La parole aux Français du 08/05/2023

  • l’année dernière
L'actualité vue par les témoins du quotidien, présenté par Clélie Mathias dans #LaParoleAuxFrancais

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Transcription
00:00:00 Bonjour à tous, il est 14h.
00:00:02 Heureux de vous retrouver pour La Parole aux Français,
00:00:04 l'émission qui vous donne la parole chaque après-midi en direct sur C News
00:00:08 et avec à mes côtés aujourd'hui, Jean-Claude Dassier, consultant C News.
00:00:12 Bonjour Jean-Claude.
00:00:13 Salut.
00:00:14 Bonjour Yvan Rioufol.
00:00:15 Bonjour.
00:00:15 Je suis ravi de vous accueillir tous les deux,
00:00:17 surtout qu'on a un joli programme cet après-midi.
00:00:20 Il sera évidemment question en grande partie des commémorations du 8 mai 45.
00:00:25 Vous les avez suivies ce matin sur C News.
00:00:27 Elles doivent se poursuivre à Lyon cet après-midi.
00:00:30 Emmanuel Macron est attendu au mémorial de la prison de Montluc.
00:00:33 On va donc en discuter dans un instant,
00:00:35 mais d'abord, le journal de 14h avec Simon Guillin.
00:00:38 Bonjour Simon.
00:00:39 Bonjour cher Michael et bonjour à tous.
00:00:41 Ce lundi 8 mai marque donc le 78e anniversaire de la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie.
00:00:46 Et comme le veut la tradition, vous le voyez à l'antenne,
00:00:48 le chef de l'État a remonté l'avenue des Champs-Élysées
00:00:50 avant de se rendre au pied de l'Arc de Triomphe
00:00:52 où il a ravivé la flamme sur la tombe du soldat inconnu.
00:00:55 C'est une cérémonie qui s'est déroulée sous très haute sécurité.
00:00:58 On va écouter ces quelques témoignages de Parisiens
00:01:00 qui sont finalement assez déçus justement par ce dispositif mis en place.
00:01:03 C'est vrai que c'est dommage parce que là par exemple, les gens sont bloqués.
00:01:07 Enfin, on est bloqués tous à un même endroit.
00:01:09 Et donc là, le quartier de Georges V, c'est un peu bloqué.
00:01:13 Oui, si, c'est un peu compliqué effectivement l'accès.
00:01:15 C'était un petit peu labyrinthe.
00:01:17 On a cela nommé entre tous les...
00:01:19 Effectivement, on a vu un peu tout un échantillon de force de l'ordre.
00:01:22 On ne connaissait pas en province, c'est un peu plus tranquille.
00:01:26 Effectivement, ça doit être révélateur d'une ambiance actuelle en France.
00:01:30 Un 8 mai qui est donc marqué par une interdiction de manifester à Paris,
00:01:35 mais aussi à Lyon où le chef de l'État doit se rendre dans 40 minutes maintenant
00:01:38 pour un hommage à Jean Moulin.
00:01:39 Mais pour Danielle Obono, députée La France Insoumise,
00:01:42 eh bien rien n'empêche les manifestants de se mobiliser.
00:01:44 Aujourd'hui, en ce 8 mai, on l'écoute.
00:01:45 Moi, j'encourage tous et toutes à exercer leurs droits.
00:01:50 Il n'y est pas dit nulle part dans la Constitution
00:01:52 qu'il y aurait des jours où on ne peut pas exercer ses droits
00:01:56 et ses libertés fondamentales.
00:01:59 Ça, ça n'existe pas.
00:02:00 Ou alors, on change de régime.
00:02:01 Et je pense qu'avec la remise en cause de l'État de droit
00:02:06 dont la Macronie est à chaque fois l'actrice,
00:02:12 c'est sûr qu'on peut considérer que c'est 8 mai
00:02:15 et puis ce serait un autre jour, on trouverait une raison.
00:02:18 Donc moi, j'encourage tous et toutes à continuer à s'exprimer
00:02:21 et à s'opposer à cette réforme des retraites
00:02:22 de la manière démocratique, pacifique,
00:02:25 mais en se faisant entendre.
00:02:26 Et je pense que le 8 mai, pour ce à quoi ça renvoie,
00:02:29 le combat que cela symbolise,
00:02:32 en fait, fait écho à ces mobilisations, à ces manifestations.
00:02:35 Dans le reste de l'actualité,
00:02:38 500 cas d'atteinte à la laïcité ont été recensés au mois de mars.
00:02:41 C'est une annonce faite hier par le ministre de l'Éducation,
00:02:44 Pape Ndiaye.
00:02:45 Des chiffres en hausse par rapport au mois précédent.
00:02:47 Nous allons écouter l'analyse de Michael Sadoun.
00:02:49 Il est justement spécialiste des questions de laïcité.
00:02:52 Pape Ndiaye est d'abord dans la minimisation.
00:02:55 Il l'a déjà fait sur de nombreux sujets.
00:02:57 Et puis l'autre sujet, qui est celui des tenues
00:03:00 et des vêtements religieux à l'école,
00:03:02 Pape Ndiaye se défaut sur les responsables d'établissement.
00:03:06 Et sur ça, c'est peut-être plus dangereux encore que de minimiser,
00:03:09 puisque l'on sait que les responsables d'établissement
00:03:10 qui sont sur le terrain et qui font face à ces atteintes à la laïcité
00:03:15 sont soumis à des pressions de la part notamment des élèves
00:03:18 et des parents d'élèves.
00:03:19 Et qu'à terme, s'ils n'ont pas le soutien de la hiérarchie
00:03:22 et de l'éducation nationale, ils finiront par plier.
00:03:25 Et puis on en vient à cette terrible histoire.
00:03:28 Un suspect a été mis en examen à Écrouet
00:03:30 après le viol d'une octogénaire handicapée
00:03:32 à son domicile de la Courneuve.
00:03:34 Les faits ont eu lieu mercredi dernier.
00:03:36 Deux hommes s'étaient alors introduits au domicile de cette femme âgée.
00:03:39 Jules Bédot avec Thibaut Marcheteau.
00:03:40 C'est dans cette rue de la Courneuve, en Seine-Saint-Denis,
00:03:45 que les faits ont eu lieu.
00:03:46 Mercredi dernier, en fin d'après-midi,
00:03:48 deux individus s'introduisent dans un domicile
00:03:50 où habite une femme handicapée de 83 ans.
00:03:53 Ne trouvant rien à dérober dans la maison,
00:03:55 les deux malfaiteurs décident de violer l'octogénaire
00:03:58 avant de se volatiliser dans la nature.
00:04:00 Ses voisins ont du mal à réaliser la violence de ces actes.
00:04:04 "Le cambriolage ça existe, ça a toujours existé
00:04:06 mais de là à violer une dame handicapée de 83 ans,
00:04:09 c'est vrai qu'on atteint des limites qui n'étaient pas imaginables aujourd'hui.
00:04:13 Franchement, moi j'aurais jamais imaginé ça."
00:04:15 "On vit dans un monde de fous.
00:04:18 Rien ne m'étonne, franchement.
00:04:20 C'est malheureux mais rien ne m'étonne maintenant.
00:04:22 C'est incroyable ce qui se passe."
00:04:23 Dans cette rue calme en apparence,
00:04:25 nombreux sont les domiciles équipés pour lutter contre les cambriolages,
00:04:28 récurrents dans le quartier.
00:04:30 "Même nous ici, on s'est fait voler quand on est partis en vacances.
00:04:32 On ne grimpe plus par là.
00:04:34 Bac, clac, sans rentrer, sans monter.
00:04:37 C'est très calme, donc personne ne fait attention,
00:04:39 donc c'est plus facile pour eux pour voler, c'est vrai."
00:04:41 "La nuit, il n'y a pas beaucoup de passages.
00:04:43 Du coup, on est soumis au cambriolage
00:04:46 et le quartier a été énormément cambriolé."
00:04:49 Dès le lendemain des faits,
00:04:50 la brigade anti-criminalité interpelle un suspect âgé de 29 ans,
00:04:54 déjà connu des services de police.
00:04:56 Le second suspect, lui, est toujours en fuite.
00:04:58 Et enfin, Jean-Michel Aulas et l'Olympique lyonnais, c'est terminé.
00:05:03 C'est la fin d'une belle histoire.
00:05:04 Le club a annoncé le départ de son président ce matin.
00:05:07 Jean-Michel Aulas, occupé ses fonctions depuis 1987,
00:05:10 soit plus de 36 ans.
00:05:12 Et grâce à lui, l'Olympique lyonnais a retrouvé la Coupe d'Europe
00:05:14 et a obtenu notamment sept titres de champion de France consécutifs.
00:05:18 C'était entre 2002 et 2008.
00:05:20 Il sera remplacé par John Textor, l'Américain,
00:05:22 qui avait racheté le club rhodanien en décembre dernier.
00:05:25 C'est la fin d'une très belle époque,
00:05:26 je le disais, pour les supporters lyonnais, notamment, qu'on va écouter.
00:05:30 "C'est une triste nouvelle pour les Lyonnais.
00:05:31 Il a passé plus de 35 ans à la tête de l'Olympique lyonnais.
00:05:35 Après, il faut qu'il y ait une page qui se tourne."
00:05:37 "C'est la fin d'une époque et c'est la mienne, mon époque.
00:05:39 D'abord du dynamisme, un savoir-faire et puis de la compétence."
00:05:45 "C'est un grand monsieur.
00:05:46 Moi, je le connais, je ne le connais pas personnellement,
00:05:48 mais on le suit, on l'a suivi.
00:05:50 Il a amené beaucoup pour la ville de Lyon, sportivement."
00:05:52 "J'espère que ça peut être un heureau nouveau.
00:05:54 Après, moi, j'ai peur que l'âme lyonnaise et le centre de formation en pâtissent."
00:05:57 "On le remercie vraiment.
00:05:59 Il va vraiment nous manquer parce que,
00:06:01 voilà, il n'y en a plus beaucoup des présidents comme ça.
00:06:03 Il y a eu Bernard Tapie avec Marseille.
00:06:05 Mais voilà, après, c'est comme ça, il faut savoir partir."
00:06:08 Et c'est sur ces beaux témoignages que se termine ce journal de 14h.
00:06:11 Vous retrouvez tout de suite Miquel Dorian.
00:06:13 C'est l'heure de La Parole au français sur CNews.
00:06:15 Merci, Simon.
00:06:16 Et on vous retrouve à 15h pour le Grand Journal de l'après-midi.
00:06:18 La Parole au français avec Yvan Rufollet et Jean-Claude Dassier.
00:06:21 Et puis, ce déplacement d'Emmanuel Macron à Lyon aujourd'hui
00:06:25 pour commémorer le 8 mai 45,
00:06:28 après la traditionnelle cérémonie de la victoire sur les Champs-Elysées.
00:06:31 Ce matin, le président de la République doit se rendre tout à l'heure
00:06:34 à la prison de Montluc, où Jean Moulin fut incarcéré
00:06:37 comme des milliers de résistants pendant la Seconde Guerre mondiale.
00:06:40 80 ans après sa mort, Emmanuel Macron veut rendre hommage à, je cite,
00:06:44 "l'esprit de résistance propre au peuple français".
00:06:48 On va en parler avec le général Hervé Longuet,
00:06:50 président de l'Union nationale des combattants.
00:06:54 Bonjour, général.
00:06:55 Merci d'être avec nous en direct cet après-midi dans La Parole au français.
00:06:58 Vous avez suivi ces commémorations de ce matin.
00:07:01 D'abord, qu'en avez-vous pensé ?
00:07:04 Je pense que la commémoration est un acte essentiel,
00:07:09 surtout pour commémorer des événements de ce type.
00:07:13 Les temps forts, le 11 novembre,
00:07:18 on rend hommage à tous ceux qui sont morts pour la France,
00:07:20 du Poilus jusqu'au dernier OPEX.
00:07:23 Ça, ça a du sens, ce lien sacré d'être uni par le mort pour la France.
00:07:26 Le 8 mai, c'est la victoire contre la barbarie nazie.
00:07:32 C'est un autre sens, c'est ça.
00:07:34 Il faut absolument le maintenir.
00:07:37 C'est plus qu'essentiel à notre cohésion.
00:07:42 Le symbole aussi de la liberté retrouvée après l'occupation,
00:07:44 c'est ça le symbole du 8 mai selon vous ?
00:07:47 Absolument.
00:07:49 C'est le symbole de la liberté, c'est le symbole d'un peuple,
00:07:52 des heures sombres, on ne va pas se les masquer,
00:07:54 d'un peuple qui a su prendre des armes avec sa résistance,
00:07:58 avec ce grand homme qui est le général de Gaulle,
00:08:01 et avec les alliés, vaincre cette horrible barbarie nazie totalitaire.
00:08:06 Donc, il faut que ça reste absolument ancré dans la mémoire collective.
00:08:13 Ça, ça me paraît essentiel.
00:08:15 Alors, justement, vous le disiez,
00:08:17 on célèbre aussi aujourd'hui l'esprit de résistance
00:08:19 avec ce déplacement d'Emmanuel Macron à Lyon pour rendre hommage à Jean Moulin.
