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Mardi 9 mai 2023, SMART JOB reçoit Dominique Carlac'h (Présidente, Vice-Présidente, D&Consultants;, MEDEF)

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00:00 ...
00:11 -Le Cercle RH est un grand entretien.
00:14 Aujourd'hui, à la rencontre de Dominique Carlac.
00:17 Vous la connaissez, vous allez la découvrir,
00:19 peut-être mieux la découvrir.
00:21 Elle est vice-présidente du MEDEF,
00:23 elle en est la porte-parole et elle est candidate
00:26 à la succession de Geoffroy Roux de Bézieux.
00:29 -Bonjour. -Ravie de vous accueillir.
00:31 D'abord, un petit mot, avant de rentrer dans tous les sujets
00:34 sur lesquels vous êtes interpellée,
00:36 parce que c'est une vraie campagne électorale que vous menez.
00:40 C'est très fatigant, la campagne du MEDEF.
00:42 -C'est pas fatigant, c'est stimulant.
00:44 On n'y va pas par hasard quand on décide d'être candidat.
00:48 J'ai été candidate une fois il y a cinq ans,
00:50 c'était un tour de chauffe. -Vous étiez ralliée
00:53 à Geoffroy Roux de Bézieux. -Avant l'issue du scrutin.
00:56 Et en fait, quand on décide, on le décide en confiance
00:59 et en conscience, c'est-à-dire qu'on n'a pas
01:01 une pression externe, en tout cas pour ce qui me concerne,
01:04 c'est un vrai alignement personnel de me dire,
01:07 maintenant, je pense que compte tenu
01:09 de la situation des entreprises, du monde du travail
01:13 et de ma situation personnelle aussi,
01:15 j'ai envie d'y aller et c'est une vraie motivation.
01:18 Donc on sent pas la fatigue, en réalité.
01:20 Moi, je la sens pas. -Il y a eu pas mal...
01:23 Il y a eu une femme qui a pris les rênes du MEDEF.
01:27 -Oui, en 2005. -En 2005.
01:29 Laurence Parizeau, les sondages,
01:31 vous, c'est des consultants, c'est du tertiaire.
01:34 Quand on parle du MEDEF, on se souvient du CNPF,
01:36 qui était une organisation très puissante,
01:39 c'était quand même l'industrie qui régnait
01:41 dans cette organisation. On voit aussi à travers vous,
01:44 votre histoire et votre parcours,
01:46 que le MEDEF, c'est aussi le tertiaire,
01:48 c'est le conseil, c'est des consultants.
01:51 C'est un peu nouveau. -Le MEDEF, il faut le rappeler,
01:54 c'est 110... C'est 100 fédérations professionnelles,
01:57 et il y a tous les métiers. Vous avez les restaurateurs,
02:00 les gens de la transformation alimentaire,
02:02 les gens des industries de santé...
02:04 -Que de la métallurgie. -Bien évidemment.
02:07 Le bâtiment, les travaux publics.
02:09 Vous avez le SYNTEC, dont je fais partie.
02:11 Juste petite précision,
02:13 mon entreprise fait de l'ingénierie industrielle.
02:16 On oppose souvent les services à l'industrie.
02:19 Ma conviction, c'est qu'il n'y aura pas d'industrie forte
02:22 si il n'y a pas d'ingénierie forte.
02:24 -C'est quoi, l'industrie 3.0 ?
02:26 C'est cette industrie 4.0, très moderne,
02:28 tournée, innovante. -Oui, innovante.
02:31 Il y a eu 4 révolutions industrielles.
02:33 Je ne vais pas vous faire un cours d'économie industrielle,
02:36 mais il y a eu 4 révolutions.
02:38 La 4e révolution industrielle que l'on traverse,
02:41 c'est le monde de la donnée, la data.
02:43 Comment on pilote l'outil productif avec la donnée
02:46 pour être au plus précis des besoins ?
02:48 -Un mot sur vous et plusieurs.
02:50 Vous êtes une sportive de haut niveau.
02:52 -Je le fus. -Vous le fus.
02:54 Sport-études, athlétisme, 4 fois 400.
02:58 -Et 400 m, individuellement.
03:00 -C'est une épreuve très technique,
03:02 il faut le préciser, dans ce monde de l'athlée.
