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Le département de l'Isère à la pointe de la vaccination contre le papillomavirus. humain. Une mesure de santé publique pour limiter l'apparition plus tard de certains cancers. Mais le public cible, les adolescents, boude encore largement le vaccin qui leur est conseillé.
On en parle avec le vice-président de l'ordre régional des pharmaciens, Didier Vieilly.

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Transcription
00:00 Je passe maintenant à l'invité du 6/9 de France Bleu Isère avec vous, Bastien Roch.
00:04 Et on vous en parle ce matin.
00:06 Le département de l'Isère encourage la vaccination contre le papillomavirus
00:10 jusque dans les collèges auprès du public cible, à savoir les adolescents.
00:14 Une mesure de santé publique pour limiter l'apparition à terme de certains cancers.
00:18 On en parle ce matin avec le vice-président de l'Ordre Régional des Pharmaciens, Didier Vieilli.
00:22 Bonjour.
00:24 Vous exercez à Vénissieux dans le Rhône.
00:26 Rappelez-nous déjà ce que c'est que le HPV, le papillomavirus humain,
00:30 et les risques de cette maladie sexuellement transmissible.
00:32 Donc c'est un virus actuellement qui est en recrudescence
00:36 et pour lequel il existe un vaccin, sur lequel les conséquences sont assez graves,
00:42 mais on ne les voit pas tout de suite en fait.
00:44 Donc la conséquence est un cancer au niveau de l'utérus, au niveau des parties génitales,
00:51 au niveau de l'anus, de la bulle, mais ce qu'il faut savoir aussi c'est que ça atteint les hommes.
00:55 C'est-à-dire un quart des garçons sont susceptibles d'attraper ce virus.
00:59 En fait, ce virus, il y en a à peu près 200 de la même famille
01:03 et qui peuvent nous contaminer au cours des rapports sexuels,
01:06 que ce soit sur les parties basses ou orales.
01:10 Puisqu'on peut aussi avoir ce virus, peut atteindre aussi au niveau oral.
01:15 Et le département de l'ISER s'implique donc depuis 5 ans dans la vaccination
01:19 des collégiens de 5e en particulier.
01:21 C'est gratuit et en 5 ans, on est passé de 18 à 49% de vaccinés sur cette tranche d'âge.
01:26 Ça progresse, mais il y a toujours des réticences.
01:28 Donc comment est-ce que vous l'expliquez ?
01:30 Alors c'est déjà très bien par rapport à d'autres départements, comme vous l'avez dit.
01:34 Et en plus, mais par rapport à certains d'autres pays où ils sont à 80%,
01:39 comme l'Angleterre, l'Espagne, on est quand même à la traîne.
01:43 Donc c'est très bien.
01:45 Alors pourquoi il y a une réticence ?
01:46 Parce qu'il y a une méconnaissance sur la vaccination.
01:48 En fait, en France, on a des cours d'histoire, mais on oublie que certaines maladies,
01:53 certaines guerres ont été gagnées, justement, ont été éradiquées grâce à la vaccination.
01:58 Donc je pense qu'il faudrait plus se refaire expliquer.
02:00 Alors après la COVID, ça a été expliqué en long et en large intraverse.
02:03 Mais il y a une certaine réticence par rapport à la vaccination.
02:06 C'est quelque chose qui est neutre.
02:08 On met quelque chose de neutre.
02:10 Donc ce n'est pas quelque chose de vivant qu'on vous injecte.
02:12 C'est clair, c'est comme un leurre.
02:14 C'est un antigène pour créer des anticorps.
02:16 Et ces anticorps vont nous permettre de lutter contre la maladie.
02:19 Mais je pense qu'il y a, et en plus avec le papillomavirus,
02:22 il y a deux aspects.
02:23 Il y a cet aspect théorique sur la vaccination.
02:26 Et un deuxième aspect qui est un petit peu tabou par rapport à la sexualité.
02:29 Donc aller parler à un enfant de 12 ans, ou une jeune fille de 13, 14 ans, etc.
02:34 de sexualité, déjà en temps normal, ce n'est pas évident.
02:37 Mais leur en plus dire "tu vas te faire vacciner par rapport à ça",
02:39 je pense que dans les familles, c'est beaucoup plus dur.
02:42 C'est ce tabou peut-être qui fait qu'on est autant en retard en France par rapport à d'autres pays.
02:45 Par exemple, pour les chiffres en France, 45,8% de jeunes filles de 15 ans
02:49 et seulement 6% des garçons du même âge par rapport à nos voisins, par exemple.
02:54 Oui, je pense que c'est une mentalité.