00:08:24 C'est quoi pour vous l'esprit de résistance ?
00:08:28 L'esprit de résistance, c'est la capacité,
00:08:31 quelles que soient ses différences,
00:08:34 et Dieu sait sur les mouvements de résistance
00:08:36 s'il y avait des différences de sensibilité,
00:08:39 à se mobiliser,
00:08:40 et alors que les valeurs essentielles auxquelles on croit,
00:08:45 celles qui fondent notre République
00:08:46 et puis celles qui fondent notre société au fond,
00:08:49 sont mises en cause.
00:08:50 Donc, il y a cet hommage rendu à celui qui a vraiment incarné la résistance
00:08:57 pendant la Deuxième Guerre mondiale.
00:08:58 Ça me paraît extrêmement fort et extrêmement important.
00:09:02 Oui, oui, on est capable de se lever
00:09:04 quand on arrive finalement à devoir se défendre,
00:09:08 défendre ses libertés,
00:09:09 et on se lève en prenant les armes.
00:09:11 Et ça, c'est important.
00:09:13 Le président de la République a dit
00:09:15 qu'il était propre au peuple français cet esprit de résistance.
00:09:19 Vous pensez quoi de ces mots ?
00:09:21 Je pense qu'il a raison.
00:09:22 Il a raison.
00:09:23 Il y a dans chaque français une volonté de ne pas se soumettre.
00:09:30 On le voit en ce moment, mais je crois que ça reste vraiment,
00:09:37 je dirais, dans le gène des français.
00:09:39 C'est une capacité à se lever dès lors que, effectivement,
00:09:43 ces libertés fondamentales sont mises en cause.
00:09:45 Ça, c'est essentiel.
00:09:46 Je pense que c'est dans notre ADN,
00:09:48 puisque l'ADN est aujourd'hui un mot très à la mode.
00:09:51 Yvan Youfolle.
00:09:53 Oui, mon général.
00:09:54 Deux questions.
00:09:55 Tout d'abord, est-ce que vous ne craignez pas, malgré tout,
00:09:58 cet effet d'amnésie très généralisé qui parcourt la société
00:10:03 avec ses trous de mémoire et qui pourrait conduire,
00:10:05 dans le fond, la jeune génération à ne plus savoir
00:10:07 exactement ce qu'est le 8 mai ?
00:10:10 Est-ce que déjà vous constatez cette incompréhension
00:10:13 d'une jeune génération ?
00:10:14 Et la deuxième question, dans le fond,
00:10:16 nous sommes bien d'accord pour dire que cette journée
00:10:19 est une journée de résistance à un totalitarisme.
00:10:22 Est-ce que vous voyez poindre ?
00:10:24 Alors certes, le totalitarisme nazi a disparu,
00:10:27 ou enfin il n'y a que des reliquats qui ne sont plus des dangers,
00:10:31 mais est-ce qu'il y a d'autres totalitarismes aujourd'hui
00:10:34 qui mériteraient cette même résistance avec passage aux armes ?
00:10:38 Puisque c'est l'expression que vous avez même employée.
00:10:41 Oui, c'est vrai.
00:10:42 Écoutez, votre première question qui concerne effectivement,
00:10:46 j'allais dire l'amnésie de la jeunesse,
00:10:49 je pense qu'effectivement il est extrêmement important
00:10:52 que nous soyons tous les acteurs de la transmission de cette mémoire.
00:10:56 Ça fait partie de la construction citoyenne de la jeunesse.
00:10:59 Donc je pense que nous avons tous un rôle à jouer,
00:11:02 d'autant que, on va pas se faire l'histoire,
00:11:04 mais si vous revenez dans les années 90,
00:11:07 chute de l'Union soviétique,
00:11:10 de merveilleux intellectuels disaient que,
00:11:12 enfin, c'était la fin de l'histoire
00:11:14 et qu'on allait vivre dans une démocratie libérale pleine de pluie.
00:11:17 Bon, tout ça a continué finalement à, je dirais,
00:11:20 à démobiliser ou désarmer intellectuellement et moralement le pays.
00:11:25 Et je crois qu'il est extrêmement important,
00:11:27 mais malheureusement ou heureusement peut-être,
00:11:30 je sais pas, c'est terrible ce que je dis,
00:11:31 mais ce qui se passe en Ukraine,
00:11:33 c'est peut-être de nature à remobiliser la conscience collective
00:11:38 sur la nécessité d'éventuellement,
00:11:41 de raffermir un esprit patriote en quelque sorte.
00:11:44 Et je crois que ces cérémonies,
00:11:48 il faut sans cesse en rappeler le sens aux jeunes.
00:11:50 Le 8 mai, il faut rappeler ce que c'est,
00:11:51 il faut rappeler ce que je disais,
00:11:52 c'est-à-dire que tous ces Français qui sont morts,
00:11:54 qui se sont battus pour qu'on vive libre.
00:11:57 C'est-à-dire que c'est pas leurs que,
00:11:57 quoi qu'il arrive, on porte pour défendre son pays.
00:12:02 C'est ce que je crois.
00:12:03 Alors les autres, pour proliférer la deuxième question,
00:12:05 je suis désolé, mais on est parti d'endager aux stratégies.
00:12:08 Il y en a un qui est évident,
00:12:10 que vous voyez survenir à l'Est,
00:12:15 vous voyez la merveilleuse rédiffication des Ukrainiens d'ailleurs,
00:12:17 ça c'est un symbole fort de cette volonté populaire de défendre son pays.
00:12:24 Pour le reste, sans doute,
00:12:27 effectivement, il y a des totalitarismes qui pointent le bout de leur nez,
00:12:31 mais je ne ferai pas de commentaire là-dessus.
00:12:33 Et vous parliez du devoir de mémoire chez les jeunes,
00:12:35 il en sera question dans un instant.
00:12:36 Nous serons avec Jean-Paul Rocourt,
00:12:38 qui est conseiller d'éducation dans un collège
00:12:41 et qui a emmené un groupe de jeunes justement,
00:12:43 assister aux commémorations de ce matin.
00:12:45 Il sera avec nous dans un instant.
00:12:46 Jean-Claude Dacier, vous souhaitiez poser une question ?
00:12:48 - Bonjour mon général.
00:12:49 Vous avez vu, j'imagine, la cérémonie de ce matin,
00:12:54 le président de la République ou ses services de sécurité,
00:12:57 je ne sais pas très bien qui a décidé,
00:12:59 mais il n'y avait personne, pratiquement personne,
00:13:01 de part et d'autre de l'avenue des Champs-Élysées.
00:13:05 Est-ce que vous pensez que le président, je ne veux pas vous gêner,
00:13:07 mais est-ce que vous pensez que le président de la République
00:13:09 a eu raison de prendre cette décision ?
00:13:11 Est-ce que le sens profond que vous venez de nous rappeler
00:13:16 de cette cérémonie de ce 8 mai
00:13:19 a été un peu, comment dire, détourné, oublié,
00:13:24 passé, je ne dirais pas sous silence,
00:13:26 mais enfin, est-ce que la cérémonie n'était pas un peu ratée ?
00:13:29 - Ah non, je ne crois pas.
00:13:31 Cette cérémonie de Jean n'est jamais ratée, Henri.
00:13:34 Vous parlez effectivement des différents barrages
00:13:37 qui ont protégé l'accès.
00:13:38 Moi, je rentre de la même façon en filtrant les barrages,
00:13:40 mais je n'ai pas vu qu'il y avait beaucoup de monde.
00:13:43 - Non, il n'y avait personne, non.
00:13:44 Bon, ça, c'est très clair.
00:13:46 N'oublions pas aussi que nous sommes à la fin
00:13:48 des vacances scolaires de la zone parisienne.
00:13:52 Ça, c'est un petit détail.
00:13:53 Non, je ne crois pas,
00:13:55 mais je pense qu'ils prennent des mesures de sécurité,
00:13:57 qu'il soit pris ces mesures de sécurité,
00:13:59 ce qui me paraît tout à fait normal,
00:14:00 parce qu'on connaît le contexte d'aujourd'hui.
00:14:03 Et à mon avis, ce genre de cérémonie,
00:14:06 avec la force qu'elle porte,
00:14:08 je me semble avoir dit,
00:14:10 ça doit être absolument punctualisé.
00:14:13 Il doit y avoir une concurrence nationale
00:14:15 pour évacuer toutes les tensions politiques
00:14:19 ou les revendications.
00:14:20 Tout le peuple français devrait se concentrer
00:14:22 sur cette cérémonie par les symboles qu'elle porte.
00:14:25 - C'est vrai qu'il y a peut-être aussi,
00:14:27 par les temps qui courent,
00:14:28 eu égard au climat dans le pays,
00:14:31 peut-être y a-t-il eu des menaces nombreuses
00:14:33 sur l'intégrité physique du président de la République.
00:14:36 Moi, j'ai été frappé,
00:14:37 je ne sais pas si vous avez partagé ce point de vue,
00:14:39 mais j'ai été frappé par exemple hier
00:14:41 à la cérémonie du couronnement du roi Charles III.
00:14:46 Il n'y avait, là encore, absolument personne.
00:14:49 Tout ce qui avait été autour de l'abbaye de Westminster
00:14:54 avait été, comment dire, sous protection maximum.
00:14:57 Il n'y avait que les troupes
00:14:58 et évidemment que les 2000 invités.
00:15:00 Mais il n'y avait personne là aussi.
00:15:02 - Et là, on va s'éloigner un peu du sujet, Jean-Claude.
00:15:04 - Oui, mais c'est un peu la même chose.
00:15:06 On ne sait jamais ce qui se passe aujourd'hui
00:15:08 parce que vous avez toujours un fou
00:15:09 qui est capable de menacer l'intégrité des gens.
00:15:11 - Merci beaucoup, mon général, général Hervé Longuet,
00:15:13 d'avoir été avec nous,
00:15:15 président de l'Union des combattants.
00:15:17 On va rejoindre à présent Jean-Paul Recour,
00:15:20 conseiller principal d'éducation au collège Jules Valès.
00:15:24 C'est à Saint-Ledès, dans l'Oise.
00:15:26 Bonjour, monsieur Recour.
00:15:28 Merci d'être avec nous également cet après-midi.
00:15:30 Vous êtes en mouvement, d'après ce qu'on voit sur ces images.
00:15:34 - Oui, bonjour, j'ai pas eu le retour, pardon.
00:15:37 - Je disais que vous étiez en mouvement, visiblement.
00:15:39 J'espère que la liaison va fonctionner correctement.
00:15:44 Vous nous entendez bien, monsieur Recour ?
00:15:46 - Oui, oui, tout à fait.
00:15:47 - Parfait. - Parfait.
00:15:48 - Comment entretenir le devoir de mémoire 78 ans
00:15:51 après la fin de la Seconde Guerre mondiale ?
00:15:55 - Alors, le devoir de mémoire,
00:15:58 c'est une chose que l'on a accueillie comme nos élèves
00:16:00 depuis de nombreuses années au collège Jules Valès à Saint-Leu.
00:16:04 Il y a de nombreuses années,
00:16:05 nous avons décidé de commémorer le 11 novembre
00:16:09 dans l'ensemble du collège.
00:16:11 Et cette cérémonie, de fil en aiguille,
00:16:15 est devenue une belle et très grande cérémonie.
00:16:19 Avec l'impulsion des professeurs, du principal,
00:16:24 qui était un ancien professeur d'histoire,
00:16:26 conseiller pédagogique, donc ça aide beaucoup.
00:16:28 Nous avons travaillé sur de nombreux projets d'histoire,
00:16:32 avec le concours du conseil départemental de l'Oise également.
00:16:36 Nous faisons régulièrement des voyages,
00:16:40 des sorties pédagogiques sur des lieux de mémoire,
00:16:44 ne serait-ce que pour les cités au Radour, Verdun, la Normandie.
00:16:50 Voilà, donc avec l'entrain qu'il y avait avec tous ces jeunes
00:16:54 et tout cet encadrement,
00:16:55 nous avons décidé de créer notre propre association
00:17:01 de jeunes porte-drapeaux
00:17:03 qui s'appelle Mémoire et avenir citoyen.
00:17:06 Ces jeunes porte-drapeaux sont fréquemment présents
00:17:11 sur toutes les cérémonies, que ce soit au 8 mai ou 11 novembre,
00:17:16 à toutes les cérémonies dans le secteur de Villers-Sous-Saint-Leu,
00:17:19 Saint-Leu-des-Francs, dans l'Oise également,
00:17:21 et au-delà du département de l'Oise,
00:17:23 puisque nous avons déjà été invités
00:17:26 par trois présidents de la République,
00:17:28 premiers ministres.
00:17:29 Nous allons fréquemment aux Invalides,
00:17:31 nous faisons notre journée citoyenne à Paris
00:17:35 avec la ville des Invalides, le Réunifage de la Flamme.
00:17:41 Voilà, donc tous ces jeunes, portièrement.
00:17:45 - Et c'est une très belle initiative, M. Recour.
00:17:47 Ce matin, vous avez accompagné un groupe de jeunes justement à Paris.
00:17:51 D'après ce qu'on voit sur ces images,
00:17:53 vous êtes sur le retour pour assister aux commémorations
00:17:56 près de l'Arc de Triomphe.
