des blancs, moi ça me stresse de fou.
04:17 Est-ce que réaliser une série peut-être, ça pourrait vous plaire ?
04:21 Est-ce que c'est quelque chose que vous feriez, Quentin Dupieux ?
04:23 - Pourquoi pas ?
04:24 Oui, après l'inconvénient d'une série...
04:27 Un concept comme ça, je trouve ça très malin et ça doit être super.
04:30 Mais évidemment, c'est plutôt un travail de producteur.
04:32 Effectivement, il n'y a pas de réalisation.
04:34 Il n'y a pas d'écriture, presque pas j'imagine.
04:37 Mais une vraie série, comme un film plus long, oui.
04:41 Après, il faut trouver le sujet qui mérite d'être élastique.
04:47 Moi, je trouve que c'est le défaut des séries, c'est qu'on a l'impression qu'on...
04:49 - Qu'on étire un peu trop.
04:50 - On part toujours sur les chapeaux de roue et puis on est excité.
04:53 Et puis en fait, après...
04:54 - Ça retombe.
04:55 - Ça retombe très vite, oui.
04:56 - Mais t'as pas fait une série, "Vronkops" ?
04:58 - Non, c'était le film qui était découpé en petits mots.
05:00 - Ah, qui était découpé.
05:01 - C'était une arnaque.
05:02 - Vous, vous en avez fait pas mal en revanche des séries, Raphaël Kenard,
05:04 notamment "Family Business".
05:05 - "Les Gorgostes Man".
05:06 - Très, très drôle.
05:07 Allez, restez avec nous.
05:08 On retrouve tout de suite notre invité inattendu.
05:11 Je vous donne juste son prénom.
05:12 Yannick, évidemment.
05:14 - Évidemment.
05:15 Et je crois que Dimitri Pavlenko a un message pour vous écouter.
05:17 - Bonjour, c'est Dimitri Pavlenko.

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