Aurélien Pradié : «L'assimilation a été abandonnée»

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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari reçoit Aurélien Pradié, député LR.
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00:00 Europe 1
00:02 Punchline, Laurence Ferrari sur Europe 1
00:07 18h15 on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1 avec Aurélien Pradié. Bonsoir Monsieur Pradié, député
00:18 LR du Lot, on est toujours avec Ludde Ragnel, chef du service politique d'Europe 1. On va parler d'immigration avec vous, vous avez publié
00:24 une tribune en disant "la droite doit en finir avec les rangaines", c'est à dire que sur l'immigration vous trouvez que votre parti, la droite en
00:31 l'occurrence, est trop timorée, ne va pas assez loin, qu'est ce que vous demandez exactement Monsieur Pradié ? Je pense qu'il faut qu'on
00:36 passe aux actes réellement, plus aux incantations, d'ailleurs tout le monde est à peu près d'accord à part les ignorants,
00:40 sur le fait que désormais les paroles ne suffisent plus et donc nous avons avec mon collègue Pierre-Henri Dumont cherché des solutions.
00:45 Le premier sujet et sur lequel nous sommes tous d'accord à droite c'est de redonner la parole au peuple, de retrouver une culture
00:51 du référendum que nous avons perdu progressivement, de le faire sur deux sujets, un sujet constitutionnel puisque nous avons une question constitutionnelle qui est
00:58 la prédominance que doit retrouver le droit national sur le droit international.
01:02 Ça c'est une proposition des républicains mais nous pensons qu'il faut aller plus loin, notamment sur trois volets,
01:07 conditionner les aides sociales non contributives à cinq années de présence légale sur le territoire,
01:12 s'assurer que tous les pays... Pas de façon automatique dès qu'on arrive sur le sol français ?
01:16 Aucune disposition automatique, cinq années en situation légale,
01:19 s'assurer que les pays qui ne récupèrent pas leur ressortissant ne bénéficient plus ni de transferts d'argent depuis la France,
01:26 ni d'aides au développement et puis le rétablissement de la double peine qui nous paraît fondamentale. Pour le faire il y a deux manières,
01:31 la voie législative, attendre donc que le président de la république et le gouvernement trouvent une majorité pour le faire. Ça paraît une hypothèse
01:38 qui n'est pas très crédible. L'autre possibilité...
01:40 D'autant que vous ne voterez pas leur loi immigration ?
01:42 Ah s'il y avait ces mesures je la voterais.
01:44 Il n'y a pas du tout ces mesures, on en est très loin.
01:46 Et donc l'autre voie qui existe, c'est de redonner la parole aux français par un référendum d'initiative partagée,
01:51 dont je sais qu'il perturbe parce que certains me disent "c'est pas possible, constitutionnellement on n'y arrivera pas".
01:56 On ne l'a jamais essayé.
01:58 Là, l'article 11 de la constitution prévoit que dans des domaines très particuliers,
02:01 l'organisation économique, l'organisation sociale, l'organisation des pouvoirs publics,
02:05 les trois mesures que nous proposons font partie de ces dispositions-là,
02:08 on peut faire appel aux citoyens dans le cadre d'un référendum d'initiative partagée.
02:12 - Vous allez avec votre camarade Pierre-Henri Dumont, vous allez prendre votre projet,
02:15 vous allez le poser devant le conseil constitutionnel.
02:17 - Nous sommes en train de l'écrire, il faut d'abord passer à une première étape
02:19 qui est de solliciter tous nos collègues députés et sénateurs,
02:21 puisqu'il faut 185 signatures des parlementaires, et ensuite passer au filtre du conseil constitutionnel.
02:27 On va tout faire pour, et je le dis y compris à mes amis politiques,
02:30 dans cette proposition il n'y a aucune volonté de les agiter, il y a une volonté d'avancer.
02:34 - Un peu, monsieur Pradié quand même. - Jamais, mais on parle toujours de vous.
02:37 - Oui mais honnêtement, c'est beaucoup moins l'objectif que vous le croyez.
02:40 Ce qui est certain, c'est que ce qui est inacceptable aujourd'hui, c'est l'impuissance.