00:17:58 Comment s'est déroulée cette sortie avec ce groupe de jeunes,
00:18:01 avec ce groupe d'élèves ?
00:18:03 - Alors, nous avons pu bénéficier de cette cérémonie.
00:18:10 Nous avons été invités par le président de la République,
00:18:14 donc avec les jeunes pour drapeau,
00:18:16 donc encore une fois de mémoire à venir citoyen,
00:18:18 et avec le CMJ de Villers-sous-Saint-Leu
00:18:20 et le CMJ de Saint-Leu-des-Francs.
00:18:23 Donc nous nous sommes tous rendus à l'invitation du président
00:18:27 pour assister à cette merveilleuse cérémonie du 8 mai.
00:18:33 En témoigne Anaïs qui est à mes côtés,
00:18:36 qui peut vous dire un petit mot à ce sujet ?
00:18:41 - Absolument.
00:18:42 - Je m'appelle Anaïs Ferreira et je suis porte d'abord,
00:18:47 porte drapeau depuis plus de 5 ans dans la
00:18:49 association mémoire et à venir citoyen.
00:18:51 Et c'était vraiment un honneur de pouvoir porter les couleurs
00:18:54 de la France aux côtés de M. Emmanuel Macron, notre président.
00:19:00 Donc j'étais très fière de pouvoir participer à un tel événement
00:19:03 et mes camarades aussi ont été très fiers et honorés
00:19:06 de pouvoir participer à de telles cérémonies.
00:19:09 - Yvan Youfolle ?
00:19:10 - Oui, est-ce que, pour M. Recour,
00:19:14 est-ce que vous êtes vraiment certain que l'ensemble de vos élèves,
00:19:19 enfin l'ensemble des jeunes que vous pouvez côtoyer,
00:19:21 sont sensibles à ce sentiment patriotique ?
00:19:24 Il semblerait malgré tout qu'à force d'avoir ringardisé,
00:19:27 si je puis dire dans le discours commun,
00:19:29 le sentiment d'appartenance à une patrie,
00:19:31 à une fierté vis-à-vis d'une nation,
00:19:33 il soit compliqué aujourd'hui pour un jeune de se réclamer du patriotisme.
00:19:36 Est-ce que malgré tout, vous voyez-vous des preuves inverses ?
00:19:41 - Écoutez, votre question est pertinente.
00:19:45 Alors sachez que nos jeunes, que ce soit au collège,
00:19:49 nos jeunes de l'association OCMJ,
00:19:52 il y a un gros travail qui est fait en amont.
00:19:55 Nous n'allons pas à des cérémonies sans avoir travaillé,
00:20:00 sans leur avoir expliqué.
00:20:02 Le devoir de mémoire, encore une fois, est très important à nos dieux.
00:20:06 Nous leur transmettons cette mémoire qui nous a été transmise.
00:20:10 Les anciens pantes-drapeaux qui sont présents sur les cérémonies
00:20:17 sont enchantés de voir tous ces jeunes, les accompagner,
00:20:20 parce que pour eux, c'est la relève.
00:20:23 Et franchement, tout le travail, encore une fois,
00:20:26 qui est fait avec tous les projets qui sont faits avec le collège,
00:20:31 avec le département, avec nos partenaires,
00:20:34 montre l'importance de ce devoir de mémoire.
00:20:37 Nous leur inculquons les valeurs, le sens des valeurs,
00:20:40 les valeurs républicaines.
00:20:42 Et les enfants sont très ouverts et sont très demandeurs.
00:20:46 Et à chaque fois qu'ils sont à une cérémonie,
00:20:49 leur sérieux montre à quel point on peut faire confiance à cette jeunesse.
00:20:54 Cette jeunesse a le droit et a besoin d'être encadrée.
00:20:59 - Jean-Paul Rocourt, on comprend que vous êtes à l'origine
00:21:02 de l'organisation de ces sorties.
00:21:04 D'une manière générale,
00:21:06 est-ce que ce n'est pas le rôle des professeurs d'histoire
00:21:08 d'organiser des sorties, des thématiques de ce thème, de ce style ?
00:21:15 - Écoutez, c'est le rôle de tout citoyen.
00:21:18 Tout simplement, il n'y a pas que les professeurs d'histoire
00:21:22 qui doivent parler de l'histoire.
00:21:24 C'est le...
00:21:27 Encore une fois, c'est un devoir de citoyen.
00:21:30 Voilà, il appartient à chacun, à tous,
00:21:33 de parents aussi, d'éduquer,
00:21:36 je dis bien d'éduquer leurs enfants...
00:21:41 - Comment ? - Dans le sens de notre belle République.
00:21:43 - Lorsqu'on est enseignant, lorsqu'on est conseiller pédagogique,
00:21:46 lorsqu'on est professeur d'histoire,
00:21:48 comment est-ce qu'on intéresse les jeunes aujourd'hui à ces sujets ?
00:21:53 - Alors, je ne voudrais pas prendre la place de mes collègues professeurs, bien sûr.
00:21:58 Professeur, c'est un sacerdote, c'est une vocation, c'est une mission.
00:22:03 Et ils savent, les professeurs, accrocher les enfants
00:22:08 à l'intérêt de chaque matière, que ce soit l'histoire, le français...
00:22:13 Voilà, ils ont cette fibre à transmettre, eux, l'enseignement.
00:22:19 - Jean-Claude Dassier ?
00:22:20 - Bah écoutez, je salue évidemment, comme chacun,
00:22:23 le travail de M. Raucourt et de ses amis et de ses collègues.
00:22:28 Pour autant, j'ai cru voir quelque part dans la presse,
00:22:31 je ne sais plus si c'est ce matin ou avant-hier,
00:22:35 un bilan des atteintes à la laïcité, à notre République laïque,
00:22:39 qui m'a un peu entamé, je crois que le chiffre qui était cité
00:22:43 était à peu près 500, c'est-à-dire plus de 1 par jour.
00:22:46 Est-ce qu'en dépit des efforts qui sont les vôtres,
00:22:48 qu'il faut encore une fois saluer,
00:22:50 est-ce que vous considérez qu'il y a encore beaucoup de travail
00:22:54 et que le combat mérite évidemment d'être mené,
00:22:57 mais qu'il n'est pas perdu d'avance ?
00:22:59 - C'est un combat au quotidien, bien sûr, j'entends bien.
00:23:05 Comme vous, j'ai vu tout ce qui s'était passé,
00:23:08 tout ce qui se passe au quotidien, malheureusement.
00:23:10 Et c'est à nous, justement, adultes, personnes responsables,
00:23:14 encore une fois, d'encadrer ces jeunes.
00:23:17 Alors bien sûr, vous me direz, c'est peut-être une goutte d'eau dans l'océan,
00:23:21 mais les petits ruisseaux, vous connaissez l'adage.
00:23:27 Voilà, et encore une fois, c'est l'affaire de tous et de chacun.
00:23:30 Si chaque citoyen y mettait du sien, tout irait beaucoup mieux.
00:23:38 - Un dernier mot sur ce sujet, Jean-Paul Recours ?
00:23:41 - Oui ?
00:23:44 - Je voulais savoir si vous souhaitiez ajouter quelque chose.
00:23:48 - Écoutez, on va vous montrer les jeunes qui sont dans le bus,
00:23:52 qui nous ont accompagnés.
00:23:54 - Ah oui ?
00:23:55 - Eh bien, c'est formidable.
00:23:58 - Voilà, vous pouvez manifester votre joie.
00:24:00 - C'est formidable.
00:24:05 - Merci beaucoup, Jean-Paul Recours, d'avoir été avec nous.
00:24:08 Je rappelle que vous êtes conseiller principal d'éducation.
00:24:11 - Éducation ?
00:24:12 - Où se trouve…
00:24:14 - À Montéfranc dans l'Oise.
00:24:15 - Voilà, exactement. Merci d'avoir été avec nous cet après-midi.
00:24:18 On va marquer une courte pause.
00:24:20 La parole aux Français revient dans un instant et on va changer de sujet.
00:24:23 Nous reviendrons bien sûr tout à l'heure sur la suite des commémorations du 8 mai.
00:24:27 Mais on va d'abord aborder avec vous une problématique
00:24:30 qui concerne bon nombre de Français, la désertion des petites communes
00:24:33 et le dépérissement des centres-villes.
00:24:35 Ce sera juste après la pause dans La Parole aux Français sur CNews.
00:24:39 Restez avec nous.
00:24:40 De retour sur CNews.
00:24:45 Merci de nous rejoindre sur le plateau de La Parole aux Français,
00:24:47 l'émission qui vous donne la parole chaque après-midi en direct sur CNews,
00:24:50 avec toujours Yvan Rufolle et Jean-Claude Dassier.
00:24:53 Et on va parler dans un instant d'un problème qui concerne bon nombre de Français.
00:24:58 Aujourd'hui, la désertion des petites communes et le dépérissement des centres-villes.
00:25:03 Mais d'abord, il est quasiment 14h30, il est l'heure de retrouver Barbara Durand
00:25:06 pour le rappel des principaux titres de l'actualité.
00:25:08 C'est News Info, c'est maintenant.
00:25:10 Patience sur les routes si vous rentrez en Ile-de-France.
00:25:19 Bison Fusté a classé la journée rouge dans le sens des retours pour ce 8 mai.
00:25:25 Le Centre national d'information routière explique que la circulation sera soutenue,
00:25:29 notamment sur les autoroutes A10, A6 et A13, et ce jusque tard dans la soirée.
00:25:36 Les personnes séropositives vont désormais pouvoir intégrer l'armée,
00:25:40 annonce de Sébastien Lecornu.
00:25:41 Le ministre des Armées a pris un arrêté en ce sens.
00:25:44 Avoir le VIH ne sera plus un critère de discrimination par principe,
00:25:48 a-t-il souligné fin novembre 2022.
00:25:51 Cette discrimination à l'embauche visant les personnes avec le VIH
00:25:55 avait déjà été levée pour les policiers.
00:25:58 Enfin Lionel Messi de retour à l'entraînement avec le Paris Saint-Germain.
00:26:01 Information révélée par le club sur son compte Twitter.
00:26:05 La mise à l'écart de l'Argentin aura finalement duré six jours.
00:26:08 Lionel Messi avait été suspendu par le PSG après un voyage promotionnel
00:26:13 non autorisé en Arabie Saoudite.
00:26:15 La parole aux Français.
00:26:19 Merci beaucoup Barbara Durand.
00:26:20 On vous retrouvera tout à l'heure pour un nouveau point sur l'actualité.
00:26:22 Émission consacrée cet après-midi très largement aux commémorations du 8 mai 45
00:26:27 avec l'arrivée imminente d'Emmanuel Macron à Lyon.
00:26:31 On va y revenir tout à l'heure, mais d'abord un tout autre sujet.
00:26:34 On va parler de la désertion des petites communes,
00:26:38 du dépérissement des centres-villes.
00:26:40 Exemple cet après-midi dans la Nièvre, un département qui, en 40 ans,
00:26:44 a perdu 50 000 habitants.
00:26:47 On en parle avec Alexandre Holneth, qui est avec nous, adjoint au maire de Mienne.
00:26:51 Bonjour. Merci d'être avec nous d'abord en direct dans la parole aux Français cet après-midi.
00:26:56 Première question, monsieur Holneth, combien d'habitants à Mienne ?
00:27:00 600 habitants environ, 520 votants, 520 inscrits.
00:27:05 C'est un village, une école maternelle, une église, un restaurant, un café et une boulangerie ?
00:27:11 Bien sûr. Une boulangerie qui, durant la période du Covid,
00:27:16 une boulangerie qui appartient à la mairie, comme beaucoup d'autres, je crois, en France.
00:27:20 Anciennement, la laborieuse, une coopérative, qui ensuite a été reprise par la mairie
00:27:26 et aujourd'hui dont nous sommes propriétaires, la mairie est propriétaire,
00:27:29 et de la boulangerie et du logement de fonction, on peut dire, de cette boulangerie, que nous aidons.
00:27:37 Dans la période Covid, nous avons suspendu, bien évidemment,
00:27:41 enfin quand je dis bien évidemment, oui, la commune a essayé de suspendre les loyers, ce que nous avons fait,
00:27:46 et la mairie, avec l'initiative de la mairesse Françoise Pillard, a décidé,
00:27:50 pour la période de crise énergétique, de suspendre également les loyers de la boulangerie pendant six mois
00:27:56 et les loyers du logement pendant trois mois, pour aider nos boulangers, justement, à traverser cette crise.
00:28:02 Alors, avant de parler plus précisément de cette boulangerie, M. Holnet,
00:28:06 pourquoi est-ce que votre commune souffre aujourd'hui ?
00:28:09 Pourquoi, d'une manière générale, le département de la Nièvre souffre ?
00:28:14 Alors, je pense que, d'une manière générale, le département de la Nièvre,
00:28:16 comme j'ai pu l'indiquer, c'est 200 000 habitants aujourd'hui.
00:28:20 En effet, vous l'avez souligné, 50 000 habitants perdus en 40 ans.