03:04 Vous dites même que vous étiez presque plus forte
03:07 quand vous étiez en équipe que quand vous étiez seule.
03:11 Ca vous incarne, cette idée aussi
03:13 de ne pas être la présidente omnipotente
03:16 du syndicat patronal, mais d'être en équipe ?
03:19 -En fait, j'ai plus brillé dans le 4 x 400 m national,
03:23 où on emmenait 6 filles en équipe de France
03:26 et on en prenait 4 le jour J,
03:28 parce qu'il y a un effet d'entraînement.
03:30 Quand vous faites le 4 x 400 m, vous imaginez,
03:33 c'est le tour de piste, et vous prenez le bâton
03:35 et vous partez le lancer, vous commencez à courir,
03:38 vous tendez à nouveau le bâton,
03:40 et vous êtes aspirée par la fille qui est devant vous
03:43 ou par l'envie de faire gagner votre équipe.
03:46 -Il vous tend le bâton,
03:47 il vous a bien tendu.
03:49 -Non, Geoffroy Roux de Bézieux,
03:51 il a un...
03:53 Il s'est donné une obligation de neutralité,
03:55 et je trouve ça sain.
03:57 Je trouve ça sain, car on a travaillé ensemble
04:00 pendant 5 ans, j'ai adoré travailler avec lui,
04:02 je l'avais ralliée, ça n'était pas par hasard,
04:05 et donc il a décidé d'être neutre,
04:07 et je trouve ça sain, et ça lui correspond.
04:10 -Deux sujets, la réforme des retraites
04:12 et les enjeux du dialogue social.
04:14 C'est vraiment le sujet d'actualité,
04:16 vous êtes interpellée lors de la dernière rencontre
04:19 du président Macron, il n'y avait que les représentants patronaux
04:23 qui étaient devant le président de la République.
04:26 Il est au point mort, ce dialogue social ?
04:28 On a le sentiment qu'on est dans deux orchestres
04:31 qui, d'une manière très disparate,
04:33 jouent leurs partitions et ne se parlent plus.
04:36 C'est la réalité ?
04:38 -En fait, le dialogue social, entre partenaires sociaux,
04:41 c'est-à-dire entre organisations syndicales
04:44 et organisations patronales,
04:45 il a toujours été vivant et il continue.
04:48 En revanche, c'est vrai que, depuis quelques années,
04:51 le souhait du président de la République
04:53 de faire des réformes et de les faire vite,
04:56 parfois, lui a fait oublier les corps intermédiaires,
04:59 et les corps intermédiaires, c'est les organisations syndicales.
05:03 -Vous dites comme Laurent Berger, côté syndicats salariaux.
05:06 -Et donc, là, moi, mon point, en tant que candidate
05:09 et en tant que future présidente du MEDEF,
05:11 il faut absolument qu'on réinstalle le dialogue
05:14 entre partenaires sociaux pour faire des propositions
05:17 qui concernent la vie des Français,
05:19 c'est beaucoup le monde du travail.
05:21 Le dialogue, il n'est pas mort. -Dans les entreprises, il existe.
05:25 -Il n'y a jamais eu aussi peu de conflictualité
05:27 dans les entreprises. -Quel paradoxe.
05:30 -Voilà. Pourquoi ? Parce qu'en fait, le Covid est passé par là,
05:33 et quand toute l'organisation du travail s'est arrêtée,
05:36 parce qu'on était tous confinés, il a fallu trouver des solutions.
05:40 Le fait d'entrepriser le salarié était assez aligné
05:43 sur le fait qu'il fallait préserver le monde du travail
05:46 et qu'il y ait du travail.
05:48 Dans ces cas-là, on se met d'accord
05:50 et on organise le travail au mieux.
05:52 -Je lisais que le CNPF, il y avait un million d'entreprises,
05:55 peut-être me trompez-je, et que petit à petit,
05:58 les choses se sont effritées, que le MEDEF a perdu.
06:01 J'ai envie de dire qu'il y a un effritement,
06:03 que ce soit chez les syndicats salariaux ou patronaux,
06:07 il y a une désyndicalisation. Est-ce que là-dessus,
06:10 si je prends les rênes du MEDEF, je vais réenchanter tout ça ?