02:43 Et moi je suis frappé de voir que parfois, même dans mon camp politique,
02:46 on peut être habitué à une forme d'impuissance.
02:48 Si nous voulons avancer, la seule majorité trouvable,
02:51 c'est pas l'Assemblée nationale, on l'a vu, c'est devant les Français.
02:53 Voilà pourquoi le référendum est une solution.
02:55 - Mais alors justement, une question Aurélien Pradié,
02:58 à la lumière des dernières décisions du conseil constitutionnel sur les RIP,
03:02 globalement, c'est plutôt un constat d'échec.
03:05 Et on a la confirmation en ce moment que le RIP a été créé pour ne jamais être utilisé.
03:09 Est-ce que très sérieusement, vous pensez que vous allez parvenir à avoir la validation du conseil constitutionnel ?
03:14 - Je le pense vraiment. D'abord, on ne l'a jamais essayé sur ces sujets.
03:17 Faut être très clair.
03:18 - Vous ne disait pas qu'on ne l'a pas essayé ?
03:20 - Non, mais en tout cas, tous ceux qui vous disent de manière un peu affirmée
03:23 que tout ça n'est pas constitutionnel ne le savent pas.
03:25 Je le redis, l'article 11 prévoit un certain nombre de dispositions.
03:28 Sur la réforme des retraites, il y avait d'autres considérations,
03:31 notamment de calendrier, qui ont fait que le conseil constitutionnel l'a rejetée.
03:34 Mais j'en viens au fond. Plus largement.
03:37 Je pense que nous avons perdu dans ce pays une culture du référendum.
03:40 Et oui, je suis d'accord avec vous, le RIP a été manifestement fait pour que jamais il ne puisse fonctionner.
03:44 Il a fonctionné une fois, contre la privatisation d'Aéroports de Paris.
03:47 Ça a d'ailleurs fait échouer la privatisation, puisque le gouvernement a reculé sur ce sujet.
03:51 - Il n'y a pas marché, il y a eu à peine un million de recueils de signatures.
03:53 - Non, mais en revanche, le gouvernement a reculé.
03:54 Parce qu'il a bien vu que le million était sûrement atteignable,
03:57 et il y avait un message politique très fort.
03:59 Je ne pense pas que le seul fait que ça paraisse compliqué nous pousse à ne rien faire,
04:03 et c'est le sens de cette initiative.
04:05 Nous allons rédiger le texte, et ceux qui sont des constitutionnalistes très aguerris
04:09 verront qu'au final, il y a sûrement une possibilité.
04:12 - Vous dites aussi qu'il faut abandonner l'idée de quotas,
04:14 qui est pourtant défendu par votre famille politique.
04:16 Pourquoi pas vous plus de quotas ?
04:18 - Parce que je pense que la politique des quotas, que nous n'avons pas aujourd'hui dans notre pays,
04:21 n'est pas suffisante et pas à la hauteur du défi.
04:24 Les quotas, c'est quoi ?
04:25 Les quotas, c'est définir les secteurs économiques dans lesquels il y aurait des besoins,
04:29 et permettre aux personnes en situation étrangère de venir dans notre pays en fonction des besoins.
04:35 Sauf qu'à l'époque où on a imaginé les quotas,
04:37 tous les secteurs économiques n'étaient pas en tension.
04:39 Aujourd'hui, ils le sont tous.
04:41 Donc je souhaite bonne chance à ceux qui vont définir les quotas
04:43 pour nous dire comment les quotas vont réduire le besoin d'immigration,
04:46 puisque l'économie aujourd'hui a besoin partout de main-d'oeuvre.
04:49 Je pense que les quotas risquent d'être demain une pompe aspirante.
04:52 Et puis il y a un deuxième problème aux quotas.
04:54 - Et du coup, on fait comment ?
04:55 - J'ai une autre proposition que je vais vous faire dans quelques instants.
04:58 L'autre problème des quotas, c'est que lorsqu'on a installé dans la loi,
05:00 imaginons demain, on revoit la Constitution, puisqu'il faut revoir la Constitution pour cela.
05:04 Si demain, Jean-Luc Mélenchon arrive au pouvoir, qu'il a une majorité nuppesse,
05:09 alors ces quotas vont être l'occasion pour lui d'augmenter le niveau de l'immigration.
