Mercredi 10 mai 2023, LE GRAND ENTRETIEN reçoit Laurent Chapus (Dirigeant, BATSCOP) et Mathieu Cenedese (Directeur Travaux, BATSCOP)
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00:05 Le Grand Entretien avec Laurent Chaput qui est dirigeant et Mathieu Sédénez qui est directeur de travaux de Batscope.
00:10 Bonjour à vous deux.
00:11 Bonjour.
00:12 Batscope c'est une société qui a été créée en 1989 ?
00:16 Exactement, par Lionel Piazza qui malheureusement est décédé en 2002,
00:21 qui a travaillé longtemps avec Dominique Ferré qui est un vieil ami à moi puisqu'on était ensemble sur les bancs de l'école des travaux publics.
00:28 Et on a toujours travaillé ensemble avec Dominique et quand Lionel Piazza est disparu, lui est parti vivre un peu en province donc il m'a appelé
00:35 et j'ai reçu la direction de Batscope en 2007.
00:38 Alors vous m'avez dit déjà l'histoire rapide de la société mais vous n'avez pas dit ce que c'était ?
00:42 Alors Batscope c'est une société d'ingénierie du bâtiment dont le cœur de métier est l'OPC.
00:49 C'est un métier qui est relativement peu connu du grand public, peu connu aussi des étudiants qui suivent des études.
00:56 Tout le monde connaît des architectes, des ingénieurs mais des pilotes, peu de gens connaissent en fait.
01:03 Et quand la société a été créée, en fait elle a été créée à la demande d'une grande enseigne bancaire, la Société Générale pour ne pas la nommer.
01:13 Et on a commencé en faisant essentiellement du tertiaire puis du logement.
01:18 Et puis après il y a eu des rencontres qui ont ponctué un peu l'évolution de la société.
01:24 La plus importante étant en 2009 le travail avec Frédéric Drouot, Anne Lacaton, Jean-Philippe Vassal sur la métamorphose de la tour du Moine-aux-Praîtres
01:32 qui leur a valu à l'époque les quarts d'argent qu'ont pris les moniteurs.
01:37 Et on les a accompagnés ensuite, comme ça s'était très très bien passé, on les a accompagnés sur la phase 2 du Palais de Tokyo,
01:43 le remanagement des niveaux qui n'étaient pas, qui étaient inoccupés.
01:47 Et ça nous a ouvert en fait les marchés publics et les monuments historiques.
01:53 Ça a vraiment été un moment de bascule de la société.
01:57 Donc la société a pris une autre dimension.
01:59 Votre parcours, vous venez de raconter un peu votre parcours en même temps que celui de la société.
02:03 Vous étiez déjà dans ce domaine avant ?
02:06 Alors moi je sors de l'école des travaux publics, comme tu veux d'ailleurs aussi.
02:11 Et puis j'ai commencé dans l'ITP, moi je suis parti à l'étranger 2 ans à Baïdad sur un gros chantier d'adduction d'eau.
02:18 Ça s'est pas très bien terminé parce que j'ai eu un accident.
02:21 Je suis rentré, je me suis mis à mon compte et là j'ai rencontré un vieil ami qui s'appelle Jean-Pierre Houdin.
02:26 Et on a repris une société qui appartenait à son père qui s'appelait IFC,
02:31 la compagnie industrielle et financière de construction.
02:33 Et on a fait beaucoup de construction-vente, on a géré beaucoup de SCI de construction-vente,
02:39 essentiellement dans l'Est parisien.
02:42 Mathieu Sénénès, quel est votre parcours ?
02:44 Alors moi j'ai été comme le disait Laurent, diplômé aussi de l'ESTP et du CESFA BTP.
02:50 J'ai fait mes premières armes en entreprise générale chez Vinci pendant 3 ans.
02:56 A l'issue de ces 3 ans, je suis parti voyager un peu.
03:00 Je suis parti une dizaine de mois et en revenant en 2013, j'ai intégré du coup la société BADSCOP.
