• l’année dernière
Emmanuel Macron commémore ce lundi 8 mai la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Il s'est rendu à Lyon au Mémorial national de la prison de Montluc pour rendre hommage à Jean Moulin 

Category

🗞
News
Transcription
00:00 je vous présente William et Zoé, qui vont travailler.
00:05 Du coup, à vos côtés, pour vous présenter,
00:06 M. le président de l'administration des enfants visuels.
00:10 (Propos inaudibles)
00:15 (...)
00:20 -Donc, je m'appelle William Gravière.
00:23 Zoé Champy, on va vous présenter les enfants visuels
00:26 et leur histoire.
00:29 Donc, on se présente.
00:31 On est une classe première du lycée René Descartes.
00:34 C'est un génial.
00:35 Et on est, pour 2 ans, la classe ambassadrice de la mémoire
00:38 pour le Mémorial national de la prison de Montluc.
00:42 Et donc, le but de ce projet de classe,
00:44 évidemment, c'est d'honorer la mémoire
00:48 des Juifs déportés, des victimes de la Shoah
00:52 et des résistants, de faire connaître le Mémorial
00:55 et de faire connaître l'histoire de la Shoah dans notre lycée.
01:00 Voilà. Et donc, moi, je vais vous présenter
01:02 le début de l'histoire des enfants visuels.
01:04 Et la maison visuelle, elle a été créée par Sabine Zlatin.
01:08 Sabine Zlatin, c'est une infirmière pour la Croix-Rouge,
01:11 une aide sociale auprès de l'OSEE, l'oeuvre de secours aux enfants.
01:15 Et à partir de mars 42,
01:18 elle dirige une maison qui a pour but
01:21 de récupérer des enfants sortis de...
01:25 Des enfants sortis de déportation, pardon,
01:27 et de les héberger.
01:30 Voilà, donc, le contexte de la création de la maison visuelle,
01:34 c'est un contexte qui commence à l'été 42,
01:37 lorsque le gouvernement de Vichy négocie
01:40 avec les autorités allemandes la livraison de 10 000 Juifs
01:45 de la zone sud, de la zone libre,
01:48 et qui plus est, sur proposition de Pierre Laval,
01:51 qui est un éminent membre du gouvernement de Vichy,
01:54 et pour atteindre ces quotas,
01:56 la déportation d'enfants de moins de 16 ans
01:59 est autorisée par les autorités allemandes.
02:03 En plus de cela, en réaction à l'invasion
02:06 au débarquement des troupes alliées en Afrique du Nord
02:09 le 11 novembre 1942,
02:12 les troupes allemandes envahissent la zone sud,
02:15 la zone libre, qui n'est donc plus du tout une région sûre
02:19 pour les enfants juifs et pour les populations juives,
02:21 et donc, pour cette raison,
02:23 l'OSCE décide de fermer les maisons qui accueillaient des enfants
02:27 et de les disperser pour leur sécurité.
02:29 En revanche, un territoire français encore plus au sud,
02:33 contrôlé par les Italiens,
02:35 est une zone plus sûre pour les populations juives
02:38 qui s'y réfugient en masse,
02:40 parce que les troupes italiennes mènent une politique
02:43 bien plus bienveillante à l'égard des populations juives,
02:46 qui s'y réfugient, donc.
02:48 Et donc, c'est pour cette raison que Sabine Zlatin,
02:51 accompagnée de son mari, Miro Zlatin,
02:53 et de quelques enfants juifs,
02:55 quittent le sud au printemps 43,
02:58 oui, au printemps 43,
03:01 et se rendent dans l'Ain,
03:02 territoire contrôlé par les Italiens,
03:04 où ils sont mis en contact avec le sous-préfet de Belay,
03:08 qui les installe dans une grande maison à l'Elinaz,
03:11 qui est un hameau proche d'Izieu.
03:13 Alors, cette grande maison, on la connaît aujourd'hui
03:15 sous le nom de Maison d'Izieu,
03:18 et elle accueillera, entre mai 43 et avril 44,
03:21 environ une centaine d'enfants juifs qui habiteront là-bas.
03:26 Mais on est ici, avant tout, pour vous parler des enfants d'Izieu.
03:30 On est ici pour vous parler de Egon Gagnel,
03:33 de Jacob, Eli, Esther, Benassayag,
03:37 de Sarah Schuklaber, de Joseph Goldberg,
03:41 de Claude Levent-Reifman, de Paula Mervelstein,
03:45 mais c'est au total 44 enfants
03:48 dont le destin tragique débute au matin du 6 avril 44,
03:52 lorsque, sous ordre de Klaus Barbie,
03:55 une voiture de la Gestapo, accompagnée de 2 camions de la Wehrmacht,
04:00 arrive à Izieu et à la maison,
04:02 la grande maison d'Izieu, à l'Elinaz,
04:04 et rafle les 44 enfants,
04:06 ainsi que les 7 adultes qui étaient présents avec eux.
04:10 La rafle est très violente, les voisins en témoignent,
04:13 ils étaient jetés comme des sacs à pommes de terre dans les camions.
04:17 C'est eux qui le disent.
04:19 Mais de cette rafle, de ces arrestations,
04:22 2 personnes ne sont donc pas arrêtées.
04:24 Le 1er, c'est Léon Reifman, un éducateur,
04:27 qui est en bas de la liste, un adulte qui était présent avec eux,