05:15 On a donc fait une autre proposition, qui est de passer d'une immigration subie, sous-qualifiée,
05:19 notre pays a une immigration très sous-qualifiée par rapport aux autres pays d'Europe,
05:23 à une immigration plus qualifiée.
05:24 Cela veut donc dire imposer un salaire minimum par branche d'activité.
05:28 - Pour éviter de tirer tous les salaires vers le bas.
05:30 - Exactement. Pour éviter de tirer les salaires vers le bas,
05:33 et pour faire aussi en sorte que ceux qui viendront dans notre pays y travailler aient une autonomie matérielle.
05:39 Dès lors que vous avez un salaire suffisant, vous n'avez plus besoin des contributions
05:42 et des aides sociales que nous évoquions tout à l'heure.
05:44 Ce que nous proposons là avec mon collègue, ce n'est pas très original.
05:46 C'est ce que le Danemark fait, et qui fonctionne très bien,
05:49 qui permet de passer d'une immigration du travail subie, sous-qualifiée,
05:52 à une immigration plus qualifiée.
05:54 Tout cela pour refonder le pacte national.
05:56 - Dans ce que fait le Danemark, il y a beaucoup d'autres choses.
05:59 La moindre peine de prison ne vous donne absolument plus jamais le droit de demander la nationalité.
06:03 Il y a une politique confiscatoire des biens.
06:05 Ça va extrêmement loin. Vous prenez toutes ces mesures ?
06:07 - Oui, j'en prends une bonne partie.
06:09 Et pour une raison très simple.
06:10 Je pense que tous ceux qui nous écoutent aujourd'hui,
06:12 quel que soit leur point de vue sur la question de l'immigration,
06:15 peuvent convenir qu'aujourd'hui, le non-contrôle est en train de mettre en danger le pacte national.
06:20 Et je le dis, y compris à ceux qui sont plus à gauche,
06:22 aujourd'hui, ne plus contrôler l'immigration, ce n'est pas rendre service à notre pays.
06:26 Et lorsque nous sommes fermes, en réalité, nous sommes raccords avec le pacte républicain.
06:31 Oui, il faut aller beaucoup plus loin, et il y a urgence à le faire.
06:35 C'est aussi la crédibilité de la droite républicaine.
06:37 - Les ghettos, pour casser les ghettos.
06:39 Au-delà de 50% de présence de personnes étrangères hors Union européenne,
06:45 ils cassent les ghettos et ils expulsent les gens. Vous prenez ça ?
06:48 - Non seulement ça, mais aussi ce qu'ils font à l'école.
06:51 - Vous expulsez les gens ?
06:52 - Je ne sais pas si c'est l'expulsion qu'il faut faire.
06:54 La culture de notre pays n'est pas la même. La taille du Danemark et la taille de notre pays n'est pas la même.
06:58 Ce que je sais, en revanche, c'est que l'assimilation, l'apprentissage parfait de la langue
07:02 est quelque chose que nous avons abandonné.
07:04 La réalité, c'est que vous ne pouvez pas trouver votre place dans notre nation.
07:07 Et c'est heureux que des femmes et des hommes venus de loin épousent la nation française
07:11 si vous ne maîtrisez pas parfaitement la langue.
07:13 - Est-ce que ce n'est pas un peu hypocrite, la question de la maîtrise de la langue ?
07:15 - Je m'appuie sur un exemple. En ce moment, est-ce que vous savez quelle est la langue des gens
07:18 qui franchissent clandestinement la frontière franco-italienne ?
07:21 Là, en ce moment même, il y a à peu près 50 qui sont arrivés par jour.
07:25 - Le français.
07:26 - Ils sont tous francophones.
07:27 - Tous francophones.
07:28 - Et donc en fait, ça fait pas mal d'années qu'on entend la droite dire
07:31 "Oui, ce qu'il faut, c'est conditionner la maîtrise de la langue".
07:33 Et en fait, on a l'impression que...
07:35 - Parce qu'ils viennent de pays francophones.
07:37 - Parce qu'ils viennent de pays francophones, et souvent, c'est l'héritage colonial de la France.
