Mardi 13 juin 2023, SMART JOB reçoit Olivier Schiller (Président, vice-président, Septodont, METI)
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00:12 Le cercle est rache pour parler des ETI qui sont la plupart du temps de très belles entreprises, des pépites françaises, industrielles souvent.
00:20 Et on en parle parce que ces ETI, on n'en parle pas suffisamment. On parle des très grandes entreprises du CAC, parfois des toutes petites entreprises.
00:26 Mais les ETI sont un peu les enfants pauvres et on va en parler sur ce plateau à travers une personnalité évidemment qui incarne ces ETI.
00:33 Olivier Schiller, ravi de vous accueillir sur le plateau de Smart Job.
00:37 Président de Septodons, pour tous ceux qui sont allés chez le dentiste et je fais partie de ceux-là, vous fabriquez, laboratoire pharmaceutique, les anesthésiants pour les dents.
00:48 Absolument, c'est grâce à nous que vous n'avez pas mal aux dents quand vous êtes chez le dentiste.
00:51 Oui, et que je sors pendant trois heures sans pouvoir m'exprimer. Ça c'est votre métier, c'est une entreprise familiale créée en 1932 par vos grands-parents.
01:00 Et vous êtes ici avec nous aussi pour tant parler de votre histoire entrepreneuriale, mais vous êtes le vice-président du METI, qui est le réseau des ETI françaises.
01:11 D'abord, un petit mot sur le regard que vous portez sur votre entreprise qui est une ETI.
01:17 Vous le dites, Jérémy, dans les dîners en ville, vous le dites comme "j'ai une ETI" ou vous dites "j'ai une entreprise".
01:22 Non, non, je mets en avant notre taille d'entreprise, ETI, comme vous l'avez dit, les ETI c'est plus grand que les PME, c'est plus petit que les grands groupes.
01:32 Les chiffres c'est quoi pour une ETI ? On est défini ETI à partir de combien ?
01:35 C'est entre 250 salariés et 5000 salariés. On représente 25% de l'emploi en France, 33% des emplois industriels, donc on est plus industrialisé que d'autres entreprises.
01:46 Et nous contribuons également beaucoup à l'exportation, donc à l'équilibre du commerce extérieur.
01:51 Vous, en tant qu'entrepreneur, à la tête d'une ETI, des entreprises en France, des entreprises à l'international,
01:58 je voudrais quand même le dire parce que c'est toujours intéressant quand une entreprise française signe avec des géants pharmaceutiques.
02:05 Vous avez signé avec Moderna très récemment, ça se passera au Canada, je crois, et c'est vous qui allez mettre les vaccins dans les pots.
02:14 Tout à fait. Le gouvernement canadien a pris acte au moment de la crise du Covid, de la pandémie, qu'il n'était pas autosuffisant dans la production des vaccins.
02:23 Donc ils ont mis en place un programme ambitieux pour acquérir cette souveraineté sanitaire.
02:29 Et ils nous ont choisi comme partenaires pour notre usine de Toronto, à côté de Toronto, à Cambridge, dans l'Ontario,
02:35 pour qu'on puisse investir dans un système de remplissage de seringues et puis de flacons.
02:43 Et ensuite, nous avons été mis en relation avec Moderna et nous allons maintenant remplir effectivement soit les vaccins pour une future pandémie,
02:51 soit n'importe quel produit mis au point par Moderna, d'abord pour le Canada.
02:56 Les ETI que vous incarnez sont à la fois en grande partie 33% industriels et souvent, pas toutes, des entreprises familiales ou d'origine familiale.
03:06 Ça aussi, c'est une particularité de nos ETI.
03:08 Oui, c'est quelque chose de très important, parce qu'un actionnaire familial garantit la durée.
03:14 Si vous voulez, nous, notre horizon, ce n'est pas 5 ans comme si l'actionnaire, c'est un fonds de private equity qui voulait sortir au bout de 5 ans.
03:21 Ce n'est pas les next water learning, si les entreprises cotées regardent l'évolution du cours de bourse de 3 mois en 3 mois.
03:27 Nous, vraiment, c'est le long terme, c'est la prochaine génération.
03:30 Stabilité.
03:31 Stabilité, puis aussi, nous sommes très fidèles aux territoires sur lesquels nous sommes implantés.