02:58 C'est-à-dire que c'est un tabou au niveau de la sexualité dans la discussion
03:02 donc parents-enfants ou enfants-parents.
03:04 Et puis, peut-être aussi un manque de maturité par rapport à nous, aux adultes.
03:09 On ne se rend pas compte que nos enfants ont changé leur pratique sexuelle
03:12 parce qu'ils découvrent plus de choses avec les réseaux sociaux.
03:15 L'information va beaucoup plus vite qu'il y a 30 ans.
03:19 Il faut dire qu'aujourd'hui, un enfant a accès,
03:22 même si des mesures vont être prises pour limiter ces choses au niveau visuel avec les réseaux sociaux,
03:30 mais en attendant, nos enfants sont plus informés aujourd'hui qu'il y a 30 ans.
03:35 Donc les parents, c'est cette déconnexion qui est à ce niveau-là.
03:38 Et donc c'est vrai qu'il faudrait travailler des parents et travailler avec les enfants.
03:43 Les pharmaciens peuvent vacciner depuis le Covid.
03:46 Vous pouvez le faire sur prescription pour les plus de 16 ans.
03:49 Est-ce que vous en recevez beaucoup, vous, dans votre officine,
03:52 qui viennent notamment pour le papillomavirus ?
03:54 Alors moi, j'en ai des hommes, entre autres, mais ils ont plus de 16 ans.
03:58 C'est-à-dire que ce que j'ai vacciné actuellement, c'est des gens qui étaient au-dessus de 20 ans.
04:04 Donc ils ont pris conscience des dangers, etc.
04:07 Donc ils ont déjà une certaine connaissance, une culture, et ils ont découvert un certain nombre de choses.
04:13 Après, les parents viennent discuter avec nous pour parler du vaccin,
04:19 de parler un petit peu de cette maladie, de ce virus et des conséquences.
04:22 Et c'est vrai qu'on a des premiers remparts à pouvoir discuter et informer,
04:27 pas tellement les enfants, parce que je pense qu'ils sont au courant en leur expliquant bien à l'école,
04:31 mais plus au niveau des parents.
04:33 Parce que nous, on a un rôle à jouer avec les parents,
04:36 pas forcément sur la vaccination, mais sur le principe de la prévention.
04:39 Et pour rappel, c'est jusqu'à quel âge qu'on peut se faire vacciner contre le papillomavirus ?
04:43 Il n'y a pas d'âge, en fait.
04:45 Tant qu'on a une activité sexuelle, alors l'adolescent, plus on le fait tôt, mieux c'est.
04:50 Plus on pourra éradiquer ce cancer.
04:53 Mais après, à 25 ans, 30 ans, on peut se faire vacciner.
04:57 Et autre...
04:59 Plus on est jeune.
05:01 Quand on est jeune, on n'aura que deux vaccinations.
05:04 Et quand on est au-dessus de 15 ans, 16 ans, ça sera trois vaccinations.
05:08 Autre sujet, Didier Vieilli.
05:10 Actuellement, on observe une rupture de stock pour les médicaments,
05:13 et en particulier ceux destinés aux enfants.
05:15 Comment est-ce que vous l'expliquez ?
05:17 Alors, il faut l'analyser de différentes manières.
05:20 Il peut y avoir des ruptures, effectivement, pour des médicaments,
05:24 parce qu'il va manquer de matière première.
05:26 Mais aujourd'hui, les ruptures qu'on a eues, avec lesquelles on a vécu,
05:30 c'est plus une rupture de pays riche, en fait.
05:34 C'est parce que les gens ont entendu qu'il allait y avoir des ruptures,
05:37 donc ils se sont précipités et ont déséquilibré le système.
05:40 Parce qu'il faut savoir qu'entre les différentes formes galeniques,
05:43 on arrive toujours à trouver une solution,
05:45 et avec le médecin, en concertation, évidemment,
05:48 on arrive toujours à trouver le bon médicament pour la bonne pathologie.
05:52 Et de vraies, vraies ruptures, il y en a très, très peu, en fait.
05:56 Alors, il y a un déséquilibre qui s'est fait,
05:58 parce que les gens ont fait le tour des pharmacies
06:00 pour trouver, je ne sais pas, un certain sirop, certaines choses,
06:03 mais en fait, s'ils étaient restés normalement,
06:07 sans faire de réserve, et à leur pharmacie de quartier,
06:09 il n'y aurait pas eu plus de ruptures que cela.
06:12 Entendu. Merci Didier Vy.
06:14 Merci, et bonne journée.
06:17 Vice-président de l'Ordre Régional des Pharmaciens.
06:20 Vous pouvez déjà retrouver cette interview sur notre site francebleu.fr

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