00:28:24 Historiquement, c'est un département rural de l'élevage, ensuite de la métallurgie vers le XVIIIe siècle,
00:28:30 beaucoup de forges, d'ailleurs certaines qui ont contribué à construire les piliers de la Tour Eiffel,
00:28:36 à Infi, à Decize, donc on a un historique métallurgique.
00:28:40 Et puis, avec la crise, ensuite, la délocalisation des entreprises,
00:28:43 avec la crise, sans doute, du métal et autres ces derniers siècles,
00:28:47 on a vu ces entreprises disparaître de la Nièvre,
00:28:49 non seulement de Nevers, de tout le littoral,
00:28:52 la Nièvre étant un département de Bourgogne à l'ouest de la Bourgogne, le long de la Loire.
00:28:57 Ce département aujourd'hui, en effet, souffre d'une désertification,
00:29:01 un manque d'entreprises, bien évidemment, avec une politique, je dirais économique,
00:29:05 qui, vraisemblablement, n'a pas été suffisamment soutenue.
00:29:08 Et aujourd'hui, évidemment, on le déplore.
00:29:10 Donc oui, une descente vers moins de population, moins d'entreprises,
00:29:17 c'est aujourd'hui le défi à relever.
00:29:20 Mais c'est un département aussi situé à 180 km au sud de Paris, c'est pas loin,
00:29:26 en revanche, qui doit encore bénéficier, surtout d'être supporté.
00:29:30 On a l'autoroute A6 à 77.
00:29:32 En son temps, le président Mitterrand avait fait en sorte que ça aille jusqu'à Manicours.
00:29:36 Ça a mis beaucoup de temps pour aller jusqu'à Manicours.
00:29:38 Et puis aujourd'hui, on a, enfin, aujourd'hui, depuis 1860, on a le train Paris-Clairmont-Ferrand,
00:29:44 qui s'arrête à Côte-sur-Loire et qui est un atout majeur, avec des difficultés,
00:29:48 mais c'est un atout majeur pour, justement, les populations, on va dire, urbaines, parisiennes,
00:29:54 qui voudraient télétravailler dans la Nièvre.
00:29:56 Il y a des logements tout à fait accessibles dans la Nièvre,
00:29:58 un bon vivre ensemble et surtout bon vivre en France rurale dans la Nièvre.
00:30:05 Donc c'est un atout qu'on essaie de préserver.
00:30:07 On se bat, les élus départementaux se battent pour conserver cette ligne,
00:30:11 cette ligne très importante de la SNCF à 1h50 de Paris-Bercy.
00:30:16 Autre exemple de ces difficultés, vous nous le disiez,
00:30:19 trois boulangeries ont fermé récemment dans le département.
00:30:22 Oui, alors la dernière, je crois que c'est cette semaine ou la semaine dernière à Guérigny,
00:30:26 c'est le sud du département, un boulanger qui a fermé ses portes.
00:30:30 La crise énergétique, aujourd'hui, on peut se demander pourquoi les boulangers ?
00:30:34 Énergie par rapport au four, mais je crois que vous aviez fait des émissions là-dessus.
00:30:38 Le besoin en énergie est important.
00:30:41 Moi, j'ai souligné, évidemment, tout le conseil municipal s'est intéressé au sujet.
00:30:46 On va dire qu'une facture de janvier au février mars 2022,
00:30:51 au début de la crise en Ukraine, était à 900 euros par mois.
00:30:56 Aujourd'hui, le boulanger paye 1500 euros de facture d'électricité,
00:31:00 dont 2003, moins 800 euros d'aide de l'État.
00:31:03 Donc il y a quand même un delta entre 900 et 1500 euros
00:31:06 qui doit quand même trouver au travers de la vente de ces baguettes,
00:31:09 de la vente de ces pâtisseries.
00:31:11 Et on peut imaginer que c'est très compliqué.
00:31:14 Un boulanger aussi, qui par prudence, a décidé de prendre ses congés annuels cet hiver,
00:31:20 pour éviter de chauffer son logement et la boulangerie,
00:31:24 et évidemment faire tourner le four.
00:31:25 Donc il a pris ses congés annuels en hiver.
00:31:28 Il aurait pu le faire en été, comme c'était le cas auparavant.
00:31:31 Donc il a pris cette décision.
00:31:32 Et là, aujourd'hui, ça crainte.
00:31:33 Notre crainte, c'est en effet l'hiver prochain,
00:31:36 si les factures sont toujours de ce niveau.
00:31:39 Jean-Claude Dassier.
00:31:40 J'ai à faire part, M. le maire, peut-être d'une certaine surprise,
00:31:44 de voir que dans le cadre du "quoi qu'il en coûte",
00:31:47 on aide pas ou peu les boulangeries,
00:31:50 qui, vous le soulignez, vous savez pour combien raison,
00:31:53 sont une des rares boutiques de commerçants à résister,
00:31:57 dans la plupart des villes, petites villes ou villes moyennes.
00:32:01 Est-ce qu'il ne serait pas temps peut-être de penser,
00:32:05 en effet, à défendre ces boulangeries,
00:32:07 je ne dis pas à n'importe quel prix et toutes,
00:32:09 mais enfin, il y a une situation particulière, vous l'avez dit,
00:32:13 qui est due à l'augmentation très spectaculaire des prix d'énergie.
00:32:16 Quand les boulangeries auront fermé,
00:32:18 qu'est-ce qui restera dans les villes et les petites villes moyennes ?
00:32:22 Moi, je le dis toutes les semaines, c'est très préoccupant.
00:32:27 Alors, dans un village, il faut savoir plusieurs choses.
00:32:31 Le village de Mienne, aujourd'hui, qu'est-ce qu'il fait ?
00:32:33 Aujourd'hui, on sert en gros 4 à 5 communes qui n'ont pas de boulangerie.
00:32:38 D'abord, si nous fermons la nôtre, la dernière,
00:32:41 c'est 4 à 5 communes qui n'auront pas de boulangerie.
00:32:43 La Nièvre, c'est 140 boulangeries,
00:32:46 c'est-à-dire une boulangerie pour 1 500 habitants.
00:32:48 Ça, c'est le premier point.
00:32:49 Ensuite, c'est un atout qu'on veut attirer des populations.
00:32:53 Une des premières questions, les écoles, la boulangerie.
00:32:55 Donc, tout ça concourt au ruissellement,
00:32:58 le vrai ruissellement dont on a entendu parler ces dernières années
00:33:01 sur les impôts, sur plein d'autres choses.
00:33:02 Le vrai ruissellement, il est sur le commerce de proximité.
00:33:05 Et je dirais même une incohérence que j'ai du mal quand même à percevoir.
00:33:08 Mais on n'est qu'un petit village, conseil municipal,
00:33:13 je dirais très modeste, 15 élus, vous imaginez bien, dans cette commune.
00:33:16 On est tous concernés, que ce soit le maire, les autres adjoints,
00:33:18 les conseillers municipaux, moi, je suis conseiller municipal,
00:33:21 et on essaie tous de s'investir en fonction du temps qu'on a,
00:33:24 bénévolement, pour les conseillers municipaux.
00:33:26 C'est ce que je voudrais aussi souligner.
00:33:28 Mais la question de l'incohérence, c'est la transition écologique.
00:33:31 Tout le monde nous parle de transition écologique.
00:33:33 La prochaine boulangerie, la plus proche de mienne,
00:33:38 est située à 5 ou 6 kilomètres.
00:33:40 Celle des autres communes, elle sera à 10 ou 15.
00:33:42 Alors, on veut de la proximité, on veut de la transition écologique,
00:33:45 on veut moins consommer, mais on réduit le nombre de commerces de proximité
00:33:48 qui forcent les gens à prendre leur véhicule, on est en province.
00:33:51 Le train, le bus, ce n'est pas les mêmes réseaux de transport qu'en Ile-de-France.
00:33:55 Si je parle de l'Ile-de-France ou même des autres mégapoles,
00:33:58 je pense qu'il y a un vrai plan d'urgence,
00:34:01 un plan de redressement et touristique sur le patrimoine,
00:34:05 sur tous les atouts que font les départements qui sont, a priori,
00:34:08 un petit peu en recul économique,
00:34:11 qui n'attraient pas forcément les grandes entreprises.
00:34:13 Mais il y a un vrai plan à mener pour que l'on continue.
00:34:15 Vous voyez l'école qui apparaît à l'écran, c'est l'école de mienne,
00:34:18 la maternelle, on continue, on se bat pour conserver les classes,
00:34:21 on compte le nombre de tables qu'on va pouvoir renouveler,
00:34:23 on se bat pour que des maîtresses puissent faire des activités.
00:34:26 Donc tout ça, c'est piloté par la Commune,
00:34:28 c'est de l'énergie 24 heures sur 24, notre maire est bien placé pour savoir.
00:34:33 C'est ce qu'on défend et aujourd'hui, pas seulement les boulangeries,
00:34:37 je dirais même les autres petits commerces,
00:34:39 vous avez montré tout à l'heure le tabac, presse, articles de pêche,
00:34:44 ou le petit café, on est dans la même situation.
00:34:47 Ce sont des commerces et nous sommes sur l'ancienne National 7.
00:34:49 Donc on n'est pas les plus défavorisés,
00:34:53 mais c'est quelque chose pour nous qui est primordial de la conserver.
00:34:57 Autre chiffre alarmant quand même, je voulais qu'on s'attarde aussi là-dessus,
00:35:01 en France, au mois de janvier uniquement,
00:35:03 116 boulangeries ont fermé, essentiellement dans des villes moyennes ou des petites villes.
00:35:08 Pourquoi ce sont les petites communes qui sont les premières touchées ?
00:35:12 Il y a pourtant le bouclier tarifaire qui a été mis en place,
00:35:14 il semble clairement insuffisant aujourd'hui.
00:35:17 Je ne veux pas m'avancer sur l'étude économique du bouclier tarifaire.
00:35:22 Ce que je peux dire, c'est que les boulangers nous disent quoi ?
00:35:26 Les aides qu'ils ont reçues, c'est celles de l'État,
00:35:28 les fameux 800 euros dont je vous ai parlé,
00:35:30 et les aides de la commune quand on suspend le loyer.
00:35:32 Il n'y a pas eu, a priori, de subvention venant du département ou même de la région.
00:35:37 Ensuite, quand vous dites que les petites communes sont pénalisées,
00:35:40 c'est que les gens font leurs courses dans les grands centres.
00:35:43 On voit fleurir de grandes boulangeries, plus ou moins industrielles,
00:35:48 au moins elles sont encore là,
00:35:49 mais ce que je veux dire par là, c'est qu'elles ne sont pas aux mêmes tarifs non plus.
00:35:53 La baguette de chez notre boulanger, elle est environ à 1 euro,
00:35:55 celle que vous trouvez en supermarché, elle était à 65,
00:35:58 aujourd'hui elle remonte un peu.
00:35:59 Je pense que là aussi, ils sont en train de reconstituer leurs marges.
00:36:02 Ce que je veux dire, c'est qu'il faut faire très attention sur la centralisation,
00:36:06 en effet, de ce bien de proximité qui est notre socle commun,
00:36:11 l'école, l'église, le village, la boulangerie,
00:36:15 c'est des points importants de vivre ensemble en France rurale.
00:36:20 Ça, aujourd'hui, je pense que c'est un peu oublié.
00:36:22 Yvan Youfolle.
00:36:23 Oui, monsieur Bouledogne, votre description est passionnante
00:36:25 et elle illustre parfaitement ce qu'est aujourd'hui la fracture territoriale,
00:36:30 qui s'ajoute à beaucoup d'autres fractures,
00:36:31 mais qui est une fracture qui aujourd'hui est le terreau d'une contestation sociale
00:36:35 que l'on avait vu apparaître d'ailleurs à travers les Gilets jaunes
00:36:38 de ces zones rurales qui protestaient contre leur abandon.
00:36:42 Ma question était de savoir si précisément cette contestation sociale,
00:36:47 existentielle presque, est une constatation que vous faites dans votre commune,
00:36:54 à savoir, est-ce qu'il y a eu, par exemple, une prégnance de cette mobilisation
00:36:58 des Gilets jaunes pour protester contre leur abandon ?
00:37:00 Et est-ce que vous observez, paradoxalement, et en retour,
00:37:04 comme on s'aperçoit que beaucoup de gens quittent les grandes villes maintenant
00:37:08 et les métropoles pour retrouver les zones rurales,
00:37:09 est-ce que vous observez en retour une repopulation, si je puis dire,
00:37:15 des zones qui ont été longtemps abandonnées ?
00:37:18 Oui, alors, une volonté de repopulation, c'est clair.
00:37:22 Aujourd'hui, comme je le disais, on a un département qui est situé
00:37:24 à 180 km au sud de Paris, en dessous, à Montargis, Gien,
00:37:28 et donc on va dire dans l'agglomération de Côte-sur-Loire,
00:37:31 avec des atouts tels le Pouilly-sur-Loire ou le Sancerre, que vous connaissez tous,
00:37:36 et puis la Loire, bien évidemment, qui est un atout majeur.
00:37:39 Une volonté de repopulation.
00:37:40 Quelles sont les questions que se posent les Français
00:37:42 qui veulent en effet venir télétravailler ou tout simplement,
00:37:46 je dirais, vivre aussi, ou les retraiter ?