03:34 Nous avons 2 usines, une à Saint-Mordefossé, une à Mazamé dans le Tarn, et nous continuons à investir sur ces sites, même si nous investissons aussi beaucoup à l'étranger.
03:43 Pour juste vous donner un chiffre, un ou deux chiffres, aujourd'hui, notre chiffre d'affaires hors de France représente plus de 90%.
03:52 On fait à peu près 7% de notre chiffre d'affaires en France.
03:54 Pourtant, nous avons en France 40% de nos actifs industriels et 40% de nos salariés.
03:59 Donc, on contribue vraiment à la réindustrialisation du pays.
04:02 À la fois, les entreprises sont dans des territoires, donc sont en France, puisqu'on parle beaucoup de réindustrialisation.
04:08 Les ETI ont leur part à prendre et leur mot à dire.
04:11 Un mot, quand même, j'ai vu que les ETI, et vous faites partie du métier, vous en êtes le vice-président, trouvaient que le gouvernement ne vous entendait pas assez sur, notamment, les transformations écologiques.
04:21 On nous parle de l'industrie 4.0, on nous évoque l'idée qu'il faut transformer notre économie.
04:28 Vous êtes un acteur.
04:29 Est-ce qu'on vous écoute assez sur ces sujets ? Parce que vous avez quelques revendications, notamment fiscales.
04:34 Le gouvernement est extrêmement à l'écoute.
04:37 Nous avons été voir à Coussier du président de la République en 2019, non pas pour revendiquer, mais pour prendre acte de toutes les avancées qui avaient été faites en matière fiscale, en matière de droit du travail.
04:45 Et nous avons proposé de contribuer à la réindustrialisation du pays à travers nos entreprises.
04:50 C'est comme ça qu'est née la stratégie Nation ETI.
04:52 J'ai été nommé ambassadeur aux ETI par le président de la République, avec une co-ambassadrice qui était issue de l'administration.
05:01 Et nous avons déployé ce qu'on a appelé la stratégie Nation ETI, avec l'appui de la ministre de l'époque, Agnès Panne-Vuroniacher, Bruno Le Maire, et donc du gouvernement dans son ensemble.
05:09 Ça aboutit à quoi concrètement cette action d'évangélisation ?
05:13 Nous avons créé des clubs ETI dans chaque région, un petit peu sur le modèle du Mittelstand en Allemagne, maintenant le développement économique, et donc ce sont les régions qui en sont responsables.
05:24 Donc on a créé des clubs ETI dans à peu près toutes les régions françaises.
05:27 On a travaillé avec le gouvernement pour développer, porter à la connaissance des entreprises et développer toutes les aides à l'internationalisation, à l'innovation, etc.
05:36 Nous avons travaillé sur la transmission justement, à travers la loi Pacte.
05:40 Nous avons aussi contribué, convaincu le gouvernement de la nécessité de baisser les taxes de production.
05:45 Elles ont baissé ?
05:46 Elles ont baissé de façon importante, puisqu'il y avait, nous on a chiffré l'écart entre les taxes de production en France et dans les pays qui nous entourent, à peu près à 75 milliards.
05:54 Et aujourd'hui, dans le cas du plan de relance post-Covid, elles ont baissé de 10 milliards, et maintenant la CVAE est divisée par deux sur deux ans, donc ça représente 30 milliards.
06:05 Il faut reconnaître les efforts importants du gouvernement en faveur des entreprises, mais comme vous l'avez dit maintenant, on a devant nous un mur d'investissement pour réussir notre transition environnementale.
06:15 Et donc, pour ça, il faut qu'on soit armes égales avec les entreprises européennes qui nous entourent.
06:21 Pour ça, il faut continuer les mesures qui ont été prises.
06:24 Concrètement, les besoins des ETI, vous venez de l'évoquer, c'est aussi l'accompagnement à l'exportation.
06:30 Ces entreprises qui sont souvent des pépites, technologiquement ce sont des pépites, elles sont parfois un peu en difficulté dans l'accompagnement.
06:37 Qui sont vos interlocuteurs, vous ETI, et vous-même d'ailleurs, pour être le plus armés face à des mastodontes comme la Chine, les Etats-Unis, l'Inde ? Comment on fait ? Qui vous accompagne sur ces sujets ?