07:40 C'est des gens qui viennent du Sénégal, qui viennent d'anciens pays
07:43 dans lesquels il y avait des protectorats et des colonies françaises.
07:46 Mais est-ce que c'est pas un peu hypocrite, cette question de la langue ?
07:49 - Cette seule mesure, oui.
07:51 Mais vous voyez que ce n'est pas la seule.
07:52 Oui, je considère que la langue est fondamentale.
07:54 Quand je parle de l'apprentissage de la langue, en réalité,
07:56 je parle beaucoup plus que de l'orthographe et de la grand-mère.
07:59 Je parle de la culture.
08:00 Parce que vous apprenez la langue française, vous apprenez les auteurs,
08:03 vous apprenez notre histoire.
08:04 C'est tout cela qui fait qu'on épouse le pays.
08:06 Mais vous avez raison, ce n'est pas à l'alpha et l'oméga.
08:07 La seule maîtrise de la langue ne peut pas suffire.
08:09 Et c'est pour cela que nous avons ce panel de propositions
08:12 dont nous allons aller convaincre nos propres collègues, les Républicains.
08:15 - Mais parce qu'ils ne sont pas convaincus.
08:16 - Pas tous, c'est vrai.
08:17 Mais j'ai l'habitude parfois de perturber un peu.
08:19 L'idée n'est pas d'agiter...
08:20 - Ça vous amuse ?
08:21 - Non, ça ne m'amuse pas.
08:22 Parce que c'est un sujet qui n'est pas amusant.
08:23 - Non, mais c'est une question de forme, vous avez bien compris.
08:25 C'est-à-dire que globalement, ce que vous défendez politiquement
08:28 sur les questions d'immigration,
08:29 c'est quelque chose qui est très largement partagé par...
08:32 - Vous n'êtes pas le seul à le défendre.
08:33 - Eh bien, c'est l'essentiel.
08:34 - Quand vous écoutez Eric Ciotti, vous écoutez Olivier Marlex et bien d'autres,
08:38 globalement, parfois, ils font des propositions qui vont au-delà de ce que vous dites.
08:41 Je pense à Guillaume Larrivée qui voulait remettre en cause la question du droit du sol.
08:45 - Oui, elle aurait le problème.
08:46 Parce que c'est moi qui le dirais,
08:47 parce que je ne suis pas tout à fait dans le moule.
08:49 À chaque fois que j'ouvre la bouche, ce serait perturbant.
08:51 Mais écoutez, si c'est une bonne proposition,
08:53 si chacun est capable de mettre de côté
08:55 les petits problèmes personnels des uns et des autres,
08:57 avançons sur ce sujet.
08:58 Et cette tribune, au fond, je pense qu'elle contribue à cela.
09:01 Sur le référendum d'initiative partagé, nous devons le tenter.
09:05 Ce qui est le pire, c'est l'impuissance.
09:07 Et quand j'entends des responsables politiques dire
09:09 "ce n'est pas possible", avoir perdu cette culture du référendum,
09:12 je pense que c'est un problème dramatique.
09:14 - Il y a un peu d'eau qui va couler sous les ponts avant votre RIP.
09:17 Néanmoins, à la rentrée, à l'automne, le gouvernement va proposer sa loi immigration.
09:21 Dedans, il y a la question de la régularisation des travailleurs sans papier.
09:24 Vous vous dites que c'est une vision néocolonialiste de la majorité
09:28 qui veut faire appel à de la main-d'oeuvre étrangère à bas coût.
09:31 Vous ne voterez pas cette loi, donc ?
09:33 - Si cette disposition consiste à permettre de trouver de la main-d'oeuvre bon marché
09:38 et de tirer vers le bas le marché des salaires dans notre pays,
09:43 non, je ne le voterai pas.
09:44 Parce que l'intégration, l'assimilation, ne peut pas se résumer aux besoins de main-d'oeuvre.
09:49 C'est beaucoup plus complexe que cela.
09:51 Je crois à l'idée de la République qui va très au-delà du besoin de main-d'oeuvre.
09:56 Le salaire minimum que nous proposons est une manière de poser un critère supplémentaire.
10:00 Pour l'instant, personne ne l'a proposé dans notre pays.