00:37:48 D'abord, est-ce qu'il y a des hôpitaux ?
00:37:49 À Côte-sur-Loire, on a eu une promesse de Jean Castex et d'Emmanuel Macron,
00:37:54 un hôpital devrait pousser d'ici quelques années,
00:37:57 s'il tentait qu'on arrive à attirer les médecins qui vont occuper cet hôpital
00:38:01 et tout le corps médical qui va avec.
00:38:03 Il faut faire venir les médecins comme il faut faire venir leurs épouses,
00:38:06 faire venir leurs enfants avec des études, des universités, des écoles d'un bon niveau.
00:38:11 Je dirais que c'est la même chose avec aujourd'hui la problématique de la boulangerie.
00:38:15 Un boulanger, c'est un couple de personnes, il faut savoir le recruter.
00:38:19 Nous, nous l'avons recruté en 2009, si je peux me permettre du terme recrutement.
00:38:23 Donc, tout ça, ça se fait, je dirais, minutieusement.
00:38:26 Ensuite, oui, il y a un retour.
00:38:28 Est-ce qu'il y a la connexion Internet ?
00:38:30 Nous, on a pu bénéficier en effet d'un réseau avec la fibre,
00:38:34 donc c'est des points très importants.
00:38:36 Et la contestation pour votre première question, elle est claire.
00:38:39 Aujourd'hui, je ne vais pas vous faire un descriptif du vote
00:38:43 ou des résultats électoraux qu'il y a dans les campagnes,
00:38:45 dans cette fameuse diagonale du vide.
00:38:47 C'est un vote totalement contestataire parce que pour emmener ses enfants à l'école,
00:38:51 s'il n'y a pas le car, il faut sa voiture, il faut donc de l'essence.
00:38:55 Si vous voulez l'emmener quand même faire des activités périscolaires,
00:38:58 il faut aller à la ville d'à côté, il faut prendre son véhicule.
00:39:00 Faire des courses, il faut prendre son véhicule.
00:39:03 Et je vous dirai tout à l'heure, pour comparer,
00:39:05 parce que je me suis, quand on m'a sollicité pour cette interview,
00:39:09 j'ai comparé la Nièvre, c'est Nanterre et Saint-Denis réunis en termes de population.
00:39:14 Moi, je me demande à ce que la Nièvre bénéficie des mêmes aides,
00:39:16 des mêmes infrastructures que Nanterre et que la Saint-Denis.
00:39:19 Et puis à partir de là, on pourra discuter,
00:39:21 il y aura peut-être moins de fractures sociales dans les campagnes,
00:39:23 moins ce sentiment d'être oublié.
00:39:25 Monsieur Holnet de Vautenay,
00:39:27 vous parlez aussi de la concurrence des grandes surfaces,
00:39:30 mais les municipalités n'ont-elles pas aussi une part de responsabilité ?
00:39:34 Ce sont les mairies qui leur ont permis aussi de s'implanter en périphérie
00:39:39 et qui ont d'une certaine façon abandonné les centres-villes.
00:39:42 Vous avez totalement raison.
00:39:45 C'est un peu, je dirais, ce que vous connaissez évidemment,
00:39:49 je pense, l'organisation des communes en France.
00:39:52 Nous, nous faisons partie d'une communauté de communes.
00:39:55 La ville d'à côté, le maire, il veut défendre sa mairie,
00:39:58 il veut défendre sa circonscription,
00:40:01 donc je dirais sa commune et donc ses électeurs.
00:40:05 Il ne va pas rechigner, assigner un permis de construire
00:40:12 pour installer un nouveau commerce.
00:40:14 On a même un commerce, je dirais, de restauration rapide
00:40:16 qui va s'installer, a plus ou moins connotation américaine.
00:40:19 Bon, il ne va pas dire non, ça en fera deux dans la commune d'à côté.
00:40:22 Donc je comprends qu'eux défendent leur territoire.
00:40:27 Peut-être, peut-être qu'il y a un niveau qui ne regarde pas ça d'assez près.
00:40:32 Peut-être le niveau départemental, le niveau peut-être préfectoral,
00:40:35 puisqu'on a eu des visites de préfets, des sous-préfets,
00:40:38 des sous-préfets à la relance.
00:40:39 La Nièvre est partie, comme la Creuse et les Ardennes,
00:40:41 des trois départements les plus défavorisés économiquement.
00:40:44 Et on avait un préfet à la relance qui n'est plus aujourd'hui sur le territoire.
00:40:48 Il a été remplacé, on va dire partiellement par une autre personne.
00:40:52 Mais c'est donc un signe que peut-être au niveau préfectoral,
00:40:56 il faut à un moment donné mettre un frein ou favoriser en effet,
00:40:59 et voir le tissu, le maillage départemental qui peut encore être sauvé
00:41:04 et pas seulement concentré sur des villes ou mettre des points d'alerte.
00:41:08 Je pense que c'est un niveau qui est intéressant à regarder,
00:41:11 un niveau qui viendrait même du Régalien,
00:41:13 puisqu'on parle de la France régalienne avec ses directives.
00:41:17 Nous sommes très loin, si vous m'interrogez, la Bourgogne,
00:41:20 je crois que Dijon doit être à plus de 250 km, nous, et de Besançon,
00:41:24 la région de Bourgogne, on est très à l'ouest de la Bourgogne.
00:41:26 Donc forcément, on peut être un peu considéré comme oublié,
00:41:29 mais c'est un échelon départemental, préfectoral,
00:41:33 qui à mon avis est le bon pour prendre des décisions
00:41:36 ou peut-être d'en interdire certaines.
00:41:40 Merci beaucoup Alexandre Holleneth de Vautenay d'avoir été avec nous,
00:41:44 conseiller municipal et adjoint au maire de Mienne dans la Nièvre.
00:41:49 Dans l'actualité également de ce lundi 8 mai,
00:41:53 on a eu les commémorations du 8 mai 45
00:41:56 avec l'arrivée imminente du chef de l'État à Lyon.
00:41:59 Son avion s'est posé, Emmanuel Macron doit se rendre tout à l'heure
00:42:02 au mémorial de la prison de Montluc, dans le troisième arrondissement,
00:42:05 prison dans laquelle des milliers de résistants ont été incarcérés
00:42:10 avant d'être fusillés ou déportés, et notamment Jean Moulin,
00:42:13 un déplacement sous très haute sécurité.
00:42:15 On va en parler avec le général Bruno Clermont.
00:42:18 Bonjour général, merci d'être avec nous dans La Parole au français.
00:42:22 Bonjour.
00:42:23 Vous avez vu cet immense périmètre de sécurité autour de la prison de Montluc,
00:42:28 un dispositif nécessaire ou pas selon vous ?
00:42:32 Je pense que malheureusement, les Français ne font pas la différence
00:42:36 entre un événement historique, la commémoration d'une guerre
00:42:42 qui a été terrible pour l'Europe, qui a causé 50 millions de morts,
00:42:46 et les particularités ou les difficultés de la politique intérieure.
00:42:50 Donc, une telle situation est regrettable, mais visiblement elle est nécessaire
00:42:56 pour que cet hommage à Jean Moulin puisse être rendu
00:42:59 dans des conditions acceptables et de dignité acceptable.
00:43:05 Un dispositif de sécurité qu'on a pu observer également ce matin
00:43:08 lors des commémorations sur les Champs-Elysées,
00:43:12 et un dispositif de sécurité qui d'une certaine façon
00:43:15 éloigne de plus en plus le président de la République
00:43:18 dans le sens physique comme au sens politique des Français.
00:43:23 Je pense que c'est un constat que tout le monde fait,
00:43:25 mais c'est un constat sur lequel je ne vais pas me ressentir.
00:43:30 Je pense qu'aujourd'hui, c'est la journée du 8 mai.
00:43:33 La journée du 8 mai, c'est une journée de commémoration.
00:43:36 Nous commémorons le sacrifice, nous commémorons la victoire des Alliés,
00:43:40 nous commémorons la capitulation de l'Allemagne.
00:43:43 C'est un événement qui est devenu officiel pour la France depuis 1981.
00:43:50 Et tous les ans, les Français se regroupent,
00:43:53 se recueillent autour du président de la République,
00:43:56 le chef des armées, pour rappeler cette commémoration
00:44:01 et rappeler que la guerre n'est jamais acquise
00:44:03 et que certains ont payé le prix fort, le prix très fort,
00:44:07 le prix de leur vie pour qu'aujourd'hui,
00:44:09 nous puissions vivre en liberté.
00:44:11 Et effectivement, y compris abuser de cette liberté
00:44:14 comme c'est le cas actuellement.
00:44:15 Alors, un mot effectivement sur ce déplacement à Lyon.
00:44:19 Mon général, il y a une symbolique très forte
00:44:21 dans cet hommage que le président va rendre à Jean Moulin.
00:44:25 Bien sûr, Jean Moulin, c'est une immense figure de la Deuxième Guerre mondiale.
00:44:30 C'est un ancien préfet de la République
00:44:33 qui a rejoint le général de Gaulle dès septembre 1941
00:44:38 et qui a été chargé par le général de Gaulle d'unifier la résistance.
00:44:43 Ce qu'il va faire est une tâche difficile
00:44:46 parce que la résistance française était composée de groupes extrêmement divers.
00:44:49 Et pour ça, il va créer le Conseil national de la résistance.
00:44:52 Et c'est au thème de ce Conseil national de la résistance,
00:44:54 de la résistance unifiée, que les résistants,
00:44:56 que les forces françaises de l'intérieur vont pouvoir contribuer efficacement
00:45:01 à la libération de la France,
00:45:03 aux côtés par exemple de la première armée de Delattre.
00:45:06 -Yvan Youfolle ? -Oui, mon général.
00:45:08 C'est plutôt d'ailleurs une réflexion personnelle
00:45:11 que je me fais en vous écoutant.
00:45:12 La question qui se pose, que je me pose,
00:45:15 est de savoir si vraiment les dirigeants actuels
00:45:16 sont à la hauteur des résistants d'hier.
00:45:19 Je vois bien qu'à travers l'hommage rendu à Jean Moulin,
00:45:22 le président de la République voudrait se mettre en équivalence
00:45:25 et se mettre en posture de résistant face à je ne sais trop quoi d'ailleurs.
00:45:29 Mais j'observe plutôt que dans les décisions prises,
00:45:32 en tout cas par nos hommes politiques aujourd'hui,
00:45:35 ils sont plus dans la capitulation,
00:45:37 notamment face au nouveau totalitarisme qui survient,
00:45:41 le totalitarisme islamiste en est un,
00:45:43 le totalitarisme wauquiste en est un autre,
00:45:45 peut-être même le mondialisme dans sa structure totalitaire
00:45:48 pourrait en être un troisième.
00:45:49 Et je n'observe pas, et en fait ça c'est ma réflexion,
00:45:53 je n'observe pas l'esprit de résistance
00:45:55 dont se réclame le président de la République,
00:45:56 d'autant que quand il a lancé en 2022
00:46:00 le Conseil national de la refondation,
00:46:02 le CNR en copie du Conseil national de la résistance,
00:46:05 j'ai pu y voir une sorte d'abus de mots.
00:46:09 Et ma question était de savoir si vous pouviez partager peut-être
00:46:14 ce sentiment d'avoir des hommes politiques
00:46:16 qui aujourd'hui ne sont plus à la hauteur,
00:46:18 mais ça va peut-être vous mettre dans l'embarras,
00:46:20 je comprends bien que c'est une question
00:46:22 qui est plutôt ma réflexion,
00:46:24 qui ne sont plus à la hauteur des événements,
00:46:26 et en tout cas pas à la hauteur des événements de l'histoire.
00:46:29 – Écoutez, moi je répondrais à deux choses,
00:46:32 la première c'est que ce que je considère comme important,
00:46:37 c'est la dimension historique de l'événement,
00:46:40 la dimension historique de commémorer le 8 mai,
00:46:42 la dimension historique de se déplacer à Montluc
00:46:45 l'année de l'anniversaire des 80 ans de la mort,
00:46:49 sous la torture de Jean Boulin,
00:46:51 et je pense qu'il serait utile de séparer
00:46:55 les événements historiques de la politique intérieure,
00:46:57 ensuite concernant les hommes politiques,
00:46:59 les hommes politiques ne sortent pas de nulle part,
00:47:01 ils sont élus par la population française,
00:47:04 au travers d'un processus démocratique
00:47:06 et des institutions qui sont respectées,
00:47:08 donc je pense qu'à ce titre-là,
00:47:10 ils ont une légitimité des élections
00:47:13 telle que les prévoit la Constitution,
00:47:15 après le reste ce sont des analyses politiques
00:47:16 qui ne m'appartiennent pas si vous voulez me le permettre.
00:47:20 – Mon général, alors on a des petits soucis de liaison,
00:47:22 j'espère qu'on va pouvoir poursuivre avec vous,
00:47:25 qu'est-ce que l'esprit de résistance selon vous ?