06:50 Alors aujourd'hui, il y a deux agences étatiques qui accompagnent les entreprises, la BPI, la Banque publique d'investissement, et Business France.
06:57 Et il y a à la fois des incitations, je dirais, des subventions, mais elles intéressent plus les PME que les ETI.
07:04 Et sinon, ces agences contribuent effectivement par la connaissance des marchés, par leur introduction auprès des différentes administrations.
07:12 Moi, j'ai eu la chance d'accompagner le président Macron en Chine en 2019.
07:16 Avec Business France, j'ai pu rencontrer un certain nombre d'acteurs, et ça a contribué à accélérer notre développement en Chine.
07:21 C'est ça, parfois, qu'il manque aux ETI. À la différence des très grandes entreprises du CAC, qui sont souvent des vitrines, des marques,
07:28 les ETI ne bénéficient pas de cette image de marques, selon des industries, souvent en deuxième rideau.
07:33 En termes d'image et en termes de visibilité, elles n'ont pas cette puissance de feu qu'ont les entreprises du CAC 40.
07:38 Alors, l'image des entreprises françaises est excellente à l'extrême gauche.
07:41 Entreprises françaises, clairement. Je parlais de marques, vraiment de marques.
07:44 En fait, beaucoup de marchés sont des marchés de niches.
07:49 Donc, si vous demandez à un Chinois « vous connaissez Septodon ? », il va vous dire non.
07:54 Vous demandez à un dentiste chinois « est-ce que vous connaissez Septodon ? », là, il connaît.
08:01 C'est une stratégie de marques. Ce qu'on fait moins en France par rapport aux Allemands, par exemple, c'est la stratégie de chasser en meute.
08:10 Nous, on préfère... - Y aller seul ?
08:14 - Y aller, je dirais, d'une façon plus autonome. Ce sont deux modèles différents.
08:21 - BPI et France Stratégie ? - Non, Business France.
08:24 - Business France. Donc, ça, ce sont des acteurs étatiques qui viennent aussi préparer vos dossiers, vous accompagner, vous donner des clés, des codes.
08:31 Parce que c'est important aussi quand on va dans un pays...
08:33 - Alors, il y a une partie étude de marché, si vous voulez, comment est-ce que les marchés évoluent, etc.
08:38 Donc, ils le font à des conditions qui sont tout à fait compétitives et pertinentes.
08:42 Et ensuite, il y a un accompagnement sur place quand il faut trouver un salarié, un avocat, etc.
08:47 Donc, c'est un accompagnement global.
08:50 - Vous évoquez les Allemands. Je fais ce métier depuis longtemps.
08:54 Et souvent, sur les plateaux de télévision, on nous comparait le modèle allemand des ETI en disant « c'est ce modèle-là, avec des régions puissantes,
09:02 des entreprises de taille intermédiaire très puissantes ».
09:04 Et vous rajoutiez, vous, ils chassent en mode. C'est-à-dire qu'ils ont des vraies stratégies commerciales que nous n'aurions pas ?
09:10 - Le modèle est différent. Nous, on est plus individualistes, nous Français.
09:16 Mais je pense que ce serait une erreur de vouloir plaquer le modèle allemand sur la France.
09:26 Non, je pense que ce qu'il faut... Il y a quand même des différences entre l'Allemagne et la France, on en a parlé.
09:31 Il y a la fiscalité, qui est beaucoup plus importante. Les taxes de production sont beaucoup plus importantes en France qu'en Allemagne.
09:36 - Donc, elles ont baissé, mais pas suffisamment. - Pas suffisamment.
09:38 - On est d'accord. - Il y a aussi la transmission.
09:40 Aujourd'hui, il y a des dispositifs qui permettent d'avoir une transmission moins importante que si...
09:44 pour une entreprise que pour un immeuble, par exemple.
09:47 Mais en Allemagne, c'est gratuit. Alors qu'en France, ça coûte quand même des sommes importantes.
09:51 Et il faut 5 années de bénéfices, à peu près, pour une entreprise, pour payer des droits de succession.
09:56 Et ces sommes, ces dividendes qui sont distribués, il ne faut pas rester dans l'entreprise pour être investi,
10:03 pour acheter des nouvelles machines, construire des nouvelles usines.