04:30 et qui n'est pas arrêté, car il réussit à s'échapper
04:34 et à s'enfuir en sautant par la fenêtre.
04:37 Le 2d, René Voucher, lui, est arrêté,
04:42 mais ensuite reconnu par sa cousine comme non-juif.
04:45 Il est donc relâché par les autorités allemandes.
04:48 Sabine Zlatin, elle, en apprenant la rafle,
04:51 quelques jours plus tard,
04:53 fera tout pour faire libérer ses enfants.
04:55 Elle se rend à Vichy, elle se rend à Paris,
04:57 elle contacte la Trois-Rouges,
05:00 mais en vain, quand elle se rend à la maison d'Izieu,
05:03 sur les lieux de la rafle, quelques semaines plus tard,
05:06 elle retrouve la maison mise à sac
05:08 et récupère donc quelques lettres et dessins
05:11 réalisés par les enfants,
05:12 qui constituent aujourd'hui la collection
05:15 et les archives de la colonie.
05:17 -Le lendemain, les 44 enfants et les 7 adultes raflés à Izieu
05:21 sont emmenés à la gare de Pirage
05:23 pour prendre un train à direction du camp de Transil.
05:26 Ils y arrivent le 8 avril 1944.
05:29 Alors, ce n'est pas la fin de leur calvaire,
05:32 car ce n'est pas leur destination finale.
05:34 Ils sont, en effet, ensuite déportés par 6 convois différents.
05:38 Dans ces voyages, les conditions, elles étaient horribles.
05:41 Ils souffraient de la faim, de la soif et du manque d'hygiène.
05:44 Une partie d'entre eux, une grande partie d'entre eux,
05:47 vont arriver à Auschwitz-Birkenau,
05:49 dans le plus grand camp de la mort,
05:51 où ils sont tous gazés,
05:53 à l'exception de Léa Feldblum,
05:55 qui va être la seule survivante à cette déportation.
05:59 Un autre groupe, composé de 2 adolescents,
06:01 accompagnés de miroirs latins,
06:03 vont, eux, être déportés dans les Pays-Baltes,
06:05 où, dès leur arrivée, ils vont être fusillés.
06:09 Alors, Léa Feldblum,
06:12 elle va rester traumatisée toute sa vie par ces tortures
06:14 et par le sort qui a été réservé à la colonie d'Izieu.
06:19 C'est pour ça, c'est pour leur rendre honneur
06:21 qu'elle va témoigner au procès de Klaus Barbi, en 1987,
06:25 même si ce dernier n'était pas sur les lieux lors de son témoignage.
06:30 Alors, maintenant, nous allons vous présenter le document
06:32 que vous voyez juste ici.
06:35 L'original de ce document,
06:36 il a été retrouvé par Serge Klarsfeld.
06:40 Il a constitué une des pièces maîtresses
06:42 pour l'accusation de Klaus Barbi
06:44 pour son procès de 1987,
06:46 quand il était accusé de crime contre l'humanité.
06:50 Ce document, c'est un telex.
06:52 Alors, pour information, le telex, c'est un réseau de communication
06:57 permettant l'envoi et la récupération de messages
07:00 via des signaux électriques.
07:02 Ces signaux électriques, ils étaient reçus par des téléscripteurs
07:05 et ils prenaient une forme tactile graphiée,
07:07 ensuite, sous l'aspect de bandes de textes.
07:10 La Gestapo utilisait beaucoup ce moyen de communication
07:13 lors de la Seconde Guerre mondiale.
07:16 Et le telex que nous avons ici, l'original,
07:19 a été fait par Klaus Barbi
07:21 le soir du 6 avril 1944.
07:27 Il y évoque
07:30 le barrafe des enfants d'Isieux, en y dénombrant le nombre de victimes.
07:34 Klaus Barbi, qui d'ailleurs nie en avoir été l'auteur.
07:37 Néanmoins, nous voyons les lettres I.A.,
07:40 qui sont les initiales de "I. Ma part au traque", sous ordre,
07:43 en français, suivi du petit mot "guest", signé,
07:46 et du nom de Barbi,
07:48 ce qui en fait une preuve accablante.
07:50 Ce telex est adressé au chef de la Gestapo parisienne.
07:55 Et les propos, exactement, les voici.
07:59 "Il a été mis fin, ce matin, aux activités de foyer d'enfants d'Isieux,
08:03 colonie d'enfants Isieux 1.
08:06 Au total, 41 enfants, âgés de 3 à 13 ans, ont été arrêtés.
08:11 De plus, l'ensemble du personnel juif,
08:14 dont 10 têtes, dont 5 femmes, a également été arrêté.
08:18 Il n'a été trouvé ni argent liquide, ni objet de valeur.
08:22 Le transport vers Drancy aura lieu le 7 avril 1944."
08:26 Alors là, Klaus Barbi, des nombres...
08:29 Donc 41 enfants et 10 adultes,
08:31 c'est parce qu'il considérait les adolescents comme des adultes.
08:35 Voilà. Nous espérons tous que la mémoire de cette histoire perdure,
08:39 afin de rendre hommage à tous ces enfants,
08:43 ces adolescents et ces adultes,
08:45 morts juste parce qu'ils sont nés juifs.
08:47 Nous espérons aussi que cette mémoire nous permettra
08:51 de ne pas reproduire les erreurs du passé.
08:54 Alors merci à tous de votre présence et de votre écoute.
08:57 -Merci.
08:58 -Le projet a été conduit.
09:00 -Merci beaucoup.

Recommandations