00:47:28 – Je pense que l'esprit de résistance
00:47:31 c'est ce que le peuple ukrainien est en train de nous montrer,
00:47:33 alors si on avait des doutes,
00:47:34 parce qu'on n'a pas vécu, à ma génération,
00:47:36 il n'y aura plus aucune génération aujourd'hui,
00:47:39 pratiquement en vie,
00:47:40 n'a vécu les drames terribles de la défaite de 1940
00:47:44 et les succès de la libération de la France de l'armée nazie,
00:47:49 mais la guerre en Ukraine nous rappelle ce que c'est que la résistance,
00:47:52 la résistance c'est un peuple en armes,
00:47:54 c'est un peuple qui se lève,
00:47:55 c'est un peuple qui est prêt à souffrir pour sa liberté,
00:47:59 donc l'exemple de la résistance,
00:48:00 c'est l'exemple de la résistance de la population ukrainienne
00:48:03 face à l'invasion des Russes,
00:48:04 je pense que c'est assez facile à comprendre
00:48:07 et c'est une démonstration que l'on vit tous les jours.
00:48:09 – Alors pourtant le Président de la République a dit
00:48:11 qu'il était propre au peuple français cet esprit de résistance,
00:48:15 vous en pensez quoi ?
00:48:17 – Je pense que dans l'histoire de France,
00:48:19 c'est une histoire compliquée,
00:48:21 qui est marquée par de grands événements,
00:48:23 des grandes difficultés, des victoires et des défaites
00:48:26 et la France qui est née il y a longtemps,
00:48:29 492, le baptême de Clovis a traversé 15 siècles d'histoire
00:48:33 avec des hauts et des bas
00:48:35 et le peuple français 15 siècles après Clovis existe toujours,
00:48:38 il a traversé les siècles,
00:48:41 il est différent de ce qu'il était il y a 50 ans,
00:48:43 il est différent de ce qu'il était il y a 100 ans ou 200 ans,
00:48:46 mais le peuple français existe toujours,
00:48:48 il a pris une forme nouvelle mais la France existe toujours,
00:48:51 elle a des frontières, elle a des institutions,
00:48:53 elle a des citoyens qui votent,
00:48:56 elle traverse une période de grandes difficultés,
00:48:58 je pense que tout le monde en est conscient,
00:48:59 mais comme souvent la France a réussi à sortir de ses difficultés,
00:49:05 des situations les plus terribles
00:49:07 et je pense que la France a évidemment connu des situations
00:49:09 bien plus terribles que celles que nous vivons,
00:49:11 une situation difficile et par exemple,
00:49:14 la terrible défaite de mai 1940 qu'on ne connaît pas,
00:49:17 mais qui a été épouvantable,
00:49:18 enfin tous les français mis sur les routes prenant l'exode,
00:49:21 la première armée du monde écrasée par l'armée allemande,
00:49:24 ça a été un trauma d'hive dont d'ailleurs
00:49:25 nous ne sommes toujours pas totalement remis
00:49:28 et que seul le général de Gaulle a permis finalement
00:49:31 de redonner à la France ce qu'il appelait la grandeur,
00:49:34 la grandeur de la France,
00:49:36 il appartient effectivement au gouvernant de faire en sorte
00:49:39 que la France soit toujours grande,
00:49:40 ce qui est effectivement devenu un enjeu compliqué
00:49:43 dans un monde extrêmement mondialisé
00:49:45 où les enjeux sont très différents
00:49:47 de ce qu'ils étaient à l'époque du général de Gaulle par exemple.
00:49:49 - Pendant que vous parlez, mon général,
00:49:50 on revoit des images, des commémorations de ce matin
00:49:53 sur les Champs-Élysées, comment les avez-vous trouvées ?
00:49:57 Qu'avez-vous pensé de ces commémorations du 8 mai
00:50:00 sur les Champs-Élysées aujourd'hui ?
00:50:02 - Alors d'abord pour aller dans le sens
00:50:04 de ce qui a été dit régulièrement,
00:50:06 je regrette effectivement qu'il n'y ait pas la présence
00:50:08 du peuple français puisque le 8 mai comme le 11 novembre
00:50:12 ou le 14 juillet, c'est une communion du peuple français
00:50:15 avec son histoire.
00:50:16 Pour les raisons que l'on connaît,
00:50:18 il a été tenu à distance de sécurité.
00:50:19 Mais en ce qui concerne la cérémonie elle-même,
00:50:21 elle a été tout à fait classique avec deux temps forts principaux.
00:50:25 Le premier qui est le dépôt de la gerbe
00:50:27 devant la statue du général de Gaulle,
00:50:29 l'homme sans lequel aujourd'hui,
00:50:31 peut-être on ne serait pas là, présents,
00:50:33 vous et moi, pour discuter.
00:50:34 Et puis deuxièmement ensuite, le ravivage de la flamme
00:50:37 au-dessus de la tombe du soldat inconnu
00:50:40 selon un mode de tradition mis en place
00:50:43 par le président Mitterrand,
00:50:44 qui est respecté par tous les présidents
00:50:46 depuis plus de 40 ans.
00:50:47 Jean-Claude Dassier.
00:50:48 C'est pour cela que j'ai du mal avec l'attitude de la CGT
00:50:52 lors de la manifestation, de la cérémonie plutôt,
00:50:55 de tout à l'heure à Montluc.
00:50:58 On va voir comment les choses vont se passer.
00:51:01 Néanmoins, j'ai du mal à suivre.
00:51:02 Je sais bien que la Confédération à Paris
00:51:04 n'a pas toujours la main sur les confédérations départementales,
00:51:07 sur les assemblées départementales de la CGT.
00:51:11 Mais tout de même, quand on se souvient
00:51:12 qu'après les affres du pacte germano-soviétique,
00:51:16 il y avait eu au sein de la CGT les résistants nombreux.
00:51:21 Il n'y a pas eu l'ombre d'un doute
00:51:22 sur le camp qui a été choisi à ce moment-là.
00:51:25 Et aujourd'hui, les voir manifester
00:51:27 alors qu'on s'apprête à rendre hommage
00:51:29 à un des personnages les plus respectables,
00:51:31 vous le disiez, de ce pays qui est Jean Moulin,
00:51:34 qui a donné sa vie avec d'autres
00:51:36 pour qu'on puisse résister à la barbarie nazie.
00:51:39 J'avoue honnêtement que j'ai du mal à suivre.
00:51:42 C'est l'attitude de la CGT.
00:51:45 Alors votre réponse très rapide,
00:51:48 mon général, avant de vous laisser.
00:51:50 Enfin non, pas avant de vous laisser,
00:51:51 mais avant de marquer une pause plutôt.
00:51:54 Ma réponse est très rapide.
00:51:55 Je partage totalement l'analyse de Jean-Claude Dassier,
00:51:58 bien évidemment.
00:52:00 Parfait. Merci, mon général.
00:52:03 Vous restez avec nous.
00:52:04 On va marquer une courte pause.
00:52:05 Dans un instant, ce sera le Grand Journal de l'après-midi
00:52:08 avec Simon Guillain et puis Yvan Rioufol et Jean-Claude Dassier.
00:52:11 Vous restez à mes côtés pour commenter
00:52:14 dans quelques instants l'arrivée d'Emmanuel Macron à Lyon
00:52:17 pour se rendre dans ce mémorial de la prison de Montluc
00:52:21 pour cet hommage à Jean Moulin en ce 8 mai 1945.
00:52:26 Restez avec nous pour la suite de La Parole aux Français.
00:52:28 A tout de suite sur CNews.
00:52:29 Merci de nous rejoindre sur CNews en direct
00:52:36 pour le Grand Journal de l'après-midi
00:52:38 en compagnie de Simon Guillain.
00:52:39 Bonjour Simon et à la une de l'actualité.
00:52:41 Bonjour à vous tous.
00:52:42 A la une donc bien sûr, ce nouveau déplacement
00:52:44 d'Emmanuel Macron qui est arrivé à Lyon il y a un instant
00:52:47 pour rendre hommage à Jean Moulin et à la résistance française.
00:52:50 En ce 8 mai, le chef de l'État s'est d'abord rendu sur les Champs-Élysées
00:52:52 comme le veut la tradition de déplacement sous très haute sécurité.
00:52:56 Nous retrouverons nos envoyés spéciaux à Lyon dans un instant.
00:52:59 Et malgré une interdiction de manifester,
00:53:00 plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées à Lyon
00:53:03 sans débordement pour le moment.
00:53:04 Nous ferons le point dans ce journal.
00:53:06 Un référendum d'initiative partagée sur l'immigration.
00:53:09 C'est la proposition d'Aurélien Pradié et de Pierre-Henri Dumont,
00:53:11 députés Les Républicains, dans une tribune.
00:53:13 Au journal du dimanche, ils estiment qu'il faut mettre fin
00:53:16 à l'immigration familiale subie.
00:53:18 Et enfin, Jean-Michel Aulas et l'OL, c'est terminé.
00:53:21 Le club a annoncé le départ de son président ce matin.
00:53:25 Jean-Michel Aulas a occupé ses fonctions depuis 1987,
00:53:27 soit depuis 36 ans.
00:53:29 Vous entendrez quelques supporters forcément déçus de ce départ.
00:53:34 Et on commence donc ce journal avec ce déplacement d'Emmanuel Macron
00:53:38 qui vient tout juste de descendre de l'avion.
00:53:39 Il est arrivé à Lyon, chef de l'État,
00:53:41 pour rendre hommage à Jean Moulin et à la résistance française.
00:53:44 Et on va tout de suite aller sur place au Mémorial de Montlu.
00:53:46 On va retrouver en direct Thibault Marcheteau qui nous attend.
00:53:49 Thibault, je le disais, le président vient tout juste d'arriver
00:53:52 avec un dispositif de sécurité très important aujourd'hui sur place.
00:53:55 Thibault.
00:53:56 On a vu de nombreux hélicoptères.
00:54:04 Pour l'instant, aucune contestation n'est audible
00:54:08 depuis le Mémorial de la présidence de Montlu.
00:54:09 On entend par contre quelques trains qui abusent du klaxon.
00:54:12 On a quelques mètres des voies ici à Lyon.
00:54:15 Donc le président, accompagné du garde des Sceaux
00:54:18 et également du ministre de l'Éducation nationale
00:54:20 vont visiter ce Mémorial de Montlu,
00:54:22 un lieu chargé d'histoire après une séquence à Paris,
00:54:24 puisque de nombreux résistants ainsi que des juifs
00:54:26 ont été internés ici, notamment le résistant Jean Moulin,
00:54:29 le 21 juin 1943, où il intègre une cellule de 4 mètres carrés
00:54:34 au deuxième étage de cette prison
00:54:36 et va subir un interrogatoire d'une grande cruauté
00:54:38 par le chef de la Gestapo lyonnaise,
00:54:40 le boucher de Lyon, Klaus Barbie,
00:54:41 qui sera lui aussi emprisonné une semaine
00:54:44 lors de son procès en 1983.
00:54:46 C'est une visite plutôt rapide pour le président de la République,
00:54:49 puisque cette commémoration du 78e anniversaire de la victoire
00:54:53 du 8 mai 45 devrait durer deux heures ici à Lyon,
00:54:56 accompagné, je l'ai dit, du garde des Sceaux
00:54:57 et du ministre de l'Éducation nationale.
00:55:00 Et à la fin de cette visite, Emmanuel Macron
00:55:02 va revenir dans un discours d'une vingtaine de minutes
00:55:06 sur le rôle politique fondamental de la Résistance
00:55:09 et notamment de Jean Moulin, et cet esprit de résistance.
00:55:12 - Merci Thibault Marcheteau en duplex
00:55:15 devant le mémorial de la prison de Montluc.
00:55:17 On reste sur le terrain, retrouvé à présent
00:55:19 Célia Barotte et Olivier Gangloff.
00:55:21 Célia, la préfecture du Rhône a mis en place
00:55:23 un périmètre de sécurité avec notamment
00:55:25 une interdiction de manifester,
00:55:27 mais cela n'a pas empêché
00:55:29 quelques rassemblements sur place actuellement.
00:55:32 - Oui, en effet, Michaël, plusieurs centaines de manifestants
00:55:36 ont pris un départ de manifestation
00:55:39 depuis l'autopont de l'avenue des Frères Lumière.
00:55:43 Ils se sont dirigés ensuite sur la grande rue de la Guillotière.
00:55:48 En précortège, nous pouvons apercevoir
00:55:51 quelques individus plutôt radicaux,
00:55:54 vêtus de noir comme toujours.
00:55:55 Ils essayent de créer une deuxième manifestation,
00:56:00 un deuxième itinéraire de manifestation
00:56:02 dans les rues parallèles.
00:56:03 Les représentants de l'intersyndical
00:56:06 tentent vainement de créer un dispositif
00:56:10 plutôt de sécurité, une manifestation encadrée.
00:56:14 Et plusieurs tensions commencent à se faire ressentir.
00:56:16 Un abribus rue Garibaldi a fait l'objet de plusieurs saccages.
00:56:21 Les individus radicaux sont en train d'augmenter les tensions
00:56:24 face aux forces de l'ordre qui tentent d'encadrer
00:56:28 cette mobilisation non autorisée.
00:56:30 Merci beaucoup Célia Barotte pour ces précisions.
00:56:33 On va bien sûr suivre cette manifestation
00:56:35 qui est donc en cours à Lyon avec vous,
00:56:37 avec Olivier Gangloff qui est sur place
00:56:39 aujourd'hui à Lyon avec vous.