06:13 -C'est un peu mon point, c'est de dire qu'aujourd'hui,
06:16 le MEDEF reste le leader des organisations patronales,
06:19 puisqu'on a 190 000 entreprises, 100 fédérations, 130 territoires,
06:23 et de la toute petite entreprise
06:25 jusqu'aux plus grosses entreprises du CAC 40.
06:27 Ce que je dis, c'est que moi, présidente du MEDEF,
06:31 je veux réinstaurer un patronat fort, un MEDEF fort,
06:36 et surtout, je voudrais aller sur un concept assez original
06:40 qui est de se dire que je veux prendre le leadership
06:42 sur l'interpatronale. Ce qu'on a vu dans la séquence retraite,
06:46 ce qui a cristallisé la colère sociale,
06:49 ça a été aussi la renaissance de l'intersyndicale,
06:52 c'est-à-dire que tous les syndicats de salariés se sont alignés.
06:55 Ca a fait beaucoup de buzz. -Historique.
06:58 -Historique. Depuis 1995, on n'avait pas eu ça.
07:00 Moi, ce que je dis, c'est qu'à ce stade,
07:03 nous avons besoin du dialogue social,
07:05 mais nous avons également besoin d'un MEDEF fort
07:08 et de rappeler aux Français que l'entreprise,
07:11 dans un état-providence qui est à bout de souffle,
07:13 l'entreprise, c'est la solution.
07:15 Et pour célébrer cette entreprise,
07:17 la création de valeur des entreprises,
07:20 il faut qu'on ait un patronat fort et qu'on soit alignés.
07:23 D'où cette idée de leadership,
07:25 je voudrais incarner le leadership de l'interpatronale
07:28 pour faire progresser les solutions des entreprises.
07:31 -Avec une CPME qui n'est pas toujours tendre
07:33 à l'égard du MEDEF qui dit que c'est nous
07:36 qui avons des entreprises intermédiaires.
07:38 -Ca ne sert à rien de faire la guéguerre.
07:41 -Vous êtes pour le rassemblement.
07:43 -Exactement. Le sujet, c'est faisons valoir
07:45 les solutions des entreprises,
07:47 quelles qu'elles soient.
07:49 On est trois organisations patronales
07:51 représentatives. Il y a le MEDEF, la CPME, l'U2P.
07:54 J'en appelle à cet interpatronal. -C'est le 3 x 400 m.
07:57 Vous jouez en équipe à 3. Il faut jouer la main dans la main.
08:00 -La main dans la main, oui.
08:02 -Un petit mot sur les sujets, là, qui sont...
08:05 Il y a quelques sujets autour de la démocratie en entreprise,
08:08 du salarié citoyen, de ce salarié qui est très citoyen
08:11 dans l'entreprise et qui est aussi, finalement,
08:14 très observateur de la vie des entreprises,
08:16 avec les raisons d'être.
08:18 Vous avez eu des polémiques sur certains experts
08:20 qui disaient que ça suffit, la raison d'être.
08:23 Comment vous vous situez sur ces sujets ?
08:25 -Ca fait 5 ans que je pilote ces travaux au MEDEF,
08:28 les sujets de RSE et de la place de l'entreprise dans la société.
08:32 Ce que je pense, les signaux faibles que j'ai analysés
08:35 dans la mandature passée, c'est qu'il y a un rôle politique
08:39 qui est de plus en plus assigné à l'entreprise.
08:41 Il y a la guerre en Ukraine.
08:43 Les citoyens, les salariés nous disent
08:45 "Qu'est-ce que vous faites, qu'est-ce que vous en pensez ?"
08:49 Un chef d'entreprise dans la boulangerie industrielle
08:52 va dire "Moi, je ne suis pas concerné,
08:54 "j'ai de la boulangerie industrielle."
08:56 "Qu'est-ce que vous en pensez ?"
08:58 Ca renvoie à un signal qui est que la responsabilité
09:01 de l'entreprise est sans cesse élargie.
09:03 Ca pose la question, et moi, c'est quelque chose
09:06 que je porte en tant que candidate à la présidence du MEDEF,
09:09 qui est la place de l'entreprise dans la société.
09:12 Comment on réencastre l'entreprise et l'économie dans la société ?
09:16 C'est attendu de nos salariés, de beaucoup de nos dirigeants.