10:03 C'est une proposition nouvelle que nous faisons,
10:05 qui me paraît beaucoup plus efficace que la question des quotas qui pourraient être dévoyés.
10:09 Et pour répondre pleinement à votre question,
10:11 à la rentrée, tout ce qui ira dans le bon sens en matière migratoire, je le voterai.
10:15 Parce que c'est un sujet trop important.
10:17 C'est un sujet sur lequel nous devons avancer.
10:19 Le ministre Darmanin sait désormais à quoi s'en tenir.
10:22 Que dites-vous de différents du Rassemblement National ?
10:24 On va juste écouter Jordan Bardella, qui aujourd'hui s'est exprimé notamment au sujet de Frontex.
10:29 Écoutez, vous nous direz vos différences avec lui.
10:31 Ce que j'ai vu à Menton, c'est une double faillite.
10:35 Celle du gouvernement français d'abord, et celle de l'Union Européenne ensuite,
10:39 qui a vidé Frontex de son rôle initial de lutte contre l'immigration clandestine.
10:43 En faisant de Frontex une agence de voyage pour migrants,
10:46 en envoyant le signal désastreux que l'on peut venir en Europe sans y avoir été invité,
10:51 vous avez transformé nos frontières en passoires et nos pays en hôtels.
10:55 Les contribuables européens ne veulent pas que vous utilisiez leur argent pour les submerger,
10:59 mais pour les protéger.
11:01 Face aux défis migratoires, la naïveté n'est plus possible.
11:04 Le temps est venu d'une action ferme et d'une action déterminée.
11:08 Que dites-vous de différents ?
11:11 Sur ces sujets, je suis d'accord, mais je ne cherche pas à me différencier ni des uns ni des autres absolument.
11:16 Ce qui compte, c'est que nous ayons des solutions.
11:18 Je ne me sens pas grand-chose de commun avec l'histoire du RN.
11:21 Je l'ai toujours dit, je sais que ça peut perturber et paraître un peu éculé,
11:24 mais ce sont mes convictions profondes.
11:27 Pour le reste, il faut que les propositions que nous fassions soient opérationnelles.
11:31 D'ailleurs, j'ai écouté les représentants du RN il y a quelques jours,
11:34 sur la question du RIP, nous dire "non, non, c'est pas possible, c'est trop compliqué".
11:38 Je pense que le RN fait semblant de chercher des solutions.
11:41 Que plus les problèmes perdurent, plus ils sont électoralement heureux.
11:44 Le rôle de la droite, c'est d'apporter des solutions aux problèmes.
11:47 Cette promesse-là dont nous parlons, de rétablissement de l'ordre et de la maîtrise migratoire,
11:51 ce n'est au fond que la promesse républicaine.
11:53 Que la promesse républicaine. Ni plus, ni moins.
11:56 Deux questions d'actualité. Le 8 mai, hier, on a vu un Emmanuel Macron
12:00 descendre seul les Champs-Elysées, entouré d'un certain nombre de montards,
12:04 qui est devenu absolument vidé du peuple français.
12:07 Interdiction de manifester. Qu'est-ce que vous en pensez ?
12:10 J'ai détesté cette image.
12:12 D'abord, je ne souhaitais pas que le jour du 8 mai,
12:15 il n'y ait ni casserole, ni manifestation de factieux de la droite ultra,
12:20 ni l'un ni l'autre. Je considère que le 8 mai, c'est une autre étape.
12:24 C'est sacré ?
12:25 Oui, c'est un moment sacré. Voir le président de la République.
12:28 Je pense politiquement beaucoup de mal d'Emmanuel Macron.
12:30 Mais c'est le président de la République française.
12:32 Un jour de 8 mai, qui est un jour populaire,
12:35 où les citoyens doivent pouvoir partager ce moment-là.
12:37 Le voir remonter l'avenue des Champs-Elysées,
12:40 un lieu d'immense symbole historique, seul, ça me blesse profondément.
12:45 Je pense que ça abîme l'image républicaine.
12:47 Ça abîme la fonction présidentielle.
12:49 Et je m'inquiète au fond que dans notre pays,
12:52 nous ayons une forme d'accoutumance à des images
12:55 que nous n'aurions jamais acceptées par le passé.