10:06 Donc, il y a aussi au plan... au plan "cherche sociale".
10:10 On a des cherches sociales qui, aujourd'hui, sont compétitives pour les bas salaires.
10:14 Mais quand on veut se internationaliser, quand on veut envoyer des cadres supérieurs à l'étranger,
10:18 quand on veut faire de la recherche, eh bien, on paie plus cher les cherches sociales en France qu'en Allemagne.
10:22 C'est pour ça que je dis qu'on est au milieu du guet.
10:25 Pour répondre à votre question initiale, il y a un gouvernement qui nous écoute,
10:28 mais il faut continuer la démarche qui a été entreprise.
10:30 Donc, ça veut dire... Je vois votre prudence. Vous dites "des choses ont été faites, on ne va pas tout jeter".
10:35 Des choses ont été faites. Quoi ? Il faut un choc fiscal réellement sur les entreprises ?
10:39 Et j'ai envie de dire en particulier, puisqu'on parle beaucoup de réindustrialiser,
10:42 ou de maintenir l'industrie en France, sur les entreprises industrielles ?
10:46 Vous savez, une des raisons pour lesquelles on a eu l'écoute des pouvoirs publics en 2019,
10:50 c'est qu'on était en pleine crise des gilets jaunes.
10:52 La crise des gilets jaunes, on peut vraiment l'associer à la désindustrialisation du pays.
10:56 Il y a des territoires entiers où il n'y a plus d'activité économique, il n'y a plus de services publics, il n'y a plus rien.
11:00 La prise de conscience a eu lieu là.
11:02 Oui, je pense. Et si on va en Allemagne, en Italie, où il y a deux fois plus d'Ethiques en France,
11:06 eh bien, on voit au contraire que les petits villages, les territoires...
11:09 Et des balances commerciales positives.
11:11 Et des balances commerciales positives. Donc, c'est pour ça qu'il est absolument indispensable,
11:14 si on veut à la fois irriguer des territoires, et puis arriver à une balance du commerce, etc.,
11:19 donc favoriser l'émergence de plus d'Ethiques sur nos territoires français.
11:23 Avant de nous quitter, il nous reste un petit peu de temps, Olivier Schiller,
11:25 quand même deux sujets qui sont au cœur de nos préoccupations dans SmartJob,
11:28 le recrutement, la qualité du recrutement et le recrutement.
11:31 Comment ça se passe ? D'un point de vue pragmatique, vous vous accélérez ?
11:35 J'ai vu qu'il y avait du recrutement chez vous.
11:37 Bien sûr, oui, on recrute. On a, au niveau du groupe, 200 postes ouverts aujourd'hui.
11:40 Alors, 200 postes ouverts, ça ne veut pas dire qu'ils sont pourvus, on est d'accord ?
11:44 Absolument.
11:45 Vous en êtes où ? Comment ça se passe ?
11:47 C'est de plus en plus difficile. C'est de plus en plus difficile de recruter,
11:51 parce que le chômage baisse, on s'en félicite, évidemment.
11:54 Et les baby-boomers partent à la retraite.
11:56 Les baby-boomers partent à la retraite. Il y a malheureusement une partie de la population
11:59 qu'on a beaucoup de mal à intégrer dans l'entreprise.
12:01 Alors, on essaie de faire beaucoup aussi de nous ouvrir sur Sept-Audons,
12:05 c'est dans un quartier politique de la ville, donc on essaye aussi de recruter des habitants de ce quartier,
12:09 mais ça se fait de façon pas très importante encore aujourd'hui, malheureusement.
12:14 Donc c'est vrai qu'il est difficile aujourd'hui de recruter.
12:17 Il faut déployer beaucoup d'énergie pour conserver ses salariés,
12:21 pour qu'ils se mobilisent dans l'entreprise.
12:23 Alors, le seul élément un petit peu optimiste, c'est au Canada.
12:26 Au Canada, c'est bien pire qu'en France, parce qu'au Canada, il y a 3% de chômage.
12:31 Donc, c'est un vrai problème mondial.
12:33 Chaque salarié est une pépite, en fait.