09:19 Si on veut continuer à avoir plus d'adhérents
09:22 et développer notre organisation patronale,
09:25 il faut répondre à ces questions.
09:27 -Double question, le partage de la valeur
09:29 pose la question, et qui est posée par les salariés,
09:32 syndiqués ou pas, d'ailleurs, sur les écarts de salaire,
09:35 sur le fait que l'entreprise, parfois,
09:37 a des dirigeants excessivement bien payés
09:40 au dépens des premières lignes.
09:42 -Je dis trois choses à ce sujet.
09:44 -Vous êtes interpellée sur ce sujet.
09:46 -Oui, je dis trois choses.
09:48 D'abord, sur les salaires, il y a ce qui est faisable
09:50 et ce qui est souhaitable. Ce qui est souhaitable,
09:53 c'est d'avoir une continuité de l'augmentation de salaire
09:57 dans le temps. Il y a ce qui est faisable,
09:59 ce qui est vrai pour les particuliers,
10:01 l'inflation, et pour les entreprises.
10:03 C'est le premier sujet.
10:05 Le deuxième sujet, c'est qu'on est arrivé
10:07 à un accord sur le partage de la valeur
10:10 avec les syndicats.
10:11 -C'est CGTR.
10:12 -Oui, mais c'est historique.
10:14 Le gouvernement pensait qu'on n'y arriverait pas.
10:17 Ca va donner des clés pour les chefs d'entreprise
10:20 qui veulent partager la valeur.
10:22 Mais le troisième sujet, c'est que,
10:24 avant de partager la valeur, il faut la créer.
10:27 Moi, ce que j'aimerais installer dans le débat
10:30 en tant que présidente du Medef,
10:32 c'est vraiment resoomer sur la création de valeur
10:35 d'une entreprise.
10:36 La création de valeur n'est pas que pour les actionnaires.
10:39 C'est une création de valeur économique,
10:42 on crée des emplois, on exporte,
10:44 c'est une création de valeur sociale.
10:46 On peut prendre l'ascenseur social dans une entreprise,
10:49 ce qui n'est pas le cas dans un concours administratif.
10:52 C'est un lieu d'épanouissement.
10:54 Mon sujet, c'est l'entreprise, c'est la solution.
10:58 Là où l'Etat, face à un certain nombre de défis sociaux,
11:01 et dans la rue, est-ce qu'on s'adresse à l'entreprise
11:04 ou aux limites de l'Etat ?
11:06 C'est plutôt la deuxième raison.
11:08 -Les limites de l'Etat. -Les limites de l'Etat.
11:11 -L'entreprise venant supplé. -L'entreprise vient supplé,
11:14 mais je ne dis pas supplé, c'est que l'entreprise
11:17 est la solution, encore d'ascenseur social.
11:20 -Un petit mot, c'est un vrai sujet qui impacte les petits commerces,
11:24 mais comment vous réagissez à ce qui est en train
11:27 de devenir une véritable affaire sur l'agence de garantie
11:30 des salaires ? Il faut le repréciser,
11:32 pour ceux qui ne connaissent pas cette institution peu connue,
11:36 elle garantit, lorsqu'une entreprise est défaillante,
11:39 les salaires. J'ai vu qu'Anticor était parti civil
11:42 et indique qu'il y aurait eu 15 milliards d'euros
11:46 d'argent détournés. Vous allez être interpellé sur ce sujet.
11:49 Vous faites un tour de France, vous allez rencontrer
11:52 le président de Medef locaux. Qu'est-ce que ça vous inspire ?
11:56 L'UNEDIC s'est retiré, la CPME a claqué la porte,
11:59 et le Medef est indirectement dans la tourmente.
12:02 -La première chose que ça m'inspire,
12:04 c'est la sidération. Je suis sidéré de ce que je lis.
12:07 Je ne savais pas. Donc, j'attendrais,
12:11 bien évidemment, d'avoir la confirmation,
12:14 mais si cela est vrai, c'est grave.
12:17 Donc, moi, j'en appelle, à nouveau,
12:20 dans ce que je dis depuis le début de cette campagne,
12:22 à un vrai débat sur le fond, sur à quoi on sert,
12:25 à quoi servent les organisations patronales et syndicales,
12:29 et qu'on soit dans l'exemplarité.