12:58 Je pense même que nous avons une forme d'accoutumance
13:00 aux privations de liberté dans notre pays.
13:02 Je l'ai dit depuis très longtemps, depuis la période Covid.
13:04 Je crois à l'ordre.
13:06 Je considère que le jour du 8 mai, il ne devait y avoir
13:08 aucune manifestation autre que des manifestations populaires
13:11 liées au 8 mai. Je le dis clairement,
13:12 quelle que soit ma position sur la réforme des retraites.
13:14 Mais que nous en venions à cela,
13:16 ça me pose un vrai problème démocratique et républicain.
13:20 Et pour tout vous dire, j'ai été très perturbé par cette image.
13:22 Et je pense qu'elle marquera négativement notre histoire nationale.
13:26 C'est un président qui a peur du peuple,
13:28 alors qu'il va au contact, nous disent beaucoup
13:30 les gens de Renaissance, ses soutiens.
13:32 C'est un président qui ne comprend pas
13:35 ce qu'est la fonction présidentielle.
13:37 Je pense qu'il y a une immaturité politique chez Emmanuel Macron.
13:41 La fonction de président de la République,
13:43 ce n'est pas une fonction qui consiste à aller
13:46 à la castagne avec les Français.
13:48 La fonction de président de la République,
13:49 c'est une fonction qui consiste à rassembler.
13:51 Et je pense qu'Emmanuel Macron ne l'a pas compris.
13:53 Lorsqu'il va au contact, comme il le dit,
13:56 à la provocation, je ne pense pas qu'il ait compris
13:59 ce qu'est la fonction rassurante d'un président de la République.
14:03 Il sera président de la République pendant encore quelques années.
14:05 Et je souhaite que, quelles que soient mes divergences avec lui,
14:08 il retrouve un peu de maturité présidentielle.
14:10 Je lui demande d'apaiser le pays, pas de le fracturer.
14:13 Autre image choquante, c'était samedi,
14:15 une manifestation d'ultra-droite, 600 militants d'ultra-droite,
14:18 à Paris. Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur,
14:21 demande au préfet d'interdire tous les rassemblements
14:23 de cette mouvance.
14:24 Est-ce que vous dites qu'il a raison, Gérald Darmanin,
14:27 d'interdire toutes ces manifestations d'ultra-droite ?
14:30 Un jour de 8 mai, oui, certainement.
14:31 Ce n'était pas le 8 mai ?
14:32 Oui, en l'occurrence, dans cette périphérie de date.
14:35 D'abord, moi, j'ai un problème avec ces hommes cagoulés,
14:38 que ce soient les black blocs à l'issue des manifestations
14:41 ou que ce soient des factieux d'ultra-droite.
14:43 Je considère que ça ne ressemble pas à la République.
14:46 Surtout que c'est du pédale.
14:47 Il y a une loi. Normalement, vous êtes condamné à un an de prison
14:51 et à 15 000 euros d'amende.
14:52 Bien sûr. Et d'ailleurs, j'attends du préfet de police
14:54 qui a été très ferme pour empêcher les manifestations
14:57 dans tout le quartier des Champs-Elysées,
14:59 qu'il soit très ferme aussi avec ceux qui portaient des cagoules.
15:01 Et je pense qu'on a un vrai problème aujourd'hui,
15:03 de deux poids, deux mesures.
15:04 On a un vrai problème avec le maintien de l'ordre dans ce pays.
15:07 Je ne parle pas des forces de l'ordre, qui font un boulot incroyable,
15:10 qui d'ailleurs elles-mêmes s'interrogent,
15:11 qui sont épuisées et à bout de souffle.
15:13 Mais on ne comprend plus le sens du maintien de l'ordre.
15:16 Et si l'on veut être en protection de nos policiers, de nos gendarmes,
15:19 de ceux qui font un boulot extraordinaire au quotidien,
15:21 il va falloir redonner du sens démocratique, républicain
15:25 à ce que sont les opérations de maintien de l'ordre.
15:27 Aurélien Pradié, député LR du Lot, était notre invité.
15:30 Merci beaucoup d'être venu ce soir dans Punchline.
15:32 Tout de suite, le rappel des titres de l'actualité.
15:33 18h30, Adrien Spiteri.

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