03:08 Donc il y a 10 ans maintenant, en tant que pilote.
03:11 Et j'ai commencé par un projet justement avec Anne Nakaton, Jean-Philippe Bassal,
03:16 dont Laurent parlait à l'instant, avec lequel on avait fait la tour du Bois-le-Prêtre et le Palais de Tokyo.
03:20 Et aussi avec Frédéric Druot et Christophe Houdin.
03:23 Et c'était un gros chantier, une rénovation en milieu occupé de 530 logements à Bordeaux,
03:28 qui leur a aussi valu des prix d'ailleurs, prix Miss Vendero.
03:30 Et donc voilà, ça fait 10 ans, j'ai évolué au sein de l'entreprise,
03:34 commencé en tant que pilote, aujourd'hui je suis devenu directeur de travaux.
03:37 Et en 2018, je suis rentré aussi dans l'actionnariat de la société.
03:43 Quelle est la mission principale de BADSCOP aujourd'hui ?
03:46 Alors sur le volet, je ne pourrais pas parler sur le volet pilotage,
03:50 donc le cœur de ma métier de BADSCOP c'est l'OPC, comme disait Laurent tout à l'heure.
03:54 Le pilotage en fait, c'est répondre aux besoins d'un client qui a besoin de faire une opération de travaux,
04:02 de A à Z, de sa phase de conception à sa phase de réalisation et jusqu'à la livraison de l'ouvrage.
04:08 Et donc nous, on intervient en tant que chef d'orchestre un peu de tout ça.
04:12 On produit surtout, on coordonne les travaux et les interventions,
04:18 on réalise le planning d'exécution de ce projet-là, on essaye de le faire respecter.
04:22 On fait respecter donc le budget, le délai et la qualité architecturale des projets bien sûr, ça c'est très important.
04:29 Donc vous couvrez tous les métiers ?
04:31 En fait, on est les pilotes, on est un peu le maître des horloges sur les chantiers.
04:35 On est les garants du temps.
04:37 Quand je vous disais que c'était un métier qui est assez peu connu en fait,
04:41 c'est vrai qu'il est vraiment très très peu connu.
04:44 Et ce métier-là maintenant est assuré par des ingénieurs, pratiquement que des ingénieurs.
04:50 On avait des techniciens au départ, maintenant ce sont vraiment des ingénieurs
04:53 et c'est souvent même un double cursus, ingénieur architecte.
04:58 Et le pilote est une pièce maîtresse du chantier parce que c'est pratiquement lui qui connaît le mieux l'opération.
05:03 Et c'est un métier de communication aussi, le pilote doit avoir le même respect en s'adressant aux compagnons
05:10 qu'aux responsables d'entreprise, qu'aux ministres ou aux présidents même parfois qui interviennent ou qui passent sur les chantiers.
05:19 Sur quoi repose votre expertise ?
05:20 On acquiert une expérience et on sait diagnostiquer où vont se situer les difficultés qu'on risque de rencontrer sur un chantier.
05:29 Donc bien souvent ça commence au niveau des études et un chantier réussi,
05:35 ce sont des études qui sont menées à bien en temps et en heure et en qualité aussi évidemment.
05:40 Il n'y a pas de cursus spécifique pour devenir pilote.
05:44 On devient ingénieur, on devient architecte mais il n'y a pas de cursus spécifique pilote.
05:47 Donc c'est pour ça que ce métier est peut-être un peu moins connu du grand public et même des étudiants en école d'ingénieur.
05:55 Comme c'est loin, c'est vraiment de là que sont issues la majorité des pilotes chez nous aujourd'hui,
05:59 c'est des ingénieurs en bâtiment bien sûr.
06:02 Et en fait c'est pas connu donc c'est un métier qu'on apprend aussi sur le tas et c'est à l'expérience en fait.
06:09 D'où vient notre expertise, c'est notre expérience maintenant aujourd'hui.
06:12 On va voir les chiffres de votre société avec Virginie Masse et on se retrouve juste après.