00:56:41 Et avant ce déplacement à Lyon,
00:56:43 le président de la République était à Paris
00:56:45 sur les Champs-Élysées pour la traditionnelle cérémonie du 8 mai.
00:56:50 Emmanuel Macron, vous le voyez à l'image,
00:56:51 a remonté l'avenue des Champs-Élysées
00:56:53 avant de se rendre au pied de l'Arc de Triomphe
00:56:55 où il a ravivé la flamme sur la tombe du soldat inconnu.
00:56:57 C'est une cérémonie qui s'est déroulée sous très haute sécurité.
00:57:00 On va écouter quelques témoignages de Parisiens
00:57:02 qui étaient finalement assez déçus par le dispositif mis en place aujourd'hui.
00:57:06 C'est vrai que c'est dommage parce que là par exemple,
00:57:08 les gens sont bloqués, enfin on est bloqués tous à un même endroit.
00:57:11 Et donc le quartier de Georges V, c'est un peu bloqué.
00:57:15 Oui, si, c'est un peu compliqué effectivement l'accès.
00:57:18 C'était un petit peu labyrinthe.
00:57:19 On a cela nommé entre tous les...
00:57:22 Effectivement, on a vu un peu tout un échantillon de forces de l'ordre.
00:57:25 On ne connaissait pas en province.
00:57:27 C'est un peu plus tranquille.
00:57:28 Effectivement, ça doit être révélateur d'une ambiance actuelle en France.
00:57:33 Et une manifestation surprise a été organisée hier
00:57:37 par la France Insoumise devant le siège de Renaissance.
00:57:40 Des faux billets de 500 euros ont été jetés par les manifestants.
00:57:42 Certains militants insoumis ont commencé à chanter.
00:57:45 Je cite Louis XVI, "On l'a décapité, Macron, on peut recommencer".
00:57:48 Et parmi eux, un élu insoumis, Christophe Prud'homme.
00:57:51 Je vous propose de regarder cette séquence
00:57:53 et ensuite la réaction d'Yvan Youfolle.
00:57:55 Macron, Macron, on peut recommencer.
00:57:59 Louis XVI, Louis XVI, on l'a décapité.
00:58:02 Macron, Macron, on peut recommencer.
00:58:06 Louis XVI, Louis XVI, on l'a décapité.
00:58:09 Macron, Macron, on peut recommencer.
00:58:13 Yvan Youfolle, on vient de voir ces images ensemble.
00:58:17 Est-ce qu'on peut dire que c'est un nouveau dérapage de la France Insoumise ?
00:58:19 Ce n'est rien d'étonnant.
00:58:21 Depuis le début, en effet, la France Insoumise prône une insurrection,
00:58:24 une insurrection violente et demande, à travers la violence,
00:58:26 à faire tomber la Ve République et à faire tomber notamment
00:58:30 les têtes qui représentent la Ve République.
00:58:31 Donc, en effet, nous sommes dans une insurrection qui est assumée
00:58:34 aujourd'hui par le chef principal, qui est Jean-Luc Mélenchon.
00:58:38 Et ces lieutenants se réclament d'ailleurs de Robespierre.
00:58:40 Vous en avez quelques-uns de la France Insoumise
00:58:42 qui ont dressé des panégériques à celui qui, en 1793,
00:58:46 a théorisé la terreur et a fait tomber ces têtes au nom de la Concorde.
00:58:50 Rappelez-vous, en 1793, le mot à la mode, ce n'était pas l'apaisement
00:58:55 comme aujourd'hui, mais c'était la Concorde.
00:58:56 Et on voit bien ce que la Concorde a donné.
00:58:58 Dans le reste de l'actualité, 500 cas d'atteinte à la laïcité
00:59:01 ont été recensés au mois de mars.
00:59:04 Une annonce faite hier par le ministre de l'Éducation nationale,
00:59:06 Papandy Haï, des chiffres en hausse par rapport au mois précédent.
00:59:09 Écoutez l'analyse de Michael Sadouni,
00:59:11 il est spécialiste des questions de laïcité.
00:59:13 Les députés LR Aurélien Pradié et Pierre-Henri Dumont
00:59:19 ne veulent pas du report de la loi Immigration
00:59:22 et indiquent vouloir déposer une demande de référendum
00:59:25 d'initiative partagée sur l'immigration.
00:59:27 La politique des quotas n'est pas à la hauteur du défi migratoire.
00:59:30 Il faudrait passer d'une immigration familiale subie, sous-qualifiée,
00:59:34 à une immigration de travail choisie, surqualifiée.
00:59:37 Le chaos migratoire s'installe progressivement
00:59:39 dans le quotidien de nos concitoyens.
00:59:40 Le report du projet de loi constitue une démission politique majeure.
00:59:44 Mais l'appel au peuple ne séduit pas l'opposition.
00:59:47 Ça ressemble un petit peu à un coup de com' désespéré
00:59:50 de la part des collègues LR.
00:59:53 Beaucoup ne savent plus où ils habitent.
00:59:55 On croit pas les républicains, tout simplement,
00:59:58 ils ont été au pouvoir, ils n'ont rien fait.
01:00:00 L'affaire est délicate.
01:00:02 Jusqu'ici, aucune demande de RIP n'a pu aboutir.
01:00:05 Les deux dernières, portées par la gauche contre la réforme des retraites,
01:00:09 ont été retoquées par le Conseil constitutionnel.
01:00:11 Ce n'est pas par un référendum qu'on va régler les problèmes
01:00:14 auxquels on est confrontés.
01:00:15 Il faudra savoir quelle nature de questions on va poser.
01:00:18 Quand vous avez des problèmes de délinquance, de violence,
01:00:20 de maîtrise des flux migratoires, de ghettoïsation, de ségrégation,
01:00:24 c'est à ça qu'il faut s'attaquer.
01:00:26 Fin avril, Elisabeth Borne, qui ne dispose pas de majorité à l'Assemblée,
01:00:30 a tendu la main aux républicains sur l'immigration
01:00:33 en appelant à un compromis.
01:00:35 Elle avait aussi écarté l'hypothèse d'un référendum
01:00:38 demandé par la droite.
01:00:41 Et puis, on vous en parlait dans les titres,
01:00:43 Jean-Michel Aulas et l'Olympique lyonnais, c'est terminé.
01:00:45 Le club a annoncé le départ de son président ce matin.
01:00:48 Jean-Michel Aulas occupait ses fonctions depuis 1987,
01:00:51 soit depuis plus de 36 ans.
01:00:53 Grâce à lui, l'OL a retrouvé la Coupe d'Europe
01:00:55 et a notamment obtenu 7 titres de champion de France consécutifs.
01:00:58 C'était entre 2002 et 2008.
01:01:00 Il sera remplacé par John Textor,
01:01:02 l'Américain qui avait racheté le club rhodanien en décembre dernier.
01:01:05 C'est la fin d'une très belle époque pour les supporters lyonnais.
01:01:08 On va écouter quelques témoignages.
01:01:11 C'est une triste nouvelle pour les Lyonnais.
01:01:13 Il a passé plus de 35 ans à la tête de l'Olympique lyonnais.
01:01:16 Après, il faut qu'il y ait une page qui se tourne.
01:01:18 C'est la fin d'une époque et c'est la mienne, de mon époque.
01:01:20 D'abord du dynamisme, un savoir-faire et puis de la compétence.
01:01:26 C'est un grand monsieur.
01:01:27 Moi, je le connais.
01:01:28 Je ne le connais pas personnellement, mais on le suit, on l'a suivi.
01:01:31 Il a amené beaucoup pour la ville de Lyon, sportivement.
01:01:34 J'espère que ça peut être un heureau nouveau.
01:01:35 Après, moi, j'ai peur que l'âme lyonnaise
01:01:37 et le centre de formation en pâtissent.
01:01:38 On le remercie vraiment.
01:01:40 Il va vraiment nous manquer parce que là,
01:01:43 il n'y en a plus beaucoup des présidents comme ça.
01:01:44 Il y avait Bernard Tapie avec Marseille.
01:01:46 Mais voilà, après, c'est comme ça.
01:01:48 Il faut savoir partir.
01:01:50 Et en ce jour de commémoration de la victoire des Alliés
01:01:52 sur l'Allemagne nazie, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est exprimé.
01:01:57 Il promet à la Russie une défaite comme celle de l'Allemagne.
01:02:00 On écoute le président ukrainien.
01:02:03 Tout le vieux mal que la Russie moderne ramène sera vaincu,
01:02:09 de la même manière que le nazisme a été vaincu.
01:02:12 En opposition à nos idéaux,
01:02:18 cet ennemi a de nouveau mis en place l'agression et l'annexion,
01:02:24 l'occupation et la déportation, le meurtre de masse et la torture,
01:02:29 bombardant les villes et brûlant les villages.
01:02:31 Notre victoire sera la réponse à tout cela.
01:02:34 Et voilà, c'est la fin de ce journal.
01:02:39 On va tout de suite partir à Lyon.
01:02:41 Vous allez pouvoir le découvrir sur ces images.
01:02:43 Emmanuel Macron qui est en train d'arriver au mémorial de la prison de Montluc
01:02:47 et qui est en train de se recueillir pour cet hommage rendu à Jean Moulin.
01:02:53 (La Marseillaise)
01:03:13 (...)
01:03:41 (La Marseillaise)
01:03:49 (...)
01:04:17 (...)
01:04:39 (La Marseillaise)
01:04:54 (...)
01:05:22 (...)
01:05:42 (...)
01:06:10 (...)
01:06:20 (...)
01:06:40 (...)
01:06:50 (...)
01:07:00 (...)
01:07:10 (...)
01:07:20 (...)
01:07:30 (...)
01:07:40 (...)
01:07:50 (...)
01:08:00 (...)
01:08:10 (...)
01:08:20 (...)
01:08:40 -Le R.M. Président, grâce aux sociaux de l'esthétique de prison de Moulin,
01:08:43 je paye un quart et quatre à libération de la prison
01:08:46 de ce régional de l'esthétique. Bienvenue.
01:08:51 -Merci beaucoup, M. le Président.
01:08:53 (...)
01:08:57 -Bonjour, Président. Je représente l'ANAC,
01:09:00 l'Association nationale des anciens combattants et amis de la résistance.
01:09:05 Je suis retraité.
01:09:07 -Merci, M. le Président.
01:09:09 -Merci pour votre présence.
01:09:12 (Propos inaudibles)
01:09:35 -Vous suivez en direct cet hommage à Jean Moulin
01:09:38 depuis le mémorial de la prison de Montluc,
01:09:41 le troisième arrondissement de Lyon.
01:09:43 Gauthier Lebret vient de nous rejoindre
01:09:45 du service politique de CNews.
01:09:48 Gauthier, on vient d'entendre les chants des partisans
01:09:52 à l'instant durant cet hommage rendu par le président de la République.
01:09:56 -Oui, le président de la République va ensuite visiter la cellule de Jean Moulin,
01:10:00 puisqu'on rappelle que c'est dans cette prison
01:10:02 qu'il a été torturé par Klaus Barbie
01:10:04 avant de décéder dans le train qui l'emmenait en Allemagne,
01:10:07 non loin de Metz.
01:10:08 Il va visiter la cellule de Marc Bloch, autre figure de la Résistance,
01:10:11 et puis il visitera la cellule du bourreau
01:10:14 qui s'est retrouvée des années plus tard jugée en France,
01:10:16 à savoir celle de Klaus Barbie.
01:10:19 Cette visite fait suite évidemment aux cérémonies de ce matin.
01:10:22 Vous voyez Eric Dupond-Moretti qui accompagne le président,
01:10:24 le garde des Sceaux et Papandia, et le ministre de l'Éducation nationale.
01:10:27 L'image qu'on garde de ce matin, c'est évidemment la remontée,
01:10:31 je vais dire un peu crépusculaire, du président de la République
01:10:33 des Champs-Élysées.
01:10:34 100 personnes sur les champs, des champs déserts.
01:10:37 C'est inhabituel pour un 8 mai ou un 11 novembre.
01:10:41 C'était la volonté aussi de la préfecture de police de Paris,
01:10:44 cadenasser les Champs-Élysées pour éviter toute casserolade.
01:10:47 Donc là on voit le président de la République
01:10:49 qui salue le couple Klarsfeld.
01:10:51 Voilà Serge Klarsfeld.
01:10:53 Il y a une manifestation qui se déroule actuellement
01:10:56 dans les rues de Lyon.
01:10:57 On sait que le préfet Duron a pris un arrêté
01:11:00 pour encadrer une grande zone,
01:11:03 une zone, j'allais dire XXL, autour de la prison de Montluc
01:11:06 pour empêcher tout rassemblement.
01:11:08 Donc cette manifestation, si elle rentre dans ce périmètre,
01:11:10 elle est interdite, évidemment,
01:11:13 parce que l'Elysée, les autorités voulaient éviter toute casserolade.
01:11:18 Des casserolades qui d'ailleurs ne seraient pas de bon ton.
01:11:21 Aujourd'hui, en cette journée du 8 mai,
01:11:23 là où Jean Moulin a été torturé.