12:35 Absolument. Il faut le cocooner, il faut vraiment traiter de la façon la plus efficace possible
12:41 les salariés, à la fois pour qu'ils se sentent bien dans l'entreprise,
12:45 et puis leur donner des perspectives d'évolution.
12:48 J'ai vu que vous aviez été militaire, par ailleurs, je ne l'ai pas précisé, c'est ça ?
12:50 Vous avez été dans la marine ?
12:51 Je fais mon service militaire, ça ne me rajeunit pas.
12:54 Non, mais je fais ce lien parce qu'il y a toujours cette espèce de filiation de chef d'entreprise
12:59 qui est en regard un peu panoramique à travers leur carrière et leur expérience.
13:03 Est-ce que vous, à la tête de votre ETI, vous dites "on est en train de vivre une révolution" ?
13:09 Vous évoquez le cocooning des salariés, on évoque aussi le MEDEF, le repousse,
13:14 mais la semaine des quatre jours, et un certain nombre de sujets.
13:17 Est-ce que vous dites "il faut prendre le train" parce que le monde bascule, là ?
13:23 Le monde est en perte visuelle d'évolution, donc à la fois il faut bâtir une stratégie,
13:29 mais en même temps il faut être très agile.
13:31 Et effectivement, depuis le Covid, nous on propose deux jours par semaine de télétravail,
13:38 ce que font beaucoup d'entreprises.
13:40 Le monde évolue, la digitalisation...
13:43 Au Canada aussi il y a le télétravail, vous qui avez un ?
13:45 Exactement pareil, pour les salariés qui peuvent le faire, ceux qui sont en production...
13:48 Ceux qui sont en production, ils ne peuvent pas.
13:49 Ils ne peuvent pas, bon.
13:50 Oui, vous avez raison, le monde demain sera complètement différent.
13:56 Mais vous, ça déroute quand même le réseau du métier,
13:58 quand vous parlez entre vous et que vous vous réunissez,
14:00 vous faites des partages d'expériences, vous échangez sur vos vies de chef d'entreprise.
14:05 C'est quand même une sacrée révolution, quand même.
14:07 C'est quelque chose, j'ai envie de dire, du jamais vu pour un certain nombre d'entre nous.
14:10 Vous voyez, tout événement a des conséquences négatives et positives.
14:16 On va prendre le Covid.
14:17 Le Covid nous a frappés de façon très dure.
14:19 On a baissé notre chiffre d'affaires de 20%, ça n'était jamais arrivé.
14:23 Et puis en même temps, opportunité avec Moderna.
14:25 C'est vrai.
14:26 Donc dans chaque situation difficile, il y a des opportunités,
14:28 et il faut justement pouvoir être agile et puis bénéficier de toutes ces opportunités.
14:34 On a entendu votre message, il faut continuer à travailler sur la fiscalité et l'accompagnement des ETI.
14:39 Sur la réindustrialisation, vous dites là aussi du chemin a été fait,
14:43 on est un peu dans la com et assez peu dans les actes.
14:46 Alors c'est extrêmement, il y a une espèce schizophrénique si vous voulez.
14:51 On baisse les taxes de production, on essaie de simplifier un petit peu,
14:54 et puis on met des règles comme la zéro artificialisation nette,
14:58 qui rend très difficile la création de nouvelles industries.
15:02 Et ça vous le réclamez.
15:03 Pour monter les sites.
15:04 C'est une situation absurde.
15:05 Donc aujourd'hui, c'est très difficile maintenant,
15:08 c'est plus difficile de créer des nouvelles usines en France.
15:10 Donc on va les créer où ? On va les créer en Allemagne.
15:12 Et on va les créer en Allemagne, où l'électricité est fabriquée à base de charbon.
15:16 Donc pour des raisons environnementales,
15:18 on va utiliser de l'électricité plus carbonée que de l'électricité moins carbonée.
15:21 Au nom de l'artificialisation des sols.
15:24 Voilà.
15:25 On est bien d'accord.
15:26 Et ça c'est quelque chose qui peut se comprendre sur des territoires
15:30 où il y a déjà beaucoup, beaucoup d'artificialisation.
15:32 Mais sur des territoires où il y a très peu d'activité,
15:37 ça ne fait pas de sens.
15:39 Si vous voulez au contraire, il faudrait laisser les entreprises,
15:41 créer des emplois sur place.