06:15 Fondée en 1989, la société BADSCOP collabore aujourd'hui avec 33 personnes.
06:21 L'équipe principale de l'entreprise est composée de 3 secrétaires, 2 directeurs de travaux,
06:26 1 directeur mobilité, 1 directeur études et planification et 1 directeur CSPS.
06:32 Depuis sa création, BADSCOP a accompagné environ 100 clients.
06:36 Enfin en 2022, BADSCOP a réalisé un chiffre d'affaires de 3 millions d'euros.
06:41 L'objectif est d'atteindre les 4,5 millions d'euros de chiffre d'affaires.
06:45 Votre objectif c'est de passer de 3 millions à 4 millions et demi de chiffre d'affaires c'est ça ?
06:49 Exactement. 4 millions et demi qu'on a déjà en carnet de commande sans problème.
06:54 Qui sont vos clients ?
06:55 Alors nos clients, on a pas mal de clients dans le tertiaire historiquement.
06:59 C'était les banques et les assureurs, beaucoup.
07:02 Aujourd'hui ça s'est diversifié, on fait beaucoup de marché public.
07:05 On travaille beaucoup avec l'OPIC, par exemple. L'OPIC est un gros opérateur patrimoine public immobilier et culturel.
07:14 Avec qui on fait beaucoup de projets. On a des projets avec des maîtrises d'oeufs publics en direct,
07:18 comme avec la présidence de la République, avec le Sénat, avec le Louvre,
07:24 l'établissement public du musée du Louvre, PML.
07:27 On a vraiment une diversité de clients assez large, que ce soit en privé ou en public.
07:35 Vous avez beaucoup de concurrents ? Et pourquoi faire appel à vous ?
07:39 Parce qu'on a peut-être une particularité, mais effectivement on a des concurrents.
07:43 On est une petite entreprise, moyenne entreprise, et on a des concurrents qui sont très très gros.
07:50 Et on a quand même aussi quelques concurrents qu'on retrouve souvent sur les appels d'oeufs qui ont une autre taille.
07:55 Et en marché public, je pense que les gens sont assez prudents et font tourner les personnes, les entreprises avec lesquelles ils travaillent.
08:04 Ce qui fait qu'il suffit d'attendre son tour et en général on est sollicité.
08:08 Puisque en général on laisse un bon souvenir et je dis souvent que nos meilleurs clients ce sont nos clients, parce qu'on nous rappelle.
08:14 Et ce que je voudrais rajouter par rapport à ce que disait Mathieu, en clientèle privée on travaille avec des gros groupes,
08:21 comme un groupe américain qui s'appelle Tish Manspayer qui nous fait travailler depuis plusieurs années.
08:25 Avec World Mountain Talking Bull, on fait des opérations assez emblématiques comme la restauration de la géode.
08:33 Et puis on va attaquer, enfin on est en train de terminer le chantier de la pagode avec un centre culturel du cinéma qui va s'ouvrir à côté.
08:43 C'est bien, je passe devant tous les matins.
08:45 Vous voyez, en fait le cinéma a fermé ses portes il y a quelques années et il a été racheté par un milliardaire américain qui s'appelle Charles Cohen,
08:53 qui est un fanat de cinéma et de la nouvelle vague française.
08:56 Il a racheté la pagode et puis il se trouve que le bâtiment qui est à côté, qui est l'ancien siège du conseil régional,
09:04 il a réussi à signer un bail amphithéotique.
09:07 Donc il a ce bâtiment pour 99 ans et on le transforme en centre culturel du cinéma.
09:12 Quelle est la particularité de votre société ?
09:15 Parce que, ce que j'expliquais un petit peu tout à l'heure, c'est qu'on a une particularité, c'est qu'on s'est ouvert en fait.
09:22 Le monde du bâtiment, on peut le considérer comme quelque chose d'assez fermé, c'est un milieu assez difficile et on a toujours essayé de s'ouvrir un petit peu.