01:11:26 Donc c'est pour ça que cet arrêté a été pris
01:11:29 par la préfecture Duron.
01:11:32 Je rappelle que la CGT a essayé de faire appel
01:11:34 en déposant un référé, que le tribunal n'a pas donné raison
01:11:37 cette fois-ci à la CGT.
01:11:38 Le tribunal l'avait fait.
01:11:40 Je vous rappelle que au moment du Stade de France,
01:11:42 de la finale de la Coupe de France entre Nantes et Toulouse,
01:11:45 le préfet de police avait fait le choix d'interdire les manifestations.
01:11:48 Le tribunal avait donné raison à la CGT,
01:11:50 mais très tardivement quand même.
01:11:52 Les syndicats avaient fait le choix de saisir la justice
01:11:54 et le tribunal avait donné raison.
01:11:55 Là, il se passe exactement l'inverse.
01:11:58 Le tribunal a donné raison au préfet Duron
01:12:02 et donc tout rassemblement aux alentours,
01:12:05 dans un périmètre encore une fois très très large,
01:12:07 plus qu'à l'accoutumé,
01:12:09 tout rassemblement est interdit.
01:12:11 Ce matin, il y avait sans doute aussi de l'excès de zèle
01:12:13 de la part de l'Elysée,
01:12:14 parce que c'était contre-productif aussi de voir
01:12:16 ces Champs-Elysées complètement clairesemées, vidées.
01:12:21 C'était quand même une image assez inédite
01:12:22 et c'est l'image qui restera de ce matin.
01:12:25 Là, on attend aussi le discours du président de la République
01:12:28 une fois qu'il pénètrera à l'intérieur de cette prison de Montluc
01:12:31 pour rendre hommage à Jean Moulin,
01:12:33 un exercice périlleux,
01:12:35 parce qu'il ne faut pas qu'il fasse trop de parallèles,
01:12:38 qu'il ne faut pas qu'il s'attende à faire trop de parallèles
01:12:40 avec l'actualité aujourd'hui.
01:12:42 Autrement, par exemple, à ce qu'ont fait les syndicats Force Ouvrière
01:12:44 qui se prétendaient quasiment être les représentants aujourd'hui de Jean Moulin
01:12:47 et être les résistants à Emmanuel Macron.
01:12:49 Ce sont vraiment des parallèles qui sont plus que douteux.
01:12:53 Yvan Rioufol, Gauthier Lebret parle d'excès de zèle,
01:12:57 presque ce matin, avec ce dispositif de sécurité.
01:13:00 Un président qui se retrouve finalement coupé des Français
01:13:04 aussi bien ce matin lors des commémorations que là,
01:13:07 lors de cet hommage devant cette prison de Montluc
01:13:11 dans le troisième arrondissement de Lyon,
01:13:13 puisqu'on le rappelle, le périmètre de sécurité
01:13:17 couvre une zone très vaste, finalement.
01:13:20 Personne ne peut accéder à cette zone du mémorial de la prison de Montluc.
01:13:24 Oui, et ce que l'on retiendra dans le fond,
01:13:26 c'est que le peuple est indésirable.
01:13:28 Le président de la République a voulu montrer
01:13:30 qu'il n'était pas isolé en allant au contact des gens.
01:13:33 Là, on est dans la politique du non-contact,
01:13:35 on est dans la politique du confinement
01:13:37 pour reprendre dans le fond cette politique sanitaire.
01:13:41 Là, nous sommes dans une sorte de politique sanitaire
01:13:43 qui éviterait le virus du peuple, si je puis m'exprimer ainsi.
01:13:46 C'est tout de même cette image-là que l'on retiendra du président de la République
01:13:50 qui ne veut pas entendre, ni même entendre, les protestations.
01:13:53 Alors j'entends bien que ce n'est pas le moment,
01:13:56 en ce 8 mai, de désacraliser cet événement, je l'entends aussi.
01:14:02 Mais on peut se demander si ce n'est le 8 mai qu'il faut sacraliser
01:14:05 ou si c'est la personnalité du président de la République qu'il faudrait sacraliser.
01:14:09 J'ai l'impression que c'est aussi la personnalité du président de la République
01:14:11 qu'il faudrait sacraliser, à ce point même
01:14:14 qu'il n'est plus à rentrer en contact avec les protestations de la France qui grogne.
01:14:19 La France grogne, non pas d'ailleurs parce qu'elle n'entend pas
01:14:22 rendre hommage à Jean Moulin,
01:14:24 mais cette France qui grogne se réclame elle aussi,
01:14:27 on en a vu les pancartes, elle se réclame elle aussi de la résistance.
01:14:29 Donc la résistance maintenant est en fait une perspective qui est partagée
01:14:33 à la fois par le pouvoir qui rend hommage, il a bien raison,
01:14:36 à ceux des grandes figures de la résistance,
01:14:38 mais elle est également partagée par ceux qui sont entrés en résistance face au pouvoir.
01:14:41 C'est pour ça que je suis très réticent à jeter la pierre, malgré tout,
01:14:46 à toutes ces manifestations qui profitent naturellement de cet événement
01:14:49 pour se faire entendre, parce qu'encore une fois,
01:14:51 une partie des Français juge maintenant que la situation est telle
01:14:54 qu'ils doivent, quoi qu'il arrive, se faire entendre
01:14:56 d'un pouvoir qui ne les entend pas et qui ne veut même plus les rencontrer.
01:14:59 - Mais n'était-ce pas une erreur de la CGT, Jean-Claude Dacé,
01:15:01 d'appeler à manifester un 8 mai ?
01:15:04 Faut-il sortir les casseroles les 8 mai ?
01:15:06 - Oui, en effet. Je ne vois pas très bien ce que viendraient faire
01:15:09 les drapeaux de la CGT dans une cérémonie qui est d'abord et avant tout
01:15:14 destinée à respecter les mémoires,
01:15:18 ou la mémoire des gens qui sont tombés
01:15:21 et qui nous permettent aujourd'hui d'évoluer en toute liberté.
01:15:24 Ce n'était pas le moment. Je pense que c'est même une lourde faute
01:15:27 totalement contre-productive d'aller mélanger les protestations
01:15:31 contre le problème des retraites, qui est parfaitement légitime.
01:15:35 Et puis une cérémonie comme celle-là, on aboutit en effet
01:15:39 à la création d'un périmètre de sécurité élargi,
01:15:43 qu'on peut retraiter, mais c'est ainsi, parce que ça vous élimine
01:15:46 tous ceux qui avaient envie de venir et de manifester leur soutien
01:15:50 et leur adhésion à ce qu'a représenté Jean Moulin et ses amis.
01:15:53 C'est dommage, mais encore une fois, je rappelais qu'hier,
01:15:56 les responsables de la sécurité présidentielle se méfient maintenant
01:16:01 du climat qui règne, non pas seulement en France,
01:16:04 aussi en Angleterre, la preuve. Il n'y avait pas un public
01:16:08 qui était autour de la ville de Westminster hier.
01:16:10 Il y avait un immense secteur sécurisé autour de l'église
01:16:15 parce qu'on ne sait jamais. A priori, il y avait moins
01:16:18 s'endroit de risque.
01:16:19 - La foule était à Buckingham, malgré tout.
01:16:21 - Mais personne n'a dit contraire.
01:16:23 - On a eu la foule à envahir les afflux.
01:16:25 - Mais je ne dis pas le contraire. Je parle de la sécurité
01:16:28 pour préserver, j'imagine, l'intégrité des invités.
01:16:31 On ne sait jamais ce qui peut se passer par les temps qui courent.
01:16:34 Voyez bien que pour un oui ou pour un non, n'importe qui est capable.
01:16:37 - Ça ne me semble pas comparable, malgré tout.
01:16:40 C'est justement l'inverse.
01:16:42 - Il y avait, je suis d'avance, autour de la ville de Westminster,
01:16:45 il y avait un immense secteur qui était sécurisé et préservé.
01:16:49 C'est exactement la même chose.
01:16:51 - Les images qui resteront sont malgré tout celles d'une foule
01:16:53 qui est au contact de la marge.
01:16:55 - C'est pour ça que la comparaison a ses limites.
01:16:57 Mais encore une fois, les services de sécurité maintenant
01:17:01 se méfient parce que vous pouvez tomber sur n'importe qui
01:17:03 à n'importe quel moment.
01:17:05 - En Angleterre, on a vu une partie du peuple communier
01:17:07 avec Jean-Luc Troye et ce matin, on a vu l'absence de peuple
01:17:10 et le désert autour de la ville de Westminster.
01:17:13 - On ne va pas retourner en Angleterre.
01:17:16 - Il faut se mettre à la place des services de sécurité
01:17:19 qui en atrouillent.
01:17:21 On ne sait jamais ce qui peut arriver.
01:17:23 Notre système est différent, il y a un problème politique
01:17:26 qui est lourd à gérer et qui fait qu'on aboutit à ce résultat,
01:17:29 qui fait que cette cérémonie n'a sans doute pas l'ampleur
01:17:31 et le manque d'adhésion du peuple, à l'évidence.
01:17:34 - On peut effectivement aussi se poser la question
01:17:37 de ce qui va advenir des cérémonies du 14 juillet.
01:17:40 - Je ne sais pas.
01:17:42 - Dans un instant, ce sera 90 minutes, un fois avec Thierry Cabane,
01:17:45 mais juste avant, Gauthier Lebret, un mot sur ce qui va se passer
01:17:48 dans les prochaines minutes, dans les prochaines heures.
01:17:51 Emmanuel Macron doit prononcer un discours, une fois,
01:17:54 qui sera à l'intérieur de cette prison de Montluc.
01:17:56 - Absolument, là, il est en train de saluer le maire de Lyon,
01:17:58 maire écolo Grégory Doucet, et donc ensuite,
01:18:01 il va rentrer effectivement dans cette prison
01:18:03 et il fera un discours d'ici quelques minutes.
01:18:06 Il va visiter la cellule de Jean Moulin,
01:18:09 puisqu'on rappelle que c'est dans cette prison
01:18:11 que Jean Moulin a été torturé par Klaus Barbie.
01:18:14 Il va aussi visiter la cellule d'un autre résistant,
01:18:17 une autre grande figure, celle de Marc Bloch.
01:18:20 Et donc ensuite, il visitera la cellule du bourreau,
01:18:23 du bourreau de Jean Moulin, à savoir Klaus Barbie,
01:18:26 celui qu'on a surnommé "le boucher de Lyon".
01:18:29 Et donc Emmanuel Macron, puisque Klaus Barbie,
01:18:31 une fois qu'il a été arrêté, des années plus tard,
01:18:33 est lui aussi enfermé à la prison de Montluc
01:18:36 pendant une courte période.
01:18:37 Et donc Emmanuel Macron visitera également
01:18:39 la cellule de Klaus Barbie.
01:18:41 Donc on attend son discours, exercice périlleux.
01:18:43 Il ne faut pas faire trop de parallèles entre le passé
01:18:45 et la situation actuelle.
01:18:47 On sait que Force Ouvrière, qui a appelé à la manifestation
01:18:50 comme la CGT, d'ailleurs, on rappelle que les manifestations
01:18:52 sont interdites, la CGT a essayé de faire un recours
01:18:55 devant la justice. Ce recours n'a pas abouti.
01:18:58 La justice a donné raison au préfet Duron,
01:19:01 qui a délimité une grande zone où la manifestation est interdite.
01:19:04 On sait qu'une manifestation, en ce moment,
01:19:07 est organisée dans les rues de Lyon.
01:19:09 Si elle rentre dans ce périmètre, elle sera hors la loi,
01:19:12 quelque part. Et donc, oui, il faut éviter les parallèles,
01:19:15 parce que, par exemple, Force Ouvrière a essayé
01:19:17 d'invoquer Jean Moulin pour dire qu'aujourd'hui,
01:19:19 les résistants modernes, c'était eux.
01:19:21 Il faut éviter tous ces parallèles qui sont vraiment douteux.
01:19:25 - Eh bien, bonjour, bonjour.
01:19:28 Place à 90 minutes info, donc émission spéciale
01:19:32 consacrée à la visite d'Emmanuel Macron à Lyon,
01:19:35 en hommage, vous le disiez, Gauthier Lebret à Jean Moulin,
01:19:38 en ce 8 mai 2023. Emmanuel Macron, donc,
01:19:41 il va visiter le mémorial de la prison de Montluc à Lyon,
01:19:45 une visite sous très haute protection, comme ce matin,
01:19:48 lors de la cérémonie du 8 mai à Paris.
01:19:50 Avec moi, pour vous commenter cet après-midi,
01:19:54 évidemment, Gauthier Lebret. On ne se quitte plus
01:19:56 depuis ce matin, mon cher Gauthier.
01:19:58 Et j'aurais besoin, évidemment, de votre expertise.
01:20:00 Et on attend avec une grande impatience
01:20:02 le contenu du discours d'Emmanuel Macron tout à l'heure.
01:20:05 J'ai le plaisir d'accueillir également Jonathan Cixous,
01:20:07 journaliste à Coseur.
01:20:09 - Bonjour Thierry.
01:20:10 - Soyez bienvenu. J'en profite pour montrer
01:20:12 le tout dernier débat.

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