12:31 C'est vraiment mon point. Dans un monde
12:33 où la société attend de la transparence
12:35 et de l'exemplarité de ses dirigeants,
12:38 il faut que le Medef soit exemplaire également.
12:41 -Ca veut dire quoi ?
12:42 Il faudra se plier aux enquêtes internes ?
12:44 J'ai vu que l'UNEDIC réclamait des enquêtes.
12:47 -C'est ce que je viens de vous dire.
12:49 Moi, j'attends confirmation de ce qui est dit.
12:52 Je suis sidéré de ce que je lis et de ce que j'entends.
12:55 Je ne suis pas au courant, mais j'attends confirmation
12:58 des informations qui ont été publiées ces jours-ci.
13:01 -Dans l'oeil du cyclone, au-delà des institutions
13:04 que j'évoquais, c'est-à-dire le Medef et d'autres institutions,
13:08 on évoque les adjudicateurs, ceux qui organisent
13:11 la fin d'une entreprise. Certains auraient profité,
13:14 dit les premiers éléments de l'enquête,
13:16 de ces largesses financières.
13:18 On parle de 15 milliards d'euros, c'est colossal à vérifier.
13:21 Là aussi, vous dites, présidente du Medef,
13:24 je serai une interlocutrice des pouvoirs publics,
13:27 est-ce que sur ces sujets, il faut penser à réformer
13:30 peut-être l'organisation ?
13:31 -Je dis que la lumière soit faite.
13:34 Ca paraît tellement colossal que la lumière soit faite.
13:37 Comment est-ce possible ?
13:38 -La somme est énorme.
13:40 -Comment est-ce possible ?
13:42 Je suis sidéré de ce que je lis.
13:44 Comment est-ce possible que la lumière soit faite
13:47 et qu'à la lumière des faits avérés et démontrés,
13:50 on en tire des conclusions sur quels sont les points
13:53 de vigilance et quelles sont les bonnes pratiques
13:55 à mettre en oeuvre pour l'avenir ?
13:57 -Avant de nous quitter, il nous reste peu de temps.
14:01 C'est une campagne longue. Je repose ma première question.
14:04 On ne se rend pas compte de ce parcours
14:06 que représente une campagne au Medef.
14:09 On connaît les campagnes présidentielles.
14:11 Dites-nous que c'est quand même un parcours du combattant.
14:14 Les règles avaient été durcies en 2018 avec un cut,
14:17 je prends un terme de golf, plus sévère,
14:20 parce qu'il faut avoir des organisations
14:22 qui vous soutiennent.
14:24 Est-ce que vous êtes confiante ?
14:26 Est-ce que vous dites que cette fois-ci,
14:28 vous avez toutes les clés, la maturité,
14:30 qui va vous permettre d'aller au bout ?
14:33 -Vous avez fait part de mon parcours d'athlète.
14:36 Le 400 m, c'est une course de résistance.
14:38 C'est pas d'endurance, c'est de résistance.
14:41 C'est un sprint long.
14:42 Ca va vite. -Très dur, le 400.
14:44 -Ca va vite et on doit aller vite longtemps.
14:47 Je considère que c'est un 410 m.
14:49 C'est un 410 m et je suis entraînée pour,
14:53 et j'ai cette chance d'avoir la forme physique
14:55 et psychologique pour pouvoir tenir un 410 m,
14:58 et donc pour pouvoir tenir jusqu'au 6 juillet.
15:01 Je me projette au 7 juillet,
15:03 quand je serai élue présidente du Medef.
15:05 -Le 7 juillet... -La date, le 6.
15:08 Je me projette le 7 juillet.
15:10 -Vous prendrez quelques jours de repos ?
15:12 C'est un marathon.
15:13 -Oui, c'est un marathon.
15:15 La passation de pouvoir entre l'actuel président
15:18 et la future présidente, c'est entre le 6 et le 17 juillet.
15:21 Après, il y aura quelques jours de vacances
15:24 pour attaquer la rentrée.
15:25 -Je vous souhaite, évidemment, de réussir ce parcours,
15:29 qui est un 410 m.
15:30 Vous avez vu que vous aurez, face à vous,
15:34 deux femmes à la tête de la CGT,
15:37 une femme à la tête de la CFDT.
15:39 -Je les connais très bien.
15:41 -Qu'est-ce que ça vous inspire de la société
15:43 dans laquelle nous vivons ?
