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Transcription
00:00 On a souvent dit que quand le bâtiment va, tout va. Sauf que justement le secteur ne va pas si bien que ça.
00:05 On en parle avec le président de la CAPE de Bretagne, la Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment.
00:10 Bonjour Andréas Milet.
00:12 Bonjour.
00:13 Alors qu'est-ce qui se passe actuellement dans le secteur du bâtiment ?
00:16 Eh bien ce qu'on anticipe depuis une année on va dire donc les causes de l'inflation et du coup petite crise sociale
00:24 et peut-être l'anxiété globale qui fait que les marchés standent un petit peu plus. Donc on cherche à s'adapter comme d'habitude.
00:31 Concrètement l'inflation c'est quoi ? C'est les prix de l'énergie qui handicapent vos entreprises dans le bâtiment ?
00:38 Absolument. Donc les prix de l'énergie pour les matières premières du coup qui impactent le prix des matières premières
00:43 et qui du coup impactent le prix des devis pour nos projets.
00:47 Mais concrètement ces matières premières elles coûtent combien plus cher par rapport à 2022 ?
00:53 Ça va de 20 à 30 voire 40 % en fonction des produits.
00:56 Et quelles sont vos solutions alors ? S'il y en a ?
01:00 S'adapter au marché. Donc c'est pas le cas de tous nos confrères artisans.
01:05 Tous n'ont pas augmenté ou n'ont pas pu augmenter leurs tarifs.
01:09 Donc après c'est au client final finalement de payer cette inflation.
01:14 Puisque nous on doit adapter nos devis et nos marchés en fonction de la matière première et de la hausse des salaires.
01:20 Et donc ces factures elles augmentent de combien en proportion de ce qu'ont augmenté les matériaux ?
01:26 Ça suit l'inflation. C'est 20 % à peu près en fonction des matières.
01:31 Et donc est-ce que ça a forcément un impact sur le nombre de commandes justement de devis que vous pouvez avoir dans le bâtiment ?
01:38 Là on a pu constater un ralentissement dans le carnet de commandes d'un mois à peu près.
01:43 On est rendu à cinq mois au lieu de six habituel en moyenne.
01:46 Et puis difficulté de se projeter aussi sur l'avenir.
01:50 Donc peut-être moins dans le besoin de recrutement et plus la consolidation de nos effectifs.
01:57 Alors avant de parler plus en détail effectivement du recrutement Andréas Milet, quand même développons ces commandes.
02:05 C'est dans quel secteur du bâtiment ? Dans le 9 je crois notamment qu'il y a moins de commandes de devis actuellement en Bretagne ?
02:13 Oui, alors en Bretagne par rapport au reste de la France on est à peu près à 20 % de baisse de projets immobiliers.
02:20 Alors on peut aussi mettre ça en relation peut-être avec la ZAN ou la zéro artificialisation des sols qui commencent déjà à porter ses fruits.
02:27 C'est-à-dire qu'il y a moins de sols qui sont disponibles, c'est ça pour la construction de nouveaux bâtiments ?
02:31 Parce que c'est notre projet. Je pense qu'un jour ou l'autre on va diminuer les surfaces de construction pour des pavillons individuels.
02:41 Puisqu'en 2021 on nous avait rappelé que c'était une hérésie écologique je crois. Donc finalement on se rend compte que ça se déroule tranquillement.
02:48 Directement c'est surtout les banques qui freinent aussi les projets sur les premiers accédants, les primo-accédants,
02:54 donc les ménages qui cherchent à acquérir une première maison. Donc maintenant ils font un apport assez conséquent.
03:00 Voilà, c'est les prix des crédits qui augmentent également.
03:02 Et l'incertitude de la maîtrise des matières premières qui fait que les banques se retrouvent avec des ajouts de prêts sur le prêt. Donc ça passe plus.
03:11 Andréa Smilé, vous êtes le président de la CAPEB Bretagne, la Confédération de l'Artisanat et des petites entreprises du bâtiment dans notre région.
03:19 Vous avez évoqué, et on y revient maintenant, le recrutement. Il y a quelques mois, certains de vos collègues disaient qu'ils n'arrivaient pas à recruter de main d'oeuvre alors qu'il y avait des besoins.
03:30 Donc ce n'est plus le cas aujourd'hui ?
03:32 L'artisan est de nature optimiste. Donc on cherchera toujours à recruter, à former et à transmettre nos métiers.
03:39 Donc ça c'est le beau côté des choses. Ceci étant dit, effectivement, comme le carnet de commandes diminue, on se projette moins sur le long terme, sur le temps long.
03:49 Donc on va moins être à la recherche quand même de main d'oeuvre, pour certains, peut-être même se séparer de main d'oeuvre en fonction de la tension sur les marchés.
04:02 Mais bon, on essaye de rester optimiste au maximum sur l'avenir.
04:08 Donc pour l'instant, pas de péril pour certaines entreprises du bâtiment en Bretagne ?
04:12 Il va y avoir un tel fossé entre les départs en retraite et la transmission de notre savoir-faire, de nos métiers.
04:18 Ce sont des métiers de passion, ce sont des métiers passionnants. Donc on espère qu'on transmettra toujours notre savoir-faire.
04:26 Merci Andréas Milet d'avoir été l'invité de France Bleu Armorique ce matin, président de la CAPEP Bretagne, Confédération de l'Artisanat et des petites entreprises du bâtiment.
04:35 A 8h27, vous retrouvez cet entretien dès maintenant sur francebleu.fr

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