09:31 Moi j'ai fondé une société qui s'appelle Grabuche, qui est une petite société de production que j'ai avec ma femme.
09:37 Et ma femme, qui était malheureusement documentariste, nous a accompagnés sur plusieurs chantiers.
09:42 On parlait du Palais de Tokyo, il y a un film qu'elle a tourné qui s'appelle Tokyo Moving Palace.
09:47 On s'ouvre, on essaye de sortir de ce monde qui est un petit peu difficile.
09:56 On a beaucoup de relations avec des architectes, dont Jean-Pierre Houdin aussi dont je parlais tout à l'heure.
10:03 Et on travaille avec une association qui s'appelle Construire la Grande Pyramide et un institut qui s'appelle IPE, dont je fais partie du bureau,
10:14 qui s'appelle Héritage, Innovation, Préservation, et qui est à l'origine avec la faculté des ingénieurs du CAIR de la mission Scan Pyramide
10:23 qui a été faite sous l'autorité du ministère des Antiquités égyptiennes.
10:29 Quels sont les objectifs à court et moyen terme de votre société, de BADSCOP ?
10:34 Pour nous, ce qui est important, ça va être toujours de consolider et de développer notre clientèle.
10:40 Une de nos meilleures publicités aussi, c'est nos pilotes et nos équipes sur site qui font un super boulot
10:46 et qui nous permettent d'avoir une continuité et maintenant des clients qui nous suivent depuis longtemps ou qu'on suit depuis longtemps.
10:55 On développe aussi aujourd'hui, pour assurer le suivi des chantiers, il y a tout un tas d'arsenal et d'outillages informatiques,
11:07 relationnels, communicationnels qui se met en place et qu'on va continuer à avancer sur ces sujets-là, dans ce domaine,
11:15 pour fluidifier la communication en interne, fluidifier la communication et les rendus avec les clients.
11:20 Aujourd'hui, dans le bâtiment, il y a ce qu'on appelle le BIM. Le BIM, c'est un anglicisme, mais en fait, ça consiste à gérer les projets
11:29 en créant des maquettes 3D avec beaucoup d'informations dessus. Pour modéliser complètement le projet, on peut aussi apporter des informations
11:37 sur les matériaux, temporel, sur des effectifs, sur des ressources. Donc ça, c'est de plus en plus demandé aujourd'hui par les clients
11:45 et du coup, on va continuer, ce qu'on est déjà dessus, mais on va continuer à se développer sur ce secteur-là.
11:51 C'est aussi développer les techniques de suivi de chantier. Je pense au Lean Management. Il y a pas mal de choses sur lesquelles
12:02 on va continuer à avancer pour continuer à accompagner les projets futurs. Et ça, c'est les objectifs.
12:11 Consolider les clients, renforcer notre volet.
12:16 Il y a une dernière branche dont on peut dire un mot, qu'on a prévoqué jusqu'à maintenant, c'est la coordination SPS,
12:23 donc la sécurité et la protection de la santé des compagnies sur les opérations. C'est quelque chose, c'est une mission assez ingrate
12:34 parce qu'elle est assez répétitive pour les coordonnateurs qui travaillent sur les différentes opérations.
12:39 Ils ont l'impression qu'on peut toujours faire la même chose, mais on a développé une application en interne
12:45 et on a une équipe qui est dirigée par Chosy Mesta chez nous, qui est très sérieuse et qui est là aussi appréciée des clients.
12:54 Il y a beaucoup d'entreprises, un coordonnateur de SPS, il s'arrête à peine avec sa voiture et puis sa mission va très vite.
13:01 On met un point d'honneur, nous, à ce que le coordonnateur s'implique, soit connu et reconnu.
13:07 Et on ne blabline pas avec la sécurité. Je crois que ça apparaît une évidence, mais ça ne l'est pas tant que ça sur les chantiers.
13:13 Merci beaucoup à vous deux. Merci.
13:15 Merci.
13:16 Sous-titrage Société Radio-Canada
13:18 Bismarck