15:45 Il se passe des choses intéressantes.
15:47 -Ca m'inspire que la société est mûre
15:50 et nous sommes dans un alignement.
15:52 Je pense que, comme je le dis souvent,
15:54 à chaque époque, son président ou sa présidente du Medef,
15:58 il y a un vrai signal.
15:59 Je connais très bien
16:01 Marie-Julie Zéon et Sophie Binet.
16:03 J'ai déjà travaillé avec elles
16:05 sur des questions d'égalité professionnelle.
16:07 On va se voir prochainement.
16:09 C'est un signal qui n'est pas qu'un signal
16:11 d'organisation patronale ou syndicale,
16:14 c'est un signal de la maturité de la société en 2023.
16:17 -Un tout dernier mot, le premier dossier
16:20 sur lequel vous allez vous pencher.
16:22 Sur quel dossier ?
16:23 -Le travail. -Le temps de travail ?
16:25 -Le travail au sens large,
16:27 c'est le travail tout au long de la vie
16:29 en compétences, en mobilité.
16:31 Quand je dis "tout au long de la vie",
16:33 c'est entrée de carrière, fin de carrière.
16:36 -Un index senior pour ou contre ?
16:38 -Contre l'index tel qu'il a été élaboré,
16:40 parce qu'un index senior ne fera jamais
16:43 recruter plus de seniors.
16:44 -Vous n'y croyez pas ?
16:46 -Je n'y crois absolument pas.
16:48 C'est une ligne rouge.
16:49 -Des mesures fiscales incitatives
16:51 qui permettraient aux chefs d'entreprise
16:53 de pouvoir être accompagnés ?
16:55 -Ou bâtir des critères qui vont inciter
16:58 et aider les entreprises à y arriver.
17:00 Les entreprises souhaitent de l'emploi senior
17:03 parce que c'est de l'emploi stabilisé,
17:05 c'est de l'emploi formé.
17:07 Il faut accompagner les reconversions
17:09 pour les transformations qu'on a devant nous,
17:12 mais en tant que chef d'entreprise,
17:14 je suis très heureuse d'avoir aussi
17:16 des employés seniors,
17:17 parce que sinon, on est en proie
17:19 au turnover permanent.
17:21 -Avec la nouvelle génération Z.
17:23 -Exactement. C'est bien d'avoir
17:25 un peu de stabilité.
17:26 -Dans le jeu du "ni oui, ni non",
17:28 jeu bien connu, oui ou non,
17:30 la semaine des 4 jours au Medef,
17:31 vous, présidente ?
17:33 -Tout est sur la table.
17:34 -Ca existe, il y a des entreprises
17:36 qui le font. -Ca existe,
17:38 avec plus ou moins de succès.
17:40 Il y a des entreprises
17:41 pour lesquelles ça sera une bonne solution
17:44 et qui conviendra aux salariés et aux employeurs,
17:46 et pour lesquelles ça sera une catastrophe.
17:49 Tout est sur la table.
17:50 Voyons dans quelle mesure
17:52 l'organisation du travail peut être modernisée.
17:55 Par contre, je suis absolument
17:57 sur une ligne rouge vraiment absolue,
17:59 qui est la productivité au travail.
18:01 La semaine des 4 jours ne voudra pas dire
18:04 "moins travailler". -C'est pas la fin des 32 heures.
18:07 -Exactement. La semaine des 4 jours,
18:09 c'est une vraie question d'organisation du travail,
18:12 mais pas de travailler moins.
18:14 Ca ne pourra jamais signifier ça.
18:16 -Ce n'est pas la semaine des 32 heures
18:18 portée par certains écoles. -Ca ne pourra pas
18:21 être travailler moins. -Merci, Dominique Carlac.
18:24 Bon 410 m. C'est ça qu'on peut vous souhaiter.
18:26 Et rendez-vous peut-être au 7 juillet.
18:29 -Au 7 juillet. -Bismarck sera là
18:31 pour vous accueillir. -Avec grand plaisir.
18:34 -On ouvrira nos antennes pour vous faire venir sur notre plateau.
18:37 On tourne notre page et on se dirige vers Fenêtre sur l'emploi.
18:41 On parle des RH. Une école pour les RH.
18:43 Oui, ça existe. On en parle.

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