15:43 Donc il y a une approche parfois un peu trop dogmatique de ces questions.
15:48 Donc un peu de bon sens, de pragmatisme, je pense, nous permettrait d'être beaucoup plus efficaces.
15:51 Et un tout dernier mot avant de nous quitter.
15:52 Vous avez beaucoup parlé des ETI,
15:54 et vous êtes le représentant et vice-président du Métis,
15:56 sur le débat de la transmission.
15:57 Et vous, Olivier Schiller, vous avez trouvé votre repreneur.
16:01 Est-ce que votre fils, votre fille vont continuer à faire vivre
16:05 la saga Schiller autour de Sept-Audons ou pas ?
16:08 Alors, au niveau de l'actionnariat,
16:11 nous avons bénéficié du pacte du trade.
16:13 Donc j'ai transmis une partie importante des actions déjà à la prochaine génération.
16:17 Nous avons cinq enfants.
16:19 Personne n'est dans l'entreprise aujourd'hui.
16:21 Il y en a qui sont étudiants, d'autres font autre chose.
16:23 Mais ils s'y préparent.
16:24 Mais ils s'y préparent.
16:25 Mais ceci dit, il y a un modèle qui fonctionne très bien.
16:27 Vous pouvez très bien avoir un directeur général, un CEO,
16:29 qui soit extérieur à la famille.
16:30 Et un conseil d'administration.
16:31 Et un conseil d'administration familiale,
16:32 qui va pérenniser les valeurs dans l'entreprise familiale.
16:35 Les valeurs, d'ailleurs, c'est quoi ?
16:36 Qu'est-ce qu'ils vous ont transmis, vos grands-parents, juste avant de nous quitter ?
16:38 Parce que c'est quand même important de dire qu'on transmet des choses
16:42 quand on est dans une entreprise familiale.
16:43 Qu'est-ce qu'ils vous ont donné ?
16:44 Alors, nous, on a la chance d'intervenir dans le domaine de la santé.
16:47 Donc la première valeur, c'est de contribuer à la médecine dentaire.
16:50 On sait que la médecine dentaire aujourd'hui est importante,
16:52 parce qu'on a fait un lien très précis entre les maladies buccondentaires
16:56 et les maladies du corps de façon plus générale.
16:59 On retrouve des germes, des gencives, des maladies de pleurs dentales dans le cœur.
17:04 Et si on n'a pas une bonne hygiène buccondentaire, ça peut générer du diabète,
17:07 ça peut générer des AVC, enfin, toutes sortes de maladies.
17:10 Donc, on contribue modestement à notre niveau à la santé des hommes et des femmes.
17:15 Des générales, d'ailleurs.
17:16 Et on en est très fiers.
17:17 Donc, on en est très fiers.
17:18 Et puis, on pense qu'on doit aussi rendre à notre environnement ce que l'environnement nous a donné.
17:28 Environnement au sens...
17:30 Je vous ai expliqué que Sept-Odons était sur un quartier politique de la ville à sa mort.
17:34 Et donc, on essaie aussi de contribuer à l'intégration des habitants
17:39 des quartiers où nous sommes installés dans la vie économique.
17:42 Pas à part.
17:43 Merci, Olivier Schiller, d'être venu nous rendre visite.
17:44 Vous nous avez partagé votre passion, votre engagement aussi, aux côtés des ETI,
17:49 parce que vous êtes le vice-président du METI,
17:51 qui est ce réseau des entreprises de taille intermédiaire, 250 à 5 000 collaborateurs.
17:56 Combien de collaborateurs, vous ne l'avez pas dit ?
17:57 2 200.
17:58 2 200. Vous êtes juste au milieu.
17:59 Oui, oui.
18:00 Vous êtes en plein milieu.
18:01 Merci, Olivier Schiller, et président de l'entreprise Sept-Odons,
18:04 qui a signé d'ailleurs un contrat avec Moderna.
18:07 Il faut le préciser, Coco Rico.
18:08 Merci de nous avoir reçu visite.
18:10 Merci beaucoup.
18:11 On termine notre émission avec Fenêtre sur l'emploi.
18:12 Le recrutement, c'est un casse-tête.
18:14 On en parle avec notre invité, Laurent Arnault.